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28 novembre 2024
Politique
DIOMAYE APPELLE A LA LUTTE CONTRE LE CANCER DU SEIN
Le président de la République Bassirou Diomaye Faye a appelé, jeudi, les Sénégalais à s’engager dans la lutte contre le cancer du sein à l’occasion de la campagne ”Octobre rose”, une initiative dédiée à la lutte contre cette maladie.
Dakar, 3 oct (APS) – Le président de la République Bassirou Diomaye Faye a appelé, jeudi, les Sénégalais à s’engager dans la lutte contre le cancer du sein à l’occasion de la campagne ”Octobre rose”, une initiative dédiée à la lutte contre cette maladie.
”Je lance un appel à tous les Sénégalais et toutes les Sénégalaises à s’engager dans la lutte contre le cancer du sein’’, a déclaré le chef de l’Etat dans un message publié sur le réseau social X.
”Notre engagement commun fera reculer le cancer. Le gouvernement du Sénégal reste engagé à renforcer la sensibilisation des populations pour faire connaître la maladie et les moyens de prévention”, a ajouté le président Faye..
Il a rappelé à ses compatriotes, en particulier aux femmes, que le mois d’octobre est consacré à la lutte contre le cancer du sein. ”Chaque année au Sénégal, a-t-il indiqué, 1838 nouveaux cas de cancer du sein sont enregistrés avec quelque 976 décès sur la même période’’.
Le chef de l’Etat a souligné que ”derrière ces chiffres, il faut aussi voir que ces femmes emportées sont des épouses, des mères, des sœurs laissant derrière elles beaucoup d’orphelins et des familles meurtries”.
”Chaque femme peut être touchée, notre responsabilité, c’est d’en parler et de sensibiliser le maximum de femmes, mais surtout d’aller faire un dépistage précoce. Ce dépistage précoce permet de prendre en charge très tôt le cancer”, a-t-il déclaré.
Le chef de l’Etat a salué la décision du ministère de la Santé de réduire la mammographie de 30.000 à 15000 FCFA durant tout le mois d’octobre.
CES PARTICULARITÉS DES LÉGISLATIVES
L'exclusion des femmes des positions de tête de liste et les incertitudes planant sur l'éligibilité de certains candidats, dont notamment le maire de Dakar, Barthélémy Toye Dias, cristallisent les inquiétudes
Le processus électoral en vue des Législatives anticipées du 17 novembre prochain entre dans sa dernière ligne droite, avant la publication par la commission de réception des dossiers de candidature à partir du lundi 07 octobre prochain, des listes de candidats autorisées à participer à ces élections. Après la 14e législative organisée par le Sénégal depuis 1963, ce scrutin est marqué par un certain nombre de particularités ou incongruités dont l’absence de femmes investies comme tête de liste mais aussi les risques d’invalidation de plusieurs candidatures pour inéligibilité dont celle de l’actuel maire de Dakar, Barthélémy Toye Dias.
Le processus électoral en vue des élections législatives anticipées du 17 novembre prochain entre dans une nouvelle phase. En effet, le délai imparti à la commission de réception pour étudier la recevabilité juridique des dossiers de candidatures par l’article 7 du décret portant convocation du corps électoral (entre le quarante septième (47) et le quarante troisième (43) jour avant celui du scrutin) a expiré depuis hier, jeudi 3 octobre. Par conséquent, à parti du lundi 07 octobre prochain, le Ministre chargé des élections, conformément aux dispositions de l’article 8 du décret portant convocation du corps électoral, au plus tard quarante (40) jours avant le scrutin, va arrêter et publier les listes de candidats autorisées à participer à ces élections. Et, en cas de contestation de cet arrêté du ministre chargé des élections, les mandataires des listes de candidats impactées pourront, dans les vingt-quatre (24) heures suivant la publication de cette décision, se pourvoir devant le Conseil constitutionnel qui statue dans les (03) trois jours qui suivent celui de l’enregistrement de la requête. Après 14 scrutins législatifs organisés par le Sénégal depuis 1963, le processus électoral de ces élections anticipées est marqué par un certain nombre de particularités.
L’absence des femmes au niveau des têtes de liste
Sur les 45 listes de partis politiques, coalitions de partis et entités indépendantes qui ont déposé leurs dossiers de candidature auprès de la Commission de réception des dossiers de candidature présidée par le commissaire divisionnaire, Abdoul Aziz Sarr, par ailleurs Directeur des Opérations électorales, aucune n’a désigné une femme comme tête de liste. Toutes les 45 listes de partis politiques, coalitions de partis et entités indépendantes qui ont déposé leurs dossiers de candidature, sont dirigées par des hommes. Cette situation marque une rupture par rapport à la petite avancée notée ces dernières années avec notamment l’actuel haut représentant du président de la République, Aminata Touré, désignée tête de liste de la coalition Benno Bokk Yakaar par l’ancien régime lors des législatives de 2022. Et un an auparavant, l’actuelle directrice générale de la Délégation générale à l'Entreprenariat Rapide des Femmes et des Jeunes (DER/FJ), Aïda Mbodj, tête de liste nationale de la coalition And Saxal Liggeey en 2017. Pour les prochaines législatives anticipées, les femmes devront donc se contenter des seconds rôles à l’intérieur des coalitions ou partis. Pour rappel, c’est en 2010 que le Sénégal a adopté la Loi n° 2010-11 du 28 mai 2010 instituant la parité absolue Homme-Femme dans toutes les institutions totalement ou partiellement électives.
Inquiétudes par rapport aux difficultés pour avoir un casier judiciaire
Outre l’absence des femmes au niveau des têtes de liste, l’autre fait qui pourrait s’inviter dans le processus électoral en vue de ces élections législatives anticipées est relatif au cas de candidats inéligibles. En effet, avec l’absence de consensus notée lors deux rencontres du ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique, en charge également de l’organisation de ces élections, avec les représentants de partis politiques, des coalitions et personnalités indépendantes, il y a lieu de craindre des risques d’élimination de certains candidats pour des raisons d’inéligibilité en raison des divergences sur le casier judiciaire. S’exprimant sur cette divergence des acteurs sur ce point relatif au casier judiciaire, Babacar Ba, président du Forum du justiciable avait fait état de ses « inquiétudes… par rapport aux difficultés pour avoir un casier judiciaire. Certains acteurs ont proposé aujourd'hui que l'on élimine le casier judiciaire pour les réclamer après l'élection des 165 députés».
Le cas très particulier du maire de Dakar, Barthélémy Toye Dias
Désigné tête de liste de la coalition Samm Sa Kadu : (Sauver le Sénégal) qui regroupe des partis tels que Taxawu Sénégal de Khalifa Sall, le PRP de Déthié Fall, les « Serviteurs » du journaliste Pape Djibril Fall, l'ARC d'Anta Babacar Ngom, Gueum Sa Bopp de Bougane Guèye et autre AGIR de Thierno Bocoum, l’actuel maire de Dakar, Barthélémy Toye Dias n’est pas encore tout à fait sûr que sa candidature soit acceptée. En effet, après la confirmation de sa condamnation à deux ans de prison ferme dont six mois avec sursis par la Cour suprême, vendredi 22 décembre 2023, beaucoup de spécialistes étaient montés au créneau pour annoncer sa radiation des listes électorale. D’ailleurs, l’intéressé semble lui aussi être convaincu de cette radiation des listes électorales. La preuve, prenant la parole le mercredi 6 mars 2024, lors de la plénière consacrée au vote d’une loi d’amnistie visant à couvrir les événements liés aux manifestations politiques ou à visée politique entre 2021 et 2024, Barthélemy Dias avait interpellé Me Aïssata Tall Sall, ministre de la Justice et Garde des sceaux sur sa situation.
« Madame la Ministre, je voudrais vous m’exprimer, en tant que maire de Dakar, que vous êtes au courant de ma situation puisque vous avez été mon avocate. Vous savez que je suis exclu des listes électorales pour cinq ans car j’ai été définitive ment condamné suite à une attaque jugée lâche contre une institution de la République, attaque documentée par des vidéos. Je souligne être le seul jugé dans cette affaire, personne d’autre n’ayant été poursuivi », avait-il dénoncé avant de marteler au sujet de sa radiation des listes électorales. « Cette exclusion signifie que je ne peux me présenter à aucune élection. Si une élection a lieu en 2029, je ne pourrai pas être candidat, et je ne peux plus briguer la mairie de Dakar. Le fait d’être l’unique personne attaquée et jugée, par des magistrats se prétendant indépendants, me prive du droit de participer aux élections, sous le prétexte de cette condamnation. Je préfère ne pas commenter davantage, souhaitant garder mes opinions personnelles. » Il faut préciser que l’alinéa 3 de l’article L.29 du Code électoral dispose : « ne doivent pas être inscrits sur la liste électorale ceux (qui sont) condamnés à plus de trois mois d’emprisonnement sans sursis ou à une peine d’emprisonnement d’une durée supérieure à six mois avec sursis (…).
VIDEO
MOUSTAPHA GUIRASSY AU CŒUR D'UN DÉBAT HOULEUX SUR TFM
Ce qui devait être une discussion sur la rentrée scolaire a rapidement viré à une affrontement verbal tendu entre le ministre de l'Éducation nationale et le journaliste Chérif Diop
Dans une émission qui a fait des étincelles sur la TFM, le ministre de l'Éducation nationale Moustapha Guirassy s'est retrouvé sous le feu des questions incisives du journaliste Chérif Diop, jeudi 3 octobre. L'échange, qui devait initialement porter sur la rentrée scolaire, a rapidement viré à une confrontation verbale sur des sujets brûlants d'actualité.
Dès le début de l'entretien, Guirassy a tenté de recentrer la discussion sur son agenda prévu, à savoir la journée du 5 octobre dédiée à la rentrée scolaire. Cependant, Diop a insisté sur des sujets sensibles tels que les arrestations récentes de journalistes et d'acteurs politiques.
Le ton est monté lorsque le ministre a reproché au journaliste de ne pas respecter le cadre convenu de l'interview. "Je n'étais pas venu débattre de l'actualité", a déclaré Guirassy, visiblement agacé. Diop a riposté en affirmant son droit et son devoir de poser des questions pertinentes.
Malgré ces échanges tendus, l'entretien a finalement abordé les défis majeurs de l'éducation nationale. Guirassy a annoncé des mesures concrètes pour pallier le déficit d'enseignants et résorber les abris provisoires. Il a également évoqué une refonte du système d'évaluation visant à réduire les taux d'échec scolaire.
Un moment clé de l'émission a été l'annonce de la création d'un Conseil supérieur de l'éducation et de la formation, un organe transversal censé apporter une gouvernance plus consensuelle au système éducatif.
L'interview s'est conclue sur un appel du ministre à la mobilisation nationale pour "donner du sens à l'école". Malgré les désaccords, Chérif Diop a reconnu les compétences de Moustapha Guirassy en matière de communication, laissant entrevoir la possibilité d'un futur échange plus apaisé.
LA LIBERTÉ D'EXPRESSION EN PROCÈS
Verbatim des déclarations de Cheikh Yérim Seck face à la Division spéciale de cybersécurité. Le journaliste arrêté pour diffusion de fausses nouvelles, a défendu sa démarche, invoquant des sources officielles pour contester les chiffres gouvernementaux
Le PV d'audition de Cheikh Yérim Seck, arrêté puis relâché pour avoir contesté les chiffres économiques du gouvernement, lève le voile sur un débat brûlant. Entre rigueur journalistique et accusation de diffamation, l'affaire cristallise les tensions autour de la liberté de la presse. Ci-dessous le verbatim de son échange avec les agents de la Division spéciale de cybersécurité.
Question : Après avoir écouté l'extrait de la vidéo issue de l'émission « Invité de Maimouna Ndour Faye » sur la chaîne de télévision 7TV et qui met en exergue vos déclarations. Pouvez-vous nous préciser dans quel contexte avez-vous fait ces déclarations qui contredisent les chiffres annoncés par le Premier ministre ?
CYS : J'ai fait ces déclarations dans le cadre de l'émission "L'invité de MNF sur la 7TV" animée par la journaliste Mamouna Ndour Faye.
Pouvez-vous revenir de façon concise, sur les chiffres dont il est question dans cet extrait-vidéo ?
Je n'ai pas annoncé des chiffres. J'ai contesté des chiffres avancés par le Premier ministre, à propos du déficit public et du ratio de la dette par rapport au PIB (Produit Intérieur Brut).
Aviez-vous l'intention de remettre en cause la véracité de ces chiffres ou d'exprimer un point de vue personnel ?
J'avais l'intention dans le cadre de l'expression de mon point de vue personnel, de remettre en cause la véracité des chiffres avancés par le Premier ministre Amadou Ba et le ministre Sonko.
Étiez-vous informé de la source des chiffres avant de faire vos déclarations ?
Je sais de science certaine qu'aucune des sources habilitées, notamment le FMI et la Banque mondiale ne donnent les chiffres donnés par le premier ministre. Même le site du ministère des Finances du Sénégal ne donne pas ces chiffres. Mieux encore, le rapport de la Cour des Comptes, organisation habilitée ne confirme pas les chiffres avancés par le Premier ministre.
Sur quelles sources ou documents vous vous êtes basés, pour affirmer que ces chiffres étaient faux ?
Toutes les sources, notamment celles citées dans la réponse précédente, attestent que ce qu'a dit le premier ministre est faux.
Avez-vous vérifié ces informations auprès de sources officielles ?
Il n'y pas meilleure source que le site officiel du ministère des Finances du Sénégal dont les chiffres diffèrent de ceux avancés par le Premier ministre.
Pouvez-vous nous fournir des preuves par des documents qui appuient vos déclarations ?
Pour les chiffres, je vous reporte aux sites officiels de tous les organismes de financement qui coopèrent avec le Sénégal. D'ailleurs, le représentant résident du FMI a confirmé dans une déclaration que les chiffres antérieurs à la déclaration du Premier ministre.
Pourquoi avez-vous déclaré que les chiffres avancés par le Premier Ministre Ousmane Sonko sont faux ?
Aucun pays de l'UEMOA avec un déficit supérieur à 10% ne peut lever de fonds selon la réglementation communautaire. Or, rien qu'en septembre 2023, le Sénégal a levé trente-cinq (35) milliards sur le marché de l'UEMOA. C'est la preuve que le chiffre de déficit budgétaire avancé par le Premier ministre est faux. Je m'en limite là.
Êtes-vous conscient que vos propos pourraient être perçus comme diffamatoires à l'encontre du Premier ministre ou susceptibles de troubler l'ordre public ?
Je n'ai diffamé personne. J'ai dit des faits étayés par tous les organismes spécialisés sur la question.
En tenant de tels propos, aviez-vous l'intention de jeter le discrédit sur les institutions publiques, notamment le gouvernement ou le Premier ministre ?
Je n'ai aucune intention de jeter le discrédit sur quoi que ce soit. Ma seule intention était de rétablir la vérité des faits dans l'intérêt d'un dialogue démocratique et juste.
Quel était votre objectif en faisant ces déclarations ? Était-ce d'informer, de critiquer, ou d'alerter le public ?
Mon intention était claire. C'est une question qui m'a été posée dans le cadre d'une interview et j'ai répondu dans le souci de dire ce qui est conforme à la vérité.
Avez-vous tenté de contacter les autorités compétentes ou un porte-parole du gouvernement pour vérifier les chiffres avant de faire vos déclarations publiques ?
Je n'ai pas besoin de contacter une autorité compétente pour vérifier des informations qui sont dans le domaine public. Le fait que les nouvelles autorités aient pu lever mille six cent soixante-cinq (1.665) milliards de FCFA depuis leur arrivée au pouvoir prouve que ce que le premier ministre à dit est faux. Les documents sont partout.
Avez-vous connaissance d'éventuelles corrections ou précisions apportées par le gouvernement par la suite ?
Non !
Pouvez-vous expliquer votre état d'esprit lors de l'émission ? S'agit-il d'une critique ouverte ou d'un débat sur la situation économique du pays ?
J'étais dans une posture journalistique de restitution des faits dans leur authenticité.
Pour toutes les questions qui vous ont été posées, dans le souci d'apporter des preuves que les chiffres avancés par le Premier ministre sont faux, vous nous renvoyez vers des données officielles d'organismes de financement, des sites ou règles communautaires de l'UEMOA. Ne pensez-vous pas qu'il serait mieux de défendre votre thèse par la présentation d'un document officiel du Sénégal ?
Le document officiel du Sénégal : le dernier rapport de la Cour des comptes qui couvre jusqu'à la gestion 2022, donne des chiffres totalement différents de ceux avancés par le Premier ministre. La Cour des comptes est l'organisme habilité pour certifier la gestion budgétaire au Sénégal. Ces chiffres sont les seuls officiels. Les chiffres avancés par le Premier ministre ne le sont pas.
Pourquoi dites-vous que ces chiffres ne sont pas fiables ?
Ces chiffres ne sont pas fiables pour trois (03) raisons : Premièrement, je ne pense pas que le Premier ministre soit mieux outillé que tous les organismes de financement, toutes les structures de notation et toute l'administration des finances du Sénégal pour apporter des chiffres qui démentent les leurs.
Deuxième raison : l'argument fourni par le Premier ministre lui-même pour étayer la falsification des chiffres, à savoir une discussion privée entre le président de la République, l'ancien ministre de Finances et lui-même me semble déjà d'une légèreté grotesque.
Troisièmement : l'utilisation politique faite de ces données par le Premier ministre dans un contexte électoral prouve à suffisance, la motivation autre que scientifique de la fourniture de ces données.
Pensez-vous que ce que vous avez donné comme justificatifs suffit comme raisonnement scientifique pour démentir des chiffres avancés par le Premier ministre ?
En tout cas, tout ce que j'ai dit est de loin mieux documenté que ce que le Premier ministre a dit. Ce que j'ai dit se rencontre dans le rapport de la Cour des comptes et dans toutes les bases de données des organismes habilités alors que ce que le Premier ministre a dit nulle part en dehors de son discours.
Aviez-vous l'intention de nuire à la réputation du Premier ministre ou des institutions publiques ?
Je n'ai aucune intention de nuire à qui que ce soit. Mon intention, purement journalistique, consistait à produire des faits étayés par des organismes habilités.
Pensez-vous que vous pouviez étayer vos propos sans dire que ces chiffres sont faux ?
Moi au moins j'ai été délicat. Ousmane Sonko aurait dit que j'aurais menti.
Vos propos visaient-ils directement à discréditer le gouvernement ou à inciter le public à douter de l'intégrité des autorités ?
Je le répète, je ne cherchais rien d'autre que de faire mon métier en respectant la sacralité des faits.
Comment réagiriez-vous si vos propos avaient été mal interprétés ou déformés par les téléspectateurs ou par les médias ?
Dans mon métier, on se limite à écrire et dire en laissant au public le soin d'apprécier, d'interpréter ou de commenter.
C'est tout ce que j'ai à déclarer.
LE MYSTÈRE BERNARD-HENRI LÉVY
Depuis trente ans, le philosophe est omniprésent dans les médias français. Serge Halimi et Pierre Rimbert décortiquent ce parcours hors norme, révélant les coulisses d'un pouvoir qui s'étend bien au-delà des frontières médiatiques
(SenePlus) - L’article du Monde Diplomatique d’octobre 2024 intitulé “BHL, trente ans de plus” est un texte signé par Serge Halimi et Pierre Rimbert qui s’intéresse à la figure intellectuelle de Bernard-Henri Lévy (BHL) et à son influence au fil des décennies. L’article critique sévèrement BHL, le qualifiant de personnage omniprésent dans les médias français et internationaux depuis les années 1990, et souligne les contradictions de son discours et de son parcours.
Les auteurs mentionnent d’abord les prises de position de BHL dans les années 1990, notamment en Yougoslavie, où il s’est présenté comme défenseur de la démocratie et des droits de l’homme. Cependant, ils critiquent le fait qu’il ait souvent soutenu des interventions militaires controversées, en particulier de la part des puissances occidentales, ce qui, selon eux, met en lumière un paradoxe dans sa défense des droits humains.
Une partie importante de l’article se concentre sur la manière dont BHL a utilisé sa position médiatique pour façonner l’opinion publique sur des questions internationales, tout en soulignant que ses prises de position ont parfois été en décalage avec les réalités du terrain. Les auteurs pointent du doigt son influence dans le discours sur la guerre en Libye en 2011, ainsi que sur d’autres conflits, et l’accusent d’avoir contribué à la justification de certaines guerres sous couvert de principes humanitaires.
Les auteurs rappellent également les positions de BHL sur Israël et la Palestine. Ils mentionnent que BHL a souvent défendu Israël, tout en étant critiqué pour sa vision partielle de la question palestinienne. Cet aspect est particulièrement mis en lumière avec des références aux conflits récurrents à Gaza et aux critiques internationales à l’encontre d’Israël, y compris par l’ONU, qui a qualifié certains événements de “crimes de guerre”. L’article critique le silence ou les justifications apportées par BHL sur ces questions sensibles.
En somme, l’article de Halimi et Rimbert dans Le Monde Diplomatique dépeint BHL comme un intellectuel influent mais problématique, dont les actions et discours sont souvent en contradiction avec la réalité des faits sur le terrain. Ils mettent en avant une réflexion critique sur l’influence d’une figure comme BHL dans le débat public français et international, et s’interrogent sur la durabilité de cette influence à l’avenir.
THIERNO ALASSANE SALL APPELLE À UNE JUSTICE RIGOUREUSE ET RAPIDE
« La justice doit servir la cause commune et non les humeurs hypersensibles des majestés qui règnent sur nous », a écrit le leader de la "République des valeurs".
Thierno Alassane Sall, ancien ministre du pétrole, a exprimé son indignation face aux convocations et gardes à vue de plusieurs personnalités, dont Cheikh Yérim Seck, Bougane Guèye et Kader Dia.
Selon lui, ces mesures ne pouvaient mener qu’à leur relaxe, tant les motifs étaient choquants.
Il a salué le fait que le pouvoir semble avoir compris cette réalité.
Thierno Alassane Sall a souligné l’importance d’une justice rapide et rigoureuse, notamment sur des dossiers touchant aux intérêts fondamentaux du pays.
Il a cité en exemple la gestion de l’Office National de l’Assainissement du Sénégal (ONAS), qu’il qualifie de calamiteuse, entraînant une dégradation des espaces publics et une pollution des quartiers.
L’ancien ministre a également révélé avoir été entendu par les enquêteurs de la Section de Recherches de la Gendarmerie, un développement qu’il considère comme un signe positif après des années de plaintes restées sans suite.
Il a exprimé l’espoir que les protagonistes de cette affaire, qui se sont échangé des accusations graves par médias interposés, puissent bientôt s’expliquer devant les enquêteurs.
« La justice doit servir la cause commune et non les humeurs hypersensibles des majestés qui règnent sur nous », a-t-il conclu, appelant à une justice équitable et au service de l’intérêt général.
ARRESTATIONS TOUS AZIMUTS, "Y'EN A MARRE" HAUSSE LE TON
Les leaders du mouvement appellent au respect des droits fondamentaux, dénonçant une dérive autoritaire et réclamant une véritable démocratie et justice sociale pour le Sénégal.
Le mouvement « Y’en a Marre » a exprimé son indignation face à ce qu’il considère comme une atteinte à la liberté d’expression suite aux interpellations et convocations tout azimut de voix discordantes au régime de Bassirou Diomaye Faye.
« Nous avons toujours voulu manifester contre le régime de Macky SALL, notamment pour soutenir Pastef, sans tenir compte de l’arrêté Ousmane Ngom. Aujourd’hui, alors qu’un ministre de SONKO peut s’appuyer sur cette loi, il est impératif que ce gouvernement respecte notre démocratie s’il souhaite une paix durable », a déclaré Thiat, l’un des porte-parole du mouvement.
Le cas du commissaire Keita a été particulièrement souligné par le mouvement, qui a qualifié l’enquête le concernant d’injustifiable.
« Dire qu’Ousmane Sonko et le président sont en conflit ne devrait pas justifier une détention prolongée », a-t-il affirmé.
Il a appelé à un traitement équitable de tous les citoyens dans le cadre des lois en vigueur.
Pour sa part, Aliou Sané, a rappelé l’importance du dialogue, notamment lors des assises de la justice.
« Nous avons applaudi à l’ouverture de ce dialogue. Continuons sur cette voie, mais refusons toute forme de piétinement de nos droits », a-t-il conclu, soulignant que leur combat est avant tout pour « une démocratie véritable et une justice sociale au Sénégal ».
Le mouvement « Y’en a Marre », connu pour son engagement en faveur des droits civiques et de la justice sociale, reste déterminé à poursuivre son action pour défendre la liberté d’expression et les droits des citoyens dans un climat politique de plus en plus tendu.
par Mame Lika Sidibé
DEVOIR ACCOMPLI
Le DG Saer Niang est un monument. En une décennie, il a transformé l'institution en un modèle de rigueur et d'innovation dans la commande publique. Les grands qui aident les petits à devenir grands seront éternellement plus grands
Monsieur Saer Niang n’est plus DG de l’ARCOP selon le communiqué du Conseil des ministres de ce mercredi.
J’ai eu l'honneur et le privilège d’avoir travaillé durant deux ans aux côtés d’un homme charismatique et respectable, qui m'a inculqué la rigueur, l’engagement, l’abnégation dans le travail. Une personne avec des connaissances énormes et pointues dans le domaine de la commande publique précisément, mais dans beaucoup d’autres domaines aussi. Discret, très respecté, la foi, l’équité, la transparence et l’éthique en bandoulière dans toutes les décisions qu’il prend, dans tous les actes qu’il pose, dans sa vie de tous les jours. Et ce sont ces vertus qu’il ne cesse d'inculquer à tout le monde, quel que soit son niveau de responsabilité.
DG partez la tête haute.
En moins de 10 ans, vous avez, dans des conditions pas faciles, réussi à hisser l’ARCOP, l’ARMP avant, au sommet des structures les plus respectées, sinon la plus respectée au niveau national et continental.
Votre dernier acquis à la tête de la Direction générale de l’ARCOP, c’est d’avoir obtenu, après deux années d'intense plaidoyer, la signature de l’arrêté sur les marchés réservés. Cette disposition pour laquelle vous vous êtes investi corps et âme, vise à promouvoir une catégorie défavorisée à travers la discrimination positive. Au-delà, vous avez mis en place depuis plusieurs années, le ‘’small business commande publique’’ à l’effet de combiner et impulser une dynamique réelle autour de trois dimensions : la formation, l’appui technique et l’aménagement de dispositions réglementaires favorables à l’accès des acteurs de l’économie sociale et solidaire à la commande publique.
Dans le domaine de la formation, qui vous tient à cœur, vous avez développé et déroulé une offre de formation plurielle comprenant la formation qualifiante, l’accréditation de spécialistes en passation des marchés et la formation diplômante via le Master II professionnel en Management et Régulation des marchés publics. Ce master est le fruit de la coopération tripartite entre l’ARCOP, l’Ecole nationale d’Administration (ENA) et l’université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD).
L’ouverture, en janvier 2020, du Master II professionnel en Ingénierie et Régulation de la Commande publique, en partenariat avec l’UFR des Sciences juridiques et politiques de l’université Gaston Berger de Saint-Louis (UGB), également à votre actif, participe de la volonté de l’ARCOP de renforcer la professionnalisation des acteurs de la commande publique.
Vous avez signé en 2022, une convention avec l’université Iba Der Thiam et l’Agence Régionale de Développement de Thiès pour la création du master en commande publique et gestion des finances publiques. Les enseignements ont déjà démarré.
Vous avez mis en place depuis 2022 un programme de formation des assistants dans le cadre de la mise en œuvre de la politique de professionnalisation des acteurs du système.
Les résultats de la MAPS II sont éloquents quant au niveau de professionnalisation des acteurs du système. Votre dernier plaidoyer portait sur la création d’un ordre des experts de la commande publique.
Dans votre volonté de hisser le Sénégal au niveau des standards internationaux en termes de commande publique, vous aviez initié le projet de dématérialisation des procédures de passation de la commande publique à travers une plateforme moderne que vous avez dénommée KERMEL.
Il me plaît de transcrire exactement ce que vous disiez le 10 octobre 2024, à l’occasion de la cérémonie de remise des attestations à la 2e promotion des assistants en passation de marchés publics : « Je suis certain que vous avez la capacité d’accompagner les autorités contractantes. Mais n’arrêtez pas d’apprendre. Appliquez ce que vous avez appris ici à l’IRCOP, vous serez remarqué et vous allez bénéficier de la confiance de votre hiérarchie. Bannissez la tricherie, ne donnez pas l’impression de connaitre ou de maitriser des choses alors qu’il n’en est rien. Il n’y a pas de secret. Il faut être éthique, sérieux, engagé, avoir une bonne dose de passion et surtout lire le Code de la commande publique. Ne cessez pas d’interpeller vos enseignants, les séniors qui vous ont procédé, vos encadreurs, sur des questions que vous ne semblez pas maîtriser. On ne finit jamais d’apprendre. La commande publique est aujourd’hui un instrument indispensable pour toutes les administrations, en termes de bonne gouvernance et d’efficacité. Toutes les acquisitions de tous les États se font grâce à la commande publique. Il faut savoir rationaliser les ressources publiques, mettre en place des procédures de bonne gouvernance, des mécanismes de contrôle, pour pousser les administrations à être plus efficaces ».
Voilà résumé ce qu’est Saer Niang.
" Seuls les meilleurs doivent servir l’État". Vous êtes dans le lot de ces meilleurs, à tous points vus, de cette belle race des hauts commis de l'Etat du Sénégal et même au niveau africain.
Au nouveau, qui a grandi sous l’aile protectrice du DG Niang qui savait s’entourer de personnes compétentes et éthiques et détectait très tôt les bonnes graines, nous souhaitons la bienvenue.
Quand je suis arrivée à l’ARCOP le 6 avril 2022, le DG Niang m’a donné le numéro de Moustapha Djitté, me disant qu’il était un excellent expert sur qui je pouvais compter, notamment pour la production de documents scientifiques de qualité.
Le DG Saer Niang est un monument. Les grands qui aident les petits à devenir grands seront éternellement plus grands.
Merci pour tout Saer Niang.
Mame Lika Sidibé est CCRP/ARCOP.
LA FRANCOPHONIE À LA CROISÉE DES CHEMINS
À l'approche du 19e Sommet de la Francophonie, le Dr Bakary Sambe livre une analyse éclairante sur l'avenir du français sur le continent. Entre rejet apparent et réinvention nécessaire, la langue de Molière se trouve au cœur d'un débat complexe
(SenePlus) - À l'aube du 19e Sommet de la Francophonie prévu en France les 4 et 5 octobre 2024, la langue française se trouve au cœur d'un débat complexe en Afrique francophone. Dans un contexte marqué par des tensions croissantes entre Paris et certains pays d'Afrique de l'Ouest, notamment le Mali, le Burkina Faso et le Niger, la question de l'avenir du français sur le continent se pose avec acuité.
Le Dr Bakary Sambe, Directeur régional de l'institut de recherche Tombouctou Institute – Centre africain d'études sur la paix, apporte un éclairage nuancé sur cette situation. Selon lui, le prétendu "sentiment anti-français" est en réalité "un raccourci, un fourre-tout qui ressemblerait à un exutoire permettant d'échapper à un nécessaire exorcisme collectif constamment refoulé". Il s'agirait plutôt d'une "forte exigence de renouvellement du paradigme même de la coopération entre la France et les pays africains".
Paradoxalement, la langue française elle-même ne semble pas souffrir de ces tensions. Le Dr Sambe souligne que "cette langue n'appartient pas à la France ; elle est la propriété malléable de ses locuteurs qui se trouvent majoritairement en Afrique, qui est le cœur battant de la Francophonie". Les jeunes générations africaines s'approprient le français, lui donnant "un nouveau souffle tout en lui imposant leurs marques culturelles qui la fécondent".
Cependant, l’avenir de la Francophonie en Afrique de l’Ouest reste incertain. Le Dr Sambe appelle à "revenir à un nouvel humanisme francophone sincère, fondé sur l'égalité et le respect mutuel et de la diversité". Il met en garde contre une perception de domination de la « Francophonie du Nord » au sein des institutions francophones, soulignant le poids démographique et géographique des pays africains francophones.
Face à l'attrait croissant d'autres alliances linguistiques comme le Commonwealth, le Dr Sambe estime que "si la francophonie renoue avec ses valeurs fondatrices elle retrouvera sa place". Il appelle à une réinvention de la Francophonie, qui doit prendre en compte les nouvelles réalités émergentes, comme la dualité des systèmes éducatifs dans de nombreux pays francophones ou l'importance du français comme langue d'accès au savoir religieux pour de nombreux musulmans francophones.
En conclusion, le Dr Sambe affirme que « les choses sont beaucoup plus complexes que la dialectique autour de l'héritage colonial et de la modernité ». L'avenir de la Francophonie en Afrique dépendra de sa capacité à se réinventer tout en restant fidèle à ses valeurs fondatrices d'égalité et de diversité.
par Cheikh Faye
PROMESSE D’UNE RUPTURE, FLEURS D’UNE DICTATURE RAMPANTE
EXCLUSIF SENEPLUS - Nous sommes en démocratie et chacun a le droit de discuter des comptes publics. La parole du Premier ministre n’est pas celle de l’Évangile ou du Coran. La lecture du PV d’audition de Cheikh Yérim Seck donne des frissons
Dans tous les pays démocratiques du monde, la présentation des grandeurs macroéconomiques par le gouvernement, à l’occasion de la présentation d’un nouveau budget ou lors d’un changement de régime, est toujours suivie de contestation des chiffres. Ces contestations portent sur tout notamment sur l’ampleur des situations décrites (déficits, excédents, etc.), sur les méthodes de calculs utilisés (choix de la période de référence, de la maturité des données, des sources utilisées, etc.), etc.
Dans le cas de la présentation d’un nouveau budget, le gouvernement et son chef sont toujours accusés d’embellir la situation pour montrer notamment leurs soi-disant talents de bons gestionnaires. Par exemple, ici au Québec, les chiffres présentés par le Premier ministre sur le déficit budgétaire à l’occasion de la présentation du nouveau budget ont été vivement contestés par les principaux leaders de l’opposition, qui l’accusent même d’avoir puisé dans le Fonds des générations pour masquer l’ampleur des déficits. Pour autant, en dépit de l’âpreté des débats, aucun leader de l’opposition, ni les différents économistes invités sur les plateaux de télé pour conforter cette thèse, n’a fait l’objet d’une convocation à la police a fortiori accusé de diffusion de fausses nouvelles. Ce scénario (convocation à la police suivie d’arrestations) serait impensable, car nous sommes en démocratie et chacun a le droit de discuter des comptes publics. Chacun est libre de croire ou ne pas croire les chiffres publiés. La parole du Premier ministre n’est pas celle de l’Évangile ou du Coran.
L’autre exemple, en cas de changement de gouvernement, nous vient de la France. Il est récent et vient de se dérouler sous nos yeux : le nouveau Premier ministre, Michel Barnier, a déclaré que les comptes publics dont il avait hérités étaient davantage au rouge beaucoup plus qu’on le pensait notamment avec des déficits budgétaires plus importants qu’annoncés. Il a poussé le bouchon plus loin en qualifiant même la situation budgétaire de la France de « très grave ». Il n’en a pas fallu plus pour que les ténors de la Macronnie montent au créneau pour, d’une part, contredire ce qu’il a avancé et, d’autre part, brandir la menace d’une motion de censure dès la présentation de sa DPG devant l’Assemblée nationale. Il a fini par modérer son langage, rencontrer Gabriel Attal et d’autres leaders de la droite afin de trouver un compromis qui lui a permis de passer, hier, au Palais Bourbon sans subir une censure. Morale de l’histoire : ce que dit le Premier ministre est contestable et il ne détient pas le monopole de la vérité ni de la crédibilité, peu importe le fait qu’il soit revêtu des atours de la République ! Cela participe au jeu de la démocratie.
Ici au Sénégal, la lecture du PV d’audition de Cheikh Yérim Seck, qui circule sur les réseaux sociaux donne des frissons : toutes les questions qui lui ont été posées gravitaient autour de la sacralité des paroles du Premier ministre Ousmane Sonko.
Tout à l’heure, les avocats de Bougane Gueye Dany disent la même chose : leur client a été convoqué pour avoir contesté les chiffres fournis par le Premier ministre relativement à la situation économique du pays en exigeant de lui la preuve de la fausseté des chiffres sortis de la bouche d’Ousmane Sonko. Même dans la République du Gondwana, on ne convoque pas et n’arrête pas les gens sur la base de leurs opinions concernant les comptes publics.
Ces arrestations sont révélatrices de l’intolérance, voire du manque de sens démocratique de nos nouveaux dirigeants. Ils doivent comprendre que personne n’est tenue de les croire. À moins d’introduire dans notre droit positif une nouvelle obligation pour les citoyens(nes) : le devoir d’acquiescement devant la parole primatorale !