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26 novembre 2024
Politique
LANSANA GAGNY SAKHO EMBOÎTE LE PAS À MIMI TOURÉ
Le Coordonnateur du Programme politique de Pastef, réclame lui aussi de nouvelles élections législatives dès septembre afin de doter le président Diomaye Faye d'une majorité parlementaire lui permettant de mener à bien son programme de réformes
Lansana Gagny Sakho, Coordonnateur du Programme politique et législatif de Pastef, appelle à son tour à la dissolution de l’actuelle Assemblée nationale dès le mois de septembre prochain et la tenue de législatives. Invité de l’émission Objection de la radio Sud Fm hier, dimanche 21juillet, le nouveau PCA de l'APIX a indiqué que ces nouvelles élections vont non seulement permettre de disposer d’une Assemblée correspondant à la démocratie de notre pays post deuxième alternance mais aussi permettre au président Bassirou Diomaye de pouvoir mettre en œuvre le projet politique que les Sénégalais ont primé le 24 mars dernier.
Lansana Gagny Sakho adoube l’ancien Premier ministre et présidente du « Mouvement pour l’intégrité, le mérite et l’indépendance » (Mimi) sur la question de la dissolution de la quatorzième législature. Interpellé hier, dimanche 21 juillet, lors de son passage dans l’émission Objection de la radio Sud Fm par notre confrère Baye Oumar Guye sur cette hypothèse de dissolution de l'Assemblée nationale brandie par Aminata Touré, lors de sa conférence de presse du mercredi 17 juillet dernier, le Coordonnateur du Programme politique et législatif de Pastef n’y est pas allé par quatre chemins. Aussi a-t-il déclaré : « Je ne suis pas dans le secret des dieux, mais je partage exactement le même point de vue que la présidente Mimi Touré ». Poursuivant son raisonnement, l’ancien militant de l’Alliance pour la République (Apr) qui a quitté ce parti pour se lancer dans l’aventure avec le Pastef au moment où ce parti était dans l’œil du cyclone avec la répression de l’ancien régime, a évoqué deux raisons pour justifier sa demande de dissolution de l’Assemblée nationale en septembre prochain. La première obéit, selon lui, à un besoin de disposer d’une Assemblée qui correspond à la démocratie de notre pays poste deuxième alternance et la deuxième est relative à une Assemblée qui permettrait au Président Bassirou Diomaye de pouvoir mettre en œuvre son projet politique que les Sénégalais ont primé le 24 mars dernier.
« Les Sénégalais ont, dans leur grande majorité à 54, 28%, décidé de choisir librement le Président Bassirou Diomaye. Donc, il faut lui donner les moyens de gouverner. Et ces moyens de gouverner, c'est qu'il y ait une majorité à l'Assemblée nationale », a-t-il souligné avant d’ajouter au sujet de la deuxième raison. « Ce qu'on a vu à l'Assemblée nationale doit nous pousser à reprofiler le type de député que nous devons avoir dans cette institution. On a vu des choses incroyables que le Sénégal ne mérite pas. Et rien que pour ça, je pense qu'il faut aller dans cette logique, avoir une Assemblée nationale qui soit vraiment représentative, pas une Assemblée qui soit une caisse de résonance. On a vu certains députés de Pastef apostropher les ministres actuels ? C'est comme ça qu'une Assemblée nationale doit fonctionner. Notre pays mérite mieux que ce que nous avons aujourd'hui ».
LES CINQ DERNIERS MOIS DE 2024 POURRAIENT ETRE CHAUDS…
Des épées de Damoclès judiciaires planent sur d'anciennes figures de la majorité présidentielle
Les 5 derniers mois de l’année 2024 pourraient être un tournant dans la mise en oeuvre des politiques publiques lancées par les nouvelles autorités sénégalaises. Après la symbolique des ‘’100 jours’’ premiers jours, le président Bassirou Diomaye Faye demande au gouvernement d’entrer dans « la phase cruciale de rectification, d’ajustement, de réforme hardie des politiques publiques et de reddition des comptes », selon le communiqué du conseil des ministres du 18 juillet.
Appelée « consolidation », cette nouvelle étape fait allusion pourrait être celle des premières mises en cause de personnalités de l’ancien régime dans leur gestion des affaires publiques sur la période mars 2012-mars 2024 correspondant aux deux mandats de Macky Sall à la tête du pays. Les dossiers judiciaires accumulés devant les tribunaux, en particulier ceux bouclés depuis plusieurs années par l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (OFNAC), ainsi que ceux instruits sous l’égide du président Bassirou Diomaye Faye et du premier ministre Ousmane Sonko depuis avril 2024 seraient en passe d’être soldés.
« L’objectif est de créer dans tous les secteurs de la vie économique, sociale, environnementale et culturelle, les conditions véritables pour bâtir durablement une souveraineté assumée dans le sillage d’une démocratie exemplaire et d’un Etat de droit de référence », indique la même source.
Ces dernières semaines, le pouvoir a donné plusieurs signaux relatifs à l’entrée dans cette nouvelle « phase » de gouvernance du duo de l’exécutif. En réalité, ces signaux peuvent être considérés comme des réponses à l’impatience manifestée dans plusieurs secteurs de l’opinion publique face aux lenteurs dans la mise en oeuvre de certains engagements programmatiques liés á la bonne gouvernance et à la reddition des comptes. Les dizaines de rapports et d’enquête diligentés par les organes de contrôle de l’Etat et restes jusqu’ici sans suite - classement sans suite ou prolongements judiciaires - entrent dans cette « demande sociale » des populations.
Aujourd’hui, le gouvernement, visiblement, veut accélérer la cadence de la redevabilité dans la gestion récente des affaires publiques.
Le propos du conseil des ministres :
« Le président de la République a indiqué que le second semestre de 2024 doit consolider la phase cruciale, de rectification, d’ajustement, de réforme hardie des politiques publiques et de reddition des comptes. L’objectif est de créer dans tous les secteurs de la vie économique, sociale, environnementale et culturelle, les conditions véritables pour bâtir durablement une souveraineté assumée dans le sillage d’une démocratie exemplaire et d’un Etat de droit de référence. Il a, dès lors, exhorté le Gouvernement d’être davantage à l’écoute des populations, d’anticiper et de travailler dans la solidarité, avec la mise en œuvre d’une stratégie de communication coordonnée, cohérente, persuasive et offensive. C’est dans cet esprit qu’il a demandé au Premier ministre de prendre toutes les dispositions en vue de la présentation prochaine devant l’Assemblée nationale de la Déclaration de Politique générale du Gouvernement déjà disponible. »
par Tierno Monénembo
QU’EST-IL ARRIVÉ AU GÉNÉRAL SADIBA COULIBALY ?
La vérité, c’est qu’après avoir accaparé, un à un, tous les leviers du pouvoir, Mamadi Doubouya a mis à jour la machine à tuer héritée de son mentor, Sékou Touré. Nos tyrans ne tombent pas du ciel. Ils viennent de notre lâcheté collective
Tout est bizarre dans cette affaire et d’abord, son arrestation et sa condamnation. Si notre Général avait commis quoi que ce soit de répréhensible (un acte de rébellion par exemple), on l’aurait régulièrement arrêté et au grand jour, déféré devant un tribunal militaire.
Au lieu de cela, son domicile est assiégé un beau matin et, sans sommation, arrosé de tirs nourris. Pris de panique, il se rend de lui-même à la Présidence pour solliciter des éclaircissements. Il est détenu sur-le-champ et condamné à cinq ans de prison pour « désertion à l’étranger et détention illégale d’armes » puis déchu de son titre de Général et exclu de l’armée.
« Désertion à l’étranger », c’est celle-là, la deuxième bizarrerie. Qu’est-ce que cela veut dire ? Que notre officier supérieur a déserté l’armée pour se réfugier à l’étranger ou que notre Chargé d’Affaires à notre ambassade à Cuba a quitté son poste sans autorisation ? Dans ce cas, désertion ou abandon de poste ?
Autre chose qui a du mal à passer dans mon ciboulot de pauvre chroniqueur : « détention illégale d’armes ». En effet, dans ma modeste compréhension de la chose militaire, rien de plus normal qu’un Général soit armé, c’est pour cela d’ailleurs qu’on le paie. En tout état de cause, ses avocats sont formels : il a prévenu son ministre de tutelle de sa venue au pays, et pris la peine de lui rendre visite dès son arrivée à Conakry. Il se trouve où, le crime ?
Mais passons. Condamné à cinq ans de prison, dégradé puis rayé de l’armée, Sadiba Coulibaly qui, de ce fait, n’était plus, comme vous et moi, qu’un citoyen lambda, est détenu dans un lieu secret et non, comme il se doit à « l’hôtel Cinq Etoiles de Coronthie ». Et voilà que dans un communiqué qui pue le malaise, et daté seulement du 25 juin, le tribunal militaire de première instance de Conakry, nous annonce le décès du condamné, décès survenu, tenez-vous bien, le 22 du même mois, soit trois longs jours après le drame. Vous avez compris ?
L’ancien chef d’Etat- major de notre armée est mort le 22, son certificat de décès a été signé le 24 et c’est seulement le 25 que l’on se décide à nous le communiquer. Mais oublions un moment la ronde fastidieuse des dates et lisons ce que dit le médecin-légiste : « le décès pourrait être imputable à un psycho-traumatisme important et un stress prolongé qui sont à l’origine d’une arythmie cardiaque majeure ayant entraîné une défibrillation et un arrêt cardiaque ». Non, ce n’est pas une erreur, c’est bien ce qui est écrit : « le décès pourrait être imputable ». Ah, quand la vérité scientifique se met au conditionnel ! On a envie de dire : « merci Docteur mais de grâce, inventez-nous autre chose ! Un Général d’armée formé dans une des plus belles académies américaines (sain d’esprit et de corps, qui plus est !), mourir de stress, sans aucun choc physique ou électrique, ce n’est pas une autopsie, c’est une histoire à dormir debout !
Il a circulé, peu de temps après l’enterrement du Général, un papier évoquant un suicide. On aurait découvert dans le smartphone du défunt un projet de coup d’Etat et celui-ci se serait suicidé, pris de remords. Un projet de coup d’Etat dans un téléphone portable, une gaminerie à laquelle les Pieds Nickelés eux-mêmes n’auraient pas pensé !
La vérité, c’est qu’après avoir accaparé, un à un, tous les leviers du pouvoir, Mamadi Doubouya a mis à jour la machine à tuer héritée de son mentor, Sékou Touré. Aujourd’hui, c’est Sadiba Coulibaly ; demain, ce sera toi, moi ou quelqu’un d’autre. En tout cas, nous savons tous maintenant que nos tyrans ne tombent pas du ciel. Ils viennent de notre lâcheté collective.
Au moment où j’écris ces lignes, deux braves combattants du FNDC, Foniké Mengué (encore lui !) et Billo Bah ont été kidnappés par des gradés en cagoule et conduits manu-militari, en un lieu inconnu. Dans quel état, nous les rendront-ils ? Dans un état de psycho-traumatisme important ?
LA STRATÉGIE DU BOUCLIER ET DU GLAIVE
Entre soutien au président Diomaye et riposte aux attaques de l'APR, Aminata Touré se pose en défenseure zélée du nouveau pouvoir. Certains de ses détracteurs estiment même qu’elle pourrait lorgner la présidence de l'Assemblée nationale
La volonté d’Aminata Touré de s’ériger en bouclier du nouveau régime la pousse à envoyer une volée de bois vert contre les opposants accusés de vouloir déstabiliser le régime et ternir le bilan des premiers mois du duo Diomaye-Sonko. L’ex-ministre de la Justice semble déterminée à jouer un rôle majeur au sein des alliés de la coalition présidentielle. Certains de ses détracteurs estiment même qu’elle pourrait lorgner la présidence de l'Assemblée nationale.
Le divorce mal consommé entre Aminata Touré, ancienne Première ministre et membre de la coalition DiomayePrésident et ses anciens compagnons de l’APR se transforme en pugilat. L’ancienne responsable du parti de Macky Sall a décidé de faire feu de tout bois contre ses anciens alliés. ‘’Nous avons compris leur jeu, nous ne les laisserons pas intoxiquer les populations. Ils veulent casser le rythme, comme on le dit dans un match de football, parce qu’ils sont dominés. D’ailleurs, j’affirme que c’est leur leader Macky Sall lui-même qui est derrière cette sortie’’, a affirmé Mimi Touré.
Tout en verve, l’ancienne ministre de la Justice estime que l'APR est une coquille vide aux mains de Macky Sall qui chercherait à déstabiliser le pays depuis l’extérieur. ‘’On ne peut pas parler d’évaluation des 100 premiers jours du gouvernement. Nous devons nous faire apprécier pour améliorer les choses. Dans cette nouvelle opposition, certains manquent de hauteur. Ils font des sorties pour faire oublier les morts liées aux manifestations politiques et les scandales des 1 000 milliards F CFA du fonds Covid-19’’, a déclaré Aminata Touré.
Selon elle, les attaques et les critiques de l’APR contre le régime actuel visent uniquement à faire diversion et à faire oublier leur mauvaise gestion et leurs crimes. ‘’C’est Macky Sall qui est derrière les attaques de l’APR’’, a-t-elle martelé. L’ancienne présidente du Cese a également vivement critiqué Mansour Faye, beau-frère du président Macky Sall.
‘’Elle n’est ni dans des calculs politiques ni dans la quête d’un poste’’
Cette volée de bois vert contre les opposants vise-t-elle à redonner vie aux partis alliés au sein de la coalition DiomayePrésident ? Pour l’instant, beaucoup de leaders et de cadres de la coalition n’ont pas été retenus dans les nominations aux postes gouvernementaux et à la tête des structures parapubliques. Aminata Touré, l’une des personnalités les plus influentes de la coalition, semble vouloir prendre date pour l’avenir et s'ériger en bouclier du nouveau duo Diomaye-Sonko.
L’ex-chef de gouvernement sous Macky Sall se dit en phase avec le nouveau régime sur plusieurs questions, notamment la baisse des denrées de première nécessité et la question foncière. De plus, Mimi Touré n’a jamais hésité à critiquer le Parlement actuel, qu'elle considère comme illégitime. Certains spécialistes lui prêtent l’intention de jouer un rôle majeur, en cas de Législatives anticipées et d’une victoire de DiomayePrésident. Dans cette configuration, elle pourrait ne pas refuser le poste de présidente de l'Assemblée nationale, si Sonko décide de rester à la tête du gouvernement.
‘’Madame Aminata Touré est juste en train de jouer sa partition au sein de cette coalition DiomayePrésident où elle a été la superviseure générale lors de la dernière campagne présidentielle. Elle n’est ni dans des calculs politiques ni dans la quête d’un poste comme celui de présidente de l’Assemblée nationale. Elle est simplement engagée dans ce qu’elle fait’’, a nié Bassirou Dieng, chargé de communication nationale de Mimi24 et proche de l’ex-Première ministre.
Aminata Touré semble ainsi porter le costume d’ange gardien du duo Diomaye-Sonko dont elle ne cesse de saluer la communion et l’osmose. Selon elle, le seul programme de l’opposition est de diviser le duo au pouvoir.
Toutefois, dans la perspective des élections législatives, la présence de Mimi Touré peut-elle éloigner le PDS de la coalition DiomayePrésident, si l’on sait que Karim Wade avait appelé à soutenir Diomaye avant le premier tour de la Présidentielle. Or, une grande inimitié existe entre Mimi Touré et les libéraux, en particulier Wade fils.
Dès lors, une alliance formelle en vue des Législatives anticipées entre DiomayePrésident et le PDS est-elle envisageable ? Ses détracteurs l’accusent également de surenchérir dans ses attaques contre son ancien camp, pour faire oublier son passé au sein de l’APR.
Pour Bassirou Dieng, chargé de communication de la coalition Mimi24, il n’y a aucune virulence dans ses propos. ‘’Je vous souligne aussi que Mme Aminata Touré n’a jamais essayé de faire oublier son appartenance à l’APR dans le passé. Il se trouve simplement qu’elle sait assumer ses positions. Quand elle était dans l’APR, elle assumait et s’était engagée avec fidélité et loyauté aux côtés de Macky Sall, malgré les nombreux coups bas de ce dernier envers elle. Quand elle a quitté Macky et l’APR, elle n’est jamais retournée en arrière et a osé faire face à Macky Sall jusqu’à ce que ce dernier renonce à son projet de s’éterniser au pouvoir et de partir lui et son clan le 24 mars dernier’’, a-t-il déclaré avant d’indiquer que la seule intention de Mimi Touré est d'œuvrer pour la réussite du projet de changement systémique de notre cher pays le Sénégal.
Aminata Touré, ‘’sentinelle’’ des engagements pour la reddition des comptes et la fin de la loi d’amnistie
Aminata Touré, qui n’a jamais caché son ambition présidentielle, semble toujours avoir les yeux rivés sur la Présidentielle de 2029. Sa volonté d’être un acteur majeur de la rupture pourrait lui permettre de s’imposer comme une figure incontournable du projet.
Selon Mamadou Sy Albert, analyste politique, cette sortie de Mimi Touré constitue un rappel à l’ordre pour le nouveau régime, lui rappelant que le programme autour de la reddition des comptes et de la loi d’amnistie est essentiel pour le projet.
‘’C’est la première sortie d’un leader allié de Pastef pour défendre le bilan de Diomaye, mais aussi pour jouer son rôle de sentinelle par rapport au programme proposé aux Sénégalais. À travers cette sortie, elle fait montre d’une grande détermination à veiller à ce que les promesses de rupture soient respectées’’, indique le politologue.
À la question de savoir si Aminata Touré fait une fixation sur ses anciens camarades et cherche à faire oublier son compagnonnage avec Macky Sall, l’analyste politique se montre sceptique. ‘’Je pense qu’elle ne fait pas une fixation sur l’APR et qu’elle a tiré un trait sur son ancien parti. Elle a suffisamment d’expérience, tout au long de sa carrière politique, pour savoir que ce qui compte, c’est que le président réalise ses promesses, à côté de qui elle s’est aussi engagée lors de la campagne’’, soutient-il.
BIDEN LÂCHE PRISE
Le président américain quitte la présidentielle dans la douleur, enterrant ses espoirs de second mandat. À 81 ans, le démocrate a cédé aux pressions l'appelant à renoncer, après une campagne minée par les soupçons sur sa santé
(SenePlus) - Dans un coup de théâtre sans précédent, le président américain Joe Biden a annoncé ce dimanche 21 juillet 2024, son retrait de la course à la Maison Blanche pour 2024. Cette décision choc, bien qu'attendue par certains, bouleverse complètement la campagne présidentielle à quelques semaines de la convention démocrate.
"Je pense qu'il est dans l'intérêt de mon parti et du pays que je me retire et que je me concentre uniquement sur l'exercice de mes fonctions jusqu'à la fin de mon mandat", a déclaré Biden dans un communiqué, ajoutant qu'il s'exprimerait plus en détail "plus tard cette semaine".
À 81 ans, le démocrate rejoint ainsi le cercle très restreint des présidents sortants ayant renoncé à briguer un second mandat. Mais il est le premier à abandonner aussi tardivement, et surtout le seul à le faire en raison d'interrogations sur ses capacités mentales.
C'est la performance calamiteuse de Biden lors du débat du 27 juin face à Donald Trump qui a précipité les événements. Dès les premières minutes, un Biden très affaibli, toussotant et s'emmêlant les pinceaux, a fait exploser au grand jour les doutes sur son âge avancé.
"Un spectacle douloureux", selon de nombreux démocrates, qui a fait fondre les sondages déjà défavorables au président sortant. Les appels se sont alors multipliés, d'abord en coulisses puis publiquement, pour qu'il jette l'éponge.
Selon les médias américains, des figures démocrates de premier plan comme Barack Obama, Nancy Pelosi, Chuck Schumer et Hakeem Jeffries, ont fait part en privé de leur inquiétude. En parallèle, les images d'un Biden positif au Covid-19 et peinant à descendre d'un avion ont achevé de miner sa campagne.
Il faut désormais trouver dans l'urgence un ou une remplaçante à Biden pour la convention démocrate mi-août à Chicago. Sa vice-présidente Kamala Harris serait un choix naturel, mais pas automatique. Le dernier mot reviendra aux 3.900 délégués du parti, pour la plupart inconnus du grand public.
Cette annonce intervient dans un contexte délicat pour les démocrates, Donald Trump semblant avoir repris l'avantage après avoir miraculeusement survécu à une tentative d'assassinat le 13 juillet. Le milliardaire républicain a depuis engrangé des victoires judiciaires et une nouvelle consécration lors de la convention de son parti à Milwaukee.
Pour le camp démocrate, l'équation est donc simple : trouver un candidat de dernière minute suffisamment populaire et dynamique pour contrer l'élan de Trump. Un défi de taille pour éviter une défaite potentiellement écrasante en novembre prochain.
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LIBÉRER LA JUSTICE DE L'EMPRISE PRÉSIDENTIELLE
Dès lors que la Constitution énonce la séparation des pouvoirs, le président de la République et le ministre de la justice ne doivent plus assurer la présidence et la vice-présidence du Conseil supérieur de la magistrature
Le Conseil Supérieur de la Magistrature, censé garantir l'indépendance du pouvoir judiciaire, est paradoxalement présidé par le chef de l'exécutif. Cette anomalie démocratique menace l'équilibre des pouvoirs et la crédibilité de la justice. Une réforme urgente s'impose pour restaurer la confiance des citoyens et renforcer l'État de droit au Sénégal.
ABDOU LATIF COULIBALY ANNONCE SON DÉPART DE L'APR
"J’ai quitté l’Alliance pour la République. Par contre, si Amadou Ba crée un parti politique, il m’avait déjà parlé de sa volonté d’avoir son mouvement politique, on pourrait l’accompagner", fait-il savoir.
Le divorce est consommé entre Latif Coulibaly et la formation politique Alliance Pour la République (Apr). L’invité de JDD est sans filtre. L’ancien ministre de la Bonne gouvernance de Macky Sall ne veut plus entendre parler de Macky Sall et de sa formation politique. Le mal est profond. Toutefois, il est prêt à accompagner le candidat malheureux de la dernière élection Amadou Ba à condition qu’il crée son mouvement ou son parti politique.
«J’ai quitté Benno et l’APR d’abord. Je n’y suis plus, je suis partie. J’avais gelé mes activités, je suis parti maintenant. J’attends qu’une personnalité se prononce. Je suis vieux pour aller créer un parti politique. C’est fini ! Je n’ai pas d’élan de parti. Même si je ne suis pas actif comme tout le monde, j’ai des opinions, je peux les transmettre. Je peux en parler, c’est ça que je veux dire. Mais, je ne vais pas rester un citoyen inactif qui ne fait rien du tout. Je crois que je possède toujours mes moyens, physiques, intellectuels surtout.
Macky Sall, on s’est quitté, c’est terminer. Je ne suis pas d’accord avec lui, c’est fini. J’ai quitté l’APR. Par contre, si Amadou Ba crée un parti politique, il m’avait déjà parlé de sa volonté d’avoir son mouvement politique, on pourrait l’accompagner. L’APR c’est fini !! je suis parti depuis ».
COOPÉRATION, LE SÉNÉGAL ET LA GAMBIE SIGNENT TROIS ACCORDS
La valeur des échanges entre les deux pays est estimée à 113 milliards de FCFA en 2023, représentant moins de 5 % du commerce global, ce qui semble anachronique compte tenu de la proximité géographique et culturelle entre les deux pays, souligne Dr Diop.
Le Sénégal et la Gambie souhaitent renforcer leur coopération dans plusieurs domaines. Pour symboliser cette volonté commune de progresser ensemble, les autorités ont signé divers accords.
Entre le Sénégal et la Gambie, il existe une relation multiséculaire, tant au niveau des populations que des États respectifs. Comprenant cette relation, les autorités des deux pays ont signé trois accords qui vont au-delà des simples échanges entre les deux nations. Il s’agit d’un accord de métrologie, d’un accord sur la sécurité sanitaire, et d’un accord pour la création d’une zone économique spéciale de production industrielle en Casamance. Cette zone sera tripartite, impliquant le Sénégal, la Gambie et la Guinée-Bissau, comme l'a précisé le ministre de l’Industrie et du Commerce lors de la deuxième réunion du comité mixte de coopération commerciale entre les deux pays.
Dans ce contexte, le Docteur Serigne Gueye Diop explique que le volume croissant des échanges entre ces deux pays témoigne de la vitalité de leur coopération commerciale, qui dure depuis plusieurs décennies. « À titre illustratif, la valeur des échanges entre nos deux pays est estimée à 113 milliards de FCFA en 2023, représentant moins de 5 % de notre commerce global, ce qui semble anachronique compte tenu de la proximité géographique et culturelle entre les deux pays », a-t-il souligné. Cependant, M. Diop estime que les relations commerciales sont encore sous-exploitées. « Face à ce constat, nous devons tout mettre en œuvre pour corriger cette situation et augmenter le niveau des échanges entre le Sénégal et la Gambie », a-t-il ajouté.
C'est d'ailleurs pour cette raison que les deux pays ont mis en place plusieurs cadres de coopération bilatérale au fil des ans, notamment le Conseil présidentiel sénégalo-gambien, qui s’est réuni à trois reprises en 2018, 2020 et 2023. Ce comité mixte aborde des questions stratégiques telles que la facilitation du commerce, la libre circulation des personnes et des biens, la mise en œuvre du schéma de libéralisation des échanges dans le cadre de la CEDEAO (SLEC), l’élimination des barrières au commerce, ainsi que la coopération douanière et le transit. Il prendra également en compte d’autres questions importantes telles que la collaboration entre les instituts de normalisation, de métrologie légale, de sécurité sanitaire des aliments, le renforcement de la coopération dans le domaine du commerce de certains produits comme la noix de cajou, et le développement de zones économiques spéciales communes pour stimuler le commerce bilatéral et diversifier les économies nationales. Ce sera aussi un moyen d'éliminer les lourdeurs bureaucratiques et de simplifier les procédures administratives, afin de faire de la Sénégambie une destination privilégiée pour les investisseurs.
LE GRAND TROU NOIR
Les fonds spéciaux de la présidence sèment le trouble. Pomme de discorde entre pouvoir et opposition, leur gestion discrétionnaire par le chef de l'État alimente les spéculations sur cette manne budgétaire aux contours flous
L’attribution et la gestion des fonds politiques et spéciaux de la présidence de la République sont au cœur de plusieurs fantasmes et mythes. Ces fonds, divisés en trois rubriques -Fonds de solidarité africaine, Fonds spéciaux de la Présidence de la République, et Fonds d’intervention sociale - servent d’instrument d’ajustement pour le président face à des urgences et autres priorités de l’État.
Les fonds politiques ont longtemps été un sujet de fantasme pour les politiques sénégalais. Naguère, Abdoulaye Wade avait de fortes appréhensions sur ce trésor secret qui a longtemps alimenté la machine électorale socialiste et qui persiste depuis les indépendances dans ce pays. De plus, la récente déclaration du Président Bassirou Diomaye Faye, selon laquelle il n’aurait trouvé aucun fonds politique dans les caisses de la présidence après le départ de son prédécesseur, a ravivé le débat autour de l’opacité et des mythes qui entourent ces fonds spéciaux.
En effet, les fonds politiques sont en réalité divers fonds divisés en trois rubriques : Fonds de solidarité africaine, Fonds spéciaux de la Présidence, et Fonds d’intervention sociale, votés à l’Assemblée nationale dans la Loi de Finances Initiale (LFI). D'après Seydou Guèye, ancien secrétaire général de la Présidence, ces fonds représentent au total près de 8 milliards dans la LFI 2024 : Fonds de solidarité africaine : 2.156.296.000 FCFA ; Fonds spéciaux de la Présidence de la République : 3,5 milliards FCFA ; et Fonds d’intervention sociale de la Présidence de la République : 2,3 milliards FCFA.
Toujours selon Seydou Guèye, le rapport d’exécution du budget, publié par le ministère des Finances et du Budget au premier trimestre 2024, montre que le budget 2024 n’a utilisé que 24,3 % de ces fonds. « Le président Diomaye le reconnaît en affirmant avoir utilisé ces fonds pour soutenir des personnes malades nécessitant assistance. Où aurait-il pu trouver cet argent si ce n'était grâce à la mise en œuvre de ces fonds ? » a martelé l’ancien porte-parole du gouvernement, lors d’une conférence de l’Alliance pour la République (APR) le 15 juillet dernier.
Pour l’opposition regroupée autour de l’ancien parti au pouvoir, l’APR, cette déclaration de Bassirou Diomaye Faye témoigne d’une méconnaissance des règles budgétaires et d’une reculade concernant la question des fonds spéciaux qui seront transformés en fonds secrets.
De son côté, Bougane Guèye, leader de Guem Sa Bopp, veut aller plus loin en demandant au président Diomaye de fournir plus de détails aux Sénégalais sur le budget de la Présidence de la République. « Si le président nous dit qu’il n’a pas trouvé de fonds politiques, qu’il nous explique où en sont les fonds spéciaux », a déclaré le directeur général de la Sen TV.
La tenue et la transparence de ces fonds « spéciaux » ont longtemps constitué un cheval de bataille de l’opposition à Macky Sall, qui n’hésitait pas à dénoncer l’opacité entourant ces fonds « secrets » logés à la Présidence de la République. Quelle est l’appellation exacte que l’on peut donner à des fonds spéciaux au cœur de la Présidence ? Comment le contrôle de ces fonds a-t-il été réalisé jusqu’à présent et par quels organes ? Quelles sont les prérogatives réelles du Président concernant l’usage de ces fonds ? Autant de questions qui préoccupent les Sénégalais, toujours en quête de clarté dans la gestion des deniers publics et qui perçoivent les fonds politiques comme un « trou noir » au cœur de l’architecture de la finance publique.
Ainsi, les responsables patriotes, à l’issue d’une rencontre avec la presse, demandent aux nouvelles autorités de rendre publiques les preuves de cette boulimie inélégante. D’autant plus que Diomaye avait promis de supprimer les fonds dits politiques pour les remplacer par des fonds spéciaux votés à l’Assemblée nationale pour les opérations ultra-sensibles telles que l’armement et autres missions secrètes. Ces fonds seront contrôlés par les organes de l’État, tels que l’IGE.
Le pouvoir discrétionnaire du Président dans la gestion des fonds « spéciaux »
D’après les spécialistes, la gestion de ces fonds relève du pouvoir discrétionnaire du Président de la République, qui dispose de toute la latitude pour les gérer selon les priorités et les urgences. Pour rappel, ces fonds avaient été utilisés pour assurer la participation du Sénégal au secours après le tremblement de terre survenu en Haïti dans le cadre du Fonds de solidarité africaine. Ces fonds sont annuels, mais le président peut, en cas d’épuisement de ces fonds, faire un « appel de fonds » qui sera consigné dans une Loi de Finances rectificative (LFR) présentée devant l’Assemblée nationale.
En effet, lorsque le président fait face à des urgences, il peut avoir recours à ce procédé, comme Macky Sall l’a fait dès son accession au pouvoir en 2012 et à plusieurs reprises durant sa gestion. Dans l’analyse, on observe parfois un certain abus. Cependant, ces fonds ne portent pas l’appellation de fonds politiques ; ils sont inclus dans les dépenses de transferts courants du budget de la Présidence de la République, qui est une dotation au sens de la nouvelle Loi organique relative aux lois de finances (LOLF).
Par ailleurs, la nature de ces fonds implique la nécessité de maintenir une part de secret. En effet, pour des raisons géopolitiques et/ou géostratégiques, le Sénégal peut être amené à aider ou soutenir un pays africain. Dans ce cas, il est impossible de rendre publique la nature du soutien et du pays ou du président bénéficiaire au nom de l’État du Sénégal.
De plus, de nombreux experts sont sceptiques quant à la volonté des nouvelles autorités d’impliquer l’IGE dans le contrôle de ces fonds. Ils estiment que cela n’est pas pertinent au regard de l’organisation actuelle du contrôle au Sénégal. L’Inspection Générale d’État (IGE) est un organe de contrôle administratif qui dépend uniquement du président de la République auquel elle rend compte. Par conséquent, il sera difficile pour l’IGE de contrôler le président de la République.
Par Boubacar Biro Diallo
CRISE AU SAHEL : SÉCURITÉ, PUTSCHS MILITAIRES ET RÉALIGNEMENT POLITIQUE
Les nouveaux régimes promettent réformes et changement, mais devront relever des défis colossaux pour rétablir concrètement la sécurité et satisfaire les besoins essentiels de leurs concitoyens
La région du Sahel, englobant des pays comme le Mali, le Burkina Faso et le Niger, est en proie à une crise multidimensionnelle sans précédent. En plus de l'insécurité chronique et des crises alimentaires, des coups d'État militaires successifs ont remodelé le paysage politique de ces pays. La détérioration des relations avec la France, la consolidation des relations avec la Russie, la sortie de la CEDEAO et la formation récente de l'Alliance des États du Sahel (AES) marquent un tournant crucial.
Crise sécuritaire et humanitaire
La sécurité au Sahel est gravement compromise par l'activité croissante de groupes armés et terroristes. Les attaques répétées et les affrontements armés ont provoqué des déplacements massifs et une insécurité persistante. Les armés nationales, soutenues par leurs partenaires occidentaux, n’ont pas pu empêcher la montée de l’insécurité. Cette situation a paralysé les économies locales et aggravé les crises alimentaires déjà sévères, touchant des millions de personnes.
Putschs militaires : espoir ou désillusion ?
L'incapacité des gouvernements à rétablir l'ordre a conduit à une série de coups d'État militaires dans la région. Le Mali, le Burkina Faso et le Niger ont chacun vu leurs dirigeants civils renversés, souvent avec l'appui de populations désillusionnées par la corruption et l'inefficacité de leurs gouvernements à leur garantir le minimum de sécurité et services sociaux de base. Les nouvelles autorités militaires promettent des réformes et une sécurité accrue. Toutefois, les défis restent immenses et les scepticismes nombreux quant à leur capacité à tenir leurs promesses.
Régimes de Transition et tensions avec la France
Les régimes de transition en place doivent jongler entre les attentes internes et les pressions internationales. Les relations avec la France se sont particulièrement détériorées. La coopération avec la France est contestée par les masses populaires qui l’accusent d’être en complicité avec les élites politiques nationales et d’avoir échoué dans la lutte contre la corruption. Des appels au retrait des troupes françaises se multiplient, reflétant un sentiment croissant d'anti-impérialisme et de recherche d'autonomie.
Formation de l'AES : Une nouvelle Alliance régionale
En réaction aux défis partagés, le Mali, le Burkina Faso et le Niger ont formé l'Alliance des États du Sahel (AES). Cette nouvelle entité vise à renforcer la coopération sécuritaire et économique entre ces pays pour mieux répondre aux menaces et aux crises humanitaires. L'AES symbolise également une volonté de s'affranchir de l'influence française et de diversifier les partenariats internationaux, cherchant une nouvelle dynamique régionale plus autonome et concertée, sans jugement du régime politique en place au sein de ses membres. Cependant, la viabilité de cette alliance peut être mise en cause par de futurs changements politiques au sein de ses membres. Même si l’AES cherche une légitimité internationale, son acceptation est encore contestée par la CEDEAO, l’Union africaine et leurs alliés.
La médiation du Professeur Abdoulaye Bathily
Dans ce contexte tumultueux, le nouveau président sénégalais Bassirou Diomaye Faye a nommé le Professeur Abdoulaye Bathily comme envoyé spécial, avec une attente forte sur les questions relatives aux pays de l’AES. Sa mission inclut de mener des médiations avec la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) afin de faciliter le dialogue et trouver des solutions pacifiques aux crises en cours. Cette mission s'annonce délicate. La CEDEAO, souvent perçue comme une extension des intérêts occidentaux, doit naviguer dans un climat de méfiance généralisée. Le Professeur Bathily, connu pour ses compétences diplomatiques et son intégrité, devra faire preuve de finesse et de persévérance pour gagner la confiance des nouvelles autorités militaires tout en répondant aux attentes de la communauté internationale.
La situation au Sahel demeure complexe et volatile. La réaction des régimes militaires et la création de l'AES montrent une tentative de solution régionale aux crises en cours. Le succès de ces initiatives dépendra de la capacité des nouveaux dirigeants à instaurer une réelle stabilité et à répondre efficacement aux besoins urgents de leurs populations. La mission de médiation du Professeur Abdoulaye Bathily sera cruciale dans cet effort de stabilisation et de réconciliation.
Boubacar Biro Diallo est Consultant en Coopération et Développement International basé à Washington DC