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1 décembre 2024
Santé
par Mariama Samba Baldé
UNE PANDÉMIE QUI CONDUIT AU PÈLERINAGE
EXCLUSIF SENEPLUS #SilenceDuTemps - Les Soleils des indépendances sont encore plus pâles au temps du Corona. Le comportement des grandes puissances doit à jamais servir de leçon. Les miroirs se fissurent et la vérité apparaît dans toute sa cruauté
#SilenceDuTemps - Un vent de pandémie souffle. Dans les pays où il fait gris et froid, dans les pays où le soleil rit tout le temps, ce vent souffle et par milliers des hommes tombent. L’on se confine pour ne pas être touché. Une distance se creuse et le temps ne s’écoule plus dans sa fluidité naturelle, il s’est transformé en goutte-à-goutte. Le monde retient son souffle et chaque minute vaut son pesant d’or. L’heure est grave, enfin ! L’heure est grave, à la bonne heure ! Je ne peux pas croire que ce vent qui tue est complètement mauvais. Il est impossible qu’aucune poussière de lumière ne l’habite. Et s’il infectait pour aussi désinfecter, dégradait pour également réparer ?
Un vent de pandémie souffle. Le couvre-feu a calciné moult plans et les déprogrammations ont accouché d’un désert. Cela saute aux yeux que l’on ne sait pas grand-chose, que l’on n’est pas grand-chose et qu’une invisible petite chose pourrait rayer l’homme de la carte. Face au Covid, ni nom, ni couleur de peau, ni fortune, ni notoriété n’offrent de dispense. Pour s’en tirer, il y a obligation de se soutenir en permettant à celui qui ne vous ressemble pas de s’immuniser. L’homme qui a soif entend mieux l’appel de la quête vers l’oasis qui désaltère l’âme. Son pèlerinage intérieur va pouvoir commencer. Pour avancer, il devra égorger le soleil de la vanité et faire gicler le sang crépusculaire des idoles. Il lui faudra lâcher les illusions et commencer à marcher, pieds et cœur nus, vers tout ce qu’il a oublié. Qui sait ? Peut-être que derrière les dunes de l’espérance attend un soleil sans mirage, le soleil vermeil de la renaissance.
- Une pandémie qui déshabille -
Un vent de pandémie souffle. Les oripeaux s’envolent et le roi est nu. Les Soleils des indépendances sont encore plus pâles au temps du Corona. Face au fléau, le comportement des grandes puissances doit à jamais servir de leçon. Les miroirs se fissurent et la vérité apparaît dans toute sa cruauté. Un virus empêche le monde de tourner en rond et affiche au grand jour l’impuissance des uns et des autres. Un minus dévore le temps et dément les grands. Difficile de stopper la vague de contaminations qui déshabille et questionne. Quelle indépendance pour le Sénégal, quand ses talibés sont bouffés par la gale ? Quelle indépendance pour le continent noir qui importe vaccins et médicaments ? Quelle indépendance pour l’Afrique, quand ses dictateurs vont se faire soigner en Occident ? Fidèle à lui-même, l’Occident augurait du pire pour cette partie du monde. L’hécatombe qu’il prédisait aura bien lieu mais pas là où il l’attendait au départ. Je n’ose imaginer les insultes qu’on aurait spécialement modelées pour les Africains si le Covid avait vu le jour sur leur sol.
Un vent de pandémie souffle. Le silence prend place. Descente dans les profondeurs de son pays natal. Voyage vers le centre de sa terre. Dans cette région-ci, la vérité s’affiche sans fard. La voici l’incapacité qui met à mal la fierté. La voici l’insensibilité qui réduit à néant la religiosité. La voici la mauvaise foi qui sème l’ignorance pour mieux régner. La voici la tyrannie qui exile la raison. La voici la terreur qui venge les médiocres. La voici la tromperie qui entretient la misère. Ce ne sont pas les hôtels cinq étoiles, les routes, les voitures et villas de luxe qui donneront une belle image de l’Afrique. Ce ne sont pas les parfums de marque et les grandes toilettes qui décrasseront le regard de mépris que beaucoup posent sur les Africains. Tant que ce continent n’arrivera pas à se nourrir, se vêtir, se soigner et s’éduquer lui-même, le respect s’évaporera aux abords de ses rivages. Tant que ses propres enfants préfèreront échouer sur les plages européennes, plutôt que de vivre dans leurs propres pays, l’Afrique ne relèvera pas la tête. Tant que des hordes d’enfants affamés et enguenillés hanteront ses artères, ce continent ne jouira que d’un semblant de dignité. Tant que ce continent ne fera pas de l’enfant le centre de son attention, toute acquisition ne sera qu’infatuation.
- Une pandémie qui instruit -
Un vent de pandémie souffle. L’heure de vérité a sonné. La base est fragile, l’édifice ne tient pas. La base, c’est l’éducation. De là tout commence, croît et se déploie. Là est la véritable voie d’affranchissement. « Formez-vous, armez-vous de sciences jusqu'aux dents », tel est le viatique que Cheikh Anta Diop a laissé aux Africains. Qu’en est-il aujourd’hui ? Que vaut l’école sénégalaise ? Où en est la recherche africaine ? Que servent les télévisions africaines ? Pourquoi des soi-disant faiseurs de miracles pullulent dans les médias et polluent les esprits ? De quel statut jouit l’enseignant dans nos sociétés ? Qui sert de modèle aux jeunes africains ? Quelle est la place du livre dans nos familles ? Quelle est la place du silence dans nos espaces de vie ? Oser le silence et l’odyssée dans l’univers des livres ne transforme pas en Toubab. Faut-il attendre des Instituts Français qu’ils offrent aux populations africaines des espaces d’études, de réflexions et d’expressions artistiques ? Désirer des bibliothèques et des lieux d’études dans nos quartiers ne fait de quiconque un Toubab. La richesse de l’Afrique ne se limite pas aux matières premières. Sa matière grise, la première des richesses, doit faire l’objet d’une meilleure protection et d’un plus grand investissement car c’est de là que jaillira l’or noir et autres catégories d’or. Afin d’aider les enfants à cultiver leur corps et leur esprit, une organisation des parents, en fonction de leurs moyens, est absolument nécessaire. La limitation des naissances n’est pas affaire de Toubab. Il est indéniable que la vie a ses mystères et qu’il est impossible de tout prévoir, tout maîtriser. Des génies, des hommes et des femmes d’exception sont nés de familles nombreuses et loin d’être aisées. Cependant, compter sur la chance, miser sur le miracle, c’est risquer de faire pencher le navire et de sombrer dans le malheur. Les hordes d’enfants affamés et enguenillés qui sillonnent les villes africaines prolongent la sombre fresque des damnés de la terre, cette terre qui a soif du silence de l’instruction et qui a hâte de porter des fruits de lumière.
Un vent de pandémie souffle. L’heure est au bilan. De vieilles peurs ont refait surface. Traitements et vaccins en provenance d’Occident suscitent méfiance et peur chez beaucoup de Noirs. Jean-Paul Mira, chef de la réanimation à l'hôpital Cochin, échangeant sur LCI avec Camille Locht, un directeur de recherche à l'Inserm, soutenait tranquillement que les traitements contre le Covid devaient être testés en Afrique, « comme c'est fait d'ailleurs sur certaines études avec le sida, où chez les prostituées ». Ce genre de propos ajoutent à une paranoïa déjà alimentée par des faits historiques mais aussi par des affabulations. Que faire maintenant que l’Afrique reçoit des lots de vaccins de pays qui n’ont aucun scrupule à piller ses mers et s’arranger pour s’emparer de ses richesses, avant d’y envoyer leurs déchets ? N’est-ce pas l’occasion de réaliser le vieux rêve d’une Afrique sans les Africains ? Plus que jamais, il est clair que même si l’Afrique a ses remèdes, elle compte beaucoup sur l’Occident pour se soigner. Ce constat est-il une fatalité ou une opportunité ?
- Une pandémie qui invente des remèdes -
Un vent de pandémie souffle. L’heure est à la réorganisation. Si l’Afrique paraît ridicule dans son morcellement sans queue ni tête, grotesque avec ses autocrates jamais rassasiés, pitoyable avec son corps gangrené par la corruption et misérable sous le feu d’artifices de ses horreurs, elle a encore de la noblesse, de la force, de la beauté, une élégance racée, d’infinies potentialités. La pandémie a jeté une vive lumière sur ses fragilités et mis en exergue les dangers qui la guettent. Elle a montré l’urgence, pour le continent noir, à être son propre laboratoire, son propre médecin, son propre pharmacien. Elle a montré l’urgence de se pencher sérieusement sur nos plaies pour trouver les remèdes adéquats. Attendre des autres qu’ils vous soignent, c’est risquer de périr. Même si c’est une leçon amère comme la quinine que l’Afrique tire de cette situation, la pandémie laisse toutefois entrevoir une voie de guérison. Ce continent, qui a su élaborer des processus de réparations sur la terre de ses traumas, saura se servir de ses trésors pour bâtir le socle de sa réunification et travailler à sa renaissance.
Un vent de pandémie souffle. Tout n’est pas perdu. L’Afrique souffre mais ne s’étiole pas comme prévu. Son sourire n’a pas disparu. Ses élans de vie sont à protéger, sa réserve d’humanité à préserver et ses richesses tant convoitées à sauvegarder. Certes il lui faut des masques, des gels, des traitements et des vaccins pour lutter contre le Covid. La pire contamination qu’elle a à éviter reste cependant celle qui sape sa confiance, dégrade son image, exile son imaginaire, confisque sa parole, lui transmet des représentations aliénantes et lui fait croire que son salut est en dehors d’elle-même. Puisse le temps de cette pandémie être pour l’Afrique celui d’un silence fécond qui l’amène à faire face à ses démons, à terrasser ses monstres, à purifier son esprit et à renouer avec sa propre parole, celle-là qui lui permettra de recouvrer la santé et de gagner enfin son indépendance.
Docteure en littératures francophones, Mariama Samba Baldé est l'administratrice de Paroles Tissées Éditions et la fondatrice de Vibramonde, une plateforme de réflexion sur la rencontre, les identités plurielles et la paix. Elle est l'auteure du documentaire Qui suis-je sans mari ? et des ouvrages Boubou (Hors Clichés) et Cheikh Hamidou Kane - L'inoubliable étincelle de l'être.
«LE COVID-19 A PARTICIPÉ À RÉDUIRE LES PERFORMANCES SUR LE DÉPISTAGE DU VIH»
Tel est le sentiment de Cheikh Tidiane Ndour, Professeur titulaire de maladies infectieuses à la Faculté de médecine, de pharmacie et d’odontostomatologie de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar
La prévalence du Covid-19 a contribué à la réduction des performances sur le dépistage du Vih/Sida et sur la rétention des patients dans les soins. Tel est le sentiment de Cheikh Tidiane Ndour, Professeur titulaire de maladies infectieuses à la Faculté de médecine, de pharmacie et d’odontostomatologie de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Chef de la Division de lutte contre le Sida et les infections sexuellement transmises (Dlsi) du ministère de la Santé, Pr Ndour estime qu’il faut ajouter à cela l’exacerbation des difficultés d’accès à la charge virale.
Présentez-vous Professeur !
Cheikh Tidiane Ndour, Professeur titulaire de maladies infectieuses à la Faculté de médecine, de pharmacie et d’odontostomatologie de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, chef de la Division de lutte contre le Sida et les infections sexuellement transmises (Dlsi) du ministère de la Santé et de l’action sociale
Définissez-nous le sigle PvVih !
PvVih veut dire personne vivant avec le Vih, c’est-à-dire présentant une sérologie Vih positive, quel que soit son état clinique immunologique ou virologique.
Quel est l’impact du Covid-19 dans la prise en charge des malades du Vih et sur les services de prise en charge du Vih ?
La pandémie à Covid-19 a eu un impact considérable sur la continuité des services Vih depuis le dépistage jusqu’à l’accès au monitoring virologique. Les patients qui doivent se présenter tous les 3 à 6 mois ne pouvaient plus être réguliers dans les structures de santé pour plusieurs raisons dont la stigmatisation des sites de prise en charge Covid-19 et la surcharge de travail du personnel Vih qui a été redéployé dans les sites Covid-19. En définitive, cette pandémie a participé à réduire les performances sur le dépistage, les stratégies avancées n’étant pas pertinentes dans ce contexte et sur la rétention des patients dans les soins, en plus de l’exacerbation des difficultés d’accès à la charge virale.
Qu’en est-il de la vaccination contre le Covid-19 chez les sujets Vih ? Quel est aujourd’hui l’état de la vaccination ?
A ce jour, il manque des données sur la situation vaccinale des PvVih, mais la recommandation faite à toute personne suivie dans les cohortes est de se faire vacciner. Comment se passe la prise en charge des sujets Vih atteints de Covid-19 ? La prise en charge des PvVih atteintes de Covid-19 n’a de particulier que l’assurance que le traitement antirétroviral soit effectivement en cours en plus de la prise en charge d’infections opportunistes éventuelles. La prise en charge des complications liées au Covid19 est pareille à celle de la population générale.
Sont-ils vulnérables plus que les autres ou moins vulnérables au Covid-19 ?
La vulnérabilité de PvVih au Covid-19 bien documentée est corrélée à la profondeur de l’immunodépression qui les expose à des formes plus graves et donc à une plus forte mortalité. Un traitement antirétroviral efficace avec une charge virale indétectable est donc un facteur protecteur contre les formes graves.
Avez-vous des chiffres sur des sujets atteints ? Comment faites-vous pour mobiliser des fonds pour le Vih dans ce contexte où toutes les ressources sont orientées vers la prise en charge de la pandémie ?
En pleine période pandémique, des stratégies innovantes de financement ont permis de passer le cap de l’urgence. En effet dans une première phase, ce sont les fonds Vih destinés à des activités Vih reprogrammés qui ont été redirigés vers la riposte Covid19. Et dans un deuxième temps, des fonds Covid-19 ont été mis en place pour la prise en charge différenciée du Vih. Une plus grande mobilisation de fonds domestiques avec le Ppp et autres initiatives serait souhaitable dans ces périodes particulières.
Dakar, 08 sept (APS) - La Société nationale des eaux du Sénégal (SONES) a annoncé le renouvellement de 316 kilomètres de réseau en vue d’améliorer le réseau d’eau potable dans plusieurs communes de la région de Dakar.
‘’Au total, ce sont 316 kilomètres de réseau qui vont être renouvelés dans les communes des Almadies, les Parcelles Assainies, la Patte d’Oie, Grand Yoff, Grand Dakar, Mermoz, Sacré-Cœur, les HLM, le Plateau, la Médina…’’, explique la société sur sa page Facebook officielle.
Cette annonce fait suite à la réunion de réglages organisée jeudi dernier entre la SONES qui exécute ce projet pour l’Etat du Sénégal, la SEN’EAU qui exploite les ouvrages du patrimoine public et les concessionnaires comme l’AGEROUTE, la SENELEC, SONATEL, FREE, etc.
La SONES souligne que ‘’le renouvellement du réseau permet d’économiser d’importants volumes d’eau (jusqu’à 45.000 m3/jour, soit 45 millions de litres)’’.
Elle explique que des réglages sont nécessaires entre la SONES et les entreprises qui construisent les routes, gèrent les réseaux de téléphonie et d’alimentation en électricité.
Son directeur Charles Fall a préconisé la mise en place d’un comité de suivi.
Les travaux démarreront à la fin des réglages avec les concessionnaires et après le choix qui sera porté sur l’entreprise en charge de la réalisation des travaux.
A cet effet, ‘’une vaste campagne d’information des populations est prévue dans les jours à venir’’.
«LES PERSONNES NON VACCINEES PLUS EXPOSEES AU CORONAVIRUS»
Les personnes qui n’ont encore été vaccinées courent plus le risque d’attraper le virus du coronavirus.
Selon les confidences du Pr Moussa Seydi, chef du Service des maladies infectieuses du Centre hospitalier national universitaire de Fann, lors du point quotidien du ministère de la Santé et de l’action sociale, ce sont les personnes non vaccinées qui tombent malades ces temps-ci. Ce qui l’a amené à dire que «la vaccination doit être au centre de toutes les mesures préventives».
D’après le spécialiste, sur 321 patients admis au Service des maladies infectieuses de Fann entre mars et août 2021, 299 n’étaient pas vaccinées, soit 93% des malades concernés. Et parmi eux, 89 cas sévères ont été notés contre seulement 3 cas sévères chez les personnes vaccinées (7%).
A en croire le chef du Service des maladies infectieuses à l’hôpital de Fann, «la couverture vaccinale dans la région de Dakar se situe à 25% contre 10% au plan national». «Ces chiffres préliminaires et parcellaires ont leur importance», précise-t-il. Mais pour espérer un retour à la vie normale, il faut la vaccination, a conseillé le Pr Seydi, d’après qui aucun décès de personne non vaccinée n’a été noté dans la ville de Touba. Il faut dire que sur 1 829 tests réalisés, 30 sont revenus positifs au coronavirus hier, soit un taux de positivité de 1,64%. Il s’agit de 1 contact suivi, d’un autre cas importé (par Aibd) et de 28 cas issus de la transmission communautaire.
D’après Dr El Hadji Mamadou Ndiaye, 318 patients ont été testés négatifs et déclarés guéris. Cependant, 31 cas graves sont pris en charge dans les services de réanimation et 4 nouveaux décès liés au Covid-19 ont été enregistrés. Depuis l’apparition de cette maladie en mars 2020, le Sénégal comptait hier 73 mille 257 cas déclarés positifs dont 64 mille 582 guéris, 1 812 décès et 6 862 encore sous traitement. Et plus d’un million de personnes ont déjà pris au moins leur première dose de vaccin.
par Massamba Diouf
TROISIÈME VAGUE, ENTRE MUTATIONS, VARIANTS ET STRATÉGIE VACCINALE CHANCELANTE
EXCLUSIF SENEPLUS #SilenceDuTemps – Le contexte est aujourd’hui caractérisé par une saturation des CTE se traduisant par une rupture des ressources, mais surtout un burn-out des prestataires de soins et, pour les patients, une mortalité préoccupante
#SilenceDuTemps - Depuis le 23 février 2021 correspondant à quasiment un an de persistance de la Covid-19 au Sénégal, les services de santé du pays ont lancé une campagne de vaccination contre cette épidémie à Coronavirus. Une épidémie-pandémie qui a connu plusieurs vitesses autant dans ses aspects de prévention, de détection que ceux de thérapeutique. D’une manière générale, la prise en charge institutionnelle de la Covid-19 ou le management de cette crise a été relativement difficile, voire précarisée. De maladie « grave » au départ, avec en toile de fond, la stigmatisation, la peur et la crainte, la Covid-19 est en passe de devenir une banalité dans l’imaginaire populaire. Ces mêmes mutations ou transformations s’observent également dans la gestion des cas (confirmés, contacts ou suspects) qui mobilisaient alors beaucoup de ressources depuis l’alerte, l’accueil en hospitalier ou en extra hospitalier (réceptifs hôteliers) en passant par le transport particulier et jusqu’à l’aspersion intra-domiciliaire a posteriori. Aujourd’hui, moins d’efforts semblent être déployés pour la prise en charge des patients Covid-19. D’ailleurs, pour beaucoup, cette prise en charge n’est plus comme avant, en termes de confort et de commodité.
Au point de vue thérapeutique, le débat sur l’utilisation de telle molécule ou de tel protocole de traitement de patients n’est presque plus à l’ordre du jour. Place est plutôt faite à la vaccination et aux vaccins avec leurs corollaires à l’instar des variants, des cibles prioritaires, des manifestations indésirables, de l’immunité acquise...
La question de la vaccination survient dans un contexte particulier de 2e et 3e vagues ou poussée épidémique. Ce contexte est aujourd’hui caractérisé par une augmentation fulgurante des cas incidents, une saturation des CTE se traduisant par une rupture d’intrants et/ou de ressources, mais surtout un burn-out du côté des prestataires de soins et, pour les patients Covid, une mortalité de plus en plus préoccupante. Bien que certains lient cette mortalité élevée à la dangerosité du variant Delta, d’autres l’associent à divers déterminants structurels, conjoncturels et culturels d’autant plus que l’adhésion à la stratégie vaccinale par les populations est toujours perfectible. Si tant est que la nature, le type et le nombre de variants qui circulent dans notre pays ne sont toujours pas clairement élucidés, chercheurs, praticiens et autres spécialistes de ces questions, ne devraient-ils pas davantage s’orienter vers ces pistes pour aider à avoir une cartographie claire des variants au Sénégal ? N’est-il pas tout aussi pertinent de s’interroger sur l’apport des variants moins sévères sur le probable taux d’immunité acquise sans injection ? Tout cela ajusterait la stratégie de vaccination ou du moins, à coup sûr, certains de ses aspects.
Cette stratégie vaccinale pourtant était restreinte à une cible prioritaire comprenant les personnels de santé de première ligne, les personnes vivant avec des comorbidités et celles âgées de plus de 60 ans pour un total estimé par les services du MSAS à 3,5 millions de personnes à vacciner.
D’emblée, le Sénégal n’avait pas, à cette date-là (février 2021), les moyens de sa stratégie, car le pays n’avait réceptionné que 200 000 doses du vaccin chinois pour démarrer "en urgence" sa campagne de vaccination en attendant les vaccins de l'initiative Covax (324 000 doses d’AstraZeneca) qui sont loin de combler le gap restant. Au même moment, les autorités du pays annonçaient la finalisation de pourparlers pour disposer du Sputnik V, le vaccin russe et l'arrivée de 6,7 millions de doses d'autres fabricants. Entre temps, la cible a été élargie aux autres groupes de la population et les promesses d’acquisition tardant à être réalisées, si ce n’est quelques doses de Johnson & Johnson.
D’ailleurs, bon nombre de citoyens convaincus des bienfaits du vaccin ont reçu une première dose et sont en attente de leur 2e dose d’AstraZeneca. Le nombre de vaccins administrés à ce jour (16 août 2021) est de 1 109 720 personnes avec une seule dose pour certains. L’idéal aurait été de passer une commande satisfaisante et de préparer suffisamment les populations à l’administration de vaccins anti-Covid.
La première année de Covid au Sénégal, nous a-t-elle réellement appris l’importance et la nécessité de commencer par une communication simple, juste et accessible à l’endroit des populations pour espérer les convaincre, les persuader et gagner leur confiance avant toute stratégie de mise à l’échelle ? La communication à valence positive et attractive par exemple, ne devrait-elle pas être portée par des réseaux d’universitaires et/ou par un comité scientifique indépendant et travaillant étroitement avec des relais issus des différentes franges de la société ? Nous estimons que ces organes relativement crédibles, en disposant de données factuelles sur les produits vaccinaux et d’éléments de langage, peuvent jouer le rôle d’éclaireurs pour rompre ou amoindrir les contestations nées de représentations négatives liées à la vaccination. De tout temps, la riposte contre une épidémie, pour être couronnée de succès, se fait par et avec une implication, un engagement et une responsabilisation de la communauté d’amont en aval du processus.
Les méthodes d’Information-Éducation-Communication (IEC) ou d’Éducation Pour la Santé (EPS) ou encore de Communication pour un Changement de Comportement (CCC) d’alors doivent surtout être associées à une Communication sur les Risques et l’Engagement Communautaire (CREC) dans un contexte de doute et d’hésitation vaccinale comme celui que nous vivons actuellement. La désinformation, l’intoxication et les théories « complotistes » pouvant freiner ou annihiler les efforts consentis nécessitent d’être mieux contrôlées pour stimuler l’intention vaccinale et susciter une vaccination de masse. Une mobilisation de tous les segments de la population dans une approche intégratrice et inclusive ainsi qu’une volonté politique réelle rendant disponibles et accessibles les vaccins avec la continuité des autres mesures barrières, constitueraient les leviers essentiels pour optimiser la prévention afin de circonscrire et de limiter la propagation ou, du moins, réduire la mortalité liée à la Covid-19.
La dimension de dépistage et de prise en charge démocratisée et décentralisée déjà amorcée devrait être poursuivie et élargie en permettant par exemple à tous les acteurs tels que les officines et les cabinets de soins dentaires de participer à l’effort de dépistage avec des TDR gratuits et des registres pour la traçabilité des données. Aussi, sera-t-il utile de renforcer les établissements d’accueil et de traitement des patients en intrants, d’en ouvrir de nouveaux et de les laisser à demeure même après cette troisième vague, car la Covid reste toujours énigmatique et n’en a pas encore fini avec ses surprises.
Épidémiologiste et agrégé en santé publique, Massamba Diouf est enseignant chercheur au Service de santé publique à l’Institut d’Odontologie et de stomatologie de la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontostomatologie de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Chercheur à l’International Research Laboratory (IRL) « Environnement, Santé et Société » 3189 du CNRS, le Dr Diouf travaille sur la morbidité et les déterminants de la santé. Sur la Covid-19, il a participé à beaucoup de travaux de recherche à l’échelle nationale comme internationale, à des ateliers et à des webinaires entre autres.
VACCINATION CONTRE LA COVID, POURQUOI LES ENFANTS NE SONT PAS CONCERNÉS
Au Sénégal, les enfants ne sont pas vaccinés contre la Covid-19. Une décision préventive pour protéger les mômes contre toute forme de risque.
Au Sénégal, les enfants ne sont pas vaccinés contre la Covid-19. Une décision préventive pour protéger les mômes contre toute forme de risque.
Depuis le début de la pandémie, le coronavirus soulève de nombreuses questions autour de la contamination et de la contagiosité des enfants. Jugés moins à risque, ils ne sont pas concernés par la campagne de vaccination. Car si un vaccin fonctionne chez l'adulte, il n'est pas dit qu'il fonctionne de la même manière chez l'enfant.
Ce dernier a, en effet, selon le directeur de la Prévention du Sénégal, Docteur El Hadj Mamadou Ndiaye, un système immunitaire différent de celui d'un adulte. De l’avis du professeur en immunologie, Tandakha Dièye, les enfants font moins de Covid-19 partout dans le monde. La contamination, explique-t-il, est moins forte, car les enfants expriment très peu de récepteurs permettant au virus d’envahir les muqueuses.
De plus, soutient le Pr. Dièye, du fait des infections respiratoires répétées durant son jeune âge, l’enfant a naturellement habitué son système immunitaire à combattre ces types d’infection. Ce qui aboutit au développement d’une bonne mémoire immunitaire naturelle. Ces constats font que les enfants ne sont pas la cible prioritaire dans la lutte contre la pandémie, car moins affectés avec peu de risques de mourir de la Covid-19.
Fort de cela, explique l’expert en vaccination, l’urgence était portée sur les adultes, avec plusieurs essais vaccinaux chez les adultes conduisant à la mise au point de vaccins efficaces. ‘’La majorité de ces vaccins sont donc destinés aux adultes en priorité. Les réactions dues aux vaccins ont été documentées chez les grandes personnes et très peu chez les enfants. Voilà les raisons pour lesquelles les enfants ne sont pas vaccinés’’, précise-t-il.
Mais, à son avis, l’avènement des variants qui sont devenus de plus en plus contaminants, y compris chez les enfants, a tout changé. Les stratégies sont en train de changer dans la prise en charge des enfants aussi bien thérapeutique et préventive par la vaccination.
‘’Le vaccin Pfizer a montré une efficacité de 100 %, entre 12 et 15 ans’’
‘’Les enfants sont peu réceptifs et peu contaminants au virus. Mais, depuis l'avènement des variants et en particulier du variant Delta, la donne a changé. Car, ce variant, 60 fois plus contaminant, atteint très rapidement les enfants, ce qui explique les formes de Covid-19 répertoriées de plus en plus chez les enfants’’, fait-il savoir.
Avec la rapidité de la mise en place des essais vaccinaux, la priorité a été chez les adultes, du fait de leur forte contamination, de sorte que les réponses vaccinales sont plus documentées chez les adultes. Ce manque de données sur les réponses vaccinales de l’enfant a motivé la grande prudence notée sur la vaccination des enfants. Néanmoins, précise le professeur Tandakha Dièye, de plus en plus, des essais sont portés sur les enfants avec de bons résultats pour les enfants de 12 à 15 ans, surtout pour les vaccins ARN messagers que sont Pfizer et Moderna avec des résultats concluants.
‘’Aux USA, en France, au Canada, entre autres, il est recommandé de vacciner à partir de 12 ans. Il est même envisagé, en Israël, de commencer à vacciner les enfants à haut risque âgés de 5 ans’’, informe-t-il. Selon lui, avec la rentrée scolaire, dans les pays du Nord, le focus est de plus en plus porté chez la vaccination des enfants. Car non seulement ils transmettent très vite le virus, mais ils développent de plus en plus des formes comme chez les adultes.
Selon le vaccinologue, aujourd'hui, plusieurs essais sont en train d'être menés chez les 6 mois à 17 ans. ‘’Le vaccin Pfizer a montré une efficacité de 100 %, entre 12 et 15 ans, avec une robuste réponse anticorps. Le Sénégal devra recommencer la vaccination des enfants et adolescents entre 12 et 17 ans. Il faut vacciner son entourage et continuer à prodiguer le port du masque, le lavage des mains et de maintenir les mesures barrières, en attendant de disposer de vaccins pour ces enfants et adolescents’’.
CHANGEMENT DE STATUT DE LA PNA, L’INTERSYNDICALE SUTSAS-SAS-SAMES/PNA DIT NIET
Elle s’oppose donc catégoriquement à toute transformation institutionnelle hasardeuse et aventurière de la PNA, qui mettra en péril ses acquis
Le secteur de la santé est encore agité, ces derniers jours. L’Intersyndicale Sutsas-Sas-Sames/PNA n’est pas du tout d’accord du changement de statut de la Pharmacie nationale d’approvisionnement (PNA) initié par les autorités du ministère de la Santé et de l’Action sociale. Elle dénonce cette décision de la tutelle qui compte, à travers un comité mis en place, proposer un nouveau statut. Une décision que l’Intersyndicale n’accepte pas, au-delà de toutes les raisons qui peuvent motiver ce projet. L’Intersyndicale rejette vigoureusement le choix du statut d’association à but non-lucratives (ASBL) que le comité mis en place par la tutelle a annoncé. Qui, dénonce-t-elle ne garantit aucunement la pérennité de la structure et de sa mission de service public.
Elle s’oppose donc catégoriquement à toute transformation institutionnelle hasardeuse et aventurière de la PNA, qui mettra en péril ses acquis. L’Intersyndicale souligne qu’elle n’acceptera de ce comité aucun choix de statut imposé ou fait sans leur totale implication et la prise en compte de toutes les préoccupations des travailleurs. Elle juge que la PNA, actuellement établissement public de santé non-hospitalier, ancrée dans la réforme hospitalière de 1998, qui totalise une expérience de plus de 60 ans comme centrale d’achat et par ailleurs bras armé de l’État en matière d’approvisionnement en produits pharmaceutiques, ne nécessite, d’une part, qu’une dérogation au Code des marchés publics.
Ceci, soutiennent les syndicalistes, pour éviter les longues procédures de marchés qui constituent le principal obstacle à sa mission de service public. D’autre part, souligne-t-on, la mobilisation de ses ressources financières liées, entre autres, à la Couverture maladie universelle (CMU) et aux programmes prioritaires dont les déficits budgétaires sont souvent supportés par la PNA pour éviter des ruptures de produits.
Par ailleurs, l’Intersyndicale pense qu’une tentative de changement de statut, surtout dans le contexte de la pandémie à Covid-19 où le monde scrute encore les contrecoups et la relance économique dans un climat d’incertitude, serait une aventure risquée et qui peut mettre en danger sa mission de service public.
And Gueusseum s’insurge aussi
L'Asas Sutsas-SUDTM-Sat santé D-CNTS/Santé And Gueusseum s’insurge aussi contre la privatisation de la Pharmacie nationale d'approvisionnement (PNA) commencé avec le régime d’Abdoulaye Wade sous la bannière de la Convergence Sutsas-SAS. Elle soutient et prend en charge la lutte continue, avec la section Sutsas/PNA, ‘’contre la nouvelle tentative aventureuse, nouvelle trouvaille du ministère de la Santé et de l’Action sociale qui veut changer le statut de la Pharmacie nationale d’approvisionnement (PNA).
En effet, And Gueusseum considère que la PNA, grossiste répartiteur de médicaments et de produits essentiels, riche de soixante ans d'expérience, résiste et tient bon, malgré, d’une part, une absence de subvention d'exploitation depuis 2004 et, d’autre part, les lourdes créances de l'Etat sur ses comptes, mais surtout des procédures draconiennes du Code des marchés publics. Elle n'a donc nullement besoin d'un changement de statut’’, informe la centrale syndicale dans un communiqué reçu hier à ‘’EnQuête’’.
And Gueusseum interpelle l’opinion sur ce qui motive réellement cette ‘’aventure périlleuse’’ pour un établissement qui tire son statut d'établissement non-hospitalier de santé de la loi hospitalière de 1998. Et qui, selon eux, qui ‘’ne réalise pas de richesses’’ comme une entreprise classique, mais une personne morale devant équilibrer ses comptes. ‘’Ce qu'elle fait très bien jusqu'à date. C’est pourquoi And Gueusseum rappelle au ministre de la Santé et de l'Action sociale que la PNA ne demande qu'un accompagnement dans sa mission de service public par une subvention d'exploitation substantielle au prorata de ses charges aggravées par d'autres activités exigées par les nombreux programmes qu'elle couvre, un assouplissement des procédures d'acquisition de médicaments et le recouvrement de ses créances dues par l'Etat qui semblent irrécouvrables’’.
Aussi, And Gueusseum rappelle à l’Etat que la souveraineté sanitaire convoque tout autant que celle pharmaceutique, que la privatisation déguisée de la PNA ‘’ne saurait réaliser’’. La priorité est dans la mise en place d'une véritable industrie pharmaceutique, le développement de la pharmacopée et la lutte héroïque contre le médicament de la rue. La nationalisation de l'unité locale de fabrication de médicaments (Medis) en est, pour eux, ‘’un jalon important’’ dans ce contexte.
JOURNAL D’UNE CONFINÉE, PAR ANNIE JOUGA
NOSTALGIE D’ADO
EXCLUSIF SENEPLUS #SilenceDuTemps - Je combats à ma manière un virus appelé C. Profitons de l’instant, du silence et de la lumière et tâchons d’avoir la mélancolie heureuse
#SilenceDuTemps - Depuis quelques jours, je pense à prendre des photos qui illustrent les petits faits relatés à travers mes chroniques, les lieux, les « choses » … Et pour cela, il me faut relire …19 pages ! Hum… Alors pas maintenant, me dis-je à chaque fois que j’y pense. Pourquoi des photos ? Mais pour me rassurer, vous rassurer que je ne rêve pas, que je ne raconte pas (trop) de sornettes et qui sait un jour …
Eh bien mon amie Geneviève de Marseille a aujourd’hui posté sa 30e chronique et plantée comme un timbre en début de lettre, une photo avec en prime la « petite histoire du Picon » racontée dans son site web. Pour les amateurs ou les curieux, goûtez- y ! C’est d’ailleurs assez drôle, car il y a comme une espèce de télépathie qui nous lie. En tout cas, nos angles de tir dans les chroniques se font des clins d’œil.
Elle me raconte que son ami lui avait dit il y a quelque temps de ne surtout pas mettre de photo et laisser l’imaginaire du lecteur voguer, ce qui rejoint la gentille querelle entre mes deux Charles. L’un voulant des illustrations (il est architecte), l’autre se délectant du style imagé, qui invite au voyage…surtout ne pas disperser l’esprit du lecteur.
J’ai évoqué sa manie de commencer sans les terminer différents livres le jour où elle-même pensait en reparler, se justifier sûrement ou peut-être annoncer : « enfin, je viens de finir tel livre … »
La relecture des chroniques gentiment proposée par nos conjoints et gentiment repoussée …
Les jours où c’est duuur, sont partagés aussi. Pas les mêmes jours, n’ayez crainte, sans que nous ne nous parlions d’ailleurs et une résistance bien sourde nous habite et nous fait dire qu’il n’est plus question d’abandonner, qu’il est préférable de ne même pas penser combien cette période durera, il faut y aller rek !
Hier soir j’étais bercée par la musique que Viou écoutait : Percy Sledge et son célèbre When a man love a woman, These arms of mine de Otis Redding, John Lee Hooker, Nina Simone, l’inimitable James Brown dans un terrifiant There was a time, Joan Baez In The Ghetto, Bony M. et encore Enrico Macias avec J’ai quitté mon pays … et même Nana Mouskouri, … je peux continuer ?
Ces morceaux-là que nous écoutions adolescents, que nous dansions les soirs où nous avions la permission pendant les vacances d’aller en boom organisée dans les quartiers de Dakar et pour tout vous dire en fait, moi je n’y allais que parce que j’étais la caution de la mère Mich’ imposée par Pap’Téo pour la surveiller, pensait-il ! Que de souvenirs…
J’aurais aimé faire tapisserie le moment où arrivait la série de Formidable ! Avec non pas une lumière tamisée, mais nuit noire totale (nous étions en général dans des cours de maison Sicap), danser sans grand enthousiasme avec quelqu’un qui a les mains moites, ou la chemise mouillée, ayant tant transpiré ou tout simplement qui ne te dit rien du tout … durant 15/20 mn, un vrai calvaire. Bon, j’ai changé entre temps et apprécié par la suite et sans rien subir de ces moments-là !
Ces musiques me résonnent aux oreilles provoquant une grande nostalgie. Alors, merci à l’ami Tidiane confiné à Toulouse à l’insu de son plein gré, d’avoir réveillé mes souvenirs d’ado’ ! En nous faisant les réécouter. J’imagine qu’il prépare depuis là-bas une super boom d’anti-C. à Ngaparou et comme au bon vieux temps !
Jour 24
Je me mets à table pour écrire. Il est 18 h 00 et c’est bien la première fois, sachant que j’ai un rendez-vous Skype avec les membres du CA du Collège à …19h 00 ! Question d’avancer un peu dans mon devoir quotidien.
Je me rends compte en fait que cela ne marche pas vraiment. Je n’arrive pas à coucher grand-chose sinon ces quelques explications. En fait, j’ai pris la (mauvaise) habitude de l’urgence qui vous bouscule et vous force à vous mettre sur les rails ! Ah, sûrement quelques réminiscences (réflexes) de mes « charrettes d’architecte ».
Mais je dois faire des efforts, ne serait-ce que pour ceux qui sont deux heures avant moi et semble-t-il, attendent ce morceau de vie, sans me mettre trop de pression, me disent-ils. Parce qu’ils m’aiment bien et moi je viens les embêter avec mes petits matin, midi, soir que j’impose au quotidien.
Et la liste s’allonge, tous les jours en discutant çà et là, en écoutant les amis parler de leur quotidien de confinés et en racontant les miens, j’entends souvent un « et si tu me l’envoyais ta chronique… » intéressé.
Et il y a aussi ceux qui sont acteurs comme l’ami des « Formidables » qui malgré les 2 h de décalage a lu aussitôt envoyée, hélas tardivement, le jour 23. Moi qui pensais la lui servir au petit déjeuner !
Il s’est invité, a bonifié mon souvenir en le mélangeant à son souvenir de DJ à Kaolack. Doté d‘une stratégie inouïe : une longue série de Jerk genre Get Ready, épuisant les danseurs les moins vigilants et partis à la recherche d’endroits plus frais, question de faire sécher leurs chemises… la série des « slow Formidable » est alors envoyée et fringant DJ et sa clique surgissent tel Zorro …, vous imaginez la suite !
Paraît-il que j’ai déjà un et même plusieurs éditeurs, un archiviste … enfin plein de gens qui me prennent très au sérieux. Moi je m’amuse, je combats à ma manière un virus appelé C. et avec des mots aussi.
À moins qu’ils ne veuillent déjà se faire de l’argent ! Ah quelle affaire, on en reparlera de toute façon …
J’ai reçu une très belle vidéo qui nous invite à nous inspirer du peintre américain Edward Hopper qui dit de son travail : « Ce n’est pas les gens que je voulais peindre, c’était le rayon de soleil sur le côté de la maison … » C’est le peintre de la solitude, sourd et confronté à la crise de 29 : « il montre des gens seuls plongés dans leurs pensées, qui font des choses qu’on ne voit pas, mais dans leur solitude, cela crée une attente, des scènes résolument optimistes. En fait, ses personnages sont empreints d’une âme, d’une beauté révélée par une sublime luminosité ».
Profitons de l’instant, du silence et de la lumière et tâchons d’avoir la mélancolie heureuse.
Annie Jouga est architecte, élue à l’île de Gorée et à la ville de Dakar, administrateur et enseignante au collège universitaire d’architecture de Dakar. Annie Jouga a créé en 2008 avec deux collègues architectes, le collège universitaire d’Architecture de Dakar dont elle est administratrice.
Dakar, 4 sept (APS) - Le ministère de la Santé et de l’Action sociale a fait état samedi de 57 nouvelles infections au coronavirus et 9 décès supplémentaires dus à cette maladie au cours des dernières 24 heures.
Sur 2307 tests virologiques effectués, 57 sont revenus positifs, un total correspondant à un taux de positivité de 2,47%, selon le directeur de la Prévention, docteur El Hadj Mamadou Ndiaye.
Les nouveaux cas répertoriés comprennent 5 cas contacts et 52 issus de la transmission communautaire, a-t-il précisé au cours du point quotidien consacré à l’évolution de la maladie à coronavirus au Sénégal.
Quinze de ces nouvelles infections dont on ignore l’origine de la contamination ont été enregistrées dans la région de Dakar, les 37 restantes ont été répertoriées dans les autres régions du pays, a ajouté docteur Ndiaye.
Selon le bulletin épidémiologique du jour, 369 patients ont été contrôlés négatifs et déclarés guéris, 30 cas graves étant pris en charge actuellement dans les services de réanimation.
Il signale 9 décès supplémentaires portant à 1794 le nombre de personnes ayant perdu la vie des suites du Covid-19, 63 461 patients ayant guéri de la maladie, sur un total de 73 104 cas confirmés.
Il résulte de ces statistiques que 7848 patients sont encore sous traitement dans les centres de santé ou à domicile.
Le ministère de la Santé informe par ailleurs que depuis le début de la campagne de vaccination, fin février dernier, 1.174.214 personnes ont reçu au moins une dose de vaccin au Sénégal.
LA CME SE REBIFFE ET INTERPELLE LE CHEF DE L’ETAT
Ils étaient nombreux, médecins, professeurs, techniciens de santé à prendre part à la rencontre organisée par la commission médicale de l’établissement Aristide Le Dantec
La commission médicale de l’établissement (Cme) de l’hôpital Aristide Le Dantec a fait hier, jeudi 2 septembre un diagnostic sans complaisance des maux qui gangrènent la structure. En conférence de presse, les acteurs ont dénoncé la vétusté du bâtiment mais aussi du matériel qui rendent difficiles la pratique de leur profession.
Ils étaient nombreux, médecins, professeurs, techniciens de santé à prendre part à la rencontre organisée par la commission médicale de l’établissement Aristide Le Dantec. Dans les locaux dudit hôpital, les partisans du professeur Alain Ndoye urologue ont avancé : «le soutien apporté par le ministère de la santé et de l’action sociale est insuffisant pour régler les problèmes auxquels l’hôpital est confronté et l’impact escompté du travail réalisé depuis un an est largement en deçà de nos expériences».
Pour la Cme, l’obsolescence des bâtiments de l’hôpital est arrivée à un niveau ayant conduit à des démolitions, des délocalisations et des fermetures de services phares. «Les travaux entrepris par la direction, malgré tous les aléas occasionnés, n’ont pas résolu les problèmes d’étanchéité, d’adduction d’eau, et de sécurisation du réseau électrique entre autres», a renseigné Dr Lamine Guèye.
Sur le fonctionnement de la structure hospitalière, les acteurs ont avancé la rupture en réactif. «Une situation quasi permanente ainsi que l’indisponibilité récurrente des éléments d’aide au diagnostic qui rendent difficile et aléatoire le diagnostic des praticiens et entravent sérieusement la mission de soin dévolue à cet hôpital», a renseigné Dr Gueye.
La prise en charge des urgences demeure aussi une préoccupation ainsi que ce qu’ils appellent «le sous-équipement» noté dans les différents services. Sur ces points, docteur Guèye porte-parole du jour de la Cme a soutenu : «la mise à la disposition d’examen à visée diagnostique ou de traitement sans attendre le règlement du patient n’est toujours pas effective, malgré les directives du ministère de tutelle sur la gestion des urgences. Sur l’équipement, le bloc opératoire central, le matériel date de la coopération Sénégal-Japon de 1994 et les boites chirurgicales de plus de 15 ans».
Pour ces blouses blanches, ces manquements contribuent grandement à la fuite des cerveaux et à une frustration insoupçonnée du personnel. «Dans ce contexte, la prise en charge des patients est devenue un exercice hasardeux voire périlleux et la santé des sénégalais d’aujourd’hui et de demain est plus que jamais mise en danger», a laissé entendre Dr Guèye.
ACTIONS ENTREPRISES
Devant ce constat et consciente des conséquences de ces dysfonctionnement, la Cme s’est dit, il y a un an, avoir proposé un plan de sortie de crise, à travers la remise d’un mémorandum au conseil d’administration, à la direction de l’HALD et au ministère de la santé et de l’action sociale, en date du 17 septembre 2020. «Ce mémorandum a proposé des solutions articulées autour de cinq axes à savoir le fonctionnement, infrastructures, équipements, urgences et projet d’établissement. Une réunion de travail a été tenue au Msas entre le Cme, le Msas et le Pca de l’hôpital en date du 12 décembre 2020.
Seuls des promesses et engagements ont été donnés concernant les équipements, le fonctionnement et le projet d’établissement, qui en définitive, est la seule solution structurelle aux problèmes de l’HALD», ont-ils avancé. Face à ce qu’ils appellent le mutisme de leurs dirigeants, la Cme interpelle solennellement le Président de la République sur le cas urgent de l’hôpital afin qu’une solution structurelle soit appliquée.