SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
8 avril 2025
Politique
VIDEO
NOMINATION DE SAMBA NDIAYE, LE GOUVERNEMENT CLARIFIE LA SITUATION
La dernière sortie d'Ousmane Sonko a donné l’impression que la nomination de Samba Ndiaye au poste de président du Conseil d'administration (Pca) de la Sn Hlm n’a pas été finalement officialisée ou validée
La dernière sortie d'Ousmane Sonko a donné l’impression que la nomination de Samba Ndiaye au poste de Président du Conseil d'administration (Pca) de la Sn Hlm n’a pas été finalement officialisée ou validée. Moustapha Ndjek Sarré, porte-parole du Gouvernement, s’est est exprimé sur la question auprès de la Rfm.
PAR Oumou Wane
MACRON, LE MERCI ET L’AU REVOIR À JAMAIS
EXCLUSIF SENEPLUS - Parlant d’ingratitude, Hollande pourrait nous en dire un rayon sur son protégé, qu’il a enfanté, nourri et engraissé avant de succomber à son coup de poignard. Pour peu, Macron nous aurait traité de "shithole countries"
Dans les divorces, il y a souvent du ressentiment de la part de celui qui a été plaqué. Celui qui s’étale et devient amère est en général celui qui a été viré.
Macron n’est pas la France, encore moins les Français qu’il incarne institutionnellement. Ils ont été les premiers à le virer que je sache !
Je ne sais pas si cela tient de la langue française, mais les politiques français, pris dans des envolées lyriques, se sont souvent mis à débiter des bourdes !
Le Pen avec son Durafour Crématoire, Chirac avec le bruit et l’odeur dans les immeubles ou résident des immigrés…Sarkozy, dans nos murs jugeant que l’homme noir n’était pas entré dans l’histoire.
Et hier Macron, apparemment pas encore entré dans l’histoire, a traité les Africains d’ingrats, car ils auraient omis de dire merci à la France. Mais merci pourquoi enfin ? Pour l’esclavage ? Pour la colonisation ? Pour le siphonnage séculaire des ressources africaines ? Pour la Françafrique et ses tentacules venimeuses ? Pour le bordel au Sahel créé par la déstabilisation de la Lybie ?
Franchement, il y a des jours, on ferait mieux d’être sourds. Pour peu, il nous aurait traité de "shithole countries", comme Donald Trump, si ce n’est pire !
Enfin, tout ceci montre que l’Afrique n’a aucun autre choix que de prendre ses responsabilités et d’être maitresse de son propre destin. Elle est riche mais pourtant reste pauvre. Elle est pauvre mais pourtant si riche, de ses ressources, de sa démographie, de sa taille, de sa diversité. Mais était jusqu’à hier pauvre d’hommes à la hauteur de ses enjeux. Flanquée de dirigeants souvent assimilables à Meka dans le vieux nègre et la médaille de Ferdinand Oyono. C’est révolu ça, la page est tournée !
C’est Hollande qui doit se marrer sous cape. Parlant d’ingratitude, il pourrait nous en dire un rayon sur son protégé, qu’il a enfanté, nourri et engraissé avant de succomber à son coup de poignard ! Merci qui ?
Merci sied aux relations humaines, mais les États n’ont pas d’amis mais des intérêts. Si la France, à brides lâchées, s’est précipitée au Mali, au Niger et consorts, ce n’est certainement pas pour sauver les ingrats mais bien pour protéger ses intérêts. Le Niger, je rappelle que la France y puise de l’Uranium entre autres pour nourrir ses centrales nucléaires, ses industries, éclairer et chauffer ses chaumières.
La réponse du Premier ministre Ousmane Sonko Safna Sap* ! Elle est arrivée comme une foudre, à la hauteur de l’affront, a ravagé le peu de terrain qui restait pour des relations feutrées entre gens intelligents et polis. Macron n’a fait que récolter ce qu’il a semé. Merci et Au Revoir semble dire le Sénégal à Monsieur Macron ! Mais Monsieur Macron n’est ni la France, ni les Français ! Il est lui et c’est tout ! Scrogneugneu, lui diraient ses ancêtres d’outre-tombe, ceux qui, aux cotés des tirailleurs ont combattu pour l’honneur de la France.
*relevé, pimenté !
Oumou Wane est présidente Citizen Media Group – africa7.
Par Mohamed GUEYE
LE PROJET AU DÉFI DE MACKY SALL
Le paradoxe est saisissant : un Sénégal prétendument ruiné par douze ans de gouvernance Sall, mais assez performant pour quitter le groupe des pays les moins avancés. Un grand écart rhétorique que le silence de la Cour des comptes ne fait qu'amplifier
Une réaction bien maladroite de la ministre, Yassine Fall, dont on se dit que les intérêts de son pays doivent lui être bien étrangers, a donné une ampleur extraordinaire à une déclaration d’un organisme des Nations unies. Tout le Sénégal s’était félicité de l’annonce des Nations unies du retrait prochain du Sénégal de la liste des Pays les moins avancés. Le communiqué avait d’ailleurs indiqué de manière claire que le retrait lançait un processus de cinq ans à l’issue duquel le retrait serait définitif. Il n’a pas fallu longtemps pour que les services du ministère de l’Intégration africaine et des affaires étrangères, sous la houlette de Mme Sy Yassine Fall, essaient de refroidir l’élan enthousiaste qui a saisi la Nation.
Se prenant sans doute pour Prométhée qui vient d’offrir le feu à l’humanité, Mme Fall vient, par le communiqué de ses services, enfoncer un portail largement ouvert : «Une période de 5 ans a été retenue pour permettre au Sénégal de préparer sa sortie de cette catégorie. C’est au terme de cette période transitoire que le retrait pourrait être prononcé.» Et pour montrer que le gouvernement auquel elle appartient n’entend pas se laisser distraire par ce qu’elle présente comme des « allégations », s’agissant d’un communiqué de la plus haute instance internationale au monde, la ministre Fall Yassine assure : «Afin d’éviter tout bouleversement de son programme de développement, le gouvernement travaille à l’élaboration d’une stratégie nationale de transition sans heurt, adossée à son nouveau référentiel des politiques publiques intitulé «Sénégal 2050 : Agenda national de transformation».»
On se pose la question de savoir si, en élaborant leur communiqué, les services du ministère de l’Intégration africaine ont pris le temps de lire le texte de la Résolution de AG des Nations unies datée du 19 décembre 2024. Il y est bien spécifié que l’Onu a décidé « d’accorder au Cambodge et au Sénégal, à titre exceptionnel, une période préparatoire de cinq ans conduisant à leur retrait de la catégorie des Pays les moins avancés ». Le document conclut en invitant le Sénégal et le Cambodge « à élaborer, pendant la période de 5 ans qui s’écoulera entre l’adoption de la présente résolution et leur retrait de la catégorie…, une stratégie nationale de transition sans heurt, avec l’aide des organismes des Nations unies et en collaboration avec leurs partenaires de développement bilatéraux, régionaux et multilatéraux ». Une personnalité politique du calibre qu’elle revendique aurait dû se féliciter des progrès accomplis par son pays pour arriver à ce niveau, et avoir l’humilité de reconnaître les efforts que son régime devra accomplir afin d’être au niveau des attentes.
Cette sortie de route de la ministre Yassine Fall, couplée au tonitruant silence des tenants du pouvoir, surtout face aux déclarations triomphalistes des membres de l’APR, parti de l’ancien président Macky Sall, qui ne se sont pas gênés pour souligner que ce sont les efforts de leur régime qui ont conduit au résultat que Mme Sy Yassine Fall voudrait relativiser dans son communiqué, trahit fortement le malaise dans les rangs de Pastef.
Il est indéniable pour tous les observateurs, que le Sénégal a accompli des pas de géant dans l’atteinte des critères requis pour sortir de la catégorie des PMA. Déjà, en octobre 2023, une chronique sur cette même page indiquait qu’en matière de revenu national brut, le Sénégal avait déjà dépassé les conditionnalités des Nations unies, ainsi que pour le critère du Capital humain. Le point d’achoppement était l’indice du Capital humain, avec lequel le pays continue de se débattre encore. Il faut croire qu’entre le moment où nous rédigions cette chronique et aujourd’hui, le gouvernement de M. Macky Sall a dû accomplir beaucoup de choses, pour nous valoir cette remarque de l’AG des Nations unies.
Ce qui doit inquiéter les amis de Mme Yassine Fall, c’est le temps qu’il leur reste pour transformer l’essai des Nations unies. En octobre 2023, nous disions ceci : « Sans doute qu’il y a des avantages à rester dans la catégorie des Pma. On emprunte à des taux concessionnels. On bénéficie de certaines facilités en termes d’exportations de ses produits vers les pays plus développés. En contrepartie, si l’on peut dire, on ne peut pas avoir une économie compétitive, si l’on doit toujours exporter ses matières premières sans les transformer sur place, accentuant ainsi le niveau de chômage de sa jeunesse. Par ailleurs, on se retrouvera avec une économie totalement extravertie, qui devra compter sur les échanges extérieurs pour nourrir sa population.»
Quand on a, avant tout le monde, déclaré son pays en ruine et assuré que rien n’y a été fait de bon durant les 12 années précédentes, on peut être saisi d’effroi devant la mission de le maintenir dans une trajectoire de croissance inclusive. N’oublions pas que le Comité des politiques de développement des Nations unies évalue les efforts des pays tous les 3 ans, pour s’assurer qu’ils n’ont pas flanché dans leurs efforts pour sortir de la catégorie. Les cinq années qui sont accordées au Sénégal serviront essentiellement à vérifier que le pays maintient ses efforts dans chacune des catégories concernées. Rappelons que pour sortir de la catégorie des PMA, un pays doit atteindre les seuils de sortie établis pour au moins deux des 3 catégories. Le CDP revoit la liste des PMA tous les trois ans. Il faut que pour chaque critère, les pays aient dépassé les seuils de sortie durant au moins 3 années d’affilée, pour garantir qu’ils ne retomberont pas en dessous.
Difficile aujourd’hui, quelles que puissent être les conclusions de la Cour des comptes dont personne ne comprend plus pourquoi elles se font attendre, de faire admettre que le Sénégal a été mis en ruine au cours des 12 années de Macky, et puisse, juste à son départ, être déclassé. Le gouvernement de Sonko, qui a du mal à tenir ses promesses sur le plan économique et social, se demande sans doute par où il lui faudra passer pour ne pas faire baisser la barre en dessous des critères imposés par le Plan Sénégal émergent (PSE) de Macky Sall. On sait que beaucoup de Sénégalais rêvent sans doute de voir le pétrole et le gaz dont l’exploitation vient de commencer, permettre d’améliorer encore plus notre balance des paiements et réduire notre dépendance à l’exportation des produits essentiellement agricoles ou de l’or qui, de manière incidente, est notre premier produit d’exportation depuis un certain nombre d’années.
Les gens ne voudront certainement pas accepter que l’on douche notre optimisme. Mais il faudrait se rappeler que des pays comme l’Angola, très riche en pétrole, et puissance militaire en Afrique centrale, la Zambie dont les ressources minières, surtout le cuivre, sont de classe mondiale, fassent partie des PMA. C’est dire que la gouvernance politique et économique, la lutte contre les inégalités sociales sont des éléments importants. A quoi il faudra également ajouter une bonne diplomatie économique, pour ne pas être trop rapidement mis en compétition avec des pays mieux équipés que nous.
N’oublions pas que, en tant que pays non PMA, nos relations commerciales avec des pays de l’Union européenne et les Etats-Unis d’Amérique en particulier, vont évoluer. L’initiative Tout Sauf les Armes (Tsa) qui nous a permis d’exporter dans les pays d’Europe sans quotas ni douanes risque de nous être retirée, maintenant que nous naviguons vers l’exportation de nos hydrocarbures. Pour nos produits halieutiques et agricoles, nous risquons de nous voir appliquer des droits de douanes assez importants, d’autant plus que nous ne semblons pas nous y préparer, à voir la réaction de notre ministre. En plus, en étant Pma, nous avions des problèmes pour remplir nos taux d’exportation aux Etats-Unis dans le cadre de l’Agoa (Africa growth opportunity Act), qui permet d’exporter dans le pays de l’Oncle Sam. Les choses nous seront-elles facilitées, au moment où nous nous apprêtons à changer de catégorie ? En devenant producteur et exportateur d’hydrocarbures, il ne nous sera pas appliqué de faveur par rapport à des pays comme le Nigéria, l’Algérie ou même l’Arabie Saoudite, si nous exportons vers des pays avec lesquels nous n’avons pas d’accords commerciaux bilatéraux.
Tous ces défis, qui vont avoir un impact sur les politiques économiques et sociales de l’Etat, doivent déjà être anticipés, et non pas ramenés à de simples exercices de compétition entre régimes politiques entrant et sortant. En partant, Macky Sall n’a pas démoli tout ce qu’il a réalisé en douze ans. Le nouveau pouvoir n’a pas à s’acharner à réduire les prouesses de ses prédécesseurs à néant, d’autant plus qu’il continue d’en bénéficier, et sur tous les plans. Il serait judicieux, pour nos autorités, de se préparer, à l’issue du délai des 5 ans, de pouvoir démontrer qu’elles ont été en mesure de relever le défi et de faire sortir définitivement le pays du groupe des PMA.
N’oublions pas qu’en son temps, le président Abdou Diouf, face à une situation menaçant ruine, avait cru bon de se réfugier sous le manteau des PMA, qui lui permettait de bénéficier des avantages liés à cette situation. Abdoulaye Wade, qui l’avait accusé de «manque d’ambition», n’a pas jugé utile d’en sortir, ayant pris tout le bénéfice de la politique de son prédécesseur. Macky Sall, qui a entamé le processus de sortie, ne pourra qu’être heureux, 5 ans après, de voir que ses efforts n’auront pas été vains.
DES SOCIALISTES DE THIES Y VOIENT DES RESSEMBLANCES AVEC L'APPEL DU GENERAL DE GAULLE
L'appel lancé par Serigne Mbaye Thiam pour aller dans le sens de la remobilisation des verts, afin de reconstruire "le patrimoine national" qu'est le Parti Socialiste (PS), est au cœur du débat politique.
L'appel lancé par Serigne Mbaye Thiam pour aller dans le sens de la remobilisation des verts, afin de reconstruire "le patrimoine national" qu'est le Parti Socialiste (PS), est au cœur du débat politique. A Thiès, l'idée a été bien accueillie par les socialistes et certains y voient même des ressemblances avec le fameux appel du 18 juin du général de gaulle. C'est en tout cas l'avis de Pape Amadou Sall pour qui, le PS ne peut continuer à fonctionner comme le passé.
Depuis la survenue de la première alternance politique au Sénégal en 2000, le Parti Socialiste (PS) est dans une mauvaise passe, avec le départ massif de responsables et de militants. C'est ainsi qu'il est devenu méconnaissable dans beaucoup de zones du pays. Mais en réalité, le déclin a commencé depuis le congrès sans débat de 1996, marqué par le départ de deux grosses pointures; en l'occurrence Djibo Leyti Kâ et Moustapha Niasse. Le rythme s'est accentué entre les deux tours de l’élection présidentielle de 2000, avant de connaître sa vitesse de croisière après la défaite de 2000.
Le magistère d'Ousmane Tanor Dieng a ensuite insufflé un souffle nouveau, mais jamais à la dimension requise, pour avoir un rayonnement propre à entrevoir une victoire électorale. Après la traversée du désert de 2000 à 2012, le PS est parvenu à revenir aux affaires, mais derrière l'Alliance Pour la République (APR), parti au pouvoir d'alors, dans le cadre de la coalition Benno Bokk Yaakaar. Mais malgré cette position, les socialistes n'ont jamais pu retrouver leurs marques d'alors et la défaite du 24 mars dernier, marquée par l'arrivée d'un nouveau pouvoir, reverse encore le PS dans le camp de l'opposition et avec des lendemains politiques pour le moins sombre. C'est conscient d'une telle situation que l'ancien ministre Serigne Mbaye Thiam a lancé un appel au changement de paradigme, pour que les socialistes aillent dans la parfaite unité, vers la reconstruction du parti. «En cet instant crucial où le Parti socialiste, notre parti, retourne à nouveau dans l’opposition, l’analyse lucide et objective de cette double défaite impose l’exigence de procéder à une évaluation sans complaisance de la trajectoire du parti, de sa démarche et de sa présence sur l’échiquier politique, plus particulièrement depuis 2019. Ce travail d’évaluation doit servir à préparer l’avenir ; il s’agit, en particulier, de repenser notre positionnement dans un champ politique et social profondément bouleversé et de bâtir une nouvelle offre politique qui réponde aux aspirations du peuple sénégalais ainsi qu’aux évolutions en cours en Afrique et dans le monde», lit-on d'emblée dans son appel. Pour lui, le fait que le parti soit confronté à «un leadership en mal d’inspiration et d’initiative, et une démobilisation de ses structures de base, nous impose humilité, réalisme et audace pour nous réinventer, nous rassembler et bâtir une alternative porteuse d’espoir». Et d'après lui, la présente situation convoque l’exigence de lucidité, indispensable à tout renouvellement qualitatif et positif. En tout cas à Thiès, l'appel est bien accueilli par les responsables approchés.
Pour Pape Amadou Sall, secrétaire général de coordination à Thiès et membre du bureau politique, cet appel est venu à son heure, il est intervenu dans le contexte d'une troisième alternance politique dans le pays, marqué par le retour du Parti socialiste à l'opposition après 2000, sous le règne de Maître Abdoulaye Wade. Il est d'avis que Serigne Mbaye Thiam n'est pas à son cours d'essai, car lors du rappel à Dieu du secrétaire général Ousmane Tanor Dieng, il avait pris ses responsabilités pour couper court au débat sur la succession et dans ce sillage, il avait lui-même désigné Aminata Mbengue Ndiaye. Il y avait à l'époque Aminata Mbengue Ndiaye, Abdou Khadre Cissokho, etc. Mais, d'après lui toujours, même s'il y avait des sons discordants, un consensus avait finalement été scellé autour d’Aminata Mbengue Ndiaye. Il note ensuite que c'est ce même Serigne Mbaye Thiam qui est encore monté au créneau cette fois-ci; tout comme le général de Gaulle l'avait fait avec son appel du 18 juin, pour l'intérêt général et supérieur de la France. Et là aussi, il indique que pour l'intérêt supérieur du parti, considéré comme un patrimoine national, que personne n'a le droit de regarder disparaître, il a encore pris ses responsabilités pour dire qu'il faut secouer le cocotier. Il laisse entendre qu'il fallait que quelqu'un le fasse et vu sa position de secrétaire national aux élections, sa position de proche collaborateur de OTD, son record de présence au gouvernement de 2012 à 2024, il est la personne indiquée pour lancer cet appel à la remobilisation et à la reconstruction du parti. Il souligne que l'appel est destiné à tous les camarades, mais n’est aussi dirigé contre personne. C’est un hymne à la mobilisation aux retrouvailles qui vont même au-delà des socialistes et contre les échappés solitaires et individuels toujours vouées à l'échec. Il s'agit donc à ses yeux d'inciter à la réflexion et au sursaut, c'est un appel à l'action dans un cours délai, pour aboutir à un cadre ouvert et efficace; qui va prendre en charge toutes les préoccupations de remise en selle du Parti socialiste,
«POUR LA RELANCE DE LA MACHINE SOCIALISTE, IL FAUT UNE OFFRE ADAPTEE A LA REALITE ACTUELLE»
«C'est d'autant plus important; que l'intérim assuré par Aminata Mbengue Ndiaye dure depuis plus de 6 ans, alors que le mandat officiel est de 4 ans, C'est une aberration que l'intérim puisse durer plus que le mandat officiel. Je sens qu'il n'y a rien de personnel derrière cet appel, car les prochaines batailles politiques seront inéluctablement portées par les générations postindépendance. Il est clair que le PS a encore un rôle à jouer, une expertise à partager, d'où la nécessité d'engager tout de suite une dynamique puissante de reconstruction. L'appel est aussi là pour diversifier et moderniser les structures du parti, les modes de fonctionnement et de communication, il s'agit de réinventer de nouveaux modèles de fonctionnement, de financement et de mobilisation. Le PS est un parti classique, qui ne peut plus se permettre de fonctionner comme par le passé. L'appel donc peut constituer le socle sur lequel va se bâtir son processus de survie», a aussi argumenté Pape Amadou Sall. «J'adhère totalement à cet appel. L'ampleur de l'effritement des rangs depuis 2000 est telle qu'il faut agir rapidement pour remettre les pendules à l'heure. Mais il faut aussi noter que c'est avec l'avènement de BBY que le PS s'est davantage assombri, pour la simple raison qu'il n'a rien gagné dans le cadre de cette coalition», a réagi Yves Lamine Ciss Maire de Mont-Rolland. Il note que les jeunes nés 5 ans avant 2000 ne connaissent pratiquement pas le parti socialiste. Et après la défaite de 2000, l'œuvre de relance a été laborieuse, même si Ousmane Tanor Dieng a réussi à faire un travail de titan dans ce domaine, il était candidat à la présidentielle de 2007 et 2012, mais n'a jamais pu retrouver les marques d'antan. Depuis 2012, le PS est resté scotché à la coalition BBY, ce qui a contribué à assombrir davantage sa trajectoire, en tant qu'instrument de conquête du pouvoir. Il s'y ajoute, à l'en croire, que le regard de la jeunesse politique d'aujourd'hui le considère comme le parti de la vieille garde. Il estime en tout cas que pour relancer la machine socialiste, il faut mettre en mouvement une nouvelle offre politique, adaptée à la réalité actuelle. Il urge également de promouvoir des jeunes à la tête, car quelqu'un qui n'a pas d'ambition présidentielle ne doit pas diriger un parti.
DE L’APOTHÈSE THÉORIQUE DE LA MORT DU SYSTÈME À SON RENOUVEAU AU SEIN DE L’ANTISYSTÈME
Prendre en compte les revendications, les alertes, les différentes perceptions et les contributions des acteurs avec qui vous avez cheminé dans la noirceur des incertitudes est une preuve de respect à leur égard
Gouverner, c'est aussi accepter une remise en cause légitime des actions posées. Dans une société où des gens ont engagé leur vie pour changer de régime, il demeure légitime d'interroger l'autorité sur ses choix, sa vision ou ses actions. D’autant plus que, quiconque accepte à présent les mêmes faits et personnes qu’il combattait dans un temps récent, prouve aux yeux de la nation que son engagement pour le changement n’était axé ni sur des idéaux ni sur des principes. Pour reprendre l’expression de Philippe De Leener, « devenir un acteur politique, c’est refuser de devenir ce que l’on combat ». Et, combattre un système, c’est avant tout combattre ceux qui l’incarnent, le défendent et le maintiennent en marche.
Quel que soit le niveau de charisme d’un gouvernant, il n’est jamais infaillible. Il doit toujours se rappeler qu’il n’est rien sans le peuple souverain. Il est d’actes ou de paroles qui transfigurent la réalité dans son essence. Si le fameux système est passé d'un ensemble structurel pour devenir uniquement des règles, comme l'explique le Premier ministre. Nous sommes en droit de nous questionner sur le prix des sacrifices consentis. Était-il nécessaire de mettre la vie de plus d'uns au front de combat juste pour faire muter les normes institutionnelles ? La vérité porte l'étendard de la lumière divine, quelle qu'en soit la force déployée pour la mettre sous silence, elle scintillera.
La vérité est que les règles sont élaborées, maintenues, défendues et manipulées par des humains qui n’ont qu’une rationalité, se maintenir au pouvoir quoique cela coûte à la Nation. Reconduire ces mêmes acteurs qui luttaient pour vous effacer moralement et physiquement sur l’échiquier politique à des postes de responsabilités est une faute non négligeable. Accepter une erreur ne rend point un gouvernant faible mais humble, car toute tentative de légitimation mène à la dissonance qui peut souvent conduire à la condescendance et au mépris des gouvernés. Et quand la dissonance s'installe, on cherche les moyens pour la justifier, quitte à faire des gymnastiques intellectuelles afin de nier l'évidence. Mais, la réalité est factuelle, le pouvoir a ses ombres que les spectacles en live n'élucident pas.
Le gouvernement, de son slogan Jub Jubal Jubanti, a choisi une gestion basée sur la clarté et l’inclusion de tous les citoyens. De ce fait, l’univers politique paraît plus ouvert au regard des gouvernés ; le pouvoir perd une part du mystère qui tenait à sa nature de monde caché et secret. Il ne l’est sans doute pas moins, mais ses apparences chaque jour manifestées provoquent une chute de curiosité et un désenchantement. Ce qui laisse comprendre que dans l’imaginaire des gouvernés, ils ne sont pas les décideurs mais des acteurs participants à la régulation de l’ordre politique.
La minimisation des frustrations légitimes conduit souvent à la protestation populaire. Prendre en compte les revendications, les alertes, les différentes perceptions et les contributions des acteurs avec qui vous avez cheminé dans la noirceur des incertitudes est une preuve de respect à leur égard. Chaque vision déclinée par ce nouveau gouvernement sera analysée par l'opinion publique qui n'a ménagé aucun effort pour lui emboîter le pas dans les moments d'embarras. L'écoute est un art en politique qui s'avère être bénéfique pour la bonne marche de la société.
L’OPPOSITION DOS AU MUR, SE RÉAJUSTER OU PÉRIR
Après la dissolution de la coalition Benno Bokk Yaakaar, les partis historiques de gauche comme le PS, l’AFP, la LD et le PIT se retrouvent face à un défi majeur : se réinventer pour éviter de sombrer dans l'oubli politique.
Au sortir d’élections législatives désastreuses pour les partis de gauche, l’heure de l’introspection est arrivée. Avec la fin brutale de la coalition Benno Bokk Yaakaar et n’ayant plus de filet protecteur, le PS, l’AFP, la LD, le PIT… doivent reprendre leur destin en mains.
Le Parti socialiste a ce destin bien singulier que deux fois de suite, il s’est retrouvé face aux dures réalités de la perte du pouvoir. La première fois directement avec la chute du PS en 2000, après 40 ans de règne sans partage. La seconde fois, de façon indirecte, puisque le Parti socialiste est cette fois acteur en tant qu’allié. Mais un des alliés les plus stratégiques et sans doute le mieux considéré par le président Macky Sall.
Ce n’est sans doute pas pour rien que l’essentiel des ténors de ce parti s’est retrouvé à des postures importantes du gouvernement, directions et institutions majeures. Par exemple, Serigne Mbaye Thiam a battu le record de longévité politique en étant le seul à rester ministre du début à la fin du magistère de Macky Sall. Alors qu’Alioune Ndoye a géré des portefeuilles stratégiques comme les Pêches et l’Économie maritime, en plus d’être maire de Dakar-Plateau. Figure emblématique du Parti socialiste, Aminata Mbengue Ndiaye a elle aussi fait l’expérience gouvernementale dès 2012 comme ministre de l’Élevage avant d’atterrir au Haut conseil des collectivités territoriales (HCCT), en novembre 2019. Même après le décès d’Ousmane Tanor Dieng, quelques mois seulement après la réélection pour un second mandat de Macky Sall à la tête de l’État, le PS reste au premier plan du régime.
Mais une situation nouvelle se présente avec la chute de Macky Sall et la dissolution de la coalition Benno Bokk Yaakaar (BBY) qui s’en est suivie, bien logiquement. Une douche froide.
La malédiction n’est pas que verte. Les formations politiques classiques qui ont récolté, malgré les coalitions, des scores honteux lors des dernières Législatives, ont bien intérêt à se secouer, si elles ne veulent pas simplement disparaître de la scène politique sénégalaise. Il ne s’agit sans doute pas de singer les méthodes de Pastef. Très rarement l’histoire se répète en politique. L’originalité du Parti socialiste, de l’Alliance des forces de progrès, du Parti de l’indépendance et du travail, de la Ligue démocratique, etc., formations qui ont assurément marqué leur époque, a toujours consisté dans leur capacité à se renouveler, à se refaire sur la base d’une analyse concrète de la réalité.
‘’Que toute la gauche réunie ne puisse même pas avoir un député à l’Assemblée nationale est grave. Cette seule situation devrait créer un électrochoc’’, estime un membre de la défunte coalition Benno Bokk Yaakaar (BBY).
Si l’ancienne présidente régionale des femmes du Parti socialiste, Rokhaya Camara, a pu être élue députée, c’est sous la bannière de la liste Jamm ak Jarin qu’elle a pu passer à travers les mailles de la nasse.
Il faut dire que les contestations n’ont pas manqué au sein de ces formations politiques dans les choix idéologiques et stratégiques, lorsque la rue a commencé à chauffer et que Pastef a pris son envol. Mais les concepts érodés de ‘’discipline’’ ou de ‘’ligne’’ du parti ont empêché aux directions de ces partis d’apprécier à sa juste dimension l’ampleur de la cassure entre la classe politique et les masses populaires, plus particulièrement avec la frange jeune.
Il s’y ajoute que le mépris ou l’ignorance des nouveaux outils de communication ont créé un isolement systémique de la vieille classe politique engluée dans des erreurs d’appréciation en chaîne. ‘’Nous avons passé plus de temps à essayer de contenir les problèmes que certains camarades nous posaient de l’intérieur qu’à apprécier correctement la situation politique’’, confie-t-on, à bas verbe.
C’est dire que l’opposition, pour ce qui en reste encore, devra faire le dur exercice d’une remise en cause profonde, sans aucun esprit de complaisance, loin de la bonne vieille politique de l’autruche. Si tant est qu’elle tienne encore à exister.
SONKO RÉPOND SÈCHEMENT À MACRON SUR LE DÉPART DES BASES MILITAIRES FRANÇAISES
Le Premier ministre conteste l'affirmation selon laquelle le départ des bases françaises aurait fait l'objet de négociations préalables. "La France n'a ni la capacité ni la légitimité pour assurer à l'Afrique sa sécurité et sa souveraineté", tranche-t-il
(SenePlus) - Dans une déclaration cinglante ce lundi 6 janvier 2025, le Premier ministre Ousmane Sonko a vivement réagi aux propos tenus par le président français Emmanuel Macron lors de la conférence annuelle des ambassadeurs à l'Élysée, concernant le retrait des bases militaires françaises d'Afrique.
Le chef du gouvernement a particulièrement contesté l'affirmation du président Macron selon laquelle le départ des bases françaises aurait fait l'objet de négociations préalables avec les pays africains concernés. "Dans le cas du Sénégal, cette affirmation est totalement erronée", a déclaré Ousmane Sonko, ajoutant qu'"aucune discussion ou négociation n'a eu lieu à ce jour".
Le Premier ministre a tenu à réaffirmer que la décision de faire partir les bases militaires françaises "découle de sa seule volonté, en tant que pays libre, indépendant et souverain", rejetant ainsi la version du président français qui avait suggéré avoir "consenti la primeur de l'annonce à ces pays africains" par "simple commodité et par politesse".
La réponse de Sonko s'est faite particulièrement acerbe lorsqu'il a abordé la déclaration de Macron affirmant "qu'aucun pays africain ne serait aujourd'hui souverain, si la France ne s'était déployée". Le Premier ministre sénégalais a réfuté cette vision, soulignant que "la France n'a ni la capacité ni la légitimité pour assurer à l'Afrique sa sécurité et sa souveraineté". Il a notamment cité l'exemple de l'intervention française en Libye, qui selon lui, a "contribué à déstabiliser certains pays africains [...] avec des conséquences désastreuses notées sur la stabilité et la sécurité du Sahel".
Dans une conclusion particulièrement mordante, le Premier ministre a rappelé le rôle crucial des soldats africains dans la libération de la France pendant la Seconde Guerre mondiale. "Si les soldats Africains, quelque fois mobilisés de force, maltraités et finalement trahis, ne s'étaient pas déployés lors la deuxième guerre mondiale pour défendre la France, celle-ci serait, peut être aujourd'hui encore, Allemande", a-t-il déclaré.
Cette passe d'armes entre les dirigeants français et sénégalais intervient dans un contexte de redéfinition des relations franco-africaines, marqué par une volonté croissante d'autonomie des États africains dans la gestion de leur sécurité et de leur souveraineté.
L'IMPARTALITÉ DE L'ÉTAT EN CAUSE
La récente controverse autour de la nomination d'Aoua Bocar Ly Tall au CNRA n'est que la partie visible d'un débat plus profond sur la nature même du service public. Peut-on encore servir l'État sans être estampillé du sceau du parti au pouvoir ?
C'est un principe qui risque de s'effriter. À cause des contestations récurrentes, l'impartialité de l'État est sérieusement remise en cause. Elle est en passe de s'évaporer sous nos cieux. Par deux fois, le chef de l'État s'est retrouvé au centre de la contestation en faisant usage de ses prérogatives constitutionnelles.
Après l'épisode Samba Ndiaye, dont la nomination au poste du Président du Conseil d'administration de la SncHlm, en octobre 2024, a suscité une levée de boucliers, le président de la République inaugure le nouvel an sous une nouvelle polémique.
Bassirou Diomaye Faye est au centre d'une contestation suite à sa décision de nommer la sociologue Dre Aoua Bocar Ly Tall membre du Conseil national de régulation de l'audiovisuel. Elle fait partie d'une liste de 7 autres personnes qui viennent d'être nommées membres du Cnra. Le chef de l'État a fait usage des prérogatives que lui confèrent l'article 44 de la Constitution qui stipule que le président de la République nomme aux emplois civils et militaires. Alors d'où vient cette polémique ?
Si la nomination de la Dre Aoua Bocar Ly Tall suscite une controverse, c'est parce qu'une partie de ses pourfendeurs voit en elle une combattante farouche contre le Pastef et ses idées. Pourtant, ce poste requiert des qualités et des compétences que Dre Aoua Bocar Ly Tall, en tant que sociologue, dispose. Donc, le poste n'est pas politique. D'ailleurs, dans les arguments, c'est sa personne et moins sa capacité à occuper ce poste qui a été attaquée.
Cette polémique soulève aussi des velléités d'instaurer une pensée unique. En tant qu'intellectuelle, les analyses de Dr Aoua Bocar Ly Tall peuvent ne pas convenir à une masse critique d'individus. Mais peut-on condamner un intellectuel pour sa pensée et sa liberté de ton ? Si on suit cette logique, faudrait-il être membre du parti au pouvoir, Pastef/Les Patriotes pour servir l'État ? Cette logique peut se révéler dangereuse pour la survie du principe de l'impartialité de l'État garant de l'égalité des citoyens. Car cela suppose que pour servir l'État, il faudra désormais adhérer ou être affilié au parti au pouvoir.
Et pourtant, peu de Sénégalais qui ont élu l'actuel régime font partie du Pastef. Un détail de taille que semble oublier souvent une partie des militants du Pastef.
Cette polémique sur les nominations de certaines personnes entretenue et défendue par les «gens du projet» semble, en outre, créditer la thèse du droit-de-l'hommiste, Alioune Tine selon qui on assiste à «un État pastefien». Au-delà de la polémique sur les nominations, il faut se rendre à l'évidence que la rupture voulue et théorisée par les hommes forts à la tête de l'État risque d'être affaiblie au fil des contestations à cause de certains militants de leur parti.
Une chose que semble comprendre le Premier ministre Ousmane Sonko, à qui les militants de son parti Pastef attribuent une «capacité d'anticipation». Dans la foulée du tollé qui a suivi la nomination de Samba Ndiaye, il avait rappelé la position historique du parti Pastef qui, faisait-il remarquer, reste ouvert à collaborer avec tous les Sénégalais convaincus par le projet et soucieux de son succès. «Le Pastef reste fermé à toute personne impliquée dans une gestion scandaleuse d'une responsabilité publique ou ayant fait montre d'un zèle excessif dans l'inimitié contre le parti, ses leaders ou ses membres», avait-il précisé.
En bon chef de ménage, comme énoncé à l'article 42 de la Constitution selon lequel le chef de l'État incarne «l'unité nationale», il avait, dans la foulée de la controverse sur la nomination de Samba Ndiaye, appelé au dépassement. «Nous venons de loin, après des heurts qui ont marqué notre pays. Nous avons souffert et celui qui a subi le plus, Ousmane Sonko, a annoncé avoir pardonné. Nous devons faire preuve de dépassement (…) Nous avons annoncé des appels à candidature, donc nous ne nous bornons pas seulement aux gens qui font partie de nous (PASTEF). Ceux qui, par le passé, nous ont injuriés y font également partie. Les Sénégalais nous ont fait confiance grâce à notre projet, et ce projet inclut tous les Sénégalais», avait-il déclaré.
Les choses semblent têtues. Malgré les appels au dépassement, le régime en place est à nouveau au centre d'une polémique sur les mêmes faits et alimentée par les mêmes acteurs. Vivement la rupture !
VIDEO
LE COUP DE SANG DE MACRON SUR L'AFRIQUE
Le président français a défendu ce lundi une "réorganisation" plutôt qu'un "recul" de Paris sur le continent. Il a évoqué l'ingratitude de certains dirigeants africains face à l'engagement militaire français sur leur sol. "On a oublié de nous dire merci"
Lors de la conférence annuelle des ambassadeurs à l'Élysée ce lundi, Emmanuel Macron a vigoureusement défendu la réorganisation de la présence française en Afrique, rejetant l'idée d'un "recul" français sur le continent.
"La France n'est pas en recul en Afrique, elle est simplement lucide, elle se réorganise", a déclaré le président français, critiquant au passage les analyses "avec les lunettes d'hier" de certains commentateurs.
Le chef de l'État a particulièrement insisté sur l'engagement militaire français contre le terrorisme depuis 2013, exprimant une certaine amertume quant au manque de reconnaissance : "On a oublié de nous dire merci, c'est pas grave, ça viendra avec le temps. L'ingratitude est une maladie non transmissible à l'homme", a-t-il lancé, visant les dirigeants africains qui "n'ont pas eu le courage vis-à-vis de leurs opinions publiques".
Évoquant les récents retraits militaires français, Macron a justifié ces décisions par les coups d'État survenus dans plusieurs pays. "Nous avons bien fait. On est parti parce qu'il y a eu des coups d'État [...] du moment où les gens ont dit que leur priorité n'était plus la lutte contre le terrorisme", a-t-il expliqué, soulignant que "la France n'y avait plus sa place" car elle refuse d'être "les supplétifs de putschistes".
VERS UNE RÉFORME DE L’ATTRIBUTION DU PERMIS DE CONDUIRE ET L’INTRODUCTION DU PERMIS A POINTS CETTE ANNÉE
Le ministre des Infrastructures et des Transports terrestres et aériens, Yankhoba Diémé, était l’invité de l’émission En Vérité sur Radio Sénégal où il a abordé plusieurs questions d’actualité relatives à la sécurité routière...
Le ministre des Infrastructures et des Transports terrestres et aériens, Yankhoba Diémé, était l’invité de l’émission En Vérité sur Radio Sénégal où il a abordé plusieurs questions d’actualité relatives à la sécurité routière, aux réformes dans le secteur des transports et les préoccupations des aiguilleurs du ciel.
L’une des principales préoccupations abordées par le ministre a été la réglementation des motos, un moyen de transport largement utilisé à travers le pays, en particulier dans les zones urbaines comme Dakar. Monsieur Diémé a souligné que l’objectif n’est pas d’interdire les motos, mais de les organiser afin de garantir la sécurité routière. Il a rappelé que ces deux roues, bien que constituant un enjeu économique majeur, notamment pour de nombreux jeunes, sont responsables d’une part significative des accidents de la circulation. En effet, près de 23% des décès dus à des accidents de la route sont liés à des motos selon le ministre. L’introduction d’un système d’immatriculation, l’application stricte du code de la route (feux tricolores, port de casque, limitation de la vitesse) et un programme de sensibilisation seront au cœur de cette réforme. Le ministre a précisé que des mesures de gratuité concernant l’immatriculation seraient appliquées pendant trois mois, mais que l’ensemble des nouvelles règles entre en vigueur immédiatement après la publication du circulaire.
Le ministre a également salué l’engagement des syndicats des conducteurs de deux-roues, soulignant l’importance de cette réforme pour la sécurité des citoyens. Il a insisté sur la nécessité d’organiser les deux roues, considérés comme des transports d’avenir.
Quant à la lutte contre la corruption dans le secteur de la circulation, le ministre a évoqué la collaboration avec le ministère de l’Intérieur pour éradiquer ce phénomène. Bien qu’il ait indiqué que des mesures spécifiques seront rendues publiques par ce dernier, il a insisté sur la nécessité de renforcer la discipline routière. Il a annoncé également des initiatives visant à introduire l’éducation à la sécurité routière dès le plus jeune âge, en partenariat avec le ministère de l’Éducation nationale.
Une autre réforme majeure à venir est la refonte totale du système du permis de conduire, prévue pour 2025. Le ministre a confirmé l’introduction d’un permis à points, soulignant que les concertations avec les acteurs du secteur sont déjà avancées. Cette réforme vise à sécuriser davantage le processus de délivrance des permis de conduire, avec des mesures de contrôle plus strictes à chaque étape, de l’école de conduite à l’examen.
Sur le front aérien, Yankhoba Diémé a abordé la question des aiguilleurs du ciel, qui expriment leurs préoccupations concernant le manque d’effectifs et la gestion des plans de vol. Le ministre a assuré que leurs préoccupations étaient prises en compte et qu’une rencontre avec les aiguilleurs aurait lieu dans les jours à venir pour trouver des solutions à ces défis.
Ainsi, le ministre Yankhoba Diémé a confirmé que son ministère est engagé dans une série de réformes visant à moderniser et sécuriser le secteur des transports au Sénégal, tout en répondant aux besoins et aux préoccupations des professionnels du secteur.