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1 décembre 2024
Politique
LES OBSTACLES D’UN REMARIAGE
L'unité retrouvée masque des rivalités internes et l'impasse de la domination de Benno sur le parti. Le PS doit choisir son camp au risque de renvoyer aux calendes grecques son renouveau
Depuis plus d’un an, de bonnes volontés travaillent pour des retrouvailles socialistes afin de préserver l’héritage de Senghor. Aujourd’hui, le déroulement des évènements montre qu’un tel projet avance à grands pas. Jeudi dernier, lors de la 96e réunion du Secrétariat exécutif national (SEN), il a été question entre autres sujets de l’audience qu’Aminata Mbengue Ndiaye a accordée à une délégation conduite par leur «ancien et futur camarade» Khalifa Sall, accompagné de Barthélemy Dias et de Jean Baptiste Diouf. Les sages socialistes et autres médiateurs qui ont toujours joué la médiation ont marqué un grand coup en réunissant autour d’une table des frères socialistes que «le pouvoir Macky Sall» avait éloigné.
D’aucuns soutiennent que c’est le premier acte de la réconciliation et un nouveau départ pour les héritiers de Senghor. Mais il faut se rendre à l’évidence que ces retrouvailles risquent d’accoucher d’une souris si effectivement certains préalables ne sont pas réglés. Il en est ainsi du leadership au sein du PS qui aujourd’hui regroupe beaucoup de fortes têtes. On se demande si des leaders comme Aminata Mbengue Ndiaye, Serigne Mbaye Thiam, Abdoulaye Wilane, Cheikh Seck accepteront de se ranger derrière Khalifa Sall qui aujourd’hui présente plus de charisme et plus de leadership. Il a été maire de Dakar, candidat à la présidentielle. Son mouvement Taxawu Sénégal, avec 14 élus, détient plus de sièges à l’Assemblée nationale que le Parti Socialistes (PS) qui a été rétribué à hauteur de six députés au sein de la majorité parlementaire Benno Bokk Yaakaar (BBY).
Il est évident qu’Aminata Mbengue Ndiaye, avec l’âge et la maladie, ne devrait pas avoir beaucoup d’appétit pour se disputer le leadership de la formation verte avec Khalifa Sall qui est aujourd’hui plus représentatif et qui a plus d’énergie pour mener le bateau à bon port. Mais, force est de constater qu’il y a d’autres leaders au sein de la formation qui ont des ambitions au sein de cette formation à m’image de Serigne Mbaye Thiam, Alioune Ndoye, Abdoulaye Wilane, etc. Même si sa prestation a été piètre lors de la dernière présidentielle, le poste de Secrétaire Général devrait revenir naturellement à Khalifa Sall qui est le mieux préparé pour tenir aujourd’hui les rênes du parti.
Quoi qu’il en soit, les retrouvailles socialistes font partie des dernières volontés du Secrétaire général Ousmane Tanor Dieng (OTD), un testament politique qu’il a légué pour la postérité.
Le Ps, a-t-il intérêt à quitter Benno ?
Cependant, on se demande comment ce remariage pourrait s’opérer si le PS continue de siéger au premier rang au sein de Benno Bokk Yaakaar (BBY) dont il fait partie des membres fondateurs avec l’Alliance des Forces de Progrès (AFP) et l’Alliance pour la République (APR).Il serait difficilement concevable que Khalifa siège au niveau de la conférence des leaders de cette coalition au nom du PS. En effet, si Khalifa a quitté ce parti c’est parce que l’APR, le parti fort de Benno, lui a opposé une farouche opposition pour récupérer la ville de Dakar entre ses mains en 2014.
Refusant de se laisser faire, l’ancien maire de Dakar s’est rebellé en faisant face à Benno via son mouvement Taxawu Dakar. Il remporte de façon éclatante les élections locales de 2014 et rempile à la tête de la ville de Dakar. Sa ténacité à s’opposer au régime de Macky Sall en avait fait un élément gênant pour Ousmane Tanor Dieng et Cie qui seront obligés finalement de les exclure du Parti socialiste (PS) en 2015.
Neuf ans après, on se demande comment Khalifa Sall pourrait partager la même table avec ses ennemis d’hier qui, en plus d’essayer en vain de récupérer son pré carré, lui ont mis en prison dans l’affaire de la caisse d’avance de la ville de Dakar.
Par ailleurs, si l’état-major socialiste veut vraiment se réconcilier avec les Khalifistes, il ne devrait pas éprouver de gêne à quitter Benno qui lui a fait perdre durant leur compagnonnage des dizaines
de collectivités territoriales, des sièges de députés, sans compter le débauchage de ses responsales. Les chiffres sont assez édifiants. A l’issue des élections législatives du 31 juillet 2022, le PS n’a récolté que six (6) sièges à l’hémicycle.
Jusque-là, à chaque fois que le PS a participé à un scrutin pareil, il a eu au moins plus d’une quinzaine d’élus. En effet, de 20 députés en 2012, le PS est passé à 16 en 2017 puis 6 élus en 2022. Pour ce qui est des élections territoriales, avant l’arrivée au pouvoir de Macky Sall, le PS détenait plus d’une centaine collectivités territoriales entre ses mains (Communes, communautés rurales et conseils départementaux). Après les élections locales de 2014, il s’est retrouvé avec une cinquantaine de mairies et départements. Et à l’issue des élections locales du 23 janvier 2022, le PS a enregistré moins de 20 mairies et conseils départementaux sur l’ensemble du territoire.
En vérité, le PS ne s’est jamais remis de la scission vécue en 2015 avec le départ de certains hauts responsables comme Aissata Tall Sall, Khalifa Sall, Barthélémy Dias, Bamba Fall, … Pis, il n’a jamais été considéré à sa juste valeur par ses alliés de l’APR. Ainsi, si Khalifa et Cie reviennent à la maison verte, le PS n’aura plus besoin de Benno pour se faire une nouvelle virginité dans l’espace politique. Il aura de ce fait la possibilité de s’opposer comme il l’a fait entre 2000 et 2012 sous Abdoulaye Wade. Juste que cette fois-ci, ce sera face à un nouveau régime qui a une conception du pouvoir différente de celle des libéraux. Les Pastéfiens sont des révolutionnaires et ils abhorrent le système !
GRÈVE GÉNÉRALE À DAKAR DEM DIKK
Les transports publics paralysés pour dénoncer les nominations clientélistes au sommet de l'entreprise. Syndicats et personnel exigent l'annulation immédiate des dernières décisions jugées préjudiciables prises par la direction
Les syndicats de Dakar Dem Dikk (DDD) ont lancé un mouvement de grève à partir de ce lundi pour protester contre les récentes nominations au sein de l’entreprise. Cette décision fait suite à une série de nominations et promotions perçues comme clientélistes et préjudiciables à l’entreprise, selon les syndicalistes.
Les trois syndicats de la société ont décidé de paralyser tous les réseaux de DDD, tant urbains qu’internationaux, en signe de protestation. Les travailleurs dénoncent ces nominations, affirmant qu’elles mettent en péril la stabilité de l’entreprise et suscitent des frustrations parmi les employés.
Selon Diatta Fall, délégué du personnel et secrétaire général du Syndicat démocratique des travailleurs de DDD, les actions du Directeur Général créent un climat de désarroi voire de sabotage, ajoutant que sa gestion est également critiquée.
Les travailleurs demandent l’annulation de toutes les notes de service publiées récemment, ainsi qu’un examen du sort de tous les employés de Dakar Dem Dikk.
L’AVENIR AMER DES MINISTRES
Un mois après l'ultimatum du Premier ministre, la plupart de ses collègues cumulards n'ont toujours pas démissionné de leurs fonctions locales. Que risquent les récalcitrants et pourront-ils retrouver leurs sièges en cas de départ du gouvernement ?
Le chef du gouvernement Ousmane Sonko avait donné un mois aux ministres pour se décharger de leurs fonctions de maire et de président de Conseil départemental. Personne, y compris lui-même n’a encore adressé sa lettre de démission au ministre en charge des Collectivités territoriales. Mais il y a aussi une grosse interrogation : les ministres pourront-ils retrouver leur siège de maire après cessation de leurs fonctions ministérielles. Comme il était envisagé pour les députés ?
Il a été donné instruction à tous ceux qui ont été retenus dans cette équipe gouvernementale et qui exercent par ailleurs un autre mandat électif, un délai d’un mois pour se démettre de toute autre responsabilité élective qu’elle soit au niveau des Collectivités locales ou de l’Assemblée nationale». Les concernés sont encore dans les délais, même si, officiellement, seul le ministre de l’Industrie et du commerce, Serigne Gueye Diop a démissionné de la tête de la mairie de Sandiara. Cette interdiction de cumul va-t-elle s’appliquer aux membres des bureaux des mairies et des conseils départementaux ou fera-telle l’objet d’une loi organique ? Ces ministres vont-ils conserver leur poste de conseiller municipal ou départemental ? Aucun éclairage à ce propos. Rien n’est sûr parce qu’aucune loi n’est prévue en la matière pour l’instant. Une autre question légitime est de savoir si ces ministres démissionnaires peuvent retrouver leur siège en cas de départ du gouvernement. L’on serait dans le cas l’alinéa 2 de l’article 54 de la Constitution qui donnait une possibilité au député de retrouver son siège à l’Assemblée après cessation de ses fonctions ministérielles. Même si, malheureusement, cette loi n’est pas encore applicable. D’ailleurs, l’ancien député Alioune Souaré spécialiste du droit parlementaire faisait remarquer la semaine dernière dans Bés bi, pour s’en désoler : «Il n’y a eu aucun suivi, ni par le gouvernement qui avait porté le projet de loi, ni par les députés qui avaient la possibilité de faire une proposition de loi pour l’adoption de cette loi organique.»
Le ministère des Collectivités territoriales n’a reçu aucune démission
A ce jour, seul le ministre de l’industrie et du commerce, Serigne Gueye Diop, s’est exécuté. Ni Ousmane Sonko maire de Ziguinchor, ni Maimouna Diéye et encore moins Birame Souleye Diop ne l’ont encore fait, renseignent des sources autorisées. Qui précisent : «Les services du ministre des Collectivités territoriales n’ont pas reçu leur démission. Pour qu’ils démissionnent, ils doivent se conformer au Code général des collectivités territoriales qui dispose : ‘’Les démissions des maires et adjoints sont adressées au ministre chargé des Collectivités territoriales par lettre recommandée avec accusé de réception. Elles sont définitives à partir de leur acceptation par le ministre chargé des Collectivités territoriales ou un (1) mois après l’envoi d’une nouvelle lettre recommandée. Jusqu’à l’installation de leurs successeurs, les maires et adjoints démissionnaires continuent d’exercer leurs fonctions à l’exception de celles prévues aux dispositions des articles 99, 121, 135 et 136 du présent code.»
MULTIPLE PHOTOS
SURSAUT CITOYEN ET DEMAIN SENEGAL INTERPELLENT LE CHEF DE L’ETAT
Il était en prison lorsque son mandataire, Sidy Alpha NDIAYE signait en son nom le Pacte national de bonne gouvernance démocratique. Samedi, Sursaut citoyen et Demain Sénégal ont rappelé au candidat Diomaye Président, devenu chef de l’Etat cette promesse
Sursaut citoyen et Demain Sénégal ont organisé, samedi, une rencontre générale dont l’objectif final a été de demander au chef de l’Etat d’appliquer les conclusions issues des Assises nationales dont il a signé le Pacte. Même si ces organisations applaudissent déjà les premières mesures prises par Bassirou Diomaye Faye.
Il était en prison au moment où son mandataire, le Pr Sidy Alpha NDIAYE signait en son nom le Pacte national de bonne gouvernance démocratique, la charte des Assises nationales actualisée. Samedi, Sursaut citoyen et Demain Sénégal ont rappelé au candidat Diomaye Président, devenu chef de l’Etat cette promesse.
Prenant la parole, René Lake, un des fondateurs de Sursaut citoyen a d’abord souligné que le Président Bassirou Diomaye Faye a déjà commencé à prendre des décisions allant dans le sens de la reddition des comptes et de la bonne gouvernance. «Nous lui avons donc demandé les points suivants : sa démission au parti Pastef-Les Patriotes, son engagement à renforcer les libertés et l’indépendance de la justice, l’organisation des Assises sur l’indépendance de la justice, la transformation de la Cena en Ceni et la lutte contre la corruption, la fraude fiscale et la protection des lanceurs d’alerte. Les réformes institutionnelles sont d’une importance capitale et il faudra accompagner le nouveau gouvernement dans la voie de la bonne gouvernance et dans l’élan patriotique», a-t-il dit.
Lors de cette rencontre modérée par Dior Fall Sow avec la participation du Premier ministre Mamadou Lamine Loum, l’ancien secrétaire général de la Ligue démocratique a informé qu’ils ont adressé une lettre au président de la République pour une rencontre d’échanges afin de l’inviter à la mise en œuvre du Pacte national de bonne gouvernance démocratique. «Ce Pacte vise la refondation des institutions pour l’approfondissement et la pérennisation de la démocratie, de l’état de droit, de la gouvernance responsable et de la centralité du citoyen», a-t-il souligné.
Et Mamadou Ndoye d’ajouter : «Le collectif a développé deux axes de stratégies, dont le premier consiste à obtenir l’adhésion des segments les plus importants des forces vives de la nation et de l’opinion publique en général, et le deuxième qui consiste en une stratégie de veille allant dans le sens d’une vigilance constante en vue de l’application du pacte et de tenir informer l’opinion sur le processus de prise de décisions.».
LE MINISTÈRE DE LA FONCTION PUBLIQUE DÉMARRE LE POINTAGE BIOMÉTRIQUE
Finie l'auto-déclaration des heures de travail par les agents de l'État. Dès la semaine prochaine, chaque agent devra valider physiquement sa présence par empreinte digitale
(SenePlus) - Le ministère de la Fonction publique a officiellement annoncé le démarrage du système de pointage biométrique dans un communiqué en date du 26 avril 2024. Cette mesure marque un tournant majeur dans le contrôle de la présence des agents de l'Etat.
D'après la circulaire, ce nouveau dispositif couplé à la vidéo-surveillance permettra "d'effectuer un contrôle d'accès au bâtiment et de monitorer le temps de présence, les retards et les absences des agents". Il s'agit là d'une volonté affichée des autorités de renforcer le suivi de l'assiduité au travail.
Comme le rappelle le texte, "les horaires de travail sont fixés du lundi au vendredi, de 8 heures à 17 heures avec une pause d'une heure entre 13h 30mn à 14h 30 mm", conformément au décret n° 96-677 du 07 août 1996. Désormais, tous les agents devront se signaler à leur arrivée comme à leur départ par empreinte digitale sur le terminal situé à l'entrée du bâtiment.
Cette mesure marque une rupture avec le passé car "le personnel d'encadrement et les agents dument autorisés ne sont pas concernés" par le pointage. Il s'agit là d'un changement majeur dans la gestion des ressources humaines de l'État qui suscite déjà des inquiétudes sur l'atteinte à la liberté des agents.
MORATOIRE SUR LE BÉTONNAGE DE LA CÔTE
Pierre Goudiaby Atépa révèle l'arrêt immédiat de toutes les constructions sur le littoral décrété par le gouvernement. Cette mesure choc pourrait marquer un tournant dans la bataille menée pour la préservation du domaine public maritime
Dans une déclaration lors de l'émission "Point de vue" sur la RTS ce dimanche 28 avril 2024, l'architecte Pierre Goudiaby Atépa a révélé que les nouvelles autorités ont ordonné l'arrêt de toutes les constructions sur le littoral, et plus particulièrement sur la corniche.
"Nous attendons, nous les défenseurs du littoral, le premier ministre Sonko sur ce qu'il a dit, qu'il allait tout raser. Vous savez qu'ils ont fait arrêter toutes les constructions sur le littoral, sur la corniche, depuis avant-hier. Et je m'en réjouis personnellement. Tout est arrêté, tout est stoppé. Pour faire les états", a affirmé Atépa.
Cette décision met un frein à plusieurs décennies d'empiètement illégal sur le domaine public maritime, dénoncé par Atépa depuis des années. Selon lui, des pratiques mafieuses permettaient à des promoteurs véreux d'acquérir des terrains du littoral à bas prix avant de les faire déclasser en terrains privés et de les revendre à prix d'or.
"Les gens vont acheter un terrain qui vous appartient à 2450 francs le mètre carré. On se fait octroyer un bail. On s'organise pour le faire déclasser. Ils prennent ce titre foncier, ils l'amènent à la banque qui leur donne 1 million le mètre carré. Ils revendent à 1,5 million. C'est scandaleux !"
L'accaparement systématique du littoral au profit d'intérêts privés a également privé les citoyens de l'accès gratuit aux plages, jadis ouvertes à tous. "Quand on était jeunes, on allait nager au Téroubi. Aujourd'hui, vos enfants doivent payer 15 000 FCFA pour aller se baigner", a déploré Atépa.
Bien que partisan d'aménagements hôteliers encadrés sur la côte, le célèbre architecte prône un développement raisonné et concerté du littoral, citant l'exemple du Maroc qui a fait détruire 400 immeubles côtiers.
Ce moratoire sur les constructions marque un tournant dans la bataille menée par Atépa et d'autres défenseurs du littoral. Ils espèrent désormais un assainissement complet et durable pour restituer ce "patrimoine national" aux citoyens.
Pierre Goudiaby ATEPA, architecte : "Je suis contre les aménagements privés sur la corniche et je me réjouis du fait que le nouveau régime a arrêté toutes les constructions depuis avant-hier."
Extrait POINT DE VUE du dimanche 28 avril 2024
L’intégralité de l’entretien ici :… pic.twitter.com/GDXVySP0Lh
Pour président du Club des Investisseurs du Sénégal, priorité doit être donnée à l'agriculture, créatrice d'emplois. Il propose des "autoroutes agricoles" avec l'Armée pour relancer ce secteur vital. Objectif : un million d'emplois agricoles
Dans l'émission dominicale "Point de Vue" du 28 avril 2024 sur la RTS, Pierre Goudiaby Atepa, entrepreneur chevronné et président du Club des Investisseurs du Sénégal, a lancé un vibrant plaidoyer pour un nouvel élan économique porté par le secteur privé national.
Pour M. Atepa, la priorité est de créer de la richesse en transformant les matières premières locales plutôt que de les exporter brutes. Des projets d'envergure sont sur les rails : route de l'acier et de l'aluminium, complexe pétrochimique, raffinerie d'or, aquaculture marine, etc. L'objectif ? Faire émerger enfin une économie forte et souveraine.
L'agriculture, gement d'emplois à ne pas négliger, est également au cœur de la vision de ce bâtisseur. Atepa prône une approche novatrice avec la mise en place d'"autoroutes agricoles" sur les entreprises routières, en partenariat avec l'Armée. Un million d'emplois dans ce secteur vital serait à la clé.
Deux autres chantiers prioritaires : la bonne gouvernance, via une lutte résolue contre la corruption, et la préservation du littoral, menacé par la marchandisation effrénée du domaine public maritime.
Message fort à l'endroit des nouvelles autorités : "Nous voulons être la locomotive du développement". Un appel qui semble avoir été entendu, puisque le président et son Premier ministre montrent leur ferme volonté de s'appuyer sur le dynamisme des investisseurs privés nationaux.
AU CŒUR DE LA MÉMOIRE SÉNÉGALAISE AVEC BOUBACAR BORIS DIOP
À travers son dernier roman "Un tombeau pour Kinne Gaajo", l'écrivain nous plonge dans les profondeurs de l'histoire et de l'oubli collectif de son pays. Comme le souligne Mohamed Mbougar Sarr dans sa critique parue dans Le Nouvel Obs
(SenePlus) - À travers son dernier roman "Un tombeau pour Kinne Gaajo", l'écrivain sénégalais Boubacar Boris Diop nous plonge dans les profondeurs de l'histoire et de la mémoire collective de son pays. Comme le souligne Mohamed Mbougar Sarr dans sa critique parue dans Le Nouvel Obs, l'auteur rappelle "l'un des devoirs de la littérature : combattre l'amnésie involontaire ou délibérée par laquelle une société supprime certaines de ses figures historiques."
Le roman suit le récit de Njéeme Pay, une journaliste qui retrace la vie de son amie Kinne Gaajo, une écrivaine et courtisane décédée dans le naufrage du Joola, l'une des plus grandes catastrophes maritimes de l'histoire du Sénégal. À travers ce drame, Diop fait "du naufrage du 'Joola' la métaphore de l'angoissante légèreté d'un oubli que certains peuples croient conjurer en se rattachant à un passé importé, emprunté."
En élevant un "tombeau" à la fictive Kinne Gaajo, l'auteur rend également hommage à des figures méconnues de l'histoire sénégalaise, telles que "Siidiya-Lewoŋ Jóob, Phillis Wheatley, Àllaaji Gay, Maada Caam, Alin Sitóye Jaata…" Mbougar Sarr souligne que "si leurs noms ne sont pas familiers aux lecteurs occidentaux, certaines de ces personnes sont liées à la face honteuse de l'histoire occidentale, notamment française."
Le tour de force de Diop, selon Mbougar Sarr, est d'avoir fait de son héroïne "l'objet d'une question qu'elle se pose pour d'autres dans l'espace romanesque : qu'est-ce qu'écrire une vie ?" À travers une narration éclatée et une "temporalité flottante", l'auteur remet en question les conventions biographiques traditionnelles.
Avec "Un tombeau pour Kinne Gaajo", Boubacar Boris Diop, dont l'œuvre est qualifiée par Mbougar Sarr de "la plus importante du roman sénégalais contemporain", offre une plongée profonde dans les méandres de la mémoire sénégalaise, exhumant des figures oubliées et interrogeant les façons de raconter une vie. Un hommage littéraire puissant à la richesse et à la complexité de l'histoire d'un pays.
LA SOCIÉTÉ CIVILE INVITE LE CHEF DE L’ETAT À APPLIQUER LES CONCLUSIONS DES ASSISES NATIONALES
Le collectif s’est dit prêt à mobiliser des d’intellectuels afin d’accompagner les décideurs dans la mise en œuvre des recommandations du Pacte, établi sur la base des Assises nationales, dont le président Faye, alors candidat à la présidentielle.
Des associations de la société civile, regroupées au sein du collectif dénommé “Sursaut citoyen et Demain Sénégal“, espèrent du président de la République, Bassirou Diomaye Faye, qu’il applique les recommandations contenues dans le ‘’Pacte national de bonne gouvernance démocratique’’, un document produit lors des Assises nationales tenues du 1ᵉʳ juin 2008 au 24 mai 2009, et portant sur une ‘’réforme des institutions’’.
Elles ont fait l’annonce, samedi, lors d’une rencontre générale de la société civile avec la presse, au cours de laquelle, ces associations ont informé avoir adressé une lettre en ce sens au chef de l’Etat.
“Nous avons adressé une lettre au président de la République, Bassirou Diomaye Faye, pour une rencontre d’échanges afin de l’inviter à la mise en œuvre du +Pacte national de bonne gouvernance démocratique+ “, a déclaré Mamadou Ndoye, un des membres fondateurs du collectif “Sursaut citoyen et Demain Sénégal“.
Le collectif s’est dit prêt à mobiliser des d’intellectuels afin d’accompagner les décideurs dans la mise en œuvre des recommandations du Pacte, établi sur la base des Assises nationales, dont le président Faye, alors candidat à la présidentielle du 24 mars dernier, est signataire.
‘’Ce Pacte vise la refondation des institutions pour l’approfondissement et la pérennisation de la démocratie, de l’état de droit, de la gouvernance responsable et de la centralité du citoyen“, a rappelé le professeur Ndoye, en présence de plusieurs membres du collectif.
Dans l’optique de la concrétisation du Pacte, le collectif dit avoir développé deux axes de stratégies, dont la première consiste à “obtenir l’adhésion des segments les plus importants des forces vives de la nation et de l’opinion publique en général“.
S’agissant du deuxième axe, ‘’une stratégie de veille est prévue allant dans le sens d’une vigilance constante en vue de l’application du pacte et de tenir informer l’opinion sur le processus de prise de décisions“, a souligné Mamadou Ndoye.
Selon lui, les objectifs recherchés dans cette stratégie de veille sont de détecter à temps les signaux de menace pour le pacte.
Il a annoncé la mise en place d’un “dispositif participatif avec toutes les organisations membres du collectif pour alimenter le processus informationnel“.
“Déjà nos membres dans le réseau ont perçu quelques signaux sur la gestion de la question de la femme et la question religieuse“, a relevé l’ancien ministre de l’Education du Sénégal.
DES PLUMES AFRICAINES ENGAGÉES
De Ngozie Adichie à Mbougar Sarr, la littérature africaine fait bouger les lignes sur la scène intellectuelle mondiale. Ces auteurs engagés, de plus en plus couronnés, portent haut les débats de société sur des thèmes universels
(SenePlus) - De plus en plus d'auteurs africains se distinguent par leurs engagements sociétaux et leur rayonnement international, bousculant les idées reçues selon un article de Jeune Afrique.
Parmi eux, Chimamanda Ngozie Adichie fait figure de pionnière. Élue à l'Académie américaine des arts et des sciences, cette Nigériane de 45 ans use de sa plume pour défendre les femmes et dénoncer le racisme.
Le Sénégalais Mohamed Mbougar Sarr, lauréat du Goncourt 2021 à seulement 31 ans, explore dans ses romans des questions universelles comme le jihadisme ou la colonisation, tout en replaçant l'Afrique au cœur du débat mondial.
Autre voix majeure, la Camerounaise Djaïli Amadou Amal, récompensée par le Goncourt des lycéens en 2020, porte haut les revendications féminines africaines face aux traditions patriarcales.
Du côté du Maghreb, Leïla Slimani et Yamen Manaï témoignent aussi d'une littérature désormais au service des idées progressistes. L'Algérienne Sarah Rivens, avec ses 350 000 lecteurs, prouve par ailleurs que la romance peut aussi véhiculer des thématiques sociétales fortes.
Ces auteurs, de plus en plus reconnus mondialement, montrent comment le "soft power" culturel africain peut être porteur de valeurs universelles et participer aux débats de société, en Afrique comme ailleurs. Une littérature engagée qui confère à l'Afrique une influence sur la scène intellectuelle internationale.