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1 décembre 2024
Politique
ATEPA, L’HOMME DES PRÉSIDENTS
Sans poste gouvernemental, ni statut politique d’envergure, le célèbre architecte et par ailleurs patron du club des investisseurs du Sénégal demeure, malgré tout, l’une des personnalités les plus influentes du pays
Sans poste gouvernemental, ni statut politique d’envergure, Pierre Goudiaby Atepa demeure, malgré tout, l’une des personnalités les plus influentes du Sénégal. L’architecte a traversé les âges en murmurant ainsi aux oreilles de tous les chefs d’Etat sénégalais, de Senghor à Diomaye en passant par Diouf, Wade et Macky.
Depuis dimanche, Pierre Goudiaby Atepa oriente le débat public. Invité de l’émission «Point de Vue» sur la RTS, l’architecte en profite pour remettre au goût du jour son combat de toujours contre les constructions sur le littoral. Il révèle dans la foulée que depuis vendredi dernier, excepté les travaux d’aménagement entamés par l’Etat pour le public, les autorités ont stoppé toutes les constructions sur le littoral. Si cela a pu être fait sans tambour ni trompette et avec célérité, c’est certainement parce que l’architecte, qui a un bon cote chez «Diomaye et Sonko» et qui connaît bien la problématique, a su murmurer à leurs oreilles pour leur rappeler cette promesse faite par Sonko pendant qu’il était dans l’opposition. Depuis des années, Atepa alerte sur le danger qui guette le littoral sénégalais en violation de la loi sur le domaine public maritime, particulièrement tout le long de la corniche de Dakar. Aujourd’hui que ses «nouveaux amis» sont au pouvoir, il doit certainement user de son influence pour régler ce problème crucial.
Entre Sonko et Atepa, les relations sont devenues solides même si beaucoup de choses ont longtemps éloigné les deux hommes. L’architecte a été toujours proche des gens du système alors qu’Ousmane Sonko est l’incarnation aujourd’hui de l’antisystème au Sénégal. Mais leur rapprochement n’est pas surprenant vu qu’il partage leur Casamance et l’engagement pour certaines causes (la préservation du littoral, la lutte contre les mandats de trop, …).
Après le lancement en avril 2023 des grands chantiers du Programme phare d’Ousmane Sonko à Ziguinchor, dénommé «Burok», un projet estimé à 5 milliards de francs, Pierre Goudiaby Atepa s’était levé pour assurer qu’il allait se charger de trouver des partenaires pour son financement. Et Atepa a été là pour soutenir Ousmane Sonko quand il était persécuté par le régime. Lorsque le siège de Pastef a été attaqué et saccagé à Yoff, Atepa a remis à l’état-major de la formation un de ses immeubles sur la VDN pour en faire une permanence. Puis, il a soutenu le leader des Patriotes aussi bien à la présidentielle de 2019 que celle de 2024. D’ailleurs si Sonko et Diomaye ont été libérés à la veille du scrutin présidentielle de 2024, c’est parce que l’architecte a été au cœur des négociations.
En effet, sans la solution de crise dont il a été à l’origine avec d’autres médiateurs bien sûr, il serait très difficile que Bassirou Diomaye arrive au pouvoir. Et tout porte à croire qu’Atepa n’est pas prêt à s’éloigner des affaires publiques malgré ses 76 ans. Depuis l’élection de Bassirou Diomaye Faye le 24 mars 2024, l’architecte multiplie ses sorties pour exprimer sa confiance en la capacité du Président Faye à être un leader exemplaire, en raison de son entourage et du soutien national qui l'entoure. Mieux, l'architecte exhorte les Sénégalais à être patients non sans les appeler à un retour au travail et à la politique du développement, mettant en avant l'importance de la cohésion nationale et du travail acharné pour sortir le pays de la pauvreté. Il estime de ce fait que la réalisation de grands projets structurants prendra du temps, mais que cela est nécessaire pour un véritable changement. UN HoMME PoLITIQUE SANS AUrA… Par ailleurs, il faut avouer qu’Atepa a toujours été influent auprès des régimes qui se sont succédé dans le pays. Il a toujours réclamé ouvertement être un ami de Macky Sall même si ce dernier, furieux contre le collectif des cadres casamançais qu’il dirige, les a qualifiés d’escrocs lors d’une intervention télévisée sur la RTS. Cette déclaration faisait suite à une lettre adressée au Président concernant la situation d’Ousmane Sonko. Sous Abdoulaye Wade, il a été pratiquement le concepteur de tous les projets d’envergure de l’homme parmi lesquels le Monument de la Renaissance Africaine. Proche de Wade, il avait tout fait pour le dissuader de faire un troisième mandat. Mais celui-ci n’avait jamais voulu l’écouter. Finalement, il a été battu par son ex dauphin Macky Sall. Pierre Goudiaby Atepa n’est pas également loin d’Abdou Diouf dont il est très proche de la famille. Préparant la présidentielle de 2019, dont il allait se retirer d’ailleurs avant le dépôt des candidatures, Atepa était allé à la rencontre de l’ancien chef d’Etat sénégalais (1981- 2000), Abdou Diouf, pour consultation afin de bien se lancer dans la conquête du pouvoir. Il a été également un proche collaborateur de Léopold Sédar Senghor.
Faisant un témoignage après le décès de Bruno Diatta, Atepa disait clairement qu’avec ce dernier, il faisait partie des rares Sénégalais à avoir travaillé avec les quatre Chefs d’Etat (Senghor, Diouf, Wade et Macky). Il faut dire en outre qu’Atepa est un homme politique qui, jusqu’en 2019, se réclamait d’une troisième voie ; loin du pouvoir comme de l’opposition. Il disait vouloir refonder la manière de faire la politique au Sénégal. Dans son livre programme, «Sénégal-Rek, Ensemble pour une refondation», il annonçait qu’une fois élu, il ferait un mandat unique de transition. Des propositions y sont également faites pour une bonne exploitation des hydrocarbures découvertes au Sénégal. L’architecte estime ainsi qu’il est possible de créer 1 million d’emplois avec le pétrole découvert au Sénégal. Pour ce faire, il avait promis, une fois élu, de créer un Petropolis, une ville nouvelle des métiers du pétrole à Potou (Louga) qui permettra la création des emplois en question. Tout ceci confirme davantage qu’il n’est pas qu’architecte ; mais que c’est un homme politique qui a des ambitions pour le Sénégal avec un projet clair. Toutefois, il ne dispose pas d’une aura politique à l’instar de tous les chefs d’Etat qu’il conseille ou avec qui il collabore. A vrai dire, Pierre Goudiaby Atepa aime la politique mais la politique ne l’aime pas !
L’ETAT SE PENCHE SUR LE «TONG TONG» DE MBOUR 4
Lotissement sous un parfum de scandale au temps où Abdoulaye Seydou Sow était ministre de l’urbanisme et du logement
Les nouvelles autorités étatiques sont visiblement déterminées à mettre la lumière sur les scandales fonciers dans lesquels sont cités les caciques de l’ancien régime. Parmi les zones dont le directeur général des Impôts et domaines, Abdoulaye Diagne, a ordonné l’arrêt des constructions figure Mbour 4, à Thiès, qui avait fait l’objet d’un véritable «tong tong» au temps où Abdoulaye Seydou Sow était ministre de l'Urbanisme, du Logement et de l'Hygiène publique.
On en sait un peu plus sur la suspension de toutes les constructions sur le littoral décrétée par les nouvelles autorités étatiques. Mais il faut souligner que cette mesure ne se limite pas tout simplement à Dakar, elle concerne également d’autres zones situées dans la région de Thiès dont le lotissement dit «Mbour 4» qui a été un véritable tong tong». Dans une note signée par le directeur général des Impôts et Domaines Abdoulaye Diagne, les autres zones et opérations foncières concernées sont le lotissement dit BOA à Dakar, le lotissement dit «Hangar des pèlerins» à Dakar, le lotissement dit EOGEN 1 et 2 à Dakar, le lotissement dit Terme sud à Dakar, le lotissement dit Recasement 2, le lotissement dit Cité Batterie à Dakar, le lotissement dit «EGEBOS» à Dakar, le lotissement dit «Diamalaye» à Dakar, la zone du littoral du département de Dakar (Corniche Ouest et Corniche-Est), ainsi que le Plan d'urbanisme de détails de Guédiawaye.
Cette mesure concerne également «le Plan d'urbanisme de détails de Malika, les pôles urbains de Diacksao Bambilor, Deni Birame Ndao et Daga Kholpa, la partie de la zone du Lac Rose se situant hors du titre foncier de la DGPU, le Plan d'aménagement de la Nouvelle Ville de Thiès, le site de Pointe Sarène à Mbour, hors zone SAPCO». Dans ce lot figurent aussi «la zone de Ndiébène Gandiol sur l'assiette foncière du titre foncier 136/SL, à Saint-Louis».
Cette mesure résulte, selon Abdoulaye Diagne, d’une volonté des Hautes Autorités de l'État qui estiment nécessaire d'établir une situation exhaustive du foncier dans les zones géographiques les plus sensibles, dans lesquelles la paix sociale est menacée par des conflits en cours ou à venir. D’après la note signée par le directeur général des Impôts et Domaines, les mesures de suspension concernent les actes et procédures «au niveau de la Direction des Domaines, toute attribution de parcelle dans les zones susvisées ; au niveau des bureaux des domaines, toute instruction de demande de bail, de cession définitive, d'autorisation de céder, d'autorisation d'affecter en hypothèque ; au niveau des bureaux du cadastre, toute instruction de demande de morcellement, d'implantation de parcelles et d'établissement de plan avec NICAD ; au niveau des bureaux de la conservation de la propriété et des droits fonciers, toute instruction de demande d'inscription ou de morcellement ; au niveau des bureaux de recouvrement, toute demande d'enregistrement de baux ou d'actes de vente dans ces zones».
Toutefois, lit-on dans le courrier, l'autorité a particulièrement insisté sur la nécessité de préserver les droits légitimes des particuliers. Aussi, les chefs de service sont-ils appelés, à chaque fois que de besoin, à procéder, sur la base d'éléments objectifs, à une analyse au cas par cas des dossiers qui pourraient bénéficier d'une dérogation. A cet effet, et en accord avec l'autorité, un comité ad hoc sera mis en place pour définir les modalités de soumission, de traitement et de validation de ces cas dérogatoires. Au demeurant, les actes administratifs qui sont déjà en instance d'approbation au niveau de la Direction générale des Impôts et des Domaines seront d'office soumis au comité ad hoc. Dans les autres localités et zones non concernées, les instructions des dossiers domaniaux se poursuivront dans le strict respect des textes et procédures», précise la note.
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LE CRÉPUSCULE DU FRANC CFA
« Battre sa monnaie » pour recouvrer la pleine souveraineté : quel chemin emprunter ? Dialo Diop, Demba Moussa Dembélé et Abdoulaye Seck ont confronté leurs visions pour le nécessaire divorce d'avec le franc CFA
Invités de marque pour cet épisode consacré à la question brûlante de la souveraineté monétaire du Sénégal et de l'Afrique de l'Ouest : Dialo Diop, Demba Moussa Dembélé et Abdoulaye Seck ont livré une analyse percutante sur les voies de sortie possibles du franc CFA .
Emblème du néocolonialisme français, le franc CFA continue 60 ans après les indépendances à entraver le développement économique et politique de la région. "Une faillite multidimensionnelle" pour Dialo Diop, vice-président du Pastef, tandis que l'économiste Dembélé pointe "un goulot d'étranglement" profitant à l'ancien colonisateur.
Face à ce constat, plusieurs alternatives ont été explorées. L'ECO, future monnaie unique de la CEDEAO, peine à émerger tant les défis de convergence sont importants. Réformer l'UEMOA en revoyant les règles de sa banque centrale ? Une piste difficile selon les intervenants. Une sortie nationale non concertée du franc CFA pour le Sénégal est envisageable mais avec d'importantes préalables économiques et institutionnelles.
L'hypothèse d'un rattachement à l'alliance monétaire naissante des pays du Sahel a également été avancée. Mais l'option idéale, de l'avis de tous, reste le fédéralisme politique et monétaire panafricain, même si l'objectif semble lointain.
LE PRÉSIDENT BASSIROU DIOMAYE FAYE ATTENDU À BISSAU CE MARDI
Ce voyage ‘’s’inscrit dans le cadre du renforcement des liens historiques de bon voisinage et de brassage socio-culturel entre le Sénégal et ses voisins’’
Le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, est attendu, mardi, en Guinée Bissau, pour une visite de travail et d’amitié, a-t-on appris de source officielle.
Dans un communiqué, le Bureau d’information gouvernementale (BIG) souligne que ce déplacement fait suite aux premiers voyages du chef de l’Etat en Mauritanie et en Gambie.
Ce voyage ‘’s’inscrit dans le cadre du renforcement des liens historiques de bon voisinage et de brassage socio-culturel entre le Sénégal et ses voisins’’, selon la même source. Elle souligne que ce déplacement traduit, par ailleurs, la place de choix qu’occupe l’axe Dakar-Bissau dans les priorités diplomatiques du président Bassirou Diomaye Faye.
Le BIG rappelle que le Sénégal et la Guinée Bissau entretiennent de profondes relations de coopération.
Les échanges entre les deux pays frères touchent pratiquement tous les domaines, note le Bureau d’information gouvernementale, soulignant que ‘’de la sécurité, à la culture, en passant par le très stratégique secteur de la pêche, Dakar et Bissau ne cessent de consolider leurs liens historiques très forts, encadrés par de multiples accords’’.
Il signale qu’au plan commercial, la Guinée Bissau figure parmi les pays clients du Sénégal en Afrique, avec des exportations estimées, en poids net, à 108 257 tonnes en 2022, soit 55, 201 milliards FCFA (NACE 2022). Ce qui représente une amélioration de +33,5%, par rapport à l’année 2021.
LES PROCÉDURES FONCIÈRES SUSPENDUES DANS PLUSIEURS ZONES
Le ministère des Finances vient de donner l'instruction de bloquer tous les dossiers fonciers dans 18 zones à risque du pays. Boa, Hangar des pèlerins, le littoral dakarois... Plus aucune nouvelle attribution de parcelle ni demande de bail ne sera accepté
(SenePlus) - Le ministère des Finances et du Budget du Sénégal vient de donner l'instruction de suspendre provisoirement l'instruction des dossiers domaniaux et fonciers dans certaines zones géographiques sensibles. Cette décision fait suite à une recrudescence préoccupante des litiges fonciers ces dernières années, menaçant la paix sociale.
Dans une note de service confidentielle, le Directeur général des Impôts et des Domaines détaille les 18 zones concernées par ces mesures restrictives. Il s'agit notamment des célèbres lotissements comme Boa, Hangar des pèlerins ou encore Eogen à Dakar, mais aussi de vastes territoires comme le littoral dakarois, le Lac Rose ou le site de Pointe Sarène à Mbour.
"Les hautes autorités estiment nécessaire d'établir une situation exhaustive du foncier dans ces zones à risque, où la paix sociale est menacée par des conflits en cours ou à venir", peut-on lire dans le document officiel.
Concrètement, les services des domaines et du cadastre n'effectueront plus aucune nouvelle attribution de parcelle, instruction de demande de bail ou encore de morcellement dans ces périmètres. "Au niveau des bureaux de recouvrement, toute demande d'enregistrement de baux ou d'actes de vente dans ces zones" est également suspendue, précise la note.
Cette offensive des autorités vise à "préserver les droits légitimes des particuliers". Toutefois, un comité ad hoc étudiera au cas par cas les dossiers susceptibles de bénéficier d'une dérogation, sur la base d'"éléments objectifs".
Jusqu'à la réalisation d'un vaste état des lieux, le Sénégal montre donc sa détermination à remettre de l'ordre dans un secteur foncier gangrené par les dérives spéculatives et les occupations illicites. L'architecte Pierre Goudiaby Atépa, révélait dimanche 28 avril 2024 ce moratoire sur les constructions côtières.
"Les gens vont acheter un terrain qui vous appartient à 2450 francs le mètre carré. On se fait octroyer un bail. On s'organise pour le faire déclasser. Ils prennent ce titre foncier, ils l'amènent à la banque qui leur donne 1 million le mètre carré. Ils revendent à 1,5 million. C'est scandaleux !", avait-il décrié sur la RTS, réitérant son engagement à lutter contre l'accaparement systématique du littoral au profit d'intérêts privés.
par l'éditorialiste de seneplus, ada pouye
L'ÉQUITÉ EN TOUTE PRIORITÉ
EXCLUSIF SENEPLUS - Comment adresser et satisfaire la demande sociale éminemment souverainiste en exécutant un budget et des programmes de financement qui ne sont pas les vôtres ?
Comment adresser et satisfaire la demande sociale éminemment souverainiste en exécutant un budget et des programmes de financement qui ne sont pas les vôtres ?
Autrement dit, comment se débarrasser de l’habitus (Bourdieu, P.)[1] mackyéen ? Le nouveau pouvoir fait face à une impatience sociale légitime dont le baromètre est donné par le début de levée de boucliers qui enfle avec une surenchère de doléances qui pleuvent de partout. Aucun segment de la vie sociale de la sphère publique et des relations internationale n’est en reste. C’est la guerre de positionnement (FMI, SFI, UE, BAD et les diplomaties du pétrole et du gaz).
Le défi d’une souveraineté intégrale, de la mise en place des manières de faire gravées dans l’éthique et de la conciliation des intérêts collectifs et individuels, est programmatique et séquentiel.
L’ideal démocratique qui est une aspiration profonde des masses repose sur le référentiel de la Constitution qui est un construit de surplomb dont le peuple ne peut s’approprier. Le peuple a toujours été l’otage des élites porteuses de valeurs d’égalité et de liberté non internalisées par les populations comme une valeur universelle.
Le dernier communiqué du Conseil des ministres est présidentialiste. La dynamique de conquête et de conservation structure encore la toute puissance publique.
Aujourd’hui tous les médias publics comme privés jouent leur partition présidentialiste dans le reportage des activités des nouvelles autorités et de leur CV. Les décrets présidentiels de nomination aux postes civil et militaire réinventent les mêmes modalités de partage et de récompense des compagnons. C’est la poursuite de l’entre soi en politique.
Est-il pertinent de tenir un Conseil des ministres, une tradition bien française (!), toutes les semaines et non une fois par mois, et partager sur les sites du gouvernement avec une adjonction d’une version audiovisuelle en langues nationales ? Le format du communiqué même pose un problème dans sa longueur et son contenu directif.
Ces artifices du pouvoir alimentent le sentiment d’un pouvoir de « buur ». Qui ne se rappelle pas les affiches géantes (Dazibao) de Macky placardées partout pour cristalliser dans les masses le culte du timonier.
Quoi de plus normal me diriez-vous, l’autoritarisme est une donnée sociologique permanente avec des cycles récurrents.
La déferlante contre le « système » et ses acteurs présomptueux et arrivistes a administré la preuve que nul ne peut pérenniser un système de concussion s’appuyant sur une majorité électorale artificielle et non sur une réalité sociologique.
Toutefois, ce dividende pour une rupture systémique a pour contrepartie la satisfaction des attentes des masses. Qu’on ne s’y trompe pas. La demande exprimée n’est pas matérialiste. Elle formule le respect des élus vis-à-vis de leurs électeurs. Elle exige la décence dans la prise de parole. Elle réclame l’humilité des gouvernants en tout temps et en tout lieu. Répondre à la demande sociale, c’est donner à chacun ce qui lui revient de droit. C’est l’équité.
[1] L'habitus est pour lui le fait de se socialiser dans un peuple traditionnel, définition qu'il résume comme un « système de dispositions réglées ».
BARTH’ VEUT RENCONTRER DIOMAYE
Le maire de la Ville de Dakar souhaite éviter les obstacles notés dans l’exécution des projets de la municipalité de la capitale. C’est ce qui motive son souhait de rencontrer le président de la République.
Barthélemy Dias veut rencontrer Bassirou Diomaye Diakhar Faye. Le maire de la Ville de Dakar souhaite éviter les obstacles notés dans l’exécution des projets de la municipalité de la capitale. C’est ce qui motive son souhait de rencontrer le président de la République.
C’est un souhait que le maire de la Ville de Dakar a voulu partager avec les conseillers municipaux. Barthélemy Dias nourrit le vœu de rencontrer Bassirou Diomaye Diakhar Faye. Lors de la dernière réunion du Conseil municipal, le maire de la capitale en a fait l’annonce. Cette démarche vise, selon l’édile de Dakar, à présenter au chef de l’Etat les grandes lignes de sa politique municipale, ainsi que les obstacles rencontrés dans l’administration de la ville. Elle s’inscrit dans une continuité de la pratique de Barthélemy Dias, qui avait déjà adopté cette approche avec l’ancien Président Macky Sall.
Quoi que normale, cette volonté du maire de la capitale de s’entretenir avec le président de la République ne va pas manquer de provoquer des éclats de rire au sein du nouveau parti au pouvoir, Pastef. En effet, Barthélemy Dias a été, à un moment, proche de Ousmane Sonko au point d’accomplir des actes qui auraient pu lui valoir «la Cour d’assises». Cette proximité a duré le temps d’une rose. Barth’, ayant voulu s’entretenir avec Macky Sall pour apaiser la tension entre le président de la République d’alors et l’opposition, en avait parlé à Ousmane Sonko. Qui n’avait manifesté aucun refus. Mais à l’annonce du dialogue national devant redessiner le parrainage et rendre l’éligibilité aux personnes ayant déjà purgé leurs peines, Ousmane Sonko s’en était offusqué. Dans une sortie, le «Patriote» en chef avait, en effet, accusé Barthélemy Dias de «Judas» et avait soutenu n’être pas au courant des échanges nocturnes entre le maire de Dakar et le président de la République d’alors, Macky Sall.
Dias-fils ne s’était pas fait prier pour apporter une réplique aux relents de menaces. Et Sonko lui avait opposé le silence. C’est par cet acte que le divorce entre Pastef et Taxawu Senegaal a été scellé. Khalifa Ababacar Sall a été, par la suite, hué lors d’un meeting de Yewwi askan wi (Yaw) à la Place de la Nation par des membres du parti Pastef.
A l’annonce de la candidature de Diomaye, Barthélemy Dias en avait ajouté une couche en disant que «l’élection présidentielle est sérieuse. On n’élit pas un président d’Asc». Il n’y a pas l’ombre d’un doute que cette phrase va être ressassée !
RAPPORT OFNAC, LES PROCUREURS ATTENDENT LES ORDRES DE POURSUITES
Ousmane Diagne est attendu. Là où son prédécesseur Ismaïla Madior Fall avait choisi de ne pas instruire les procureurs de la République de poursuivre les personnes mises en cause dans le rapport 2022 de l’Ofnac, lui devra le faire.
Ousmane Diagne est attendu. Là où son prédécesseur Ismaïla Madior Fall avait choisi de ne pas instruire les procureurs de la République de poursuivre les personnes mises en cause dans le rapport 2022 de l’Ofnac, lui devra le faire.
Des sources judiciaires confient à Bés bi que le Parquet de Dakar a reçu «le 8 juillet 2023, un courrier de l’Ofnac mettant en cause des personnes et recommandant des poursuites contre elles pour des faits réels de détournement de deniers publics».
Seulement, depuis lors, les procureurs généraux, qui reçoivent les ordres du ministre de la Justice, n’ont donné aucune suite dans ce sens, ce qui a bloqué la convocation des personnes mises en cause. Aujourd’hui, les parquets concernés attendent les ordres de poursuites pour entrer en action. Pour la région de Diourbel, il s’agit du rapport d’enquête de la plainte contre le maire de Ndindy, Cheikh Seck ou encore l’affaire Ibrahima Thiam contre le président de la Chambre des métiers de Diourbel.
Et enfin, il y a un Collectif des conseillers municipaux avait saisi l’Ofnac rapport d’enquête à l’autorité judiciaire compétente.
Par Madiambal DIAGNE
DIOMAYE-TV5, UN FAUX SCANDALE
Alors que la polémique enfle autour de l'ouverture du capital de TV5 aux pays africains, le Sénégal hésite encore à saisir cette opportunité stratégique. Pourtant, nul pays n'est plus légitime pour représenter le continent au sein de la chaîne francophone
L’annonce de l’ouverture du capital de la chaîne de télévision TV5, à des pays africains, a beaucoup fait débat ces derniers jours en Afrique et en France. L’information a été présentée telle que des pays africains vont mettre la main à la poche pour financer la chaîne internationale qui serait vectrice de «la propagande de la Françafrique». Au Sénégal, les réseaux sociaux se sont enflammés pour mettre le nouveau Président, Bassirou Diomaye Faye, dans le lot des chefs d’Etat africains qui vont signer les chèques. Il convient de préciser que le tour de table des actionnaires actuels de cette chaîne, créée en 1984, montre la présence de la France, du Canada (Québec), de la Suisse, de la Belgique et de Monaco. Ces pays sont représentés dans la chaîne par le truchement de leurs télévisons publiques et autres structures dans le secteur de l’audiovisuel. Le budget annuel de la chaîne tourne autour de 145 millions d’euros. La contribution attendue des sept pays africains démarchés pour faire partie du capital sera, au total, 4, 2 millions d’euros. Le modus operandi sera une forme de tontine, à raison de 600 mille euros par pays. On peut dès lors considérer que les Africains seront bien loin de pourvoir aux besoins de la chaîne ! Les pays ciblés sont le Sénégal, la Côte d’Ivoire, le Congo, le Bénin, la République démocratique du Congo, le Cameroun et le Gabon. Les responsables de TV5 ont fini de rencontrer les chefs d’Etat de ces pays, à l’exception de Bassirou Diomaye Faye, qui leur ont donné leur accord au projet. TV5, qui en a fait la demande, attend encore une audience que le chef de l’Etat sénégalais voudra lui accorder.
Un projet déjà proposé à Macky Sall
C’est en décembre 2023 que l’idée, portée depuis 2022 par Yves Bigot, patron français de TV5, d’ouvrir le capital aux pays africains a été validée. La directrice de TV5 Afrique, Denise Epoté, avait eu à s’en ouvrir au Président Macky Sall. Le Sénégal était le premier pays ciblé, mais le contexte électoral faisait sans doute que les autorités de l’Etat et de la Radio-Télévision sénégalaise (Rts) avaient la tête à autre chose. TV5 fera le tour des autres pays. C’est ainsi que le Président Denis Sassou Nguesso proposera, par exemple, de souscrire la totalité des parts destinées aux pays africains et donc de payer la somme annuelle de 4, 2 millions d’euros. Cela permettrait au Congo de disposer d’un siège permanent au sein du Conseil d’administration, au lieu que ce siège ne soit annuellement tournant entre les sept pays africains actionnaires. C’est en quelque sorte le modèle de l’actionnariat commun de nombreux pays africains dans des institutions multilatérales comme le Fonds monétaire international (Fmi). Le Président Patrice Talon a aussi eu à faire, pour le compte du Bénin, une contre-proposition, toujours déclinée par TV5 qui tient à la diversité de cette représentation qu’elle voudrait symbolique. Le Bénin a d’ailleurs négocié un partenariat avec TV5 dans le domaine de la production cinématographique, comme aussi la République démocratique du Congo pour un accompagnement technique au profit de sa télévision nationale. Pour sa part, le Sénégal n’a pas encore donné son accord de prendre une quotité dans le capital de TV5, mais Racine Talla, ci-devant Directeur général de la Rts, a déjà noué un partenariat avec TV5 pour la formation de plusieurs cohortes de stagiaires. Présentement, un troisième groupe d’une dizaine de stagiaires sont présents dans les locaux parisiens de TV5. En outre, le partenariat proposé par TV5 comprendra la diffusion de programmes des télévisions nationales partenaires et un volet de co-production. En quelque sorte, les sommes données par ces pays retourneront dans ces programmes. Le schéma semble quelque peu fonctionner sur une symbiose de ceux de l’Union des radios et télévisions nationales d’Afrique (Urtna) et de Canal France international (Cfi).
Le Sénégal plus légitime que tous les autres pays pour siéger à TV5
Assurément, le Sénégal avait été la cible préférée de TV5 pour l’ouverture de son capital en direction de pays africains. Les tractations pour convaincre le Président Macky Sall avaient été engagées, mais l’initiative butait sur une certaine frilosité ou un réel manque d’intérêt de la part du Sénégal. L’offre prioritaire avait été faite au Sénégal et, je peux dire que moi-même, j’ai eu à en toucher un mot au Président Sall pour le persuader d’un tel intérêt. En effet, le Rwanda était très intéressé, mais le fait que la Secrétaire générale de l’Organisation internationale de la Francophone (Oif), Louise Mushikiwabo, qui assure en quelque sorte la tutelle de TV5, soit originaire du Rwanda, n’enthousiasmait pas trop TV5 à donner un siège à ce pays. L’intérêt du Président Kagamé n’avait pas été satisfait et même, dans la nouvelle offre en direction de plusieurs pays africains, le Rwanda et le Togo, pourtant retenus à l’origine pour être démarchés, ont fini par être rejetés. Il faut dire que le contexte géopolitique dans la zone des Grands Lacs rendait aussi difficile un partenariat commun entre le Rwanda et la République démocratique du Congo. Pour ce qui le concerne, le Togo est en conflit ouvert avec TV5 sur des contentieux liés à de mauvais traitements subis à Lomé par certains journalistes de la chaîne. Le Sénégal, avec son modèle démocratique et l’état des droits et libertés des médias, dispose de gros avantages par rapport à de nombreux pays. Il s’y ajoute l’histoire ! Le pays de Léopold Sédar Senghor et de Abdou Diouf symbolise, plus que tout autre pays, l’idéal de la Francophonie dans le monde. Mieux, le Président Abdou Diouf est à l’origine de la création de TV5 Afrique, au Sommet de la Francophonie en 1989 à Dakar. C’est ainsi que Mactar Sylla avait été le premier directeur de TV5 Afrique (1992-1998). Au moment de son départ de la chaîne, il avait été question de le faire remplacer par un autre citoyen sénégalais, mais le Président Diouf avait voulu éviter que la direction de TV5 Afrique ne soit une chasse gardée du Sénégal. Ainsi avait-il encouragé la nomination de la journaliste camerounaise Denise Epoté, adjointe de Mactar Sylla.
Le coup gagnant que pourrait jouer Diomaye Faye
On voit bien que c’est faire un mauvais procès au Président Faye que de le prendre pour un «suppôt du néocolonialisme» ou d’être un «supplétif de la France», en faisant entrer son pays dans le capital de TV5. L’entrée dans le capital de la chaîne de certains pays dont les dirigeants apparaissent comme des autocrates, provoque l’ire de nombreux journalistes et d’organisations de médias. Par contre, l’arrivée éventuelle du Sénégal est vue d’un bon œil par la rédaction de TV5. Cet apriori favorable renforcerait la position de négociation du Président Bassirou Diomaye Faye. Ainsi, il peut sembler opportun qu’il fasse une contre-proposition pour demander plus de présence du Sénégal au sein du Conseil d’administration de la chaîne. On sait que quelques autorités françaises avaient été réceptives à l’idée de laisser des parts au Sénégal, après l’arrivée de la Principauté de Monaco en 2021, via Monte Carlo Riviera. La Principauté détient 5, 25% du capital. La France, par le truchement de certaines entités publiques, détient 63, 16% des parts de TV5, réparties ainsi qu’il suit : France Télévisions (46, 42%), France-Médias Monde (11, 97%), Arte France (3, 12%) et 1, 65% à l’Institut national français de l’audiovisuel (Ina). Il reste que le régime de Macky Sall ne semblait pas percevoir les enjeux d’une entrée dans le capital de TV5. Un siège au Conseil d’administration donne aussi le droit de participer à la Conférence des ministres qui regroupe les ministres responsables de TV5 issus des gouvernements actionnaires de la chaîne, et au Conseil de coopération de TV5 MondeAfrique. Le Sénégal gagnerait bien en visibilité sur une chaîne internationale disponible et assez suivie dans 421 millions de foyers et dans 200 pays et territoires. Le nouveau Directeur général de la Rts, Pape Alé Niang, serait assez avisé de s’investir pour conclure cette opportrunité. Assurément, payer 4, 2 millions d’euros par an à l’échelle d’un pays coûterait bien moins cher que tous les frais de publicité institutionnelle sur la scène internationale. C’est dans cet esprit de chercher à rendre un pays attractif que le Rwanda, par exemple, paie 34 millions d’euros pour voir pendant 3 ans, sur le maillot du club de football londonien Arsenal, l’inscription «Visit Rwanda». Seulement, le «France bashing», en cours sur certains réseaux sociaux, peut dissuader ou rendre frileux bien des dirigeants africains à se rapprocher de tout ce qui pourrait les lier à la France. En criant au scandale et en lançant l’halali contre les dirigeants africains, certains influenceurs, qui officient au profit d’autres puissances étrangères, arrivent à faire dans la dissuasion. Pour autant, les médias russes, chinois, qataris, turcs, indiens, américains ouvrent-ils leurs capitaux à des élites politiques, culturelles ou économiques africaines ? Aussi remarque-t-on que comme par hasard, les activistes africians n’interrogent pas la présence de chaînes d’information arabes qui ont un agenda particulier sans équivoque pour l’Afrique, notamment pour le Sénégal, ainsi que la couverture par les médias russes de l’actualité africaine avec une démarche propagandiste et un agenda de sape on ne peu plus évident. La présence de capitaux d’influence provenant de l’Afrique est une nécessité absolue pour marquer la présence du continent sur la scène médiatique mondiale. Le Président Oumar Bongo du Gabon l’avait compris avec la chaîne de radio Africa numéro 1, qui avait eu beaucoup de succès mais dont le modèle économique n’était pas viable. Les mêmes tares ont eu raison de l’agence panafricaine d’informations Pana et révèlent les difficultés d’Africa 24. En Europe, le dirigeant hongrois Viktor Orban a eu le flair de mettre la main sur Euronews pour s’assurer une réelle influence médiatique.
L’ACT D'ABDOUL MBAYE DÉCIDÉ DE "QUITTER" LE CAMP DE L’OPPOSITION RADICALE
Selon un communiqué, l’Alliance pour la Citoyenneté et le Travail (ACT) compte donner une nouvelle posture politique du parti et à la réorganisation de ses instances.
A l’issue d’une réunion du Conseil National (CN) de l’Alliance pour la Citoyenneté et le Travail (ACT) le 27 avril 2024, Abdoul Mbaye et ses camarades ont décidé de “sortir” de l’opposition radicale.
Selon un communiqué sanctionnant leur rencontre, l’ACT compte donner une nouvelle posture politique du parti et à la réorganisation de ses instances. Sur ce, l’ACT estime que «les programmes politiques des partis de l’ancienne opposition, doivent permettre de bâtir une véritable démocratie représentative dont le fondement sera une réelle séparation des pouvoirs », afin de bâtir un nouveau Sénégal.
«Dans cet environnement politique nouveau, le CN a retenu que l’ACT devait adopter une posture politique claire consistant à quitter le camp de l’opposition radicale, à accorder davantage de place à l’émission d’avis et de conseils de contribution, tout en restant sentinelle de la protection des intérêts de nos compatriotes et de leur volonté de voir s’instaurer une gouvernance de type nouveau », indique la note.
Toujours dans le cadre du renforcement du parti, l’ACT annonce une «nouvelle ligne de conduite politique; prépare les prochaines échéances électorales; met un fort accent sur sa démarche visant l’éveil des consciences citoyennes à ce que doit être ‘la politique autrement’ au service de l’intérêt général et non de celui des politiciens ».