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24 novembre 2024
Politique
LA LIBERTÉ D’EXPRESSION REMISE SUR TAPIS
Alors que des voix s’élèvent contre une possible instrumentalisation de la justice, les partisans du nouveau pouvoir indiquent que l’indépendance judiciaire est désormais une réalité au Sénégal.
Alors que des voix s’élèvent contre une possible instrumentalisation de la justice, les partisans du nouveau pouvoir indiquent que l’indépendance judiciaire est désormais une réalité au Sénégal.
Les arrestations successives cette semaine de Bougane Guèye Dany, Cheikh Yérim Seck et Kader Dia, respectivement homme politique, journaliste et chroniqueur, ont suscité des réactions. Poursuivis pour des délits tels que la diffusion de fausses nouvelles, ils ont été libérés jeudi par le procureur de la République après plusieurs heures de détention.
Des organisations de la société civile et une partie de la presse ont accusé les nouvelles autorités de menacer la liberté d’expression à travers des arrestations pour délit d’opinion. Cependant, les partisans du nouveau régime estiment que la libération de ces personnalités témoigne de la rupture promise par le tandem Bassirou Diomaye Faye – Ousmane Sonko ainsi que de l’indépendance de la justice.
Bougane Guèye, leader du mouvement Gueum Sa Bopp (croire en soi) et homme d’affaires, a été placé en garde à vue mercredi après son audition par la police de la cybercriminalité, étant poursuivi pour injures publiques et diffusion de fausses nouvelles. Dans une déclaration publique, il a contesté les propos du Premier ministre Ousmane Sonko, qui accusait l’ancien régime de Macky Sall, dans une sortie avec le gouvernement, d’avoir falsifié les chiffres sur la dette publique du Sénégal.
Bien qu’il se soit préparé à être incarcéré en amenant un sac rempli de ses effets personnels, M. Guèye, également le patron du groupe de presse DMédia et de la chaîne de télévision SEN TV, où Kader Dia anime des chroniques politiques, a été libéré après son entretien avec le chef du parquet. Il a précisé que ses déclarations visaient Ousmane Sonko, leader du parti Pastef. « Nous avons toujours combattu l’abus de pouvoir, et personne ne pourra nous détourner de notre chemin. Nous appelons le peuple à ne pas accorder à des individus comme eux la majorité à l’Assemblée nationale », a déclaré Bougane Guèye jeudi soir après sa libération. Les Sénégalais sont appelés au urnes le 17 novembre prochain pour élire leurs nouveaux représentants au Parlement après la dissolution de l’Assemblée nationale le 12 septembre par le président Faye.
Quant à lui, Kader Dia a été arrêté lundi pour des propos accusant des policiers de corruption dans le cadre de l’émigration irrégulière. Lors d’une émission, après la découverte d’une pirogue remplie de cadavres supposés être des migrants au large de Dakar, il avait affirmé que des agents des forces de l’ordre facilitaient le passage de pirogues en échange de pots-de-vin. Après deux retours de parquet, le procureur a décidé d’arrêter les poursuites contre Dia et de libérer le chroniqueur.
Cheikh Yérim Seck, ancien journaliste du magazine Jeune Afrique reconverti en analyste politique, a également été arrêté mardi dernier par la police. Il a été interrogé au sujet de ses contestations des chiffres présentés par le Premier ministre concernant la gestion des finances publiques sous le régime de Macky Sall. Déféré pour diffamation et diffusion de fausses nouvelles, M. Seck a fait l’objet d’un renvoi de parquet mercredi, avant que le procureur ne classe le dossier sans suite.
Malgré la libération des trois hommes, le mouvement citoyen « Y’en a marre » a critiqué les dirigeants actuels, soulignant que les Sénégalais ne veulent plus revivre les restrictions de la liberté d’expression imposées par les anciens régimes. « Nous ne permettrons pas à ce régime de sombrer dans des dérives. Nous n’accepterons pas l’instrumentalisation de la justice », ont déclaré Thiat et Aliou Sané, deux figures de ce mouvement qui avait joué un rôle majeur dans le départ de l’ancien président Abdoulaye Wade en 2012.
« Ce qui n’a pas été toléré sous Macky et Wade ne le sera pas sous Diomaye », ont-ils averti. En revanche, Moundiaye Cissé, une autre figure de la société civile, a salué la position du ministère de la Justice dans ces affaires, tout en appelant les acteurs politiques à « élever le débat » et à éviter les invectives dans l’espace public.
LE POOL JUDICIAIRE FINANCIER À L'ASSAUT DES BIENS DE MAME MBAYE NIANG
Chargée du dossier, la Section de recherches de Colobane a demandé au notaire Me Aïda Diawara Diagne de lui faire l’inventaire de toutes les entreprises que détiendrait l'ancien ministre du Tourisme.
Le Parquet financier est sur les traces de l’ancien ministre Mame Mbaye Niang. Une note confidentielle de la gendarmerie nationale révèle que les pandores sont à la recherche des biens et sociétés qui sont à son nom.
Source A indique à ce sujet que le patron de la société ECOTRA, Abdoulaye Sylla, a même été auditionné à ce titre ce jeudi 03 octobre 2024 par des éléments de la Section de recherches de Colobane pour un dépôt de 2,5 millions d’euros en faveur d’une Société supposée appartenir à l’ancien ministre Mame Mbaye Niang.
Abdoulaye Sylla a affirmé devant les enquêteurs n’avoir jamais connu Mame Mbaye Niang. Concernant la transaction, il déclare aussi n’avoir jamais fait cette opération d’une telle somme surtout en France où la législation ne le permet pas.
Chargée du dossier, la Section de recherches de Colobane a demandé au notaire Me Aïda Diawara Diagne de lui faire l’inventaire de toutes les entreprises que détiendrait Mame Mbaye Niang. «De lui dire si des sociétés ont été constituées au niveau d’une étude de notaire du pays en son nom. Si elle en trouve, de mettre à disposition les actes de création des sociétés concernées», rapporte L’Observateur.
L’ancien ministre, Mame Mbaye Niang, est épinglé par un rapport de l’IGF sur sa gestion du Programme des domaines agricoles communautaires (PRODAC) dont il était le coordonnateur en tant que ministre de la Jeunesse.
texte collectif
LA FRANCOPHONIE, UN PROJET AU SERVICE DE L’AMBITION IMPÉRIALISTE FRANÇAISE
C’est aussi l’affirmation d’un élitisme forcené puisque, face aux langues locales, l’usage du français concerne souvent une frange limitée de la population. Le vernis « pro-démocratie » de l’OIF ne sert qu’à légitimer certains des pires régimes
« L’unité du langage entraîne peu à peu l’union des volontés », écrivait en 1904 le géographe Onésime Reclus, ajoutant : « Nous avons tout simplement à imiter Rome qui sut latiniser, méditerranéiser nos ancêtres, après les avoir domptés par le fer. » C’est bien en ces termes que fut théorisée la « Francophonie » par celui qui forgea ce néologisme. Celle-ci serait « tout à la fois un espace de résistance et de reconquête », expliquait pour sa part le président Emmanuel Macron au sommet de Djerba, en 20221. Plus d’un siècle sépare ces deux citations, dont la juxtaposition illustre l’ambiguïté coloniale qui persiste chez celles et ceux qui vont célébrer la Francophonie lors du sommet de Villers-Cotterêts.
Loin de nous l’idée de contester l’intérêt d’avoir au moins une langue en commun pour échanger en étant dans différents pays, sur différents continents. D’ailleurs, nous ne nous en privons pas. Mais la Francophonie représente bien plus que cela : c’est un projet politique mu par la vieille ambition impérialiste française.
Façonner l’imaginaire politique
Dans nombre de pays, la Francophonie, c’est avant tout la promotion d’une langue coloniale, qui continue de façonner la manière de penser, de s’exprimer et de vivre le monde. C’est aussi l’affirmation d’un élitisme forcené puisque, face aux langues locales, l’usage familial du français concerne souvent une frange limitée de la population, avant tout urbaine et généralement plus aisée. Lorsque cette langue est celle de l’administration, des bourses d’études et des crédits de recherche, les élites politiques et économiques proviennent donc le plus souvent de ces milieux restreints où le français est très tôt devenu une seconde langue maternelle, voire la langue privilégiée. La reproduction des élites y prend ainsi une dimension linguistique qui façonne l’imaginaire culturel et politique... en cultivant un fort arrimage culturel à la France.
C’est d’ailleurs l’intention, même pas cachée, des promoteurs et promotrices de la Francophonie à Paris. « Maintenant que nous avons décolonisé, notre rang dans le monde repose sur notre force de rayonnement, c’est-à-dire avant tout sur notre puissance culturelle », reconnaissait le général de Gaulle en 1966. « La Francophonie prendra un jour le relais de la colonisation ; mais les choses ne sont pas encore mûres », précisait-il2. Elles le sont devenues.
De nos jours, chaque rapport parlementaire français sur les relations franco-africaines est l’occasion de rappeler l’importance de la diffusion de la langue et de la culture française qui permet, comme l’écrivent en 2018 les députés Michel Herbillon et Sira Sylla, de « créer les conditions d’un rapprochement profond et sur le temps long, de liens quasi émotionnels, d’une intimité qui peut s’avérer décisive en matière diplomatique ». Car, rappellent-ils, « si le travail de chancellerie permet d’avoir des “alliés”, la diplomatie culturelle permet de se faire des “amis” »3.
Instrument de puissance culturelle
Et l’amitié peut – et doit – payer. C’est Jacques Attali qui l’explique le mieux, dans son rapport remis il y a dix ans au président Hollande, sur la « Francophonie économique ». Il y insiste sur la « corrélation entre la proportion de francophones dans un pays et la part de marché des entreprises françaises dans ce pays » et propose de créer à terme une « Union économique francophone aussi intégrée que l’Union européenne »4. Un grand marché commun au centre duquel rayonnerait la France.
La mise en œuvre d’un projet politique nécessitait bien une institution multilatérale derrière laquelle dissimuler les ambitions françaises. « La Francophonie est une grande idée », expliquait le général de Gaulle en Conseil des ministres en 1963, ajoutant toutefois une précaution stratégique : « Il ne faut pas que nous soyons demandeurs. » Une mythologie savamment entretenue voudrait que la création, en 1970, de l’Agence de coopération culturelle et technique, ancêtre de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), ait été initiée par le président sénégalais Léopold Sédar Senghor et quelques autres. C’est oublier opportunément l’impulsion donnée par de Gaulle et par son Premier ministre Georges Pompidou, qui créa dès 1966 un « Haut Comité pour la défense et l’expansion de la langue française » en mobilisant justement son ami de jeunesse Senghor.
L’OIF est devenue l’outil dont la France avait besoin pour essayer de continuer de peser sur la scène internationale : un instrument de puissance culturelle, dont Paris assure la plus grosse part du budget et organise l’agenda politique, tout en prenant soin de ne jamais placer un Français à sa tête – toujours ce soin de ne pas être « demandeurs ».
Air de déjà vu
Outre les objectifs de diffusion culturelle et linguistique et de développement économique, l’OIF vise officiellement à « promouvoir la paix, la démocratie et les droits de l’Homme ». Car le rayonnement français entend se faire aussi sur le plan des « valeurs » que Paris brandit régulièrement, comme pour mieux faire oublier les terribles compromissions de sa politique étrangère, notamment en Afrique et au Moyen-Orient. L’OIF reprend ainsi à son compte l’hypocrisie de la France, et son discrédit croissant sur le continent africain. Ses opérations « d’observation » de scrutins sont réputées pour le blanc-seing qu’elles offrent aux plus sinistres farces électorales. Le vernis « pro-démocratie » de l’institution ne sert qu’à légitimer certains des pires régimes de la planète, pourvu qu’ils torturent en français.
Toute cette mascarade du sommet de Villers-Cotterêts est d’autant plus pénible qu’on nous fait déjà, comme lors du « nouveau » sommet Afrique-France de Montpellier il y a trois ans, la promesse d’un format « innovant », avec de « jeunes entrepreneurs » et « créateurs ». Comme à Montpellier, le sens du spectacle nécessitera sans doute quelque interpellation intrépide, pour montrer que l’OIF n’a pas peur de se moderniser.
Mais cette fois il ne sera même pas question des autres piliers de l’impérialisme français, tels que l’armée ou la monnaie, et on entend déjà clamer la nécessité de réformes destinées à donner encore plus de poids politique à la Francophonie, en feignant de croire qu’elle peut être une piste de solution au problème qu’elle symbolise depuis toujours.
Khadim Ndiaye est historien (UdeS, Québec), diplômé en philosophie. Ses principaux champs de recherche portent sur l’histoire de la colonisation, la problématique culturelle en Afrique, l’histoire des Afro-Américains et le panafricanisme.
Thomas Borrel est un des porte-parole de l’association Survie. Il a été durant huit ans co-rédacteur en chef du journal Billets d’Afrique édité par l’association, et a récemment codirigé l’ouvrage collectif L’Empire qui ne veut pas mourir. Une histoire de la Françafrique (Seuil, 2021).
Odile Tobner est Essayiste et cofondatrice de la revue Peuples Noirs Peuples Africains.
Boubacar Boris Diop est Écrivain.
Aminata Dramane Traore est Essayiste, ex-ministre de la Culture du Mali (1997-2000).
MADIAMBAL DIAGNE CLOUÉ AU SOL
Bloqué par la police qui lui réclame un passeport diplomatique qu'il affirme ne jamais avoir possédé, l'ancien patron du Quotidien se voit refuser l'embarquement. Il dénonce des manœuvres destinées à l'empêcher de voyager
Madiambal Diagne a été bloqué à l’Aéroport international Blaise Diagne de Diass par la police qui lui réclame un passeport diplomatique dont il n’est pas «détenteur». En dépit des vérifications, il n’a pas pu voyager.
L’Aéroport international Blaise Diagne de Diass est devenu un point de blocage pour de nombreux citoyens, empêchés de voyager pour des raisons politico-judiciaires. Madiambal Diagne a été bloqué hier soir à l’Aibd au moment de faire ses formalités policières. Pour quelles raisons ? «Je me suis présenté à l’aéroport pour aller en Europe et au Canada. La police de l’aéroport m’a demandé de restituer un passeport diplomatique sénégalais parce qu’il y a des instructions en ce sens», expose l’ancien administrateur général du Groupe Avenir Communication. Madiambal Diagne a servi une réponse invariable : «je leur ai dit que je n’ai jamais eu un passeport diplomatique. Je n’ai jamais présenté à l’aéroport un passeport diplomatique», poursuit le journaliste. Bien sûr, il a toujours voyagé avec un passeport ordinaire. Mais, les vérifications n’ont pas permis de lever les doutes des policiers de l’aéroport. «J’ai toujours voyagé avec mon passeport ordinaire avec mes visas. Ça a été toujours le cas. Je leur ai demandé de vérifier dans leurs machines, parce que ce n’est pas la première fois que je voyageais. Jamais on n’a enregistré un passeport diplomatique à mon nom. Ils ont vérifié et ont constaté qu’il n’y a jamais eu de passage avec un passeport diplomatique», relate-t-il.
Cette «évidence» n’a pas poussé les policiers à lever cette restriction. Car ils sont restés sur les «instructions» reçues de leur hiérarchie. «Ils ont persisté à dire qu’ils ont reçu des instructions, et ces instructions m’empêchent de voyager sans leur donner un passeport que je garderais par devers moi», poursuit M. Diagne.
« Je n’ai jamais eu un passeport diplomatique »
Aujourd’hui, Madiambal Diagne est tranché sur la question : «Je réitère encore une fois que je n’ai jamais possédé un passeport diplomatique. J’ai toujours refusé de l’avoir. Pourquoi me demande-t-on un document que je n’ai jamais possédé ? Qui n’existe pas ? Ils ne donneront jamais un numéro de passeport diplomatique à mon nom et la durée de validité. Je défie quiconque de me sortir une trace d’un passeport diplomatique possédé par Madiambal Diagne.»
Pour l’ancien patron du journal Le Quotidien, cette mesure est un alibi pour l’empêcher de sortir du territoire. «On ne m’empêche pas de voyager parce que je dois présenter un passeport diplomatique. Ils veulent m’empêcher de voyager alors qu’ils n’ont aucune raison de le faire. Ils ont tout essayé, cherché à me harceler, fait toutes les vérifications, mais ils n’ont rien trouvé contre moi. C’est cet alibi qu’ils trouvent, c’est désolant. Heureusement, j’ai pris sur moi de ne pas m’emporter, parce que c’était de la provocation. Ils cherchaient la petite bête pour pouvoir me coller des infractions. Je reste zen ! C’est peine perdue», ajoute-t-il. Finalement, il est rentré chez lui.
Cet épisode sur les restrictions des libertés arrive dans un contexte politico-judiciaire extrêmement tendu. Après plusieurs heures de garde à vue, Cheikh Yérim Seck, Kader Dia, Bougane Guèye Dany dont les dossiers ont été classés sans suite, ont été libérés. Il s’agit d’une période de restrictions de libertés dénoncée par les défenseurs des droits de l’Homme et la Société civile.
Nos tentatives de joindre les services du ministère de l’Intérieur et de la police sont restées vaines.
LD DEBOUT CLAQUE LA PORTE DE LA COALITION KHALIFA PRÉSIDENT
Cette décision, prise à l'unanimité par le Secrétariat exécutif national, sonne comme un désaveu de la nouvelle intercoalition formée autour Macky Sall, Karim Wade, Amadou Ba et Idrissa Seck, entre autres
(SenePlus) - Le parti LD Debout a annoncé son retrait de la coalition Khalifa Président, à l'approche des législatives du 17 novembre 2024. Cette décision, prise lors d'une réunion du Secrétariat exécutif national (SEN) le 1er octobre, marque une rupture nette avec la nouvelle inter-coalition formée autour de figures politiques majeures telles que Macky Sall, Karim Wade, Amadou Ba et Idrissa Seck.
Le communiqué, signé par le secrétaire général Pape Sarr, ne mâche pas ses mots à l'égard de l'ancien régime. LD Debout accuse l'administration de Macky Sall d'avoir plongé le Sénégal dans une situation critique, citant un "recul démocratique", une "gestion mauvaise" et une "privation des libertés individuelles". Le parti va jusqu'à qualifier le règne de Macky Sall comme « le pire régime » qu'ait connu le pays.
Cette décision s'inscrit dans la continuité des actions passées de LD Debout, qui affirme avoir participé à diverses plateformes de lutte comme AAR LI NU BOKK et F24 pour obtenir le départ de Macky Sall. Le parti appelle désormais ses militants et sympathisants à "barrer la route à ces prédateurs qui ont mis en banqueroute notre pays, agressé notre démocratie, assassiné nos enfants, frères et sœurs".
En attendant une décision définitive du Bureau politique concernant sa position face aux prochaines élections, LD Debout exhorte ses membres à poursuivre le travail de sensibilisation auprès des populations. L'objectif affiché est de construire une "citoyenneté active au service exclusif d'un Sénégal de justice, de paix et de prospérité".
DIOMAYE APPELLE A LA LUTTE CONTRE LE CANCER DU SEIN
Le président de la République Bassirou Diomaye Faye a appelé, jeudi, les Sénégalais à s’engager dans la lutte contre le cancer du sein à l’occasion de la campagne ”Octobre rose”, une initiative dédiée à la lutte contre cette maladie.
Dakar, 3 oct (APS) – Le président de la République Bassirou Diomaye Faye a appelé, jeudi, les Sénégalais à s’engager dans la lutte contre le cancer du sein à l’occasion de la campagne ”Octobre rose”, une initiative dédiée à la lutte contre cette maladie.
”Je lance un appel à tous les Sénégalais et toutes les Sénégalaises à s’engager dans la lutte contre le cancer du sein’’, a déclaré le chef de l’Etat dans un message publié sur le réseau social X.
”Notre engagement commun fera reculer le cancer. Le gouvernement du Sénégal reste engagé à renforcer la sensibilisation des populations pour faire connaître la maladie et les moyens de prévention”, a ajouté le président Faye..
Il a rappelé à ses compatriotes, en particulier aux femmes, que le mois d’octobre est consacré à la lutte contre le cancer du sein. ”Chaque année au Sénégal, a-t-il indiqué, 1838 nouveaux cas de cancer du sein sont enregistrés avec quelque 976 décès sur la même période’’.
Le chef de l’Etat a souligné que ”derrière ces chiffres, il faut aussi voir que ces femmes emportées sont des épouses, des mères, des sœurs laissant derrière elles beaucoup d’orphelins et des familles meurtries”.
”Chaque femme peut être touchée, notre responsabilité, c’est d’en parler et de sensibiliser le maximum de femmes, mais surtout d’aller faire un dépistage précoce. Ce dépistage précoce permet de prendre en charge très tôt le cancer”, a-t-il déclaré.
Le chef de l’Etat a salué la décision du ministère de la Santé de réduire la mammographie de 30.000 à 15000 FCFA durant tout le mois d’octobre.
CES PARTICULARITÉS DES LÉGISLATIVES
L'exclusion des femmes des positions de tête de liste et les incertitudes planant sur l'éligibilité de certains candidats, dont notamment le maire de Dakar, Barthélémy Toye Dias, cristallisent les inquiétudes
Le processus électoral en vue des Législatives anticipées du 17 novembre prochain entre dans sa dernière ligne droite, avant la publication par la commission de réception des dossiers de candidature à partir du lundi 07 octobre prochain, des listes de candidats autorisées à participer à ces élections. Après la 14e législative organisée par le Sénégal depuis 1963, ce scrutin est marqué par un certain nombre de particularités ou incongruités dont l’absence de femmes investies comme tête de liste mais aussi les risques d’invalidation de plusieurs candidatures pour inéligibilité dont celle de l’actuel maire de Dakar, Barthélémy Toye Dias.
Le processus électoral en vue des élections législatives anticipées du 17 novembre prochain entre dans une nouvelle phase. En effet, le délai imparti à la commission de réception pour étudier la recevabilité juridique des dossiers de candidatures par l’article 7 du décret portant convocation du corps électoral (entre le quarante septième (47) et le quarante troisième (43) jour avant celui du scrutin) a expiré depuis hier, jeudi 3 octobre. Par conséquent, à parti du lundi 07 octobre prochain, le Ministre chargé des élections, conformément aux dispositions de l’article 8 du décret portant convocation du corps électoral, au plus tard quarante (40) jours avant le scrutin, va arrêter et publier les listes de candidats autorisées à participer à ces élections. Et, en cas de contestation de cet arrêté du ministre chargé des élections, les mandataires des listes de candidats impactées pourront, dans les vingt-quatre (24) heures suivant la publication de cette décision, se pourvoir devant le Conseil constitutionnel qui statue dans les (03) trois jours qui suivent celui de l’enregistrement de la requête. Après 14 scrutins législatifs organisés par le Sénégal depuis 1963, le processus électoral de ces élections anticipées est marqué par un certain nombre de particularités.
L’absence des femmes au niveau des têtes de liste
Sur les 45 listes de partis politiques, coalitions de partis et entités indépendantes qui ont déposé leurs dossiers de candidature auprès de la Commission de réception des dossiers de candidature présidée par le commissaire divisionnaire, Abdoul Aziz Sarr, par ailleurs Directeur des Opérations électorales, aucune n’a désigné une femme comme tête de liste. Toutes les 45 listes de partis politiques, coalitions de partis et entités indépendantes qui ont déposé leurs dossiers de candidature, sont dirigées par des hommes. Cette situation marque une rupture par rapport à la petite avancée notée ces dernières années avec notamment l’actuel haut représentant du président de la République, Aminata Touré, désignée tête de liste de la coalition Benno Bokk Yakaar par l’ancien régime lors des législatives de 2022. Et un an auparavant, l’actuelle directrice générale de la Délégation générale à l'Entreprenariat Rapide des Femmes et des Jeunes (DER/FJ), Aïda Mbodj, tête de liste nationale de la coalition And Saxal Liggeey en 2017. Pour les prochaines législatives anticipées, les femmes devront donc se contenter des seconds rôles à l’intérieur des coalitions ou partis. Pour rappel, c’est en 2010 que le Sénégal a adopté la Loi n° 2010-11 du 28 mai 2010 instituant la parité absolue Homme-Femme dans toutes les institutions totalement ou partiellement électives.
Inquiétudes par rapport aux difficultés pour avoir un casier judiciaire
Outre l’absence des femmes au niveau des têtes de liste, l’autre fait qui pourrait s’inviter dans le processus électoral en vue de ces élections législatives anticipées est relatif au cas de candidats inéligibles. En effet, avec l’absence de consensus notée lors deux rencontres du ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique, en charge également de l’organisation de ces élections, avec les représentants de partis politiques, des coalitions et personnalités indépendantes, il y a lieu de craindre des risques d’élimination de certains candidats pour des raisons d’inéligibilité en raison des divergences sur le casier judiciaire. S’exprimant sur cette divergence des acteurs sur ce point relatif au casier judiciaire, Babacar Ba, président du Forum du justiciable avait fait état de ses « inquiétudes… par rapport aux difficultés pour avoir un casier judiciaire. Certains acteurs ont proposé aujourd'hui que l'on élimine le casier judiciaire pour les réclamer après l'élection des 165 députés».
Le cas très particulier du maire de Dakar, Barthélémy Toye Dias
Désigné tête de liste de la coalition Samm Sa Kadu : (Sauver le Sénégal) qui regroupe des partis tels que Taxawu Sénégal de Khalifa Sall, le PRP de Déthié Fall, les « Serviteurs » du journaliste Pape Djibril Fall, l'ARC d'Anta Babacar Ngom, Gueum Sa Bopp de Bougane Guèye et autre AGIR de Thierno Bocoum, l’actuel maire de Dakar, Barthélémy Toye Dias n’est pas encore tout à fait sûr que sa candidature soit acceptée. En effet, après la confirmation de sa condamnation à deux ans de prison ferme dont six mois avec sursis par la Cour suprême, vendredi 22 décembre 2023, beaucoup de spécialistes étaient montés au créneau pour annoncer sa radiation des listes électorale. D’ailleurs, l’intéressé semble lui aussi être convaincu de cette radiation des listes électorales. La preuve, prenant la parole le mercredi 6 mars 2024, lors de la plénière consacrée au vote d’une loi d’amnistie visant à couvrir les événements liés aux manifestations politiques ou à visée politique entre 2021 et 2024, Barthélemy Dias avait interpellé Me Aïssata Tall Sall, ministre de la Justice et Garde des sceaux sur sa situation.
« Madame la Ministre, je voudrais vous m’exprimer, en tant que maire de Dakar, que vous êtes au courant de ma situation puisque vous avez été mon avocate. Vous savez que je suis exclu des listes électorales pour cinq ans car j’ai été définitive ment condamné suite à une attaque jugée lâche contre une institution de la République, attaque documentée par des vidéos. Je souligne être le seul jugé dans cette affaire, personne d’autre n’ayant été poursuivi », avait-il dénoncé avant de marteler au sujet de sa radiation des listes électorales. « Cette exclusion signifie que je ne peux me présenter à aucune élection. Si une élection a lieu en 2029, je ne pourrai pas être candidat, et je ne peux plus briguer la mairie de Dakar. Le fait d’être l’unique personne attaquée et jugée, par des magistrats se prétendant indépendants, me prive du droit de participer aux élections, sous le prétexte de cette condamnation. Je préfère ne pas commenter davantage, souhaitant garder mes opinions personnelles. » Il faut préciser que l’alinéa 3 de l’article L.29 du Code électoral dispose : « ne doivent pas être inscrits sur la liste électorale ceux (qui sont) condamnés à plus de trois mois d’emprisonnement sans sursis ou à une peine d’emprisonnement d’une durée supérieure à six mois avec sursis (…).
VIDEO
MOUSTAPHA GUIRASSY AU CŒUR D'UN DÉBAT HOULEUX SUR TFM
Ce qui devait être une discussion sur la rentrée scolaire a rapidement viré à une affrontement verbal tendu entre le ministre de l'Éducation nationale et le journaliste Chérif Diop
Dans une émission qui a fait des étincelles sur la TFM, le ministre de l'Éducation nationale Moustapha Guirassy s'est retrouvé sous le feu des questions incisives du journaliste Chérif Diop, jeudi 3 octobre. L'échange, qui devait initialement porter sur la rentrée scolaire, a rapidement viré à une confrontation verbale sur des sujets brûlants d'actualité.
Dès le début de l'entretien, Guirassy a tenté de recentrer la discussion sur son agenda prévu, à savoir la journée du 5 octobre dédiée à la rentrée scolaire. Cependant, Diop a insisté sur des sujets sensibles tels que les arrestations récentes de journalistes et d'acteurs politiques.
Le ton est monté lorsque le ministre a reproché au journaliste de ne pas respecter le cadre convenu de l'interview. "Je n'étais pas venu débattre de l'actualité", a déclaré Guirassy, visiblement agacé. Diop a riposté en affirmant son droit et son devoir de poser des questions pertinentes.
Malgré ces échanges tendus, l'entretien a finalement abordé les défis majeurs de l'éducation nationale. Guirassy a annoncé des mesures concrètes pour pallier le déficit d'enseignants et résorber les abris provisoires. Il a également évoqué une refonte du système d'évaluation visant à réduire les taux d'échec scolaire.
Un moment clé de l'émission a été l'annonce de la création d'un Conseil supérieur de l'éducation et de la formation, un organe transversal censé apporter une gouvernance plus consensuelle au système éducatif.
L'interview s'est conclue sur un appel du ministre à la mobilisation nationale pour "donner du sens à l'école". Malgré les désaccords, Chérif Diop a reconnu les compétences de Moustapha Guirassy en matière de communication, laissant entrevoir la possibilité d'un futur échange plus apaisé.
LA LIBERTÉ D'EXPRESSION EN PROCÈS
Verbatim des déclarations de Cheikh Yérim Seck face à la Division spéciale de cybersécurité. Le journaliste arrêté pour diffusion de fausses nouvelles, a défendu sa démarche, invoquant des sources officielles pour contester les chiffres gouvernementaux
Le PV d'audition de Cheikh Yérim Seck, arrêté puis relâché pour avoir contesté les chiffres économiques du gouvernement, lève le voile sur un débat brûlant. Entre rigueur journalistique et accusation de diffamation, l'affaire cristallise les tensions autour de la liberté de la presse. Ci-dessous le verbatim de son échange avec les agents de la Division spéciale de cybersécurité.
Question : Après avoir écouté l'extrait de la vidéo issue de l'émission « Invité de Maimouna Ndour Faye » sur la chaîne de télévision 7TV et qui met en exergue vos déclarations. Pouvez-vous nous préciser dans quel contexte avez-vous fait ces déclarations qui contredisent les chiffres annoncés par le Premier ministre ?
CYS : J'ai fait ces déclarations dans le cadre de l'émission "L'invité de MNF sur la 7TV" animée par la journaliste Mamouna Ndour Faye.
Pouvez-vous revenir de façon concise, sur les chiffres dont il est question dans cet extrait-vidéo ?
Je n'ai pas annoncé des chiffres. J'ai contesté des chiffres avancés par le Premier ministre, à propos du déficit public et du ratio de la dette par rapport au PIB (Produit Intérieur Brut).
Aviez-vous l'intention de remettre en cause la véracité de ces chiffres ou d'exprimer un point de vue personnel ?
J'avais l'intention dans le cadre de l'expression de mon point de vue personnel, de remettre en cause la véracité des chiffres avancés par le Premier ministre Amadou Ba et le ministre Sonko.
Étiez-vous informé de la source des chiffres avant de faire vos déclarations ?
Je sais de science certaine qu'aucune des sources habilitées, notamment le FMI et la Banque mondiale ne donnent les chiffres donnés par le premier ministre. Même le site du ministère des Finances du Sénégal ne donne pas ces chiffres. Mieux encore, le rapport de la Cour des Comptes, organisation habilitée ne confirme pas les chiffres avancés par le Premier ministre.
Sur quelles sources ou documents vous vous êtes basés, pour affirmer que ces chiffres étaient faux ?
Toutes les sources, notamment celles citées dans la réponse précédente, attestent que ce qu'a dit le premier ministre est faux.
Avez-vous vérifié ces informations auprès de sources officielles ?
Il n'y pas meilleure source que le site officiel du ministère des Finances du Sénégal dont les chiffres diffèrent de ceux avancés par le Premier ministre.
Pouvez-vous nous fournir des preuves par des documents qui appuient vos déclarations ?
Pour les chiffres, je vous reporte aux sites officiels de tous les organismes de financement qui coopèrent avec le Sénégal. D'ailleurs, le représentant résident du FMI a confirmé dans une déclaration que les chiffres antérieurs à la déclaration du Premier ministre.
Pourquoi avez-vous déclaré que les chiffres avancés par le Premier Ministre Ousmane Sonko sont faux ?
Aucun pays de l'UEMOA avec un déficit supérieur à 10% ne peut lever de fonds selon la réglementation communautaire. Or, rien qu'en septembre 2023, le Sénégal a levé trente-cinq (35) milliards sur le marché de l'UEMOA. C'est la preuve que le chiffre de déficit budgétaire avancé par le Premier ministre est faux. Je m'en limite là.
Êtes-vous conscient que vos propos pourraient être perçus comme diffamatoires à l'encontre du Premier ministre ou susceptibles de troubler l'ordre public ?
Je n'ai diffamé personne. J'ai dit des faits étayés par tous les organismes spécialisés sur la question.
En tenant de tels propos, aviez-vous l'intention de jeter le discrédit sur les institutions publiques, notamment le gouvernement ou le Premier ministre ?
Je n'ai aucune intention de jeter le discrédit sur quoi que ce soit. Ma seule intention était de rétablir la vérité des faits dans l'intérêt d'un dialogue démocratique et juste.
Quel était votre objectif en faisant ces déclarations ? Était-ce d'informer, de critiquer, ou d'alerter le public ?
Mon intention était claire. C'est une question qui m'a été posée dans le cadre d'une interview et j'ai répondu dans le souci de dire ce qui est conforme à la vérité.
Avez-vous tenté de contacter les autorités compétentes ou un porte-parole du gouvernement pour vérifier les chiffres avant de faire vos déclarations publiques ?
Je n'ai pas besoin de contacter une autorité compétente pour vérifier des informations qui sont dans le domaine public. Le fait que les nouvelles autorités aient pu lever mille six cent soixante-cinq (1.665) milliards de FCFA depuis leur arrivée au pouvoir prouve que ce que le premier ministre à dit est faux. Les documents sont partout.
Avez-vous connaissance d'éventuelles corrections ou précisions apportées par le gouvernement par la suite ?
Non !
Pouvez-vous expliquer votre état d'esprit lors de l'émission ? S'agit-il d'une critique ouverte ou d'un débat sur la situation économique du pays ?
J'étais dans une posture journalistique de restitution des faits dans leur authenticité.
Pour toutes les questions qui vous ont été posées, dans le souci d'apporter des preuves que les chiffres avancés par le Premier ministre sont faux, vous nous renvoyez vers des données officielles d'organismes de financement, des sites ou règles communautaires de l'UEMOA. Ne pensez-vous pas qu'il serait mieux de défendre votre thèse par la présentation d'un document officiel du Sénégal ?
Le document officiel du Sénégal : le dernier rapport de la Cour des comptes qui couvre jusqu'à la gestion 2022, donne des chiffres totalement différents de ceux avancés par le Premier ministre. La Cour des comptes est l'organisme habilité pour certifier la gestion budgétaire au Sénégal. Ces chiffres sont les seuls officiels. Les chiffres avancés par le Premier ministre ne le sont pas.
Pourquoi dites-vous que ces chiffres ne sont pas fiables ?
Ces chiffres ne sont pas fiables pour trois (03) raisons : Premièrement, je ne pense pas que le Premier ministre soit mieux outillé que tous les organismes de financement, toutes les structures de notation et toute l'administration des finances du Sénégal pour apporter des chiffres qui démentent les leurs.
Deuxième raison : l'argument fourni par le Premier ministre lui-même pour étayer la falsification des chiffres, à savoir une discussion privée entre le président de la République, l'ancien ministre de Finances et lui-même me semble déjà d'une légèreté grotesque.
Troisièmement : l'utilisation politique faite de ces données par le Premier ministre dans un contexte électoral prouve à suffisance, la motivation autre que scientifique de la fourniture de ces données.
Pensez-vous que ce que vous avez donné comme justificatifs suffit comme raisonnement scientifique pour démentir des chiffres avancés par le Premier ministre ?
En tout cas, tout ce que j'ai dit est de loin mieux documenté que ce que le Premier ministre a dit. Ce que j'ai dit se rencontre dans le rapport de la Cour des comptes et dans toutes les bases de données des organismes habilités alors que ce que le Premier ministre a dit nulle part en dehors de son discours.
Aviez-vous l'intention de nuire à la réputation du Premier ministre ou des institutions publiques ?
Je n'ai aucune intention de nuire à qui que ce soit. Mon intention, purement journalistique, consistait à produire des faits étayés par des organismes habilités.
Pensez-vous que vous pouviez étayer vos propos sans dire que ces chiffres sont faux ?
Moi au moins j'ai été délicat. Ousmane Sonko aurait dit que j'aurais menti.
Vos propos visaient-ils directement à discréditer le gouvernement ou à inciter le public à douter de l'intégrité des autorités ?
Je le répète, je ne cherchais rien d'autre que de faire mon métier en respectant la sacralité des faits.
Comment réagiriez-vous si vos propos avaient été mal interprétés ou déformés par les téléspectateurs ou par les médias ?
Dans mon métier, on se limite à écrire et dire en laissant au public le soin d'apprécier, d'interpréter ou de commenter.
C'est tout ce que j'ai à déclarer.
LE MYSTÈRE BERNARD-HENRI LÉVY
Depuis trente ans, le philosophe est omniprésent dans les médias français. Serge Halimi et Pierre Rimbert décortiquent ce parcours hors norme, révélant les coulisses d'un pouvoir qui s'étend bien au-delà des frontières médiatiques
(SenePlus) - L’article du Monde Diplomatique d’octobre 2024 intitulé “BHL, trente ans de plus” est un texte signé par Serge Halimi et Pierre Rimbert qui s’intéresse à la figure intellectuelle de Bernard-Henri Lévy (BHL) et à son influence au fil des décennies. L’article critique sévèrement BHL, le qualifiant de personnage omniprésent dans les médias français et internationaux depuis les années 1990, et souligne les contradictions de son discours et de son parcours.
Les auteurs mentionnent d’abord les prises de position de BHL dans les années 1990, notamment en Yougoslavie, où il s’est présenté comme défenseur de la démocratie et des droits de l’homme. Cependant, ils critiquent le fait qu’il ait souvent soutenu des interventions militaires controversées, en particulier de la part des puissances occidentales, ce qui, selon eux, met en lumière un paradoxe dans sa défense des droits humains.
Une partie importante de l’article se concentre sur la manière dont BHL a utilisé sa position médiatique pour façonner l’opinion publique sur des questions internationales, tout en soulignant que ses prises de position ont parfois été en décalage avec les réalités du terrain. Les auteurs pointent du doigt son influence dans le discours sur la guerre en Libye en 2011, ainsi que sur d’autres conflits, et l’accusent d’avoir contribué à la justification de certaines guerres sous couvert de principes humanitaires.
Les auteurs rappellent également les positions de BHL sur Israël et la Palestine. Ils mentionnent que BHL a souvent défendu Israël, tout en étant critiqué pour sa vision partielle de la question palestinienne. Cet aspect est particulièrement mis en lumière avec des références aux conflits récurrents à Gaza et aux critiques internationales à l’encontre d’Israël, y compris par l’ONU, qui a qualifié certains événements de “crimes de guerre”. L’article critique le silence ou les justifications apportées par BHL sur ces questions sensibles.
En somme, l’article de Halimi et Rimbert dans Le Monde Diplomatique dépeint BHL comme un intellectuel influent mais problématique, dont les actions et discours sont souvent en contradiction avec la réalité des faits sur le terrain. Ils mettent en avant une réflexion critique sur l’influence d’une figure comme BHL dans le débat public français et international, et s’interrogent sur la durabilité de cette influence à l’avenir.