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24 novembre 2024
Politique
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LA GOUVERNANCE DIOMAYE FAYE POSE QUESTION
EXCLUSIF SENEPLUS - La légitimité électorale appartient certes au chef. Mais les corps intermédiaires ont une parcelle de légitimité à faire valoir dans une démocratie. Partant, Alioune Tine invite le président Faye à discuter avec tous les Sénégalais
Après le magnifique discours d’investiture, l’exercice du pouvoir laisse le peuple sceptique. La gouvernance du président Faye pose question et incite à la réflexion car il a vraisemblablement fait le choix de garder les forces sociales à distance, fermant de facto, les portes du dialogue, constate Alioune Tine, president fondateur d'AfricaJom Center. M. Tine demande formellement au président d'ouvrir les couloirs du dialogue, de mettre en place un cabinet politique et une cellule de communication pour faire le pont entre l'exécutif et la société.
Les Sénégalais ont élu le soir du 24 mars 2024 et dès le premier tour, dans la ferveur populaire, le président Faye avec 54 % des voix, comme pour asséner une claque cinglante au régime sortant de Macky Sall, dont le candidat Amadou Ba a été littéralement défait. Ce score à l’allure de référendum est, sans conteste, l’expression manifeste d’un désir d’alternative, voire de révolution. Une aspiration à un « changement radical » et surtout à une bonne gouvernance étant donné les scandales de gestion signalés par les corps de contrôle sous le magistère du défunt régime.
Ce désir de changement exprimé dans les urnes peut trouver son propulseur dans le Pacte national de bonne gouvernance. Seulement une fois installé dans ses fonctions, le président Diomaye Faye semble manifestement ériger une ligne de démarcation imaginaire entre lui et son peuple, et compte gérer le pays en solo avec son parti politique : le Pastef. Une situation qui inquiète certains acteurs aussi bien politiques que de la société civile.
En effet, après 6 mois d’exercice, retranché dans son palais, le président Diomaye Faye semble procéder à une « mise en place massive de l’État Pastef », comme le constate avec une pointe d’humour Alioune Tine. Le même qui quelque temps auparavant avait alerté sur la mise en place progressive de cet Etat-Pastef, fondateur du think thank AfricaJom Center. En effet, les différents corps intermédiaires sont mis de côté et tout dialogue semble impossible les différentes composantes de la société, regrette et s’inquiète Alioune Tine, grande figure de la société civile sénégalaise et africaine, président d’AfrikaJom Center.
Alioune Tine invite formellement le président Diomaye Faye à ouvrir les portes du dialogue et à accepter de parler avec toutes les organisations qui en expriment le besoin, en l’occurrence la société civile dont le rôle depuis des décennies est incontestable dans toutes les alternances survenues dans ce pays.
Le président, doit prendre conscience de ce qu’à côté de sa légitimité électorale, il y a d’autres légitimités qui sont conférées à d’autres légitimités et tous doivent travailler ensemble pour remettre le pays sur les rails après Macky Sall. À cette fin, Alioune Tine plaide la mise sur pied d’un cabinet politique non-partisan qui servira de tampon entre le pouvoir et les corps intermédiaires, mais aussi d’une cellule de communication qui garde le contact avec le peuple. Le contexte socio-politique est assez critique pour que les murs de seperation soient érigés entre le pouvoir et la société. Le president doit prendre conscience qu'une seule hirondelle ne fait pas le printemps.
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LE VISAGE SOMBRE DE LA POLITIQUE AFRICAINE DE LA FRANCE
Ils sont Français, mais leur passeport ne vaut rien. Emprisonnés, menacés, ou pire encore, assassinés sur le sol africain. Pendant ce temps, l'Élysée reste muet. C'est le prix à payer pour le maintien des réseaux françafricains
Dans les coulisses de la diplomatie française en Afrique se joue un drame silencieux. Des citoyens français, parfois binationaux, se retrouvent pris au piège de jeux politiques complexes, abandonnés par leur pays d'origine.
L'affaire de la famille Agba au Togo, la disparition d'Ismaël Gakutu au Tchad, ou encore la longue détention de Thierry Atangana au Cameroun, illustrent une réalité troublante : la France semble parfois prête à sacrifier ses propres ressortissants sur l'autel de ses intérêts géopolitiques.
Cependant, l'histoire de Loïk Le Floch-Prigent ou l'affaire de l'Arche de Zoé montrent que Paris peut agir rapidement quand elle le décide. Cette dualité soulève des questions sur les critères qui déterminent l'intervention ou non de l'État français.
Plus inquiétant encore, l'assassinat des journalistes Ghislaine Dupont et Claude Verlon au Mali en 2013 reste entouré de zones d'ombre, alimentant les spéculations sur une possible implication française.
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SIX MOIS DE POUVOIR ET TOUJOURS PAS DE CAP
Où est passée la promesse de « transformation systémique » ? Mamadou Ndoye critique vivement la méthode employée pour préparer les législatives, et déplore le manque de concertation avec les forces vives pour un véritable projet de société
Ce dimanche 22 septembre 2024, Mamadou Ndoye, ancien ministre et membre du mouvement « Sursaut Citoyen », a livré une analyse sans concession de la situation politique et sociale du Sénégal dans l'émission « Objection » sur Sud FM.
Selon M. Ndoye, six mois après l'arrivée au pouvoir des nouvelles autorités, le pays manque toujours d'une direction claire. "Le cap n'est pas encore dessiné pour le moment", a-t-il déclaré, pointant du doigt l'absence d'une véritable stratégie de transformation systémique, pourtant promise durant la campagne électorale.
L'ancien ministre a vivement évoqué les méthodes employées par le nouveau gouvernement, notamment dans la préparation des élections législatives du 17 novembre. Il a qualifié de "pièce de théâtre" et de "jeu de dupes" les manœuvres politiques ayant précédé la dissolution de l'Assemblée nationale, estimant que ce temps aurait pu être mieux utilisé pour élaborer un projet de transformation en concertation avec les partis impliqués.
L'invité de Baye Omar Gueye a également exprimé ses inquiétudes concernant la mise en place du pôle judiciaire financier, craignant une possible instrumentalisation politique de cette institution, à l'instar de précédents dans les expériences de l'histoire du pays.
Sur le plan social, l'ancien ministre souligne l'urgence de repenser l'approche face à l'émigration irrégulière, qu'il attribue à une « fascination historique » pour l'Occident, révélatrice de problèmes profonds dans le système éducatif et culturel du pays.
À l'approche des élections législatives, Mamadou Ndoye appelle à une clarification des enjeux et à une véritable implication des forces sociales dans l'élaboration d'un projet de société, seul moyen selon lui de saisir "l'opportunité historique" qui se présente au Sénégal.
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GENÈVE, LE PARADIS DISCRET DES AUTOCRATES
Paul Biya, président du Cameroun depuis 1982, a fait de Genève sa seconde résidence. Chaque année, il s'offre des séjours luxueux de plusieurs semaines, loin de son pays en crise. Le coût ? Plus de 100 millions de francs en 35 ans
Dans les rues étincelantes de Genève, entre les boutiques de luxe et les banques prestigieuses, se cache un secret bien gardé : la ville suisse est devenue le refuge préféré des dictateurs et autocrates du monde entier. Une enquête exclusive révèle l'ampleur de ce phénomène troublant, mêlant argent sale, impunité et complicité silencieuse.
Au cœur de cette révélation, des passionnés d'aviation aux allures de détectives amateurs. Armés de radars et d'antennes, ils traquent inlassablement les jets privés des potentats. Leurs découvertes sont stupéfiantes : certains dirigeants, comme Paul Biya du Cameroun, passent plus de temps à Genève que dans leur propre pays. Le coût astronomique de ces séjours ? Plus de 100 millions de francs en 35 ans, pendant que le Cameroun s'enfonce dans la pauvreté.
Mais l'histoire ne s'arrête pas là. La justice suisse, longtemps passive, commence à s'éveiller. Teodoro Obiang Nguema, fils du dictateur de Guinée équatoriale, en a fait les frais. Ses luxueux jouets - voitures de sport et yachts démesurés - ont été saisis, révélant l'ampleur obscène de sa fortune mal acquise.
Pendant ce temps, une nouvelle vague d'autocrates s'installe discrètement. Les proches du régime kazakh transforment les banlieues chics de Genève en un "Beverly Hills" version steppe, achetant des propriétés à prix d'or. Ces transactions soulèvent des questions gênantes sur le rôle des banques et des intermédiaires suisses.
LE LAÏCAT SÉNÉGALAIS GRONDE
"L'Église ne connaît pas la peur." Le Conseil national du Laïcat répond à la récente sortie de Sonko et dénonce un "acharnement à stigmatiser l'Enseignement privé catholique". L'organisation invite le Premier ministre à "faire montre de considération"
Le Conseil national du Laïcat du Sénégal (CNL) a publié, le 21 septembre, une note d'information réagissant aux récentes décisions gouvernementales en matière d'éducation. Tout en saluant certaines initiatives, le CNL dénonce fermement la qualification d'"écoles étrangères" attribuée aux établissements catholiques par le Premier ministre. Rappelant que "l'Église est républicaine", le CNL souligne que son action éducative est fondée sur la Constitution.
"NOTE D'INFORMATION
1- Le Conseil national du Laïcat du Sénégal (CNL) a suivi avec intérêt les conclusions de la réunion interministérielle sur la préparation de la rentrée scolaire 2024-2025 tenue à la Primature le jeudi 19 septembre 2024.
2- Le CNL se réjouit, à la lecture des directives finales issues de cette rencontre, du souci du gouvernement, notamment :
d'améliorer les conditions d'enseignement-apprentissage ainsi que les performances des élèves.
de prévenir et de gérer les violences en milieu scolaire.
de protéger les couches vulnérables,
de procéder aux réformes qui s'imposent dans le secteur de l'Éducation.
3- L'intérêt particulier porté par le gouvernement et le traitement médiatique subséquent fait sur la problématique du port obligatoire de l'uniforme scolaire confortent l'Enseignement privé catholique, précurseur en cette matière, dans sa persévérance à promouvoir l'égal accès de toutes les filles et de tous les fils du pays à l'Éducation, dans une égale dignité que ne sapent ni les différences de conditions socio-économiques, culturelles et religieuses, ni les disparités territoriales.
4- Ce faisant, l'Enseignement privé catholique, demeure ancré dans les principes fondamentaux édictés par la Constitution de l'Etat laïc du Sénégal qui, en son article 8, consacre respectivement le droit à l'éducation et le droit de savoir lire et écrire à chaque citoyen sénégalais.
5- Le CNL encourage, dès lors, tous les établissements privés catholiques du Sénégal, établissements au demeurant tous sénégalais et placés sous la responsabilité des autorités diocésaines que sont les Évêques du Sénégal, à demeurer fermes dans la promotion des valeurs chrétiennes qui fondent leur projet éducatif, dans le respect des principes constitutionnels d'égalité, de liberté, de respect mutuel, au total, du vivre ensemble.
6- Des Sénégalais de toutes conditions et de toutes obédiences font confiance en l'Enseignement privé catholique. Rien, ni personne ne doit le détourner de l'essentiel : la formation de l'homme et de tout l'homme dans l'amour et la charité, sans aucune discrimination.
7- Sous ce prisme, le CNL regrette la persistance dans l'erreur du chef du gouvernement à considérer les écoles privées catholiques comme des « écoles étrangères ». Cet acharnement à stigmatiser l'Enseignement privé catholique est à dénoncer, tant il est étranger aux valeurs culturelles qui cimentent et sédimentent l'exception sénégalaise faite de pluralités vivant en harmonie.
8- Le CNL invite, par conséquent, tous les fidèles chrétiens, tous les frères et sœurs de toutes confessions religieuses et tous les citoyens épris de justice et de paix, à demeurer vigilants face à ces signaux alarmants qui tendent, à s'y méprendre, à ostraciser la communauté catholique et, partant, à fragiliser la cohésion sociale. Les Chrétiens du Sénégal ne sauraient être considérés comme des citoyens de seconde zone.
9. Le CNL invite le chef du gouvernement à faire montre de plus de respect et de considération à l'endroit de l'Enseignement privé catholique basé sur les valeurs évangéliques. Les menaces sont inopérantes. L'Église ne connaît pas la peur. Elle marche dans la Vérité, la Justice et la Paix.
L'Église est républicaine et, en matière d'Éducation et de Formation, elle fonde son action sur la Constitution. Son engagement à cet égard ne saurait être flétri par un arrêté.
10- En définitive, face aux graves défis multiples et urgents de l'heure, le CNL engage le gouvernement à ne désormais conjuguer de verbe que celui de l'action pour le bien-être des populations sénégalaises dont il tient le mandat.
Vive l'école sénégalaise ! Vive le vivre Ensemble ! Vive le Sénégal !"
par Jean Pierre Corréa
ÉLOGE À GASTON MADEIRA, PARTI AVEC ÉLÉGANCE, SANS EMBÊTER PERSONNE
La vie à tes côtés, avait fini par avoir bon goût… Ton goût pour faire, ton goût pour aimer, ton goût pour l’autre… Qu’écrire d’autre sur ton tombeau comme épitaphe que : « C’était un mec sympa… Un bonheur de garçon »
Conversation avec mon frère qui m’appelait tendrement tonton, avec cette empathie qui lui servait d’ADN.
Qu’écrire d’autre sur ton tombeau comme épitaphe que : « C’était un mec sympa… Un bonheur de garçon ». Epitaphe…Epitaphe… C’est drôle, jamais la sonorité d’un mot n’avait aussi bien contenu son sens… Epitaphe…, Tu as beaucoup voyagé,
D’un coin à l’autre,
Tu allais où on t’envoyait. Ouvert à la vie, en appétit de joies.
Partout, tu t’es fait des amis,
Partout tu as laissé des souvenirs. Le souvenir d’une personne singulière… Absolument précieuse…
La vie à tes côtés, avait fini par avoir bon goût… Ton goût pour faire, ton goût pour aimer, ton goût pour l’autre…
Au moment où tu décides que seul le bonheur étonne… Et puis … Taff !!! Epitaphe !!! ».
Mais aujourd’hui, c’est un autre voyage,
Qui t’emmène loin de nous,
Dans un autre pays.
Ce pays d’où personne ne revient,
Parce que c’est l’aboutissement de tous nos voyages
De toutes nos courses et de nos recherches.
Tu es parti vers ce pays mystérieux.
Nous espérons t’y retrouver un jour,
Au terme de notre propre voyage.
Quand nous parviendrons
Nous aussi à cette maison où
Tu nous attends pour fêter
Ensemble le monde nouveau.
La mort n’est rien… Tu es seulement passé dans la pièce à côté.
Toi, tu auras des étoiles, comme personne n’en a, et quand, je regarderai le ciel, la nuit, puisque tu habiteras l’une d’elles, Alors ce sera toi, comme si riaient toutes les étoiles. Tu auras, toi, des étoiles qui savent rire. Comme tu aimais sourire.
A tout à l’heure Gass…
Tonton Jean Pierre.
LE GAMOUWAATE EMBRASE MÉDINA BAYE
Les rues se remplissent de pèlerins venus du monde entier, créant un patchwork vivant de cultures et de nationalités unies par la foi. L'effervescence gagne les lieux emblématiques de la cité, comme la grande mosquée et le mausolée de Baye Niass
L’affluence grandit et avec elle la ferveur religieuse à Médina Baye, qui s’apprête à célébrer ce dimanche le ‘’Gamouwaate’’, une manifestation religieuse organisée chaque année dans cette cité religieuse une semaine après la tenue Gamou, l’évènement religieux commémorant la naissance du prophète Mouhammad.
A l’occasion de cette manifestation religieuse, la ville de Kaolack voit affluer des milliers de pèlerins venant du Sénégal et de nombreux pays d’Afrique, d’Amérique, d’Asie. Dans ces trois continents vivent en effet de nombreux disciples du guide musulman Cheikh Al Islam El Hadji Ibrahima Niass dit Baye Niass (1900-1975).
Dans beaucoup de quartiers situés à proximité de Médina Baye, le nombre important de véhicules en stationnement renseigne sur l’afflux des pèlerins venus d’autres localités du Sénégal et d’ailleurs.
A Thioffack, par exemple, plusieurs espaces ont été transformés en gares routières de fortune. Des dizaines de bus de transport en commun de voyageurs y débarquent des pèlerins venus spécialement pour célébrer le huitième jour de la naissance du ‘’prophète de l’islam’’.
Comme ce fut le cas lors du Gamou, la nuit du ‘’Gamouwaate’’ sera rythmée par des zikr, de chants religieux et d’autres activités dédiées au prophète Mouhamed (PSL), notamment à sa vie et à son œuvre.
Si des pèlerins qui étaient venus pour le Mawlid sont restés à Médina Baye en attendant la célébration du ‘Gamouwaate’’, d’autres, par contre, avaient choisi de rentrer pour honorer leurs exigences professionnelles.
Ainsi de Coura Seck, sage-femme dans une structure sanitaire de la banlieue dakaroise. Coura explique qu’elle était de garde dimanche dernier, jour ayant coïncidé avec le Gamou.
‘’Je ne pouvais pas venir pour le Gamou, parce que c’était mon tour de garde et mes autres collègues devaient, elles aussi, célébrer cet évènement. C’est pourquoi j’ai décidé de venir pour le +Gamouwaate+ et en profiter également pour voir ma famille, puisque je suis de la ville de Kaolack’’, explique-t-elle.
Si certains pèlerins affirment que c’est pour profiter davantage de la bénédiction de cette cité religieuse qu’ils ont tenu à venir, d’autres soutiennent qu’ils viennent tout juste d’avoir la possibilité de fouler le sol de la capitale du Saloum.
‘’A quelques jours du Gamou, j’étais tombé malade et resté alité pendant cinq jours. Maintenant que je me sens bien, je ne voulais pas me faire raconter le +Gamouwaate+. D’autant plus que, chaque année, depuis mon plus jeune âge, je passe une dizaine de jours à Médina Baye pour participer à la célébration des deux évènements’’, explique Katim Thiam, la quarantaine.
L’effervescence est déjà à son paroxysme sur certains sites dits ‘’symboliques’’, comme la grande mosquée et son esplanade, ‘’Ténou Baye’’ (le puis de Baye Niass, en wolof), le centre commercial Mame Astou Diankha et ses environs, devenus tous des lieux privilégiés de commerce.
Une situation qui rend difficile la circulation dans cette partie de la ville de Kaolack. Celle-ci est davantage compliquée par la présence des flaques d’eau, qui se sont formées après les fortes pluies de ces derniers jours.
Ces flaques d’eau parsèment aussi les rues d’autres quartiers de la commune, obligeant les piétons à devoir user de toutes de subterfuges pour pouvoir se déplacer.
Le mausolée du fondateur de Médina Baye, ne désemplit pas depuis plusieurs jours maintenant.
Dans cette cité religieuse se côtoient des ressortissants de nombreux pays : Nigériens, Tchadiens, Camerounais, Ghanéens, Gambiens, Nigérians, etc.
Aussi les commerçants et autres vendeurs ambulants ne lésinent-ils sur aucun de moyen de communication pour accrocher de potentiels clients.
Certains pèlerins n’hésitant pas, à leurs heures perdues, d’aller faire leurs emplettes et sont prêts à délier leurs bourses pour acquérir les produits de leurs choix.
Aux klaxons des motos taxis ‘’Jakarta’’ et des véhicules se mêlent aux bruits des sonorisations des vendeurs et autres commerçants et aux chants religieux provenant de tous les coins de Médina Baye.
MBOUR MARCHE CONTRE LA MIGRATION IRRÉGULIÈRE
Initiée par le collectif ‘’Daffa Doy’’ (ça suffit en wolof), cette mobilisation citoyenne a démarré à la place Mamadou Diop, avant de se terminer à la préfecture avec la remise d’un mémorandum au préfet dudit département, Amadou Diop
Plusieurs acteurs politiques et de la migration, ainsi que des membres des familles des victimes du naufrage d’une embarcation de migrants survenu récemment au large de Mbour ont pris part, samedi, à une marche silencieuse de sensibilisation contre la migration irrégulière organisée à la mémoire des victimes de ce chavirement qui a fait une trentaine de morts, a constaté l’APS.
Initiée par le collectif ‘’Daffa Doy’’ (ça suffit en wolof), cette mobilisation citoyenne a démarré à la place Mamadou Diop, avant de se terminer à la préfecture de Mbour avec la remise d’un mémorandum au préfet dudit département, Amadou Diop.
‘’Nous sommes tous mobilisés ce matin dans le cadre de cette marche silencieuse initiée par les forces vives de la population de Mbour. A travers cette marche silencieuse, nous voulons alerter les autorités sur la gravité de la situation actuelle’’, a dit Mansour Diallo, un des initiateurs de la procession.
Une forte foule de jeunes hommes et de femmes a sillonné les artères de la ville, munis des pancartes portant des messages appelant à mettre fin à la migration irrégulière. ‘’ Nous voulons voir comment faire ensemble pour stopper ce fléau’’, a poursuivi M. Diallo, en lisant le mémorandum devant le préfet de Mbour.
‘’C’est un document qui met en lumière l’insuffisance des mesures étatiques pour endiguer ce phénomène et appelle à des actions immédiates et concrètes. Il vise également à rappeler la responsabilité collective, en particulier celle de l’Etat, des parents et des jeunes eux-mêmes, face à cette tragédie’’, a expliqué Mansour Diallo.
Le préfet de Mbour, Amadou Diop, a assuré que ‘’le document sera exploité, étudié et transmis à qui de droit au niveau central’’.
Pour les solutions relevant de ses compétences, l’autorité préfectorale a promis de prendre ‘’toutes les dispositions pour leur mise en œuvre’’.
‘’Nous encourageons à poursuivre la sensibilisation, et l’Etat de son côté continuera à prendre toutes les dispositions pour lutter contre ce phénomène’’, a-t-il assuré.
A Thiocé, une journée de prières et de sensibilisation a été organisé par les populations du quartier, une manière pour elles de conscientiser sur les dangers liés à la migration irrégulière.
UN PLAIDOYER POUR LA PAIX PANAFRICAINE
Le Commissaire Bankole Adeoye met en lumière l'urgence de cultiver une culture de paix dans un contexte marqué par le terrorisme et les conflits armés, à l'occasion de la Journée internationale de la paix 2024
(SenePlus) - À l'occasion de la Journée internationale de la paix 2024, l'Union africaine (UA) réaffirme son engagement pour la paix et la stabilité sur le continent, selon une déclaration du Commissaire aux affaires politiques, à la paix et à la sécurité de l'UA, Bankole Adeoye.
Dans un contexte marqué par des défis persistants tels que le terrorisme, les conflits armés et les menaces de génocide, l'UA appelle à une approche holistique de la consolidation de la paix. Le thème de cette année, "Cultiver une culture de la paix", souligne l'importance d'efforts collectifs impliquant les communautés économiques régionales, la société civile et le secteur privé.
Le Commissaire Adeoye met en avant plusieurs initiatives de l'UA, notamment le Panel des Sages, FemWise-Africa et Wise-Youth, qui contribuent à la prévention des conflits et à la médiation. Il souligne également l'importance de la Biennale de Luanda comme plateforme de dialogue panafricain pour la culture de la paix.
L'UA appelle ses États membres et partenaires internationaux à redoubler d'efforts pour atteindre la paix à travers le développement durable, la bonne gouvernance et la protection des droits humains. Une attention particulière est portée à l'engagement des femmes et des jeunes dans les initiatives de consolidation de la paix.
Bankole Adeoye conclut en appelant à un multilatéralisme renforcé, basé sur le respect mutuel et la solidarité, pour relever les défis communs et construire un avenir de paix partagée.
par Abdoul Aziz Diop
TOUS D’ACCORD AVEC LE FMI ?
EXCLUSIF SENEPLUS - Que vaut, aujourd’hui encore, la levée de boucliers, bien connue, contre l’institution internationale ? Ce changement d'attitude interroge sur la cohérence des positions politiques, notamment celles du nouveau régime
À la fin de la mission, effectuée du 5 au 12 septembre 2024, par une équipe du Fonds monétaire international (FMI) qu’il dirigea, Edward Gemayel, fit une déclaration qui porte, pour l’essentiel, sur « la croissance plus lente que prévue [de l’économie sénégalaise] au cours du premier semestre de 2024, les perspectives macroéconomiques difficiles pour le reste de l'année 2024, [la nécessité] de mesures supplémentaires pour atteindre l'objectif de déficit de l'UEMOA à 3 % du PIB en 2025 », etc.
Pour leur part, « les autorités [sénégalaises] ont réaffirmé leur engagement en faveur des réformes qui sous-tendent le programme appuyé par le FMI [et] renouvelé leur engagement pour la transparence, la bonne gouvernance et la responsabilité publique », conclut Edward Gemayel.
Sans le moindre recul critique, la presse, tous médias confondus, et les responsables politiques de l’opposition reprirent à leur compte toute la déclaration disponible sur le site du Fonds.
Edward Gemayel peut alors se frotter les mains pour mission accomplie sans que les critiques longtemps faites au FMI ne soient ressassées par l’intelligentsia sénégalaise plus bavarde dans les joutes de politique politicienne au cours des dix dernières années, correspondant aux années d’opposition « radicale » des Patriotes africains du Sénégal pour la transparence, l’éthique et la fraternité (Pastef).
Mais que vaut, aujourd’hui encore, la levée de boucliers, bien connue, contre l’institution internationale ?
Un peu d’histoire pas si ancienne que ça
Francis Fukuyama voulait « la fin de l'histoire » ; il ne l'obtint pas. Nicolas Sarkozy, osé, voulait, le 26 juillet 2007 à Dakar, « le commencement de l'histoire » ; il ne l'a pas obtenu après le discours que l’on sait.
A sept reprises, la propension, qu'ont les dirigeants des huit - maintenant sept - pays les plus industrialisés du monde, à vouloir, par tous les moyens, maintenir, au profit de quelques-uns seulement de leurs concitoyens, tous les peuples du monde - au nombre desquels figurent d'abord ceux d'Afrique - dans la misère, dans le meilleur des cas dans la pénurie et la dépendance, a été à l'origine du lancement d'une vaste consultation altermondialiste sur les actions, les campagnes et les luttes à mener.
Toute la littérature sur les rapports entre le Nord riche et le Sud pauvre le montre : la misère et la dépendance dans les Pays les moins avancés (PMA) s'expliquent moins par l'absence de programmes que par le choc des fondamentaux. Ces derniers se déclinent en fondamentaux sociaux et fondamentaux économiques. Les premiers (droit à l'éducation et à l'accès aux biens culturels, droit au travail, droit à la santé et à un environnement sain, droit de savoir lire et écrire, etc.), consacrés par la loi fondamentale de chaque pays, achoppent sur les seconds (taux de croissance, équilibre de la balance commerciale, taux d'investissement, service de la dette extérieure, etc.) dont dépend l'équilibre comptable de la balance des paiements de chaque pays. Les causes sont multiples. Nous en évoquons deux à titre d'exemple.
Premièrement, les PMA sont emprisonnés dans une série de cercles vicieux auxquels ils ne peuvent échapper seuls. Parallèlement à des facteurs internes, existent des obstacles externes provenant de la structure des exportations. Dans ces pays, la structure des exportations se caractérise par la spécialisation. La majeure partie des recettes provient de deux ou trois produits. Ces produits ne peuvent être vendus qu'aux prix qu'acceptent de payer les pays riches avec lesquels ils commercent. Les termes de l'échange se dégradent continuellement. Deuxièmement, l'accès aux marchés extérieurs est toujours difficile. Son importance est soulignée unanimement par les dirigeants des pays en voie de développement, par les experts indépendants et par ceux des organismes internationaux tels que le FMI et la Banque mondiale.
En 1984 déjà, Krueger estimait dans la revue du FMI et de la Banque mondiale, que « de toute évidence, c'est essentiellement en donnant libre accès à leurs marchés que les pays développés contribueront à améliorer les perspectives de croissance des pays en développement ». Or, constatait Platteau une année plus tard, « les barrières freinant la pénétration des produits étrangers ont été nettement moins abaissées pour les biens provenant des pays en développement que pour ceux provenant d'autres pays riches ».
Selon l'économiste sénégalais Makhtar Diouf, « le libre-échange présente au départ, entre autres, des inconvénients pour les producteurs africains, dans l'agriculture comme dans l'industrie :
(1) Les produits agricoles européens qui sont subventionnés (ce qui permet de les vendre moins cher) vont inonder les marchés africains ; les produits africains similaires (comme la volaille, les œufs par exemple) ne pourront pas résister à la concurrence. Il faut dire que le terrain a été préparé par les programmes d'ajustement de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international qui ont supprimé les subventions en Afrique.
(2) Les embryons d'industrie qui existent dans les pays africains pour ne satisfaire que le marché local (allumettes, piles électriques par exemple) vont être étouffés par la concurrence européenne, surtout avec cette préférence marquée des Africains pour tout ce qui est importé ; ce qui va se traduire par des fermetures d'usines avec le cortège bien connu de nouveaux chômeurs. Pour ne rien dire des énormes pertes de recettes douanières pour les États».
Le professeur Makhtar Diouf dit « Oui pour un nouvel ordre économique international ! Mais, oui aussi pour un nouvel ordre économique interne !». « La lutte contre la pauvreté ne peut reposer que sur une politique saine de développement. Ce qui malheureusement est loin d'être le cas dans des pays comme le Sénégal, avec une politique autocratique et véritablement "je-m'en-foutiste" de gaspillage et de dilapidation des maigres ressources financières, comme s'il s'agissait d'un héritage familial », écrit-il. Fera-t-il entendre raison à ses deux nouveaux « amis » politiques Diomaye et Sonko en cas de dérapages avérés ?
Comparaison est raison
« Les services du FMI achèvent leur visite…» Tel est l’intitulé de toutes les déclarations des responsables - Edward Gemayel pour le Sénégal - des équipes envoyées dans la zone UEMOA dont les critères de convergence servent de boussole au Fonds.
Lesdites déclarations font naturellement état des disparités dans la zone. Pour six pays de l’UEMOA (Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Mali, Niger et Sénégal), le graphique des spécificités (voir en illustration de l’article) rend bien compte de la comparaison qui est raison dès lors que l’Union monétaire et économique a bien vocation à parler d’une seule voix pour le compte de tous les pays membres. Une seule équipe du FMI suffirait alors pour entendre raison, au siège de la Commission de l’UEMOA, face aux représentants des différents pays au sein d’un groupe resserré d’excellents négociateurs.
Le graphique des spécificités, réalisé à partir des six déclarations qui ont clôturé les six visites des six équipes du FMI, fait ressortir un ralentissement de l’économie sénégalaise qui interroge le nouvel attelage gouvernemental mis en place par le Premier ministre Ousmane Sonko. Pour le reste, parler d’une seule voix, en invoquant un passé encore récent, relève du simple bon sens, aussi bien pour les pays concernés que pour le FMI. À moins que nous soyons, et ce depuis peu, tous d’accord avec l’institution internationale quoi qu’elle dise et quoi qu’elle fasse.