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24 novembre 2024
Politique
AU PDS, LA PURGE QUI DIVISE
Karim Wade, fils de l'ancien président, est accusé d'avoir manipulé son père pour évincer ses rivaux internes. Doudou Wade et ses alliés contre-attaquent, dénonçant des manœuvres anti-démocratiques
Doudou Wade, Tafsir Thioye et Hawa Abdoul Bâ ont accusé Karim Wade d’être derrière leur exclusion du Parti démocratique sénégalais (Pds), rendue publique le samedi 28 septembre à travers un communiqué de Bachir Diawara, porte-parole du parti. Selon eux, depuis plusieurs années, Karim Wade, avec une lâcheté sans commune mesure, abusant de la faiblesse d’un père âgé, par ailleurs secrétaire général national du PDS, utilise sa signature pour prendre des décisions arbitraires qui ternissent son image et entachent sa carrière légendaire »
Réponse du berger à la bergère. Doudou Wade, Tafsir Thioye et Hawa Abdoul Bâ n’ont pas mis du temps à réagir à la sortie de Bachir Diawara, porteparole du Pds qui a annoncé dans un communiqué rendu public, le samedi 28 septembre, « leur exclusion constatée et actées par plusieurs fédérations du Parti ». Dans un autre communiqué rendu public le même jour, ces responsables libéraux qui occupaient respectivement les postes de Secrétaire général national adjoint en charge des conflits, secrétaire général national adjoint en charge des relations internationales et de Secrétaire nationale chargée de l’économie numérique n’ont pas chercher midi à quatorze heures avant d’accuser le fils de l’ancien chef de l’Etat d‘être derrière cette décision.
. « Depuis plusieurs années, Karim avec une lâcheté sans commune mesure, abusant de la faiblesse d’un père âgé, par ailleurs secrétaire général national du PDS, utilise sa signature pour prendre des décisions arbitraires qui ternissent son image et entachent sa carrière légendaire », martèlent ses compagnons de Me Abdoulaye Wade qui précisent que « le texte (communiqué sur leur exclusion) publié faisant état d’une prétendue exclusion, montre à suffisance que le combat que porte le PDS « Cap sur les élections » est plus que légitime ». Ainsi se demandant, « comment un parti dont les instances ne se sont pas réunies depuis plusieurs années peut se permettre de prendre des décisions d’une telle gravité », Doudou Wade, Tafsir Thioye et Hawa Abdoul Bâ précisent que « le mensonge qui consiste à dire que les fédérations se sont prononcées est une confirmation de l’ignorance du commanditaire et son usage à volonté du mensonge pour agir contre d’honnêtes militants et militantes. Le mensonge de 2018 sur sa nationalité est encore frais. Le ridicule ne tue pas ! » Loin de s’en tenir-là, ces exclus du Pds accusent à leur tour leurs bourreaux de s’être eux-mêmes auto-exclus par leurs actes posés et qui se caractérisent par de multiples collusions avec des adversaires, sans mandat du parti et la violation systématique de ses textes.
Sous ce rapport, estimant que le Pds refuse toute diversion et reste déterminé à faire cap sur la sauvegarde de l’héritage du Secrétaire général national Me Wade et la perpétuation de son œuvre au service du Sénégal et de l’Afrique, Doudou Wade et Cie affirment que la page Karim est bien tournée et irréversiblement par les Sénégalais, les militants et militantes authentiques, sérieux et soucieux de la préservation de l’œuvre de Wade, de l’honneur et de la dignité du parti et de ses membres, à bout de patience et fatigués de mensonges en continu et de manipulations éhontées. « L’histoire retiendra que le plus grand traître de l’histoire politique du Sénégal est celui qui a menti à des milliers de militants et militantes qui ont travaillé à le laver à grande eau et contre lesquels il se retourne », ont-ils dénoncé avant de marteler. « Comment comprendre qu’en l’espace d’un an Karim passe d’adversaire irréductible de BBY, à complice dans un putsch raté, puis d’adversaire à nouveau de BBY et soutien de Pastef et aujourd’hui d’adversaire de Pastef et allié de l’APR ? »
LA SOCIÉTÉ CIVILE S’INDIGNE DE L’AGRESSION DE GUY MARIUS SAGNA
Le député sénégalais en visite dans le cadre d'une session délocalisée du Parlement de la CEDEAO à Lomé, a été blessé et conduit dans une clinique suite à l'intervention violente de miliciens sur les lieux
(SenePlus) - Le front "Touche Pas A Ma Constitution", coalition d'organisations de la société civile togolaise, a vivement condamné l'agression du député sénégalais Guy Marius Sagna survenue le 29 septembre 2024 à Lomé. Dans un communiqué de presse diffusé immédiatement après l'incident, le front s'est élevé "vigoureusement contre cette violence orchestrée par des personnes dissimulées derrière des miliciens".
L'attaque s'est produite lors d'une rencontre organisée par la Dynamique pour la Majorité du Peuple (DMP) au siège de la Convention Démocratique des Peuples Africains (CDPA). Guy Marius Sagna, en visite dans le cadre d'une session délocalisée du Parlement de la CEDEAO, a été blessé et conduit dans une clinique suite à l'intervention violente de miliciens venus illégalement disperser la réunion.
"Touche Pas A Ma Constitution" souligne que cette agression s'inscrit dans un contexte plus large de "détérioration alarmante du climat politique" au Togo. Le front dénonce une "restriction de plus en plus forte de l'espace civique", citant des interdictions répétées et injustifiées des activités de l'opposition, en violation flagrante de la loi togolaise sur les manifestations publiques pacifiques.
Face à cette situation, le front exhorte solennellement les autorités togolaises à cesser immédiatement ces « pratiques liberticides », à respecter scrupuleusement la loi sur les manifestations pacifiques, et à garantir la liberté d'expression et de réunion pour tous. Il appelle également à la libération sans condition des prisonniers politiques et à la fin du harcèlement judiciaire des opposants.
"Touche Pas A Ma Constitution" lance par ailleurs un appel pressant à la communauté internationale, et particulièrement à la CEDEAO, pour qu'elle prenne la mesure de la gravité de la situation au Togo. Le front demande à l'organisation régionale d'user de tous les moyens à sa disposition pour ramener le pays sur la voie de la démocratie et de l'État de droit.
Le communiqué rappelle avec force que « la démocratie ne saurait s'épanouir dans le silence forcé de l'opposition et la répression des voix dissidentes ». Pour "Touche Pas A Ma Constitution", la confrontation pacifique des idées reste le cœur battant d'une nation libre et prospère.
FADILOU KEÏTA APPELLE MACKY SALL À RÉPONDRE DE SES ACTES DEVANT LA JUSTICE
Selon le directeur de la Caisse de dépôt et de consignation, l’ancien président est responsable d’une mauvaise gestion des ressources publiques, facilitant la spoliation des finances du pays.
Fadilou Keïta, directeur de la Caisse de dépôt et de consignation (CDC), a exprimé des critiques virulentes à l’encontre de l’ancien président Macky Sall lors de son passage à l’émission Grand Jury de ce dimanche 29 septembre, diffusée sur la RFM. Invité par le journaliste Babacar Fall, Fadilou Keïta, n’a pas mâché ses mots en affirmant que Macky Sall doit être tenu responsable de nombreux torts causés au Sénégal, tant sur le plan humain que financier.
Fadilou Keïta a accusé l’ancien chef d’État d’avoir une part directe de responsabilité dans les événements politiques violents ayant secoué le Sénégal entre 2021 et 2024, période marquée par de nombreuses manifestations et répressions violentes. « Il a emprisonné des Sénégalais et brisé des ménages. On parle de plus de 80 décès dans ces événements politiques, et Macky Sall est directement impliqué », a déclaré Keïta, pointant du doigt ce qu’il considère comme une gestion autoritaire et répressive de la part de l’ancien président.
En plus des accusations liées aux violences politiques, Fadilou Keïta a évoqué un « carnage financier » sous le régime de Macky Sall. Selon lui, l’ancien président est responsable d’une mauvaise gestion des ressources publiques, facilitant la spoliation des finances du pays. « Il a permis aux uns et aux autres de spolier nos ressources financières », a-t-il insisté, avant d’ajouter que Macky Sall a gravement exposé le Sénégal en donnant de faux chiffres sur la situation économique du pays.
Le directeur de la CDC va plus loin en affirmant que Macky Sall pourrait « facilement être jugé pour haute trahison ». Fadilou Keïta, l’ancien président a trahi le serment qu’il avait prêté en tant que chef d’État, celui de protéger les intérêts du Sénégal. « Il a prêté serment pour protéger les intérêts du Sénégal. Il a exposé le pays en falsifiant des données économiques et en couvrant des scandales financiers », a-t-il expliqué.
Fadilou Keïta a également critiqué la manière dont Macky Sall a géré les rapports de la Cour des comptes, accusant ce dernier d’avoir intentionnellement retenu des rapports compromettants pour éviter de déstabiliser son régime. « Le plus grave, c’est qu’il a été arrogant en déclarant publiquement que certains rapports, il ne les publierait pas au risque d’embraser le pays », a déploré Fadilou Keïta, rappelant les paroles polémiques de l’ancien président face caméra.
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GUY MARIUS SAGNA VIOLEMMENT ATTAQUÉ À LOMÉ
Le député sénégalais a subi l'assaut des « gros bras » lors d'une réunion politique ce dimanche 29 septembre dans la capitale togolaise. Il a dû être évacué en urgence vers une clinique voisine, porté par ses soutiens
(SenePlus) - Le député Guy Marius Sagna a été victime d'une agression violente ce dimanche 29 septembre à Lomé, la capitale togolaise, comme le rapporte Radio France Internationale (RFI). Présent au Togo dans le cadre de ses fonctions au Parlement de la CEDEAO, Sagna devait participer à une réunion publique organisée par la plateforme d'opposition dynamique pour la majorité du peuple (DMP).
L'événement, déjà perturbé par un changement de lieu de dernière minute, a rapidement dégénéré dès que Guy Marius Sagna a pris la parole. Des personnes décrites comme des "gros bras" par RFI ont lancé des chaises vers la table d'honneur, visant particulièrement le député sénégalais.
Dans le chaos qui s'en est suivi, Sagna a été blessée à la tête et au bras. Il a dû être évacué en urgence vers une clinique voisine, porté par ses soutiens.
Au-delà des blessures physiques infligées à Guy Marius Sagna, l'incident a fait au moins six autres blessés, dont la députée togolaise Brigitte Kafui Adjamagbo-Johnson. Le matériel de presse a été détruit, des véhicules vandalisés, témoignant de la violence de l'attaque.
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ABDOU MBOW CONTRE-ATTAQUE
L'ancien député et responsables de l'APR accuse le nouveau régime de "manipulation" et d'incompétence. Il évoque de vives inquiétudes quant à l'organisation des prochaines législatives
Ce dimanche 29 septembre 2024, Abdou Mbow, ancien député et responsable de l'Alliance pour la République (APR), ex-parti au pouvoir, a vivement réagi au nouveau régime lors de l'émission "Jury du Dimanche" (JDD).
L'ancien parlementaire a qualifié de "manipulation" les récentes déclarations du gouvernement d'Ousmane Sonko concernant la sous-évaluation présumée de la dette publique et du déficit budgétaire sous le régime précédent. "Ousmane Sonko ne fait que de la politique. On va aux élections législatives, il est en campagne électorale", a-t-il affirmé.
Abdou Mbow a également fustigé le manque de programme clair du nouveau gouvernement, déclarant : "Depuis qu'ils sont arrivés, ils sont dans le tâtonnement, ils sont sans projet." Il a souligné l'incapacité du régime actuel à résoudre les problèmes urgents tels que le chômage des jeunes et l'immigration clandestine.
Concernant les élections législatives prévues le 17 novembre 2024, l'ancien député a annoncé la formation d'alliances, notamment entre l'APR et le PDS, pour contrer le nouveau régime. Il a exprimé de sérieuses inquiétudes quant à la fiabilité du processus électoral, citant des délais judiciaires et des violations présumées de la Constitution dans l'organisation du scrutin.
"On risque d'avoir les élections les plus mal organisés de l'histoire", a-t-il averti, appelant à la vigilance face à ce qu'il considère comme une menace pour la démocratie sénégalaise.
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MARÉE BASSE SUR L'AVENIR
Le Sénégal, pays de pêcheurs fiers, voit son identité marine s'effriter. Chaque vague qui frappe ses côtes emporte un peu plus l'espoir d'un peuple. Chalutiers étrangers, accords de pêche douteux, flotte chinoise invasive : les prédateurs sont légion
Au large des côtes sénégalaises, une tragédie silencieuse se joue. Les eaux jadis poissonneuses de l'Atlantique se vident, victimes d'une razzia sans précédent. Chalutiers étrangers, accords de pêche douteux, flotte chinoise invasive et usines de farine de poissons voraces : les prédateurs sont légion.
Face à cette marée destructrice, les pêcheurs artisanaux sénégalais luttent, impuissants. Leurs filets, autrefois gorgés de vie marine, remontent désespérément vides. Les femmes transformatrices, piliers de l'économie locale, voient leur gagne-pain s'évaporer.
Cette catastrophe écologique engendre un drame humain. Les villages côtiers se vident de leurs forces vives. Les jeunes, privés d'avenir, risquent leur vie sur des embarcations de fortune, rêvant d'un eldorado européen.
Le Sénégal, pays de pêcheurs fiers, voit son identité marine s'effriter. Chaque vague qui frappe ses côtes emporte un peu plus l'espoir d'un peuple. Tandis que les poissons disparaissent, c'est tout un pays qui lutte pour ne pas sombrer dans l'oubli.
LE NEW YORK TIMES DISSÈQUE L'ÈRE MBOW À L'UNESCO
Premier Africain noir à diriger l'organisation, Amadou Mahtar M'Bow a secoué l'ordre établi de 1974 à 1987. Le prestigieux quotidien américain dresse le portrait d'un homme qui a osé défier l'Occident au nom du Sud global
(SenePlus) - Le prestigieux quotidien américain New York Times (NYT) dresse un portrait nuancé d'Amadou Mahtar M'Bow, décédé mardi à Dakar à l'âge de 103 ans. Premier Africain noir à diriger une grande organisation internationale, M'Bow a marqué l'histoire de l'UNESCO par un mandat aussi novateur que tumultueux de 1974 à 1987.
Selon le New York Times, M'Bow s'est transformé en "fer de lance des chagrins du monde en développement et du bloc soviétique, principalement contre la domination culturelle occidentale". Cette orientation a provoqué de vives tensions avec les puissances occidentales, culminant avec le retrait des États-Unis en 1984 et du Royaume-Uni en 1985.
Le journal américain met en lumière la controverse autour du "nouvel ordre mondial de l'information" promu par M'Bow. Cette initiative, perçue par beaucoup en Occident comme une menace à la liberté de la presse, visait à rééquilibrer les flux d'information entre le Nord et le Sud. Le quotidien new-yorkais rapporte les propositions de M'Bow lors d'une conférence de l'UNESCO en 1982 : "Si les médias ont la liberté de dire ce qu'ils veulent, alors les autres ont le droit de juger ce qu'ils veulent dire", une déclaration qui avait prononcé des "applaudissements tonitruants".
Le NYT n'élude pas les accusations de mauvaise gestion et de népotisme qui ont entaché le mandat de M'Bow. Il cite notamment les critiques du représentant démocrate James H. Scheuer, qui dénonçait en 1984 une centralisation excessive du pouvoir au sein de l'organisation.
Cependant, le New York Times reconnaît également les réalisations importantes de d'Amadou Mahtar M'Bow, comme l'établissement de la Convention du patrimoine mondial en 1976 et le lancement du projet "L'Histoire générale de l'Afrique". Ces initiatives témoignent de sa volonté de rééquilibrer les perspectives culturelles et historiques au niveau mondial, selon le journal.
Il souligne le statut de héros national dont M'Bow jouissait au Sénégal, illustrant ainsi le contraste entre sa perception dans son pays d'origine et les critiques formulées par les puissances occidentales.
PAR l'éditorialiste de seneplus, Amadou Elimane Kane
DROIT DE RÉPONSE À JEAN-CHRISTOPHE RUFIN POUR UN SÉNÉGAL LIBRE
EXCLUSIF SENELUS - Ce sont toujours les hommes courageux et debout qui sont combattus. Nous refusons l’idéologie des forces impérialistes qui veulent nous imposer leur schéma au mépris de nos vies
Amadou Elimane Kane de SenePlus |
Publication 29/09/2024
Dans un article publié dans le journal Le Parisien, daté du 22 septembre 2024, Jean-Christophe Rufin parle de la situation politique du Sénégal, notamment à la suite de la dissolution de l’Assemblée Nationale sénégalaise voulue par son Excellence le président Bassirou Diomaye Diakhar Faye et son gouvernement.
Cet article intitulé “Avis de tempête sur le Sénégal” est une intoxication informationnelle qui va à l’encontre des principes républicains qui sont les nôtres. L’idéologie qui est sous-tendue est que le gouvernement du président Bassirou Diomaye Diakhar Faye est un dissident qui veut anéantir la position de la France. Il est ajouté que le premier ministre, Ousmane Sonko, utilise une “rhétorique populiste” pour rompre les liens historiques avec la France. Tout ceci est un tissu de mensonges.
Le peuple sénégalais n’est pas contre le peuple français. Il dénonce simplement les forces impériales qui continuent de fabriquer un récit qui les arrange et qui voudrait détourner une révolution démocratique par une autre version fabriquée, celle d’un cataclysme terroriste, inspirée des juntes militaires des pays voisins. Quand ces pays, et les peuples souverains, font face à des coups d'État institutionnels depuis des années, ils reprennent simplement les commandes de leur pays qui ont été défigurées par des attentats orchestrés par des intérêts impérialistes. Beaucoup de français, très engagés pour la liberté de parole, ont même apporté leur soutien au Pastef et ont organisé des manifestations contre l’emprisonnement d’Ousmane Sonko, avec une soif inconditionnelle de justice pour le peuple sénégalais. Non, Monsieur Jean-Christophe Rufin, le peuple sénégalais ne veut pas détruire les liens historiques et les attachements humains qui existent entre la France et le Sénégal.
Monsieur Jean-Christophe Rufin, connaissez-vous la situation politique du Sénégal depuis 2021, sous le régime de Macky Sall ? Oui, vous la connaissez ! Et vous faîtes semblant de l’ignorer pour faire avancer vos pions qui relèvent d’une géopolitique dépassée, inhumaine et injuste.
Depuis 2021, le Sénégal a été mis à feu et à sang par un groupe d’hommes et de femmes avides de pouvoir. 80 jeunes ont été assassinés, 2000 jeunes ont été emprisonnés. Macky Sall a instrumentalisé la justice pour empêcher les citoyens de se mobiliser. Il a alerté les médias pour faire croire à l’international que l’opposition sénégalaise relevait de groupes terroristes. Mensonge ! Qu’avez-vous fait, monsieur Jean-Christophe Rufin, quand l’ex-président Macky Sall a trafiqué la Constitution pour repousser les élections ? Nos campagnes électorales manipulées par d’autres intérêts que les nôtres ? C’était une véritable lutte politique, exténuée par tant de manipulations, qui a été décimée par des hommes et des femmes corrompus et indignes de gouverner.
Par son vote au Pastef, le peuple sénégalais a arraché une révolution démocratique. Malgré les mutilations de nos valeurs, le peuple sénégalais est debout ! Je vous rappelle aussi ce qui signifie le nouveau mouvement gouvernemental et ce qu’il incarne : les Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité. Ce sont pour ces hommes que les Sénégalais ont voté en toute liberté !
Mais comme l’histoire se répète ! Ce sont toujours les hommes courageux et debout qui sont combattus. Il y a tant d’exemples : Cheikh Anta Diop, neutralisé parce qu’il a revendiqué une Afrique sûre d’elle-même et armée de sciences. La voix du peuple, celle des écrivains, des intellectuels engagés est toujours minorisée au profit d’une intoxication permanente. Il y en a assez des attitudes néo-coloniales, des parasites de l’Humanité.
Où étiez-vous Monsieur Jean-Christophe Rufin lors des affrontements entre le peuple et les nervis du gouvernement ? Où étiez-vous lors des mouvements, des signatures et des pétitions contre le régime de Macky Sall, où étiez-vous Monsieur Jean-Christophe Rufin ? Qu’avez-vous fait de vos luttes et de vos missions humanitaires ? Quelles véritables sincérités avaient-elles ? Où étiez-vous quand le peuple sénégalais se faisait massacrer par des hommes sans foi ni loi ? Où étiez-vous ?
Aujourd’hui, nous sommes encore face à des hommes comme vous qui nous rappelle notre histoire douloureuse, les traumatismes de l’esclavage, de la colonisation et du néo-colonialisme. On se souvient des assassinats de Patrice Lumumba au Congo démocratique et plus proche de nous encore celui de Thomas Sankara au Burkina Faso. On voit aujourd'hui les mêmes mécanismes de déstabilisation. Au XXIe siècle, il est honteux de diaboliser et de freiner tout un peuple. Laissez-le assumer sa démocratie par un vote délibérément révolutionnaire !
Je vous rappelle également que si les pays du Sahel sont tous désarmés, c’est à la suite de l’assassinat en Libye de Mouamar Kadhafi, orchestré par l’Occident.
Par ailleurs, je me pose des questions profondes, non seulement quant à votre légitimité à vous positionner sur la politique sénégalaise, tout comme je remets en cause votre engagement littéraire. Vous avez obtenu le Prix Goncourt en 2001 et vous êtes membre de l’académie française depuis 2008. Ce n’est pas l’idée que je me fais de la France, de ses belles lettres et de ses Lumières, Monsieur Jean-Christophe Rufin. Si les hommes, les écrivains, les intellectuels sont honnêtes, ils devraient vous désavouer et vous combattre.
Mon engagement est toujours le même, Monsieur Jean-Christophe Rufin, celui de l’indépendance et de la dignité de nos terres. C’est pourquoi je proclame, au nom du peuple sénégalais qui a le droit de décider, en son âme et conscience, de l’avenir de son pays :
Nous refusons l’idéologie des forces impérialistes qui veulent nous imposer leur schéma au mépris de nos vies. Nous refusons l’intoxication des médias qui diffusent des informations calomnieuses et mystifiées. Et tous ceux qui réduisent la révolution démocratique du Sénégal à une action partisane du chaos. Nous ne voulons plus d’une orchestration politique qui soit décidée par le capital financier, au mépris des enfants qui ne vont pas à l’école, avec arrogance pour celles et ceux qui vivent avec un euro par jour ; avec indifférence à l’égard des populations qui n’ont pas accès à la santé élémentaire parce que des hommes ont décidé de détourner tout l'argent nécessaire à la survie d’un pays. Nous ne voulons plus voir des centaines de noyés dans l’océan atlantique car ils n’ont pas d'autres choix. Ce sont des homicides organisés délibérément chaque jour, si rien ne change. Oui, Monsieur Jean-Christophe Rufin, nous refusons que l’on décide pour nous-mêmes.
Et nous disons oui aux hommes de courage qui, après des batailles meurtrières, ont su gagner la confiance des Sénégalais en proposant une gouvernance alternative et non pas ce que vous nommez une insurrection anti-démocratique.
Aucune existence n’est supérieure à une autre, rappelle la Charte du Mandé, l’engagement du Kouroukan Fouga. C’est sur cette promesse que nous voulons, nous le peuple sénégalais, retrouver les soleils de nos libertés, tous les soleils de nos libertés.
223 milliards de dollars ont été versés en 2023, un montant record qui soulève des questions. Fatou Elise Ba, chercheuse à l'IRIS, décrypte les enjeux cachés de cette générosité apparente
Dans un entretien sur France 24, Fatou Elise Ba, chercheuse à l'Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS), décortique les enjeux de l'aide internationale.
Avec un montant record de 223 milliards de dollars en 2023, l'aide internationale soulève des questions cruciales. Instrument de soft power des pays occidentaux ou véritable soutien aux nations en difficulté ? La réponse n’est pas simple.
Ba met en lumière les défis auxquels est confronté ce système, héritage de l'ère coloniale. Elle pointe du doigt les pratiques néocoloniales qui persistent et appellent à une refonte du modèle.
La chercheuse souligne l'importance croissante des organisations locales dans les pays bénéficiaires. Cependant, elle note que les intérêts des donateurs dictent encore largement la distribution de l'aide.
Un point crucial émerge : les « crises oubliées », principalement en Afrique, restent dans l’ombre médiatique et politique. Fatou Elise Ba plaide pour une répartition plus équitable des ressources et une attention portée à ces situations critiques.
LÉGISLATIVES : LE CONSENSUS S'EFFRITE, L'INQUIÉTUDE GRANDIT
Le Comité Ad-hoc de facilitation avait espéré une avancée, notamment sur l'extension des délais de dépôt des candidatures, après une réunion avec les acteurs. Il exprime ses préoccupations quant au refus des autorités de valider cet accord minimal
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué du Comité Ad-hoc de facilitation du processus électoral reçu ce dimanche 29 septembre, en réaction au rejet de la prolongation du délai de dépôt des candidatures.
« COMMUNIQUE DE PRESSE
Le Comité Ad-hoc de facilitation a saisi le ministre de l'intérieur et les représentants des partis politiques pour faciliter le retour à la table de négociation après la rupture du dialogue entre les parties prenantes dans des conditions particulièrement tendues.
Une nouvelle rencontre a permis de réunir les acteurs du processus électoral le 28 septembre à la salle de conférence du ministère de l’intérieur.
Les délibérations se sont déroulées de façon démocratique dans la sérénité et dans un esprit constructif de tous les acteurs du processus électoral.
Ces concertations ont donné lieu à un consensus à minima.
Repousser les délais de 72h à 1 semaine pour permettre aux partis politiques et aux coalitions de partis de se mettre à jour pour les dossiers de candidatures ;
Aucun consensus sur le casier judiciaire.
Au terme des délibérations, le ministre de l’Intérieur le Général Jean Baptiste Tine a pris acte des résultats et a promis de s’en référer aux autorités supérieures et de rendre compte.
Le communiqué du ministère de l’intérieur qui informe du rejet du consensus par les autorités supérieures vient juste de nous parvenir.
Le Comité Ad-hoc de facilitation :
Remercie le ministre de l’intérieur et l’ensemble des leaders des partis politiques qui ont pris part aux concertations pour des élections transparentes, apaisées et consensuelles et salue l’excellent déroulement des travaux ;
Se réjouit du consensus minima obtenu lors des travaux et qui devait contribuer à la restauration de la confiance et à des élections apaisées ;
Demeure préoccupé du rejet du consensus minima obtenu au terme d’efforts collectifs de la société civile et des autorités publiques ;
Appelle toutes les parties prenantes à poursuivre le processus électoral dans un esprit serein, constructif et républicain, pour une démocratie mûre et apaisée. »