SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
25 novembre 2024
Politique
LE GRAIN DE SABLE DANS LA MACHINE ÉLECTORALE
L'expert Ndiaga Sylla met en lumière des irrégularités potentielles dans les récents décrets présidentiels concernant les élections législatives anticipées
L’expert électoral, Ndiaga Sylla qui avait plaidé pour une nouvelle saisine du Conseil constitutionnel parle président de la République pour se prononcer sur le calendrier électoral basé sur l'hypothèse des 60 jours ne lâche pas prise.
Réagissant à la suite de la publication des décrets portant convocation du corps électoral et répartition des sièges de députés à élire au scrutin majoritaire départemental pour ces élections législatives anticipées, l’expert électoral dit relever des irrégularités relativement à trois points sur ces décrets pris dans le cadre de la préparation des élections législatives anticipées.
La première porte selon lui sur la période de réception, de traitement et de publication des listes de candidats, la deuxième sur la période distribution des cartes d'électeurs par les commissions administratives et la dernière sur la répartition des sièges à pourvoir dans les départements. Aucune disposition du code électoral ne prévoit la reconduction de la répartition des sièges de la dernière élection. Selon lui, toutes ces procédures et délais relèvent du domaine de la loi. Or, le Conseil constitutionnel s'est prononcé sur les délais au-delà de 90 jours en vertu de la hiérarchie des normes.
Poursuivant, il a indiqué que la démarche appropriée aurait été de saisir à nouveau le Conseil sur un calendrier électoral basé sur l'hypothèse basse de 60 jours conférée par l'article 87 de la Constitution...
L’ÉTAT LANCE LE PROCESSUS ELECTORAL
Publication des décrets portant convocation du corps électoral et répartition des sièges de députés à élire au scrutin majoritaire départemental pour ces élections législatives anticipées, Fini les supputations autours du processus électoral
Le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique, le General Jean Baptiste Tine, a officiellement lancé le processus électoral en vue des élections législatives anticipées du dimanche 17 novembre prochain. Il a procédé hier, mercredi 18 septembre à la publication des décrets portant convocation du corps électoral et répartition des sièges de députés à élire au scrutin majoritaire départemental pour ces élections législatives anticipées.
Fini les supputations autours du processus électoral en vue des élections législatives anticipées du dimanche17 novembre prochain. Le Général de corps d'armées, Jean Baptist Tine, ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique également chargé de piloter l’organisation de ces élections législatives anticipées a procédé hier, mercredi 18 septembre à la publication du décret portant convocation du corps électoral. Dans ce document, les services du ministère de l’Intérieur tirant toutes les conséquences de la décision n°2/C/2024 du Conseil constitutionnel portant demande d’avis du président de la République du 10 juillet dernier, sur laquelle, le chef de l’Etat s’était appuyé pour dissoudre par décret n° 2024-1980 du 12 septembre dernier, l’Assemblée nationale et fixer la date de ces élections législatives anticipées, ont indiqué que ce scrutin sera ouvert à 08 heures et clos le même jour à 18 heures.
Poursuivant, ils ont cependant, précisé que, pour faciliter aux électeurs l’exercice de leur droit de vote, le Gouverneur, le préfet ou le Sous-préfet ou, le chef de la représentation diplomatique ou consulaire à l’étranger, peut prendre un arrêté afin de retarder l’heure de clôture du scrutin dans l’ensemble ou une partie de la circonscription électorale. Revenant sur le déroulement pratique du processus électoral, ils ont confirmé l’annulation du parrainage pour ces législatives anticipées de même que la reconduction du montant de la dernière caution qui était de quinze millions (15.000.000) de francs CFA et le maintien de la répartition des sièges au scrutin majoritaire départemental, appliquée lors des dernières élections législatives, du 31 juillet 2022 par dérogation aux dispositions du Code électoral comme le recommande le Conseil constitutionnel dans sa décision.
Dans le rapport de présentation de ce décret n° 2024-1981 du 13 septembre 2024 portant convocation du corps électoral en vue des élections législatives anticipées du dimanche 17 novembre prochain, les services du ministre de l’Intérieur, ont justifié cette contraction de la plupart des délais prévus par le Code électoral par leur inadaptation au présent scrutin. « La décision du Conseil constitutionnel, n°2/C/2024, portant demande d’avis du Président de la République, du 10 juillet 2024, a rappelé de façon pertinente « que d’autres délais prévus par le Code électoral sont incompatibles avec le délai maximum de 90 jours prévu par l’article 87 de la Constitution pour l’organisation du scrutin » » ont ils souligné avant de faire remarquer.
A l’évidence, si on se réfère à la règle classique de la hiérarchie des normes, les dispositions de la Constitution doivent impérativement prévaloir. Dans ce cas, les délais prévus par le Code électoral ne peuvent être appliqués au présent scrutin. Par conséquent, les dispositions constitutionnelles donnent une base juridique suffisante au Président de la République, qui dispose d’un pouvoir réglementaire en matière électorale, pour compresser voire déroger aux dispositions du Code électoral, sus visées, afin de se conformer au respect des délais constitutionnels incompressibles. De ce fait, le présent décret a pour but de déroger aux dispositions du Code électoral, notamment les articles, L.37, L.68, LO.183, L.175, L.176, et LO.190.
DÉPÔT DES DOSSIERS DE DÉCLARATION DE CANDIDATURES DÈS LE 1ER OCTOBRE
Dans ce décret portant convocation du corps électoral, l’administration électorale préparé par le ministère de l’Intérieur et entériné par le chef de l’Etat avec la contre signature de son Premier ministre, il est également prévu l’institution en mode fast-track des Commission de réception des dossiers de déclaration de candidatures au plus tard le 9 octobre prochain. En effet, l’article 7 de ce document dispose que par dérogation aux dispositions de l’article L. 176 du Code électoral, une Commission de Réception des Dossiers de Déclaration de Candidatures est instituée, au plus tard, cinquante-cinq (55) jours avant celui du scrutin par le Ministre chargé des Elections. Laquelle commission est chargée quarante-neuf (49) jours au plus et quarante (40) jours au moins soit le 1er octobre prochain, avant celui du scrutin, de procéder à la réception des dossiers de déclaration de candidatures et à l’exécution de toutes les opérations subséquentes en la matière. « La période de dépôt est ouverte du quarante neuvième (49) jour au quarante-huitième (48e) jour avant celui du scrutin, le dépôt des dossiers de déclaration de candidatures est fait parle mandataire de la liste, selon l’ordre issue du tirage au sort effectué par la Commission de réception et le calendrier établi à cet effet. L’étude pour la recevabilité juridique des dossiers de déclaration de candidatures déposés, est effectuée entre le quarante-septième (47e) et le quarante-troisième (43e) jour avant celui du scrutin ».
PUBLICATION DE LA LISTE DES CANDIDATS ET DÉSIGNATION DES PLÉNIPOTENTIAIRES ENTRE 1ER ET LE 5 OCTOBRE PROCHAIN
Outre l’institution des Commission de réception des dossiers de déclaration de candidatures, ce document a également raccourci entre le trente-septième (37) et le trente-cinquième (35) jours avant celui du scrutin la période de désignation des listes de plénipotentiaire auprès de chaque autorité administrative, diplomatique ou consulaire compétente par les différents candidats qui seront en liste.
COMMISSIONS CHARGÉES DE LA DISTRIBUTION DES CARTES D’ÉLECTEUR
Autre mesure prise par le ministère de l’Intérieur dans ce document, concerne la distribution des cartes d’électeurs. En effet, pour permettre aux Sénégalais qui n’ont toujours pas récupéré leur carte d’identité couplée à la carte d’électeur, il est prévu l’institution par l’autorité administrative compétente des commissions chargées de la distribution des cartes trente-cinq (35) jours avant celui du scrutin et en nombre suffisant pour précise-t-il que la distribution des cartes puisse être effectuée normalement et complètement. S’agissant des autres opérations électorales qui n’ont pas été énumérées, l’article 11 de ce décret publié dans le journal officiel le 17 septembre précise que leurs délais prévus par la loi sont maintenus.
RÉPARTITION DES SIÈGES DE DÉPUTÉS
Toujours concernant le processus électoral en vue de ces élections législatives anticipées du 17 novembre prochain, le ministère de l’Intérieur et de la Sécurité publique parallèlement au décret portant convocation du corps électoral, a également publié celui portant répartition des sièges de députés à élire au scrutin majoritaire départemental pour ces élections législatives anticipées. Et le principal enseignement à tirer de ce décret publié dans le journal officiel rendu public hier, mercredi 18 septembre, concerne également la reconduction de la grille de répartition des sièges retenue pour les dernières élections législatives du 31 juillet 2022. Rappelant que le nombre de députés à élire dans chaque département à l’intérieur comme à l’extérieur du pays est déterminé par décret en tenant compte de l’importance démographique respective de chaque département, ce document précise que depuis les élections législatives du 31 juillet 2022, le nombre de circonscriptions (quarante-six départements) et de sièges (cent soixante-cinq) n’a pas varié même s’il y a une légère hausse de la démographie liée à l’accroissement naturelle de la population. « Tenant compte de ces paramètres et de l’urgence, il apparait ainsi normal de maintenir la même répartition des sièges que celle retenue pour les dernières élections législatives » a justifié le ministère de l’Intérieur qui évoque également « la particularité de ce scrutin qui nécessite une urgence dans les différentes opérations électorales ».
Par Abdoulaye THIAM
DIOMAYE NE PEUT ÊTRE QUE SONKO
Sans exagération, aucune. Bassirou Diomaye Diakhar Faye est bel et bien Ousmane Sonko. C’est plus qu’un slogan. C’est une réalité. Palpable. Et il ne pouvait en être autrement
Comme le concepteur du slogan «Manko Wutti Ndamli» qui a permis au Sénégal de toucher le Graal le soir du 6 février 2022, suite à un coup de patte exécuté par Sadio Mané, à 21 h 06 minutes, mettant fin à 57 ans de d’attente et de symphonies inachevées, celui qui a créé «Diomaye Mooy Sonko» devrait être fier de son idée. Mieux, il devrait même la breveter à l’Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle (OMPI). Sans exagération, aucune. Bassirou Diomaye Diakhar Faye est bel et bien Ousmane Sonko. C’est plus qu’un slogan. C’est une réalité. Palpable. Visible. Et il ne pouvait en être autrement. Et pour cause, jamais dans l’histoire politique du Sénégal nous n’avions assisté à un tel scénario où le leader d’un parti politique accepte de s’éclipser pour permettre non pas à son second (ici, Birame Souley Diop) d’accéder au pouvoir, mais plutôt à son Secrétaire général de devenir l’homme le plus puissant de la République sénégalaise.
On n’a beau citer des exemples supposés ou réels de hautes trahisons qui se sont déjà produits à Ndoumbelane, entre notamment Léopold Sédar Senghor et Mamadou Dia, ou encore entre Abdoulaye Wade et Idrissa Seck voire Macky Sall et feu Alioune Badara Cissé, mais force est de reconnaître que ces cas avaient fini d’installer des dyarchies au sommet de l’état, ou le numéro 2 lorgnerait le fauteuil du président. Ici, nous assistons à un duo où le Président, par la force des forces, accepte de s’éclipser, de s’effacer pour son Premier ministre. Dans un régime hyperprésidentialiste, une telle situation suscite des interrogations et donne du fil à retordre aux analystes politiques.
Sauf que beaucoup d’analystes font fi d’occulter qu’aucun des scénarios susmentionnés n’est identique à la situation actuelle du Sénégal. Ici, ce sont des complots les plus loufoques, les brimades les plus viles, du sang, des séquestrations, des privations de liberté tous azimuts qui ont empêché au principal opposant de Macky Sall d’être candidat à l’élection présidentielle du 24 mars 2024. Après l’affaire Adji Sarr qui a fait pschitt à cause de la requalification des faits passant de viol avec menaces d’armes à une corruption de la jeunesse, il a fallu se rabattre sur l’affaire de la diffamation sur les 29 milliards du Prodac, qui avait opposé Ousmane Sonko au ministre Mame Mbaye Niang. Une affaire qui n’a toujours pas livré son verdict. Le leader du Pastef sera condamné dans un premier temps à deux mois de prison assortis du sursis et à verser 200 millions de francs CFA au ministre. Il sera relaxé des délits d’injures et de faux. Mame Mbaye Niang jubile et soutient que son honneur est lavé. Mais quelques temps après, il interjette appel pour corser l’addition : l’objectif est tout simplement d’empêcher le leader de l’opposition de se présenter.
Cette fois, la sentence l’envoie au tapis puisqu’il va écoper de six mois de prison avec sursis et 200 millions de francs CFA de dommages et intérêts. Mais le coup de massue, Ousmane Sonko et sa bande vont le recevoir le lundi 31 juillet 2023 avec la dissolution de leur parti. Une annonce faite peu après l’inculpation et le placement en détention de leur leader, notamment pour «appels à l’insurrection et complot».
Ironie de l’histoire, c’était un 31 juillet 1961 qu’on a assisté à la première dissolution d’un parti politique au Sénégal. Il s’agissait du Parti africain des indépendances (PAI) de Majhemout Diop. Ensuite, ily a eu les dissolutions du Bloc des masses sénégalaises en 1963 et le Front national sénégalais en 1964. Deux partis créés par l’intellectuel sénégalais le plus célèbre: Professeur Cheikh Anta Diop. A cette époque, le président de la République Léopold Sédar Senghor était allergique à toute opposition à son régime. Macky Sall, lui, avait opté pour l’euthanasie ou la réduction à la plus simple expression de l’opposition sénégalaise.
La messe est ainsi dite. Ousmane Sonko est hors course. Pour autant, il ne s’avoue pas vaincu. Tel un phénix, il cherche à renaitre de ces cendres. Et contrairement au PDS et à Takhawu, qui ont milité pour le jusqu’au-boutisme avec ses slogans «Karim Wade ou rien » et/ou « Khalifa Sall ou rien », lui, il va adopter une solution de brouillages des pistes en envoyant plusieurs candidats de son camp chercher les parrainages, parmi eux, un fidèle parmi les fidèles, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, qui l’avait rejoint en prison. Il finira par choisir ce dernier en lui offrant tout, sur un plateau d’argent. La suite se passe de commentaire. Dans le cas d’espèce, la légitimité appartient à Ousmane Sonko qui, par procuration, a transmis le pouvoir à Bassirou Diomaye Diakhar Faye. Ce qui tranche d’avec les dyarchies qu’on a connues jusque-là. D’ailleurs, le Président Faye ne refusera jamais que Ousmane Sonko lorgne son fauteuil contrairement à ses prédécesseurs qui se sont battus en tant secrétaires généraux et/ou présidents de parti pour arriver à la magistrature suprême. Entre Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko, c’est un cas d’école inédit dans les annales. Ne soyons donc pas étonnés que le premier délègue en partie ou tous ses pouvoirs au second avant de disparaitre de la scène pour mettre en orbite son leader lors de la Présidentielle de 2029.
Nul ne peut se prévaloir de sa propre turpitude
Issac Yakhouba Ndiaye dit Jacob, professeur agrégé nous enseignait en deuxième année de son cours de droit des obligations, que nul ne peut se prévaloir de sa propre turpitude. Cette situation politique du Sénégal où le Président de la République s’éclipse au détriment de son Premier ministre n’a été possible qu’à la suite des combines, des compromis voire des compromissions au plus haut sommet de l’Etat sous la dictée du Chef de l’Etat, Macky Sall principal acteur du protocole du Cap Manuel. Les wolofs disent que « kou iniane sa doono sa dewine niaw »(lorsqu’on veut priver sa descendance, on finit mal). La réalité, c’est qu’à force de vouloir jouer avec nos institutions, l’effet boomerang a fini par se produire.
Macky Sall est le seul chef de l’Etat sénégalais qui décidait contre qui, il allait aux élections. Ce ne sont pas Karim Meissa Wade et Khalifa Ababacar Sall ne démentiraient pas. Sans occulter les suppressions et reconduction du poste de Premier ministre, avec des prétextes fallacieux soutenus par des délits d’ambitions contre ses anciens camarades. Accusation de corruption des juges constitutionnels, fragilisation de son candidat de raison, etc. Conséquences : l’élection d’un président par défaut.
Le président de la République Bassirou Diomaye Diakhar Faye n’a jamais pensé, pas un seul instant à briguer la magistrature suprême. Le Projet de Pastef a été porté par Ousmane Sonko. Il a été de tous les combats. Même lors des manifestations de Yewwi d’alors, alors que Khalifa Ababacar Sall occupait le poste du président de la conférence des leaders, le patron du Pastef, parlait le dernier. Il captivait les foules, l’hypnotisait par son discours empreint souvent de mots quasi-insurrectionnels. Sonko était le seul et unique opposant qui a su tenir tête à la machine mediatico-politico-judiciaire mise sur pied par Macky Sall qui ne peut maintenant que nourrir des regrets, d’avoir contribué à l’ascension fulgurante de l’actuel Premier ministre vers le sommet de la pyramide. Du banni de l’administration, il est devenu le patron de cette même administration. Quel destin !
Ailleurs, pouvoir et trahison vont de pair
Grand tribun, Ousmane Sonko sait aussi anticipé les coups. « Le seul combat de l’opposition, c’est qu’il ait une brouille entre Diomaye et Sonko », répète-t-il dans ses sorties. Cette phrase du Premier Sonko n’est pas gratuite. Le président du Pastef a lancé une sorte d’alerte pour que le Président de la République ne tombe dans les mêmes travers liés à l’exercice du pouvoir. D’une manière triviale, en langue wolof, on dit : « Buur daay fiir » (le pouvoir ne se partage pas). Surtout que les influences peuvent venir de partout. Des proches, des amis, des parents, des membres de la famille, des hommes d’affaires nationaux et étrangers, des lobbies insoupçonnés notamment de l’épouse et/ou des épouses voire des enfants. D’ailleurs tel un refrain d’une chanson, on entend à longueur de journée « Diomaye est gentil. C’est Sonko le méchant ». Comme si le Premier ministre ne faisait pas qu’exécuter la politique définie par le président de la République. Tout en étant dans un régime hyper-présidentialiste, Ousmane Sonko ne s’affiche pas comme le Premier des ministres. Il n’est pas non plus un simple fusible. Il est plus qu’un chef de gouvernement. Il fait office de chancelier comme en Allemagne, de président du Conseil comme c’est le cas de l’Italie ou encore de Premier ministre à la Britannique ou à l’israélienne.
Toutefois, il ne faut pas non plus insulter l’avenir. Tous les deux doivent faire pas preuve d’intelligence dans la gestion de pouvoir afin d’éviter au pays des crises inutiles qui ne feront que plomber ou retarder notre envol.
Par conséquent, il ne faut pas perdre de vue que pouvoir et trahison font bon ménage. Citons quelques cas.
En France par exemple, des hautes trahisons notées çà et là ont poussé de brillants confrères à publier un excellent ouvrage intitulé «La République des traîtres : De 1958 à nos jours ». Sous la houlette de Jean Garrigues, les meilleures plumes du journalisme ont réuni leurs talents pour s’inviter dans la « cage aux fauves », où tous les coups sont permis. Ils y relatent que Georges Pompidou a trahi Charles de Gaulle, Jacques Chirac a trahi Valéry Giscard d’Estaing, Édouard Balladur a trahi Jacques Chirac, Ségolène Royal a trahi François Hollande, Marine Le Pen a trahison propre père… Selon eux, «la trahison est le fil conducteur de la vie politique sous la Ve République, parce qu’elle est un marchepied indispensable pour la conquête de l’Élysée ».
Plus proche de chez nous, en Mauritanie, Mohamed Ould Ghazouani est accusé d’avoir trahi son prédécesseur Mohamed Ould Abdelaziz, qui a été condamné d’une peine 5 ans de prison assortie de la confiscation de ses biens et à une peine d’inéligibilité pour enrichissement illicite et blanchiment.
Au Niger, aucun analyste politique ne pouvait imaginer la fin aussi malheureuse entre Mohamed Bazoum et Mahamadou Issoufou qui se considéraient comme des « frères ». A l’image de Diouf-Wade, Wade-Macky Sall, Macky Sall-Diomaye Faye, le monde a apprécié cette image symbolique entre les deux hommes. Mohamed Bazoum prêtant serment en tant que nouveau chef d’Etat devant Mahamadou Issoufou qui venait de passer la main. Mieux, c’est Issoufou lui-même qui avait « imposé » la candidature de Bazoum au sein du Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS), qu’ils ont co-fondé. Hélas, un peu plus de deux ans après, tout va dégringoler comme un château de cartes. Bazoum sera renversé le 26 juillet 2023 par un coup d’Etat et détenu parles hommes d’Abdourahmane Tiani, alors que son « frère » s’enferme dans un silence bruissant de paroles et des contradictoires dignes d’un tireur de ficèles pour ne pas dire d’un commanditaire.
Au Togo, pour parer à toute éventualité, le président Faure Gnassingbé n’a pas une seule seconde hésité d’arrêter son propre demi-frère, Kpatcha Gnassingbé, alors député et ancien ministre de la défense, le 15 avril 2009 pour tentative de coup d’état. Il sera par suite transféré au Gabon après quatorze années de détention.
Au vu donc de ce qui précède, on ne serait pas exagéré d’affirmer que Diomaye moy Sonko. Mais ne croyons pas non plus que le malheur ne peut arriver qu’aux autres.
God bless Sénégal !
UN BUDGET SOUS TENSION
Si les recettes fiscales affichent une progression, les autres sources de revenus de l'État sont en net recul. Cette situation intervient alors que le FMI pointe un ralentissement de la croissance économique du pays
Le rapport trimestriel d’exécution budgétaire fait ressortir, au terme du premier semestre, une hausse des recettes fiscales par rapport au premier semestre 2023, alors que les recettes non fiscales et externes sont en chute libre.
Alors que la plupart des indicateurs économiques virent à l’orange pour ne pas dire au rouge (voir communiqué FMI et note de conjoncture économique DPEE), le fisc, lui, peut bien se frotter les… caisses. C’est d’ailleurs grâce à ses performances que la situation des recettes se porte plus ou moins bien au premier semestre. ‘’Les ressources du budget général mobilisées jusqu’à fin juin 2024 sont essentiellement composées de ressources internes (recettes fiscales et recettes non fiscales) pour une part de 96,91 %’’, informe le rapport trimestriel d’exécution budgétaire qui couvre la période allant du 1er janvier au 30 juin et qui a été publié hier par le ministère des Finances et du Budget.
Malgré les efforts colossaux réalisés essentiellement par les régies financières, il est à relever que les objectifs de la loi des finances n’ont pas été atteints. Seuls 86,01 % des recettes prévues dans la LFI ont pu être mobilisés. ‘’Les ressources internes du budget général ont été recouvrées à hauteur de 1 854,84 milliards F CFA, soit un taux de réalisation de 86,01 % par rapport à l’objectif fixé pour le deuxième trimestre’’, révèle la source.
L’analyse de ces chiffres montre combien les régies financières pèsent sur la mobilisation des ressources, cette année bien plus que les années précédentes. Sur l’enveloppe de 1 854,84 milliards, les 1 789,92 milliards F CFA sont constitués de recettes fiscales. Seulement 59,10 milliards F CFA de recettes non fiscales. ‘’Comparé à la même période de l’année 2023, le recouvrement des ressources internes est en hausse de 99,83 milliards F CFA, soit 5,69 %’’, précise le rapport du ministère chargé des Finances. Les services de Cheikh Diba de préciser que cette augmentation des recettes s’explique surtout ‘’par le niveau de recouvrement des recettes fiscales de +121,60 milliards F CFA, soit +7,3 %.
Le Sénégal, un État de plus en plus dépendant des impôts
Ces performances fiscales ont permis d’atténuer le recul net des recettes non fiscales et des recettes externes du budget. En ce qui concerne les recettes non fiscales, elles ont connu un repli de -21,77 milliards F CFA, soit en valeur relative -25,1 %. A la fin juin 2024, ‘’les ressources du budget général mobilisées s’élevaient à 1 913,94 milliards F CFA, soit un taux d’exécution de 40,78 % par rapport à l’objectif annuel de 4 693,80 milliards F CFA fixé par la loi de finances initiale de 2024 (LFI 2024)’’.
Par rapport à la même période en 2023 (soit 1 834,80 milliards F CFA), la mobilisation de ces ressources a enregistré une hausse de 79,14 milliards F CFA en valeur absolue, soit 4,31 % en valeur relative’’, note le rapport d’exécution budgétaire.
À l’instar des ressources internes non fiscales, les ressources externes ont également sensiblement reculé par rapport aux objectifs et aux performances des années précédentes. La situation de mobilisation des dons semble le plus impactée.
Selon le rapport, ‘’les dons reçus au cours du deuxième trimestre de 2024 s’élèvent à 59,10 milliards F CFA, représentant un taux d’exécution de 19,45 % des prévisions de la loi de finances initiale. Ils sont exclusivement constitués de dons en capital destinés à financer des projets d’investissement durant le deuxième trimestre’’. La source de préciser que ‘’les tirages sur dons en capital proviennent pour 94,2 % des principaux partenaires que sont respectivement l’USAID (53,1 %), la GIZ (17,1 %), l’AFD (16,5 %), la Bad (4,2%) et l’Italie (3,3 %)’’.
Alors que le niveau de mobilisation des recettes peine à progresser conformément aux prévisions de la loi de finances initiales, celles des dépenses, elle, suit presque le rythme initialement prévu. D’après le rapport, ‘’les dépenses du budget de l’État (base ordonnancement) sont réalisées à hauteur de 2 305,70 milliards F CFA représentant 41,24 % des crédits ouverts au 30 juin 2024’’. L’analyse de ces chiffres montre que malgré une tendance presque généralisée aux licenciements, les dépenses de personnels ne faiblissent pas. ‘’Les dépenses de personnel exécutées au 30 juin 2024 s’élèvent à 701,19 milliards F CFA, soit un taux d’exécution de 48,61 % sur des crédits ouverts (1 442,465 milliards F CFA)’’. En glissement annuel, explique la source, ‘’les dépenses de personnel ont évolué de 63,04 milliards en valeur absolue et 9,9 % en valeur relative’’. Cette hausse, souligne-t-on, ‘’est due à la prise en charge des échéances relatives aux accords signés entre l’État et les organisations syndicales des secteurs de l’éducation et de la santé en 2022’’.
Durant le deuxième trimestre, poursuit le rapport, les dépenses de personnel ont été principalement portées par les secteurs de l’éducation et de la formation professionnelle avec un montant de 194,098 milliards, soit 57,5 % du total. ‘’Suivent respectivement, selon le document, le secteur des forces de défense et de sécurité (81,218 milliards, soit 24,0 %), le secteur de la santé (19,516 milliards, soit 5,8 %), le ministère des Finances et de Budget (9,838 milliards, soit 2,9 %), le ministère de la Justice (8,653 milliards, soit 2,6 %) et les institutions (5,593 milliards, soit 2,0 %). Les autres secteurs se partagent 5,3 % de la masse salariale, soit 17,922 milliards’’. L’évaluation a aussi montré qu’à la fin du semestre, ‘’l’effectif des agents de la Fonction publique a progressé de 0,7 % par rapport au trimestre précédent’’. Il a, en effet, été porté à 183 168 agents.
En revanche, les dépenses d’acquisition de biens et de services ont presque dégringolé par rapport à l’année dernière. ‘’Au 30 juin 2024, les dépenses d’acquisitions de biens et services ont été ordonnancées à hauteur de 37 %, représentant un montant de 156,98 milliards F CFA des crédits ouverts contre 233,66 milliards F CFA un an auparavant, soit une baisse de 76,68 milliards F CFA en glissement annuel’’, lit-on dans le rapport triennal d’exécution budgétaire.
Les prévisions peu optimistes du FMI
Il faut rappeler qu’à l’issue de sa dernière mission au Sénégal, le FMI a fait un communiqué qui a suscité de nombreux commentaires au sein de la classe politique. Dans la note, l’institution de Bretton Woods constate un ralentissement de l’économie sénégalaise. ‘’L'économie sénégalaise a enregistré une croissance plus lente que prévu au cours du premier semestre de 2024. La croissance du PIB réel s'est établie à 2,3 % au premier trimestre’’, indique la source qui ajoute que ‘’les perspectives demeurent difficiles pour le reste de l'année’’.
Selon le document, la position budgétaire devrait se détériorer en raison d’une baisse des recettes et de l'augmentation des dépenses en subventions énergétiques et en paiements d'intérêts’’.
Revenant sur les raisons de ces contre-performances, la délégation du FMI expliquait que ‘’ce ralentissement reflète une activité plus faible dans les secteurs minier, de la construction et l’agro-industriel, et, dans une moindre mesure, dans le secteur primaire’’. Beaucoup d’observateurs n’ont pas hésité à indexer les mesures fiscales du régime qui découragent l’investissement.
DJIM DRAMÉ, NOUVEAU PATRON DES AFFAIRES RELIGIEUSES
Le chercheur émérite de l'IFAN, accède au poste de Directeur des Affaires religieuses et de l'Insertion des diplômés en langue arabe nouvellement créé par le président Bassirou Diomaye Faye
Monsieur Djim Dramé, maître de recherches titulaire à l’Institut Fondamental d’Afrique Noire (IFAN), a été nommé Directeur des Affaires religieuses et de l’Insertion des diplômés en langue arabe. Cette nomination marque une étape importante dans sa carrière, après des années d’engagement dans les études islamiques et la recherche sur les questions religieuses en Afrique.
En tant que Directeur des Affaires religieuses, M. Dramé aura pour mission de renforcer les relations entre l’État et les communautés religieuses, de promouvoir le dialogue interreligieux, et d’encourager l’insertion professionnelle des diplômés en langue arabe, souvent confrontés à des défis d’intégration dans le marché de l’emploi.
Avec son expertise reconnue dans le domaine religieux et académique, Djim Dramé est bien placé pour coordonner les politiques publiques en matière d’affaires religieuses et assurer l’harmonisation entre les divers courants religieux présents au Sénégal.
Ce poste stratégique permettra également de mettre en lumière les problématiques liées à la valorisation des compétences des diplômés en langue arabe, en travaillant sur leur intégration dans les secteurs publics et privés.
ANNONCE DES MODALITÉS RELATIVES AUX LÉGISLATIVES ANTICIPÉES
Exit le parrainage. La caution reste reste inchangée, tandis que le découpage électoral de 2022 fait office de référence. Ces ajustements dessinent les contours d'un scrutin anticipé où rapidité rime avec pragmatisme
(SenePlus) - Le Directeur général des Élections du Sénégal a émis un communiqué de presse le 18 septembre 2024, informant sur les modalités des élections législatives anticipées prévues le 17 novembre 2024.
Premier changement majeur : la suppression du parrainage pour ces élections. Cette disposition, souvent source de débats, ne sera pas appliquée, ouvrant la voie à une participation élargie des formations politiques.
En revanche, la caution financière demeure. Les partis et coalitions devront donc mobiliser les mêmes ressources que lors du précédent scrutin pour se lancer dans la course.
Le fichier électoral à utiliser sera celui de la dernière élection, sans mise à jour. Cette décision vise probablement à accélérer le processus, mais pourrait soulever des questions sur la représentativité du corps électoral.
Quant à la répartition des sièges, elle reste identique à celle des élections législatives du 31 juillet 2022.
Ces dispositions s'appuient sur une décision du Conseil constitutionnel et sur des articles spécifiques du Code électoral et d'un récent décret. Elles s'adressent à l'ensemble des partis politiques légalement constitués, aux coalitions, ainsi qu'aux entités regroupant des candidats indépendants.
LE COMMUNIQUÉ DU CONSEIL DES MINISTRES DU MERCREDI 18 SEPTEMBRE 2024
Le chef de l'Etat a invité le ministre de l’Intérieur à engager des concertations avec la Commission électorale nationale autonome, les acteurs politiques impliquées afin de partager toutes les informations relatives aux élections législatives.
Le chef de l’Etat, Son Excellence, Monsieur Bassirou Diomaye Diakhar FAYE a présidé, ce mercredi 18 septembre 2024, la réunion hebdomadaire du Conseil des ministres, au Palais de la République.
A l’entame de sa communication, le Président de la République s’est réjoui de la bonne organisation de la fête du Maouloud qui a été célébrée dans d’excellentes conditions sur l’étendue du territoire national. Il a remercié les Khalifs généraux, les guides religieux et toute la communauté musulmane du Sénégal pour les prières ferventes formulées pour un Sénégal de paix, de stabilité et de prospérité dans la justice et la solidarité. Il a félicité le Gouvernement, le Premier Ministre, le Ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique, les Ministres impliqués, l’ensemble des Forces de Défense et de Sécurité et les services de l’Etat qui ont permis un bon déroulement de l’édition 2024 du Maouloud.
Le Chef de l’Etat a mis en exergue le fait religieux qui est une réalité au Sénégal, lequel s’érige en activité économique, sociale, culturelle et éducationnelle de premier plan. Il a évoqué la nécessité pour l’Etat, plus que par le passé, d’analyser cette dynamique globale des fêtes et cérémonies religieuses. L’Etat doit ainsi s’employer, dans le respect du culte et au regard de ses possibilités, à accompagner les organisations et foyers religieux dans leur diversité et leur spécificité.
Revenant sur la dissolution de l’Assemblée nationale, le Chef de l’Etat a mis en relief la nécessité d’une meilleure préparation pour une bonne organisation des élections législatives anticipées prévues le dimanche 17 novembre 2024. Il a informé le Conseil avoir pris deux décrets portant convocation du corps électoral et répartition des sièges des députés à élire au scrutin majoritaire départemental. Il a, dès lors, demandé au Gouvernement de prendre toutes les dispositions afin d’assurer la bonne tenue du scrutin pour les électeurs sénégalais établis sur le territoire national et ceux résidant à l’étranger.
Par ailleurs, le Président de la République a invité le Ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique, en charge des élections, à engager des concertations avec la Commission électorale nationale autonome (CENA), les acteurs politiques et les organisations impliquées afin de partager toutes les informations techniques, administratives et financières relatives aux élections législatives anticipées du dimanche 17 novembre 2024. Il a aussi demandé au Ministre chargé des élections de déployer une vaste campagne de communication auprès des acteurs politiques et du public pour préciser, dans la transparence, les règles d’organisation du scrutin et de déroulement de la campagne électorale.
La tragédie de Mbour, vécue la semaine dernière, a révélé la complexité de la problématique de l’émigration clandestine, entretenue par des réseaux bien organisés, véritables trafiquants d’êtres humains et marchands d’illusions qui doivent être sanctionnés par la Justice à la hauteur de leurs actes. C’est pourquoi le Président de la République a exhorté le Premier Ministre à renforcer avec les Ministres compétents, tous les dispositifs préventifs, sécuritaires et coercitifs de lutte contre les départs de migrants à partir du territoire national.
Le Chef de l’Etat a souligné, en outre, l’urgence d’une supervision stratégique par le Premier Ministre du dispositif interministériel de lutte contre la migration irrégulière et d’une révision du cadre national de pilotage et de coordination opérationnelle des activités de prévention et de lutte contre la migration irrégulière, en renforçant l’alerte précoce, la collaboration des populations, la sensibilisation et la communication notamment à l’endroit des jeunes. Au regard des causes profondes du développement de cette activité illicite ces dernières années, il a demandé au Premier Ministre d’engager, dans les meilleurs délais, avec toutes les parties prenantes, des concertations nationales inclusives sur la migration irrégulière en vue d’ajuster notre stratégie nationale de lutte en la matière.
Le Président de la République a invité le Premier Ministre et le Ministre des Finances et du Budget à mettre en œuvre un programme budgétaire spécial « Prévention et lutte contre la migration irrégulière ».
Le Chef de l’Etat a évoqué les inondations et l’assistance de l’Etat aux sinistrés. Il a présenté les condoléances de la Nation aux familles éplorées. Il a demandé au Gouvernement de prendre toutes les mesures urgentes en vue d’organiser les secours et de déployer la solidarité nationale auprès des populations sinistrées sur l’étendue du territoire national.
Evoquant le 22ème anniversaire du naufrage du bateau le Joola prévu le 26 septembre 2024 à Ziguinchor et à Dakar, le Président de la République a rappelé qu’il constitue la plus grande tragédie qu’a connue notre pays. Il a invité le Premier Ministre à prendre toutes les dispositions pour la commémoration de cet événement douloureux de concert avec les familles des victimes.
Parlant du succès du « first Sénégal Spatial Day » et l’importance stratégique de la recherche scientifique et technique, le Chef de l’Etat a félicité le Ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, toute la communauté universitaire, les chercheurs et l’équipe de GaindeSat pour la réussite de la Journée nationale de célébration du lancement du premier satellite du Sénégal, organisée le vendredi 13 septembre 2024.
Enfin, au titre de son agenda diplomatique, le Président de la République a informé le Conseil qu’il se rendra à New York, aux Etats-Unis, du 22 au 26 septembre 2024, pour participer au Sommet de l’Avenir et à l’Assemblée générale des Nations Unies.
Dans sa communication, le Premier Ministre a présenté au Conseil l’agenda de validation du nouveau Référentiel des politiques économiques sociales 2025-2050 et de ses déclinaisons en un Master Plan 2025-2034 et un Plan quinquennal 2025-2029. À cet égard, il a rappelé les différentes étapes du processus d’élaboration du Référentiel, en mettant en exergue les concertations menées notamment avec le secteur privé et la société civile pour recueillir leurs avis et commentaires sur les documents élaborés. Ces documents seront soumis à Monsieur le Président de la République en vue de leur adoption et publication.
Le Premier Ministre a ensuite évoqué les décisions ressorties de la réunion interministérielle, tenue ce mardi 17 septembre 2024, consacrée à l’impact du stress hydrique et des crues de cet hivernage sur les cultures, les habitations et les infrastructures notamment routières. Les décisions majeures prises sont, entre autres, axées sur le recensement exhaustif des exploitations impactées et les diligences à mettre en œuvre pour faire face au risque d’insécurité alimentaire dans les zones affectées au niveau de certains départements du pays.
Relativement aux crues, il a été notamment retenu l’amélioration des dispositifs d’alerte et de riposte ainsi que le renforcement de la coopération interétatique au sein de l’OMVS et de
l’OMVG en matière de surveillance hydrologique. Au regard de la récurrence du stress hydrique et des crues, le Premier Ministre a informé le Conseil de la mise en place, au sein de la Primature, d’un Comité permanent comprenant toutes les parties prenantes en vue d’assurer les synergies requises et la prise en charge efficace des mesures arrêtées.
Enfin, le Premier Ministre a abordé la question lancinante de la restructuration prolongée des entreprises publiques et parapubliques en difficulté. En vue d’accélérer le traitement de ces dossiers, il a jugé nécessaire la redynamisation du Comité interministériel de Suivi et de Restructuration des entreprises publiques et parapubliques institué au sein de la Primature. Dans ce cadre, il a demandé au Ministre des Finances et du Budget, en relation avec le Ministre, Secrétaire général du Gouvernement, de prendre les dispositions idoines en vue d’assurer le fonctionnement régulier dudit Comité.
AU TITRE DES COMMUNICATIONS DES MINISTRES :
Le Ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement a fait le point sur la situation
hebdomadaire de la gestion des inondations ;
Le Ministre des Pêches, des Infrastructures portuaires et maritimes a fait le point sur
la mise en œuvre des décisions issues du Conseil interministériel spécial sur les
infrastructures maritimes et portuaires.
AU TITRE DES TEXTES LEGISLATIFS ET REGLEMENTAIRES :
Le Conseil a examiné et adopté :
Le Projet de décret relatif aux trimestres et à la durée des congés et vacances dans les écoles, établissements et daaras pour l’année scolaire 2024-2025.
AU TITRE DES MESURES INDIVIDUELLES,
Le Président de la République a pris les décisions suivantes :
AU TITRE DE LA PRESIDENCE DE LA REPUBLIQUE :
Monsieur Djim DRAME, Maitre de recherches titulaire à l’IFAN est nommé Directeur des Affaires religieuses et de l’Insertion des diplômés en langue arabe.
AU TITRE DU MINISTERE DES FINANCES ET DU BUDGET :
Monsieur Mouhamadou Bamba SIBY, Inspecteur des Impôts et Domaines de classe exceptionnelle est nommé Président de la Cellule nationale de Traitement des
Informations financières (CENTIF), en remplacement de Madame Ramatoulaye Gadio AGNE.
AU TITRE DU MINISTRE DE LA JUSTICE :
Madame Aïssé Gassama TALL, Magistrat, matricule de solde n°516 916/ D, est nommée Directeur général de la Protection judiciaire et sociale au Ministère de la
Justice, poste vacant ;
Monsieur Souleymane TELIKO, Magistrat, matricule de solde n°516 912/Z, est nommé Directeur général du Centre de Formation judiciaire (CFJ) au Ministère de la Justice, en remplacement de Monsieur Mademba GUEYE, appelé à d’autres fonctions ;
Monsieur Mor NDIAYE, Magistrat, matricule de solde n°616 170/Q, est nommé Directeur général de l’Office national de Recouvrement des Avoirs criminels
(ONRAC) au Ministère de la Justice en remplacement de Monsieur Malick LAMOTTE, appelé à d’autres fonctions ;
Monsieur Ibrahima TINE, Ingénieur en Génie civil, est nommé Directeur des Constructions des Palais de Justice et autres édifices au Ministère de la Justice, en
remplacement de Monsieur Mohamed WANE.
AU TITRE DU MINISTERE DE L’INTERIEUR ET DE LA SECURITE PUBLIQUE :
Madame Marième Pouye ANNE, Administrateur civil, matricule de solde n°696 392/G, précédemment adjoint au Gouverneur de la Région de Kolda, chargé des
Affaires administratives, est nommée Préfet du Département de Guinguinéo, région de Kaolack, poste vacant ;
Monsieur Cheikh SAMB, Administrateur civil principal, matricule de solde n°616 300/H, est nommé Secrétaire général de l’Agence d’Assistance à la Sécurité de
Proximité, en remplacement de Monsieur Babacar BA, appelé à d’autres fonctions.
Le Ministre de la Formation professionnelle, Porte-Parole du Gouvernement
Amadou Moustapha Njekk SARRE
VIDEO
LES IMAGES DE L'ATTAQUE TERRORISTE À BAMAKO
L'aéroport Modibo Keita a tremblé sous les balles. Le fleuron de l'aviation présidentielle, symbole de puissance, s'est vu réduit à une carcasse fumante sur le tarmac
L'aube du 17 septembre à vu Bamako s'éveiller dans un cauchemar orchestré. Des ombres meurtrières se sont faufilées dans la capitale malienne, semant le chaos et la mort.
L'école de gendarmerie, sanctuaire de l'ordre, est devenue en quelques instants un enfer de flammes et de cris. Puis, comme un deuxième coup de tonnerre, l'aéroport Modibo Keita a tremblé sous les balles. Le fleuron de l'aviation présidentielle, symbole de puissance, s'est vu réduit à une carcasse fumante sur le tarmac.
Cette chorégraphie macabre, revendiquée par les sbires d'Al-Qaïda, a laissé la ville KO. Le bilan, aussi flou que glaçant, se compte en dizaines de vies fauchées.
Mais au-delà des chiffres, c'est l'audace de cette opération qui frappe. En paralysant les forces d'élite avant de frapper le cœur du pouvoir, les assaillants ont démontré une stratégie aussi efficace que terrifiante.
Cette attaque, survenant dans le sillage d'une cuisante défaite militaire dans le Nord, sonne comme un sinistre rappel : le Mali, malgré ses efforts, reste prisonnier d'une spirale de violence dont l'issue semble, plus que jamais, incertaine.
DOLEEL PIT-SÉNÉGAL SONNE LE TOCSIN
Le mouvement dénonce ce qu'il perçoit comme des manœuvres de l'ancien régime pour reprendre le pouvoir, avec la complicité surprenante de certains acteurs politiques, dont la Confédération pour la Démocratie et le Socialisme
Doleel PIT-Sénégal ngir defaraat reewmi dresse un tableau sans concession des forces en présence dans le paysage politique national, pointant du doigt ce qu'il considère comme des trahisons et des compromissions. Il fustige notamment l'alliance entre la CDS et les figures de l'ancien régime.
"Les laquais de l’ancien régime à l’assaut de la révolution citoyenne
Depuis l'élection du président Bassirou Diomaye Diakhar Faye le 24 mars 2024, accompagnée de la nomination de Ousmane Sonko comme Premier ministre, le Sénégal est en plein bouleversement politique. La révolution citoyenne que représente ce duo, porté par les idéaux de Pastef et adoubé par les Sénégalais, a redonné espoir à une nation longtemps maintenue sous le joug néocolonial et impérialiste. Mais tout le monde n'est pas prêt à voir ce projet aboutir. Les figures de l'ancien régime, Macky Sall et Amadou Ba, bien que déchus du pouvoir, n’ont pas dit leur dernier mot. En effet, ils comptent sur les élections législatives du 17 novembre 2024 pour annuler les acquis de cette révolution populaire.
La Confédération pour la Démocratie et le Socialisme (CDS), autrefois porteuse des espoirs d’une gauche progressiste, a sombré dans une trahison silencieuse, choisissant de s’aligner derrière ces figures usées du pouvoir, plutôt que de défendre les idéaux qu’elle prétendait incarner. Au lieu de se battre pour le projet d’émancipation citoyenne porté par la nouvelle équipe dirigeante, la CDS a préféré s'allier à l'ancien régime, espérant reprendre pied dans l’appareil d’État par la petite porte des législatives.
Ce qui est frappant, c’est que la CDS, au lieu de proposer une alternative claire pour soutenir le projet de renouveau démocratique et économique de Bassirou Diomaye Diakhar Faye, a choisi de faire le jeu de ceux qui ont méthodiquement exploité les travailleurs sénégalais. Macky Sall et Amadou Ba incarnent tout ce que la révolution citoyenne cherche à détruire : la soumission aux intérêts étrangers, la domination néocoloniale, et le mépris des aspirations populaires. Alors que Pastef promet de rétablir la souveraineté nationale en rompant avec la Françafrique et en refondant les structures économiques pour le bénéfice des Sénégalais, la CDS s’accroche au passé, soutenant une bourgeoisie compradore qui a toujours privilégié ses propres intérêts.
Amadou Ba, fonctionnaire milliardaire sans convictions, n’a jamais représenté autre chose que la continuité du système corrompu de Macky Sall. Et pourtant, la CDS, incapable de proposer un véritable programme pour les travailleurs et les opprimés, a décidé de se ranger derrière cet homme, dans une tentative désespérée de faire la roue de l’Histoire à l’envers à l’envers. Là où Bassirou Diomaye Diakhar Faye et Ousmane Sonko incarnent l’avenir, la CDS préfère s’enliser dans le passé, sacrifiant le monde du travail sénégalais sur l’autel des alliances politiciennes.
La lâcheté de la CDS est d’autant plus flagrante qu’elle se dérobe à ses responsabilités dans un moment crucial de l’histoire sénégalaise. Elle aurait pu se rallier à la révolution citoyenne, soutenir le projet de Pastef et se battre pour que le Sénégal prenne enfin en main son destin. Mais non, elle a préféré se complaire dans son rôle de figurant de l’ancien régime, espérant récupérer quelques miettes de pouvoir en soutenant leurs anciens compères de BBY lors de ces élections législatives dont ils espèrent qu’elles vont annihiler les acquis de la révolution.
Le peuple sénégalais, cependant, ne se laissera pas tromper. La victoire de Bassirou Diomaye Diakhar Faye et la nomination de Ousmane Sonko sont le fruit d’un long combat pour la justice, la souveraineté et la dignité. Le projet de Pastef n’est pas qu’un simple changement de visages au sommet de l’État ; c’est une transformation profonde des structures économiques et politiques du pays. Il s’agit de rompre avec des décennies de domination étrangère et de reconstruire un État au service de tous les Sénégalais, pas seulement d’une élite privilégiée.
Le 17 novembre 2024, les Sénégalais auront à choisir entre la poursuite de cette révolution citoyenne ou un retour en arrière, symbolisé par Macky Sall, Amadou Ba et leurs laquais, comme la CDS. Le choix est simple : continuer sur la voie de la souveraineté, de la justice sociale et de la démocratie, ou permettre à l’ancien régime de reprendre le contrôle et de détruire ce que le peuple a si durement acquis."
par Abdou Latif Coulibaly
LA FALSIFICATION POLITICIENNE DU RAPPORT DU FMI
Certains se sont lourdement trompés en prétendant que les remarques faites par le Fmi sur notre économie sont le fruit de « la gouvernance désastreuse » de Macky Sall
Sous nos latitudes, les politiques en charge de la conduite du destin des populations préfèrent se boucher les oreilles pour ne pas entendre les critiques intelligentes dont les auteurs n’ont aucun autre souci que d’aider les pouvoirs publics à trouver les meilleures solutions pour mieux faire face aux aspirations des peuples et à prendre en charge leurs besoins.
A la suite de la dernière visite de responsables du Fonds monétaire international (Fmi), venus évaluer la situation économique du pays, après trois mois d’exercice ouvert depuis le 2 avril 2024, certains responsables politiques n’ayant peut-être pas ou mal lu le rapport de la délégation du Fmi, ont immédiatement réagi, pour conclure, avec une terrifiante légèreté, que les constats d’échec notés par le Fmi résultent des avatars de la «gestion catastrophique» du régime sortant.
Certains parmi eux, manquant notablement de sincérité dans «l’analyse» ou bien faisant preuve d’une ignorance surprenante des règles opérationnelles sur la pratique des finances publiques, c’est selon les cas, se sont lancés dans une appréciation hasardeuse sur les conclusions de la mission du Fmi.
On rappelle que les rapports du Fmi produits sur la situation économique d’un pays se lisent et se comprennent à la fois dans une perspective diachronique et synchronique. Certains se sont lourdement trompés en prétendant que les remarques faites par le Fmi sur notre économie sont le fruit de «la gouvernance désastreuse» de Macky Sall.
Faux et archi faux ! Les plus zélés d’entre ces défenseurs de l’actuelle équipe au pouvoir en sont arrivés à des conclusions sentencieuses, en oubliant d’opérer une articulation entre les deux démarches dont nous avons parlé tantôt : diachronique et synchronique. Cela aurait permis d’aboutir à un meilleur éclairage sur le sujet qu’ils ont imprudemment abordé.
Pourquoi s’être abstenus de prendre en compte l’avant-dernier rapport produit et publié sur l’état de l’économie nationale au mois de juin dernier, qui a été l’œuvre de la même délégation du Fmi ? Cet exercice intellectuel simple aurait aisément permis de savoir que la posture affichée, en appréciant le rapport du mois de septembre, est inappropriée. Comme sont fausses également les conclusions émises.
Sous ce rapport, il me plaît de citer le chroniqueur Mamadou Sy Tounkara qui relève, avec pertinence, dans une tribune libre publiée sur le site d’actualités Seneweb : «Réagissant sur la récession économique du Sénégal constatée par le Fonds monétaire international lors de sa mission du 5 au 12 septembre 2024, madame Aminata Touré, Haut-Représentant du président de la République, écrit ceci sur ses réseaux sociaux : «Le dernier rapport de la mission du Fmi au Sénégal fait le bilan économique catastrophique des derniers mois de Macky Sall.».»
L’auteur ne manque pas d’ajouter que l’ancienne Première ministre de Macky Sall, Aminata Touré est allée très fort dans ses appréciations sentencieuses, sans apporter la moindre preuve de ce qu’elle avance, encore moins de chiffres crédibles pour soutenir ce qu’elle affirme. Nous pensons, comme lui, que le Fmi dit l’exact contraire de ses affirmations.
Nous revenons volontiers sur les résultats du rapport de la mission du Fonds menée dans notre pays deux mois plus tôt, c’est-à-dire du 6 au 19 juin 2024. Le Fmi avait conclu : «A la suite de la tenue pacifique de l’élection présidentielle de mars, les perspectives économiques se sont améliorées. La croissance économique devrait atteindre 7, 1% en 2024 et 10, 1% en 2025, avec une inflation qui devrait diminuer et rester dans la fourchette cible de la Bceao d’ici la fin de l’année 2025.»
En vérité, les résultats obtenus dans le cadre des programmes soutenus par le Fmi ont été globalement satisfaisants, malgré les tensions politiques qui ont précédé l’élection présidentielle et un environnement extérieur difficile, avait fait remarquer la délégation du Fmi dans son précédent rapport.
Rapport dans lequel il faisait valoir que «tous les critères de performance pour la fin décembre 2023 ont été respectés. Tous les objectifs indicatifs ont été atteints à l’exception d’un. En outre, des progrès ont été accomplis en matière de réformes structurelles. Trois des six repères structurels pour la deuxième revue du programme Mec/Fec ayant déjà été remplis».
Je me demande : quelles sources une intervenante dans le débat comme Aminata Touré a pu consulter pour faire les accusations aussi fausses que celles qu’elle a pu en sortir à la suite de la visite de la délégation du Fmi ? Je suis tenté de dire qu’elle n’en a consulté aucune. Elle s’est, sans aucun doute, appuyée sur sa seule volonté légitime de défendre et de justifier son appartenance nouvelle à la mouvance présidentielle.
Il faut bien justifier, je crois, son retour au pouvoir à travers sa nouvelle fonction d’Envoyée spéciale du Président Bassirou Diomaye Faye, qu’elle avait aussi assumée sous Macky Sall. Comment ne pas admettre cette vérité de Lapalisse pourtant longtemps révélée par le Fmi ?
En juin, l’institution financière internationale indiquait bien que tous les voyants économiques étaient au vert au mois de juin. Comme l’écrit Mamadou Sy Tounkara dans sa tribune : «(…) On peut ainsi souligner avec emphase que «si tout s’est détérioré en seulement deux mois», il faut regarder du côté de la gestion des actuels dirigeants.»
Je signale qu’«il n’y aurait ni tableau de bord, ni investissement, ni stratégies, ni animation, ni incitation, ni stimulation économique dans notre pays depuis six mois». On peut ajouter, pour mettre davantage à nu les allégations de certains citoyens et responsables politiques qui, à l’image de l’ancienne Première ministre, retiennent la faute de Macky Sall, comme justification, se trompent. Comme l’indique le chroniqueur qui relève : «(…) au contraire, des circulaires du chef du gouvernement ont suspendu les marchés publics, les constructions, les opérations domaniales, les conventions, les recrutements, les Cdd, les séminaires, les formations, les missions, les paiements. En plus d’une atmosphère d’incertitudes et de menaces qui sape la confiance des investisseurs et des consommateurs. C’est ce qui étouffe notre économie et que nous payons amèrement. Notre économie ne peut faire face à cette thérapie de chocs. Elle fait naufrage en ce moment.»
Voici un autre intellectuel qui, au regard de ses écrits, ne peut, en aucune façon, être suspecté de sympathie pour l’ancien régime, encore moins de connivence avec lui qui, comme pour faire écho à la critique juste d’un ancien conseiller de Macky Sall, embraye, en se montrant encore davantage plus critique, voire féroce.
Se montrant encore plus acerbe, l’auteur poursuit en indiquant : «La masse salariale mensuelle de la Fonction publique a ainsi bondi de 2 milliards de F Cfa depuis le mois d’avril 2024, passant de 114, 89 milliards de F Cfa à 116, 82 milliards de F Cfa. Clairement, nous ne sommes pas dans la rationalisation. Au contraire, les dépenses non productives sont en train d’exploser et tout ce qu’on nous avait promis sur la lutte contre le gaspillage s’est avéré inexact dans la réalité.»
Autre fait inquiétant, les dépenses d’hospitalisation des agents de l’Etat qui, sous le précédent régime, plafonnaient en moyenne autour d’un milliard de F Cfa par mois, sont brusquement passées à 1, 5 milliard de F Cfa. Soit +50% d’augmentation des frais d’hospitalisation des fonctionnaires depuis mai 2024, sans que le contexte sanitaire ne le justifie. Parlant de ces frais médicaux, j’indiquerais qu’avec une assurance annuelle de moins de cinq cents millions de primes, tous les membres du gouvernement et d’autres personnalités ont été pris en charge sous Macky Sall.
L’auteur ajoute : «Il faudra d’ailleurs vérifier si nous ne sommes pas en présence d’un cas de détournement de deniers publics maquillé dans la prise en charge médicale des fonctionnaires. La lumière doit être faite sur ce dérapage des dépenses de santé de la Fonction publique et sur d’éventuels postes de dépenses sur lesquels une telle augmentation inopinée pourrait être relevée.» Pour finir, M. Kane dit, comme pour enfoncer le clou dans le cercueil de la nouvelle gouvernance et sur celui de la rupture «(…) qu’en dépit des bonnes intentions, de la vision et des discours volontaristes, l’examen des faits et des chiffres montre que le Projet est parti pour être un échec si rien n’est fait pour modifier rapidement la trajectoire enclenchée.
Non seulement les tares des anciens régimes qu’il est censé éradiquer sont toujours là et encore plus résilientes, mais surtout, ce nouveau gouvernement, par son orientation budgétaire, ne se donne pas les moyens de réussir la transformation de l’économie et des institutions qu’il s’est fixée comme objectif. Le réveil pourrait être brutal à l’heure des comptes et le risque politique non négligeable».
Cette conclusion, à elle seule, démolit la thèse principale de tous ceux qui seraient tentés de jeter la faute sur Macky Sall, en analysant l’état de l’économie nationale au premier trimestre de l’année en cours. Ceux-là devraient tous se montrer justes avec lui et avec ce Peuple, en laissant tranquille le régime sortant. La recherche effrénée dont font montre certains, en essayant de trouver des coupables, désignés autres que le Président Bassirou Diomaye Diakhar Faye et son Premier ministre Ousmane Sonko, n’est ni juste ni réaliste. Et encore moins recevable.