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21 avril 2025
Politique
LE «JUB JUBAL JUBANTI» VEUT S’IMPOSER COMME DEVISE DU PAYS
Le nouveau timbre fiscal, arborant le nouveau slogan aux côtés de la devise traditionnelle, en est la dernière illustration. Cette modification soulève des questions sur l'évolution de l'identité visuelle de l'État et la continuité républicaine
Les nouveaux timbres fiscaux mis en vente par la Direction des impôts et domaine (Dgid) mettent en évidence le nouveau slogan de la République, qui semble avoir mis de côté la devise du pays. De plus, aucun signe des armoiries du pays sur ce document officiel. Si l’on ne sait qui a pris l’initiative de cette émission, on peut noter que les changements de pouvoir sont le moment où des changements de ce type sont adoptés plus ou moins subrepticement.
Au Sénégal, c’est à de petits détails que l’on note le changement de pouvoir. Les 20 dernières années, les choses ont été notées dans le domaine du transport, surtout terrestre. La Société de transport en commun du Sénégal (Sotrac), quasiment moribonde avant la perte du pouvoir par Abdou Diouf, retrouve un nouveau semblant de vie avec le Président Abdoulaye Wade, qui la renfloue avec des véhicules d’occasion, acquises sans doute sur un marché de récupération. Le nouveau président de la République en profite pour changer la dénomination de la compagnie, qui devient Dakar Dem Dikk (3D). Venue soulager les Dakarois du calvaire du transport en commun, la nouvelle compagnie, qui a repris le personnel de la Sotrac, bénéficiera de fortes subventions étatiques pour finir par s’imposer et se refaire une image.
Pour faire oublier la mauvaise image laissée par les politiques socialistes de désengagement de l’Etat et montrer la volonté de relance de l’Etat, la société reprend littéralement des couleurs. Le vert-jaunerouge, qui renvoyait aux couleurs du drapeau national, est jeté aux oubliettes, au profit du symbolique jaune-bleu qui renvoie incontestablement aux couleurs du Parti démocratique sénégalais (Pds) au pouvoir. Un peu comme si la compagnie Dakar Dem Dikk était une société privée. Sans doute encouragées par le silence de la population, qu’elles ont interprété comme un assentiment, certaines parmi les autorités ont voulu toucher à d’autres symboles de la République. Les armoiries du pays, avec le lion à gauche et à droite un baobab sur fond jaune, ont failli changer de forme. L’étoile à cinq branches a failli disparaître pour laisser un baobab de plus grand format. Le tollé a été tellement grand que cet anachronisme a disparu sans que l’on sache qui l’a commandité.
Les autres couleurs sur des bâtiments et des véhicules de transport ont tenu jusqu’au départ de Me Wade du pouvoir, malgré les protestations plus ou moins tenues. Mais Macky Sall n’a rien fait pour changer les choses ou les remettre à l’endroit. Bien au contraire, la forme républicaine du pays a commencé à se perdre au profit de l’Etat Macky Sall. Dem Dikk n’a pas changé de nom, mais sa couleur azur a été éclipsée pour prendre le marron-beige préféré du parti de l’ancien chef de l’Etat.
Pas étonnant que, dans ces conditions, les nouveaux opposants, qui venaient de gagner quelques communes, se soient senti le droit de faire comme leurs adversaires au pouvoir. Ainsi, à Ziguinchor où il venait d’être élu à la tête de la commune, le maire Ousmane Sonko, qui venait de réceptionner des camions-poubelles que son prédécesseur Abdoulaye Baldé avait acquis de la coopération bilatérale, s’est empressé de les peindre aux couleurs vert-rouge de son parti et de présenter ces acquisitions comme le premier acte de son administration à la tête de sa ville, et du symbole du «Burok» qu’il finira par faire adopter par toutes les autres communes du pays.
Aujourd’hui à la tête de l’Etat, Ousmane Sonko et le Président Bassirou Diomaye Faye veulent entamer leur volonté de changement en frappant le plus haut possible. Pour bien marquer les esprits et imprimer la volonté de rectitude que les Sénégalais doivent adopter, il a été lancé le slogan «Jub Jubal Jubanti». Mais il ne s’agit pas d’ânonner ces mots sans en connaître le sens. Un site web et un logo ont été créés, qui incitent les Sénégalais à puiser et à s’inspirer de ces modèles de droiture qu’ils devraient adopter.
Mieux, chaque contribuable qui va acheter son timbre fiscal, aura, en plus de la devise du pays, «Un peuple, un but, une foi», qui orne les frontons de nos bâtiments officiels ainsi que les symboles de la République, les nouveaux trois mots magiques : «Jub Jubal Jubanti». Quand on aura besoin d’authentifier un document par un timbre officiel, ce timbre sera frappé de ce nouveau slogan. Qui l’a décrété et quand a-t-il commencé à être imposé, personne n’a été en mesure de nous le dire. Même les services fiscaux qui commercialisent ce timbre, ne peuvent rien nous dire à ce sujet. Sans doute que ce mystère sera bientôt résolu, puisque nos dirigeants sont pour le moment occupés par la finalisation du Projet, qui devrait bientôt être rendu public après si longtemps, comme nous l’a promis notre Premier ministre.
Par Madiambal DIAGNE
PRÉSIDENT FAYE, FAITES COMME WADE EN 2000
Il faut prendre garde à ne pas écouter des apprentis-sorciers qui préconisent de mettre en place le budget par ordonnance. Il appartient ainsi au chef de l'État d’engager le dialogue pour sauver les meubles
Le 8 avril 2024, à peine le nouveau régime installé, j’avais indiqué, dans une chronique intitulée «Nul n’a le droit de miser sur l’échec de Diomaye Faye», que les «risques et écueils sur la route du nouveau gouvernement sont nombreux» et que le nouveau régime allait «vivre cent premiers jours d’enfer». C’était peut-être un truisme, mais nous estimions qu’il revenait aux autorités politiques de l’Etat d’avoir l’intelligence d’instaurer le dialogue, la concertation pour passer le cap, jusqu’à la mise en place d’une nouvelle Assemblée nationale. Sans cela, «des tensions de divers ordres pourront naître de cette situation et leur exacerbation ne manquerait pas d’avoir des conséquences fâcheuses pour la stabilité du pays. C’est ainsi qu’il urge de s’engager à aider le nouveau régime à sortir la tête de l’eau, pour lui éviter de sombrer. L’échec de Bassirou Diomaye Faye sera fatal à tout le monde».
Je redis aujourd’hui la même chose. Seulement, il incombe, plus que jamais, au président de la République d’avoir l’initiative de l’apaisement. Il faut situer cependant les responsabilités car s’il y a une tension sur la scène politique, jusqu’à menacer le fonctionnement régulier des institutions, c’est de la faute exclusive du Premier ministre Ousmane Sonko, qui verse dans des provocations puériles. Il a insulté, menacé tout le monde. Il n’a pas respecté ses adversaires, encore moins l’institution judiciaire qu’il semble vouloir ravaler à une situation de vassale du gouvernement, ou le Parlement qu’il snobe. Son opposition a voulu jouer le jeu, il faut le dire, encore une fois, mais le Premier ministre s’est montré buté en plaçant son ego au-dessus des intérêts supérieurs de la Nation. Il a refusé de s’acquitter de son devoir de procéder à une Déclaration de politique générale (Dpg) et se soumettre au jeu politique et démocratique. Son alibi d’une imperfection du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale n’en n’était véritablement pas un.
En effet, dès que le président Faye a obtenu de la majorité parlementaire un dialogue et une concertation pour adapter le Règlement intérieur de l’Assemblée nationale, afin de satisfaire à ce caprice de son Premier ministre, des voix autorisées se sont élevées pour dire que Ousmane Sonko ne se présentera pas devant cette Assemblée nationale. Lui-même l’a dit. Le gouvernement a joué de subterfuges et de manœuvres dilatoires sur le processus de promulgation de la loi modifiant le Règlement intérieur, pendant que le Premier ministre annonce la dissolution fatale de l’Assemblée nationale pour le 12 septembre 2024. Cela ne trompait personne et couvre de ridicule l’Exécutif. Il est heureux que le Président Bassirou Diomaye Faye ait pris, une nouvelle fois, l’initiative pour trouver un arrangement avec l’Assemblée nationale. On annonce ainsi que le Premier ministre fera sa Dpg le 13 septembre 2024, devant cette Assemblée nationale qui est loin de lui être acquise. Il sera dans la même posture que Moustapha Niasse, le 20 juillet 2000. Le Premier ministre qu’il était, nommé par le Président Abdoulaye Wade, faisait face à un Hémicycle largement dominé par des députés du Parti socialiste. Du reste, il ne saurait être envisageable que cette nouvelle date, proposée par le président de la République et acceptée par l’Assemblée nationale, ne soit un leurre. On a vu Waly Diouf Bodian insinuer que le Premier ministre n’y sera pas. Si c’est le cas, la crédibilité du président de la République en prendrait un sacré coup.
Deux petits mois de plus pour sauver le Sénégal de l’ingouvernabilité
Qu’on s’entende bien, le chef de l’Etat déroule son agenda politique et institutionnel de manière discrétionnaire. Il a besoin de chercher, au plus vite, une majorité parlementaire. Il aura la latitude, à partir du 12 septembre 2024, de prononcer la dissolution de l’Assemblée nationale. Seulement, il devrait se garder de le faire dans la précipitation. Le pays a assurément besoin que certaines diligences soient satisfaites, avant de retourner en campagne électorale. Autrement, il court de graves risques d’ingouvernabilité, et pour cause. Il urge de chasser tous les nuages qui s’accumulent au-dessus des relations avec les partenaires au développement, notamment le Fonds monétaire international (Fmi). Le Sénégal a raté ses échéances du mois de juillet dernier avec le Fmi, induisant un non-décaissement de la somme de 230 milliards de francs Cfa. Un autre décaissement en faveur du Sénégal, de 169 milliards, est prévu pour le mois de décembre 2024. Ces sommes sont indispensables pour le budget de l’Etat. Le ministre des Finances et du budget, Cheikh Diba, a fait un déplacement éclair à Washington, sans réussir à débloquer la situation. Au-delà des explications exigées par le Fmi sur les conditions de l’organisation, au début du mois de juin 2024, d’une opération d’Eurobonds, le Sénégal se trouve dans l’impossibilité de satisfaire à certains prérequis comme l’adoption d’une Loi de finances rectificative (Lfr) pour ajuster le budget de l’Etat. Dans le calendrier convenu avec le Fmi, la Lfr devait être examinée en juillet 2024. Le manque de sincérité du budget en cours d’exécution est un secret de polichinelle. Les petites querelles entre le Premier ministre et l’Assemblée nationale ont beaucoup pesé sur cette carence du gouvernement. De toute façon, le gouvernement n’a même pas encore adopté en Conseil des ministres un projet de Loi de finances rectificative. C’est dire que si l’Assemblée nationale se trouve dissoute, avant d’avoir fini de voter une Lfr, cette question, pomme de discorde majeure avec nos partenaires, ne sera pas réglée d’ici la fin de l’exercice budgétaire au 31 décembre 2024. En conséquence, la gestion budgétaire souffrira de lacunes, d’anachronismes et de carences qui vont rattraper l’exercice 2025.
Mais la situation la plus grave qui guette le Sénégal est le risque que le budget pour 2025 ne soit pas adopté dans les délais, c’est-à-dire avant le 31 décembre 2024. Ce serait une situation inédite. Le Sénégal n’a jamais connu un tel cas de figure et fait appréhender les conséquences néfastes pour la viabilité économique et financière du pays. Le principe budgétaire est de consommer à chaque mois le 12ème des crédits votés du budget précédent. En d’autres termes, le régime Diomaye-Sonko se coltinera encore le budget laissé par le régime de Macky Sall et qui avait été voté, faut-il le rappeler, en décembre 2023. Ce sera du surplace, aucun changement d’orientation des politiques publiques préconisé par le nouveau régime ne sera donc opérationnel. De surcroît, tous les projets en cours de réalisation seront arrêtés net. Il semble alors irresponsable qu’avec désinvolture, des responsables politiques claironnent qu’il n’y aurait pas péril en la demeure, si un nouveau budget n’est pas voté dans les délais. Cela traduit une ignorance sidérante des modes de fonctionnement de l’Etat. Une telle situation participerait à détériorer davantage les relations avec les partenaires techniques et financiers. Le Sénégal ne peut s’offrir le luxe de n’en faire qu’à sa tête. Il est d’ailleurs à se demander si réellement le gouvernement est prêt à déposer un nouveau projet de budget. Le nouveau budget devait, depuis le mois d’août dernier, faire l’objet d’arbitrages techniques et politiques, et le projet devait être soumis et adopté en Conseil des ministres pour être sur le bureau de l’Assemblée nationale le 15 septembre, pour la session dite budgétaire qui s’ouvre le 1er octobre. D’après ce que l’on sait, rien de tout cela ne sera fait !
Le président Diomaye Faye doit reprendre l’initiative
Des crises politiques surviennent dans tous les pays démocratiques. Aux Etats-Unis par exemple, il arrive des querelles qui empêchent l’adoption, dans les délais, du budget fédéral, provoquant un «shutdown», c’est-à-dire l’arrêt des activités fédérales non essentielles. Mais à chaque fois, le dialogue est engagé pour trouver des compromis et passer le mauvais cap dans un délai très court. Le «shutdown», jamais encore connu en France, est aujourd’hui le cas redouté et cela mobilise les énergies pour l’éviter, d’où les difficiles tractations pour la formation du gouvernement de Michel Barnier. La préoccupation majeure, pour ne pas dire le casse-tête du Président Macron, est de faire adopter un budget pour l’année 2025. En Allemagne, le Chancelier Olaf Scholz a été obligé de négocier un compromis, épilogue d’un long conflit parlementaire, pour sauver le budget 2025 car la perspective d’un blocage budgétaire porterait un coup «à la stabilité de l’Allemagne». Il ne viendrait à l’esprit d’aucun homme politique responsable de se mettre devant les populations pour leur dire, les doigts dans le nez, que «ce n’est pas grave s’il n’y a pas de budget ; on va se débrouiller jusqu’à ce qu’on puisse installer une nouvelle Assemblée nationale». Il faut prendre garde à ne pas écouter des apprentis-sorciers qui préconisent de mettre en place le budget par ordonnance. Il est clair que les partenaires étrangers, qui financent pour plus de 46% le budget national et que le nouveau gouvernement a déjà bien du mal à faire suivre, rechigneront à financer un budget qui n’aura pas l’onction de la représentation nationale. Il ne faut pas rêver, on ne peut pas se passer, dans notre ordonnancement institutionnel, du rôle et des missions de l’Assemblée nationale. Quelle que puisse être, du reste, sa piètre qualité !
L’outil du dialogue et de la discussion, mais dans le respect, avait permis à Moustapha Niasse et Abdoulaye Wade de faire adopter deux Lfr au courant de l’année 2000 et mieux, un budget pour l’année 2001 leur avait été voté «sans débats». Il appartient ainsi au président Faye d’engager le dialogue pour sauver les meubles Sénégal. La seule concession sera sans doute de laisser l’Assemblée nationale encore en place pour deux petits mois. La majorité parlementaire se montre jusqu’ici conciliante en concédant au président Faye de procéder à la modification du règlement intérieur et de changer la date du 11 septembre 2024 initialement retenue par sa «Conférence des présidents» pour adopter la date proposée par le président de la République. Au demeurant, cette majorité semble parfaitement comprendre que la dissolution de l’institution s’avère inévitable. Un «gentlemen’s agreement» doit être possible. Le nouveau régime a fort besoin de régler ces questions latentes pour pouvoir dérouler sa politique sans encombre pour les années à venir. Même l’opposition, qui espère, à l’issue d’élections législatives anticipées, obtenir une majorité pour cohabiter avec le président Faye, aura besoin, le cas échéant, de ne pas hériter d’un pays en ruine. Ce dialogue et ces discussions ne sauront aucunement empêcher la poursuite de la politique nécessaire et normale de reddition des comptes. Le dialogue avec l’opposition n’avait pas empêché le régime Wade de mener sa politique de reddition des comptes.
Une fois de plus, le 8 avril 2024, j’alertais : «Le président Bassirou Diomaye Faye sera bien obligé, avant de prononcer la dissolution, d’attendre au moins jusqu’au mois de décembre 2024, afin de laisser passer la session budgétaire.»
Sans doute qu’on ne m’écoutera pas, car il y a beaucoup de vents contraires, mais le Sénégal doit être placé au-dessus de nos petits égos !
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COMPTE À REBOURS POUR L'ASSEMBLÉE NATIONALE
Le Sénégal tout entier retient son souffle. Les prochaines 72 heures s'annoncent cruciales pour l'avenir institutionnel du pays. Entre DPG et dissolution potentielle, le suspense est à son comble
Le ministre du Travail et des Relations avec les Institutions, Yankhoba Diémé, a jeté un pavé dans la mare politique ce dimanche 8 septembre 2024. Invité de l'émission "Objection " sur Sud FM, il a laissé planer un doute considérable sur l'avenir immédiat de l'Assemblée nationale.
Alors que la date du 13 septembre a été fixée pour la Déclaration de Politique Générale (DPG) du Premier ministre Ousmane Sonko, Diémé a rappelé, non sans une certaine ambiguïté, que le président de la République dispose dès le 12 septembre à minuit de la prérogative constitutionnelle de dissoudre l'Assemblée.
"Le président à la faculté de dissoudre l'Assemblée nationale à partir de 0h le 12. Maintenant, ça, ce sont ses prérogatives régaliennes", a souligné le ministre, laissant entendre que tout reste possible. Cette épée de Damoclès suspendue au-dessus de l'Assemblée intervient dans un contexte déjà tendu, marqué par le rejet d'un projet de loi visant à supprimer le HCCT et le CESE, deux institutions jugées budgétivores par le nouveau régime.
Face à cette incertitude, le Sénégal tout entier retient son souffle. Les prochaines 72 heures s'annoncent cruciales pour l'avenir institutionnel du pays. Entre DPG et dissolution potentielle, le suspense est à son comble. Une chose est sûre : le 13 septembre 2024 marquera, d'une manière ou d'une autre, un tournant dans l'histoire politique nationale.
par l'éditorialiste de seneplus, alymana Bathily
QUELS MODÈLES ÉCONOMQUES POUR LA PRESSE ?
EXCLUSIF SENEPLUS - La stratégie « Wade/Macky » de développement de la presse est inique. Parce qu’illégal, « corruptogène » et gaspilleur. Le régime Diomaye/Sonko aurait trahi ses engagements de rupture s’il n’y avait pas mis fin
Alymana Bathily de SenePlus |
Publication 08/09/2024
Pourquoi donc le refus du régime Diomaye/Sonko d’entériner l’engagement du président Macky Sall, pris à quelques jours de l’élection présidentielle d’effacer les arriérés d’impôts et de taxes des entreprises de presse et sa dénonciation du Fonds d’Appui à la presse enragent tant les patrons de presse ?
Après avoir observé une « journée sans presse » le 13 aout, voici en effet qu’ils attaquent désormais quotidiennement le nouveau gouvernement.
Serait-ce parce que les patrons de presse considèrent que, « la presse n’étant pas une entreprise comme les autres », leurs entreprises doivent obligatoirement être exemptées du paiement des impôts et taxes et même du reversement des cotisations de leurs journalistes et techniciens et qu’ils ont le « droit » de recevoir une « aide » de l’Etat ?
Serait-ce parce que « l’aide » et l’effacement de dettes fiscales sont les deux mamelles du modèle économique dont ils ont toujours dépendu ?
Un « modèle » économique inique : Aide à la presse et amnistie fiscale.
En 2012 déjà, ils ont bénéficié de l’effacement de dettes fiscales représentant 12 milliards de la part du président Abdoulaye Wade.
Ils ont ensuite reçu dès 2013, de la part du président Macky Sall, un autre effacement de leur dette fiscale de 7 milliards 500, couplé à la réduction d’au moins 75% de la redevance de diffusion télévisuelle.
Ils bénéficieront encore d’une exonération de toutes taxes et impôts, pour la période allant du 1er octobre 2020 au 31 décembre 2021 dans le cadre d’un appui aux entreprises censé répondre au contexte économique post Covid-19.
Pour ce qui est de l’Aide à la presse qui deviendra Fonds d’Appui pour le Développement de la presse, ils la perçoivent depuis 1996 (loi 96-04 du 22 février 1996).
D’un montant de 40 millions par an sous Abdou Diouf, elle sera portée dès 2016 à 600 millions, puis à 700 millions FCFA par Abdoulaye Wade, puis Macky Sall le portera à 1.400 milliards d’abord ensuite à 1.900 milliards FCFA en 2023 avec le supplément d’un « fonds Covid ».
De fait, le modèle de développement de la presse sénégalaise n’est basé qu’accessoirement sur la vente des journaux, l’audience des radios et télévisions et sur la publicité.
Il est plutôt basé sur l’Aide à la presse ou Fonds d’Appui pour le Développement de la presse constamment augmenté, l’effacement régulier de la dette fiscale et l’exonération de taxes et impôts chaque fois que de besoin.
C’est un « modèle » économique inique. Parce qu’illégal, « corruptogène » et gaspilleur.
Le régime Diomaye/Sonko aurait trahi toutes ses professions de foi et tous ses engagements de rupture avec le « système » basé sur l’hyper présidentialisme, la corruption systémique et la gestion gabégique des finances publiques, s’il n’y avait pas mis fin.
Un modèle économique illégal
Ce modèle est illégal parce que l’effacement de dettes fiscales sur simple décision du président de la République constitue une infraction à la loi et à l’orthodoxie administrative.
Le président Abdoulaye Wade ne cachait pas que l’Aide à la presse et l’effacement des dettes fiscales des entreprises de presse étaient des moyens de pression politique.
Il en fera ainsi bénéficier les patrons de presse « amis » au détriment de ceux qu’il considérait comme des « opposants », en dehors de toute considération des critères établis.
Walfdjiri portera ainsi plainte en 2006 pour non-respect des critères d’attribution auprès du Conseil d’Etat qui lui donna raison.
C’est à la veille de l’élection présidentielle par laquelle il sollicitait un troisième mandat controversé que le président Abdoulaye Wade accordera l’amnistie fiscale de 12 milliards de francs CFA.
Le président Macky Sall restera ici comme dans d’autres secteurs de la gouvernance, dans les pas de son maitre tout en utilisant le système avec encore plus de cynisme.
C’est en 2023 au moment où son ambition de briguer un troisième mandat n’était plus caché qu’il porta le montant du Fonds d’Appui au Développement de la Presse à 1.400 milliards ensuite à 1.900 milliards FCFA avec le supplément du « fond Covid ».
Et c’est à la veille de l’élection présidentielle dernière qu’il annonça l’effacement de la dette fiscale des entreprises de presse, d’un montant de 40 milliards de francs CFA.
En outre, tout comme son prédécesseur, il introduisit quantité de barrons voleurs et d’oligarques dans la corporation, distribuant à tour de bras fréquences de radios et de télévisions et permit le blanchissement de la fortune de quelques patrons, fortunes amassées à coup de transactions foncières et immobilières douteuses.
Un modèle économique gaspilleur
L’autre caractéristique du modèle de développement de la presse, qu’on pourrait appeler « modèle Wade/Macky Sall », est qu’il est « gaspilleur ».
De 1996 à nos jours, on aura dépensé au moins 30 milliards, compte non tenu de l’exonération fiscale pour la période allant du 1er octobre 2020 au 31 décembre 2021.
Le professeur Mor Faye constatait déjà dans une étude de 2015 intitulée « les enjeux de l’information et de la communication au Sénégal »[1], portant sur l’Aide à la presse[2], qu’il s’agit là d’un « gouffre financier ».
Non pas tant en considération de la somme considérée que parce cet argent n’aura eu aucun « impact sur les entreprises de presse du point de vue de leur structuration pour en faire des entreprises viables au sens économique et financier du terme… »
D’autres modèles économiques de la presse plus vertueux et plus efficaces sont possibles
Pourtant des modèles économiques alternatifs, plus vertueux et plus efficaces sont possibles.
Leur mise en œuvre requiert un préalable pourtant : la réorganisation du secteur de la publicité sur lequel ils seront adossés.
Ceci requiert un cadre juridique et réglementaire rénové, prenant en compte notamment l’Internet et les médias sociaux et faisant obligation aux annonceurs de faire appel exclusivement aux médias sénégalais, presse écrite, radios, télévisions et presse en ligne.
Ainsi le marché publicitaire de marque pourrait dépasser allégrement sa valeur de 2018 estimée déjà à 26 milliards FCFA.[3]
Ce marché doit être réservé à la seule presse privée, presse écrite, radios et télévisions commerciales ainsi que radios communautaires (pour un temps d’antenne limité).
La RTS, radios et télévisions, en tant que service public, sera quant à elle financée exclusivement par le public, à travers des subventions par exemple de la Lonase et de l’Agence de Régulation des Télécommunications (ARTP) en plus de la redevance de la Senelec en vigueur.
La RTS générera des revenus additionnels en produisant et en commercialisant des contenus originaux, sons et vidéos, sur une plateforme en ligne selon le modèle Netflix comme l’a suggéré le Professeur Albert Mendy dans une contribution récente.[4]
La presse écrite, Le Soleil tout comme les titres privés, devront enfin investir l’Internet soit en diffusant exclusivement une édition numérique soit en maintenant une édition papier.
Elle pourrait s’inspirer du modèle français de Mediapart qui fonctionne sur la base d’abonnement soit du modèle américain du New York Times propose l’achat par article en plus d’abonnements.
En outre, le Fonds d’Appui pour le Développement de la presse ne devra plus être partagé entre les patrons de presse mais servir véritablement au développement des entreprises de presse, en servant par exemple de garanties auprès des banques.
Ces modèles économiques ne pourront toutefois fonctionner que si les patrons placent les journalistes et techniciens au cœur de leur projet en leur payant des salaires décents tels que prescrits par la convention collective, en versant régulièrement leurs cotisations sociales et en veillant au fonctionnement démocratique des rédactions, dans le respect notamment des droits des femmes journalistes.
Il s’agit en fin de compte à la fois pour les patrons de presse et pour les pouvoirs publics de promouvoir la viabilité économique des entreprises de presse pour sauvegarder la liberté de la presse et raffermir le pluralisme de l’information.
[4] Comment faire de la RTS un service public de l’audiovisuel fort au Sénégal, Ma Revue de Presse du 24/08/2024 ;
UN DIRECTEUR GÉNÉRAL EN LARMES FACE À L'HÉRITAGE TROUBLE DE SA STRUCTURE
Cette révélation choc, faite par le ministre du Travail Yankhoba Diémé, soulève le voile sur les défis colossaux auxquels font face les nouvelles autorités
Le ministre du Travail et des Relations avec les Institutions, Yankhoba Diémé, a fait état d'un incident pour le moins inhabituel. Selon ses dires, un directeur général récemment nommé aurait fondu en larmes en découvrant l'ampleur des irrégularités dans les dossiers de sa structure.
Le ministre Diémé, tout en préservant l'anonymat du directeur général en question, a néanmoins fourni quelques indices permettant de cerner le contexte de cette affaire. Il s'agirait d'un haut fonctionnaire à la tête d'une structure gérant des fonds publics, et qui aurait fait partie des "détenus dits politiques".
L’IMPRESSION D’UNE COPRÉSIDENCE QUI NE DIT PAS SON NOM
Seydou Guèye a critiqué la gestion des institutions par l’actuel régime, en particulier l’implication du Premier ministre dans des décisions relevant, selon lui, du président de la République.
Le porte-parole de l’Alliance pour la République, Seydou Guèye, était l’invité du Jury du Dimanche sur Iradio (90.3), où il a abordé la gestion du pouvoir par l’actuel régime.
« J’avais beaucoup d’espoir lorsque j’ai entendu son excellence M. Bassirou Diomaye Faye, lors de son message à la nation du 3 avril, immédiatement après son élection et sa prestation de serment, prôner la concertation, le dialogue et l’ouverture. Joignant l’acte à la parole, il a engagé le dialogue sur la réforme de la justice. Mais aujourd’hui, on a l’impression d’une coprésidence qui ne dit pas son nom, ce qui n’est pas codifié par notre constitution et nos textes… », a-t-il déclaré.
Interrogé sur cette « coprésidence », il a répondu : « Dernier acte : le pouvoir engage une procédure aventureuse avec la dissolution du HCCT et du CESE, sachant que la Constitution exige une majorité des trois cinquièmes pour modifier ces institutions. Or, l’annonce du changement à la tête de ces instances a été faite par le Premier ministre, ce qui n’est pas de son ressort. »
Seydou Guèye a également critiqué l'attitude du Premier ministre, qui aurait affirmé vouloir bloquer le fonctionnement des institutions, une démarche qu'il juge contraire à la mission du président de la République, dont le devoir est de garantir le bon fonctionnement des institutions. Il a réfuté l'idée que ces structures serviraient uniquement à recaser du personnel politique, les décrivant plutôt comme des espaces d’intégration pour différentes composantes de la société sénégalaise.
REDDITION DES COMPTES, SEYDOU GUÈYE MET EN GARDE CONTRE UNE CHASSE AUX SORCIÈRES
Invité sur Iradio, le porte-parole de l'APR, salue cette initiative pour la bonne gouvernance tout en appelant à éviter une instrumentalisation politique et à garantir la transparence par la publication des rapports.
Le Premier ministre, Ousmane Sonko, a récemment annoncé le lancement imminent de la reddition des comptes, une procédure attendue et considérée comme un pilier de la bonne gouvernance. Lors de son intervention sur Iradio (90.3) dans l'émission Jury du Dimanche, Seydou Guèye, porte-parole de l'Alliance pour la République (APR), a exprimé son soutien à cette initiative tout en appelant à éviter les dérives d'une « justice aux ordres ».
Selon Seydou Guèye, la reddition des comptes est une exigence incontournable pour garantir la transparence et la redevabilité au sein des institutions publiques. Il a détaillé les différentes étapes de contrôle en vigueur, allant des inspections internes des ministères à la Cour des comptes, en passant par les contrôles financiers et l'Inspection générale d’État (IGE). « Cette procédure s’inscrit dans une démarche préventive pour instaurer une culture de la bonne gouvernance », a-t-il affirmé.
Réédition des comptes oui, chasse aux sorcières non
Bien qu'il approuve l'initiative, Seydou Guèye met en garde contre le risque d'instrumentalisation politique, exprimant ses craintes face à une possible « chasse aux sorcières ». Il rappelle que la justice doit rester indépendante, critiquant toute interférence de l’exécutif dans le processus judiciaire. « Comment un Premier ministre peut-il interdire à X ou Y de quitter le pays ? Cela relève de la compétence exclusive du juge », a-t-il souligné, en référence à l’annonce faite par Ousmane Sonko concernant l'interdiction de sortie de certains dignitaires de l’ancien régime.
Le porte-parole de l’APR insiste également sur l’importance de publier les rapports des inspections afin de garantir la transparence du processus. « Ce qui importe, c’est de sortir les rapports de l'IGE pour voir s’ils concluent à l’ouverture d’informations judiciaires ou non », a-t-il déclaré, ajoutant que cette publication fait partie des engagements de campagne du Premier ministre.
Pour Seydou Guèye, la reddition des comptes ne doit pas être perçue comme une menace, mais plutôt comme une procédure normale et nécessaire au bon fonctionnement de la République.
DIÉGANE SÈNE LANCE LA FDR
Cette coalition aux contours encore flous affiche des ambitions électorales claires. Elle se présente comme une formation "de gauche socialiste et écologiste"soutien de Diomaye Faye
(SenePlus) - Une nouvelle entité vient de faire son entrée sur la scène nationale. La Fédération du Renouveau (FDR), décrit comme "une large coalition de Partis politiques de Mouvements et de Personnalités indépendantes", a lancé ses activités ce samedi 7 septembre 2024, marquant ainsi le début d'une nouvelle ère politique potentielle pour le pays.
Selon les informations rapportées par le site d'information Senego, le FDR se présente avec une ambition claire et audacieuse. Elle vise, selon ses propres termes, "à défendre et à sauvegarder l'intérêt supérieur de notre pays dans le cadre d'une dynamique progressiste et patriotique".
Diégane Sène, à la tête de cette nouvelle formation politique, a souligné lors de la cérémonie de lancement que le FDR est « résolument ancrée du côté du peuple sénégalais avec toutes les forces démocratiques républicaines qui œuvrent au-delà des clivages pour la stabilité nationale et la démocratie".
L'un des aspects les plus intéressants du FDR réside dans son positionnement idéologique. Se définissant comme une formation "de gauche socialiste et écologiste", elle entend "évoluer dans un cadre de rassemblement le plus vaste possible pour contribuer à accélérer le processus de développement du Sénégal".
Diégane Sène met en lumière la nécessité de cette approche collaborative dans le contexte politique actuel du Sénégal. Il a déclaré : "Nous sommes arrivés à la conclusion que plus jamais aucun parti politique, tout seul, je ne dis même pas gagner une élection, mais ne peut envoyer de représentant à l'Assemblée nationale".
La FDR ne cache pas ses ambitions électorales. M. Sène a clairement exprimé l'objectif de la Fédération : "se réunir, se rassembler, aller à des élections, être présents sur l'échiquier politique national. Faire en sorte que notre alliance soit parmi les premières au Sénégal".
Le secrétaire général de la Fédération a également évoqué des perspectives à plus long terme, mentionnant leur intention de participer aux prochaines échéances électorales. "
L'un des aspects les plus intrigants de la position du FDR concerne son rapport au pouvoir actuel. Diégane Sène a tenu à préciser que la Fédération ne se positionne pas dans l'opposition, évoquant des "raisons culturelles" pour justifier cette position.
Il a illustré cette position par une anecdote personnelle, liée à ses liens avec le village natal du président Bassirou Diomaye Faye : "Je n'oublierai jamais ce que Ndiaganiao a fait pour moi. Lorsqu'on m'a nommé ministre en 2004, tout le village s'est mobilisé derrière moi. Donc, lui (le président Bassirou Diomaye Faye) est un fils du village, c'est de lui rendre l'appareil".
Sène a poussé plus loin cette logique en affirmant : "Je n'ai pas le droit de m'opposer à lui et je ne m'opposerai pas à lui". Il a souligné que les actions du FDR seront en faveur du régime en place, tout en reconnaissant que ce dernier a besoin de temps pour trouver ses marques.
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EL HADJI MALICK SY, L'ÉTOILE DE TIVAOUANE
Érudit visionnaire, il a façonné l'âme du pays en semant les graines de la connaissance et de la spiritualité. Son héritage, plus vivant que jamais, continue d'illuminer les cœurs et les esprits bien au-delà des frontières de Tivaouane
Dans le firmament de l'Islam sénégalais, une étoile brille d'un éclat particulier : El Hadji Malick Sy. Né en 1855, cet homme exceptionnel a transformé le paysage spirituel de l'Afrique de l'Ouest avec la force tranquille de son savoir et la profondeur de sa foi.
Dès sa jeunesse, Malick Sy se distingue par son soif de connaissance. Il sillonne le Sénégal, absorbant la sagesse des maîtres. Mais c'est à Tivaouane qu'il plante les racines de son œuvre monumentale.
Érudit, enseignant, écrivain : Malick Sy endosse tous les rôles avec une grâce qui force l'admiration. Les jambes du fils ? Une armée de disciples, des écoles coraniques essaimées à travers le pays, et des ouvrages qui résonnent encore aujourd'hui dans le cœur des fidèles.
Plus qu'un simple guide religieux, El Hadji Malick Sy incarne l'essence même de l'islam soufi : ouverture, fraternité, générosité. Son amour pour le Prophète Muhammad transpire dans chacun de ses actes, dans chacune de ses paroles.
Parti rejoindre son créateur en 1922, Malick Sy continue pourtant de vivre. Dans les rues de Dakar qui portent son nom, dans les zawiyas où l'on récite ses poèmes, dans les cœurs des Sénégalais qui, chaque année, célèbrent la naissance du Prophète en son honneur.
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LA JUSTICE FRANÇAISE, BRAS ARMÉS DE LA FRANÇAFRIQUE ?
Alors que Mahamat Déby se rapproche de la Russie, le Parquet National Financier sort ses griffes. Une enquête sur les biens mal acquis du président tchadien est lancée, après des années de complaisance vis-à-vis de ce régime dynastique
Le Tchad, longtemps fidèle pion de la France en Afrique, fait aujourd'hui l'objet d'une enquête du Parquet National Financier (PNF) sur les biens mal acquis de son président, Mahamat Déby. Coïncidence ? Pas si sûr.
Alors que le jeune dictateur tchadien flirte ouvertement avec la Russie de Poutine, Paris semble brandir la menace judiciaire comme une épée de Damoclès. Une volte-face surprenante quand on sait que pendant des décennies, la justice française a fermé les yeux sur les exactions du clan Déby.
De l'esclavage moderne aux assassinats d'opposants, en passant par le financement occulte des campagnes électorales françaises, le régime tchadien bénéficiait d'une impunité totale. La France, chantre autoproclamée des droits de l'Homme, préférait alors protéger ses intérêts géostratégiques plutôt que de faire justice.
Aujourd'hui, le réveil soudain du PNF sonne comme une tentative désespérée de l'Élysée de garder la main sur son ancien "meilleur élève" africain. Une manœuvre qui illustre parfaitement les travers de la Françafrique : une justice à géométrie variable, instrumentalisée au gré des intérêts diplomatiques.
Cette affaire pose une question cruciale : la France est-elle prête à sacrifier son image et ses valeurs sur l'autel de son influence en Afrique ?