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24 novembre 2024
Politique
Par Mohamed GUEYE
FINANCES PUBLIQUES, AU-DÀLA DES CHIFFRES
Il faut croire que ce sera la faute de ce pillard de Macky Sall si le Sénégal ne sait pas encore en ce moment, de quel budget va disposer son Etat l’année prochaine. Une situation parfaitement inédite depuis Senghor
En 2012, face à la perspective d’une défaite électorale qui le menaçait, Abdoulaye Wade avait prévenu que s’il perdait le pouvoir, il ne garantissait pas que les salaires puissent être payés dans les deux mois suivants. Et de fait, dès sa prise de fonction, Macky Sall a dû se rendre en France de toute urgence. On a appris, à la suite d’un communiqué, que le Président français Sarkozy a accordé au Sénégal une aide budgétaire de près de 180 millions d’euros pour permettre, entre autres, de payer des salaires.
Autre flash-back. Fin 2023. Quelques mois avant la fin de son second mandat, Macky Sall décide d’augmenter des salaires de l’enseignement public, de l’élémentaire au supérieur. Ce qui représente une grosse enveloppe de plusieurs milliards par année.
En ce moment, si l’on en croit les annonces faites la semaine dernière par le gouvernement, à la tête duquel le Premier ministre, le pays était déjà au bord de la banqueroute. Où Macky Sall et ses ministres trouvaient-ils l’argent pour payer tous les fonctionnaires chaque mois ?
Pire encore, ou mieux, ces faussaires ont trouvé le moyen de laisser plus de 300 milliards de Cfa dans les caisses de l’Etat en partant, comme indiqué dans le communiqué du Conseil des ministres. Une chose que le régime de BDF n’a pas démentie. Et pour montrer leur force, c’est à partir de leurs données et leur bilan que le régime actuel a pu lever plus de 450 milliards de Cfa d’eurobonds, même si à ce jour, on n’en connaît pas encore l’utilisation, étant donné que l’Assemblée nationale n’a pas eu le temps de voter une Loi de finances rectificative (Lfr) qui devrait intégrer cet argent dans le budget de cette année.
Parlant de budget d’ailleurs, il faut croire que ce sera la faute de ce pillard de Macky Sall si le Sénégal ne sait pas encore en ce moment, de quel budget va disposer son Etat l’année prochaine. Une situation parfaitement inédite depuis Senghor. L’ennui est que, du fait de cette situation, les Sénégalais ne connaissent pas encore les orientations politiques et économiques que le nouveau régime veut imprimer au pays. Jusqu’à présent, on nous parle de souverainisme économique, sans nous en donner le contenu.
L’action la plus tangible est la remise en question des contrats avec les compagnies étrangères évoluant dans le secteur minier. Un ministre a déclaré que cela visait à s’assurer que les intérêts du pays étaient très bien protégés et que le Peuple profitait pleinement de ce qui lui revenait constitutionnellement. Il faut prendre acte de cette volonté, et souhaiter que les actes ne tournent à la Bérézina pour le pays. Cette remise en cause des contrats signés et des engagements de l’Etat pourrait éventuellement rendre plus frileuses les entreprises étrangères qui ont accepté de mettre plusieurs milliards de Cfa dans «l’aventure» pétrolière, les inciter à retenir leurs financements jusqu’à plus amples informations. Souhaitons que leur revue de ces contrats se fasse avec plus de sérieux que ce qu’ils avaient consacré à dénoncer la gestion du pétrole et du gaz sénégalais. Les gens n’ont pas oublié que l’actuel Premier ministre, alors dans l’opposition, avait pondu deux ouvrages pour dénoncer la gabegie et le manque de transparence du pouvoir de Macky Sall dans la gestion du pétrole sénégalais. Dans ses déclarations, il était allé, ainsi qu’un autre politicien, par ailleurs éminent diplômé de l’Ecole des Mines en France, jusqu’à affirmer, avec tout le sérieux de leur rang, que des bateaux étrangers venaient rôder la nuit autour des plateformes pétroliers du Sénégal pour charger du pétrole sénégalais qu’ils allaient vendre en Europe.
Ça, c’était près de 5 ans avant que la compagnie Woodside n’annonce la sortie de son premier baril, faisant ainsi taire les rumeurs mortifères.
Mais il est temps d’aller au-delà des chiffres et des débats de spécialistes des Finances publiques. Aujourd’hui que le Premier ministre et son gouvernement nous annoncent, avant la Cour des comptes, que tous les calculs sur lesquels se basent les chiffres de nos performances économiques sont falsifiés, on est impatients de savoir comment ils vont redresser la barre. Toutefois, on peut estimer, avant la publication annoncée du fameux «Projet» la semaine prochaine, qu’ils ne devraient pas y avoir beaucoup de problèmes s’ils s’en tiennent à leurs déclarations d’avant l’arrivée au pouvoir. N’ont-ils pas basé leur postulat sur une économie d’auto-production ? Le Président Faye avait même déclaré vouloir relancer une industrie de substitution des importations. C’est sans doute pour cela que la dégradation de la notation du Sénégal ne les dérange pas trop. Ils ne doivent pas non plus être particulièrement choqués de voir des filiales étrangères quitter le pays. Le problème est de trouver des champions locaux qui prendraient leur place. Ou même mieux, qui vont investir dans des secteurs encore plus en pointe que ceux qu’occupaient les exploitants étrangers. Une très bonne idée, mais qui ne pourra être jugée que lors de sa mise en œuvre.
Dans ce domaine aussi, l’une des leçons à retenir est qu’un cordonnier ne peut se transformer en maroquinier du jour au lendemain. Un négociant en linge ne peut non plus devenir constructeur automobile en une quinzaine de jours. Si l’on veut promouvoir des entreprises à partir de la coloration politique de leurs dirigeants, on va diriger le pays vers un retentissant échec. Or, le Sénégal n’a pas de temps à perdre à des tâtonnements. La promotion de champions nationaux est quelque chose de très important et ne peut se baser sur les affinités que les dirigeants ont avec certains prétendus «capitaines d’industries». Tout le monde sait qu’au Sénégal, ils ne sont pas vraiment nombreux.
Le gouvernement a eu le temps, depuis sa prise de fonction, de se rendre compte que les déclarations d’avant les élections ne permettent pas de préserver ou de nourrir une popularité politique. La jeunesse sénégalaise notamment, souffre d’un mal-être qui ne se contente plus d’intentions. L’armée de chômeurs qui frappe à ses portes ne va pas regarder encore pendant longtemps des copains se partager le gâteau de l’Etat avec des coquins dont le mérite est d’avoir été parmi les plus bruyants lors de la traversée du désert. Il est passé le temps où l’on pouvait impunément rejeter toutes les fautes sur l’ancienne équipe et penser s’exonérer de toute faute.
Le Premier ministre a pensé qu’il lui suffisait d’affirmer avoir trouvé des données trafiquées pour gagner des mois de patience et d’indulgence pour son équipe. Il oublié uniquement que s’il a été élu, ainsi que son président, c’est pour avoir dit qu’ils avaient un «projet déjà tout ficelé» et qui n’attendait que sa mise en œuvre. Comparaison n’étant pas raison, on pourrait néanmoins rappeler au Président Diomaye Faye que Macky Sall avait dû, quasiment dès son arrivée au pouvoir, patauger dans les eaux à Sicap Foire ou Nord Foire, et dans la Zone de captage, et régler le problème. Il ne s’est pas défaussé en prétendant que ce n’était pas «son hivernage». Et même après, il ne s’est pas plaint que des saboteurs s’en prenaient à des ouvrages d’évacuation, comme à Keur Massar, pour des motifs politiciens.
Il en est de même des denrées de première nécessité, du loyer ou du tarif de l’électricité. Bien loin de vouloir se faire l’avocat de la gouvernance de Macky Sall, on peut affirmer que les premières mesures de sa gouvernance, même empreintes de populisme, ont été très efficaces, et toute la population y a adhéré, à la notable différence de propriétaires d’immeubles, ce qui est tout à fait compréhensible. Actuellement, il suffit de faire un tour sur les marchés du pays pour se demander par quel miracle certains de nos compatriotes parviennent à survivre. De même, avec cette rentrée scolaire qui n’est pas celle de Benno ou de l’Apr, comment les parents de familles nombreuses parviennent à satisfaire les besoins de leurs enfants ?
Avant de chercher à convaincre les Sénégalais qu’ils détiennent avec leur équipe, les clés du développement de ce pays, les dirigeants de ce pays devraient d’abord, et en toute urgence, se pencher sur leurs concitoyens. Les promesses qu’ils se préparent à faire au cours de cette campagne électorale devraient être concrétisées le plus vite possible
ABDOULAYE DIEYE QUITTE LA COALITION JAM AK NJARIÑ D'AMADOU BA
A travers un communiqué, l’ancien directeur général de l’Aéroport International Blaise Diagne explique que sa décision est motivée par sa loyauté envers Macky Sall.
Ce lundi 7 octobre, la Direction Générale des Elections (DGE) a publié la liste des candidatures pour les élections législatives anticipées.
Pour la liste Jam ak Njariñ de Amadou Ba, les choses se compliquent puisque sa tête de liste pour Thiès a décidé de se retirer de la course.
Le Quotidien indique que l’ancien directeur général de l’Aéroport International Blaise Diagne (AIBD), Abdoulaye Dieye a démissionné.
A travers un communiqué, ce dernier explique que sa décision est motivée par sa loyauté envers Macky Sall.
A l’en croire, «au regard de ma loyauté envers le président Macky Sall, il ne saurait question pour moi, de faire face à une liste qu’il dirige».
«Je démissionne de la liste des investis de la coalition Jam Ak Njariñ en accord avec tous els militants et sympathisants de 2Ap/Siggi Jotna. L’urgence est de se retrouver autour d’une dynamique unitaire pour faire triompher l’intérêt commun au détriment des aspirations personnelles », explique-t-il.
Lançant un appel à tous ses militants et aux concitoyens, Abdoulaye Dieye leur demande de travailler pour la victoire du Sénégal et ne «pas plonger notre chère nation dans une faillite politique, économique et sociale».
SECOUSSE DANS LES PARTIS ET COALITIONS
Des démissions en cascade secouent les rangs de l'APR, du PDS et de Taxawu. De Thiès à Kaolack, en passant par Rufisque et Mbacké, les dirigeants locaux expriment leur mécontentement face aux investitures
La publication des listes a créé une secousse au niveau des formations politiques. La tête de liste de la coalition d’Amadou Ba dans le département de Thiès démissionne. A Kaolack, le PDS est en train de subir une saignée. C’est le cas également à Rufisque où le maire Dr Oumar Cissé a tourné le dos à Taxawu et Angélique Manga fustige sa position (32e) sur les listes de Takku Wallu.
Suite à la publication des listes, le responsable politique Thiessois Abdoulaye Dièye choisi pour diriger la liste départementale de la coalition Jam Ak Njariñ de Amadou Ba a tourné le dos. Le président du mouvement Siggi Jotna a démissionné parce que, dit-il, Amadou Ba n’a pas voulu aller en inter coalition dans le département de Thiès comme convenu.
L’Alliance pour la République (APR) risque de payer un lourd tribut suite à la publication des listes pour les élections législatives du 17 novembre. Après Diouf Sarr, c’est au tour de l’ancien ministre Aminata Angélique Manga de fustiger sa position sur les listes pour les législatives. Investie à la 32e position, elle est montée au créneau pour dénoncer cette forfaiture. D’après le porte-parole de ses militants et sympathisants Mamadou Ba, l’ancienne ministre Aminata Angélique Manga menace même de quitter l’APR dans les jours à venir à cause des investitures qu’elle qualifie de manque de considération dont elle est victime. Il renseigne aussi qu’elle pourrait également suivre son chemin.
Le Parti démocratique Sénégalais (PDS) est en train aussi de subir une saignée dans la zone centre, précisément à Kaolack. En effet, le président de la fédération départementale de Kaolack et non moins président des ferrailleurs exportateurs du Sénégal et président du Grand mouvement pour le développement du Sénégal, vient de tourner le dos au parti libéral. Cette décision qui est tombée à quelques encablures des législatives anticipées 2024 va à coup sûr impacter le PDS. « À partir d’aujourd’hui, j'ai décidé de quitter le PDS en parfaite entente avec la responsable des femmes de la section communale de Kaolack, Mariama Sène, la présidente des femmes de la commune de Ndoffane, Mame Sèye Ndoye, et le responsable des jeunes de la commune de Keur Socé, Serigne Thiam Niass et les 29 secteurs du PDS que j’ai installés dans le département », a-t-il déclaré.
Les raisons de cette décision, poursuit-il après mûre réflexion, sont en phase avec l’opinion de la base et ont surtout été causées par des responsables du parti libéral qui ne ménagent aucun effort pour me pousser à la sortie depuis mon compagnonnage avec le leader de BBY, Amadou Bâ, lors de la présidentielle 2024.
Cette même situation est également constatée chez Khalifa Sall où Dr Oumar Cissé, maire de la ville de Rufisque et ex-députe de la 14e législature, a claqué la porte. « Mes divergences avec les camarades de la direction de Taxawu étaient plus profondes que je ne le pensais. Malgré ma posture de président de la Conférence des leaders, je n'ai pas pu faire adopter cette voie citoyenne à la direction de Taxawu. Face à ce constat, j'avais décidé de ne pas figurer sur les listes pour les législatives. Aujourd'hui à l'évidence, Taxawu a franchi un autre seuil en co-animant une inter-coalition avec l’APR. Il y a encore quelques semaines comme ce fut le cas deux années durant, à l’unisson avec les députés issus de Pastef, nous de Taxawu contrions les parlementaires de BBY dans leurs tentatives de faire adopter les politiques etlois pernicieuses du régime de Macky Sall. Aujourd’hui, il nous est proposé de nous unir avec les ex-députés de l’APR pour contrer les politiques et lois préconisées par les nouvelles autorités issues de Pastef avec lesquelles nous avons cheminées. C’est incohérent, inexplicable et indéfendable. Je ne vois pas la politique comme un simple moyen de garantir des positions de pouvoir en piétinant la morale, la vertu et l’éthique », a-t-il expliqué.
A Mbacké également, en consultant la liste de «Takku Wallu Sénégal» qui regroupe plusieurs partis politiques dont l’Apr, un constat s’impose :tous les grands leaders du parti du président Macky Sall à Touba ont été écartés. En effet, mis à part Serigne Modou Bara Dolly qui dirige la majoritaire départementale, aucun de ses responsables connus n’a été choisi. On ne les voit nulle part, ni sur la départementale, ni sur la nationale.
Abdou Lahad Seck Sadaga, ancien député et 1er leader politique à avoir représenté l’APR dans la cité religieuse, voit à travers cette décision «un message très clair». Pour lui, certains veulent décidément le jeter à l’abattoir. « Je reste attaché au président Macky Sall. Nous ne sommes pas liés par la politique. Par conséquent, je lui renouvelle mes amitiés et compte les protéger. Toutefois, nous avons constaté qu’aucun leader de l’Apr de Touba n’a été investi. Ceux qui ont été mandatés ont choisi et ils se sont choisis et ont choisi leurs amis, préférant nous écarter. Nous avons pris acte de ce choix que nous considérons comme un affront. Ils ont pris leurs responsabilités, nous prendrons les nôtres ».
LE RETOUR PRÉMATURÉ DE MACKY SALL EST UN AVEU D’ÉCHEC, SELON CHEIKHOU OUMAR SY
L'ancien parlementaire n’a pas mâché ses mots, exprimant des réserves quant à la manière dont Sall a géré la transition et son retour hâtif, qu’il perçoit comme une tentative de reprise en main d’une situation devenue incontrôlable.
L’ancien parlementaire et membre de la coalition Jamm ak Njarin, Cheikhou Oumar Sy, a sévèrement critiqué le retour de Macky Sall dans l’arène politique sénégalaise, le qualifiant d’ »aveu d’échec ». Invité ce mardi à l’émission matinale « Salam Sénégal » sur Radio Sénégal Internationale (RSI), Cheikhou Oumar Sy a exprimé son scepticisme sur les motivations derrière ce retour, tout en évoquant plusieurs sujets politiques majeurs liés à la gouvernance de l’ancien président.
Selon Cheikhou Oumar Sy, Macky Sall aurait prématurément repris la scène politique, ce qui, selon lui, reflète une absence de préparation à la fin de son mandat. « Le fait que Macky Sall revienne aussi tôt montre qu’il n’a pas réussi à préparer de dauphin politique, un héritier de son pouvoir, comme il aurait dû le faire depuis des années », a-t-il déclaré.
L’ancien parlementaire a également souligné que le président sortant aurait dû « prendre de la hauteur » après avoir quitté le pouvoir, suggérant qu’il aurait dû s’éloigner de la vie politique pour laisser le nouveau régime prendre ses marques. « Le président de la République, par décence, doit prendre de la hauteur pendant au moins une ou deux années, laisser ceux qui sont au pouvoir dérouler, et revenir plus tard s’il le souhaite », a-t-il insisté.
Cheikhou Oumar Sy est également revenu sur l’exclusion de certains acteurs politiques des dernières élections sous la présidence de Macky Sall, citant Ousmane Sonko, Karim Wade et Khalifa Sall. Il a estimé que Macky Sall avait « empêché » ces figures de se présenter et, paradoxalement, cherche maintenant à se réconcilier avec certains d’entre eux, notamment Karim Wade, après des années de blocage.
Il a abordé les récentes polémiques concernant la dette publique, affirmant que les autorités devraient attendre les conclusions des audits avant de communiquer publiquement. Selon lui, le manque de prudence a entraîné des répercussions sur la crédibilité de l’administration, avec une baisse de la notation financière du pays, une situation qu’il juge préoccupante pour l’avenir économique du Sénégal.
Cheikhou Oumar Sy n’a pas mâché ses mots, exprimant des réserves quant à la manière dont Macky Sall a géré la transition et son retour hâtif, qu’il perçoit comme une tentative de reprise en main d’une situation devenue incontrôlable.
OUMAR CISSE LÂCHE KHALIFA ET APPELLE À VOTER MASSIVEMENT LA LISTE DE PASTEF À RUFISQUE
Au nom de la cohérence et de l’éthique politique, Oumar Cissé a refusé de suivre Khalifa Sall et compagnie et préféré rester au Pastef pour la liste duquel il a appelé à voter massivement le 17 novembre prochain
L’inter-coalition formée par certaines listes de l’opposition pour les prochaines législatives n’a pas plu à tout le monde. Si certains se sont réjouis de cette stratégie visant à fédérer les forces pour gagner le maximum de départements, d’autres ont préféré la fidélité en restant au sein des partis ou coalitions qui les ont élus. C’est le cas du Dr Oumar Cissé, qui a refusé de suivre Khalifa Sall et compagnie et préféré rester au Pastef pour la liste duquel il a appelé à voter massivement le 17 novembre prochain. Au nom de principe de l’éthique et de la cohérence politique.
En 2022, lors des dernières élections législatives, le Dr Oumar Cissé, actuel maire de la ville de Rufisque, était élu sous la bannière de a coalition Yewwi Aslkan Wi dont la locomotive était le parti Pastef. A l’époque, il était membre de Taxawu Sénégal, un mouvement dirigé par Khalifa Sall. Cette coalition lui avait permis de remporter la mairie de la vieille ville, quelques mois après les législatives, en janvier 2023. Depuis lors, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts, car, entre temps, son leader a changé d’alliance. Ils’est mis avec d’autres forces de l’opposition pour former une coalition qui sera opposée à Pastef, ce parti grâce à qui des membres de Takhawou Sénégal avaient été élus députés et maires. Or, pour Dr Cissé, le devoir citoyen commande d’encourager et de soutenir les nouvelles autorités dans leur volonté de redressement du pays et de transformation de son économie au bénéfice de tous. ‘’Leur réussite sera la nôtre. Ainsi, j’exhorte les membres du mouvement citoyen Vision Rufisque auquel j’appartiens, les populations de ma ville, de mon département de Rufisque et du Sénégal dans son ensemble à voter massivement la liste PASTEF afin de permettre la poursuite de l’impérieux chantier du Redressement de la gouvernance du pays’’, a appelé le député et maire de la vieille ville. Comme arguments, Dr Cissé a avancé que la voie empruntée par ses anciens camarades de parti ne lui convient pas. ‘’Depuis plusieurs mois s’est installé au sein de la direction de Taxawu Sénégal un débat sur l’orientation de notre plateforme dans le contexte actuel. En effet, j’y ai énergiquement défendu que Taxawu devait adopter une ‘’Voie Citoyenne’’ loin des calculs politiciens. Cette voie devra être exclusivement dédiée aux intérêts des populations et non à des calculs politiques du genre « combien de députés nous devons avoir quelle qu’en soit la manière’’, a expliqué Dr Cissé.
Les raisons d’une démarche de soutien à Pastef
Pour lui, cette voie citoyenne, peu fréquentée par les acteurs politiques actuels, plus carriéristes que préoccupés par les souffrances des populations, n’est pas partisane. Selon lui, elle est «ETHIQUE» et se veut «COHERENTE». Dr Oumar Cissé ajoute que cette voie leur permettrait d’être au côté des populations, de défendre leurs intérêts chaque fois que de besoin. ‘’Taxawu devait encourager les nouvelles autorités et les accompagner si leurs initiatives étaient en phase avec les intérêts des populations. Notre plateforme devait, également, s’opposer à celles allant à l’encontre des préoccupations des citoyens. Toujours est-il que j’insistais pour que Taxawu s’éloigne des entités issues de Benno Bokk Yakaar (Bby) car nous les avons combattues 12 années durant en raison des politiques et pratiques mafieuses, liberticides, anti-démocratiques et d’accaparement des richesses du régime du Président Macky Sall’’, indique le député maire de Rufisque. Il dits’être rendu compte que ses divergences avec ses camarades de la direction de Taxawu étaient plus profondes qu’il ne le pensait. Et malgré sa posture de Président de la Conférence des leaders, il n’a pas pu faire adopter cette voie citoyenne à la direction de Taxawu. ‘’Face à ce constat, j’avais décidé de ne pas figurer sur les listes pour les législatives. Aujourd’hui, à l’évidence, Taxawu a franchi un autre seuil en co-animant une inter-coalition avec l’APR’’, a expliqué Dr Cissé. Il a rappelé que, avec Pastef, Taxawu contrait les parlementaires de BBY dans leurs tentatives de faire adopter les politiques et lois pernicieuses du régime de Macky Sall. Il a salué la direction prise par les nouvelles autorités qui se sont engagées résolument et énergiquement durant leurs six premiers mois dans une phase de redressement du pays marquée par le lancement d’une vaste opération de reddition des comptes, la traque aux prévaricateurs des deniers publics et la suppression des avantages fiscaux indus.
LA GUERRE DES TROIS AURA LIEU !
Qui aurait cru voir Macky Sall descendre de sitôt dans l’arène politique ? Le duel entre Ousmane Sonko, Amadou Bâ et Macky Sall sera très attendu.
Les prochaines élections législatives seront âprement disputées. Les listes des trois plus grandes coalitions en lice sont dirigées par des acteurs qui se connaissent très bien pour avoir joué un rôle important sur la scène politique nationale au cours de ces dix dernières années. Le duel entre Ousmane Sonko, Amadou Bâ et Macky Sall sera très attendu.
Qui aurait cru voir Macky Sall descendre de sitôt dans l’arène politique ? En politique tout est indécis. Le diable peut même embrasser le bon dieu pour satisfaire ses intérêts. Les élections législatives du 17 novembre offrent une occasion inédite pour l’ancien président de la République, qui disait en avril dernier pressé de quitter le pouvoir, de se positionner dans le landerneau politique en effervescence avec les élections législatives. Tête de liste de « Tàkku Wàttu Sénégal », l’ancien président de la République fera face à Ousmane Sonko, l’actuel Premier ministre et leader du PASTEF, mais aussi à Amadou Bâ, tête de file de la coalition Jàmm ak Ndiarin.
Ousmane Sonko et Macky Sall, le « duel des pires ennemis »
Les deux hommes se connaissent bien. Ousmane Sonko a été radié de la fonction publique en août 2016 par l’ancien président de la République après de violentes critiques contre le régime de ce dernier à propos notamment d’anomalies fiscales et budgétaires. Après la présidentielle de 2019 qui avait vu le triomphe du président sortant, Macky Sall, Ousmane Sonko, arrivé troisième, avait tous les atouts pour être élu en 2024. Ainsi en 2020, la machine PASTEF s’est huilée. Ousmane Sonko multipliait les sortis médiatiques pertinentes et drainait les foules. A chaque occasion, il ne ratait pas sa cible préférée, le président Macky Sall. L’idéologie « patriote » en bandoulière, le leader de PASTEF enchainait des tournées et massifiait ses troupes dans les centres urbains et les zones les plus reculées du pays. Et pourtant, à la veille de la présidentielle de 2019, la coalition Benno Bokk Yaakar (BBY) n’avait jamais pris au sérieux Ousmane Sonko. Certains caciques du régime du président Macky Sall n’hésitaient pas d’ailleurs à le qualifier « d’amateur » et de « néophyte » en politique. En février 2021. Boum ! Ousmane Sonko est accusé de viol par une jeune masseuse du nom de Adji Sarr. C’est le début de l’affaire « Sweet beauté ». L’intéressé voit alors derrière cette cabale la main du président Macky Sall et de son parti pour l’éliminer « définitivement » du jeu politique. Le 3 mars 2021, alors que le chef du parti PASTEF était en route pour le tribunal de Dakar suite à une convocation du juge d’instruction, la gendarmerie l’arrête. Des émeutes éclatent à Dakar et dans le reste du pays. Face à cette situation, et alors que le pays brûlait depuis trois jours avec plusieurs morts et des destructions importantes, le président Macky Sall lâche du lest. Ousmane Sonko est libéré. La doctrine du « force restera à la loi s’effondre ».
Le leader de PASTEF sort de cet épisode renforcé. Ce qui va se confirmer par une victoire écrasante de la coalition Yéewi Askan Wi (YAW) dirigée par Ousmane Sonko lors des élections municipales de 2022. Quelques mois plustard, la coalition de Sonko réalise une percée et quadruple son nombre de sièges à l’Assemblée nationale où elle fait jeu presque égal avec la majorité présidentielle d’alors. Et pourtant sa liste des titulaires sur le plan national avait été invalidée à la suite de manœuvres du régime alors en place ! Face à cette situation, il fallait absolument « casser » Ousmane Sonko. Le 1er juin 2023, il est condamné à deux ans de prison ferme pour « corruption de la jeunesse » par la chambre criminelle de Dakar à l’issue du procès pour « viol » de la masseuse Adji Sarr. Auparavant, il avait été condamné pour « diffamation » sur plainte du ministre Mame Mbaye Niang. Une condamnation confirmée par la Cour suprême qui le rendra inéligible. Comme candidat ce substitution ou « Plan B », il propose Bassirou Diomaye Faye qui a été élu haut la main le 24 mars dernier. Beaucoup d’analytes y voient la main de l’exécutif d’alors. En renonçant à une troisième candidature, la stratégie « kamikaze » de Macky Sall a fonctionné : « Je perds, tu perds ! ». Aujourd’hui, les rôles sont inversés. Les prochaines législatives du 17 novembre seront une occasion pour Sonko de laver l’affront face à son ancien « pire ennemi ».
Macky Sall-Amadou Ba, la bataille des anciens collaborateurs
Le candidat de la coalition jàmm ak Njàrin, Amadou Bâ, a été l’un des plus proches collaborateurs de Macky Sall durant tout son magistère. Dans l’impossibilité d’effectuer une troisième candidature, le Président Macky Sall avait désigné son ancien Premier ministre pour être le candidat de la coalition BBY à la présidentielle de 2024. Beaucoup de voix s’étaient élevées pour critiquer ce choix qui avaient d’ailleurs entraîné le départ de ténors quittent la coalition BBY mécontents de ne pas avoir été choisis. Par la suite, le comportement du président Macky Sall — qui n’avait pas daigné batte campagne aux côtés de son poulain supposé —, Ba avait poussé certains à dénoncer un choix à « contrecœur ».
Amadou Bâ n’avait en effet bénéficié d’aucun soutien public de Macky Sall dans ses meetings. Selon certaines indiscrétions, l’ancien Premier ministre organisait des réunions avec certains membres de Benno Bokk Yakaar à l’insu de Macky Sall. Ce qui a rendu l’ancien président de la République « noir de colère » puisque ayant vu à travers ces messes basses comme « une trahison ». D’où la libération du candidat Diomaye Faye, qui purgeait une peine de prison, pour « contrecarrer » et « faire payer » Amadou Bâ. « Au demeurant, il est important de reconnaître que, malgré les efforts déployés par certains, des dysfonctionnements dans notre camp ont freiné nos ambitions communes. Nous devons tirer des leçons de cette expérience pour bâtir quelque chose de plus fort, de plus sincère et de plus solide », avait reconnu Amadou Ba lors de sa rentrée politique effectuée il y a quelques semaines.
Aujourd’hui, la rupture entre les deux hommes est consommée. L’ancien ministre des Affaires étrangères tente de reconstruire sa carrière politique. Crédité de 34% des voix lors de la dernière présidentielle, le leader de l’opposition a une belle carrière devant lui. A cause de ce bon score, beaucoup de hiérarques de l’ancien régime ont rejoint son mouvement. Amadou Bâ a presque dépouillé l’Alliance Pour la République, le parti de Macky Sall. Même Alioune Sall, frère de l’ancien président de la République, a adoubé Amadou Ba. Les élections législatives du 17 novembre seront-elles l’occasion pour l’ancien Premier ministre de prendre sa revanche sur son tombeur Bassirou Diomaye Faye ? La réponse est attendue dans un peu plus d’un mois !
Amadou Ba-Ousmane Sonko, un autre duel en perspective
L’ancien et l’actuel Premier ministre ont presque la même trajectoire. Ils se connaissent très bien pour avoir travaillé aux Impôts et Domaines. Pour n’avoir jamais critiqué Ousmane Sonko, Amadou Ba était accusé par certains de ses détracteurs au sein de la coalition BBY d’être de connivence avec le leader de PASTEF. Des accusations qu’il a toujours balayées d’un revers de main. Toutefois, l’ancien Premier ministre a pris le contrepied de ses adversaires qui le qualifiaient souvent de « mou » lors de sa rentrée politique. Il avait lancé des piques à l’actuel Premier ministre sans nommer en pleine polémique sur le port du voile en milieu scolaire. « Les violences verbales et physiques qui gangrènent notre société suscitent une inquiétude légitime. Chaque jour, nous voyons des actes et entendons des propos qui divisent, attisent la haine et fragilisent notre cohésion sociale », s’était-il désolé en appelant au sens de responsabilité de chacun. La réponse du président Ousmane Sonko ne s’était pas fait attendre. Lors de la conférence de presse du gouvernement sur la situation financière du pays, la tête de file de PASTEF n’a pas hésité à pointer du doigt le rôle d’Amadou Bâ dans l’état désastreux de finances publiques du pays en l’accusant « de faire partie de ce qui ont falsifié les chiffres publics avec des données erronées ». Était-ce un moyen pour discréditer un prétendant sérieux ? Le contexte ne trompe pas. Le duel entre Barthélemy Dias, la tête de liste de la coalition Sàmm sa kàddu, et Ousmane Sonko, deux anciens alliés, promet également. Les élections législatives du 17 novembre prochain seront donc inédites dansl’histoire du Sénégal ne serait-ce que parce qu’elles opposent des adversaires politiques et d’anciens compagnons. Surtout, elles mettront aux prises quatre ténors que sont Ousmane Sonko, Macky Sall, Amadou Ba et, dans une moindre mesure, Khalifa Sall par Barthélémy Dias interposé. Faites vos jeux, rien ne va plus !
LA REVANCHE DES TAULARDS
Cheikh Bara Ndiaye, Amy Dia, Zahra bu Sonko… cette course aux législatives consacre aussi, au sein du Pastef, la récompense d’une cohorte de militants rendus célèbres par leur statut d’anciens détenus politiques sous Macky Sall
Dans les listes électorales, cette course aux Législatives consacre aussi, au sein du Pastef, la récompense d’une cohorte de militants rendus célèbres par leur statut d’anciens détenus politiques sous Macky Sall. Et dans ce qui s’apparente à une revanche des taulards, le bataillon féminin des «patriotes» incarné par Amy Dia s’est illustré dans ces investitures. Dans cette bataille parlementaire, le «Général» Sonko a misé sur les «forces spéciales» et des «commandos» à l’Assemblée.
A l’image d’un Cheikh Bara Ndiaye de Touba, de nombreux militants du Pastef ont vu leur séjour en prison couronné par une investiture pour ces Législatives. Dans cette consécration d’anciens détenus, les femmes ont même damé le pion aux hommes. Vice-coordinatrice du parti à Sam Notaire (Guédiawaye), Amy Dia, sortie de sa discrétion par l’affaire dite des «Forces spéciales», n’a pas été oubliée par Sonko.
Dans cette vague de «récompensées» politiques, Zahra bu Sonko, coordonnatrice du Pastef à Tamba pourrait aussi faire son entrée à l’hémicycle. Secrétaire générale du mouvement des femmes du parti présidentiel, Mbène Faye est de ceux qui avaient été arrêtés lors des événements de mars 2021. Actuellement Première adjointe au maire de Yoff, l’ex-pensionnaire du Camp pénal entend porter l’écharpe parlementaire. De même que Ramatoulaye Bodian, qui avait goûté au violon du Commissariat de Dieupeul à l’époque. Responsable Pastef à Vélingara, Ibou Guèye, jeune arrêté en compagnie de Sonko au cours de sa tumultueuse caravane de la liberté, se retrouve également dans ces listes. Positionné 13e sur la nationale, Mouramani Kaba Diakité des Parcelles assainies, autrefois accusé d’être le cerveau d’un «Commando Pastef», est aussi sur la voie menant à la 15e Législature.
LE DUEL MACKY-AMADOU BA
Le Fouta n’a jamais été aussi indécis que ces élections législatives qui seront âprement disputées dans les départements de Podor, Matam et Kanel
Le Fouta n’a jamais été aussi indécis que ces élections législatives qui seront âprement disputées dans les départements de Podor, Matam et Kanel. Si d’habitude, c’était un duel entre le Pouvoir et l’opposition, cette fois-ci ce sera entre deux oppositions : Macky Sall contre Amadou Ba. Le Pastef tente de recruter et de se positionner, mais ses chances sont minimes.
Podor : Le duel ADD contre Cheikh Oumar Anne
Le «titre foncier» est remis en jeu pour ces élections législatives. Pastef ne rêve pas trop mais tentera de faire très bonne figure, une sorte de 3e larron dans un Fouta fidèle à Benno bokk yaakaar jusqu’en mars 2024. Mais il est difficile de savoir qui de Macky Sall ou de son candidat, Amadou Ba en mars a obtenu les scores à la soviétique le 24 mars ? Des militants et même des sympathisants de l’Apr ou de Bby avaient mal pris l’attitude du Président Sall sur son soutien à la candidature et à la campagne de son ancien Pm. Aujourd’hui, dans le Fouta, on assiste à une bipolarisation entre la coalition Takku wallu Sénégal de Macky Sall et la coalition Jamm ak njarin de Amadou Ba. A Podor, par exemple, un duel est de retour : Abdoulaye Daouda Diallo, qui avait contesté le choix de Amadou Ba comme candidat de Benno, même s’il avait fini par se ranger, a, là, l’occasion de laver l’affront. Mais il sera encore face à Cheikh Oumar Anne, l’homme qui l’a empêché de régner en maitre incontesté dans le département. ADD conduit la liste Tws tandis que Anne, investi sur la Nationale, a choisi le tandem Moussa Hamady Sarr et Nafi Kane, Première adjointe au maire de Mbolo Birane. Tous les deux jouent gros parce que leur survie politique dépend de leurs résultats le 17 novembre.
Matam : Farba Ngom, la puissance en jeu
A Matam, la puissance de Farba Ngom, déjà à rude épreuve depuis les Locales de 2022, avec les listes dissidentes de Nafoore parrainées par Me Malick Sall, est la curiosité pour ces élections. Il semblerait que l’ancien ministre de la Justice a décidé de soutenir Macky Sall avec d’autres dissidents de 2022. Même si le maire de Thilogne, Mamadou Elimane Kane et celui de Ogo, Abou Diallo Balel ont préféré Amadou Ba. L’édile des Agnam est sur la liste nationale de Takku wallu Sénégal, et la Départementale est confiée à Mamadou Mory Diaw, avec Kalidou Wagué parmi les suppléants.
Tous pour défier les Dia
A Kanel aussi les coalitions de Macky Sall et Amadou Ba vont en découdre. Les Dia (Harouna et Daouda) sont reconduits par Macky Sall, alors que Amadou Ba a parié sur l’ancien Dg de la Lonase, Amadou Samba Kane, Néné Mariame Kane ou encore Bocar Mamadou Daff. Sous l’arbitrage de Pastef qui veut défaire tous les plans.
A PASTEF, SONKO IMPOSE SES FIDÈLES
Abass Fall, Ayib Daffé, Guy Marius Sagna, Amadou Ba et Cheikh Thioro Mbacké, entre autres candidats du parti Pastef, vont se décarcasser au niveau départemental pour faire élire sur la Nationale Cheikh Bara Ndiaye, Me Abdoulaye Tall, Maïmouna Bousso
Abass Fall, Ayib Daffé, Guy Marius Sagna, Amadou Ba et Cheikh Thioro Mbacké, entre autres candidats du parti Pastef, vont se décarcasser au niveau départemental pour faire élire Cheikh Bara Ndiaye, Me Abdoulaye Tall, Maïmouna Bousso, qui sont sur la liste nationale. C’est le choix que Ousmane Sonko a fait. Aucun Secrétaire général d’un parti ou mouvement politique allié n’est présent sur la liste du parti Pastef.
– C’est un duel au sommet. Pour la première fois de l’histoire, Macky Sall va faire face à Ousmane Sonko. Le Premier ministre va diriger la liste du parti Pastef pour les élections législatives du 17 novembre prochain. Ainsi, le «Patriote» en chef a choisi d’aligner, sur les listes départementales, ses lieutenants les plus visibles. Il est clair que ce choix rentre dans le cadre de la massification dudit parti pour les prochaines échéances électorales. L’objectif est de mettre le plus de responsables en lumière pour leur permettre de se positionner et ainsi consolider leurs bases électorales affectives. En effet, en optant pour la présence départementale des ténors, Sonko libère des places sur la liste nationale. C’est dans cette logique que Abass Fall dont l’ambition de diriger la mairie de la Ville de Dakar n’est plus un secret, va mesurer sa cote de popularité dans la capitale. Il va diriger la liste de Pastef à Dakar. C’est le même cas pour Guy Marius Sagna à Ziguinchor, Cheikh Thioro Mbacké à Mbacké, Samba Dang à Birkilane, Ayib Daffé à Sédhiou, entre autres candidats.
Dans la même logique, Maïmouma Bousso, Mouramani Kaba Diakité, Cheikh Bara Ndiaye, chroniqueur à ses heures perdues et commerçant de profession, et l’avocat, Me Abdoulaye Tall, n’auront pratiquement pas d’efforts à fournir, au regard de leurs places sur la liste nationale. Ils vont se contenter du travail de l’ensemble des listes départementales pour se tailler un…siège à l’Hémicycle.
Cette liste de Pastef ne fait pas la part belle aux alliés. En plus, aucun Secrétaire général d’un parti allié n’est présent. C’est un choix visiblement assumé. Cependant, il pousse à s’interroger. En effet, au prochain remaniement, par exemple, que vont faire les recalés ? Vont-ils accepter de cheminer sans portefeuille ? Ce qui est valable pour Pastef ne l’est pas pour les autres ? En effet, ce besoin d’implanter le parti de Ousmane Sonko, bien que naturel, doit aussi valoir pour Awalé de Abdourahmane Diouf. Pourquoi c’est seulement Pastef qui doit étendre ses tentacules ? Aïda Mbodj n’a-t-elle pas d’autres ambitions que de gérer la Délégation à l’entreprenariat rapide ? En cédant le terrain au parti Pastef, quand est-ce que ces micros partis et mouvements politiques vont ils prétendre diriger le Sénégal ? Ou bien ce compagnonnage, qui leur garantit quelques postes, leur suffit
L’ÉLIGIBILITE DE SONKO NE DÉCOULE PAS DE LA LOI D'AMNISTIE
El Amath Thiam, président de "Justice sans frontières", détaille le parcours juridique qui conduit à la réintégration du leader de Pastef sur les listes électorales
Dans une contribution exploitée par Sud quotidien dans son édition du vendredi 4 octobre intitulée : « Eligibilité de M. Sonko et M. Dias : Entre Droit et Procédure ? », El Amath Thiam, juriste- Consultant et président «Justice sans frontières » avait indiqué que l’éligibilité du candidat Ousmane Sonko découle de l’ordonnance n° 001 du 14 décembre 2023 rendue par le président du Tribunal d’Instance de Dakar.
« L’éligibilité de M. Ousmane Sonko, président du parti Pastef, ne découle pas de la loi d'amnistie mais de l’ordonnance n° 001 du 14 décembre 2023 rendue par le président du Tribunal d’Instance de Dakar, qui a annulé sa radiation et ordonné sa réintégration sur les listes », a-t-il indiqué avant d’ajouter. « Cette décision, devenue définitive après le désistement d’instance et d’action du pourvoi de l'Agent judiciaire de l’État, matérialisée par lettre n° 00250 MFB/AJE/abo en date du 08 Mars 2024, conférant ainsi à cette Ordonnance querellée l'autorité de la chose jugée (ou res judicata) et dont la teneur est la suivante : « En la forme:
-Rejetons la fin de recevoirtirée du défaut de qualité ou d’intérêt de l’Etat du Sénégal ;-Disons que l’Etat du Sénégal est régulièrement représenté par l’agent Judiciaire de l’Etat ;
-Rejetons la fin de non-recevoir tirée de la forclusion ;
-Déclarons le recours recevable ;
Au fond :
-Déclarons nulle la radiation de Monsieur Ousmane Sonko, né 15 juillet 1974 à Thiès de la liste électorale ;