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24 novembre 2024
Politique
QUAND ALPHA OUMAR KONARÉ RETRAÇAIT L'ODYSSÉE CENTENAIRE DE MAKHTAR MBOW
Dans un discours empreint d'émotion et de respect, l'ancien président du Mali a retracé le parcours exceptionnel de l'ex-patron de l'Unesco, évoquant ses racines familiales, ses amitiés, et son impact sur la scène internationale
L'ancien président malien Alpha Oumar Konaré a rendu un hommage poignant et personnel à Amadou Makhtar Mbow, figure emblématique de l'UNESCO, intellectuel et Sénégalais de renom, à l'occasion de son 100e anniversaire en mars 2021.
Dans un discours empreint d'émotion et de respect, Konaré a retracé le parcours exceptionnel de Mbow, évoquant ses racines familiales, ses amitiés, et son impact sur la scène internationale. Cet hommage, prononcé quelques années avant le décès de Mbow ce mardi 24 septembre 2024, offre un aperçu touchant de la vie d'un homme qui a marqué l'histoire de l'Afrique et du monde.
L’ATEL ATTAQUE LE DÉCRET PORTANT CONVOCATION DU CORPS ÉLECTORAL DEVANT LE CONSEIL CONSTITUTIONNEL
Ce recours vise à dénoncer l’incompétence du chef de l'État à déroger au Code électoral sans habilitation préalable de l'Assemblée nationale.
Les avocats de Alliance pour la transparence des élections (ATEL) ont déposé au Conseil Constitutionnel deux recours et un autre à la Cour suprême pour annuler le décret de Président Bassirou Diomaye Faye portant convocation du corps électoral, rapporte Emedia. Un des moyens est l’incompétence du chef de l’Etat à déroger au Code électoral alors qu’il n’en a pas été habilité par l’Assemblée nationale.
Aussi, quatre requêtes ont été déposées à la cour de justice de la CEDEAO. Une requête par Khalifa Sall et huit autres responsables de ATEL pour violation de leurs droits civils et politiques et leurs droits de l’Homme, notamment le protocole additionnel de la CEDEAO sur la bonne gouvernance, la charte africaine des droits de l’homme et d’autres instruments juridiques internationaux et nationaux de protection des droits.
Une deuxième requête en procédure accélérée a été déposée par les mêmes personnes. Une troisième requête a été déposée par Lat Diop et autres pour violation des droits de l’Homme par une interdiction illégale de sortie du territoire.
Une quatrième requête a été déposée à la CEDEAO en procédure accélérée, selon nos confrères de Emedia.
par Sidy Moctar Cissé
AMADOU MAKHTAR MBOW, UN HOMME DE TOUS LES COMBATS JUSTES
Sous son leadership, j’ai beaucoup appris, j’ai beaucoup compris sur ce qu’est un État, sur l’histoire récente du Sénégal. Il était une bibliothèque et une école, une université en même temps
« Nous tenons en même temps à affirmer notre volonté d’exercer les droits que nous confèrent nos qualités de citoyens libres dans un pays libre et démocratique, y compris celui de réfléchir sur les destinées de notre peuple et sur le présent et l’avenir de notre pays », tels furent les mots d’Amadou Makhtar dans son discours d’ouverture des Assises nationales du Sénégal en juin 2008.
La vie sur terre d'Amadou Makhtar Mbow vient de s’achever. En retraçant cette vie, nous pouvons arriver à la conclusion qu’elle fut une vie de combats pour la cause de l’homme noir et, pour nous Sénégalais, une vie pour dédiée à la construction sans relâche, tel un Sisyphe de notre cher pays.
J’ai eu le privilège de travailler avec lui, avec les Assises nationales du Sénégal d’abord, ensuite avec la Commission Nationale de Réforme des Institutions (CNRI). Sous son leadership, j’ai beaucoup appris, j’ai beaucoup compris sur ce qu’est un État, sur l’histoire récente du Sénégal. Quand on dit « en Afrique quand un vieux meurt c’est une bibliothèque qui brûle », c’est vraiment le cas avec le décès d'Amadou Makhtar Mbow. Il était une bibliothèque et une école, une université en même temps. Pa Mbow, comme nous aimions l’appeler, ne vous laisse aucune possibilité de ne pas apprendre avec lui. C’était son sacerdoce. Vous travaillez avec lui, il créera toujours l’occasion de vous retenir pour un cours sur son parcours et sur l’histoire du Sénégal. Professeur dans l’âme, il l’était. Cette générosité intellectuelle transparaissait dans tout échange avec lui.
En retraçant sa vie, nous pouvons retenir les combats qu’il a menés. Déjà, très jeune, il fut enrôlé dans l’armée française et fut prisonnier de guerre. Après la guerre, il mena le combat pour l’indépendance de nos pays. Avec la Loi Cadre, il intégra le premier gouvernement sénégalais et fut nommé ministre de l’Éducation, de la Jeunesse et de la Culture. En tant que ministre, entre 1957 et 1958, il entreprit d’échanger avec les populations rurales et parcourut le Sénégal profond dans le but de construire le système éducatif sénégalais que nous avons aujourd’hui. Il est à noter que Pa Mbow ne manquait jamais, dans nos conversations, de rappeler ses origines paysannes. Pa Mbow était donc un homme de terrain et un visionnaire. Ce sont ces deux traits de caractères qu’il a sus nous insuffler au sein des Assises Nationales du Sénégal et de la CNRI. Dans le cadre de ces deux expériences, il n’était pas question de rester cloitrer entre quatre murs, dans des salles climatisées des hôtels pour réfléchir sur des propositions pour le Sénégal. Toute réflexion devait être nourrie par les points de vue des populations. De ce fait, sous son leadership, nous avons pu mettre en place des mécanismes pour donner la parole aux sénégalais de tout bord.
Pa Mbow était un infatigable combattant pour l’éducation et la paix. Lui-même le soulignait dans son discours d’ouverture des Assisses Nationales où il justifiait l’acceptation de présider ces assises. « Au soir d’une vie aussi longue que la mienne au cours de laquelle j’ai participé à tant de combats pour la liberté, la dignité et le progrès des peuples, les miens comme les autres, sans en attendre que la satisfaction d’un devoir accompli, d’une responsabilité assumée, on ne peut se dérober. » Tel était Pa Mbow, un homme qui ne fuit pas les combats justes. Ce fut le cas lors son magistère au sein de l’UNESCO de 1974 à 1987. Il a su faire face au grand Goliath, Ronald Reagan pour un nouvel ordre mondial « en défendant avec force l’exigence de solidarité et d’égale dignité entre les peuples et entre les cultures » (Audrey Azoulay Directrice générale de l'UNESCO).
En Pa Mbow, j’ai pu découvrir et admirer un homme qui dédia sa vie à l’humanité et à son pays. J’ai vu un homme qui, au lieu de jouir pleinement de sa retraite, s’est mis à travailler bénévolement, de 8h à minuit avec tout juste des pauses déjeuner et prières. J’ai vu un homme qui parvenait à surmonter ses problèmes de santé dûs par l’âge pour tenir ses engagements. La vie de Amadou Makhtar Mbow est un modèle pour la jeune génération.
Repose en paix mon idole, mon père, mon maître, Amadou Makhtar Mbow. Ta vie a été un don pour le Sénégal.
Sidy Moctar Cissé est un ancien Assisard, ancien membre du Plateau Technique de la CNRI.
AMADOU TIDIANE WONE NOMMÉ MINISTRE-CONSEILLER À LA PRÉSIDENCE
L'écrivain, essayiste et ancien ministre de la Culture est connu pour son engagement culturel et sa réflexion sur l'identité sénégalaise. Cette nomination s'inscrit dans une restructuration plus large de l'équipe présidentielle,
(SenePlus) - Le président Bassirou Diomaye Diakhar Faye continue le renforcement de son équipe. Il a ainsi nommé, par décret n°2024-2083 signé le 20 septembre 2024, Amadou Tidiane Wone, Ministre-Conseiller à la présidence de la République.
Amadou Tidiane Wone, figure intellectuelle respectée au Sénégal, apporte une expérience riche et variée à ce poste. Écrivain, essayiste et ancien ministre de la Culture, il est connu pour son engagement dans le domaine culturel et sa réflexion sur l'identité sénégalaise. Son parcours inclut également des responsabilités au sein de l'UNESCO, où il a œuvré pour la promotion du patrimoine culturel africain.
Cette nomination pourrait signaler une volonté du président Faye de placer la culture et l'identité nationale au cœur de sa politique. L'arrivée de Wone à la Présidence apporte une dimension intellectuelle et culturelle à l'équipe présidentielle, probablement en vue d'influencer la vision et la stratégie du gouvernement dans ces domaines.
DES ZONES D'OMBRE DANS LES NOMINATIONS AU POOL JUDICIAIRE FINANCIER
Des experts dénoncent des "incongruités" et une organisation qui ferait fi des procédures légales établies. Ils alertent sur le risque de voir se reproduire les écueils de la CREI en termes d'iniquités territoriales et de gestion du personnel judiciaire
Des incongruités dans la mise en place du Pool financier judicaire (PFJ). Beaucoup de spécialistes du droit pensent qu’elle impacte la gestion et le déploiement des personnels judiciaires et crée des iniquités territoriales. Autre aberration, les décrets qui nomment les membres du pool d’instruction et jugement antiterroriste n’ont jamais été pris malgré leur création par la loi 2016.
Le Pool judiciaire financier (PJF) mis en place pour la reddition des comptes soulève des interrogations chez certains juristes. Beaucoup estiment que des nominations n'ont pas été faites dans les règles de l'art et font peu cas de la loi portant la création de cette institution. Et que ces nominations sont faites sur une base tendant à reproduire le modèle de la CREI, alors que la loi sur la CREI se souciait un peu du déficit de personnels si bien que les magistrats de la chambre n'étaient pas mis entièrement à la disposition de cette entité et continuaient leur travail dans leurs emplois avant leur cooptation à la CREI. Nos sources renseignent que la mise en place de cette juridiction née des cendres de la CREI a été faite au mépris de la loi et du statut des magistrats. Des sources renseignent que c'est dans la perspective d'une modification de cette loi ou par anticipation que les nominations ont été ainsi effectuées et c'est face à la crainte que la majorité au parlement rejette les dites modifications de la loi que le garde des sceaux a décidé de passer outre la loi et procéder comme ils le souhaitent.
Notre source de nous balancer qu'ils ont de sérieuses raisons de nommer les membres de la Chambre d'appel et d'accusation ainsi que le président de la Chambre d'Appel contrairement à la loi qui dit que c'est le premier président qui nomme le président et les membres comme d'ailleurs il fait la répartition de tous magistrats de la Cour D'Appel. Car il n'y aurait pas de sens qu'en première instance, ce sont des juges spécialisés qui rendent les décisions et les raisons qu'ils ont poussé les autorités à confier à une juridiction spécialisée doivent présider durant toute la procédure tant en première instance qu'en second degré. Mais le problème du déploiement du personnel demeurent et risquent de s'aggraver. Des indemnités supplémentaires sont prévues. Ce qui fait de ces juridiction des points de convoitise. Au moment où beaucoup de juridictions peinent à compléter leurs compositions, des magistrats se tournent les pouces à ne rien faire.
En cas de modification de cette loi, il doit demeurer à l'esprit que certes des juridictions spécialisées sont nécessaires pour certaines affaires autant ces personnels - hormis le Parquet financier qui est autonome par rapport à celui de Dakar - les magistrats du Pool Financier Judiciaire doivent être à la disposition de leurs juridictions d'affectation. C'est en ce moment seulement qu'ils pourraient mériter leurs indemnités de charges supplémentaires.
Par rapport au Parquet financier à compétence nationale, tout comme la chambre de jugement financière de Dakar ainsi que tous les autres pool financiers, ne doit pas ronger les affaires de la compétence des autres parquets. Les autres formes d'escroquerie ou abus de confiance quel que soit le taux doivent rester de la compétence des autres tribunaux. Le taux de ressort et le nombre de victimes devaient être un critère pour arbitrer entre les TGI et les TI. Tel faisait partie des recommandations ressorties lors des consultations de 2006 initiées par le ministre Cheikh Tidiane Sy. Une idée qui avait pour but de favoriser la proximité géographique des justiciables avec les juridictions et par-delà une fluidité de la carte judiciaire à l'image de certains pays qui ont au niveau des Départements un peu éloignés des Juridictions à compétence étendue aussi bien en matière civile, commerciale et correctionnelle. Et notre interlocuteur de conclure que créer un mini-TGI à Bakel distant de 250km de Tambacounda est plus une priorité que placer plus de 20 magistrats à la disposition exclusive des pools qui attendent des dossiers.
Les Pools Financiers Judiciaires et des formations spécialisées au sein des juridictions de droit commun sont sur plusieurs angles de vue meilleurs que la CREI, surtout du point de vue de la reconnaissance, de la légitimation et de l'exécution des décisions à l'extérieur. C'était aussi un luxe de créer spécialement une juridiction pour un seul délit ,avec un budget de fonctionnement énorme et des indemnités au point de laisser soutenir que c'était une juridiction politique avec des cibles.
Il faut souligner que les décrets qui nomment les membres du pool d’instruction et jugement antiterroriste n’ont jamais été pris malgré leur création par la loi 2016.
AMADOU BA PÊCHE DANS LES EAUX DE L’APR
L'ancien Premier ministre ne cache pas son ambition : construire une inter-coalition capable non seulement de gagner, mais aussi de "consolider la stabilité des institutions"
Amadou Ba, président du parti «Nouvelle Responsabilité», a rencontré les élus de sa mouvance. Recrutant dans les rangs de l’Apr, il appelle ses partisans à l’unité et à la responsabilité en vue des élections législatives de novembre. L’objectif pour l’ancien Premier ministre : préparer une campagne à la hauteur des enjeux afin de remporter le scrutin.
Amadou Ba, leader de «Nouvelle Responsabilité», veut peser lourd lors des élections législatives anticipées du 17 novembre prochain. C’est dans cette optique qu’il travaille à élargir les bases de sa future coalition ou liste. Aussi procède-t-il à des recrutements qui l’amènent à démarcher des responsables de l’Alliance pour la République (Apr) et assimilés. Ainsi, il a été noté hier le ralliement à son camp de Mme Socé Diop Dione, présidente Apr du Conseil départemental de Koungheul, région de Kaffrine, et de Mme Yaye Fatou Diagne, maire de la commune de Ngathie Nawbé, dans le département de Guinguinéo, région de Kaolack.
Amadou Ba a aussi sa petite idée pour la stratégie devant mener à la victoire de son camp. «Ensemble, nous devons élaborer une stratégie claire et solide qui nous permettra de garantir une victoire éclatante, dans la transparence et la dignité. Je compte sur votre engagement total, sur votre expertise et sur votre connaissance du terrain pour faire en sorte que cette campagne soit à la hauteur des attentes du Peuple sénégalais. Notre mission est grande, mes chers amis. Elle dépasse les simples intérêts partisans. Nous avons l’obligation de préparer ces élections avec responsabilité, dans un esprit de paix et d’unité», a lancé Amadou Ba aux élus de sa mouvance.
Dans son discours, le leader de la «Nouvelle Responsabilité» a esquissé sa vision d’un parti moderne, répondant aux aspirations des Sénégalais, hier au King Fahd Palace devant de nouveaux responsables de son mouvement. «Nous avançons dans la constitution d’un parti politique moderne, un parti qui reflétera nos valeurs, notre ambition et la volonté de répondre aux aspirations légitimes de notre Peuple. Ce parti sera un outil de transformation et d’innovation, un espace de dialogue où chacun pourra contribuer à bâtir le Sénégal de demain», a-t-il affirmé. Maintenant, pour assurer la victoire, mais surtout pour assurer la stabilité des institutions, Amadou Ba a aussi insisté sur la nécessité de construire une coalition large et forte. «Nous travaillons d’arrache-pied à la construction d’une coalition forte, voire d’une grande inter-coalition, capable de porter une victoire éclatante et de consolider la stabilité de nos institutions. Une alliance solide et cohérente sera notre meilleure arme pour garantir la victoire. Nous avons besoin d’unité, la plus large possible. Nous avons besoin de pardonner et d’oublier pour l’intérêt supérieur du Sénégal. Mais cette victoire, je tiens à le répéter, ne sera pas seulement politique. Elle sera avant tout une victoire pour le Peuple sénégalais, une victoire pour nos institutions, pour notre démocratie, pour notre avenir commun, en un mot pour le Sénégal qui nous a tout donné.» Mais ce n’est pas tout. Amadou Ba aspire également à une alliance stratégique durable, capable de porter le changement au-delà de ce scrutin. «L’alliance que nous construisons doit non seulement nous permettre de remporter cette bataille, mais de perdurer et de se renforcer lors des autres échéances à venir.
Ce partenariat stratégique, fondé sur des valeurs partagées et une ambition commune, devra être un moteur de changement durable pour notre pays», déclare-t-il. Candidat malheureux à l’élection présidentielle du 24 mars dernier, Amadou Ba n’a pas seulement évoqué les élections législatives. Il a aussi abordé le phénomène de la migration irrégulière, y voyant un symptôme des désillusions de la jeunesse. Sur ce, il a exhorté ses élus à proposer une alternative crédible aux jeunes et aux femmes. «Je vous exhorte à porter, dans vos discours et vos actions, ce message d’espoir, de confiance, de réformes et de ruptures souhaitées par nos populations. Je veux également partager avec vous ma vision pour l’avenir», a-t-il souligné.
LE CUDIS SALUE LA CRÉATION D'UNE DIRECTION DES AFFAIRES RELIGIEUSES
L'organisation s'est engagée à accompagner pleinement le Dr Dramé dans ses missions, qui incluent l'écoute des autorités religieuses et l'amélioration des relations entre l'État et les différentes communautés religieuses
(SenePlus) - Le Cadre Unitaire de l'Islam au Sénégal (CUDIS) vient d'exprimer son enthousiasme face à une décision majeure du président Bassirou Diomaye Faye. Dans un communiqué rendu public, l'organisation félicite chaleureusement le chef de l'État pour la création d'une "Direction des affaires religieuses et de l'insertion des diplômés en langue arabe".
Cette nouvelle instance sera dirigée par le Dr Djim Ousmane Dramé, un membre éminent du CUDIS. L'organisation s'est engagée à accompagner pleinement le Dr Dramé dans ses missions, qui incluent l'écoute des autorités religieuses et l'amélioration des relations entre l'État et les différentes communautés religieuses du Sénégal.
Le CUDIS, qui regroupe une diversité impressionnante d'acteurs religieux allant des confréries soufies aux associations islamiques, en passant par la communauté chiite, voit dans cette nomination une opportunité de renforcer le modèle sénégalais de tolérance et de vivre-ensemble.
"Le modèle de tolérance et de vivre ensemble sénégalais, magnifié à travers le monde, a plus que jamais besoin d'être perpétué mais surtout préservé et consolidé face aux différentes menaces, internes et externes", souligne le communiqué. L'organisation rappelle le rôle historique des acteurs religieux comme "piliers et ciment" de la stabilité et de l'harmonie nationale.
Cette initiative s'inscrit dans la lignée des orientations exprimées par le président Faye lors du récent Gamou de Ndiassane, où il a réaffirmé son ambition de faire du religieux un levier d'épanouissement pour la nation sénégalaise.
Le CUDIS, présidé par Abdoul Aziz Mbacké Majalis, se positionne comme un acteur clé dans la promotion de la paix et la lutte contre l'extrémisme religieux au Sénégal.
BARTH AU TESTEUR DE SONKO
En dirigeant la Coalition Samm sa kaddu pour les législatives, le maire de Dakar va se tailler un costume national et mener un duel à distance qui promet de redéfinir les alliances politiques, avec le Premier ministre
En dirigeant la Coalition Samm sa kaddu pour les législatives, Barthélemy Dias va se tailler un costume national et mener un duel à distance avec Ousmane Sonko pour le scrutin du 17 novembre.
Barthélemy Toye Dias sera la tête de liste de la Coalition Samm sa kaddu, constituée de Tawawu, du Prp, des Serviteurs, de l’Arc, de Gueum sa bopp, du Pur et d’Agir. Le maire de Dakar va incarner ce rôle que l’on croyait dévolu à Khalifa Sall ou un autre poids lourd de la structure comme Déthié Fall, Bougane, Anta Babacar. Il s’agit d’une sorte de renouvellement du leadership en pariant sur la jeunesse de l’ancien maire de Mermoz. Il s’agit aussi d’une stratégie politique échafaudée bien sûr pour constituer une sorte de duel avec Ousmane Sonko, qui sera probablement la tête de liste de Pastef et ses partis satellites issus de la Coalition «Diomaye Président». Le tandem de la Coalition Yewwi askan wi lors des dernières législatives et locales, qui a failli imposer à Macky Sall une cohabitation au Parlement, après avoir raflé de nombreuses grandes mairies, s’est éloigné après l’organisation d’un dialogue national sur initiative de Barth’, qui a permis à Khalifa et d’autres de participer à la Présidentielle du 24 mars 2024.
Pour le maire de Dakar, qui s’est emmuré dans le silence depuis la victoire de Diomaye tout en continuant à poser des actes d’évaluation publique de sa gouvernance de la capitale, c’est le moment de montrer qu’il a l’étoffe de leader en mettant un costume avec des dimensions nationales. En tout cas, les deux ex-amis auront l’occasion de vider ce contentieux lors de cette confrontation électorale prévue le 17 novembre prochain.
En attendant, la Coalition Samm sa kaddu semble avoir pesé le risque de miser sur Barth’ pour mener sa liste à la victoire. Condamné dans le cadre de l’affaire Ndiaga Diouf, son éligibilité constitue une énorme incertitude. Mais, aucun acte n’a été jusqu’ici posé pour acter son inéligibilité. Après sa condamnation définitive, l’ancienne ministre de la Justice du régime Sall aurait dû saisir l’Assemblée pour qu’il soit déchu de son mandat de député. Mais, Me Aïssata Sall, qui fut son avocate dans ce dossier, a eu sans doute des scrupules pour le faire. Après l’avènement de Diomaye, le ministre de la Justice, Ousmane Diagne, qui était procureur au début de la procédure le concernant, n’a pas franchi le pas jusqu’à la dissolution de l’Assemblée nationale, il y a quelques jours.
Barth’ prend une envergure nationale
Aujourd’hui, les proches de Barth’ sont confiants sur la validité de sa candidature. Surtout qu’aucune radiation des listes électorales ne lui a été notifiée alors que le dépôt des listes électorales est prévu le dimanche au plus tard à 00h. «Et une radiation des listes est encadrée strictement par le Code électoral. Selon l’article 40, un électeur inscrit sur les listes électorales ne peut être radié sans une décision motivée et dûment notifiée. La Commission administrative peut procéder à des radiations dans les cas de décès de l’électeur, de l’incapacité juridique de l’électeur, sur demande exclusive de l’électeur concerné», expose le Code électoral.
Ce qui donne à l’intéressé des possibilités de saisine des juridictions, car il a la possibilité de saisir le président d’un Tribunal d’instance cinq jours qui suivent la notification écrite à l’intéressé. «Donc il y a une procédure à suivre avec possibilité de faire un recours. On n’est pas dans la situation d’une radiation d’office après consolidation du fichier à la suite d’une révision. Cela signifie en Droit que tant que cette radiation ne t’est pas notifiée, tu es sur la liste électorale», note un proche de Dias. Evidemment, on se souvient des soubresauts et des décisions judiciaires liés à la radiation de Sonko des listes électorales qui ont abouti à l’invalidation de sa candidature à la Présidentielle du 24 mars. Si le risque d’invalidation pourrait exister, la même épée de Damoclès est suspendue au-dessus de la tête du leader de Pastef condamné pour diffamation suite à une plainte de Mame Mbaye Niang dans le dossier Prodac. Car l’amnistie n’efface pas cette peine qui l’expose au même risque, d’après des proches de M. Dias. Et la conclusion est sans équivoque pour eux : «Si la candidature de Sonko est validée, la candidature de Barth’ est aussi validée. Et vice-versa !» Deux hommes, deux listes… les mêmes risques et les mêmes ambitions.
LA COALITION DIRIGEE PAR LE PASTEF AURA PLUS DE 110 DEPUTES
Secrétariat national chargé des stratégies et de la prospective du Pastef, Aldiouma Sow reste convaincu que «l’opposition réunie aura moins de 50 députés» pour ces législatives
Secrétariat national chargé des stratégies et de la prospective du Pastef, Aldiouma Sow reste convaincu que «l’opposition réunie aura moins de 50 députés» pour ces Législatives. Dans cet entretien avec Bés bi, l’un des hommes qui murmurent à l’oreille du Président Diomaye, en tant que ministre conseiller et patron du Pôle politique, société civile et syndicats, est revenu aussi sur ses défis à la Présidence.
Que répondez-vous à l’opposition qui trouve scandaleux le fait que, pour la première fois depuis 1993, des élections sont organisées au Sénégal en excluant les partis d’opposition de toute forme de participation à l’élaboration du processus ?
A ces derniers, nous leur répondons que c’est la première fois qu’on assiste à une élection législative anticipée. Cette dissolution crée une situation inédite et exige donc une démarche inédite et des décisions exceptionnelles. C’est ce que le Conseil constitutionnel a proposé de faire dans sa décision suite à une demande d’avis que lui a adressée le président de la République. Bien plus, c’est la première fois dans l’histoire de notre système électoral qu’il existe un vide juridique si grand entre la Constitution et le Code électoral par rapport à la fixation des délais nécessaires pour la réalisation de certaines opérations électorales jugées essentielles. Ces circonstances exceptionnelles ont poussé le juge constitutionnel à se substituer aux acteurs du processus électoral pour annuler certaines opérations électorales et actualiser des décisions prises dans le cadre de l’organisation de la dernière élection présidentielle. Ainsi, le chef de l’Etat a été obligé de fixer la date de l’élection sans passer par une concertation avec les acteurs précités pour ne pas, d’une part violer la Constitution qui fixe les délais dans lesquels doit être tenue une élection législative anticipée en cas de dissolution de l’Assemblée nationale, et d’autre part pour ne pas ramer à contre courant de l’avis du Conseil constitutionnel revêtu de l’autorité de la chose jugée.
Ces frictions autour du processus électoral ne représentent-elles pas une tache noire sur la promesse de rupture tant chantée par le Pastef en matière de démocratie ?
Je considère qu’on ne peut pas parler de tache noire au regard de l’objet de la polémique qui est ici le temps observé dans la publication de ladite décision du Conseil constitutionnel et la fixation de la date de l’élection. Il faut rappeler d’emblée que ces deux aspects du processus électoral n’ont jamais constitué de point de frictions et les réformes qu’entend mettre en œuvre le président de la République et son gouvernement ne concernent pas ces deux points. En effet, les points critiques de notre système électoral ont pour noms la gouvernance transparente du fichier électoral et de la carte électorale, la rationalisation et le financement des partis politiques ainsi que l’indépendance des organes de gestion des élections. Sur tous ces aspects, le chef de l’Etat a prévu d’appeler à de larges concertations pour construire des consensus forts, progressistes et rénovateurs.
En termes de stratégies et de prospective que vous avez en charge d’ailleurs au sein du Pastef, comment comprendre le fait que la coalition ayant porté Diomaye au pouvoir soit mise de côté au profit de la bannière Pastef ?
La coalition Diomaye Président n’est pas mise à l’écart. D’ailleurs, c’est sa présidente qui a signé un communiqué dans lequel elle informe que ladite coalition a décidé de rejoindre le nouveau cadre mis en place après échanges avec le leader de notre parti. Il ne s’agit pas d’une échappée solitaire de parti mais plutôt de trouver une bannière, un nom mobilisateur et une plateforme politique la plus représentative possible du besoin de changement en vogue dans le pays depuis 2019, confirmée par les Sénégalais dans les urnes le 24 mars dernier. Mais également compte tenu du lourd tribut qu’il a payé en termes d’emprisonnements et d’assassinats de ses membres. Le parti Pastef semble parmi tous les alliés, celui qui était capable de remplir cet idéal. Cela ne signifie nullement que nous irons seuls aux Législatives.
Avez-vous mesuré les risques d’une cohabitation à l’Assemblée avec les deux grandes coalitions électorales qui se forment à l’image de celle réunissant l’Apr, le Pds et le Rewmi sans compter celle autour de Amadou Bâ, arrivé 2e à la Présidentielle ?
Il ne peut pas y avoir de cohabitation car l’opposition, quels que soient les types d’alliances et les arrangements qu’elle va trouver, ne peut pas obtenir la majorité parlementaire au lendemain de cette élection. Je ne suis pas en train de faire de la météo politique, mais je me base sur deux évidences. La première c’est que l’électorat sénégalais est volatile mais pas à ce rythme, surtout qu’après six mois d’exercice du pouvoir exécutif, il n’y a aucun facteur qui ferait que les Sénégalais changent l’opinion qu’ils ont eue sur le gouvernement. Aujourd’hui, dans tous les secteurs, on assiste à un début d’exécution des promesses de changement systémique faites aux électeurs lors de la campagne électorale passée. Il n’y a rien qui présage aujourd’hui que les Sénégalais opteront pour l’instabilité institutionnelle et l’aventure en lieu et place de la stabilité et du développement harmonieux et intégré de notre pays qui promeut l’intérêt national et la justice sociale. Deuxièmement, l’analyse que nous avons faite des résultats de la dernière élection présidentielle nous dit que l’opposition réunie ne peut pas avoir plus de 50 députés alors que la coalition présidentielle dirigée par Pastef pourra obtenir plus de 110 députés. Et c’est ma conviction.
En tant que chargé des élections au Pastef à l’époque, vous aviez toujours estimé que «le fichier électoral, tel qu’il est constitué, ne garantit pas une élection transparente». C’est le même non ?
Permettez-moi de préciser que depuis 2022, je ne suis plus secrétaire national aux opérations électorales de Pastef. A présent, je dirige le secrétariat national en charge des stratégies et de la prospective de Pastef. En effet, nous n’avons pas formulé une critique sur l’actuel fichier électoral qui sert de base à l’organisation de la dernière élection présidentielle du 24 mars passé. Cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas de choses à améliorer sur l’actuel fichier. Evidemment, il traîne certaines tares de ses prédécesseurs et sa gouvernance mérite d’être reformée. Mais comme je l’ai précisé tantôt, c’est un sujet sur lequel nous pourrons revenir lorsque nous disposerons de plus temps après cette élection législative pour doter notre pays d’un fichier électoral conforme aux standards des pays démocratiques.
Quels sont les principaux défis qu’il urge de relever à travers le Pôle politique, société civile et syndicats que vous dirigez à la Présidence ?
Permettez-moi de remercier le chef de l’Etat pour la confiance qu’il a portée sur ma modeste personne pour coordonner ce pôle. Notre principal objectif, c’est d’œuvrer pour que les réformes promises par le président de la République sur le système partisan sénégalais soient une réalité dans les mois à venir. Il en est de même sur l’implication de la société civile dans l’élaboration, l’évaluation et le contrôle des politiques publiques mais surtout sur les réformes attendues du cadre réglementaire et institutionnel qui régit les interventions de celle-ci auprès des communautés de base et dans le débat public. Enfin, nous allons œuvrer pour que la disponibilité et l’écoute nécessaire qu’il faut avoir à l’endroit du mouvement syndical de notre pays soient renforcées et rénovées.
PARCOURS D’UN SIECLE D’UN ARCHITECTE DU SAVOIR
L’ancien Directeur général de l’UNESCO, de 1974 à 1987, est devenu au fil des années un sage incontournable dans la vie politique nationale.. Une vie marquée par un parcours riche
Amadou Makhtar Mbow est décédé hier, à l’âge de 103 ans. L’ancien Directeur général de l’UNESCO, de 1974 à 1987, est devenu au fil des années un sage incontournable dans la vie politique nationale. Son engagement pour la consolidation de la démocratie est sans commune mesure. Il a consacré une grande partie de sa vie à la défense des valeurs humanistes. Une vie marquée par un parcours riche et de nombreux accomplissements.
Amadou Makhtar Mbow était de ceux dont la pensée lumineuse éclairait les zones d’ombre de l’humanité. Cet homme possédait une dimension exceptionnelle. Durant des décennies, son esprit a été une source intarissable de savoir, de sagesse et de réflexion. Livres, colloques, interventions : tout ce qu’il touchait semblait imprégné d’une rare profondeur. Il n’était pas simplement un intellectuel, mais un phare qui brillait dans les nuits incertaines de notre époque troublée.
Né en mars 1921, Amadou Makhtar Mbow a grandi à Louga, dans le nord-ouest de notre pays. À la fin des années 1920, la région est frappée par la famine. Le jeune garçon voit des gens mourir, des images qui le marqueront à vie. « Il faut avoir vécu cela pour en comprendre l’angoisse », disait-il. La Seconde Guerre mondiale éclate alors qu’il a 18 ans. Choqué par l’idéologie nazie, il s’engage volontairement en février 1940 dans l’armée de l’air française — le Sénégal était alors une colonie —, où il rejoint l’École des radiotélégraphistes, nouvellement ouverte à la caserne Rocabey à Saint-Malo. Dans la ville encerclée, il parvient régulièrement à franchir la ligne de démarcation. Durant la même année, il est démobilisé et retourne au Sénégal où il travaille au service économique de la circonscription de Dakar et dépendances. Alors que la guerre prend une dimension mondiale, il est rappelé sous les drapeaux puis affecté à la base aérienne de Thiès. De là, il réussit le concours d’entrée à l’École supérieure de tir aérien d’Agadir, ce qui lui permet de servir jusqu’en octobre 1945 au Maroc puis en France. Après la guerre, il reste en métropole, obtient son baccalauréat en 1948 à Paris et s’inscrit en licence d’histoire à la Sorbonne avec l’ambition de se préparer à une carrière politique.
Un homme engagé
Amadou Makhtar Mbow est membre fondateur de la célèbre Fédération des étudiants d’Afrique noire en France (FEANF) et du Parti du regroupement africain (PRA-Sénégal). Il a côtoyé les plus grands cercles intellectuels et militants de la diaspora africaine à Paris, notamment ses contemporains comme Amady Ali Dieng, Abdoulaye Ly, Assane Seck, Cheikh Anta Diop, Alioune Diop et le célèbre historien burkinabé Joseph Ki-Zerbo. Face à la montée de l’idéologie raciste et suprémaciste, Makhtar Mbow et ses amis battent le pavé pour déconstruire cette idéologie fasciste. Pour l’écrivain et ancien ministre sénégalais Cheikh Hamidou Kâne, « ce qui fascine dans cette existence d’Amadou Makhtar, et celle de la génération des autres membres des “Aînés du XXe siècle africain”, qui ont pour noms, entre autres, Senghor, Cheikh Anta Diop, Ahmadou Hampaté Bâ, Alioune Diop et Joseph Ki-Zerbo, c’est à la fois leur indéfectible fidélité au génie de cette “Afrique-Mère” si universellement décriée, et leur combat victorieux pour sa renaissance et son nouvel avènement au monde. Pour ce qui les concerne, eux tous, il n’est que de citer les combats qui s’opposent au mépris comme un défi victorieux. ».
Un retour au bercail marqué par un engagement en faveur de l’éducation
Après son militantisme en outre-mer, Amadou Makhtar Mbow rentre au bercail dès l’été 1951. Il est nommé professeur à Rosso, en Mauritanie. En 1953, il est chargé de créer et de diriger les services d’éducation de base à l’échelle du Sénégal et de la Mauritanie. Son objectif : éduquer, transmettre bref, former les futurs cadres sénégalais et africains. Il fait alors de l’éducation des populations rurales son cheval de bataille. Pour lui, la démocratisation du savoir est un sacerdoce. De Badiana à Darou Moukhty en passant par Gaya, Amadou Makhtar Mbow sillonne les zones les plus reculées du Sénégal pour enseigner en tant que professeur d’histoire et de géographie.
Après les indépendances, il occupe le poste de ministre de l’Éducation nationale (1966-1968), puis de la Culture et de la Jeunesse (1968-1970). Il fut également député à l’Assemblée nationale, membre du Conseil exécutif en 1966 et du Conseil municipal de Saint-Louis. En 1970, il devient le représentant du groupe des États africains. Par conséquent, il contribue à établir des relations entre l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA) et l’UNESCO, ce qui conduit l’organisation internationale à adopter plusieurs résolutions affirmant son soutien aux différents mouvements de libération nationale agissant sur le continent africain.
En 1974, c’est le Graal : le triomphe d’un homme qui s’est engagé en faveur de l’éducation pour tous. Amadou Makhtar Mbow est porté à la tête de l’UNESCO. C’est la première fois qu’un Africain est nommé à la tête d’une organisation des Nations Unies. Il y passe treize ans (1974-1987), remplissant deux mandats salués pour les avancées notées par l’institution. Des succès qui lui ont valu des félicitations, comme celles du pape Jean-Paul II : « En faveur d’une alphabétisation qui, tout en répondant à des besoins économiques et pratiques, vise fondamentalement à la promotion et à l’épanouissement de l’homme au niveau de sa vocation spirituelle. J’invoque sur tous ceux qui se consacrent ou donnent le temps dont ils disposent à cette expansion de la culture humaine chez les peuples et les individus les plus déshérités la lumière et la force du Dieu tout-puissant. »
Il a glané de nombreuses distinctions à travers le monde, recevant pas moins de 42 titres de docteur honoris causa. Amadou Makhtar Mbow a été l’un des premiers intellectuels africains à demander la restitution des œuvres d’art pillées en Afrique lors de la colonisation, en 1978. Quarante ans après, le Président français Emmanuel Macron n’a fait qu’emprunter le sillon tracé par Mbow avec le rapatriement de plusieurs objets précieux. Ce n’est pas tout : le concept de Nouvel Ordre mondial de l’Information et de la Communication (NOMIC) porte également son empreinte.
De nos jours, les flux d’informations favorisés par la mondialisation sont devenus plus que jamais une préoccupation majeure. « On lui reprochera de vouloir sauver la conscience du monde, de donner trop de place à l’éthique et à l’humanisme, et son combat pour un nouvel ordre économique international et pour un nouvel ordre de l’information et de la communication lui vaudra l’inimitié des plus nantis et lui coûtera son poste », écrit à son propos l’écrivain Fadel Dia.
L’incarnation d’un leadership hors-pair
Humble et discret, l’homme qui vient de nous quitter avait accepté, à la demande générale, de présider les Assises nationales (du 1er juin 2008 au 24 mai 2009) tenues dans notre pays après quelques années sabbatiques passées au Maroc. « C’est donc après mûre réflexion que j’ai accepté de présider ces assises… C’est cet engagement de toute une vie qui, vous vous en doutez, ne fut pas un long fleuve tranquille qui me vaut encore d’être aujourd’hui parmi vous », avait-il déclaré. Pour lui, être sollicité pour diriger des «Assises nationales» présentées comme «une solution concertée de sortie de crise» pour le Sénégal, c’était un autre combat à mener.
Arrivé au pouvoir, le président Macky Sall avait confié à Amadou Makhtar Mbow la tâche de réfléchir à des institutions solides capables de prévenir les dérives de tout dirigeant au pouvoir. Hélas, les recommandations de la CNRI (Commission nationale de réforme des institutions) ont été snobés par le président Sall. L’écrivain Fadel Dia résume bien la situation : « La seule occasion qui lui fut offerte de donner une démonstration de sa lucidité fut la présidence des Assises nationales du Sénégal, rare moment de communion nationale qui fut malheureusement snobé par un président et rangé au placard par le suivant ! »
La disparition d’Amadou Makhtar Mbow est un choc pour toute la nation mais aussi pour tous ceux qui l’avaient suivi de loin à travers le monde. Le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, lui a ainsi rendu hommage, saluant la mémoire d’un patriarche de la nation au legs inestimable. “C’est avec une profonde émotion que j’apprends la disparition du Professeur Amadou Makhtar Mbow, ancien Directeur général de l’UNESCO et un grand défenseur du multilatéralisme”, a-t-il indiqué dans un message partagé sur un réseau social.
Le chef de l’État a tenu à saluer la mémoire d’un “des patriarches de la Nation sénégalaise qui s’est éteint, en laissant un héritage inestimable, marqué par son combat pour une justice éducative et culturelle mondiale”.
A New York dans le cadre de l’Assemblée générale des Nations unies, le Président Faye a prié pour que la sagesse et l’engagement d’Amadou Makhtar Mbow continuent d’inspirer l’Afrique et le monde.
Les ouvrages du défunt, ses articles de recherche et ses communications, remplis d’idées et de sa vision du monde, resteront intacts. L’ancien patron de l’Unesco n’était peut-être pas un homme de grandes foules, mais son influence s’étendait bien au-delà de ce que l’on pourrait imaginer. Depuis sa disparition, les hommages affluent des quatre coins du monde poursaluer la dimension de l’homme. Aujourd’hui, le Sénégal pleure un de ses plus éminents fils, un patriarche respecté et adulé tout en sachant que son héritage intellectuel continuera à vivre éternellement. Dors en paix, Mame Boye !