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24 novembre 2024
Politique
LES LÉGISLATIVES DE TOUS LES POSSIBLES
Enseignants-chercheurs à la Faculté des Sciences juridiques et politiques de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, Amadou Serigne Thiam et Abdou Rahmane Thiam livrent leur diagnostic des chances de la nouvelle opposition face à Pastef
Enseignants-chercheurs à la Faculté des Sciences juridiques et politiques de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, Amadou Serigne Thiam et Abdou Rahmane Thiam nous livrent leur diagnostic des chances de la nouvelle opposition face à la liste Pastef lors de ces prochaines élections législatives. Interpellé sur cette question hier, lundi 30 septembre, sur la nouvelle inter-coalition annoncée par les responsables des coalitions Takku Wallu Sénégal », « Samm Sa Kaddu » et « Jamm Ak Njariñ », Amadou Serigne Thiam, Enseignant-chercheur en Droit privé, tout en saluant cette démarche de l’opposition, a tenu à préciser que l'esprit de vote des Sénégalais n'a pas drastiquement changé et le Pastef reste toujours majoritaire… ». Pour sa part, son collègue Abdou Rahmane Thiam, Agrégé de Science politique, professeur assimilé et chef du département des Sciences politiques à l’Ucad, évoquant le contexte actuel du coût de la vie et l'immigration massive des jeunes entre autres a indiqué que cette stratégie de l'inter-coalition constitue une sérieuse menace pour la liste Pastef.
Amadou Serigne Thiam, enseignant-chercheur à la faculté des sciences juridiques et politiques de l’Ucad : « L'inter-coalition est une bonne stratégie, mais l'esprit de vote des Sénégalais n'a pas aussi drastiquement changé et le Pastef reste toujours majoritaire »
« Cette démarche des grandes coalitions de l'opposition qui ont décidé d'unir leurs forces pour avoir une inter-coalition afin de maximiser leurs chances est une bonne stratégie politiquement parlant car cela leur permet d'accroître leurs chances d'investir sur chaque localité le parti ou mouvement qui a le plus de représentativité. C'est une inspiration de l'Inter Coalition Yewwi-Wallu que je trouve intelligente.
Cependant, cela ne veut pas dire qu'ils auront la possibilité de plier l'élection législative et de remporter le maximum de suffrages leur permettant d'avoir la majorité parlementaire. Il faut constater avec moi que le contexte n'est pas le même ni la nature de l'élection. Aujourd'hui, hormis Amadou Ba qui était le Candidat de Macky Sall, tous les autres avaient le même objectif et ont formé un TOUT. C'est ce TOUT qui est divisé aujourd'hui sauf que le Pastef s'est renforcé avec la Coalition Diomaye Président regroupant plus de 100 entités qui est venu renforcer et qui supporte la liste Pastef. L'esprit de vote des Sénégalais aussi n'a pas drastiquement changé et le Pastef reste toujours majoritaire et peut espérer gagner largement les élections législatives ».
Abdourahmane Thiam, professeur agrégé de science politique, chef du département science politique à l’Ucad : « La stratégie de l'inter-coalition constitue une sérieuse menace pour le Pastef qui a choisi d'aller seul à ces joutes électorales»
«Nous avons coutume de dire que le Sénégal est une société longtemps acquise aux idéaux démocratiques. Elle a une longue expérience en matière d'organisation d'élections. Même si au cours de son histoire, l'on relève des tensions pré ou post-électorales, le processus politique s'est toujours passé dans des conditions acceptables. Ces élections législatives du 17 novembre 2024 sont un peu particulières dans la mesure où elles sont anticipées. Cela veut dire que la dissolution de l'Assemblée nationale imposait naturellementl'organisation d'élections législatives anticipées pour renouveler le personnel parlementaire.
Dans cette perspective, la compétition qui va opposer les différentes listes met en relief une configuration dont la particularité est l'existence de quatre grands pôles (Takku Wallu, Samm Sa Kaddu, Pastef, Jamm AK Njarin) qui polarisent les grandes tendances de l'électorat. A cet effet, il est important de préciser que les élections ne structurent pas toujours les mêmes enjeux et ne s'analysent pas de la même manière. Penser que les résultats de la dernière présidentielle peuvent se refléter arithmétiquement sur ceux de ces législatives peut-être une grosse erreur. Au-delà de la volatilité des électorats, il faut ajouter l'effritement de l'espoir d'une partie des 54% obtenus par le président Bassirou Diomaye Faye.
Beaucoup de facteurs (coût actuel de la vie, l'immigration massive des jeunes, les marchands ambulants, les Jakarta men, etc.) ne militent pas en faveur du pouvoir en place. L'étude minutieuse de la composition de ces coalitions qui ont mutualisé leurs forces dans le cadre d'une inter-coalition montre que certains partis ou leaders ont des bases affectives qui sont importantes en matière de représentation politique. Ainsi, la stratégie de l'inter-coalition constitue une sérieuse menace pour le Pastef qui a choisi d'aller seul à ces joutes électorales. Même si le Pastef dispose du bénéfice des ressources d'allégeance, cela ne semble pas constituer une garantie suffisante pour reproduire sa domination de l'élection présidentielle du 24 mars 2024 ».
Par Fadel DIA
JE CHERCHE UN HOMME
Amadou Mahtar Mbow a résisté à la griserie politique. Quel autre fils du Sénégal a vécu une vie aussi riche et exaltante ? Quel homme parmi ses concitoyens peut se vanter d’avoir vécu aussi longtemps sans jamais renié ses principes ?
«Je cherche un homme ! », c’est, nous dit-on, le cri que Diogène de Sinope lançait à la ronde en parcourant les rues d’Athènes avec une lanterne allumée à la main en plein jour. Si, comme le prétendent ses exégètes, le plus célèbre représentant de l’école cynique voulait dire par ces mots qu’il ne cherchait pas seulement un être de chair et de sang mais un homme digne de ce nom et qui peut faire la fierté de ses semblables, un homme bon et sage, alors Amadou Mahtar Mbow aurait pu être son homme.
Car ce ne sont pas seulement des jours et des années, en quantité et bien plus qu’il n’en a donnés à d’autres femmes et hommes de sa génération, que Dieu a donnés à celui qui vient de nous quitter à 103 ans, il lui a aussi tracé un destin hors du commun.
Quel autre fils du Sénégal a vécu une vie aussi longue, aussi riche et exaltante et au parcours si imprévisible que la sienne, depuis celle du petit coursier de la Délégation de Dakar dont on croyait l’avenir compromis et qui étonnait son monde par son goût de la lecture et sa soif d’apprendre, jusqu’à l’élève pilote de l’air, sans doute le premier de notre histoire, jusqu’au combattant de l’armée française puis à l’éducateur visionnaire qui avait ouvert les portes de l’école sur le monde extérieur et enfin jusqu’à la consécration qui fit de lui le premier africain, et le premier noir, jamais nommé à la tête d’une institution du système de Nations-Unies ?
Quel homme parmi ses concitoyens peut se vanter d’avoir vécu aussi longtemps sans jamais avoir renié ses principes, ceux que lui avaient inculqués ses parents, ceux qui avaient été à la base de sa formation d’éducateur, ceux qui fondent le beau métier qu’il avait choisi, ceux qui étaient contenus dans les serments qu’il avait prêtés en s’engageant en politique ou en exerçant de hautes responsabilités au service de la République ou de chef de l’exécutif d’une institution à vocation universelle ?
Quel autre dirigeant d’une organisation du système des Nations Unies a pris le risque de mettre en péril, non pas seulement sa carrière, mais son destin politique, en soulevant un lièvre que beaucoup avant lui avaient préféré laisser dormir dans les fourrés. En proclamant que la culture ne se réduisait pas seulement au divertissement et que sa promotion et son partage exigeaient un rééquilibrage de l’information et des savoirs, il avait brisé un tabou. Par la même occasion, il avait rappelé au monde que l’institution qu’il dirigeait avait une fonction essentiellement éthique, que l’une de ses missions était de maintenir la paix, ce qui ne pouvait se faire qu’en réduisant le fossé aux multiples visages qui sépare les forts et les riches des plus faibles et des moins nantis. L’Unesco avait alors tremblé, mais on n’est pas fils du Ndiambour pour rien, son directeur a révélé des qualités de gestionnaire qu’on ne lui soupçonnait pas, et malgré les sanctions financières de son principal bailleur, elle ne s’est pas désossée, elle n’a sacrifié aucun de ses fonctionnaires et ne s’est pas fourvoyée sur des chemins tortueux.
Combien d’autres hommes qui, après avoir acquis « usage et raison » sur la scène internationale, côtoyé les grands du monde, résisté aux pressions des Jupiters, des lobbies et des gourous, n’ont pas cédé à la tentation de monnayer leur soutien aux dirigeants de leur pays ou ont refusé de se servir du prestige de leur ancienne fonction comme un tremplin pour aller à la conquête du pouvoir ? Amadou Mahtar Mbow a résisté à la griserie politique mais il s’est aussi gardé de succomber à la tentation de l’exil doré. Plus lui plaisait « le séjour qu’avaient bâti ses aïeux » que la verte Normandie, les quais de la Seine, les châteaux de Versailles ou les charmes de Marrakech, où il était pourtant le bienvenu, et il a préféré revenir « vivre entre ses parents le reste de son âge. »
Il n’était pas homme à ruminer le passé, mais il eût sans doute été comblé si la grande œuvre qui avait réuni autour de lui, pour la première fois dans notre histoire, des femmes et des hommes de bonne volonté, issus de toutes les forces vives de la nation, si cette charte consensuelle, au lieu d’être jetée aux oubliettes, avait servi à faire du Sénégal un pays prêt à affronter les défis du « monde en devenir », ce qui était précisément le titre d’un de ses derniers ouvrages.
On notera, enfin, qu’avec sa disparition c’est toute une page de notre histoire politique qui se tourne. Mbow était le dernier pilier vivant d’un triumvirat dont les autres colonnes s’appelaient Assane Seck et Abdoulaye Ly et, par un heureux hasard, tous étaient des chercheurs éducateurs formés au dialogue, au partage et à la rigueur et tous préféraient élever les mots plutôt que la voix. Ils sont morts à un âge canonique, entourés de respect et d’affection, sans avoir jamais insulté personne et, plus difficile encore, sans avoir jamais été insultés. Ils ont laissé un héritage incommensurable mais le patrimoine matériel le plus précieux qu’ils ont préservé et surtout transmis aux générations futures, est constitué de papiers, il est fait d’archives et de livres.
Peut-être qu’un jour un chercheur, plus curieux ou moins conformiste que d’autres, nous démêlera les fils de ce mystère : dans quel puits de lumières les trois pères fondateurs du PRA ont-ils glané ce viatique qui leur a permis de vivre aussi longtemps et de finir si bien leurs vies ?
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LES COALITIONS NE SUFFIRONT PAS
Le politologue Lamine Sarr pointe l'obsession des partis pour les jeux d'alliances, au détriment des enjeux sociaux. Il estime que la décision de Pastef de se présenter seul pourrait marquer un retour à une politique plus lisible pour les électeurs
Dans un entretien accordé à la TFM ce lundi soir, le Dr Lamine Sarr, enseignant-chercheur en sciences politiques, a livré une analyse sur les prochaines élections législatives anticipées. Alors que plus de 40 listes ont été déposées à la Direction Générale des Élections, Sarr met en garde contre une focalisation excessive sur les jeux d'alliances. "Les coalitions font parti du paysage politique sénégalais depuis des décennies, mais elles ne sont pas une fin en soi", affirme-t-il. Le chercheur pointe du doigt la nécessité pour les partis de proposer des solutions concrètes aux problèmes quotidiens des citoyens.
Dans ce contexte, la décision du parti Pastef de se présenter seul aux élections prend une dimension particulière. "C'est un choix qui pourrait rebattre les cartes", estime Sarr. Cette stratégie, qui rompt avec la tendance aux grandes coalitions, pourrait selon lui marquer un retour à une politique plus lisible pour les électeurs.
Pour Lamine Sarr, les véritables défis de ces élections se situent sur le terrain socio-économique. "La reddition des comptes est importante, mais elle ne nourrira pas les familles", souligne-t-il. L'expert insiste sur l'urgence de s'attaquer à des problèmes tels que le chômage des jeunes, l'immigration clandestine et la hausse du coût de la vie.
Responsable du Master Paix, Sécurité et Développement à l'Université Cheikh Anta Diop, Sarr n'a pas manqué de mettre en lumière les défis du secteur éducatif. "La massification des universités compromet la qualité de l'enseignement", déplore-t-il, appelant à une réforme en profondeur du système éducatif.
ADAMA DIENG PLAIDE POUR LA LIBERTÉ RELIGIEUSE EN AFRIQUE
L'ancien haut fonctionnaire de l'ONU dresse un constat alarmant de la montée de l'extrémisme et de l'intolérance. Mais il propose aussi une vision d'espoir, où le respect des croyances de chacun devient un moteur de développement et de paix
(SenePlus) - Dans une tribune publiée dans l'édition de septembre-octobre 2024 du magazine Africa Briefing, Adama Dieng, Envoyé spécial de l'Union africaine pour la prévention du crime de génocide et autres atrocités de masse, lance un appel vibrant en faveur de la liberté religieuse en Afrique. Il souligne l'importance cruciale de cette liberté pour le développement du continent, mettant en avant la paix, la tolérance et le respect comme piliers d'une société juste.
"Nous vivons une époque de turbulences, de tensions et de transitions", déclare Dieng dès l'ouverture de son texte. Il dresse un tableau sombre de la situation actuelle, où "les sociétés sont plus diverses, mais l'intolérance est en hausse", pointant du doigt la propagation de l'extrémisme violent et l'élargissement des conflits caractérisés par "un mépris fondamental du droit international et de la vie humaine".
L'auteur met en garde contre la manipulation de la religion à des fins d'intérêts particuliers, qui peut aller jusqu'à "encourager, organiser et commettre des crimes atroces". Il salue le travail de l'All-Africa Religious Liberty Association pour promouvoir la liberté de religion pour tous, en fonction de leurs croyances ou traditions.
Adama Dieng insiste sur le fait que la liberté religieuse est un droit fondamental, crucial pour la dignité humaine et la liberté individuelle. "Permettre aux individus de choisir leurs pratiques religieuses favorise une société diversifiée et pluraliste", affirme-t-il, ajoutant que "cette diversité peut conduire à une plus grande compréhension et tolérance entre différents groupes".
L'ancien haut fonctionnaire de l'ONU souligne le rôle crucial de la liberté religieuse dans le développement de l'Afrique. Selon lui, elle « réduit les conflits interconfessionnels et favorise la coexistence pacifique entre différentes communautés », créant ainsi « un environnement stable propice au développement économique et social ».
Cependant, Dieng reconnaît les défis auxquels l'Afrique est confrontée en matière de liberté religieuse, notamment l'extrémisme islamique dans le Sahel et en Afrique de l'Est. Il appelle à des « réponses coordonnées et inclusives, impliquant à la fois les gouvernements, les organisations religieuses et la société civile pour promouvoir la tolérance et le respect des droits de chacun ».
L'auteur insiste sur l'importance de la prévention des conflits plutôt que de leur résolution. Il affirme que « les pays en paix sont plus susceptibles de connaître un développement économique et social durable » et que la prévention des conflits contribue à « créer un environnement stable, propice à l'investissement et à la croissance ».
Adama Dieng met également l'accent sur le rôle crucial de l'éducation pour lutter contre l'intolérance et la persécution religieuse. Il évoque l'importance de l'Agenda 2030 pour le développement durable, en particulier l'Objectif de développement durable 4, qui inclut « la promotion des valeurs et des compétences liées à l'éducation et à la citoyenneté mondiale ».
L'ÉTERNEL RETOUR D'IDRISSA SECK
Le caméléon politique du Sénégal tente un nouveau coup de poker après le cuisant revers de la dernière présidentielle, avec l’APR de Macky Sall et le PDS de Karim Wade. Objectif : "contrer la montée du populisme incarné par le Pastef"
(SenePlus) - Dans un grand angle publié récemment, Jeune Afrique dresse le portrait d'Idrissa Seck, figure emblématique de la politique nationale, à l'approche des législatives du 17 novembre. Malgré une cuisante défaite à la présidentielle de mars 2024, où il n'a recueilli que 0,9% des voix, "Idy" semble prêt à rebondir une fois de plus.
Le parcours sinueux de Seck est marqué par de multiples allers-retours entre majorité et opposition. Comme le souligne Matar Sèye, secrétaire général de Rewmi depuis 2020, « Les gens ont toujours analysé le positionnement d'Idrissa Seck par rapport à ses ruptures et rassemblements successifs, jugeant son itinéraire sinueux. Mais lui estime que son parcours est rectiligne, uniquement guidé par les intérêts du Sénégal."
La dernière défaite électorale a néanmoins eu un impact dévastateur sur le parti Rewmi. Plusieurs cadres importants ont quitté le navire, comme Pape Abdou Mané, ex-secrétaire national chargé des relations avec la presse, qui a annoncé son départ le 20 septembre. D'autres, comme Ass Babacar Guèye, ancien vice-président de Rewmi chargé des élections, ont suivi le mouvement.
Malgré ces départs, certains restent confiants. Marietou Dieng, l'unique députée de Rewmi à l'Assemblée nationale dissoute, affirme : « Le président Idrissa Seck reste l'homme de la situation, et les Sénégalais le savent. Si on lui confie le pays le lundi, le mardi il saura comment dérouler."
La stratégie du silence adoptée par Seck lors de la dernière campagne présidentielle a été controversée. Un collaborateur ayant quitté le parti explique : "Lorsqu'il a accepté le poste de président du Cese, fin 2020, ce ralliement à Macky Sall a provoqué de la déception, voire un tollé, chez nos militants ; et même, au-delà, chez les Sénégalais."
Pourtant, Idrissa Seck semble prêt à entamer une nouvelle phase de sa carrière politique. Il s'apprête à officialiser une coalition avec l'APR de Macky Sall et le PDS de Karim Wade pour les législatives à venir. Marietou Dieng justifie ce choix : « À chaque moment important de l'histoire politique sénégalaise, il s'est sacrifié pour faire advenir une réunification de la famille libérale, même si les gens ne l'ont pas nécessairement compris et que ce fut parfois au détriment de son parti et de sa personne".
Cette alliance viserait à contrer ce que certains perçoivent comme un « vent de populisme » incarné par le Pastef de Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko. Dieng explique : "Il fallait s'unir comme un seul homme pour ramener la stabilité et la paix, relancer l'économie et défendre l'intérêt supérieur de la nation."
Cependant, des incertitudes persistent quant à la solidité de cette coalition. Les relations entre Idrissa Seck et Karim Wade, en particulier, restent ambiguës, marquées par l'ombre des événements de 2005 lorsque Idy fut "sacrifié" par Abdoulaye Wade.
Malgré les défis et les revers, Idrissa Seck semble une fois de plus prêt à renaître de ses cendres politiques. Les prochaines législatives diront si cette énième renaissance sera couronnée de succès face aux "Patriotes" renforcés par leur récente victoire.
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DIÉGUY DIOP DÉMENT TOUTE ALLÉGATION DE FUITE
"Je suis là, chez moi. Je viens de découvrir un avis de recherche me concernant. Je n’ai reçu aucune convocation. Je jure devant Dieu que je suis là au Sénégal, à Keur Ndiaye Lô, avec mon époux et mes enfants", a-t-elle déclaré.
Dans une note de la police aux chefs de commissariats spéciaux, aux secteurs frontaliers et au centre de ciblage et de profilage, il est mentionné que la nommée Diéguy Diop, est recherchée par la Division des investigations criminelles ( DIC) pour escroquerie sur les deniers publics.
L'ancienne Directrice de la Promotion de l'économie sociale et solidaire a fait une vidéo sur sa page Facebook pour démentir toute allégation de fuite.
« Je suis là, chez moi. Je viens de découvrir un avis de recherche me concernant. Je n’ai reçu aucune convocation. Je jure devant Dieu que je suis là au Sénégal, à Keur Ndiaye Lô, avec mon époux et mes enfants. Si Sonko et Diomaye veulent me cueillir, ils savent où je suis. Je n’ai rien fait qui puisse me faire peur », a-t-elle dit.
ABDOUL AZIZ MBODJ QUITTE LE PRP DE DÉTHIÉ FALL
Pour le maire de Ndiédieng, la décision du PRP de rejoindre une coalition ou une inter-coalition qui soutiendrait les acteurs qu’il qualifie de « bourreaux de notre démocratie et de notre économie » est inacceptable.
Le Dr Abdoul Aziz Mbodj, Secrétaire national chargé de la communication et coordonnateur départemental de Kaolack, a officiellement annoncé sa démission du Parti Républicain pour le Progrès (PRP). Dans une lettre adressée au président du parti, Dethié Fall, l'élu de la commune de Ndiédieng fait savoir que la nouvelle orientation prise par le PRP a constitué un tournant difficile à accepter. Il a ainsi décidé de renoncer à une investiture dans la nouvelle coalition à laquelle le PRP s’est associé, soulignant un manque de cohérence avec ses propres convictions.
Pour Dr Mbodj, la décision du PRP de rejoindre une coalition ou une inter-coalition qui soutiendrait les acteurs qu’il qualifie de « bourreaux de notre démocratie et de notre économie » est inacceptable. Il souhaite désormais poursuivre son combat politique en dehors du PRP, tout en réaffirmant son engagement pour le développement démocratique et économique du Sénégal.
Entouré de ses partisans à Ndiédieng et au-delà, Dr Mbodj annonce qu’il reviendra bientôt pour dévoiler sa position sur les prochaines élections législatives de novembre 2024, ainsi que la nouvelle orientation de son engagement politique.
DIKEMBE MUTOMBO S'ÉTEINT À 58 ANS
La légende congolaise de la NBA est morte des suites d'un cancer. Surnommé "Mount Mutombo" en référence à sa stature imposante de 2,18 mètres, il laisse derrière lui un héritage sportif exceptionnel
(SenePlus) - Le monde du basket est en deuil. Dikembe Mutombo, légende congolaise de la NBA, s'est éteinte à l'âge de 58 ans des suites d'un cancer, comme l'a annoncé la Ligue nord-américaine de basket ce lundi. Surnommé "Mount Mutombo" en référence à sa stature imposante de 2,18 mètres, il laisse derrière lui un héritage sportif exceptionnel.
Mutombo a marqué son époque par une défense redoutable qui lui a valu huit sélections au All-Star Game entre les années 1990 et 2000. Son palmarès impressionnant compte quatre titres de défenseur de l'année, trois de meilleur contreur et deux de meilleur rebondeur, témoignant de sa domination dans la raquette.
Né à Kinshasa, le pivot congolais a arboré les couleurs de huit franchises NBA au cours de sa carrière. Son périple américain a débuté en 1991 avec les Denver Nuggets et s'est achevé en 2009 chez les Houston Rockets, à l'âge vénérable de 43 ans. Bien qu'il ait participé à deux finales NBA, en 2001 avec les Philadelphia 76ers et en 2003 avec les San Antonio Spurs, le titre suprême lui a toujours échappé.
La carrière de Mutombo, s'étalant sur près de deux décennies, illustre sa longévité exceptionnelle et son impact durable sur le jeu. Son départ laisse un vide immense dans le basket international, où il était devenu une figure emblématique, particulièrement pour le continent africain.
MOUSSA DIOP ACCUSE SON MANDATAIRE DE TRAHISON
Le leader d'And Gor Jotna, a saisi la justice pour "confiscation arbitraire des listes et dossiers" de candidature dans le cadre de la participation du parti aux élections législatives
(SenePlus) - Une plainte pénale déposée le 29 septembre 2024 auprès du Commissaire central de Dakar par Me Moussa Diop, président du parti et Gor Jotna, accuse Boubacar Camara, mandataire du parti, de sabotage électoral à quelques semaines des législatives du 17 novembre.
La plainte détaille une série d'événements troublants. Selon Me Diop, Camara était chargé de déposer les listes électorales du parti le 29 septembre à 10h45. Son absence inexpliquée ce jour-là a déclenché l'alarme au sein d'And Gor Jotna.
Le cœur de l'accusation réside dans la "confiscation arbitraire des listes et dossiers" par Camara. Me Diop affirme dans sa plainte que ces documents, cruciaux pour la participation du parti aux élections, devaient être déposés avant minuit, dernier délai légal.
L'élément déclencheur de cette action en justice est survenu à 12h25, lorsqu'une vidéo YouTube a révélé selon Moussa Diop, que Boubacar Camara tenait sa propre conférence de presse pour annoncer sa candidature. La plainte qualifie cet acte de « véritable abus de confiance » envers And Gor Jotna.
La plainte de Me Diop exige que Camara soit « poursuivi de ce chef » pour ses actions.
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SONKO, DE L'INSUBMERSIBLE CANDIDAT À L'HYPER PREMIER MINISTRE
«On n’a pas un hyper président, on a un hyper Premier ministre…On a tout fait pour arrêter Sonko. Il a souffert toutes les misères pour ne pas être candidat. Ça, ça ne peut pas ne pas impacter les institutions », soutient Alioune Tine (AfrikaJom Center)
L’actuel chef du gouvernement Ousmane Sonko n’est pas un Premier ministre ordinaire, mais un hyper Premier ministre, résultante du dysfonctionnement démocratie, selon Alioune Tine, président du think thank AfrikaJom Center. Si des Sénégalais fantasment sur le vrai détenteur du pouvoir exécutif, on peut le comprendre. C’est loin d’être un débat sur le sexe des anges. Au vu du parcours politique et de la personnalité d’Ousmane Sonko, bien des Sénégalais sont persuadés que c’est lui le boss. Et ce serait une erreur de considérer que Sonko est un invité à la table de Diomaye et tenu de savoir se tenir. Pour corriger cette incongruité, le président d'AfrikaJom Center plaide pour la mise en application du Pacte de bonne gouvernance démocratique.
Empêché par tous les moyens institutionnels de réaliser son ambition présidentielle, il s’est retrouvé hyper Premier ministre. Charismatique chef de file des Patriotes Africains du Sénégal pour le Travail, l’Éthique et la Fraternité (Pastef), qu'il a fondé en 2014), Ousmane Sonko fut un opposant farouche, un empêcheur de tourner en rond du régime Sall dont il n’a de cesse de pointer les tares.
Courageux, voire téméraire, il a connu toutes sortes de persécution politique, consenti à des sacrifices au cours des 3 dernières années, à tel enseigne que nul ne l’imaginait aujourd’hui aux affaires puisque c'est à quelques jours de la fin de la campagne électorale, à la faveur du loi d'amnistie controversée, qu'il recouvre la liberté en même temps que l'actuel président.
Pourtant, une décade plus tôt, dans les liens de la détention, il entreprenait des grèves de la faim susceptibles de nuire à sa santé. Mais le risque pris et la bravoure affichée du chef ont été payantes. Il n’a pas pu se présenter, mais son choix et sa consigne de vote ont été suivis à la lettre. Son binôme est élu haut la main avec cinquante-quatre pour cent des suffrages.
Il savait fort bien là ou ses ennuis judiciaires avec Sweet Beauty, du nom de ce salon de massage, ou il a été accusé par Adji Sarr de viol, pouvait le conduire.
Stratège et habile, très tôt, Sonko avait désigné d'autres membres de son parti pour s’assurer de mettre quelqu’un en face du candidat du pouvoir et ainsi de parer à toute éventualité ou toute tentative visant carrément à empêcher son parti de prendre part au scrutin. C’est ainsi que Bassirou Diomaye Faye est positionné et sera élu dès le premier tour de la présidentielle le 24 mars dernier. Sans surprise, lui, Ousmane Sonko sera nommé Premier ministre.
En 6 mois de magistère, étant donné la personnalité et le leadership d’Ousmane Sonko, le fondateur de Pastef (des mauvaises langues ?) disent qu’en vérité, c’est lui qui est aux manettes au palais de la République au lieu de celui qui a été consacré par la légitimité du suffrage universel.
D’aucuns, le trouvent, en tant que Premier ministre, un peu trop envahissant à tort ou à raison dans des prérogatives du Président. Pour sûr, même s’il était établi que c’est le Premier ministre qui gouverne, cela ne devrait surprendre personne outre mesure de l’Avis d’Alioune Tine, Fondateur d’AfrikaJom Center.
« On n’a pas un hyper Président, on a un hyper Premier ministre. C’est le résultat des dysfonctionnements de notre démocratie. On a tout fait pour arrêter Sonko. Il a souffert toutes les misères pour ne pas être candidat. Ça, ça ne peut pas ne pas impacter les institutions. On ne peut pas dissocier à la fois tout le vécu de Sonko et le comportement qu’il a, à l’heure actuelle », soutient Alioune Tine.
Chef du gouvernement, il est presque impossible que son influence ne déteigne sur le fonctionnement du pouvoir. Sonko incarne le Pastef et la résistance. Ousmane Sonko a fait montre d’un courage inégalable face au pouvoir répressif de Macky Sall qui a tout fait pour l’empêcher de se porter candidat. Mais il a tenu ferme en cristallisant toute la charge qu’aurait dû porter toute l’opposition.
Il faut se rappeler que quelques mois plus tôt, Diomaye n’était pas du tout connu du grand public. S’il a été élu de manière claire et nette, c’est forcément l’aura de Sonko qui a ruisselé en lui. L’éditorialiste togolais de la chaine New World Tv, l’ambassadeur Sogoyou Keguewe disait fort à propos que «Même si c’est un crapaud que Sonko désignait pour participer a cette élection, il l’aurait gagné ». Cela en dit long sur ce que représente le Premier ministre sénégalais.
Selon ce vétéran des droits humains, c’est la résultante des dysfonctionnements institutionnels sous l’ancien régime. Il en veut pour exemple toutes les misères que le régime de Macky Sall à fait subir à Ousmane Sonko en utilisant les institutions comme la justice ou l’Assemblée nationale à sa guise.
Le fonctionnement de ses institutions est critiqué depuis des années. Le besoin de leur réforme en profondeur s'est toujours posé avec acuité. À cet effet, la solution n'est pas loin. C’est la mise en œuvre du pacte national de bonne gouvernance signé par le président Diomaye Faye comme 12 autres candidats, lors de la campagne électorale qui réglerait les pathologies démocratique du Sénégal.
Cet outil de gouvernance va impulser des réformes institutionnelles nécessaires, permettant que les choses soient clarifiées entre le Président et le Premier ministre, que d’autres prérogatives soient éventuellement transférées au Parlement et que le citoyen ait surtout son mot à dire dans l’action politique. Ce sera l’amorce d’une démocratie délibérative, participative, estime Alioune Tine.