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28 novembre 2024
Politique
FONDS-COVID : L’OFNAC S’EN MÊLE
L'organe anti-corruption confie le dossier à la justice, après des manquements présumés dans l'acquisition et le transport de vivres durant la pandémie. Son rapport d'activités 2021 avait déjà soulevé d'importantes soupçons de fraude
Après la Cour des comptes qui avait épinglé la mal gouvernance du fonds de riposte Covid relativement à des « fautes de gestion et des infractions pénales » commises durant les années 2020-2021, tout en réclamant l'ouverture d'une information judiciaire contre au moins dix responsables, c’est au tour de l’Ofnac de jouer sa partition dans cette affaire qui avait interloqué les Sénégalais. Dans son rapport d’activités 2022 parcourue hier, jeudi 25 avril 2024, la structure indexe des délits dans l’acquisition et la prestation de services de transport de vivres dans la lutte contre la pandémie Covid19. Avant de saisir le procureur de la République.
Revoilà remise au goût du jour la gestion ténébreuse des fonds de riposte contre la Covid-19. Et cette fois, c’est l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (Ofnac) qui s’en mêle et qui met en selle Dame justice. Pour cause, parmi les affaires soulevées par l’Ofnac dans son rapport 2021 et qui ont connu un dénouement dans ce rapport 2022, on relève celle relative à l’acquisition et àla prestation de services de transport de vivres et autres produits dans la lutte contre les effets de la pandémie Covid-19, impliquant l’actuel député maire de Tivaouane, Demba Diop, plus connu sous le nom de Diop Sy et sa fille.
En effet, dans ce nouveau rapport, l’Ofnac informe que son Assemblée, après délibération lors de sa séance du 13 avril 2022, a décidé́ de transmettre le rapport d’enquête au Procureur de la République près le tribunal de grande instance hors classe de Dakar. Il faut rappeler que dans son rapport d’activité 2021, l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (Ofnac) qui avait été saisi par deux dénonciations à l’initiative de Guy Marius Sagna, à l’époque mandataire du mouvement « FRAPP/France Dégage » et Dr Babacar Diop, leader des FDS, après investigation sur cette affaire, avait dit avoir noté des manœuvres de fraudes de la part des accusés. « Il existe des présomptions de banqueroute frauduleuse contre Demba Diop « Sy » telle que prévue à l’article 230 de l’Acte uniforme sur les procédures collectives et d’apurement du passif, et qui a de mauvaise foi, « exercé la profession de dirigeant en violation d’une interdiction prévue par un Acte uniforme ou par toute disposition légale ou réglementaire d’un Etat partie » (article 233, 4°) » avait-on indiqué dans ce rapport 2021 rendu public le mardi 10 mai 2022.
Fort ses investigations, l’Ofnac a décidé par conséquent, ainsi qu’il en a fait état dans son rapport 2022, de livrer le dossier de Diop Sy au Procureur de la République de Dakar. Pour rappel, presque mille milliards de FCFA avaient été mobilisés pour la riposte Covid-19 par les bailleurs et l’État sénégalais, soit plus de 1 milliard d’euros. Seulement, selon la Cour des comptes, la gestion du fonds de riposte Covid a été émaillée par des «fautes de gestion et des infractions pénales » présumées et commises durant les années 2020-2021. Idem par des conflits d’intérêts et entorses au Code des marchés.
Selon le rapport de ladite Cour, près de 19 milliards de FCFA avaient ainsi été alloués à des dépenses sans lien avec la Covid-19. La Cour des comptes avait fini d’ailleurs par réclamer l'ouverture d'une information judiciaire contre au moins dix responsables, en particulier des directeurs des affaires générales et de l’équipement (Dage) de ministères. Une requête que le pouvoir de Macky Sall avait mise sous le coude.
LE PREMIER MINISTRE DEVRAIT COMMENCER PAR ASSAINIR L’ADMINISTRATION PUBLIQUE
Abdoul Aziz Tall, ancien Directeur général du Bureau Organisation et Méthodes (BOM), liste les urgences gouvernementales du Premier ministre Ousmane Sonko et lance un appel au retour à l’orthodoxie administrative
Une vraie démocratie a davantage besoin d’oxygène que de lacrymogènes». Ces propos tenus dans les colonnes de Sud Quotidien, le 18 novembre 2021, par le ministre Abdoul Aziz Tall, avait interpellé plus d’un au sommet de l’Etat. En perspective du séminaire gouvernemental, cet ancien directeur de cabinet du Président de la République, non moins ancien Directeur général du Bureau Organisation et Méthodes (BOM), diplômé en Sciences politiques de l’Université de Montréal, liste les urgences gouvernementales du Premier ministre Ousmane Sonko et lance un appel au retour à l’orthodoxie administrative. Dans cette nouvelle interview, il soutient que le «Premier ministre devrait commencer par assainir l’administration publique».
Monsieur le Ministre, le nouveau gouvernement dirigé le Premier ministre Ousmane Sonko, formé après l’élection de Bassirou Diomaye Faye à l’issue de la Présidentielle du 24 mars dernier, prône la rupture d’avec le mode de gouvernance de ses prédécesseurs. Quelle réaction avez-vous à propos de ce changement de régime ?
D’abord rendre grâce à Dieu d’avoir épargné le Sénégal, qui a traversé des situations troubles au point que tout le monde lui prédisait le chaos. En particulier, depuis 2021, le pays était plongé dans une situation très tendue, d’ébullition, marquée par un nombre de morts, d’arrestations jamais égalé dans son histoire politique et des procès à retentissements avec menaces de troubles qui avaient fini de placer chaque Sénégalais dans un état de stress permanent. Le choix de la date de l’élection a connu des épisodes inédits, marqués par un bras de fer entre le Conseil Constitutionnel et le Président de la République sortant qui a fini par céder à la décision des «sept Sages». Mais, durant cette période, le peuple sénégalais a démontré sa capacité de résilience, de patience mais surtout de maturité citoyenne et politique, en mettant définitivement fin à ce climat malsain, le 24 mars 2024. Son objectif était seulement d’avoir une date et de sceller définitivement le sort du régime du Président Macky Sall. Le vote a été massif et la victoire du président élu, sans bavure. En résumé, il faut retenir que le Sénégal n’a pas usurpé sa réputation de pays de tradition démocratique.
En tant qu’ancien Directeur général du BOM, et pour avoir été plusieurs fois acteur dans le processus de création d’une architecture gouvernementale, comment appréciez-vous la formation du nouveau gouvernement dirigé par M. Ousmane Sonko ?
Il est admis d’évaluer la formation d’une équipe gouvernementale à travers deux critères majeurs : le contenant et le contenu. Sur le contenant, il s’agit de voir si la configuration présente une cohérence par rapport aux objectifs assignés au gouvernement. Les besoins et attentes visés par le décideur sont, à cet égard, l’efficacité et surtout l’efficience. L’efficacité fait référence aux résultats à atteindre, alors que l’efficience se réfère plutôt aux moyens utilisés pour atteindre lesdits résultats. De ce point de vue, j’estime que c’est un travail d’orfèvre qui a été fait, au regard des objectifs qui avaient été fixés de limiter le nombre de départements ministériels à 25. Il est bien vrai que la perfection n’existe dans aucune œuvre humaine, mais, à mon avis, les architectes de ce gouvernement méritent d’être félicités. Sur le contenu maintenant, je pense qu’à ce niveau également le casting qui a été fait est rassurant, au regard des profils qui ont été choisis. Manifestement, ils ont tous un parcours professionnel qui les prédispose à occuper une fonction ministérielle. Je me félicite surtout du choix porté sur les ministères régaliens (Justice, Forces Armées, Affaires Étrangères et Intérieur).
Pourtant, certains ont considéré qu’en regroupant plusieurs départements ministériels dans un seul, il pourrait se poser des problèmes d’efficacité.
C’est une approche très réductrice de la fonction ministérielle que de penser ainsi. Un Ministre assure la coordination d’activités, de missions dévolues à son département. Sous ce rapport, il est attendu de lui une capacité managériale, un leadership avéré pour conduire une équipe de travail, assurer le suivi des activités de ses collaborateurs et, de par son style participatif, être en mesure de les motiver, tout en apportant à chaque fois que de besoin les mesures correctives, en cas de difficultés ou de déviation par rapport aux objectifs qui lui sont assignés.
Bref, il doit maîtriser les conditions d’une bonne délégation. C’est l’occasion de rappeler que ce n’est pas la première fois que le Sénégal a connu un gouvernement aussi serré. Pour autant que je me souvienne, en 1987, au retour d’une mission que nous avions effectuée à Washington, les institutions de Bretton Woods nous avaient suggéré de réduire le nombre de ministères à 20, au moment où leur nombre était un peu plus d’une trentaine Le BOM, sous l’égide de l’orfèvre en Sciences Administratives et en Organisation et Méthodes, feu Wahab Talla, avait soumis au Président Diouf une architecture gouvernementale composée exactement de 20 ministères, à côté desquels l’on avait créé quatre Délégations de mission. Celles de la Réforme du secteur parapublic, (DRSP), de l’Emploi, (DIRE), de l’Informatique (DI) et de l’Organisation de la conférence islamique (OCI).
À titre d’exemple, c’est ainsi qu’on avait regroupé tous les ministères dont les missions étaient apparentées : Économie, Finances, Industrie et Commerce étaient réunis dans un seul département. Le Tourisme et l’environnement également formaient une seule entité. La logique de ce couplage résidait à l’époque au fait que la visite de nos Parcs nationaux constituait la principale attraction du secteur touristique au Sénégal. La Jeunesse et le Sport formaient également un seul ministère. De même que les ministères de la Culture et la Communication. Le système éducatif, de la maternelle à l’université, était sous l’autorité du Professeur Iba Der Thiam. En 1990, le nombre de départements ministériels avait été réduit à 18, lors d’un remaniement où le Ministre Djibril Ngom avait été le seul entrant. Tout ça pour dire qu’il faut éviter le fétichisme de la taille. L’éclatement peut répondre davantage à des considérations politiciennes, d’équilibres régionaux ou autres, qu’à des préoccupations de rationalité, d’efficacité et d’efficience. En Europe du Nord, qui compte parmi les pays dont les PIB font partie des plus élevés au monde, il n’est pas rare de trouver des gouvernements qui ont moins d’une quinzaine de Ministres.
Selon vous, quel devrait être le premier chantier du nouveau gouvernement ?
À ce titre, Monsieur le Premier ministre devrait commencer par assainir l’Administration publique, en s’appuyant sur des expertises dotées d’expérience pratique avérée. On ne saurait redémarrer un véhicule dont la machine est grippée, sans l’avoir au préalable remis en état de fonctionnement normal. L’assainissement de l’administration publique doit impérativement commencer au niveau de la Présidence de la République elle-même, avec la restauration de la technostructure qui doit être le principal support du processus décisionnel du chef de l’Etat.
A cet égard, l’IGE (Inspection générale d’Etat, ndlr), le BOM, le Contrôle financier doivent retrouver leur mission traditionnelle de vérification, de contrôle et d’aide à la prise de décision du Président de la République. Le nombre de conseillers techniques devra être limité et leurs titulaires choisis selon des critères qui se référent, entre autres, à leur expertise dans le domaine où ils sont censés servir le chef de l’Etat. L’objectivité et la neutralité attendues de l’exercice de leur mission exigent qu’ils s’éloignent de tout militantisme politicien. Toute cette pléthore de postes qui n’ont jamais existé en si grand nombre avant 2000 dans l’organisation présidentielle, devra être reconsidérée (Ministre conseiller, Conseiller spécial, Ambassadeur itinérant, Chargé de mission etc.). La Présidence de la République doit retrouver toute sa solennité à travers, entre autres, un choix rigoureux des fonctionnaires et agents appelés à y servir. C’est l’occasion pour moi de saluer le maintien en poste de l’actuel Secrétaire général de la Présidence de la République, un homme du sérail dont je connais personnellement les qualités professionnelles, pour avoir travaillé avec lui, quand j’assurais la fonction de Directeur de Cabinet de Monsieur le Président de la République. Cela dit, l’appel à candidatures pour certains postes de responsabilité, est une étape qu’il faut magnifier. Toutefois, une sélection aux postes de responsabilité ne peut se faire sans qu’au préalable des fiches descriptives de poste soient élaborées.
Ce sont ces fiches qui renseignent sur les exigences attendues de tout candidat à un poste de responsabilité. C’est le référentiel à partir duquel tout candidat peut postuler, s’il estime détenir les aptitudes et attitudes exigées pour occuper une fonction. Toujours parmi les priorités, il devrait figurer en bonne place le pointage des effectifs de l’Administration publique, afin d’avoir une idée précise sur le nombre exact d’agents de l’État dont le nouveau pouvoir a hérité et de détecter éventuellement des irrégularités tels que des emplois fictifs ou autres anomalies.
Pensez-vous qu’il en existe, des emplois fictifs ?
Je ne saurais l’affirmer, a priori. Cela dit, cette opération de pointage relève d’une approche et d’une technique très délicates, qui ne sont pas forcément à la portée de tout spécialiste en Ressources humaines. La Présidence de la République l’avait déjà réalisée au moins à deux reprises, avec succès, dans le cadre d’une mission conjointe IGE/BOM. Ce qui avait valu à l’époque à ces deux institutions les félicitations du Président de la République. Des pays africains avaient même envoyé leurs cadres au BOM pour venir s’inspirer de l’expertise du Sénégal en la matière. Ces missions de pointage des effectifs avaient permis en effet de dénicher de nombreux cas d’irrégularités et de faire réaliser aux finances publiques des économies substantielles sur la masse salariale. La maîtrise des effectifs et de la masse salariale devrait donc faire l’objet d’un suivi particulier de la part de Monsieur le Premier ministre ou de Monsieur le Président de la République lui-même, à travers le Secrétariat Général de la Présidence et le ministère en charge des Finances.
A ce propos, il est impératif de redynamiser la CCEMS (Cellule de Contrôle des Effectifs et de la Masse Salariale) et de la loger à la Primature, ou au Secrétariat Général de la Présidence de la République, en raison du caractère stratégique de sa fonction, mais surtout, pour lui donner tout le poids institutionnel qui s’attache à sa mission. Il faut nécessairement veiller à ce qu’il y ait, autant que faire se peut, une adéquation entre les effectifs de notre Administration, la masse salariale, d’une part, de même que l’efficacité, l’efficience dans la productivité du service public, d’autre part. Les dysfonctionnements constatés sont nombreux. Il y a lieu donc d’aller vite pour un retour rapide à l’orthodoxie en matière d’administration publique.
Il convient d’éviter les erreurs du premier gouvernement de la première alternance, avec un «cocktail» hybride de technocrates et de politiciens qui n’avaient aucune expérience préalable du fonctionnement du service public
Afin d’harmoniser les méthodes de travail, les ministres et hauts fonctionnaires devraient, à mon avis, suivre un Séminaire gouvernemental de renforcement de capacités qui porterait notamment sur des thèmes tels que : Les styles de leadership ; La Délégation; La Gestion des conflits ; La Communication stratégique et la prise de parole en public ; La Gestion du temps ; L’Amélioration continue ; Le Management responsable ; La Conduite de réunion ; La Rédaction administrative; Les Règles protocolaires, et éventuellement, d’autres thèmes dont la maîtrise n’est pas toujours évidente, quel que soit par ailleurs le niveau académique et l’expérience professionnelle des personnes concernées.
Au niveau des services publics qui reçoivent du monde tels que les hôpitaux, les Centres de santé, les Commissariats de Police et Brigades de Gendarmerie, les régies financières, les transports routiers, un programme de renforcement de compétences en matière de communication interpersonnelle et de gestion de l’accueil et prise en charge des usagers/clients du service public me paraissent indispensables pour accompagner la nouvelle dynamique que l’on veut insuffler à notre administration. L’administration publique doit se réconcilier avec les citoyens qui doivent être perçus davantage comme des clients que comme de simples usagers. Le mécontentement populaire trouve souvent ses racines dans la manière dont les citoyens sont traités au niveau du service public. Les attentes sont très fortes et les citoyens ne font pas toujours preuve de patience. Le temps presse. Il faut donc éviter les tâtonnements, l’improvisation et l’amateurisme. Cela dit, le nouveau pouvoir doit certes faire face aux urgences, mais les citoyens eux-mêmes devraient également avoir des attitudes et comportements qui soient en corrélation avec leurs exigences en matière de gouvernance publique. L’un dans l’autre, il est vital d’opérer un glissement stratégique du monde virtuel du clic à celui réel du déclic qui puisse rassurer le citoyen et booster l’élan collectif vers le progrès.
par Par Oumar Dia
L’HOLOCAUSTE DES PALESTINIEN.N.E.S, LA BARBARIE OCCIDENTALE ET SON AVATAR ISRAÉLIEN
Depuis 1492, l’Occident a de façon invariable promu et exercé un barbarisme extra-européen à chaque fois qu’il a été amené à rencontrer des humains qui d’après ses propres canons n’en étaient pas véritablement parce que non-Blanc.he.s
L’objectif de ce texte est de montrer qu’au moins depuis 1492, année de la prétendue « découverte » de l’Amérique par l’Europe blanche, de l’expulsion des Juifs et des Arabes d’Espagne, du début de la domination et de l’extermination de l’humanité non-européenne, l’Occident a de façon invariable promu et exercé un barbarisme extra-européen à chaque fois qu’il a été amené à rencontrer des humains qui d’après ses propres canons n’en étaient pas véritablement parce que non-Blanc.he.s. On m’objectera à juste raison : quel rapport avec l’holocauste en cours en Palestine perpétré par un peuple qui fut lui-même une très grande victime de la barbarie occidentale ? Si a priori l’évocation de la nature intrinsèquement barbare de l’Occident semble sans rapport avec l’holocauste des Palestinien.n.e.s, un examen attentif de son mode de déploiement et de ses différentes formes d’adaptation montre qu’il en est tout autrement.
Depuis 1492, l’ordre du monde est rythmé par une domination occidentale privilégiant les Blanc.he.s comme personnes à part entière et réduisant les non-Blanc.he.s au statut de sous-humain.e.s, voire de non-humain.e.s. Sur le plan moral, le fondement de ce système de domination occidentale consacrant, selon l’expression de Charles Mills, la suprématie blanche sur tous les autres peuples est à trouver dans cette sorte de conscience morale et politique à double standard des agents moraux blancs selon laquelle tou.t.e.s les humain.e.s ne se valent pas. C’est cette conscience morale à double standard qui a été transposée aujourd’hui de façon décomplexée dans le cadre de l’extermination des Palestinien.n.e.s par les Israélien.ne.s. Par exemple, pour Israël et ses soutiens occidentaux, la liberté d’un.e. otage palestinien.ne ne vaut pas celle d’un.e otage israélien.ne. Et la vie d’un.e palestinien.ne ne vaut pas non plus celle d’un.e israélien.ne. Fondant leurs actions et leurs pratiques sur une sorte de contrat racial pour parler comme Charles Mills et qui privilégierait les Blanc.he.s et les Juifs blanchis en échange d’une absolution de l’Europe de sa responsabilité dans l’Holocauste des Juifs, l’Occident d’abord, puis Israël européanisé se sont criminellement attribués le droit de perpétrer sur des non-Blanc.he.s des génocides, des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité. Ce droit criminel, qui était détenu exclusivement par l’Occident depuis 1492, a été étendu en 1948 à Israël à l’occasion de sa création marquée par l’une des réécritures les plus significatives du Contrat racial. Bref, pour se racheter de l’Holocauste des Juifs commis non pas dans des contrées extra-européennes et sur d’autres peuples comme les précédents holocaustes mais sur des citoyen.ne.s européens même s’ils étaient traités en inférieurs, l’Occident a tout simplement passé un marché tacite mais cynique avec Israël qu’il a européanisé et dont il a blanchi les citoyens.ne.s. Devenu ainsi membre à part entière du camp des barbares et profitant de l’extension du contrat racial aux Juifs devenus ainsi des Blanc.he.s naturellement privilégiés, Israël acquit le droit criminel de commettre des génocides, des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité sur des Palestinien.n.e.s réduit.e.s à l’état de peuple colonisé. Mais pour prouver le lien entre l’holocauste des Palestinien.e.s par Israël et ceux de 1492 à 1948 par l’Occident, faisons un détour historique par les grands moments de la barbarie extra-européenne sur les peuples non-européens.
1492 est, avons-nous rappelé, le point de départ historique de la barbarie extra-européenne sur les peuples non-Blancs. Fondée, comme l’écrit à juste raison Susan Opotow dans Moral, Exclusion and injustice, sur une moralité de l’exclusion où certains individus ou groupes sont perçus comme étant à l’extérieur des limites dans lesquelles les valeurs morales, les règles et les considérations d’équité sont appliquées, l’idée clairement eurocentriste et fausse d’une « découverte de l’Amérique » par l’Europe ne pouvait donner lieu dans son incarnation historico-politique qu’aux pires génocides et aux pires holocaustes sur les populations non-européennes trouvées ou transportées sur place. Réduite, conformément à la conscience morale et politique à double standard des agents moraux blancs au statut de sous-personnes, la population autochtone des Amériques allait être massacrée par les envahisseurs blancs à 95%. Le nombre de victimes de ce premier et plus grand holocauste (cf. David Stannard, American Holocaust) de l’histoire de la barbarie occidentale extra-européenne est estimé par certains à près de cent (100) millions de victimes. Après avoir complètement décimé la population autochtone des Amériques, l’Occident barbare institua la traite transatlantique en esclavagisant des Africain.e.s déporté.e.s de leur terre natale à destination de l’Amérique où des Blanc.he.s naturellement privilégié.e.s avaient besoin d’esclaves à leur service. Le bilan de l’esclavagisation des Africain.e.s, qui peut être considéré comme un holocauste au ralenti comparé à celui dont les populations autochtones d’Amérique avaient été préalablement victimes, est estimé entre trente (30) et soixante (60) millions de victimes. À ces deux plus grands holocaustes qui n’avaient posé aucun problème à la conscience morale blanche à double standard, il faut ajouter les dix (10) millions de morts du colonialisme belge au Congo, l’extermination presque complète des Aborigènes en Australie et des Bochimans en Amérique du Sud, le demi-million de morts du massacre colonial français en Algérie, etc. Et conformément au dogme de la barbarie extra-européenne en vigueur depuis 1492, tous ces holocaustes avaient été perpétrés ailleurs que dans le périmètre auto-désigné de la civilisation, à savoir l’Europe. Ce qui les faisait passer pour normaux auprès des membres de la race supérieure à savoir les Blanc.he.s. Pour justifier ces abominables holocaustes, les Blanc.he.s privilégié.e.s qui en vivaient et en tiraient profit avançaient comme raison la prétendue non-humanité des peuples qui en avaient été les victimes ; présentées comme des « vermines » ou des « bestioles » dont il était de leur devoir « moral » de les éradiquer. C’est la même logique qui allait prévaloir lors du génocide des Juifs d’Europe traités, comme les Autochtones d’Amérique et les Africain.e.s esclavagisé.e.s, de sous-humains ou de non-humains pendant une très longue période par une Europe blanche raciste et antisémite. Nous savons que pendant la deuxième guerre mondiale, six (6) millions de Juifs avaient été exterminés dans les camps et ghettos d’Europe (et non hors d’Europe) ainsi que des millions de membres d’autres races « inférieures » comme les Roms, les Slaves, etc. Mais la particularité de l’Holocauste des Juifs par rapport aux holocaustes antérieurs, c’est que pour la première fois depuis 1492, la barbarie européenne était exercée en Europe même. Si l’Holocauste des Juifs par ce qui était jusqu’alors la « blanchité » est incontestable et n’est donc pas à minimiser, c’est à tort qu’il est régulièrement présenté par les bourreaux des Juifs eux-mêmes réécrivant le contrat racial comme le plus grand, voire l’unique holocauste de l’histoire. Quand, à son sujet, l’historien américain Arnaud Mayer s’interroge en écrivant Why did the Heavens not darken ? (Pourquoi les cieux ne se sont pas assombris ?), il fait très clairement un choix sélectif et discriminatoire. Une telle interrogation, sélective et discriminatoire, trahit ce que Charles Mills décrit comme un « eurocentrisme climatique qui ne reconnaît pas que le ciel ne souriait jusque-là qu’à la seule Europe ». Le caractère sélectif et discriminatoire de l’approche de Mayer dans sa hiérarchisation inversée des holocaustes perpétrés par l’Europe blanche est attesté par ces propos extraits de son ouvrage Why did the Heavens not darken ? dans lesquels il déclare : « Le malheur qui frappa les Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale semble, à première vue, unique dans son époque et sans précédent dans l’histoire. On est porté à croire que ce malheur fut si extraordinaire et si atroce qu’il dépasse complètement les bornes de toute autre expérience humaine. S’il en est ainsi, il ne sera jamais possible aux historiens de le reconstituer et de l’interpréter, encore moins de le comprendre ». Ces propos de Mayer ne constituent pas seulement une inversion de la hiérarchie des différents holocaustes mais trahissent également une amnésie blanche quant au véritable bilan de la barbarie européenne sur des non-Blanc.he.s. L’amnésie manifestement délibérée de Mayer va d’ailleurs jusqu’à l’amener à se poser la question de savoir comment il peut y avoir de la poésie après Auschwitz. Cette question, liée au projet post-1945 de réécriture du Contrat racial qui excluait jusque-là les Juifs du système de privilèges de la blanchité et du droit criminel de commettre des génocides, des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité, est clairement discriminatoire en ce qu’elle fait l’impasse sur d’autres holocaustes pourtant pires que la Shoah. Pour les descendants de tels holocaustes, l’autre question qui ne peut pas ne pas être posée d’après Charles Mills et que Mayer semble délibérément ignorer dans sa démarche discriminatoire est : « comment a-t-il pu y avoir de la poésie avant Auschwitz, après les charniers en Amérique, en Afrique, en Asie, etc. ? » A cette question légitime des descendants des victimes des pires holocaustes de l’histoire, d’éventuels rescapés du génocide des Palestinien.n.e.s ajouteront probablement celle-ci : comment peut-il continuer à y avoir de la poésie après la « solution finale » de Netanyahu à Gaza ?
Liée à la conscience morale et politique à double standard des agents moraux blancs et/ou des Juifs blanchis, la question discriminatoire de Mayer de savoir s’il n’était pas indécent de s’adonner à de la poésie après Auschwitz visait en réalité un double objectif : d’une part, absoudre l’Occident de sa culpabilité totale dans l’Holocauste des Juifs d’Europe et d’autre part européaniser Israël en blanchissant ses citoyen.ne.s. Une telle lecture peut être confortée par les déclarations de Netanyahu de 2016 dans lesquels il affirmait que Hitler n’avait pas l’intention d’exterminer les Juifs d’Europe et que l’idée lui avait été plutôt suggérée par le Mufti de Jérusalem. S’il faut concéder à Mayer que compte-tenu de la nature intrinsèquement barbare de l’Occident vis-à-vis de tout ce qui ne lui ressemble pas, le « judéocide » n’était pas quelque chose de fortuit, c’est-à-dire une anomalie dans le développement de la blanchité, il y a lieu de lui opposer que sa présentation comme unique en son genre obéit à une raison cachée, inavouée et inavouable : l’emploi du contrat racial envers des Européens (même de seconde zone) et de surcroît sur le sol européen. S’il est hors de question de diminuer l’horreur de l’Holocauste des Juifs ou de le relativiser, on ne peut pas, par contre, en toute honnêteté adhérer à l’idée de son caractère prétendument singulier. L’Holocauste des Juifs est certes un des maux absolus dont les Humain.e.s ont été capables mais il faut reconnaître que son identité conceptuelle ne se distingue pas de tous les autres holocaustes perpétrés par l’Occident raciste et antisémite depuis 1492. Elle est intrinsèquement liée à ces derniers, tout comme à celui que mène aujourd’hui Netanyahu en Palestine.
Dans son Discours sur le colonialisme, Aimé Césaire écrivait d’ailleurs à propos de l’amnésie blanche découlant du double standard implicite de l’« indignation » européenne face au nazisme : « C’est du nazisme, oui, mais qu’avant d’en être la victime, on (les Européens) en a été le complice : que ce nazisme-là, on l’a supporté avant de le subir, on l’a absout, on a fermé l’œil là-dessus, on l’a légitimé, parce-que, jusque-là, il ne s’était appliqué qu’à des peuples non-européens (…) Le crime d’Hitler est d’avoir appliqué à l’Europe des procédures colonialistes dont ne relevaient jusqu’ici que les Arabes d’Algérie, les coolies de l’Inde et les nègres d’Afrique ».
C’est probablement la conscience que la barbarie extra-européenne, qui est l’une des identités les plus fortes de l’Occident, s’était pour une fois produite du fait du nazisme sur le sol même de l’Europe auto-désignée comme l’espace par excellence de l’humanité qui a amené les européens à s’indigner du seul holocauste des Juifs, à le condamner et à le présenter malhonnêtement comme unique et sans précédent dans l’histoire de l’humanité. Mais n’ayant au fond jamais renoncé au contrat racial qu’il a institué et qui privilégie les Blanc.he.s et tous ceux qu’il aura décidé de blanchir, il a passé une sorte de deal diabolique avec les descendants des victimes de la Shoah en soutenant la création d’Israël sur les terres palestiniennes et en blanchissant les Juifs. Avec cette conversion d’Israël à l’occidentalisme et à ses tares et des Juifs à la blanchité, nous avons assisté à l’avènement de nouveaux barbares en renfort de la barbarie occidentale en pratique depuis 1492. Et conformément au dogme de la barbarie extra-européenne et donc coloniale de l’Occident qu’il a définitivement adopté, Israël a acquis par la force le droit de commettre des génocides, des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité sur des populations qui ne sont pas blanches : les populations palestiniennes. Donc, l’Holocauste des Palestinien.n.e.s n’est rien d’autre que le point paroxysmique de la colonisation israélienne depuis 1948 contre laquelle les victimes ont légitimement et naturellement opposé une résistance multiforme dans le cadre de leur lutte non moins multiforme de libération. Ce qui veut dire que le Hamas, comme toute autre organisation de la résistance palestinienne, n’est pas une organisation terroriste mais un mouvement de résistance. Et comme l’enseignait Mandela qui avait créé la branche armée de l’ANC, c’est toujours l’oppresseur qui détermine la forme de résistance de l’opprimé. L’opprimé, quel que soit la forme de sa résistance, a droit à la solidarité et au soutien effectif des peuples anciennement opprimés. Nous savons que quand l’Occident barbare a voulu d’une Amérique sans ses Autochtones et d’une Australie sans ses Aborigènes, il a fini, au prix d’horribles holocaustes certes, par les obtenir. Converti à l’occidentalisme, Israël cherche également depuis 1948 à obtenir une Palestine sans les Palestinien.n.es et il est aujourd’hui sur le point de l’obtenir. Compte tenu du poids de l’histoire des quatre (4) derniers siècles où elle a été directement et tragiquement confrontée aux affres de la barbarie occidentale, l’Afrique ne peut pas se permettre le luxe de l’indifférence ou de la neutralité face à l’Holocauste des Palestinien.n.e.s. Pourquoi ? Parce que tout simplement le prochain grand chantier de la barbarie occidentale pourrait être de faire advenir, même au prix macabre d’une solution finale à la Netanyahu, une Afrique sans les Africains. Moralement et existentiellement donc, l’Afrique a l’obligation d’être du côté de la résistance multiforme des organisations de libération palestiniennes. L’Afrique du Sud, qui incarne dans ce cas et de la meilleure des façons l’honneur de l’humanité, en a déjà donné l’exemple. J’espère que le Sénégal ne va pas tarder à suivre cet exemple en mettant au moins immédiatement fin à ses relations diplomatiques avec Israël.
Oumar Dia est maître de conférences titulaire, Université Cheikh Anta Diop.
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LA PREMIÈRE RÉACTION DE WALY DIOUF BODIAN, NOMMÉ DG DU PORT
Il est aujourd’hui le nouveau patron du Port autonome de Dakar. Quelques heures après sa nomination, il a réagi sur les ondes de la Rfm et décliné ses ambitions.
Waly Diouf Bodian est aujourd’hui le nouveau Patron du Port autonome de Dakar. Quelques heures après sa nomination, il a réagi sur les ondes de la Rfm. Il a décliné ses ambitions.
« Je me considère comme quelqu’un qui est en mission et qui va devoir, comme ceux qui viennent d’être nommés à des stations de responsabilité, nous évertuer à donner corps au projet qui a été proposé aux sénégalais.
Le Port est une structure importante. Pour pouvoir décliner une feuille de route, il va falloir s’imprégner de ce qui s'y passe.
Nous sommes des fonctionnaires aguerris. Je suis dans l’administration sénégalaise depuis 20 ans, à la Direction générale des impôts et domaines. Je crois qu’au niveau du Port, nous pourrons apporter notre touche pour garder la structure dans une logique de performance.»
CENTIF, QUATRE NOUVEAUX MEMBRES PRENNENT FONCTION
Les nouveaux membres de la Cellule nationale de traitement des informations financières (Centif) ont prêté serment ce jeudi devant la Cour d’Appel de Dakar.
Quatre nouveaux membres de la Cellule nationale de traitement des informations financières (Centif) ont pris fonction. Ils ont prêté serment ce jeudi 24 avril 2024 devant la Cour d’appel de Dakar.
Les nouveaux membres de la Cellule nationale de traitement des informations financières (Centif) ont prêté serment ce jeudi devant la Cour d’Appel de Dakar. Il s’agit d’Alioune Niokhor Diouf, magistrat hors hiérarchie, ancien directeur adjoint des affaires criminelles et des grâces, Mandjibou Lèye, Commissaire de Police principal, ancien commissaire central de Guédiawaye, Moulaye Dicko, commissaire de police principal, ancien Chef de la Brigade économique et financière à la Division des investigations criminelles (Dic) et Babacar Amadou, lieutenant-colonel des Douanes.
La Centif est composée de six (6) membres nommés par décret, à savoir : Un (1) haut fonctionnaire issu, soit de la Direction Générale des Douanes, soit de la Direction Générale de la Comptabilité Publique et du Trésor, soit de la Direction Générale des Impôts et Domaines, ayant rang de Directeur d’administration centrale mis à la disposition de la Centif par le Ministère chargé des Finances. Il en assure la présidence ; un (1) magistrat spécialisé dans les questions financières mis à la disposition de la Centif par le ministère chargé de la Justice ; un (1) haut fonctionnaire de la police judiciaire mis à la disposition de la Centif par le Ministère chargé de la sécurité ; un (1) chargé d’enquêtes, inspecteur des services des Douanes mis à la disposition de la Centif par le Ministère chargé des Finances ; un (1) chargé d’enquêtes, officier de police judiciaire mis à la disposition de la Centif par le Ministère chargé de la sécurité et un (1) représentant de la Bceao, assurant le secrétariat de la Centif.Les membres de la Centif qui exercent leurs fonctions, à titre permanent, pour une durée de trois (3) ans, renouvelable une fois.
La Centif , rappelons-le, est une cellule de renseignements financiers de type administratif, placée sous l’autorité du Ministre chargé de l’Économie et des Finances. Dotée d’un pouvoir de décision autonome et d’une autonomie financière (budget propre), il est présidée par un cadre supérieur issu des régies financières ayant au moins le rang de Directeur d’une administration centrale, nommé par décret.
La Centif a été mise en place par le décret n° 2004-1150 du 18 août 2004 portant création, organisation et fonctionnement de la Cellule nationale de Traitement des Informations financières, remplacé par le décret n°2019-1498 fixant les règles d'organisation et de fonctionnement de la Cellule nationale de Traitement des Informations financières.
Cette loi vient en appoint à la loi uniforme n° 2004-09 du 6 février 2004 relative à la lutte contre le blanchiment de capitaux. Il s’agit de la réponse du Sénégal à la mobilisation internationale réaffirmée par la volonté clairement traduite au plan sous régional (Uemoa, Cedeao) par le Giaba, de lutter contre la criminalité financière.
Cette loi a trois (3) objectifs : prévenir le blanchiment de capitaux, détecter en vue de sa répression le blanchiment de capitaux et permettre la coopération internationale autour de la lutte contre le blanchiment de capitaux.
La Centif occupe une place centrale dans le dispositif national de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme (Lbc/Ft). Ses missions sont à la fois opérationnelles et stratégiques.
Au plan opérationnel, la Cellule exerce ses missions à travers les principales fonctions suivantes : la réception des déclarations de soupçon, des demandes d’informations émises par les cellules de renseignement financier (Crf) étrangères, des demandes d’informations transmises par des autorités nationales agissant dans le cadre de la lutte contre le blanchiment de capitaux; le recueil de toutes informations transmises spontanément ou à sa demande par les cellules de renseignement financier (Crf) étrangères ou par des organismes et services de l’Etat ; le traitement des informations reçues ou collectées ; la transmission d’un rapport au Procureur de la République lorsque les opérations financières objet de déclarations d’opérations suspectes mettent en évidence des faits susceptibles de constituer une infraction de blanchiment de capitaux ou de financement du terrorisme ; la communication des informations collectées ou traitées à des organismes et services de l’Etat, dans les limites fixées par la loi ou des restrictions imposées par les structures auprès desquelles elles ont été obtenues et l’élaboration de rapports périodiques (trimestriel et annuel) sur ses activités.
Au plan stratégique, la Centif participe à l’élaboration des politiques et stratégies nationales de lutte contre le le blanchiment de capitaux. Elle réalise ou fait réaliser des études sur des tendances observées en matière de blanchiment de capitaux, de financement du terrorisme ou d’activités délictueuses connexes. Elle assure le secrétariat permanent du Comité national de coordination de la lutte contre le blanchiment de capitaux qui est un cadre mis en place pour identifier les actions permettant de mettre en œuvre la politique de l’Etat en matière de lutte contre les activités criminelles, notamment celles financières.
D’importantes prérogatives ont été conférées à la Centif afin de lui permettre de jouer pleinement son rôle, notamment : un pouvoir de décision autonome sur les matières relevant de sa compétence ; une autonomie financière ; un droit de communication étendu lui permettant d’accéder à toutes informations nécessaires à la conduite de ses investigations ; l’inopposabilité du secret professionnel et un droit d’opposition à l’exécution d’une opération suspecte pour une durée maximale de 48 heures. La cellule a, en outre, la possibilité de demander au juge d’instruction de proroger le délai d’opposition qui ne peut dépasser vingt-quatre heures.
DERRIÈRE LA VISITE DE CHARLES MICHEL À DAKAR, DES SOUPÇONS DE COURSE EN AVANT À BRUXELLES
Courses de vitesse, initiatives isolées, coordination déficiente : le voyage du président du Conseil européen au Sénégal révèle les failles de l'union européenne. Derrière la photo officielle se cachent des luttes feutrées
(SenePlus) - Le président du Conseil européen Charles Michel a effectué une visite à Dakar le 22 avril dernier où il a rencontré le nouveau président sénégalais Bassirou Diomaye Faye. Cependant, cette escapade au Sénégal a suscité de vives critiques au sein des institutions européennes, selon plusieurs sources bruxelloises interrogées par le média en ligne Impact.sn.
En effet, on soupçonne à Bruxelles Charles Michel d'avoir voulu prendre de vitesse ses homologues européens en rencontrant en premier le chef d'Etat sénégalais fraichement élu, révèle une source proche du Conseil européen. D'autant plus que Charles Michel, qui ne se représentera pas aux élections européennes de juin, quittera ses fonctions dans quelques semaines. Certains y voient donc "une course de vitesse" ou un "empressement" suspect de sa part.
De plus, selon une source bruxelloise citée par Impact.sn, on peut même se demander si l'ambassade du Sénégal auprès de l'Union européenne était au courant de cette visite. Or, toute visite d'un dirigeant européen dans un Etat tiers devrait normalement être coordonnée avec les autres institutions de l'UE.
D'ailleurs, il est rappelé que c'est la Commission européenne, présidée par Ursula von der Leyen, qui est l'interlocutrice sur les dossiers européens et non le Conseil. Or, Charles Michel a évoqué lors de sa rencontre avec Diomaye Faye la révision des accords de pêche UE-Sénégal, dossier sur lequel la Commission mènera les négociations.
Contactée par Impact.sn, la délégation de l'UE au Sénégal s'est contentée d'indiquer factuellement que cette visite s'inscrivait dans le cadre d'une tournée en Afrique de l'Ouest de Charles Michel.
Toujours selon les informations recueillies par le média sénégalais, Ursula von der Leyen, dont la reconduction à la tête de la Commission européenne est très probable, devrait prochainement se rendre elle aussi à Dakar pour discuter directement avec les nouvelles autorités sénégalaises des dossiers épineux dans les relations UE-Sénégal.
LE SORT PRÉOCCUPANT DE MOHAMED BAZOUM
Détenu arbitrairement par la junte, le président nigérien élu démocratiquement croupit dans des conditions précaires. Sa famille se bat seul pour obtenir sa libération, face à l'indifférence grandissante de la communauté internationale
(SenePlus) - Neuf mois après le coup d'État militaire du 26 juillet 2023 au Niger, le président démocratiquement élu Mohamed Bazoum demeure toujours otage de la junte menée par le général Tiani, révèle une enquête parue mercredi 24 avril 2024 dans Le Figaro. Malgré les condamnations internationales et les efforts de sa famille et de ses avocats pour le faire libérer, sa détention arbitraire semble désormais acceptée par la communauté internationale.
Selon les informations recueillies par le journal français auprès de proches du président nigérien, Mohamed Bazoum et sa femme sont retenus dans des conditions précaires dans une aile de la résidence présidentielle. Privés de leur liberté et de moyens de communication, ils ne sont autorisés à recevoir que de brefs visites médicales. Pire, la junte les accuse depuis octobre d’une tentative d’évasion factice, révélant selon les proches du couple présidentiel "leur volonté de les salir un peu plus".
Autre inquiétude, l'arrivée récente de militaires russes soupçonnés d'espionnage et le rapprochement croissant entre la junte et Moscou. "C'est la preuve que la France n'est pas le seul pays rejeté par les putschistes", affirme un économiste togolais cité par l'enquête, soulignant "le vent de réjection des nations occidentales" soufflant sur le Sahel. Le 10 mai, Mohamed Bazoum pourrait même être condamné lors d'un procès politique orchestré par la junte.
Malgré les appels répétés de la CEDEAO à sa libération et la décision de sa Cour de justice l'ordonnant, la junte nigérienne fait la sourde oreille. Pis, l'organisation régionale africaine a levé certaines de ses sanctions contre le Niger fin février. "On ne peut pas compter sur elles", déplore un ancien ministre ivoirien, accusant "les organisations internationales d'abandonner Mohamed Bazoum".
Seule sa famille et les avocats qu'elle a mobilisés, dont des figures comme Reed Brody, continuent de se battre juridiquement. Mais après 9 mois de détention arbitraire, le sort du président nigérien élu démocratiquement semble avoir été oublié par la communauté internationale.
Texte Collectif
IL FAUT LIBÉRER L'OTAGE BAZOUM
Un catalogue d’absurdités. Voilà comment résumer la série d’actes posés contre le président Mohamed Bazoum par les putschistes nigériens depuis le coup d’État du 26 juillet 2023
Un catalogue d’absurdités. Voilà comment résumer la série d’actes posés contre le président Mohamed Bazoum par les putschistes nigériens depuis le coup d’État du 26 juillet 2023. Neuf mois d’aberrations qui frôleraient le risible si les droits humains les plus basiques et les libertés les plus fondamentales d’un chef d’État élu démocratiquement n’étaient pas écrabouillés par des militaires en quête de légitimité.
Le prix de la démocratie
Mohamed Bazoum a été élu président de la République du Niger en février 2021. Son élection a été démocratique, transparente, inclusive et saluée par la communauté internationale. Aucune crise politique interne majeure, ni aucune situation d’urgence susceptible de mettre en péril la nation n’étaient en perspective. Pourtant, le 26 juillet 2023, des membres de la Garde présidentielle renversaient l’ordre constitutionnel. De nombreuses personnes ont d’abord vu le coup d’État sous un angle géopolitique, mais, au fil des semaines qui suivaient, des éléments publiés dans la presse pointaient plutôt quelque velléité personnelle de défendre des intérêts privés. Le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) était né. Dont acte.
Le président Mohamed Bazoum, sa femme, Hadiza, et leur fils Salem Mohamed Bazoum étaient immédiatement arrêtés et retenus dans la résidence officielle, à l’intérieur du palais présidentiel. Commençait alors pour eux un calvaire qui continue aujourd’hui, neuf mois plus tard. Homme politique aguerri et engagé, démocrate reconnu et respecté, Mohamed Bazoum a toujours refusé de démissionner. Sa famille et lui payent aujourd’hui le prix de leur attachement à la Constitution : en ne courbant pas l’échine, il rappelle au monde le prix de la démocratie. La prise d’otages dure depuis neuf mois, neuf mois d’inhumanité.
Il est ici essentiel pour nous, ses avocats, de rappeler avec fermeté que l’arrestation et la détention de Mohamed Bazoum et de sa famille sont totalement illégales. Personne ne peut leur rendre visite, hormis leur médecin. Si, pendant les premiers mois de détention, la famille Bazoum a pu rester connectée au monde extérieur grâce à leur téléphone, celui-ci leur a été retiré en octobre 2023. Depuis cette date, nous n’avons aucun moyen de nous entretenir avec eux. Puisqu’ils sont détenus en dehors de toute procédure, à quel magistrat pouvons-nous demander un droit de communiquer ?
Le soutien de la Cedeao
Dès le coup d’État, la famille Bazoum a pu compter sur le soutien de la Cedeao. L’organisation ouest-africaine et la majorité de ses chefs d’État, à l’exception de ceux issus eux-mêmes de putschs, n’ont eu de cesse de réclamer la libération du président. En vain. Le CNSP a mis en garde la Cedeao contre tout recours à la force pour le libérer : ce serait « son cadavre qu’il [faudrait] venir chercher ». Le 10 décembre 2023, les chefs d’État de la Cedeao ont dépêché leurs pairs sierra-léonais, béninois et togolais pour un « rétablissement rapide de l’ordre constitutionnel ». Tous, hormis le président Faure Gnassingbé, ont été empêchés d’atterrir à Niamey. Seule réussite : le président togolais a obtenu le transfert de Salem Bazoum au Togo, après qu’il a été inculpé pour complot contre l’autorité de l’État.
Le fils du président vient seulement d’être autorisé à quitter Lomé, où il était soumis à une sorte de régime de semi-liberté. Saisie par nos soins, la Cour de justice de la Cedeao a rendu le 15 décembre 2023 un arrêt historique ordonnant aux autorités de fait du Niger de libérer immédiatement le président et sa famille, et de rétablir l’ordre constitutionnel. Là encore, le CNSP a opté pour la fuite en avant en notifiant sa décision de se retirer de la Cedeao, oubliant que le Niger restait tenu de « s’acquitter des obligations qui lui incombent » pendant une durée d’un an. Mais aujourd’hui, force est de constater que la médiation organisée par la Cedeao est un échec et que les putschistes n’ont cure de la règle de droit.
« Crimen sine lege »
Depuis peu, une nouvelle lubie anime le CNSP. Il faut, coûte que coûte, faire condamner le président Bazoum, quitte à distordre le droit national à l’extrême. Il bénéficie, en tant que président, d’une immunité ? Le CNSP crée une juridiction dont il nomme les magistrats et la saisit le 5 avril pour trancher cette question. Tout en foulant aux pieds les droits fondamentaux de la défense – nous n’avons accès ni au dossier ni à notre client –, la junte oublie sans doute qu’une telle procédure n’est possible que pour un « ancien président ». Mais le président Bazoum n’est pas démissionnaire, il est toujours titulaire de son mandat. Pour justifier le coup d’État, ne faut-il pas l’accuser des pires crimes ? Des poursuites sont en train d’être diligentées contre lui, notamment pour « complot contre la sûreté de l’État ». Le président Bazoum est accusé d’avoir tenté de s’évader alors même qu’il était détenu illégalement…
Avec cette nouvelle procédure, le CNSP veut entériner une situation politique de fait, sans convaincre par le droit. Et la famille Bazoum, dont les droits les plus fondamentaux sont violés chaque seconde, en est la principale victime.
Au nom de l’État de droit et de la dignité humaine, il faut sauver le président Bazoum !
Les signataires :
Brahim Ould Ebety, ancien bâtonnier de Mauritanie
Florence Loan, bâtonnière dauphine de Côte d’Ivoire
Mohamed Seydou Diagne, avocat au barreau de Dakar
Moussa Coulibaly, ancien bâtonnier du Niger
Reed Brody, avocat au barreau de New York
Par Cheikhou Oumar Sy
MONSIEUR LE PRESIDENT, NE VOUS LAISSEZ PAS EMPRISONNER DANS LA TYRANNIE DES PRIORITES ET DES URGENCES
Jérôme Baschet écrivait dans son ouvrage «Défaire la tyrannie du temps » : « Le manque de temps est l’une des pathologies de l’homme moderne. Elle s’aggrave sans cesse dans notre monde soumis à la tyrannie de l’urgence, saturé d’écrans chronométriques...
Emédia |
Cheikhou Oumar Sy |
Publication 25/04/2024
Jérôme Baschet écrivait dans son ouvrage «Défaire la tyrannie du temps », je cite : « Le manque de temps est l’une des pathologies de l’homme moderne. Elle s’aggrave sans cesse dans notre monde soumis à la tyrannie de l’urgence, saturé d’écrans chronométriques et exigeant toujours plus d’efficacité, de rapidité, de calculs et d’anticipations à court terme ».
La pire des erreurs de M. BDDF est de se laisser piéger « par les urgences et les priorités » durant son mandat. Il a hérité d’un pays où tout est une question d’urgence et chaque secteur est une priorité
Toutefois il ne doit pas laisser la pression du «résultat » immédiat l’empêcher d’avoir un regard plus ambitieux avec des solutions durables et structurelles pour que le Sénégal soit sur les rails du développement d’ici les 25 prochaines années. Il n’a pas une obligation de résultats mais une obligation de structuration systémique de notre économie et de notre société.
Le Président Léopold Sédar Senghor a accédé au pouvoir à l’âge de 54 ans, le Président Abdou Diouf à 46 ans, le Président Abdoulaye Wade à 74 ans et son prédécesseur Macky Sall à 51 ans. Malgré tous leurs efforts, ils n’ont laissé que des urgences derrières eux.
Le Président BDDF a 44 ans. Il a le temps d’inviter les Sénégalais à travailler pour un quart de siècle (25 ans) systémique où chaque secteur stratégique (éducation, santé, agriculture, élevage, industrie etc.) aura une feuille de route claire avec l’adhésion et l’appropriation générale de toute la population.
Le mandat des urgences et des priorités est un mandat qui s’inscrit sous la tyrannie du temps, et le temps est l’ennemi des bonnes décisions politiques.
Le jeune président doit oublier qu’en 2029 il y aura une élection présidentielle. Qu’il refuse la chirurgie esthétique des politiques publiques. Il ne doit pas être une Mercedes Mclaren avec une vitesse de 200 km à l’heure pour se retrouver dans le décor des accidents historiques, mais ce Caterpillar Bulldozer qui prend son temps pour dégager calmement les voies du développement pour chaque secteur.
Dans 25 ans, l’actuel président aura 69 ans (une fois de plus Me Wade a accédé au pourvoir à 74 ans), il pourra apprécier avec beaucoup de sérénité les retombées des grands chantiers structurels qu’il avait entamés en 2024. Certains parmi nous serons peut-être dans les cieux mais diront: « Alhamdouliah, il a reussi sa mission, le Sénégal est enfin sur la bonne voie »
LE PROJET EN CHANTIER
Alors que Sonko et Diomaye prétendaient disposer d'un document prêt à être exécuté dès leur arrivée au pouvoir, il s'avère qu'ils doivent à présent entamer sa phase rédactionnelle. Le flou persiste sur la teneur réelle de ce fameux "Projet"
Les nouvelles autorités semblent avoir floué tout le monde. Chanté partout, le «Projet», qui devait être le référentiel des politiques publiques du parti Pastef au pouvoir, n’avait aucun contenu existentiel. C’est maintenant que sa phase rédactionnelle débute pour être achevée d’ici octobre 2024.
Le «Projet» naîtra au troisième trimestre 2024. C’est la principale information contenue dans le communiqué du troisième Conseil des ministres de l’ère du président Diomaye Faye. Le Premier ministre l’a révélé dans sa communication hier, lors de la réunion hebdomadaire de l’exécutif tenue à la Présidence. Il faut lire in extenso : «S’agissant du travail d’élaboration du document de référence en matière de politiques économique et sociale, le Projet, le Premier ministre a affirmé qu’il portera exclusivement le sceau de l’expertise sénégalaise et sera achevé au troisième trimestre de l’année 2024.»
Jusqu’ici théorisé et vendu comme une recette miracle par les responsables du parti Pastef pour développer le Sénégal, le «Projet» n’était adossé à aucune structuration économique. Alors qu’ils ont toujours théorisé l’existence d’un document «prêt à être exécuté» dès leur accession au pouvoir. Depuis le 2 avril, jour de prestation de serment de Bassirou Diomaye Faye suivi de la formation du gouvernement de Sonko, les acteurs s’interrogeaient sur le contenu du «Projet» censé guider les actions politiques et publiques des nouvelles autorités.
Aujourd’hui, le constat relève de l’improbable : les autorités doivent débuter la phase rédactionnelle de leur document pour en faire leur référentiel de gouvernance. En Conseil des ministres, Ousmane Sonko a annoncé qu’un «Comité technique restreint sera mis en place à la Primature». Il note que «cette instance sera composée notamment des ministères en charge du Plan, des Finances, de l’Industrie, de la Souveraineté alimentaire, de l’Emploi, de la transformation du secteur public et du Bureau organisation et méthodes (Bom)».
C’est vers la fin du mois de septembre ou début octobre qu’on verra les premières esquisses du «Projet» de «transformation systémique» du Sénégal formulée par le tandem Diomaye-Sonko. «A l’issue des travaux, poursuit le Premier ministre, le cadre de référence pour la matérialisation de la vision de Monsieur le président de la République pour un Sénégal souverain, juste et prospère à travers la conception de programmes et projets de transformation systémique, sera soumis à la validation du chef de l’Etat avant la fin du troisième trimestre de l’année 2024.» En outre, enchaîne Sonko, la «première phase du plan d’actions pluriannuel du Projet sera inscrite, dans le projet de Loi de finances initiale 2025, qui sera soumis à l’approbation de l’Assemblée nationale, au début du mois d’octobre prochain».
Continuité du PSE ?
En attendant la naissance du «Projet», qui entre désormais en phase de conceptualisation, pour ne pas dire de conception, le Plan Sénégal émergent (PSE) va continuer à être le référentiel des politiques publiques en dépit du changement de régime. Or, à la lecture du premier communiqué du gouvernement de Sonko, la question ne se posait plus. Bassirou Diomaye Diakhar Faye avait «demandé au gouvernement d’accélérer la réalisation intensive et cohérente du «Projet» en travaillant avec précision, diligence, méthode et efficacité à la satisfaction des populations et au mieux des intérêts du Sénégal». Ainsi a-t-il insisté sur la nécessité de «définir et de mettre en œuvre une politique inspirée par le «Projet de transformation systémique du Sénégal»».
Le «Projet» va être axé sur la jeunesse, l’éducation, la formation, l’entrepreneuriat et l’emploi des jeunes et des femmes ; la lutte contre la cherté du coût de la vie et l’augmentation du pouvoir d’achat des ménages ; la modernisation de la Justice, la protection des droits humains, la bonne gouvernance, la transparence, la reddition des comptes et l’amélioration de notre système démocratique et électoral ; la souveraineté économique et la prospérité du Sénégal, l’exploitation optimale des ressources naturelles et le développement endogène durable des territoires ; la consolidation de l’unité nationale et des solidarités dans un renforcement de la sécurité, de la paix et de la stabilité du pays. Le président Bassirou Diomaye Diakhar Faye avait aussi ordonné à son Premier ministre de finaliser, avant la fin du mois d’avril 2024, le plan d’actions du gouvernement, avec un agenda précis de réalisation des objectifs fixés.