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24 novembre 2024
Politique
LA DGE BOUCLE LE CONTROLE DES DOSSIERS DE CANDIDATURE ET ANNONCE UNE PREMIERE LISTE CE LUNDI
La Direction des opérations électorales a bouclé hier l’analyse des dossiers de candidature pour les besoins de la recevabilité juridique. Son Directeur Abdoul Aziz Sarr a ainsi informé que les listes seront publiées ce 7 octobre.
La Direction des opérations électorales a fini hier son travail de vérification des dossiers de candidature pour les prochaines élections législatives. Elle annonce ainsi la publication d’une première liste le 7 octobre 2024.
A partir de lundi, une première liste de partis, coalitions ou entités indépendantes, ayant soumis leur dossier de candidature pour les législatives, sera publiée par le Direction générale des élections (DGE). Une étape cruciale dans le processus qui mène au scrutin du 17 novembre 2024.
La Direction des opérations électorales a bouclé hier l’analyse des dossiers de candidature pour les besoins de la recevabilité juridique. Son Directeur Abdoul Aziz Sarr a ainsi informé que les listes seront publiées ce 7 octobre. Malheureusement, souligne-t-il, certaines d’entre elles seront tout simplement déclarées irrecevables.
Selon Monsieur Sarr, une fois les listes publiées, les mandataires auront 24h pour saisir le Conseil constitutionnel pour d’éventuelles réclamations. Non sans préciser que la juridiction devra, dans un délai de trois jours, rendre une décision afin que la DGE puisse en prendre acte.
Poursuivant, Abdoul Aziz Sarr soutient qu’à la suite de la décision du Conseil constitutionnel statuant sur les réclamations, le ministère de l’Intérieur va publier la liste définitive des partis, coalitions ou entités indépendantes admises à participer à ce scrutin.
D’après le Directeur des opérations électorales, il est souvent rencontré deux cas d’erreurs dans les dossiers de candidature. Monsieur Sarr estime ainsi qu’en cas d’erreurs matérielles, la DGE donne au mandataire trois jours pour les corriger.“ Il y a beaucoup de mandataires à qui on a signalé des erreurs matérielles. Certains ont déjà corrigé et d’autres sont sur la voie”, renchérit-il.
Cependant, Abdoul Aziz Sarr indique qu’il y a des erreurs qui, une fois constaté, rendent la liste automatiquement irrecevable. C’est le cas, dit-il, lorsque la liste n’a pas déposé de caution, lorsque la liste est incomplète ou déposée dans un délai qui va au-delà des délais autorisés. La liste est aussi déclarée automatiquement irrecevable, ajoute-til, quand elle ne respecte pas la parité.“ Dans ces cas d’espèce, le mandataire n’a pas la possibilité de corriger la liste qui est déclarée irrecevable”, souligne Monsieur Sarr.
Il informe en définitive que dans les dossiers étudiés à ce jour, il y a des dossiers qui présentent aussi bien des erreurs matérielles à corriger que des dossiers déclarés irrecevables d’office pour un des manquements cités ci-dessus. “Si certains sont en train de corriger naturellement leurs erreurs selon les dispositions de la loi, il y en a qui ne peuvent plus le faire et le ministère de l’Intérieur va les déclarer tout simplement irrecevables”, conclut-il.
MACKY SALL DÉMISSIONNE DE SON POSTE D’ENVOYÉ SPÉCIAL DU 4P
Désigné tête de liste nationale de la coalition Takku Wallu Sénégal, l'ancien chef de l'État a préféré "répondre aux sirènes nationales" selon une source proche de M. Sall.
Macky Sall quitte son poste d’envoyé spécial et président du comité de suivi du Pacte de Paris pour la planète et les peuples (4P).
Une fonction qu'il occupait depuis la fin de son second mandat de Président de la République du Sénégal après sa nomination par son homologue français, Emmanuel Macron.
Désigné tête de liste nationale de la coalition Takku Wallu Sénégal, l'ancien chef de l'État a préféré "répondre aux sirènes nationales" avec les cruciales élections législatives anticipées prévues le 17 novembre, nous glisse une source proche de M. Sall. "Il a répondu à l'appel du pays en montrant que le Sénégal prime sur l'international", explique notre interlocuteur.
Ce dernier renseigne que Macky Sall met officiellement un terme à ses fonctions à la tête des 4P ce 9 octobre.
POUVOIR ET OPPOSITION INTERPELLÉS
L'abandon des poursuites judiciaires contre les personnalités politiques et médiatiques marque un tournant. Des voix influentes de la société civile réagissent à cette décrispation
Le vent de dégel de la tension politique provoqué par le classement sans suite des dossiers de poursuite enclenchés contre certains acteurs politiques et des médias sur la base des délits d’opinion ne laisse pas indifférents certains acteurs de la société civile. En effet, interpellés hier, vendredi 4 octobre sur cette décrispation, Babacar Ba, président du Forum du justiciable, Alioune Tine, président fondateur du Think tank Afrikajom center et Moundiaye Cissé, Directeur exécutif de l’Ong 3D ont salué l’abandon des poursuites décidé par la Justice. Toutefois, pour la pérennisation du climat de paix dans l’espace politique surtout en cette veille d’élections législatives anticipées, ils ont invité les acteurs à plus de responsabilité.
Babacar Ba, président du Forum du justiciable « Que chaque acteur politique joue son rôle dans le respect de l’Etat de droit
«Je voudrais commencer par me féliciter de cette décision de la justice de classer sans suite les dossiers de Bougane Guèye Dany, Cheikh Yérim Seck et autres. Je pense que la justice doit continuer à assumer son rôle de garant des droits et libertés fondamentales. Rien ne devrait inciter la justice à ériger la détention en principe et la liberté en exception. Nous encourageons les magistrats à garder cette posture de juge impartial et indépendant. Sans quoi, Ils sacrifieraient leur réputation. Alors pour la pérennisation de ce climat d'apaisement, nous suggérons au pouvoir en place de garantir à tous les citoyens l’expression de leurs libertés individuelles fondamentales notamment la liberté d’opinion, liberté d’expression, liberté de la presse, liberté d’association, liberté de réunion, liberté de déplacement et liberté de manifestation. Mais également de s’abstenir de tout acte qui pourrait être interprété comme une instrumentalisation de la justice. Nous invitons l’opposition à comprendre que l’exercice des droits et libertés doit se faire dans les conditions prévues par la loi. Chacun a le droit d’exprimer et de diffuser librement ses opinions par la parole, la plume, l’image, la marche pacifique, pourvu que l’exercice de ces droits ne porte atteinte ni à l’honneur et à la considération d’autrui, ni à l’ordre public. Que chaque acteur politique joue son rôle dans le respect de l’Etat de droit».
Alioune Tine, président fondateur du think tank Afrikajom Center. « Les acteurs doivent privilégier une communication centrée sur les préoccupations centrales et les aspirations majeures des populations »
« La décrispation avec la libération de Bougane, Cheikh Yérim et Kader, doit être une opportunité pour améliorer les relations entre pouvoir et opposition en soignant les éléments de langage qui doivent être expurgés de toute connotation de haine ou de mépris. Les acteurs doivent privilégier une communication centrée sur les préoccupations centrales et les aspirations majeures des populations. Il faut également privilégier la concertation et le consensus sur chaque étape du processus électoral pour des élections législatives anticipées apaisées et transparentes. Sur ce, il faut saluer les efforts du ministre de l’Intérieur qui cultive la concertation avec les acteurs en mode d'emploi. Il faut aussi saluer la disponibilité de l'opposition. Bientôt, va intervenir la concertation sur l'organisation de l'élection, nous invitons les auteurs à faire le choix des solutions les moins onéreuses, les plus réalistes qui garantissent un scrutin dans les délais et répondant aux standards de la Cedeao. L'opposition doit également jouer son rôle d'acteurs en quête du pouvoir mais d’acteurs responsables et républicains. Je rappelle d’ailleurs que lors de la réunion du 28 septembre dernier avec le ministre de l’Intérieur, des leaders de l'opposition l’avaient dit eux-mêmes. Soigner les éléments de langage et éviter le registre non conventionnel de la haine et du mépris. Le respect mutuel doit prévaloir pour le consensus sur l'organisation des élections ».
Moundiaye Cissé, directeur executif de l’ONG 3d « Le régime actuel doit développer une capacité de résilience et essayer de transformer les critiques en source d'inspiration »
« Nous tenons à saluer la démarche du ministre de la Justice pour son ouverture de même que son collègue en charge de l’Intérieur et de la Sécurité publique que nous avons rencontré, avec qui nous avons également abordé cette question des restrictions de liberté, des convocations et autres arrestations. Cela dit, nous pensons que ce régime doit changer d’approche vis-à-vis des critiques. Il doit développer une capacité de résilience. Car, aussi longtemps qu’il restera à la tête du pouvoir exécutif, il fera l’objet de critiques : des critiques les plus acerbes aux critiques les plus modérées d’où donc la nécessité pour eux de développer cette capacité de résilience face aux critiques en essayant de transformer toutes ces énergies (critiques) en source d'inspiration pour mieux faire. Les critiques doivent lui permettre de se ressaisir, requestionner ses démarches pour pouvoir rebondir. Car, les critiques ne sont pas en soi toujours négatives. Il y a toujours un côté positif à voir dans les critiques étant donné qu’il est appelé à gouverner ce pays, au moins les 5 prochaines années. Des arrestations, des emprisonnements systématiques sont contre-productifs à cause de l’effet boomerang qu’ils peuvent provoquer. Nous avons en mémoire l’exemple du régime du Président Macky Sall qui, malgré le nombre important de détenus politiques estimé à 2000 par certaines statistiques, a perdu le pouvoir. Donc l'emprisonnement systématique ne peut pas être une solution. Il faut développer une alternative à l'emprisonnement systématique, une alternative aux gardes à vue. Maintenant, aux acteurs politiques, ils doivent également apprendre à élever le niveau du débat politique. Les confrontations sur le terrain politique doivent se faire autour des idées et des programmes et non des confrontations physiques. Les Sénégalais attendent d’eux un débat sur les programmes de législature : quelle alternative de rupture à la situation actuelle de l’Assemblée nationale ils proposent ? Pour toutes ces raisons, on doit aller vers ces élections. Avec calme, avec sérénité, afin qu'on ait des programmes de législature à la dimension et bien des attentes des Sénégalais ».
Par Fadel DIA
SCOLASTICIDE À GAZA
Alors que la rentrée scolaire approche au Sénégal, Gaza pleure ses écoles détruites et ses élèves disparus. La destruction des infrastructures éducatives par Israël soulève des questions sur la volonté délibérée d'anéantir le système éducatif palestinien
Les jeunes sénégalais qui reprendront la semaine prochaine le chemin des écoles des collèges et des lycées devraient tous avoir plus qu’une pensée pour les élèves de Gaza qui sont d’ores et déjà condamnés à vivre une deuxième année blanche. Ils étaient environ 625.000 avant le déclenchement des attaques contre leur territoire et près de 15000 d’entre eux ont déjà trouvé la mort dans les bombardements israéliens (en même temps que près de 400 membres du personnel scolaire), des dizaines de milliers d’autres portent un handicap, physique ou mental, et ceux qui ont survécu aux missiles, aux blessures, à la faim, à la soif, aux épidémies (mais dans quel état sont-ils ?) ne retourneront pas de si tôt dans leurs classes. D’abord parce ce qu’aucune partie de Gaza n’est à l’abri des bombardements, et surtout parce qu’il n’y existe plus aucune infrastructure scolaire ou universitaire digne de ce nom.
Selon les estimations d’experts des Nations Unies 85% de ses infrastructures scolaires ont été systématiquement détruites, des bâtiments des universités qui avaient miraculeusement échappé aux bombardements ont été dynamités par l’armée israélienne, avec leurs équipements, y compris leurs bibliothèques, laboratoires et même musées. Israël n’a pas épargné les locaux scolaires qui avaient été transformés en centres d’hébergement de réfugiés, sous la protection des institutions internationales, et on a encore en mémoire le bombardement, le 10 aout à l’aube (l’heure choisie n’a pas été choisie au hasard), de l’école Al Taba’een, l’un des plus gros massacres opérés sur le territoire puisqu’il aurait fait 90 morts. Les explications fournies par l’armée israélienne, qui se vante de procéder à des opérations chirurgicales bien ciblées, pour justifier ces destructions ne sont convaincantes pour personne puisque ce bombardement visait un établissement situé en zone sous protection des Nations Unies et que les morts sont des civils, des femmes et des enfants principalement.
De toutes façons la stratégie militaire israélienne fait peu cas de ce qu’on appelle le dégât collatéral et si pour tuer un seul membre du Hamas ou du Hezbollah,il faut détruire tout un immeuble, raser une mosquée, écraser sous les gravats des femmes et des enfants, qui sont de simples victimes du conflit, Tsahal n’hésitera pas à lâcher ses bombes.
Israël est le seul pays au monde à « utiliser l’école à des fins militaires », et l’accusation est portée par l’UNRWA, l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche Orient qui tient à bout de bras les populations de Gaza depuis des décennies. C’est une position de principe comme le montre son refus de signer, en 2015, une déclaration initiée par la Norvège, approuvée par l’Unesco et la grande majorité des pays membres de l’ONU sur « la sécurité des écoles en temps de guerre. »
L’anéantissement des infrastructures scolaires et universitaires de Gaza n’est donc pas un simple accident de guerre. Il est même si systématique et si méthodiquement conduit que des experts de l’ONU ont jugé qu’il était raisonnable de « se demander s’il n’existe pas, de la part d’Israël, un effort intentionnel visant à détruire complétement le système éducatif palestinien ! » Comment cela s’appelle-t-il quand toute la jeunesse d’un pays est privée volontairement de lieux d’éducation et de culture, qu’elle ne reçoit aucune nourriture intellectuelle, qu’elle est laissée à l’abandon et se morfond entre la peur et l’ennui dans des abris provisoires où elle est obligée de se boucher les oreilles pour ne pas entendre le bruit des bombes ?Cela porte désormais un nom, cela s’appelle un scolasticide et des experts du Conseil des Droits de l’Homme ont estimé qu’Israël y avait recours à Gaza.
Mais l’école n‘est pas, loin de là, la seule cible des bombardements qui se poursuivent nuit et jour à Gaza depuis bientôt un an. Ce sont en réalité toutes les infrastructures[D1] du petit territoire qui ont été anéanties, à commencer par le système sanitaire et d’assainissement, la distribution de l’eau et de l’électricité. Plus grave encore, car il s’agit de choses dont on ne se relève pas, le gouvernement israélien et surtout sa très influente aile extrémiste, ont désormais pour objectif de « désarabiser » toute la Palestine, et pas seulement de pousser ses habitants autochtones à la fuite et à l’exil. Ils veulent effacer toutes les traces du passé palestinien, comme Narendra Modi tente de le faire en Inde pour les populations de confession musulmane.
Tout le patrimoine palestinien est pillé et à Gaza les archives contenant l’état civil de la population ont été détruites, faisant des Gazaouis des hommes et des femmes qui ont perdu leurs repères, qui sont dans l’incapacité de prouver leur identité, de décliner leur généalogie, voire leur passé, comme si leur passage sur terre avait été flouté, comme s’ils n’existaient plus que dans leur mémoire. Ce nettoyage par le vide va plus loin, les lieux mêmes où ont vécu leurs ancêtres sont progressivement défigurés et c’est ainsi que leurs oliveraies, dont certains arbres sont vieux de plus d’un siècle, sont peu à peu rasées et remplacées par des plantations de conifères, dans le seul but de rendre méconnaissable le paysage que leurs ancêtres avaient marqué de leurs empreintes au cours des siècles .
Ce révisionnisme des réalités historiques et naturelles a aussi désormais un nom : cela s’appelle un culturocide !
Alors, écoliers et élèves du Sénégal, ce lundi 7 octobre, jour de la rentrée, ne manquez pas d’exprimer votre soutien aux élèves et collégiens de Gaza victimes de scolasticide…
DIOMAYE BOUDE PARIS, LA FRANCOPHONIE EN ÉMOI
Le président a annoncé au dernier moment qu'il ne se rendrait pas à Paris pour cet événement majeur. Cette décision marque une rupture avec la tradition diplomatique sénégalaise et soulève des questions sur l'orientation de la politique étrangère du pays
C’est un acte qui inquiète au plus haut point certains diplomates qui n’ont pas manqué de s’en ouvrir à ‘’EnQuête’’. Attendu en France pour le XIXe Sommet de la Francophonie, le président de la République Bassirou Diomaye Faye a avisé au dernier moment de sa décision de ne plus faire le déplacement.
Selon nos informations, toutes les dispositions étaient pourtant prises jusqu’à l’avant-veille du sommet qui va s’ouvrir aujourd’hui et qui va se dérouler pendant deux jours. ‘’La mission précurseur, qui s’occupe de l’hébergement, de la logistique… était déjà à Paris. Les services de l’ambassade étaient en pleine activité pour préparer l’arrivée du chef de l’État. C’est donc au dernier moment que cette décision a été prise. Et tout le monde sait que c’est Ousmane Sonko qui est derrière’’, informent nos interlocuteurs qui regrettent une décision qui est ‘’aux antipodes des intérêts du Sénégal’’.
Ainsi, pour la première fois de l’histoire, le Sénégal sera absent de ce grand rendez-vous de la Francophonie. De Senghor à Macky Sall, en passant par Abdou Diouf et Abdoulaye Wade, tous avaient l’habitude de sacrifier à ce rituel qui se tient tous les deux ans. L’absence du président Diomaye sera d’autant plus marquante que l’édition de cette année revêt un caractère historique, car c’est la première fois que le sommet se tient en France, en 33 ans. ‘’C’est un précédent extrêmement dangereux pour la politique sénégalaise. Après le problème avec l’Arabie saoudite, c’est là un deuxième fait majeur, un acte de rupture avec l’un des partenaires les plus importants de notre pays. Tout a été fait. Et là on se lève un jour et on dit que le président ne vient plus’’.
Après les premiers déplacements en France qui ont été diversement appréciés par le public sénégalais et africain, le président Diomaye semble avoir pris un autre cap qui l’éloigne de plus en plus de la capitale française. Ceci intervient après que le Premier ministre Ousmane Sonko a, à plusieurs reprises, montré son inimitié envers Paris, avec parfois des mots peu diplomatiques.
‘’Événement majeur dont les enjeux sont politiques, économiques, numériques et culturels, le sommet (de la Francophonie) sera l’un des temps forts internationaux de l’année 2024 en France, avec l’accueil des Jeux olympiques et paralympiques, le 80e anniversaire du Débarquement et de la Libération, et la réouverture de la Cathédrale Notre-Dame de Paris’’, lit-on dans le site dédié au rendez-vous.
Selon les médias français, il est attendu sur place une cinquantaine de chefs d’État et de gouvernement, et plus de 120 délégations étrangères, entre Paris et Villers-Cotterêts.
À noter qu’au mois d’aout également, le nouveau président sénégalais, qui était attendu à la célébration du débarquement de Provence, avait aussi désisté au dernier moment.
Pour rappel, le Sénégal est un membre fondateur de la Francophonie. Le pays a accueilli le sommet en 2015. Le président Macky Sall a été président de la Conférence des chefs d’État pour deux ans. L’ancien président Abdou Diouf en a été le secrétaire général pendant trois mandats.
Chez les diplomates, beaucoup s’étonnent que de plus en plus l’idéologie ait tendance à prendre le dessus sur les intérêts patriotiques de la Nation sénégalaise.
LE SÉNÉGAL DANS LA TOURMENTE FINANCIÈRE
Moody's vient de dégrader la note du pays, la faisant passer de Ba3 à B1. Le nouveau gouvernement de Bassirou Diomaye Faye se retrouve face à un déficit abyssal, qu'il impute à l'héritage empoisonné de l'administration précédente
(SenePlus) - Le Sénégal vient de subir un revers économique majeur. L'agence de notation Moody's a annoncé vendredi une dégradation de la note à long terme du pays, la faisant passer de Ba3 à B1, comme l'indique Reuters. Cette décision, lourde de conséquences, intervient dans un contexte de révélations troublantes sur l'état réel des finances publiques sénégalaises.
La nouvelle administration du président Bassirou Diomaye Faye, fraîchement élue, a levé le voile sur une situation budgétaire alarmante. Un audit commandé par le chef de l'État a mis en lumière un déficit budgétaire pour l'année 2023 bien plus important que celui annoncé par le gouvernement précédent. "Le déficit budgétaire de 2023 est supérieur à 10 %, par rapport aux 5 % déclarés par l'administration précédente", révèle le rapport.
Face à cette situation critique, le gouvernement Faye a pris une décision radicale : suspendre la demande de décaissement auprès du Fonds Monétaire International (FMI) prévue en juillet. Cette pause dans les relations avec l'institution financière internationale intervient après l'examen du fonds en juin, marquant un tournant dans la stratégie économique du pays.
Moody's, dans son analyse, ne se montre guère optimiste quant à un redressement rapide de la situation. L'agence de notation prévient : "Nous nous attendons à ce que l'assainissement budgétaire soit un processus de longue haleine, malgré la forte amélioration de la croissance économique attendue en 2025". Cette perspective peu encourageante souligne l'ampleur du défi qui attend les autorités sénégalaises.
Pour couronner le tout, Moody's a placé les notes à long terme du Sénégal "sous surveillance" en vue d'un potentiel nouvel abaissement. Cette épée de Damoclès accentue la pression sur le gouvernement Faye, qui se trouve face à l'urgence de mettre en place des mesures correctives efficaces.
Le Sénégal se trouve donc à un carrefour critique de son histoire économique. Les discussions en cours avec le FMI pour élaborer un plan de redressement seront décisives pour l'avenir financier du pays. La capacité du gouvernement à restaurer la confiance des investisseurs et des institutions internationales sera scrutée de près dans les mois à venir.
LE GOUVERNEMENT RÉAGIT À L'ABAISSEMENT DE LA NOTE DU SÉNÉGAL
La décision de Moody's de dégrader la note du pays sonne comme un coup de semonce. Le gouvernement, acculé, promet une réponse forte et des réformes structurelles pour éviter la spirale du déclassement
(SenePlus) - L'agence de notation Moody's vient de porter un coup dur à l'économie sénégalaise en révisant à la baisse la note du pays. Le Sénégal passe ainsi de "Ba3 à perspective stable" à "B1 avec une mise sous surveillance", une décision qui intervient dans un contexte économique déjà tendu.
Cette dégradation fait suite à "la révision à la hausse du déficit budgétaire et du niveau d'endettement observés sur la période 2019-2023", comme l'indique le communiqué du ministère des Finances et du Budget (MFB). Ces chiffres alarmants ont été mis en lumière par un audit des finances publiques, dont les résultats préliminaires ont été rendus publics le 26 septembre dernier.
Face à cette situation préoccupante, le gouvernement ne reste pas les bras croisés. Le ministre des Finances et du Budget "réaffirme la volonté ferme du gouvernement de mettre en œuvre rapidement des réformes ambitieuses pour réduire significativement le déficit dès 2025". L'objectif est clair : redresser la barre et rassurer les investisseurs et les partenaires internationaux.
Parmi les mesures annoncées, on note la mise en place de "réformes structurelles visant à renforcer l'intégrité du cadre de gestion des finances publiques". Le gouvernement promet également de définir "une trajectoire claire" pour abaisser le taux d'endettement du pays.
Pour mener à bien ces réformes, le Sénégal compte s'appuyer sur ses partenaires internationaux. Le communiqué mentionne notamment "la Banque Mondiale et le FMI mais aussi la CEDEAO, l'UEMOA, la BCEAO, la Banque Africaine de Développement, la BOAD et tous ses partenaires régionaux". Cette collaboration vise à "améliorer la gestion de la dette, renforcer la gouvernance financière et assurer une transparence accrue dans les processus budgétaires".
Concrètement, les réformes envisagées comprennent "l'adoption de systèmes financiers intégrés et informatisés, le renforcement des mécanismes de contrôle et l'amélioration de la coordination institutionnelle". Le tout devra être réalisé "en cohérence avec les normes communautaires liant notre pays à la CEDEAO et à l'UEMOA, tout en se conformant aux meilleures pratiques".
Dans un souci de transparence, le gouvernement s'engage à fournir "des mises à jour régulières" sur l'avancée des réformes. Ces informations seront communiquées "par le biais de communiqués de presse, conférences et plateformes officielles".
PAR Babacar Fall
DÉMOCRATIE POLITIQUE ET DEMANDE CROISSANTE DES JEUNES POUR PLUS DE LIBERTÉ ET DE JUSTICE SOCIALE
Pour une fois, un nouveau pouvoir n’aura qu’un seul choix : celui de procéder à la réforme du présidentialisme, de mettre en œuvre la gouvernance vertueuse et répondre aux aspirations des jeunes et des femmes
Les troubles que le Sénégal a connus entre 2019 et 2024 ont suscité de nombreuses inquiétudes quant au modèle démocratique qui a fait la réputation du pays en Afrique. La discussion qui suit retrace son parcours en tant que démocratie, garantissant l’exercice des libertés des citoyens d’exprimer leurs opinions sans restriction et de choisir ceux à qui l’on confie la gouvernance du pays. Elle évoque les traditions démocratiques du Sénégal qui remontent à l’époque coloniale et l’exercice du pouvoir sous la présidence de Macky Sall, marqué dans une large mesure par des tendances autoritaires et des résistances citoyennes.
Le Sénégal, un pays de longue tradition démocratique
Le Sénégal compte en 2023 18 000 000 habitants environ dont les moins de 35 ans représentent 75 % de la population [1]. Il est connu pour sa longue tradition démocratique avec l’organisation régulière des élections. En effet, la scène politique est restée dominée par la démocratie d’essence coloniale et élitiste à l’œuvre sur la scène politique depuis 1914 avec l’élection du député Blaise Diagne remplacé par Galandou Diouf en 1938. Au lendemain de la Deuxième Guerre Mondiale, Lamine Gueye et Léopold Sédar Senghor occupent l’arène politique. Dans ce contexte, en 1960, le Sénégal accède à l’ indépendance formelle préparée par l’Union française en 1946, la Loi-cadre en 1956 et la Communauté Franco-Africaine en 1958. Le régime est de type parlementaire avec Léopold Sédar Senghor comme président et Mamadou Dia assure le poste de Vice-Président. Avec la crise de décembre 1962 marquée par l’emprisonnement de Mamadou Dia, un régime présidentialiste est instauré. Formellement, le système politique repose sur le pluralisme mais les libertés publiques sont bâillonnées, les partis d’opposition pareillement réprimés. Avec la crise de mai 1968/1969, le paysage politique sénégalais connait de graves secousses qui ouvrent une nouvelle ère politique, sociale et culturelle.
Une ouverture démocratique timide est amorcée au milieu des années 1970, avec la reconnaissance du Parti Démocratique Sénégalais fondé par l’avocat et universitaire Maitre Abdoulaye Wade. Mais le président Senghor décide de n’autoriser que quatre courants de partis politiques, poussant ainsi les autres mouvements politiques d’opposition à la clandestinité.
Les troubles sociaux et politiques, combinés à la crise économique qui a conduit à l’adoption d’un programme d’ajustement, ont précipité le départ du président Senghor. En 1981, Léopold Sédar Senghor cède le pouvoir à Abdou Diouf sans l’organisation d’élections en application de l’article 35 de la constitution. Le nouveau Président de la république élargit, sous la pression des forces démocratiques et progressistes, la liberté de formation des partis politiques mais la loi électorale favorise les fraudes avec les votes multiples et la non-identification des électeurs dans les bureaux de vote [2]. Les élections présidentielles de 1983 et de 1988 ont été marquées par de fortes contestations suivies de l’arrestation des leaders politiques de l’opposition [3]. C’est en 1992 qu’un accord est intervenu à la suite du dialogue entre les acteurs politiques sous la facilitation de l’équipe du juge Kéba Mbaye. Une loi électorale consensuelle est adoptée. Elle garantit la refonte du fichier électoral, l’identification des électeurs dans les bureaux de vote, l’obligation du passage dans l’isoloir, la présence des observateurs durant les élections et la publication des résultats à travers les radios publiques et privées. Le consensus s’établit sur le décalage énorme des politiques publiques et la demande sociale. La vie devient chère et la gouvernance s’écarte de la valorisation des immenses potentialités nationales.
Deux alternances politiques : les acquis démocratiques sont réversibles
Les réformes politiques aggravée par la crise économique ouverte avec l’ajustement structurel vont favoriser en mars 2000 l’alternance à la tête de l’État consacrant l’arrivée de Maitre Abdoulaye Wade à la place de Abdou Diouf. Ayant été le fer de lance de la démocratisation avant d’arriver au pouvoir, le président Wade prend néanmoins de nombreuses décisions à l’inverse des acquis démocratiques au point que les citoyens l’assimile à un autocrate qui personnalise la gestion de l’État en visant à installer son fils comme futur vice-président. Son ancien premier ministre, Macky Sall se martyrise face à la confiscation de tous les pouvoirs.
Comme dans un sursaut massif, plusieurs acteurs politiques, syndicaux, patronaux, et de la société civile engagent la tenue des Assises nationales (1er juin 2008 - 24 mai 2009) pour refonder les institutions, élaborer une charte de gouvernance démocratique et une série de mesures correctives des politiques sectorielles [4]. Les Assises nationales ont joué un important rôle dans l’émergence et la consolidation du mouvement de contestation qui a mis un terme au régime d’Abdoulaye Wade
Le prélude de la défaite de Maitre Abdoulaye est annoncée avec les élections locales du 22 mars 2009 qui ont été marquées par la victoire de l’opposition regroupée au sein de Benno Siggil Sénégal (Unis pour un Sénégal Debout) dans les grandes villes ( Dakar, Pikine, Guediawaye, Kaolack, Fatick, Diourbel, Louga et Saint-Louis). Le Parti Démocratique Sénégalais est resté solide dans les communautés rurales [5].
Avec la forte mobilisation des acteurs politiques, des changements sont apportés au niveau des institutions. La limitation du nombre des mandats à deux était déjà consacrée dans la nouvelle constitution de 2001. Mais Maitre Abdoulaye Wade [6] va tenter sans succès d’obtenir un troisième mandat qui lui sera refusé par les électeurs en mars 2012.
Le nouveau président élu se nomme Monsieur Macky Sall. C’est le premier président né après les indépendances. Il est porteur d’espoir chez les jeunes générations dont la plupart d’entre eux, selon le journaliste Khalil Gueye, sont « membres de la GEN Z, c’est à dire la Génération Z, une génération incomprise par les hommes politiques et qui passe pour la génération la plus complexe aujourd’hui dans tous les pays du monde. Elle a entre 11 ans et 25 ans et elle tapisse le système éducatif du primaire à l’université. Dans la vie de tous les jours elle est présente dans les foules des stades et des arènes de lutte, dans la masse des sans-emploi et partage les idées et sentiments du groupe dur de notre société qui ne croit plus en rien de ce que toute autorité puisse lui promettre » [7].
Ce sont ces jeunes qui ont été déçus par Macky Sall car son programme économique est centré sur la construction des infrastructures et la défense des intérêts des sociétés internationales. L’impact sur les populations et surtout les jeunes est peu significatif. Les statistiques sont éloquentes. De 3 273 000 d’habitants en 1960, la population a été multipliée par 6 en 64 ans pour atteindre en 2023 : 18 032 473 habitants dont la moitié de la population est âgée de moins de 19 ans [8]. Mais entre 2012 et 2024, la situation des jeunes ne s’est pas améliorée. Le taux de chômage reste élevé avec une légère tendance à la baisse : un taux de 22,5 % en 2015 passé à 18,6 % en 2023. Le sous-emploi est plus accentué avec 90 % d’emplois précaires. Au plan national, « en 2013, 28 % des actifs occupés par moins de 40 heures par semaine seraient disponibles pour travailler davantage. Ce taux est de 21 % pour les hommes, de 40 % pour les femmes, il est de 32 % en milieu rural, de 24 % à Dakar et de 26 % dans les autres centres urbains » [9]. L’insertion des jeunes dans le marché du travail s’est rétrécie. La situation de chômage ou de sous-emploi est vécue par les jeunes comme « une mort sociale »[10]. De ce fait, l’émigration clandestine apparait pour beaucoup de jeunes comme une alternative pour échapper à̀ la crise de l’emploi et à l’instabilité́ professionnelle, un raccourci possible vers une ascension économique réelle et surtout fulgurante. C’est pourquoi Khalil Gueye a raison de dire que la génération Z ne craint ni la mer ni le désert pour quitter le pays et aller ailleurs forger un meilleur avenir [11].
Macky Sall à l’épreuve de la démocratie et de l’État de droit : entre l’autoritarisme et les mobilisations contre les dérives présidentialistes
C’est dans ce contexte de crise que le jeu institutionnel est marqué par les dérives du régime présidentialiste autoritaire affirmant sa détermination à « réduire l’opposition à sa plus simple expression », ne tolérant aucune position critique. Dès son avènement au pouvoir, Macky Sall au lieu de penser aux prochaines générations pour leur assurer un mieux-être, s’est inscrit dans l’optique de gagner la prochaine élection prévue en 2019. Sous le prétexte de la reddition des comptes, deux opposants sont arrêtés, jugés et mis en prison. Il s’agit de Karim Meissa Wade, le fils de l’ancien Président Abdoulaye Wade, arrêté en avril 2013 et gracié en 2018 après 38 mois de séjour carcéral mais privé de ses droits civiques et donc exclu des élections présidentielles de 2019. Le même scenario est appliqué à Ababacar Khalifa Sall, maire de la capitale Dakar, arrêté en 2017 et condamné à cinq ans de prison et gracié un an après mais privé de ses droits civiques.
En réalité, si le président Macky Sall se compare souvent à un champion de lutte voulant préserver le titre de roi des arènes, il n’est point disposé à respecter les règles connues d’avance de la lutte . Avant le jeu , il élimine les sérieux adversaires par des complots extra sportifs, choisit l’arbitre de ses propres combats pour être proclamé champion. C’est ainsi que les élections présidentielles de février 2019 ont été un triomphe pour Macky Sall en l’absence de deux grands calibres de la scène politique sénégalaise. Mais comme dit l’adage « à vaincre sans péril, on triomphe sans gloire ». Dépourvu de légitimité, le nouveau président est si triste de ne pas être encensé pour ses exploits dans l’arène politique [12] . Au classement, on retrouve Idrissa Seck et Ousmane Sonko, respectivement deuxième et troisième derrière Macky Sall. Au lendemain des élections, la tension reste perceptible et nourrit l’inquiétude de nombre d’observateurs et admirateurs du modèle de démocratie qui reste attaché au Sénégal.
L’écrivain franco-guinéen, Prix Renaudot 2008, Tierno Monénembo s’interroge sur ce pays symbole de la démocratie en Afrique. « Qu’est-il arrivé au Sénégal ? » demande-t-il. Dans sa chronique intitulée : « Sénégal : le syndrome Sonko » et publiée le 3 mars 2019, il écrit : « Mais où est donc passée cette société fluide et raffinée que nous a léguée le lettré Senghor….La tolérance, la palabre, le wakhtane, l’espace de négociation ; cette vertu cardinale de la société sénégalaise est en train de se rétrécir sous le double coup des mesquineries et des ambitions partisanes » [13].
Mais la leçon de vie renvoyant aux belles vertus du dialogue pour surmonter les difficultés du pays contenue dans la chronique de Tierno Monénembo a été détournée de sa signification et mise au service des manœuvres politiques de consolidation d’un pouvoir ébranlé. Ainsi, à la faveur des effets de la Covid-19 et au nom des intérêts supérieurs du pays déclaré « en danger », Idrissa Seck rejoint la majorité présidentielle et est récompensé le 1er novembre 2020 du poste de président du Conseil économique, social et environnemental et bénéficie de deux postes ministériels pour son parti politique «Le Rewmi ». Avec le ralliement d’Idrissa Seck au pouvoir, Macky Sall pense alors qu’il peut dérouler son projet de briguer un troisième mandat d’autant que selon lui, la constitution adoptée en 2016 lui permet de le faire. Mais pour réussir son projet, il faut neutraliser tous les adversaires susceptibles d’être des obstacles. Ousmane Sonko , député et maire de la ville de Ziguinchor, la plus importante ville de la Casamance, au sud du pays, est identifié comme l’adversaire à abattre. Les dossiers judiciaires sont montés. C’est d’abord l’affaire Adji Sarr, une jeune masseuse qui accuse le 6 février 2021 Ousmane Sonko, candidat déclaré à l’élection présidentielle du 24 février 2024 de « viols répétitifs ». et « menaces de mort ». Le 3 mars 2021, le député et maire de Ziguinchor est officiellement mis en cause puis convoqué par le doyen des juges du tribunal de Dakar. Pour répondre au juge, il est accompagné de ses partisans. Sur le parcours, il est arrêté pour « trouble à l’ordre public », puis libéré sous contrôle judiciaire, après plusieurs jours d’émeutes et de nombreuses scènes de pillages ciblant les entreprises françaises (Total, Supermarchés Auchan, Carrefour, etc.) dans tout le pays. Quatorze morts sont enregistrés. Pour Ousmane Sonko, « cette accusation est une manipulation politique en vue de le mettre hors course de tout mandat électif. Car s’il était condamné, l’opposant serait inéligible » [14]. Jugé par contumace, l’opposant Sonko est acquitté le 1er juin 2023 des faits de viol dont il était accusé, mais il est reconnu coupable « de corruption de la jeunesse » et condamné à deux ans de prison et 600 000 FCFA d’amende. À l’énoncé du verdict, des violences ont éclaté dans plusieurs villes du pays. Près de soixante morts ont été dénombrés. Plus de 1 500 personnes ont été arrêtées et mises en prison pour des motifs variables notamment « offense au Chef de l’État », « outrage à magistrat », « diffusion de fausses nouvelles », etc. Felwine Sarr a raison de relever que « l’appareil judiciaire a abusé d’une rhétorique autour de la sûreté de l’État, du respect des institutions, du maintien de l’ordre public, pour organiser la répression systématique des opposants, leur intimidation et leur emprisonnement ; ainsi que la mise sous silence des voix dissidentes et des esprits épris de justice » [15].
Ensuite, une deuxième affaire de diffamation sera portée contre l’opposant Sonko qui est aussi condamné à six mois avec sursis hypothéquant ses chances légales d’être accepté comme candidat aux élections du 25 février 2024.
La mélancolie du président Macky, facteur d’inertie
Après plus d’un an de suspense, de tensions et de pressions politiques et religieuses diverses, Macky Sall annonce le 3 juillet 2023 , qu’il ne se représenterait pas aux élections présidentielles de février 2024. Mais le 28 juillet 2023, Ousmane Sonko est arrêté à Dakar. « Le procureur affirme qu’il fait l’objet d’une enquête pour « divers chefs de délits et crimes ». Le parquet estime que « depuis un certain temps », des « actes, déclarations, écrits, images et manœuvres » de la part de l’opposant étaient « constitutifs de faits pénalement répréhensibles »[16].
Le politologue Pierre Sané qualifie Macky Sall du titre de « président mélancolique et mal-aimé ». En effet, Président Sall est désespéré de voir son projet avorté : instaurer au Sénégal une présidence à vie comme c’est le cas dans nombre de pays d’Afrique centrale pour assurer un contrôle sur les ressources escomptées de l’exploitation prochaine du pétrole et du gaz. Pierre Sané fait remarquer ironiquement que le rêve de Macky Sall « est parti en fumée : Sénégal émirat pétrolier ? Infrastructures en chantier ? Réforme du système financier international ? Et non, ce ne sera pas sous son magistère. La déception est profonde. Cette mélancolie nourrit la rancœur inépuisable qu’il cultive à l’encontre d’Ousmane Sonko dont la popularité inébranlable malgré les complots, séquestrations et emprisonnements enrage un président mal aimé. Ce qui en retour alimente sa mélancolie. Il aura tout essayé depuis trois ans ! » [17].
Le président Macky, adepte du dilatoire pour regretter le troisième mandat
Le dénouement semblait se préciser le 20 janvier 2024 avec la publication par le conseil constitutionnel de la liste des 20 candidats sélectionnés dont deux femmes [18] à partir d’un système de parrainage sur 70 postulants. Ousmane Sonko s’est fait remplacer par Bassirou Diomaye Faye, Secrétaire général de son Parti (Pastef), Parti des Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité, dissous le 31 juillet 2023 par le ministre de l’Intérieur. Mais c’est sans compter avec les soubresauts du président mélancolique qui le 3 février 2024, à la veille de la campagne électorale, abroge le décret de convocation des électeurs sous le prétexte de la mise en place d’une commission parlementaire enquêtant sur deux juges du Conseil constitutionnel dont l’intégrité dans le processus électoral est contestée par le Parti Démocratique Sénégalais dont le candidat Karim Meissa Wade a été recalé pour cause de parjure sur sa double nationalité sénégalaise et française. Dans la foulée, l’Assemblée nationale adopte un projet de loi renvoyant les élections présidentielles au 15 décembre 2024 avec l’octroi d’un supplément de mandat au président Macky Sall. Saisi par un groupe de candidats, le Conseil constitutionnel déclare l’inconstitutionnalité de la loi votée et ordonne la tenue des élections dans « les meilleurs délais ». Mais Macky Sall continue à jouer au dilatoire et annonce la convocation d’un « dialogue national » pour fixer les conditions pour l’organisation des élections présidentielles. Boycotté par 17 candidats, ce « dialogue national », tenu du 26 au 28 février 2024, a adopté des conclusions offrant la possibilité de réouvrir la liste des candidats et proposant la date du 2 juin 2024 pour les élections présidentielles et maintenant Macky Sall à la présidence jusqu’à l’installation du nouveau président élu. Encore une fois, le Conseil constitutionnel rejette ces conclusions, fixe la date des élections au 31 mars 2024 et précise que le mandat du président de la République s’achève le 2 avril 2024 et ne saurait être prolongé pour quelque raison que ce soit [19].
L’écrivain Guinéen Tierno Monénembo apprécie le rôle d’arbitre du conseil constitutionnel comme une parade dans le mécanisme du jeu démocratique. Il écrit : « L’acte posé par le Conseil constitutionnel après la tentative de recul des élections présidentielles par Macky Sall fut un haut moment de démocratie et pour les Africains frustrés de tout, surtout de liberté, un véritable état de grâce. Une belle surprise, un événement habituellement réservé aux démocraties les mieux rodées, celles des pays scandinaves notamment » [20].
Face à ce double désaveu par le Conseil constitutionnel, Macky Sall se décide à fixer la date des élections au 24 mars 2024 donnant aux candidats deux semaines de campagne électorale au lieu des trois comme prévu par le code électoral. Dans le souci, dit-il, d’apaiser l’espace politique à son départ à la tête de l’État, il fait voter le 4 mars 2024 une loi d’amnistie générale pour faire libérer les 1 500 détenus politiques qui croupissent en prison [21]. Cette mesure d’élargissement permet à Ousmane Sonko et au candidat Bassirou Diomaye Faye de sortir de la prison et de prendre la tête de la campagne de la coalition anti-système – anti-Macky Sall.
À la veille des élections du 24 mars 2024, l’issue du verdict des urnes était incertaine. Le scrutin s’est déroulé dans le calme et la sérénité. Les électeurs ont usé de leur bulletin de vote pour opter dès le premier pour le changement incarnées par la coalition « Diomaye Président 2024 » mise sur pied par Ousmane Sonko et ses alliés avec un score de 54,28 % contre 35,79 % pour Amadou Ba, le candidat de la majorité sortante.
Quelques leçons majeures de cette crise sociale et politique
La troisième alternance consacrée par les résultats des élections du 24 mars 2024 illustre la vitalité de la démocratie au Sénégal. Mais elle révèle que le modèle de démocratie souffre encore des faiblesses liées à sa jeunesse et aux dérives générées par le système présidentialiste. Entre 2019 et 2023, le pays a connu une grande instabilité politique due aux interprétations controversées de la constitution sur la légitimité d’une nouvelle candidature du président Macky Sall qui a déjà accompli deux mandats (2012-2019 et 2019-2024).
Cette crise marquée par des graves troubles a eu des conséquences importantes sur l’économie du pays au moment où l’exploitation d’importantes ressources de pétrole et de gaz est annoncée pour 2025. Cependant la dynamique de résistance incarnée par les citoyens et principalement par les jeunes ainsi que le jeu de régulation assuré par le Conseil constitutionnel ont permis d’éviter que le pays s’enfonce dans le chaos. Le bulletin de vote a indiqué la direction du changement en départageant les partis politiques en compétition.
De plus, il se dégage des épreuves de force entre les régimes d’Abdoulaye Wade et Macky Sall et les populations mobilisées que la défense de la constitution qui n’est plus simplement l’affaire des juristes, mais bien des citoyens et citoyennes engagés contre tout régime voulant piétiner le droit auquel il est censé être soumis pour garantir le commun vouloir de vie commune. Les jeunes ont été au front de ce combat pour la consolidation de la démocratie.
Enfin, un puissant vent souffle de partout au Sénégal et les messages sont concordants autour de la souveraineté, la réforme des institutions, l’employabilité des jeunes, l’ancrage culturel, la qualité du capital humain, la justice sociale, la transparence budgétaire et toutes sortes de formes de redevabilité. Pour une fois, un nouveau pouvoir n’aura qu’un seul choix : celui de procéder à la réforme du présidentialisme, de mettre en œuvre la gouvernance vertueuse et répondre aux aspirations des jeunes et des femmes. Mais déjà les mouvements de femmes expriment leur indignation du fait de la faible présence des femmes dans le nouveau gouvernement (13,33 %), alors que le Sénégal a adopté depuis 2010 une loi sur la parité. C’est là un signe révélateur des conquêtes à réaliser pour approfondir un modèle démocratique très apprécié en Afrique.
[9] Eveline Baumann, 2016, Sénégal, le travail dans tous ses états, Presses Universitaires de Rennes & IRD Éditions, Rennes, p. 84.
[10] Entretien avec Modou Diop, 24 ans, habitant le quartier des pécheurs Thiaroye, Dakar, 15 mars 2023. Il a déjà effectué deux tentatives pour rejoindre l’Europe.
[18] Une des deux femmes sera disqualifiée pour cause de double nationalité révélée après la publication de la liste des candidats par le Conseil constitutionnel. Au total, ce sont dix neuf candidats qui concourent à la Présidence de la République en 2024.
Le directeur des opérations électorales, Abdoul Aziz Sarr, a annoncé ce vendredi que certaines listes de candidats aux législatives ont été jugées irrecevables en raison de divers manquements.
Parmi ces irrégularités, le non-respect de la parité, le non reversement de la caution, ainsi que d’autres erreurs administratives ont été signalés.
Abdoul Aziz Sarr a précisé que certaines erreurs, qualifiées de « substantielles et matérielles », peuvent être corrigées par les mandataires.
Cependant, il a également souligné que d’autres manquements, tels que « le non-respect de la parité, l’absence de quittance ou d’attestation de dépôt auprès de la Caisse de dépôt et des consignations, le dépôt hors délai légal, ou encore la soumission d’une liste incomplète », ne peuvent pas être rectifiés.
par Ousseynou Nar Gueye
À CHAQUE SÉNÉGALAIS, SON YOUSSOU NDOUR
Ce 1er octobre 2024, il célèbre ses 65 ans, en route vers 66. "Joyeux Happyversaire !" encore, au nom de tous nos Tractonautes, à l'iconique Kor Aïda Sans Pagne (ou champagne? on ne le saura jamais) Coulibaly, Youssou "Ennnn' ddouuur"
Voici le mien, lors de notre avant- dernière rencontre, il y a 10 ans, avant celle de 2023. La fois d'avant encore, je l'ai vu en février 2012 à l'hôtel Le NDiambour, alors qu'il voulait être candidat à la présidentielle et il m'avait dit lire mes tribunes sur l'élection wadisée, dans Seneweb, avec un grand enthousiasme et un important intérêt, me souriant de sa grande banane d'éternel jeune homme .
Puis la fois d'avant, l'avant-dernière fois, nous nous vîmes le samedi 27 décembre 2014 avec Youssou Ndour, et prîmes une photo, avec moi, réprimant mon sourire à une blague. Youssou qui a été mon patron le plus emblématique.
De janvier 2001 à début 2007, je fus son responsable de Projets, chargé du copyright, de l'édition musicale, des relations avec le milieu des producteurs de musique, sherpa spécial en direction d'El Hadj Ndiaye (PCS 2000 ), et de Mamadou Konté, les grands fauves. Et aussi, j'étais chargé du projet de création d'une école des métiers techniques de la musique en coopération avec la ville d'Issoudun en France (Youssoudun?), Secrétaire Général de "l'association des activités du festival de musique DK 24" dont Youssou Ndour était Président; association non dissoute à date de 2024....
J'ai créé l'acronyme CIPEPS, asso des producteurs de musique, nommément Coalition Interprofessionnelle des Producteurs et Éditeurs Phonographiques du Senegal, en 2004-2005, en ai écrit les statuts et l'ai faire entrer au Conseil National du Patronat du Sénégal (CNP) en 2007.
Lamine Fall, qui m'appelle maître et mentor (et son ami Dave me nomme..le Gourou, lol), en est aujourd'hui le Secrétaire Exécutif de cette Cipeps là , en 2024, et ce depuis 2006, au sein du CNP.
La création de la CIPEPS matérialise la "volonté politique" de Youssou de pacifier l'espace sénégalais de la production musicale, notamment dans ses rapports d'alors avec El Hadj Ndiaye, qui étaient exécrables (Ndiaye et sa Pyramide Culturelle du Sénégal bénéficiant d'un important soutien financier et logistique des Présidents Diouf puis Wade, ce que Y. ND n'avait pas)... et avec feu Mamadou Konté (repose en paix, Mamadou..."Mamadou m'a dit"...), qui étaient empreints de jalousie fielleuse de la part de ce dernier, sans vouloir offenser sa mémoire.
"A chaque Sénégalais, il y a son Youssou Ndour''. Ce 1er octobre 2024, il célèbre ses 65 ans, en route vers 66. Route 66, comme aux USA. 66 comme le nombre de tant d'incantations-égrenages de chapelets rituels, en Islam.
J'ai vendu un concert de Youssou Ndour aux Nations Unies sous le SG de l'ONU Ban Ki Moon, ce qui m'a valu mon premier voyage aux USA en 2004. Avec Mbacké Dioum, en diatigui cornaqueur à New York au Sofitel (celui là même où survint l'affaire DSK) où passa me visiter mon frère d'armes Ibou Wade, mangeai un soupou kandia d'anthologie venu de Harlem et où je résidais à plus de 20 étages au dessus du sol à quelques pas de Time Square, Mbacké Dioum donc nous parla de la rumeur positive enflante sur le talent d'un certain Akon ; rappeur US d'origine Thiam sénégalaise. Encore inconnu en Afrique.
Mon premier visa américain de 10 ans en 2003 donc. New-York où je partis en rdv avec EMI Music et Sony Music, et avec la réalisatrice de cinéma et productrice Elizabeth Chai Vasarhelyi, reçue quelques mois plus tôt à Dakar à mon bureau des Almadies et à mon domicile de la Cité des Magistrats aux Mamelles, avec son époux blond et preneur de vues.
Vasarhelyi, dont j'ai supervisé le montage juridique du (projet de) film documentaire de 102 minutes, "Youssou Ndour : I bring What I Love", finalement sorti en 2008, un an après mon départ de chez la "Youssou Ndour Family Business".
Un documentaire produit par 57th & Irving Productions : En 2005-2006, Elizabeth Chai Vasarhelyi suit la tournée de Youssou N’Dour, classé parmi les 100 personnalités les plus influentes au monde par le Time Magazine l’année suivante. On le connaissait jusque-là comme porte-voix de l’Afrique. Il devient alors porte-parole de l’Islam, une religion qu’il veut faire exister aux yeux du monde occidental au-delà de l’intégrisme. Intégrant une dimension sacrée à sa musique, il propage un message de tolérance fédérateur qui trouvera des détracteurs dans son pays, où il est pourtant extrêmement populaire. Le film promeut ce message tout en nous embarquant dans la vie de la tournée, rythmée par l’expression si riche des chansons de Youssou Ndour, dans la lignée des plus grands griots.
Résumé de ce premier film documentaire long-métrage d'Elizabeth Chai Vasarhelyi ? "Au point culminant de sa carrière, Youssou N’Dour a décidé de composer “Egypt”, un album religieux dédié à une vision tolérante de l’Islam, enregistré au Caire avec l’orchestre de Fathy Salama. C’est une période critique et un tournant dans la carrière de Youssou. Son courageux message musical a été chaleureusement accueilli dans les pays occidentaux, mais a créé de sérieuses polémiques au Sénégal. Pendant plus de deux ans, la réalisatrice Elizabeth Chai Vasarhelyi a suivi Youssou N’Dour à travers le monde, le filmant en concert mais aussi dans des moments plus intimes avec sa famille et son entourage. “I Bring What I Love” est le recueil d’un voyage difficile. Youssou y a assumé sa démarche, se posant en voix d’espoir", dans un monde qui sortait de la guerre américaine en Irak.
Je fus ainsi Coordonnateur des quatre managers internationaux de Youssou Ndour. Incluant Thomas Rome, manager américain de Youssou et avocat new yorkais, qui prendra ma suite dans ce rôle de coordonnateur en 2007. Thomas Rome m'appelait "Mazarin". Incluant aussi Michelle Lahana La Gazelle pour la France; Mady Dramé pour l'Afrique, et son manager pour le Royaume-Uni.
J'ai finalisé la convention de partenariat avec le Africa Festival de Würzburg en Bavière allemande, où je me suis rendu .
Mon DESS Mastère en politiques culturelles et gestion des Arts option politiques culturelles internationales m'a préparé à ce rôle, auprès de Y.ND.Obtenu en 1999, sous la houlette de ma directrice de mémoire, aussi stricte que belle et maternelle : Brigitte Remer.
Hasard ou signe du destin : en 2007, mon poulain Lamine Fall la rencontre à Alexandrie en Egypte où Brigitte Remer est devenue directrice du Centre Culturel français. J'avais soutenu Lamine à partir pour l'université Léopold Sédar Senghor, mise en place par l'Organisation de la Francophonie (OIF) à Alexandrie. Pour y passer un diplôme en gestion culturelle, validant ses acquis de manager d'artiste, Lamine Fall, historique manager d'Alioune Mbaye Der, dirige la Sarl OSCAR depuis 10 ans (gestion d'accès événementiels. Et enfin, nous avons partagé le projet d'accompagnement fourni à l'AMAA (Association des managers et Agents d'Artistes du Senegal), financé par l'ADEPME et le 3FPT (2021 - 2022) où Lamine a été un excellent formateur.
Mes quatre années antérieures, de 1995 à 1998, comme directeur de l'Alliance française de Saint-Louis, m'ont aussi préparé à ce rôle d'ingénierie culturelle auprès de l'immense Youssou Ndour (Kaar Kaar, machallah...).
A Saint-Louis, je m'attelais, entre autres, à organiser la Fête de la Musique quand les représentants locaux du ministère de la Culture avaient fait défaut. Avec l'appui de la Gouvernance de Saint-Louis et de la Radio de Teranga FM (notamment de Ben Makhtar Diop, mais aussi de Golbert Alioune Badara Diagne). Teranga FM où j'eus une émission hebdomadaire pendant mes années Ndar-Ndar, D'are D'art : "Francophonie au bout des Ondes".
En janvier 2021, ce sont les initiales Y.ND (wolofisées en Waiyyendi) qui composent le titre du premier de mes deux romans, le second, sorti en décembre 2023, étant "Immeuble Nal, Douala".
La dernière fois que j'ai vu Youssou Ndour ? En mai 2023, à l'ancien palais de justice à son Forafricc (Forum Africain des Industries Créatives et Culturelles) où j'ai été paneliste invité par la Fondation Youssou Ndour pour les industries culturelles et créatives , FYNICC. J'y ai ete panéliste sur un thème des enjeux du numérique sur la création et les arts. Panel partagé avec mon ami et frère l'avocat Maître Sylvain Sankale, et avec ma soeur Ngone Ndour, PCA re-redoublante de la SODAV. Un panel modéré par Maître Nafissatou Tine , avocate et PDG à Bruxelles de Sunulex. La fille d'Alioune Tine, lequel était assis au premier rang, ce jour-là.
Youssou, et Aby Ndour étaient aussi aux premiers rangs.
L'occasion pour moi de lui taper la bise et de saluer son époux.Plus tard, dans l'imposant hall de l'ancien Palais de Justice de Dakar qui accueille le FORAFRICC, je serre la main pèle- mêle, aux tontons flingueurs de la Youssou Ndour Family and Team : le toujours souriant Mara Dieng, le Bastos toujours jeune Mbaye Dieye Faye (né lui aussi le 1er octobre comme Youssou Ndour, mais un an plus tard, en 1959), Saint-Louis Mané, binôme stellaire de Youssou; le volcanique petit-frère -à-vie Bouba Ndour, directeur des programmes de la TFM; l'encostumé éternellement encravaté Kamou Seck, chef de protocole...Lors de mon panel, ma vieille branche Bernard Vershueren de Creative Africa est au fond de la salle : ce fils adoptif du deuxième plus grand acteur sénégalais après feu Douta Seck et avant feu Ousseynou Diop ("l'homosexuel" du film Touki Bouki): feu James Campbell né Badiane.
"Joyeux Happyversaire !" encore, au nom de tous nos Tractonautes, à l'iconique Kor Aïda Sans Pagne (ou champagne? on ne le saura jamais) Coulibaly, Youssou "Ennnn' ddouuur".
Qui est l'un des cinq noms les plus connus du Sénégal depuis 40 ans. Sans discontinuer. Soit depuis 1984 qu'il a fait irruption sur la scène internationale, parmi les plus connues comme équivalent du Sénégal, quand vous rencontrerez des étrangers chez eux.
Youssou qui depuis 1974, a été le subconscient artistique et musical des Sénégalais, qui adorent le mbalakh et les ballades folk. Alors que l'opposant Abdoulaye Wade fut leur subconscient et l'impensé politique de 1974 à 2000.
Depuis Wade, Diouf, Macky , sont passés. Nous en sommes à PR Diomaye désormais.
Reste dans la postérité des noms qui sonnent égaux au nom du Sénégal ailleurs dans le monde : Senghor, Wasis Diop, le footeux El Hadj Diouf, Diomaye et toujours et encore : ...Youssou Ndour.
Gâteau d'anniversaire pour tous !
Avec l'interprète de la chanson "Juum" : nit ku dul juum amuul.
65 ans? Waouh! Bès bu déllusi moo néx..
Ça ne rajeunit personne. J'ai moi-même 52 ans. Li maa wèèsu dey delussé, mèlni sèètu....
Au maroquin de la Culture qu'a occupé difficultueusement Youssou, il faut tout de même nommer un homme ou une femme de Culture ; et non un fonctionnaire ou un enseignant de la Culture.
Et je ne désespère pas d'être nommé un jour ministre de la Culture, des industries culturelles et créatives, du patrimoine, de la Communication et de l'éducation populaire, de mon pays le Sénégal, sous ce "Diomayat" 2024-2029, pourquoi pas?
Ou plus assurément (kaar kaar..), sous un prochain "Birimat",inch'Allah, de 2029 à 2034, quinquennat de mon leader de parti (UDP Kiraay), mon grand frère et tête de liste de la Coalition Pôle Alternatif 3ème Voie, Birima Mangara, pour les Législ'Hâtives du 17 novembre 2024.
Mon courant de pensée politique au sein de UDP Kiraay de mon frère l'ex Ministre au Budget (2014-2019) Birima Mangara est : Options Nouvelles Générations (O.N.G) - Woorna Niu Gérer, en wolof.
Yallah baakhna. Même si, " bu nieup khamé foo jeum, doo fa massa ègg...." (vous la connaissez hein, celle-là !).
Yalna Yallah dooli sütüra, à tous les muñkat, que nous sommes et que nous nous efforçons de rester, jour après jour, Sisyphe remontant toujours notre rocher vers le haut de la montagne. Tout ce qui monte finit par converger.
Ousseynou Nar Gueye est éditorialiste (Tract.sn) et Communicant.