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24 novembre 2024
Politique
par Cheikh Cissé
LE GRAND BLUFF DU GOUVERNEMENT FAYE
La subtilité du mensonge gouvernemental sur la question de la dette et du déficit se trouve dans la période visée et la déclaration de conformité de la Cour des comptes concernant la gestion de 2022
La subtilité du mensonge gouvernemental sur la question de la dette et du déficit se trouve dans la période visée et la déclaration de conformité de la Cour des comptes concernant la gestion de 2022.
Le ministre de l’Économie a évoqué une moyenne de 10,4 % de déficit public et 76,3 % de dette pour la période 2019 à 2023. Toutefois, il n’a pas fourni de chiffres corrigés pour les années 2019, 2020, 2021 et 2022, se contentant de ceux de 2023, qui s’élèvent à 83,7 % pour la dette (au lieu de 73,6 %) et à 10 % pour le déficit (au lieu de 4,9 %).
En ce qui concerne l’année 2023, les chiffres n’ont pas encore été certifiés par la Cour des comptes, contrairement aux années précédentes. Le ministre s’appuie sur le rapport sur la situation des finances publiques, qui a été transmis à la Cour des comptes pour une publication après ses propres réconciliations.
En résumé, il faut comprendre que les chiffres de 2023 peuvent, et seront probablement, remis en cause par la Cour des comptes, mais ceux des autres années sont déjà certifiés. La Cour adresse habituellement des demandes de corrections et/ou de données complémentaires pour l’année n-1 au ministère des Finances et du Budget, qui peut soit les accepter, soit les contester. Pour appuyer ses déclarations, le gouvernement s’appuie sur les alertes de la Cour des comptes, qui concernent principalement les dysfonctionnements du système d’information ASTER, la non-concordance des chiffres entre la DODP et la DDP, et surtout l’augmentation inquiétante du déficit public au cours des dernières années. Les deux premiers points n’ont cependant pas empêché la certification des comptes de 2022, car la Cour des comptes sait retrouver l’information correcte.
Pour les années 2019, 2020, 2021 et 2022, le gouvernement ne pourra pas fournir la preuve d’une quelconque falsification des comptes, ceux-ci ayant été certifiés. Je vous invite à lire l’excellent article de l’économiste Prof. Amath Ndiaye (cf. ci-dessous), qui démontre les incohérences d’une telle hypothèse. Si les comptes avaient été falsifiés durant la période en question, l’encours de la dette actuelle serait bien plus élevé que celui annoncé par Ousmane Sonko. De plus, le service de la dette aurait considérablement augmenté (car même pour une dette secrète, il faut payer des intérêts), et les partenaires internationaux l’auraient remarqué, puisque les tirages sur ressources se font avec leur accord.
Les accords de facilité de crédit ont été approuvés par le FMI au nom de l’État du Sénégal le 26 juin 2023 (second semestre 2023), et sont donc probablement basés sur les chiffres des années précédentes, et non sur ceux de 2023, que le ministre de l’Économie a mis en avant.
Contrairement à ce que véhiculent les manipulateurs, les institutions internationales disposent de mécanismes très efficaces pour détecter les mensonges potentiels des États contractants. Parmi ces mécanismes figurent les audits externes obligatoires, des critères de tirage rigoureux conditionnés par la réalisation des travaux et l’obtention du visa juridique de la Cour suprême, la collaboration avec les banques centrales, le travail acharné des meilleurs financiers et économistes mondiaux (dont beaucoup sont basés au Sénégal même) et, enfin, la surveillance étroite des marchés, qui réagissent avec agilité aux fluctuations économiques.
On pourrait continuer à démontrer les incohérences des déclarations du gouvernement, mais cela ne servirait à rien, car les conséquences sont déjà devant nous. Il suffit de lire les interventions des acteurs externes pour comprendre que notre propre gouvernement est en train de se saborder. On observe déjà les effets de cette culture de victimisation et de mensonge exacerbée :
- Le Sénégal s’est endetté de plus de 800 milliards supplémentaires depuis l’arrivée du nouveau régime. Une dette contractée dans des conditions désastreuses, souvent pour financer une autre dette ;
- Le pays aura de plus en plus de mal à emprunter, avec des taux d’intérêt en hausse en raison de la dégradation des notes causée par les déclarations du gouvernement ;
- Pire encore, le Sénégal n’a plus de marge de manœuvre pour renégocier avec le FMI et remettre en question la suppression des subventions énergétiques signée par Macky Sall. Nous faisons face au spectre des ajustements structurels, car le FMI est désormais en position de force pour imposer les accords signés, alors que nous avons des moyens limités pour emprunter ou réduire l’augmentation du déficit ;
- Pour réduire ce déficit, le gouvernement a opté pour une augmentation agressive des recettes fiscales, une stratégie qui paralyse l’économie et fait fuir les investisseurs ;
- Enfin, le Sénégal ne pourra pas introduire de lois de finances pour l’année en cours, ni voter le budget pour l’année prochaine avant au moins décembre (dans le meilleur des cas), en raison de la dissolution de l’Assemblée. Les partenaires internes et externes sont dans l’incertitude totale.
Voilà les maux dont souffre le Sénégal actuel. 2025 sera certainement une année difficile.
Cheikh Cissé est ingénieur en informatique, expert en intelligence économique et management stratégique
COALITION DIAM AK NJARIÑ, LES SOCIALISTES S’ÉTRIPENT
Les investitures de la coalition par l’ancien Premier ministre Amadou Bâ exacerbent les divisions au sein de la direction du parti. Désormais deux camps s’affrontent. Celui de Serigne Mbaye Thiam et Aminata Mbengue Ndiaye.
C’est la guerre au sommet du Ps. Les investitures de la coalition Diam ak Njariñ dirigée par l’ancien Premier ministre Amadou Bâ exacerbent les divisions au sein de la direction du parti. Désormais deux camps s’affrontent. Celui de Serigne Mbaye Thiam, Secrétaire national aux élections et Aminata Mbengue Ndiaye, Secrétaire générale du parti. Serigne Mbaye Thiam désavoue les investitures. «Je dois dire que les listes publiées ne correspondent pas entièrement aux dossiers remis au mandataire de la coalition : certains dont les noms et dossiers ont été communiqués n’y figurent pas, d’autres dont les noms et dossiers n’ont pas été communiqués y figurent», dit-il, dans un message relayé par ses partisans.
Proche de Serigne Mbaye Thiam, Birahim Camara se demande pourquoi les gens pensent qu’ils sont les seuls à devoir être investis. «Qu’est-ce qu’ils ont de plus que les autres qui n’ont jamais été investis. Voir Cheikh Seck sur les listes est une honte et un manque de générosité», assène Birahim Camara.
Des propos qui ont fait réagir Abdoulaye Wilane. Le porte-parole du Ps déclare : «Nous sommes en démocratie. La base est le socle d’un leader, de tout leader». Réputé proche de Aminata Mbengue Ndiaye, il ajoute : «Vous pouvez exprimer votre opinion, votre ressenti mais rester cohérent et concentré sur nos objectifs. La politique est comme une course de fond».
Très en verve, Wilane poursuit : «Ne nous trompons plus de priorité (…) Ça suffit la diversion. (…) Il ne faut pas que les petits coups tordus des reliques finissant découragent les bourgeons de l’avenir». Selon lui, les élections sont juste une occasion de respiration démocratique avec, «des prétextes souvent pour commettre de petits meurtres politiciens», lors des investitures.
Face à cette situation politique complexe, Birahim Camara appelle les socialistes, en particuliers les jeunes, à confier le destin du parti à Serigne Mbaye Thiam. Le seul capable de garantir un avenir au parti, d’après lui. Car d’après Birahim Camara, le rival de Aminata Mbengue Ndiaye incarne l’héritage de Ousmane Tanor Dieng, l’ancien secrétaire général du parti.
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MAMADOU NDOYE, VOIX DE LA SAGESSE CRITIQUE
L'ancien ministre et figure de la société civile pointe, dans un entretien avec Abdoulaye Cissé, le manque d'endogénéité des politiques éducatives nationales et l'inertie inquiétante dans la refondation des institutions promise par Diomaye (WOLOF)
Dans une interview accordée à Abdoulaye Cissé de la TFM, Mamadou Ndoye, figure respectée de la société civile et ancien ministre de l'Éducation, dresse un tableau nuancé de la situation politique et éducative du pays.
Selon lui, les politiques éducatives souffrent d'un manque criant d'endogénéité, suggérant qu'elles sont trop souvent calquées sur des modèles extérieurs. L'ancien ministre exprime également son inquiétude quant au processus de refondation des institutions, promesse phare du président Bassirou Diomaye Faye qui n'a toujours pas été engagée par la nouvelle administration. Ce statu quo pourrait, selon lui, compromettre les espoirs de changement profond nourris par de nombreux Sénégalais à l'aune de la dernière alternance.
Cependant, Mamadou Ndoye entrevoit la possibilité d'un sursaut présidentiel après les élections législatives du 17 novembre 2024, laissant entendre que ce scrutin pourrait servir de catalyseur pour relancer les réformes tant attendues.
Alors que le Sénégal se prépare pour ces élections législatives cruciales, les observations de Mamadou Ndoye rappellent l'importance d'une vigilance constante de la part de la société civile pour garantir que les promesses de changement se traduisent en actions concrètes.
par Amadou Kah et Ibrahima Silla
LETTRE OUVERTE AU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE
Les interrogatoires de police ne sauraient être le droit commun. En démocratie, le débat contradictoire permet de déconstruire les propos jugés diffamatoires de journalistes, chroniqueurs ou opposants
Amadou Kah et Ibrahima Silla |
Publication 09/10/2024
Une permanente et constante assiduité dans la dénonciation des abus et dérives politiques des régimes successifs nous oblige à vous interpeller sur la tournure grave, inconcevable et inquiétante que prennent actuellement certaines arrestations, incriminations et privations de liberté.
La promesse d’un ordre juridique meilleur émancipé de la politique politicienne et de la « justice téléguidée » et pacifié par le respect strict des droits fondamentaux, à partir des satisfaisantes recommandations des assises de la justice, devrait contribuer à délivrer définitivement notre pays de toutes les pratiques abusives contreproductives pour l’inscrire dans une continuité républicaine rassurante.
Soucieux du respect des principes républicains et démocratiques consacrés par notre Constitution, nous rappelons que la garantie des droits fondamentaux, tel que celui relatif à la liberté d’expression et d’opinion, doit échapper à tout abus, excès et dérive. Nous réaffirmons, par la même occasion, l’impérieuse nécessité pour tout citoyen de veiller scrupuleusement au respect du caractère sacré des institutions.
En démocratie, le débat contradictoire permet de déconstruire les propos jugés diffamatoires de journalistes, chroniqueurs ou opposants tenus notamment dans le cadre d’une émission ou ailleurs. Il aide également à éviter d’éventuelles et inutiles incriminations. La contradiction, comme le rappelait un professeur de philosophie, est l’indice d’une certaine vitalité ; et le progrès essentiellement dialectique. Que Cheikh Yérim Seck et Bougane Gueye Dany, pour ne citer que ceux-là, aient éventuellement falsifié les chiffres et les faits, confondez-les dans un débat contradictoire ! La majorité présidentielle et ses soutiens disposent normalement des ressources et des moyens pour leur apporter la contradiction. Les interrogatoires de police ne sauraient être le droit commun ; et la privation de liberté doit être, dans le cadre d’une démocratie et dans un contexte comme le nôtre, une exception.
Il est de notre devoir de vous rappeler très respectueusement, comme nous l’avons toujours fait avec les régimes précédents, à travers nos écrits, signatures de manifestes ou pétitions, que nous restons fidèles à des valeurs qui transcendent les partis-pris et petits calculs.
Il convient de s’extraire du tourbillon des circonstances pour se tourner résolument vers l’essentiel, en poursuivant notamment la reddition des comptes. L’état inquiétant de notre économie, l’immense détresse dans laquelle les fautes de gestion ont plongé nos concitoyens vous obligent à aller jusqu’au bout du processus justement enclenché. Parallèlement, travailler à rendre les conditions de vie de nos concitoyens meilleures. Voilà, à notre humble avis, sauf meilleure appréciation de votre part, les deux axes majeurs, les béquilles sur lesquelles doit s’appuyer le pouvoir pour construire des lendemains prometteurs.
Toute atteinte aux libertés fondamentales, au nom d’une opinion offensante ou malvenue, serait toutefois une erreur de calcul qui risquerait de nous replonger dans un chassé-croisé politico-judiciaire sans intérêt. Une telle situation serait de nature à radicaliser les positions des différents acteurs, d’accentuer les clivages politiques et de compromettre la sérénité, la tranquillité et l’ordre nécessaires à tout développement.
Les attentes légitimes du peuple souverain, convaincu qu’avec les changements politiques de 2024, le Sénégal s’inscrirait résolument dans un tournant historique réhaussant définitivement l’État de droit dans sa dimension démocratique la moins imparfaite, ne devraient pas être déçues.
Voilà, Monsieur le président de la République, quelques préoccupations que nous soumettons à votre bienveillante appréciation.
Veuillez agréer, avec nos respectueuses salutations et tous nos vœux de réussite pour votre quinquennat, l’expression de notre très haute considération.
Amadou Kah et Ibrahima Silla sont Enseignants-chercheurs à l’UFR des Sciences juridiques et politiques, Université Gaston Berger de Saint-Louis.
SAMM SA KADU APPORTE DES PRÉCISIONS SUR LE RECOURS CONTRE BARTHÉLEMY DIAS
"Suite aux rumeurs persistantes sur l’irrecevabilité de la candidature de la tête de liste nationale de la coalition, nous tenons à préciser qu’aucune décision n’a été prise par le Conseil constitutionnel dans ce sens", a fait savoir Thierno Bocoum.
Mardi, un recours a été déposé au Conseil constitutionnel contre la candidature de Barthélémy Dias. La coalition «Samm sa kadu», dont il est la tête de la liste nationale, vient de réagir.
«Suite aux rumeurs persistantes sur l’irrecevabilité de la candidature de la tête de liste nationale de la coalition Sàmm Sa Kàddu Barthelemy Dias, nous tenons à préciser qu’aucune décision n’a été prise par le Conseil constitutionnel dans ce sens», a tenu à préciser la «Samm sa Kaddu».
Dans un communiqué de presse signé par Thierno Bocoum, la coalition précise qu’elle dispose d’un délai de 48h à compter de la notification du recours en contestation, pour déposer ses mémoires de réponse. Ce, conformément aux dispositions de l'article 14 alinéa 3 de la loi organique n° 2016-23 du 14 juillet 2016 sur le Conseil constitutionnel.
MATAM, UN TITRE FONCIER AUX ENCHÈRES
Malgré les alliances qui continuent de se faire, dans une atmosphère époustouflante, en vue des élections législatives anticipées du 17 novembre 2024, on ne connaîtra réellement la nouvelle dynamique politique de Matam, que dans les jours à venir
Sous l’effet des alliances qui continuent de se construire, dans une atmosphère époustouflante de pourparlers et de discussions, en lien aux élections législatives anticipées du 17 novembre prochain, on ne connaîtra réellement la nouvelle dynamique politique de la région de Matam, que dans les jours à venir. Mais d'ores et déjà, sur le registre des candidatures annoncées (dont on attend la validation définitive par la direction des élections), dans les départements de Matam, Kanel et Ranérou, trois camps s’agitent pour disputer les cinq sièges de la région. A l’échelle régionale, comme au niveau national, c’est un combat entre Sonko, Macky Sall et Amadou Ba qui se profile.
A près d’une quarantaine de jours des élections législatives anticipées, c’est le branle-bas dans les états -majors politiques qui rivalisent d’ardeur dans la quête d’alliances à travers moult pourparlers. En perspective du scrutin en vue, la coalition Jamm ak Njarin, dirigée par l’ancien premier ministre Amadou Ba, se positionne comme un concurrent sérieux dans ces élections législatives face à la coalition Takku Wallu Sénégal (TWS) menée par Macky Sall, (l’ancien président du Sénégal, secrétaire général de l’Alliance Pour la République (APR)), qui s’est allié au Parti démocratique sénégalais (PDS) d'Abdoulaye Wade). Dans ce combat, des législatives, le parti Pastef, (Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l'éthique et la fraternité), qui ambitionne de renverser la tendance du leadership des dignitaires politiques de l’ancien bloc ‘BBY’ dans la zone, multiplie les stratégies de conquête, en choisissant des jeunes pour capter la majorité des voix. A l’échelle régionale, comme au niveau national, c’est un combat de Sonko, Macky Sall, Amadou Ba qui se profile.
Dans le département de Matam, qui compte (02) deux sièges, la coalition Jamm ak Njarin qui a investi sur la liste nationale, Zahra Iyane Thiam, ancienne ministre de la Microfinance, ex-responsable politique de l’APR, a pris comme Candidat, Abou Diallo (Balel), l’actuel maire de la commune de Ogo, opérateur économique au Gabon qui a quitté la formation politique de Macky Sall en compagnie de Ndoumbé Diop qui est sa suppléante sur la liste départementale. En face d’eux, la coalition Takku Wallu Sénégal (TWS) menée par l’ancien président de la République Macky Sall, a porté son choix sur des figures comme le maire de Matam, Mamadou (Mory) Diaw, ancien député et ancien président du Conseil de surveillance de l’Agence de Gestion des Routes (Agéroute), Aissata Ousmane Diallo pour la majoritaire, et comme suppléants Kalidou Wagué, opérateur économique, ancien député, plus Maimouna Ba. Parmi les personnalités du département qui ont été investies, on trouve, Mouhamadou Ngom dit Farba, le député maire des Agnams, coordonnateur départemental de l’Apr, qui occupe la septième place surla liste nationale.
Le parti Pastef, (Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l'éthique et la fraternité), qui ambitionne de renverser la tendance du leadership des Apéristes dans la zone a porté son choix pour la majorité départementale sur un jeune opérateur économique, Cheikh Oumar Basse qui est suppléé de Fatimata Diallo. Au niveau de cette formation politique, le coordonnateur départemental Banta Wagué est investi au 29ème rang sur la liste nationale dirigée par Ousmane Sonko.
KANEL : LE BATAILLE FARBA NGOM-HAROUNA DIA N’AURA PAS LIEU
Dans le département de Kanel, où deux (02) sièges sont convoités, la coalition Jamm ak Njarin, dirigée par l’ancien Premier ministre Amadou Ba, a jeté son dévolu sur d’éminents responsables qui ont démissionné de l’Apr de Macky Sall. Il s’agit pour la majoritaire, de Amadou Samba Kane le maire de Hamady Ounaré, ex directeur général de la Lonase et de Néné Mariame Kane ancienne responsable au sein du mouvement national des femmes républicaines. Au niveau des suppléants, on trouve Bocar Mamadou Daff, l’ancien directeur général de la CMU (Couverture Maladies Universelles) et Coumba Sadio Dia. Par la force des choses, ces sommités politiques croiseront le fer avec leurs désormais ex camarades de partis que sont : Daouda Dia, ancien questeur, ancien ministre et Raky Diallo investis par la coalition de Macky Sall.
Dans le département de Kanel, l’ancien ministre, maire de Mbao, Abdou Karim Sall, qui a démissionné de l’Alliance Pour la République (APR), roule désormais pour ses propres intérêts. Même s’il n’a pas de liste au niveau de la circonscription, le leader politique dirige une liste nationale sous la bannière d’une coalition dénommée "And ci Koolutè Nguir Sénégal (AKS).. A Kanel, le parti Pastef, (Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l'éthique et la fraternité), a jeté son dévolu sur un enseignant du nom de Mallé Sylla qui est suppléé de Sokhna Sow une commerçante, deux espoirs de la formation que dirige Ousmane Sonko, dans ce département stratégique très convoité.
AMADOU DAWA DIALLO EN ROUE LIBRE
Dans le département de Ranérou–Ferlo, qui compte un (01) seul siège, la formation politique du premier ministre Ousmane Sonko, a choisi Samba Camara, un entrepreneur sur la liste majoritaire et Fatou Faye Dianka sur la liste des suppléants pour contrer les assauts de Ousmane Ba et Diouma Kalidou Diallo investis par la coalition d’Amadou Ba.
Du côté de la coalition Takku Wallu Sénégal (TWS), Amadou (Dawa) Diallo, l’actuel président du conseil départemental, tentera de conserver sa suprématie politique. Le responsable politique qui est pour l’heure, le seul candidat à avoir vulgarisé ses électeurs, durant une réunion de partage, salue, l’unité et l’engagement de toutes les forces de la circonscription.
Après avoir bénéficié du soutien de ses pairs, responsables politiques du département comme le député sortant Aliou Dembourou Sow, l’ancien Maire de Ranérou, M. Harouna Ba, le Président du Conseil départemental, par-delà secrétaire général du parti de la Réforme (PR), décrypte sa candidature par la ferme volonté de vouloir défendre les intérêts des populations de son département qui fait face à de nombreux défis. Notamment, dans le domaine socio-économique, la carte sanitaire, le secteur éducatif, l’emploi des jeunes et le soutien aux femmes. Cristallisant l’espoir « qu’avec les retrouvailles et l’unité des membres de l’ancien bloc Benno Bokk Yaakaar, aujourd’hui élargi au PDS dans le cadre de l’inter coalition «Takku Wallu Sénégal», les leaders politiques batailleront hardiment pour gagner l’unique siège réservé au département ».
UNE FRATRICIDE EN L’AIR
La bataille s’annonce très rude dans le département de Podor en direction des élections législatives du 17 novembre prochain, entre Cheikh Oumar Anne, Abdoulaye Daouda Diallo, Ibrahima Sy et Racine Sy
La bataille s’annonce très rude dans le département de Podor en direction des élections législatives du 17 novembre prochain, entre Cheikh Oumar Anne, Abdoulaye Daouda Diallo, Ibrahima Sy et Racine Sy.
Elle se fera entre l’ancien ministre des Finances et du Budget, Abdoulaye Daouda Diallo et ancien président du Haut conseil économique, social et environnemental (Cese), tête de liste de la coalition « Takku wallu » emmenée par l’ancien Président de la République Macky Sall, et le ministre de la Santé, Ibrahima Sy qui dirige la liste de Pastef d’Ousmane Sonko dans le département. Ils devront aussi faire face à l’ancien ministre de l’Enseignement supérieur, Cheikh Oumar Anne investi sur la liste proportionnelle de la coalition « Jamm ak njarin » en troisième position avec le candidat malheureux à la dernière présidentielle, Amadou Ba comme tête de liste. Et ce n’est pas tout puisque le leader du mouvement Alsar, Mamadou Racine Sy annonce sa participation aux législatives.
D’un côté, il s’agirait d’un duel fratricide entre deux membres de même parti, l’Alliance pour la République (Apr). Abdoulaye Daouda Diallo qui avait contesté le choix de Amadou Ba lors de la présidentielle de 2024 avant de se ranger derrière lui par la suite et Cheikh Oumar Anne. Tous les deux ont contribué au score soviétique de Benno Bokk Yakaar dans le département lors des dernières élections. Les deux poids lourds du département vont mettre leur notoriété dans la balance. Mais la partie est pourtant loin d'être gagnée pour les deux anciens ministres. Le ministre de la Santé devra, quant à lui, affûter ses armes pour tirer profit de l’éclatement de l’Apr et se positionner dans ce département du Fouta longtemps considéré comme « titre foncier » de Macky Sall.
Dans cette bataille pour les législatives, il y a aussi Mamadou Racine Sy qui dirige la liste proportionnelle de Alsar. Les candidats chercheront, chacun à sa manière, à attirer l’électorat populaire et au soir donc du 17 novembre, on saura si Pastef va se positionner à Podor, ou si c’est Amadou Ba qui hériterait du « titre foncier » de Macky Sall ou alors c’est ce dernier qui reprend son électorat.
PASTEF, A LA CONQUETE DE NDAR
A quelques semaines des élections législatives, il n’est pas risqué de penser qu’il n’y aura pas de bataille pour les élections législatives à Saint-Louis.
A quelques semaines des élections législatives, il n’est pas risqué de penser qu’il n’y aura pas de bataille pour les élections législatives à Saint-Louis. Pour cause, le parti Pastef semble bien placé pour remporter ces élections législatives au niveau surtout du département de SaintLouis, tant l’ancien parti au pouvoir est dans le creux de la vague, depuis la débâcle de mars dernier.
«Si vous regardez bien le principal parti qui est à l’opposition, notamment l’Alliance pour la République (APR), c’est un parti qui est maintenant disloqué, et il y a beaucoup de mécontents dans les rangs », affirment beaucoup d’acteurs politiques de la ville. Pour cause, avec les investitures, beaucoup de grincements de dents se sont fait sentir au sein des militants du responsable politique Pape Ibrahima Faye, l’ancien Directeur Général du Fonds d’Entretien Routier Autonome (FERA) qui était un lieutenant très proche de Mansour Faye, coordonnateur départemental de la coalition Benno Bokk Yakaar de Saint-Louis. Ces militants ont été catégoriques, fustigeant ainsi le fait que l’ancienne députée Aminata Guèye soit à chaque fois renouvelée à son poste sur la liste nationale.
L’autre fait majeur à signaler, c’est que des personnalités comme Amadou Niang qui étaient à Pikine sont allées dans d’autres partis ou coalitions de partis. Au niveau de la Langue de Barbarie, en y regardant de très près, ce n’est pas le grand amour pour les militants de l’APR et leur leader Mansour Faye. Tout cela semble être favorable au parti Pastef. Il faut aussi noter le fait que le parti au pouvoir a eu beaucoup de ralliements de responsables qui viennent des partis de l’opposition notamment de l’APR et du parti d’Amadou Bâ. En revanche, ce qui est peut-être favorable à l’APR et surtout à l’opposition en général, c’est certainement la commune de Gandon où le maire est investi sur la liste. La commune de Ndiébène Gandiole, elle, reste une zone favorable au Pastef qui y gagnera forcément la bataille. Pour la commune de Mpal, le candidat investi est quelqu’un issu d’une famille très respectée dans cette localité. Ce qui peut beaucoup apporter au Pastef. A Fass, l’actuel maire en l’occurrence Ibrahima Diaw, ancien Directeur du CROUS/UGB, s’est beaucoup donné lors des dernières élections mais aujourd’hui il semble ne plus avoir cette poigne financière pour pouvoir amener toute la troupe derrière lui. Tout cela fait que, dans le département de Saint-Louis, le Pastef est parti pour passer très largement devant l’opposition.
À LINGUÈRE, EL MALICK À L’ASSAUT DE SAMBA NDIOBENE KA
Le député du département de Linguère sera disputé entre le Pastef et Takku Wallu Sénégal, liste de l’Alliance pour la République
Le député du département de Linguère sera disputé entre le PASTEF et Takku Wallu Sénégal, liste de l’Alliance pour la République (APR).
Le ministre des Infrastructures et des Transports terrestres et aériens, El Malick Ndiaye, tête de liste départementale, doit se mesurer aux souteneurs de l’ancien président de la République, Macky Sall. Il aura en face de lui Samba Ndiobéne Ka, ancien ministre de l’Elevage et du développement communautaire, de l’équité territoriale et sociale, investi dans le département.
Il y a aussi Moussa Sow de la Convergence des jeunesses républicaines (COJER). Il est douzième sur la liste nationale de Takku Wallu. Aly Ngouille Ndiaye qui s’est retiré de la course, redistribue les cartes dans le département. Reste maintenant à voir s’il soutiendra l’un ou l’autre camp surtout qu’il avait fait cavalier seul à la dernière présidentielle après sa démission de l’APR.
Le Pastef peut aussi compter sur le soutien du président du conseil d’administration de la société nationale d’électricité (SENELEC), Habib Sy qui avait battu campagne pour la coalition Diomaye président lors de la présidentielle. Des ressortissants du Djoloff sont à la tête de certaines directions qui dépendent du ministère dirigé par la tête de liste du Pastef. Ils n’ont pas de bases politiques dans le département. Pourront-ils jouer de grands rôles dans ces élections ? Le suspense demeure. Surtout que leur nomination avait été justifiée par le mérite et non une récompense politique par El Hadji Malick Ndiaye.
À ZIGUINCHOR, PASTEF CONTRE UNE OPPOSITION DISLOQUÉE
Qui pour défier la liste départementale du Pastef qui a reconduit Guy Marius Sagna et Oulimata Sidibé ? C’est la grande question agitée à Ziguinchor qui est sous le contrôle d’Ousmane Sonko et ses partisans depuis 2019
Au lendemain de la présidentielle 2024, l’opposition et plus particulièrement l’APR de Ziguinchor est plongée dans un mutisme pour ne pas dire une léthargie totale qui inquiétait plus d’un. Les anciens lieutenants de Macky Sall presque « introuvables » ressortent sous de nouvelles bannières de l’opposition pour ces élections législatives. S’ily a déjà quelques mois, on parlait de la bataille de Ziguinchor entre le Pastef et la coalition au pouvoir à savoir Benno Bokk Yakaar, aujourd’hui Pastef semble faire cavalier seul à Ziguinchor. L’ancien ministre de la Micro finance Madame Victorine Ndeye se retrouve sur la liste d’Amadou BA, tournant le dos à l’APR qui ira à ces législatives à Ziguinchor sans le soutien de l’ancien Ministre Doudou Ka dont les partisans ont décidé de soutenir le PASTEF.
Benoit Sambou ancien membre Haut Conseil des Collectivités Territoriales HCCT, sera en plus de Angélique Manga, ancienne ministre, le principal responsable qui porte encore le flambeau de l’APR à Ziguinchor. Mais la 32e place sur les listes de sa coalition a fini de soulever la colère de ses partisans qui s’insurgent contre une telle position. Des militants de l’APR pourraient donc s’adonner à un vote-sanction. L’ancien Premier Ministre et candidat à la présidentielle Amadou BA et sa coalition ont « dépouillé » à Ziguinchor la coalition de l’ancien Président Macky Sall. Benoit Sambou, Angélique Manga … « restés fidèles » à Macky Sall pourront- il faire face au Pastef à Ziguinchor lors de ces législatives ? Nombreux sont ceux qui en doutent aujourd’hui. Qui pour défier la liste départementale du Pastef qui a reconduit Guy Marius Sagna et Oulimata Sidibé ? C’est la grande question agitée à Ziguinchor qui est sous le contrôle d’Ousmane Sonko et ses partisans depuis 2019. A noter même que lors de la dernière présidentielle, excepté Amadou Ba et la Coalition Benno Bokk Yaakar qui ont investi la région, rares étaient des coalitions qui sont venues battre campagne à Ziguinchor.
Difficile alors de parler de la bataille de Ziguinchor entre Pastef et l’opposition surtout que certaines coalitions n’ont même pas de listes dans le département de Ziguinchor, et suffisant pour renseigner sur cette bataille qui risque selon certains observateurs de tourner en faveur du PASTEF à Ziguinchor et dans sa région. Surtout qu’avec cette « dispersion de responsables de l’APR dans les différentes coalitions de l’opposition, la tâche s’avère très compliquée. Toutefois, un ancien responsable de L’APR estime que la liste PASTEF sera surprise car, déclare-t-il, « S’ils pensent que Ziguinchor, c’est leur titre foncier, ils se trompent ces gens du Pastef. Ils vont essuyer une défaite cuisante car rien ne marche dans ce pays et les Ziguinchorois ne sentent pas du tout ces responsables Pastef … ».
Mais la politique n’étant pas mathématique, les candidats des coalitions de l’opposition gardent toutes leurs chances dans ces élections législatives. Mais entre frictions dans certaines coalitions à Ziguinchor et remobilisation des troupes, ces élections législatives se préparent activement à Ziguinchor.