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1 décembre 2024
Politique
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DIOMAYE FAYE À MBOUR 4, SUR LE FRONT DES LITIGES FONCIERS
Le chef de l'État veut comprendre les problèmes complexes liés aux différends avant d'engager des réformes. Il réaffirmé sa ferme volonté de mettre fin à toutes ces "forfaitures“ relatives au foncier
Le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, a effectué mercredi, une visite surprise sur le site de lotissement Mbour 4, à la périphérie de la ville de Thiès pour, dit-on, comprendre de visu la situation et d’envisager des solutions adaptées pour résoudre les problèmes complexes liés aux litiges fonciers.
Cette visite inopinée du chef de l’Etat fait suite à sa récente décision de faire arrêter les travaux de construction dans certaines zones litigieuses allant de Dakar sur la petite côte à Saint Louis, en passant par la région de Thiès.
“Le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, a effectué ce mercredi 1er mai 2024, une visite surprise à Mbour 4 (Département de Thiès)“, peut-on lire sur le site de la présidence de la République.
Le chef de l’Etat était accompagné du maire de la ville de Thiès, Babacar Diop, des maires des communes de Thiès Est et Thiès Ouest, de quatre ministres, de plusieurs directeurs centraux, du gouverneur et de membres de l’administration de la région et du département de Thiès.
La même source précise que “ce déplacement inattendu a été l’occasion pour le chef de l’État de s’enquérir de la situation suite à sa récente décision de faire arrêter les travaux de construction dans certaines zones“.
Elle explique que “cette visite témoigne de l’intérêt que les nouvelles autorités du Sénégal porte désormais à la gestion foncière du pays“.
Cette initiative, indique-t-on, ‘’a permis au président Faye de mieux comprendre la situation et d’envisager des solutions adaptées pour résoudre les problèmes complexes liés aux litiges fonciers“.
Lors de cette visite, le chef de l’Etat a notamment échangé avec les directeurs centraux, les directeurs régionaux et départementaux sur la répartition des parcelles et leurs affectations.
Sur place, “le président de la République a également réaffirmé sa ferme volonté de mettre fin à toutes ces forfaitures“, poursuit le document.
D’où sa décision de “suspendre toutes les opérations sur les terrains de Mbour 4 et sur tous les terrains présentant des situations similaires“.
“La première partie du site de Mbour 4 se trouve dans la commune de Thiès Ouest, dans la ville de Thiès, (et) la deuxième partie, plus récente et couvrant plus de 2000 hectares, est située dans la commune de Keur Mousseu“, relève encore le texte.
La question foncière de Mbour 4 a eu un retentissement médiatique surtout en 2021, suite à la démolition de dizaines de maisons par la Direction de la surveillance et du contrôle de l’occupation du sol (DSCOS).
Une partie de ces maisons étaient, disait-on, bâties dans la forêt classée.
L’ancien président de la République Macky Sall avait, par la suite, accédé à la demande des premiers habitants en leur offrant les parcelles sur lesquelles ils avaient construit leur maison.
Il avait ensuite déclassé une bonne partie de la forêt classée qui devait abriter une nouvelle ville.
Plusieurs voix s’étaient par la suite élevées pour dénoncer le mode d’attribution des parcelles.
Dans les derniers jours de la campagne pour la présidentielle du 24 mars dernier, le candidat Bassirou Diomaye Faye, de passage à Thiès, s’était engagé, s’il est élu président de la République, à faire la lumière sur l’attribution des parcelles de ce site.
DÉCÈS DE GASTON MBENGUE
L’homme d’affaires et célèbre promoteur de lutte est mort ce mercredi, en France, des suites d’une longue maladie. Il aura produit les combats les plus mémorables sous le regard bienveillant des amoureux de ce sport populaire
L’homme d’affaires et célèbre promoteur de lutte, Khaly Mbengue plus connu sur le sobriquet Gaston est décédé ce mercredi, en France, des suites d’une longue maladie, a appris l’APS d’une source proche de sa famille.
Le défunt s’ était éloigné ces dernières années de l’arène à cause de ses ennuis de santé.
Son fils Makane Mbengue avait repris les activités de Gaston productions dans l’organisation de combats de lutte.
Originaire de Louga, Gaston Mbengue a organisé les plus grandes affiches de l’arène sénégalaise dans ces trente dernières années (1990-2020).
A travers son Championnat de lutte avec frappe (CLAF), plusieurs lutteurs comme Balla Gaye 2, Modou Lo , Lac de Guiers , entre autres se sont révélés au grand public.
Surnommé le ” Don king de l’arène ”, Gaston Mbengue a aussi dirigé le club de football de Louga, Ndiambour (L2 sénégalaise) et a été membre du Comité exécutif de la Fédération sénégalaise de football.
PRODAC, LE GRAND GÂCHIS
Embauches inadaptées, dépenses injustifiées, retards interminables... Le Programme des domaines agricoles communautaires censé insuffler un vent nouveau dans l'agriculture sénégalaise se révèle n'être qu'un gouffre financier, selon la Cour des comptes
(SenePlus) - Le très attendu rapport de la Cour des comptes sur le Prodac vient de tomber, révélant des irrégularités massives dans la gestion de ce programme censé créer 300 000 emplois pour les jeunes. Comme un coup de massue, les conclusions de ce document de 79 pages mettent à nu les dysfonctionnements qui ont entravé sa mise en œuvre.
Les chiffres sont éloquents : le mot "défaut" est cité pas moins de 47 fois, "manquement" 10 fois, et les "recommandations" s'élèvent à 46. Un constat amer pour un projet dont l'ambition affichée était de redorer l'économie agricole et d'insérer les jeunes.
"Les agents de la Cour ont souligné en rouge les fautes, beaucoup de fautes de gestion dans l'exécution du Prodac", déplore Papa Alioune Sarr, journaliste à Emedia. L'une des principales pierres d'achoppement relevées est la nomination d'agents à des postes inadaptés à leurs profils. Comme le souligne ce passage incisif : "Les deux chefs des domaines agricoles communautaires (DAC) ont été occupés par un philosophe et un sociologue sans connaissance de la matière agronomique."
Mais ce n'est pas tout. Le rapport pointe également du doigt des "dépenses non justifiées". En effet, dans le cadre du projet PDEAS, 48 millions de francs CFA ont été alloués en indemnités à des agents déjà rémunérés sur le budget du Prodac. Un exemple criant, cité par les enquêteurs : Mamina Dafi et Pape Malick Dour, deux anciens coordonnateurs, percevaient mensuellement la rondelette somme de 5 millions, pendant respectivement 17 mois et demi et 30 mois et demi.
"Le tableau est noir", tranche Papa Alioune Sarr. Sept ans après son lancement, la première phase du Prodac n'est toujours pas achevée, les travaux accusant des "délais anormalement longs". Quant à la deuxième phase, aucun des DAC prévus n'a vu le jour, six ans après la signature des accords de financement.
Un bilan calamiteux pour un programme qui devait, comme un puissant vent de renouveau, insuffler la prospérité dans les campagnes sénégalaises.
Le "Segou" de Maryse Condé est une pièce délicieuse de l'époque où je "faisais" ma négritude, effectuant -- comme tout créole américain, jusqu'aux vieux troubles de l'impossible --, mon retour symbolique vers l'Afrique
Le "Segou" de Maryse Condé est une pièce délicieuse de l'époque où je "faisais" ma négritude, effectuant -- comme tout créole américain, jusqu'aux vieux troubles de l'impossible --, mon retour symbolique vers l'Afrique.
Le continent perdu nous était restitué dans une merveilleuse épique et un art narratif qui me ravit encore.
Don essentiel.
Présence solide dans l'en-commun du grand désenchantement et le retour (créatif, créateur) vers nous-mêmes.
Merci madame.
par la CRJS
LE JEUNE REPORTER SÉNÉGALAIS, CET ESCLAVE DES TEMPS MODERNES
Sur 216 journalistes-reporters, seulement 21,1% ont CDI et 11,1% un CDD. 70% des contractuels ne disposent pas d’une copie de leur contrat. 17,1% sont en position de stage, ces éternels stages sans aucune indemnité
La crise économique qui secoue le monde entier n’épargne aucun secteur ; elle frappe singulièrement celui des médias. Rappeler cet état de fait relève de l’évidence et ça ne date pas d’avril 2024. Malheureusement, depuis quelques jours, à la suite de la troisième alternance consacrant l’accession au pouvoir du Président Bassirou Diomaye Diakhar Faye, on assiste à une hypermédiatisation que l’on a du mal à comprendre de la part de certains patrons. Les plus fatalistes vont jusqu’à décréter que les médias sont en quasi faillite depuis cinq ans. Ces sorties aux allures d’investisseurs qui pleurnichent sans cesse sur leur sort ne nous émeuvent plus.
Nous, journalistes, reporters, techniciens et professionnels des médias, refusons d’être une nouvelle fois les dindons de la farce. Nous ne nous laisserons plus embarqués dans des combats qui ne servent qu’à renflouer les poches et les comptes de l’employeur, laissant les travailleurs en rade et dans une situation de misère extrême continue. Nous sommes pour des solutions efficaces et efficientes qui bénéficient à l’entreprise en la rendant plus viable, plus prospère au bénéfice de toute la chaîne de production de l’information, en particulier des reporters qui font le gros du travail en allant sur le terrain et en rapportant la matière première. Malheureusement, ces derniers vivotent dans des conditions lamentables. Leur vie est loin d’être reluisante. En attestent les résultats de l’étude menée dans différentes rédactions par la Convention des Jeunes Reporters du Sénégal (CJRS). Les statistiques révèlent que sur un échantillon représentatif de 216 journalistes-reporters, seulement 21,1% ont un contrat à durée indéterminée (CDI) et 11,1% un contrat à durée déterminée (CDD). Ce tableau peu reluisant indique que 22,2% des reporters interrogés disposent d’un statut de prestataires, 17,1% sont en position de stage, ces éternels stages sans aucune indemnité dans les entreprises sénégalaises. Plus grave, 26,4% des journalistes reporters ne bénéficient d’aucun des différents types de contrats énumérés ci-dessus. « Maanam daniouy xeuy di daan sen doole, te ken douléne fay dara ». WAAY LII NIAAW NEU !!!
L’étude montre également que 70% des contractuels ne disposent pas d’une copie de leur contrat. Pis, moins de 20% sont enregistrés à l’Inspection du Travail ; tandis que 77,7% d’entre eux n’ont pas de bulletins de salaire ; enfin 14% seulement ont une couverture maladie et un numéro à l’IPRES. A cela s’ajoutent des conditions de travail difficiles, des cas de harcèlement et de violences basées sur le genre dont sont particulièrement victimes les femmes dans certaines rédactions et quelquefois sur le terrain. Que dire de l’exploitation honteuse des correspondants à qui on paie des miettes. 1000 FCFA pour un reportage en français, 1000 FCFA pour la version wolof. Voilà les tristes réalités que vivent les reporters de la presse sénégalaise à l’aune du 21e siècle.
Face à cette situation déroutante qui perdure, aucune des mesures jusque-là prises par les différents gouvernements ne profitent aux travailleurs. Toutes sont en faveur du patronat. Il est temps de changer de paradigme. Certains patrons qui foulent aux pieds les droits des travailleurs ne méritent aucune considération, aucune compassion, aucun soutien. Et le plus triste dans cette histoire, c’est que la presse, qui attire l’attention sur les abus et se positionne en sentinelle de la démocratie et de l’État de droit, est dirigée par des bonhommes et bonnes dames qui continuent de piétiner la législation en matière de droit du travail au vu et au su de tous. Tous inclus le pouvoir, l’opposition, les syndicats, la société civile, les inspecteurs du travail pour ne citer que ces acteurs passifs face à un drame de grande envergure. La définition du mot « paradoxe » n’est plus à chercher dans le dictionnaire, elle est matérialisée par ces patrons qui passent leur temps à demander un meilleur accompagnement pour les entreprises, mais qui font fi des doléances des reporters. Aussi, pour nous jeunes reporters, le seul combat qui vaille actuellement demeure l’application effective de la convention collective. Sans oublier les points en rapport avec les revendications des professionnels des médias. A l’image des organes de presse, les acteurs devraient réfléchir sur la mise en place d’un fonds d’appui destiné exclusivement aux reporters pour un renforcement de leurs capacités, la formation initiale et continue, la prise en charge des accidents de travail. Oui, les journalistes subissent des accidents de travail souvent causés par la force publique. L’État n’a qu’à prendre ses responsabilités. Si des entreprises sont en faillite ou ne sont pas viables, les dispositions de l’acte uniforme de l’OHADA sur les procédures collectives sont claires. Quand une entreprise est en faillite ou n’arrive plus à régler ses obligations envers ses créanciers, elle doit déposer son bilan auprès des juridictions compétentes pour subir soit une procédure de redressement soit une procédure de liquidation des biens. Si elle ne le fait pas, l’autorité compétente doit s’autosaisir pour veiller à l’application des textes en vigueur. La CJRS dispose d’une bonne recette pour que l’entreprise ne meure.
Pour conclure, nous lançons un appel à l’aide au Président de la République Bassirou Diomaye Diakhar Faye, qui a suscité beaucoup d’espoir chez les jeunes reporters pour avoir compris et exprimé la principale problématique des entreprises de presse. « Les problèmes des patrons de presse sont différents des problèmes des journalistes reporters. Et si on règle les difficultés d’une partie sans prendre en compte l’autre, le problème reste entier. Je pense qu’il faut le prendre en charge cette problématique dans sa globalité », avait dit le candidat Bassirou Diomaye Faye face aux journalistes lors de sa campagne. Aujourd’hui, nous faisons un poli rappel au Président de la République pour qu’il applique l’approche holistique qu’il avait annoncée afin que les préoccupations des journalistes, reporters et techniciens de médias soient prises en compte. Sans cette politique, le reporter demeurera dans une « jungle où le fort dévore toujours le faible ».
PS : « Le fort xawma kane leuh mais takk na niarel, tabakh ay keur, dieunde ay autos mais di dounde lou extraordinaire pendant que le reporter biy nekk ci naathie bi amoul agn té bouy xeuy daniukoy may pass mba mou dokh »
L'UNION AFRICAINE DÉJOUE UNE TENTATIVE DE FRAUDE
Plus de 6 millions de dollars, tel était le butin visé par les escrocs. Grâce à la rapidité de sa réaction et au soutien de sa banque partenaire, l'organisation panafricaine a démasqué les manœuvres frauduleuses
(SenePlus) - L'Union africaine (UA) a déjoué mardi dernier une tentative de fraude d'un montant spectaculaire de plus de 6 millions de dollars américains, grâce à la vigilance de son personnel et de la Commercial Bank of Ethiopia (CBE), sa banque principale, selon un communiqué de l'organisation panafricaine.
D'après les détails fournis par l'UA et repris par l'Agence France-Presse, un individu non identifié a tenté le 15 avril dernier de retirer frauduleusement cet important montant des comptes de l'organisation détenus dans la succursale de la CBE située au sein de son siège à Addis-Abeba, en Éthiopie. Les fonds auraient dû être virés via de faux ordres de paiement émis au nom de l'UA pour des travaux fictifs de construction et de forage.
"Nous saluons la vigilance et l'action rapide du personnel de la CBE et de notre département financier qui ont réussi à déjouer la tentative frauduleuse, ce qui a permis de ne pas retirer de fonds, d’éviter une perte potentielle et de garantir que l’intégrité de nos contrôles financiers et de notre gestion reste intacte", a déclaré l'UA dans son communiqué, cité par Jeune Afrique.
Les autorités éthiopiennes chargées de la sécurité ont également été informées afin d'identifier et d'arrêter les éventuels impliqués, selon les procédures en vigueur. L'incident a été qualifié de "déconcertant" par l'organisation panafricaine, révélant des vulnérabilités dans ses systèmes de sécurité financière.
Pour Talal Al-Cawashi, expert financier nigérian interrogé par l'AFP, "cette tentative de fraude d'une ampleur exceptionnelle met en lumière les risques financiers auxquels sont exposées les institutions africaines, souvent insuffisamment protégées". L'UA a assuré travailler en étroite collaboration avec sa banque partenaire pour renforcer les mesures de protection et les protocoles afin d'éviter de futurs détournements.
Cet épisode survient quelques semaines après que la CBE a déclaré avoir elle-même été victime d'un problème technique ayant permis le retrait frauduleux par des milliers de clients d'un montant que la banque évalue à 19,5 millions de dollars, selon certains médias jusqu'à 100 millions de dollars.
UNE AGRICULTURE EN QUÊTE D'ÉMANCIPATION
Le Sénégal importe entre 70 et 80% de ses besoins alimentaires, selon le ministre de l'Agriculture. Une dépendance excessive qui pèse lourdement sur la balance commerciale, avec plus de 1000 milliards dépensés chaque année
Les importations sénégalaises de denrées alimentaires représentent 70 à 80 % des besoins de consommation du pays et s’élèvent en moyenne à 1.070 milliards de francs CFA par an, a déclaré, mardi, à Dakar, le ministre de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Élevage, Mabouba Diagne.
‘’En raison de la hausse des prix des denrées alimentaires sur le marché international, les importations alimentaires ont un effet très négatif sur la balance commerciale. Le Sénégal importe plus de 1.070 milliards de francs CFA en denrées alimentaires’’, a signalé M. Diagne.
Il intervenait à un atelier d’évaluation provisoire du Programme conjoint Sahel en réponse aux défis Covid-19, conflits et changements climatiques (SD3C). Le SD3C est mis en œuvre au Sénégal et dans d’autres pays de la région, avec la collaboration du Fonds international de développement agricole, une institution spécialisée des Nations unies.
‘’Le Sénégal importe 70 %, voire 80 % de sa nourriture, avec un taux d’autosuffisance alimentaire de 57 % pour les céréales’’, a déclaré Mabouba Diagne.
Il reconnaît que ‘’le SD3C contribue à l’amélioration de la production et de la productivité agropastorales de la région (le Sahel), grâce à l’introduction de pratiques agricoles résilientes [et] garantissent en même temps une gestion durable de l’eau et de la terre’’.
Au Sénégal, 3.000 ménages ont bénéficié de ce programme, qui a permis de restaurer 40 hectares de terres dégradées et de réhabiliter un ‘’marché transfrontalier’’, selon M. Diagne.
Un marché dédié au bétail, deux parcs de vaccination du bétail et deux ‘’boutiques pastorales’’ font partie des fruits de cette initiative agricole du FIDA et de plusieurs gouvernements de la région, a-t-il signalé.
LA CRISE DU SYNDICALISME EN AFRIQUE DE L'OUEST
Selon Babacar Fall, "les syndicats se sont trop formalisés". Leur manque de démocratie interne mène à des "batailles de contrôle" et des scissions à répétition, rendant les structures "peu attractives" pour les travailleurs sénégalais
(SenePlus) - En ce 1er mai, les travailleurs d'Afrique de l'Ouest célèbrent leur journée dans un contexte syndical pour le moins difficile. Comme l'explique le Professeur Babacar Fall, historien spécialiste des questions du travail, "le syndicalisme ne se porte pas bien" dans cette région.
Au Sénégal, qui illustre bien la tendance générale, l'heure est au constat amer : "Si l'on compare la situation des syndicats par rapport à la période qui a conduit vers les indépendances, où les syndicats ont véritablement joué un rôle moteur très important (...) les syndicats durant cette période ont véritablement joué le rôle de contre-pouvoir." Las, ce n'est plus le cas aujourd'hui.
L'émiettement syndical y est "très remarquable" avec "une vingtaine de confédérations". Le Professeur Fall déplore "cette faible attractivité des syndicats" qui "n'est pas du tout en faveur de l'émancipation des travailleurs et de la défense de leur pouvoir d'achat".
Selon lui, "les syndicats se sont trop formalisés. Ils sont devenus trop conventionnels". Leur manque de démocratie interne mène à des "batailles de contrôle" et des scissions à répétition, rendant les structures "peu attractives" pour les travailleurs.
Face à ces syndicats défaillants, ce sont désormais "des mouvements de plus en plus spontanés qui s'organisent" pour défendre les droits des travailleurs. Le Professeur Fall cite l'exemple du "mouvement Frapp qui fait beaucoup d'agitation" pour pallier "les faiblesses des syndicats".
Cette crise syndicale touche l'ensemble de l'Afrique de l'Ouest. "Le portrait du Sénégal cadre parfaitement avec ce que nous pouvons avoir au Mali, en Guinée, au Burkina Faso, au Niger ou en Côte d'Ivoire" affirme le spécialiste.
Dans les pays du Sahel, marqués par l'insécurité, s'ajoute la difficile "restriction des libertés" qui impacte logiquement la liberté syndicale. "Des partis politiques ont été interdits d'activité. Il va sans dire que dans des conditions où les libertés sont confisquées par l'État, les libertés syndicales souffrent également."
Face à ce sombre constat, l'avènement du nouveau président sénégalais apparaît comme "une porte d'espoir" pour renouer le dialogue avec les corps intermédiaires. La décision de réautoriser les défilés du 1er mai après 3 ans d'interdiction est un "signe positif" selon le Professeur. Fall.
"Le nouveau régime ouvre une porte d'espoir. Il faut souhaiter que cette porte se consolide", insiste l'universitaire, appelant à une écoute accrue des revendications sociales pour "renché[rir] le pouvoir d'achat des travailleurs".
En ces temps de crise et de vives tensions sur le pouvoir d'achat, la réhabilitation du dialogue avec les représentants légitimes des travailleurs s'impose. Le 1er mai célèbre les conquêtes sociales issues de luttes solidaires.
LE MIRAGE DES FAUX LEADERS EN AFRIQUE
Trop de dirigeants usurpent la gloire des grands noms du passé sans en avoir l'étoffe. Des imposteurs sans vision ni dévouement pour leur peuple se parent des plumes de Lumumba, Nkrumah et Sankara estime Jean-Baptiste Placca
(SenePlus) - Sur un continent qui a un "besoin vital de leaders d'envergure", comme le souligne Jean-Baptiste Placca, il y a un réel danger à croire que "plagier les discours des figures charismatiques qui ont fait la gloire de l'Afrique, suffit pour faire de certains dirigeants actuels, les nouveaux Lumumba, Nkrumah, Sankara..."
L'exemple tchadien est éloquent. Alors que s'approche la présidentielle du 6 mai, "la question d'une éventuelle entente entre Mahamat Idriss Déby, chef de l'État et Succès Masra, son Premier ministre, devient un thème de campagne pour leurs adversaires." Placca soulève la possibilité qu'"l'ex-opposant irréductible soit devenu l'allié secret du président qu'il combattait ?"
Bien que "l'heure de vérité approche", qui révélera si Masra reste fidèle à ses anciennes convictions pour lesquelles certains "ont risqué leurs vies", le cas tchadien illustre un problème plus large : "Ces héros plus ou moins artificiels, que l'on vend, à la chaîne, à certains peuples du continent."
Cette "soif d'hommes providentiels" de populations "si souvent déçues par leurs dirigeants" est compréhensible. Mais comme le note Placca, "on a du mal à croire que pour guérir des trois éprouvantes décennies d'Idriss Déby Itno, la solution soit de mettre en selle son fils, pour une nouvelle tournée."
L'auteur dénonce "l'enthousiasme de commande autour de dirigeants parvenus au pouvoir par la petite porte" comme "une gloire acquise à bon marché", d'autant plus pour "des personnes parfois totalement inconnues du grand public, dont le pedigree ne justifie nullement les colonnes d'apothéoses qu'on leur dresse dans l'imaginaire populaire."
Alors que "la pénurie de leaders charismatiques n'est pas moins chronique, à l'échelle planétaire", le "drame de l'Afrique est qu'elle est plus vulnérable, avec des héros qui n'en sont pas du tout, alors qu'elle a, justement, besoin de leaders d'envergure."
Se revendiquer des grands noms comme "Lumumba, Nkrumah, Cabral, Sankara, Rawlings, Mandela" ne suffit pas. Comme l'explique Placca, "ce serait trop facile, s'il suffisait de plagier les discours de ces figures charismatiques pour devenir ce qu'elles sont, à jamais, pour l'Afrique !"
Au-delà des discours, "c'est leur sens de l'intérêt général et leur esprit de sacrifice qui faisait la grandeur de ces héros du panafricanisme." L'enjeu majeur reste donc pour l'Afrique de "leur trouver des successeurs à peu près à la hauteur."
Le continent a cruellement besoin de véritables leaders visionnaires et intègres, prêts à servir leur peuple plutôt que leurs intérêts personnels. Jusqu'à ce qu'une nouvelle génération de dirigeants charismatiques et désintéressés émerge, l'Afrique restera aux prises avec le mirage persistant des faux leaders.
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LE DÉSIR FRANÇAIS DE RECOLONISATION
60 ans d'indépendances formelles... et toujours l'ombre de la Françafrique. Boubacar Boris Diop, Aminata Dramane Traoré et Abdou Aziz Ndao décryptent dans un riche échange, les ambitions impérialistes d'une puissance résolue à conserver ses intérêts
Dans le 10ème épisode de son émission "Où va le Sénégal ?", le chercheur Florian Bobin recevait l'écrivain Boubacar Boris Diop, l'essayiste Aminata Dramane Traoré et le militant Abdou Aziz Ndao. Un échange percutant qui remet en cause la présence militaire française jugée néo-coloniale au Sahel.
Décryptant les récentes déclarations du général Lecointre sur un possible retour en force au nom des "intérêts" français, les invités dénoncent les cibles impérialistes de l'Hexagone. Boubacar Boris Diop évoque « un désir de recolonisation » tandis qu'Aminata Traoré pointe « un agenda de prédation » niant la démocratie.
Le Sénégal est vu comme un maillon clé du dispositif français, avec ses bases stratégiques à Dakar. Malgré l'alternance, on espère que le nouveau régime résistera aux pressions pour exiger le départ des troupes étrangères.
Échaudée par son échec cuisant au Mali, chassée par la fronde populaire, la France cherchait à se refaire une santé en embarquant d'autres puissances dans une nouvelle croisade militaro-économique contre la Russie et la Chine émergentes.
Face à ce risque, les intervenants appellent à l'unité africaine pour briser le jeu néo-colonial via une véritable souveraineté économique, politique et stratégique.