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24 novembre 2024
Politique
CES PROPOS QUI ONT PROVOQUE LA COLERE DU DOYEN MBOW
Toujours, concernant les faits qui ont marqué la vie du patriarche ces dernières années, nous pouvons également évoqué la question des desserts des tirailleurs sénégalais.
Toujours, concernant les faits qui ont marqué la vie du patriarche ces dernières années, nous pouvons également évoqué la question des desserts des tirailleurs sénégalais.
S’exprimant le 26 mai 2018, lors du lancement du premier tome de son livre « Conviction républicaine », Macky Sall qui voulait montrer la solidité des relations d'amitié entre la France et le Sénégal avait indiqué que « le régiment des tirailleurs sénégalais, quand ils étaient dans les casernes, avait droit à des desserts pendant que d’autres Africains n’en avaient pas. ». Ce bout de phrase avait alors suscité une pluie de réactions dont celle du patriarche, Amadou Mahtar Mbow.
Engagé volontaire dans l’armée de l’air française à 18 ans, en février 1940, Amadou Mahtar Mbow ne pouvait pas rester indifférent à cette sortie du chef de l’Etat. « Il ne sait pas de quoi il parle, quand il parle de desserts pour les tirailleurs. Dans l’armée de terre, j’étais dans des conditions telles qu’on ne parlait pas de desserts ou de tirailleurs », a-t-il indiqué avant de lancer. « J’ai vu des atrocités que je ne peux citer sans une certaine émotion. Le camp de Thiaroye… ceux qui n’ont pas fait l’armée ne savent pas ce que c’était l’armée. J’ai vu ce qu’on faisait aux tirailleurs dans les camps militaires où j’étais. Ces gens ne parleront jamais de cela sans avoir une certaine amertume. »
MBOW-MACKY, FRICTIONS AUTOUR D'UNE RÉFORME
Amadou Makhtar Mbow, mandaté par le président Macky Sall, s'est lancé dans un ambitieux projet de refonte. Mais ce qui devait être une collaboration fructueuse s'est transformé en source de tensions
Les épreuves du doyen Amadou Makhtar Mbow n’ont pas fini avec la tenue des assises nationales. Arrivé au pouvoir à la faveur de la deuxième alternance démocratique, le président Macky Sall et le doyen Amadou Makhtar Mbow ont eu une série de frictions. La première est partie du revirement opéré par le président de la République sur le travail de la Commission nationale de réforme des institutions (Cnri).
En effet, qualifié au second tour de la présidentielle de 2012, Macky Sall qui occupait les fonctions de président de l’Assemblée nationale au moment du lancement des Assises nationales le 1er juin 2008, avait sollicité une rencontre avec le doyen Amadou Mahtar Mbow et ses collègues membres du Comité de pilotage des Assises nationales, tenue le samedi 3 mars 2012. A l’issue de cette rencontre, Macky Sall avait annoncé avoir rejoint les Assisses nationales en apposant sa signature sur la charte de bonne gouvernance démocratique.
Elu troisième président de la République quelques temps après, à l’issue de second tour de la présidentielle de 2012, il a fait appel à nouveau au patriarche, Amadou Makhtar Mbow, pour présider la Commission nationale de réforme des institutions (CNRI) qu’il a créée par décret et dont la mission est de préparer un projet des réformes tirées des conclusions de ces Assises nationales. Seulement, après accomplissement de cette nouvelle mission, le patriarche Amadou Mahtar Mbow et ses collègues du Comité de pilotage des Assises nationales, en lieu et place de remerciements, avaient plutôt eu droit à des critiques de la part du Président Macky Sall et de son conseiller juridique d’alors, le Pr Ismaïla Madior Fall. Ces derniers les ont accusés d’avoir outrepassé leur mission tout simplement parce qu’ils ont eu l’idée de joindre au rapport remis au chef de l’Etat, un avant-projet de Constitution.
Profitant d’une rencontre tenue le 18 septembre 2014 avec les responsables de la Coalition « Macky 2012» qui avait soutenu sa candidature lors du 1er tour de la présidentielle de 2012, le Président Macky Sall a indiqué qu’il n’a jamais demandé à Amadou Mahtar Mbow et ses collaborateurs de mettre en place un projet de Constitution en précisant que sa commande concernée justes des modifications de certains articles de la Constitution. Et pour jeter davantage du discrédit sur la Commission nationale de réformes des institutions, le Pr Ismaïla Madior Fall est allé même jusqu’à reprocher publiquement au patriarche Amadou Mahtar Mbow et ses collègues de la Cnri d’avoir outrepassé leur mandat. « Il n’est nulle part question de proposition d’une nouvelle Constitution. Cela va donc de soi : la Cnri est allée audelà de son mandat. Elle a outrepassé ses attributions. Il faut peut-être le mettre au compte de la générosité de ses membres, de leur volonté de bien faire, mais la décision de proposer un avant-projet de Constitution est dépourvue de base juridique et viole l’article 3 dudit décret qui évoque une simple modification de la Constitution et des lois en vigueur », avait-il indiqué.
Divergence sur la signature de la charte des Assises nationales
Autre fait marquant la vie du patriarche, ces dernières années, c’est le débat sur la signature de la Charte de gouvernance démocratique avec ou sans réserve par le président Macky Sall. En effet, cherchant à mettre fin aux multiples interpellations sur les lenteurs dans la mise en œuvre effective des réformes préconisés par cette charte de gouvernance démocratique des Assises nationales, le président Macky Sall a indiqué avoir signé cette charte avec réserve, qu’il n’est pas tenu d’appliquer par conséquent toutes les recommandations. S’exprimant en marge de la commémoration du 10e anniversaire des Assises, le patriarche Mbow a précisé que toutes les parties prenantes avaient approuvé, sans réserve, les conclusions issues de ces Assises. « La Charte de bonne gouvernance a été adoptée à l’unanimité par consensus, mot à mot (…) Tous ceux qui ont adhéré à la charte de la bonne gouvernance, l’ont signée, sans aucune réserve », a-t-il martelé.
TOUJOURS PRÊT À SERVIR
De la lutte pour l’indépendance du Sénégal à la Commission de réformes des institutions en passant par les Assises nationales, le doyen Amadou Mahtar Mbow a été dans tous les fronts
La nation sénégalaise est endeuillée avec le rappel à Dieu du professeur Amadou Makhtar Mbow dans la nuit du lundi 23 au mardi 24 septembre à Dakar, à l’âge de 103 ans. Universitaire et homme politique, plusieurs fois ministre, le professeur Amadou Mahtar Mbow a marqué d’une encre indélébile la vie politique du Sénégal, ces dernières années, par son engagement sans réserve à l’amélioration et la consolidation de la gouvernance démocratique. De la lutte pour l’indépendance du Sénégal à la Commission de réformes des institutions en passant par les Assises nationales, le doyen Amadou Mahtar Mbow a été dans tous les fronts.
Décédé dans la nuit du lundi 23 au mardi 24 à Dakar, à l’âge de 103 ans, le professeur Amadou Mahtar Mbow sera inhumé ce mercredi 25 septembre au cimetière de Yoff. Universitaire et homme politique, plusieurs fois ministre, le patriarche Amadou Mahtar Mbow a marqué d’une encre indélébile la vie politique du Sénégal, ces dernières années par son engagement sans réserve à l’amélioration et à la consolidation de la gouvernance démocratique. De la lutte pour l’indépendance du Sénégal au sein du Bloc Démocratique Sénégalais (BDS) fondé par l’ancien président Léopold Sédar Senghor et son ancien président du Conseil des ministres, Mamadou Dia, à la Commission de réformes des institutions en passant par les Assises nationales, le doyen Amadou Mahtar Mbow a été dans tous les fronts.
ARTISAN DES ASSISES NATIONALES POUR UNE GOUVERNANCE DÉMOCRATIQUE AU SÉNÉGAL
En 2008, il avait accepté, malgré le poids de l’âge (87 ans), la demande générale des organisateurs des Assises nationales de présider ces concertations nationales sans précédent initiées par le Front « Siggil Senegaal » (Sénégal débout). Ces concertations nationales avaient réuni plus de 140 acteurs de la vie publique dont des acteurs politiques, des représentants de la société civile et des personnalités diverses en vue de réfléchir sur « une solution consensuelle, globale, efficace et durable à la grave crise multidimensionnelle (éthique, politique, économique, sociale et culturelle) qui sévit dans le pays ». Tenues du 1er juin 2008 au 24 mai 2009, ces assises ont été sanctionnées par une Charte de gouvernance démocratique, adoptée le 16 mai 2009, par l’Assemblée générale des parties prenantes et présentée à la plénière de restitution des travaux des Assises nationales le 24 mai 2009, à Dakar.
QUAND LE PRÉSIDENT WADE DÉCONSEILLAIT MBOW D’ACCEPTER LA PRÉSIDENCE DU COMITÉ NATIONAL DE PILOTAGE DES ASSISES
C’est le patriarche Amadou Makhtar Mbow lui-même qui a fait état de la tentative de l’ancien chef de l’Etat, Me Abdoulaye Wade, arguments à l’appui, de lui faire changer d’avis. Dans son discours lors de la cérémonie d’ouverture de ces assises, le 1er juin 2008, le patriarche Mbow est même revenu sur quelques aspects de son entretien avec le président Wade, lors d’une audience tenue peu avant la cérémonie d’ouverture pour montrer sa détermination à relever le défi de conduire ces Assises. « Je le remercie de m’avoir reçu dès que j’en ai fait la demande, même s’il n’a pas partagé mon point de vue sur l’opportunité de tenir ces Assises ni sur la nécessité d’y participer ou d’y faire participer son parti. Car ces Assises, je voudrais le rappeler, ne sont fermées à personne comme elles ne sont dirigées contre personne », avait-il martelé avant de préciser. « En tant que Président de ces Assises, je voudrais dire haut et fort que je reconnais sans restriction la légitimité du Président de la République et des pouvoirs établis. Et rien dans ces Assises ne sera fait pour empêcher cette légitimité de s’exercer, selon la Constitution et les lois de la République ».
Poursuivant son propos, il a toutefois tenu à faire remarquer que cette position du chef de l’Etat ne peut remettre en question sa volonté d’exercer le droit que lui confère sa qualité de citoyen libre dans un pays libre et démocratique, y compris celui de réfléchir sur les destinées de notre peuple et sur le présent et l’avenir de notre pays. « Rester sourd serait un reniement de soi surtout lorsqu’on a intégré très tôt dans sa vie les valeurs de solidarité si chères aux cultures africaines, confortées par le principe sacré du scoutisme que j’ai pratiqué dans mon adolescence : « toujours prêt à servir ».
UN MONUMENT DE L’EDUCATION ET DE LA CULTURE S’EST EFFONDRE
Amadou Makhtar Mbow, ancien Directeur général de l’UNESCO de 1974 à 1987, ancien ministre de l’Education et de la Culture de 1957 à 1958 puis ministre de l’Education nationale de 1966 à 1968, est mort hier à l’âge de 103 ans
Amadou Makhtar Mbow, ancien Directeur général de l’UNESCO de 1974 à 1987, ancien ministre de l’Education et de la Culture du Sénégal pendant la période d’autonomie interne de 1957 à 1958 puis ministre de l’Education nationale de 1966 à 1968, est mort hier, mardi 24 septembre, à l’âge de 103 ans. Figure emblématique de l’éducation, il aura marqué l’histoire du Sénégal et du monde entier à travers son engagement. Dès l’annonce de son décès, les témoignages ont fusé de partout pour saluer la mémoire d’un « patriarche, centenaire, généreux et serviable ».
Un baobab est tombé ! Amadou Makhtar Mbow s’est éteint hier, mardi 24 septembre, à l’âge de 103 ans. Universitaire, brillant intellectuel, homme politique et plusieurs fois ministre au Sénégal et Directeur général de l’UNESCO de 1974 à 1987, il laisse une carrière hors du commun qui a transcendé les frontières.
Dès l’annonce de sa disparition, de nombreux hommages lui sont rendus. « C'est un des patriarches de la Nation sénégalaise qui s'est éteint, en laissant un héritage inestimable, marqué par son combat pour une justice éducative et culturelle mondiale », a réagi le Président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye.
Né en 1921 à Dakar, Amadou Makhtar Mbow a été ministre de l'Éducation et de la Culture du Sénégal pendant la période d’autonomie interne (1957- 1958) et également ministre de l'Éducation nationale (1966- 1968). Il s’est ainsi illustré par son engagement inébranlable en faveur de la paix et de l’éducation. Amadou Makhtar Mbow a gravi les échelons sur la scène internationale.
Il a siégé au Conseil exécutif de l’Organisation des Nations unies pour l’Education, la Science et la Culture (UNESCO) comme représentant du Sénégal à partir de 1966, avant de devenir Sous-directeur général pour l’éducation en 1970. En 1974, il est élu Directeur général de l’UNESCO, devenant ainsi le premier africain à diriger l’institution onusienne. Amadou Makhtar Mbow a dirigé pendant 13 ans l’UNESCO au sein de laquelle il s’est battu pour l’instauration d’un Nouvel ordre mondial de l’information et de la communication (NOMIC), une initiative pour laquelle les États-Unis et certains de leurs alliés lui mèneront une guerre sans merci pour maintenir leur influence.
A la tête de l’Organisation onusienne, il a également supervisé le travail du secrétariat pour la Convention du patrimoine mondial. Il a ainsi fait plusieurs publications sur l’UNESCO. Par exemple, « De la concertation au consensus : l'UNESCO et la solidarité des nations, 1979 ».
En juin 1978, Amadou Makhtar Mbow en tant que Directeur général de l’UNESCO a lancé un appel historique à tous les gouvernements, organismes culturels, médias, universités, bibliothèques, musées, historiens, artistes, etc., « pour le retour à ceux qui l'ont créé d'un patrimoine culturel irremplaçable ». « Le génie d’un peuple trouve une de ses incarnations les plus nobles dans le patrimoine culturel que constitue, au fil des siècles, l’œuvre de ses architectes, de ses sculpteurs, de ses peintres, graveurs ou orfèvres, de tous les créateurs de formes qui ont su lui donner une expression tangible dans sa beauté multiple et son unicité », avait-il déclaré.
Pour rappel, Amadou Makhtar Mbow a présidé les Assises de l’Education au Sénégal organisées entre 2008 et 2009. Sans la commission nationale pour la réforme des institutions (CNRI). En reconnaissance de son immense contribution à l’éducation, la deuxième université publique de Dakar, située à Diamniadio, porte son nom.
par Jean Pierre Corréa
POURQUOI LE RIZ EST-IL L’ÉPICENTRE DES SCANDALES AU SÉNÉGAL ?
EXCLUSIF SENEPLUS - Les plaintes des Sénégalais concernant la cherté du riz résonnent de plus en plus fort, alors qu’un nouveau scandale vient assombrir le tableau : un détournement présumé de plus de 15 milliards FCFA
Les plaintes des Sénégalais concernant la cherté du riz résonnent de plus en plus fort, alors qu’un nouveau scandale vient assombrir le tableau : un détournement présumé de plus de 15 milliards FCFA, orchestré par un dénommé Ali Zaidan, en complicité avec des agents de banque. Ce fait divers s'ajoute à une liste déjà longue d'affaires qui ont nourri les fantasmes, notamment l’affaire Bocar Samba-Dieye-CBAO, la dissolution de la Société de promotion et de commercialisation du riz au Sénégal (SPCRS SA), les déboires de TDS, le conflit entre Moustapha Tall et ses frères portant sur cinq milliards, pour ne citer que ces faits troublants. Sans oublier le scandale des fonds Covid impliquant la société AVANTI, qu’on accuse d’avoir bénéficié des faveurs de Mansour Faye.
Panorama d’un secteur en pleine tourmente, au cœur de l’économie sénégalaise
Le riz est un marché juteux qui attise des convoitises multiples. Avec une consommation annuelle de 1,5 million de tonnes, le Sénégal demeure un des pays africains où l’on consomme le plus de riz par habitant. Néanmoins, le Sénégal demeure fortement dépendant des importations. En 2022, les importations ont atteint près de 347 milliards FCFA selon l’Agence Nationale de la Statistique et des Données (ANSD), creusant ainsi un trou dans nos réserves de change et enrichissant la chaîne de valeur au détriment du consommateur. Bien que des efforts aient été entrepris pour développer la production locale, l’Agence Ecofin souligne que le pays peine encore à satisfaire la moitié de ses besoins par sa propre filière.
Les importations de riz sont régulées par des DIPA, Déclaration préalable d'Importation de Produits alimentaires, rendant l’accès à un marché libre complexe. Si cette réglementation avait en théorie pour but de mieux contrôler le marché et de favoriser la production locale, elle s’avère dans la pratique contre-productive, en engendrant des délais bureaucratiques et en favorisant ceux qui entretiennent des relations privilégiées avec l’administration. Ailleurs, ce système est peu répandu, l’on privilégie souvent une approche plus ouverte.
Des importateurs influents
Bien que certains acteurs historiques comme TDS aient perdu de leur influence, le secteur des importations de riz demeure sous le contrôle de figures emblématiques, connues de tous. Moustapha Tall, le plus médiatisé, reste un acteur incontournable avec une forte influence. Parallèlement, Moustapha Ndiaye, à la tête du Comptoir commercial Mandiaye Ndiaye, s'est imposé comme l'importateur le plus significatif du secteur. Son succès lui a permis de diversifier son empire, allant jusqu'à investir dans la production énergétique avec la centrale électrique WAE.
Ils font désormais face à de nouveaux entrants, en pleine croissance, qui ont rapidement conquis une part significative du marché.
La société AVANTI, qui était encore méconnue il y a quelques années, est le plus marquant de ces acteurs. Son gérant Rayan Hachem, qui avait pris la parole dans les médias, ainsi que son propriétaire, l’indiscret homme d’affaires Ramez Samir Bourgi, protégé de l’ancien régime et qui ne cachait pas ses relations privilégiées avec le Palais, sont devenus des figures connues du secteur. Propulsée dans l’industrie du riz grâce à l’achat de riz par l’Etat avec les fameux fonds Covid de Mansour Faye, scandale pour lequel la Cour des Comptes avait demandé des poursuites notamment pour faux et surfacturation, il n’est pas certain que la société AVANTI arrive à survivre à la reddition de comptes promise aux Sénégalais par le pouvoir actuel.
Parallèlement, un autre géant international, la Louis Dreyfus Company, a également su s'imposer sur le marché. Dirigée au Sénégal par Eric Bourgi, dont tout éventuel lien de parenté concret avec Ramez Samir Bourgi reste inconnu, cette société réalise plus de 100 000 tonnes d'importation par an, consolidant ainsi sa position dominante.
Face à ces mastodontes, des acteurs plus petits, comme Ali Zaidan, à la tête de Sénégalaise Trading Compagnie (STC), essaient de se frayer un chemin. Cet acteur, jusqu'alors peu connu, se retrouve désormais au cœur d’un scandale de détournement de 15 milliards FCFA, illustrant ainsi les dérives de certains acteurs d’un secteur où chaque opération se compte en milliards.
En 2017, le journal le 360 annonçait déjà la « fin de règne des importateurs de riz au pays du thiébou djeun ». Force est de constater que cette fin n'est pas pour demain.
Pourtant une réelle autosuffisance est possible
Il est illusoire de croire que nous pourrons rapidement sortir de notre dépendance aux importations de riz. Les importateurs, pour ceux qui ne sont pas impliqués dans des scandales publics, jouent un rôle crucial en garantissant l’approvisionnement lorsque la production locale est insuffisante. Cependant, l’État se doit de mettre pour objectif d’atteindre l’autosuffisance, en soutenant les mesures proposées par les experts :
1. Amélioration des infrastructures d’irrigation : La FAO recommande d'investir dans des systèmes modernes pour garantir une production stable, notamment dans les zones rizicoles comme la vallée du fleuve Sénégal.
2. Accès aux semences et technologies : L'ISRA soutient l'utilisation de semences résistantes et l’adoption de technologies agricoles modernes pour accroître la productivité.
3. Soutien financier : Il est impératif de faciliter l’accès aux financements pour les riziculteurs locaux, à travers des crédits agricoles et des subventions pour les intrants.
4. Renforcement des infrastructures post-récolte : l’USAID pointe du doigt la nécessité d’investir dans le stockage et la transformation pour réduire les pertes et améliorer la qualité du riz local.
5. Régulation des importations : Le CNCR conseille d'imposer des droits de douane et de limiter les importations pendant les récoltes locales pour protéger les producteurs sénégalais.
6. Formation des agriculteurs : Il est essentiel que l’Etat accompagne la formation des riziculteurs aux meilleures pratiques agricoles et à l’utilisation de nouvelles technologies.
7. Promotion de la consommation locale : Encourager les Sénégalais à privilégier les produits locaux afin d'augmenter la demande en riz local et soutenir les producteurs.
Plaidoyer pour la réappropriation des habitudes alimentaires
Revenir aux habitudes alimentaires ancestrales en Afrique de l'Ouest francophone est non seulement nécessaire, mais urgent ! Nos ancêtres savaient cultiver le mil, le fonio et le sorgho, des trésors nutritifs qui ont nourri des générations. Aujourd'hui, cependant, nous avons hérité d'une culture alimentaire imposée par les colons, qui ont cherché à écouler leur brisure de riz d'Indochine, un produit que personne ne consommait alors – et ont demandé aux pays colonisés d’abandonner leurs cultures traditionnelles pour se focaliser sur ce qui pouvait être exporté, comme au Sénégal avec l’Arachide. Ce passage à la monoculture, a affaibli nos systèmes agricoles locaux et rendu nos populations vulnérables.
Revaloriser le mil et le fonio, entre autres, c’est retrouver notre identité, redonner du sens à nos assiettes et renforcer notre résilience face aux crises économiques et climatiques. En célébrant nos traditions alimentaires, nous construisons un avenir où la biodiversité prospère et où les communautés s’épanouissent. C'est un acte de révolte contre l'héritage colonial et une promesse d'un avenir sain et durable pour les générations à venir. Un acte de révolte qui pourrait aussi matérialiser le Jub Jubal Jubanti. D’autant qu’il est connu que « plus y a de fous…plus on riz » !
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AMADOU MAKHTAR M'BOW, UN SIÈCLE D'ENGAGEMENT POUR L'AFRIQUE ET LE MONDE
Son décès à 103 ans marque la fin d'une époque, mais son héritage continue d'inspirer les générations futures. Plongée dans la vie d'un homme qui a su allier sagesse africaine et vision universelle
Le 20 mars 2021, à l'occasion du centième anniversaire d'Amadou Makhtar M'Bow, un documentaire retraçant la vie et l'œuvre de cet illustre personnage a été réalisé. Ce film, riche en témoignages et en archives, nous plonge dans le parcours exceptionnel de celui qui fut Directeur général de l'UNESCO pendant 13 ans.
Né en 1921 à Dakar, M'Bow a traversé le siècle en témoin et acteur des grands bouleversements de son époque. De son enfance à Louga aux bancs de la Sorbonne, en passant par son engagement dans l'armée française pendant la Seconde Guerre mondiale, le documentaire retrace les premières années formatrices de cet homme d'exception.
Le film met en lumière le rôle crucial de M'Bow dans la lutte pour l'indépendance africaine. Son implication politique au Sénégal et son combat pour l'unité africaine sont autant de jalons qui ont marqué sa carrière. Le documentaire nous fait revivre les moments clés de cette période tumultueuse, où M'Bow a côtoyé les grandes figures de la décolonisation.
L'apogée de sa carrière internationale est sans conteste son mandat à la tête de l'UNESCO. Le film nous plonge dans les coulisses de cette organisation, révélant les défis auxquels M'Bow a dû faire face et les initiatives qu'il a lancées pour promouvoir l'éducation, la science et la culture à l'échelle mondiale.
Au-delà du récit biographique, ce documentaire est un plaidoyer pour l'unité africaine véritable et le développement du continent. À travers les mots de M'Bow, c'est toute une vision de l'Afrique et de sa place dans le monde qui se dessine.
Le film se clôt sur un message poignant formulé à la jeunesse africaine, l'exhortant à ne pas désespérer et à œuvrer pour le progrès de l'Afrique et du monde.
Amadou Makhtar M'Bow s'est éteint le 24 septembre 2024, à l'âge de 103 ans, laissant derrière lui un héritage inestimable pour les générations futures. Ce documentaire reste un témoignage précieux de sa vie et de ses combats.
AMADOU BA MOBILISE SES ÉLUS POUR UNE STRATÉGIE VICTORIEUSE AUX LÉGISLATIVES
Le leader de « Nouvelle responsabilité » a mis l’accent sur la nécessité de bâtir une coalition solide et durable pour garantir la victoire et consolider la démocratie sénégalaise.
Amadou Ba de « Nouvelle responsabilité » a rencontré les élus de sa mouvance. À cette occasion, il a discuté sur les modalités concrètes de leur participation à ces élections législatives anticipées.
« Ensemble, nous devons élaborer une stratégie claire et solide qui nous permettra de garantir une victoire éclatante, dans la transparence et la dignité. Je compte sur votre engagement total, sur votre expertise et sur votre connaissance du terrain pour faire en sorte que cette campagne soit à la hauteur des attentes du peuple sénégalais. Notre mission est grande, mes chers amis. Elle dépasse les simples intérêts partisans. Nous avons l’obligation de préparer ces élections avec responsabilité, dans un esprit de paix et d’unité », a expliqué Amadou Ba.
Poursuivant, il a abordé le phénomène de la migration irrégulière avant de dire que ces élections sont l’occasion de changer le cours des choses, de proposer aux jeunes et aux femmes un avenir ici, au Sénégal, dans la paix, la sécurité et la prospérité.
« C’est pour cela que je vous exhorte à porter, dans vos discours et vos actions, ce message d’espoir, de confiance, de réformes et de ruptures souhaitées par nos populations. Je veux également partager avec vous ma vision pour l’avenir. Nous avançons dans la constitution d’un parti politique moderne, un parti qui reflétera nos valeurs, notre ambition, et la volonté de répondre aux aspirations légitimes de notre peuple. Ce parti sera un outil de transformation et d’innovation, un espace de dialogue où chacun pourra contribuer à bâtir le Sénégal de demain », affirme-t-il.
Face aux élus de sa mouvance, il a soutenu : « nous travaillons d’arrache-pied à la construction d’une coalition forte, voire d’une grande inter-coalition, capable de porter une victoire éclatante et de consolider la stabilité de nos institutions. Une alliance solide et cohérente sera notre meilleure arme pour garantir la victoire. Nous avons besoin, d’unité ; la plus large possible. Nous avons besoin de pardonner et voire d’oublier pour l’intérêt supérieur du Sénégal. Mais cette victoire, je tiens à le répéter, ne sera pas seulement politique. Elle sera avant tout une victoire pour le peuple sénégalais, une victoire pour nos institutions, pour notre démocratie, pour notre avenir commun, en un mot pour le Sénégal qui nous a tout donné ».
Amadou Ba conclut en disant que cette coalition leur compagnonnage ne se limite pas à ces élections législatives. « L’alliance que nous construisons doit non seulement nous permettre de remporter cette bataille, mais de perdurer et de se renforcer lors des autres échéances à venir. Ce partenariat stratégique, fondé sur des valeurs partagées et une ambition commune, devra être un moteur de changement durable pour notre pays », déclare-t-il.
DIAGNOSTIC POUR UN NOUVEAU DÉPART
Le gouvernement annonce la présentation de son état des lieux de la situation du pays. L'événement, prévu pour le 26 septembre, promet de dévoiler les défis et les solutions envisagées. Il sera suivi le 7 octobre, du référentiel Sénégal 2050
(SenePlus) - Le président Bassirou Diomaye Faye tient sa promesse de transparence envers le peuple sénégalais. Dans un communiqué de presse publié par la Primature ce mardi 24 septembre, le gouvernement annonce une conférence de presse cruciale le jeudi 26 septembre à 10h00, au 10e étage du building administratif Mamadou Dia à Dakar.
Cette rencontre avec les médias sera l'occasion de présenter les conclusions d'un "diagnostic approfondi" de la situation du pays, mené à la demande du président par le Premier ministre et son équipe. L'étude, décrite comme "exhaustive et minutieuse", a été réalisée en parallèle de l'élaboration du nouveau cadre de référence économique baptisé "Sénégal 2050 - Agenda National de Transformation".
Le gouvernement promet de partager avec la nation les résultats de ce travail, incluant une analyse des conséquences de la situation actuelle et les mesures correctives envisagées pour "redresser et stabiliser" le pays.
Cette conférence de presse servira de prélude au lancement officiel, le lundi 7 octobre 2024, du référentiel Sénégal 2050. Ce plan stratégique vise à "opérationnaliser" le programme présidentiel, avec l'ambition affichée de "transformer durablement l'économie sénégalaise et bâtir un Sénégal souverain, juste et prospère".
ROSE WARDINI ANNONCE SON SOUTIEN AUX LISTES CHOISIES PAR PASTEF
À moins de deux mois des législatives, le Mouvement Citoyen Sénégal Nouveau, a annoncé son soutien au parti au pouvoir. Ce choix est "justifié par la volonté de consolider les politiques publiques et d’améliorer le bien-être des populations".
À l’approche des élections législatives anticipées, prévues dans moins de deux mois, Dr Rose Wardini, présidente du Mouvement Citoyen Sénégal Nouveau, a clarifié la position de son mouvement dans un communiqué adressé à ses militants. Elle a tenu à remercier ces derniers pour leur engagement constant et leur adhésion aux principes d’un "Sénégal nouveau" qui guide leur action politique.
Face à l’avenir politique du pays, Dr Wardini a annoncé que son mouvement apportera son soutien aux listes sélectionnées par le président Bassirou Diomaye Faye et son Premier ministre Ousmane Sonko. Ce choix, justifié par la volonté de consolider les politiques publiques et d’améliorer le bien-être des populations, est, selon elle, la meilleure option pour accompagner les gouvernants dans la mise en œuvre de réformes vitales pour le Sénégal.
Consciente des défis auxquels fait face la nation, elle a insisté sur l’importance de garantir une majorité parlementaire au Chef de l’État afin de faciliter la conduite des politiques publiques. Dr Wardini a enfin appelé ses militants à rester mobilisés et engagés pour soutenir cette démarche jusqu’au jour des élections.
LÉGISLATIVES, TEKKI DE MAMADOU LAMINE DIALLO SOUTIENT PASTEF
Prenant acte de l'alliance entre Wallu et l'APR, le mouvement Tekki a choisi de ne pas rejoindre la coalition formée par le PDS pour les prochaines élections législatives.
Le mouvement Tekki n’ira pas aux prochaines élections législatives sous la bannière d’une coalition dirigée par le Parti démocratique sénégalais (PDS).
Le député Mamadou Lamine Diallo et ses camarades ont pris acte de la décision de leurs alliés de Wallu d’aller en coalition avec l’APR.
En conséquence, le Tekki a décidé de se ranger derrière le PASTEF d’Ousmane Sonko à qui il témoigne leur soutien « sans réserve et sans condition ».
Le mouvement Tekki appelle ses responsables, militants et sympathisants à « se mobiliser pour la victoire éclatante de la liste du Pastef le 17 novembre 2024 dans la paix et la sérénité, et défaire ainsi l’opposition adepte du présidentialisme absolu et de la prédation des ressources du peuple et ses coalitions, intercoalitions, listes parrainées ».