La lutte contre le paludisme est freinée par l’hivernage. D’où la recrudescence des cas notés dans la banlieue dakaroise à cause des inondations. La révélation a été faite hier par le coordonnateur du programme national de lutte contre le paludisme (Pnlp), Dr Doudou Sène, lors du lancement du projet «Pmi Evolve». C’est plus de 14 milliards qui sont injectés chaque année au Sénégal par l’Usaid.
Malgré les avancées notées dans la lutte contre le paludisme, la maladie continue de faire des ravages au Sénégal. D’où la mise en place du projet «Pmi Evolve». Il consiste à intensifier les efforts dans la lutte anti-vectorielle pour l’atteinte des objectifs du programme.
Selon le coordonnateur du programme national de lutte contre le paludisme (Pnlp), Dr Doudou Sène, notre pays est bien placé pour éliminer le paludisme à l’horizon 2030. Cependant, il y a des freins à la lutte, comme l’hivernage. «C’est une maladie qui est beaucoup présente pendant la saison des pluies. Et j’attire l’attention des populations urbaines de Dakar qu’il y a une tendance d’augmentation de cas de paludisme surtout dans la banlieue. Aujourd’hui, les inondations contribuent au développement du vecteur de paludisme», révèle Dr Sène. Il est important, à ses yeux, de se doter de moustiquaires mais c’est mieux de l’utiliser à bon escient. «Il faut éviter de les utiliser dans les jardins, sur les toits des maisons», explique-t-il. Une campagne ciblant les daara a été lancée depuis 2 ans parce que les talibés sont très vulnérables. «Dans la région de Kaolack plus de 30 mille daara et de personnel ont été couverts», soutient-il.
Dr Doudou Sène souligne que dans la lutte contre le paludisme, le Sénégal a des partenaires techniques et financiers comme l’Usaid qui injecte chaque année 14,5 milliards de FCFA à travers l’achat et la distribution des intrants. Selon la représentante de l’Usaid Naura Madrigal, la lutte anti-vectorielle est une intervention incontournable pour atteindre et maintenir le statut d’élimination du paludisme au Sénégal. «L’Usaid a attribué le contrat de prévention du paludisme par la lutte anti vectorielle à Pmi Evolve. Le projet Pmi Evolve accompagne le programme national de lutte contre le paludisme (Pnlp) dans la mise en œuvre de la distribution en routine des moustiquaires imprégnées d’insecticide», affirme-t-elle. En outre, elle promet que l’Usaid va continuer à appuyer les acquis communs pour l’atteinte des objectifs d’élimination du paludisme au Sénégal à l’horizon 2030.
LES BASSINS DE RETENTION D’EAU FREINENT LA LUTTE CONTRE LE PALUDISME
Représentant du service d’hygiène, l’adjudant Abdou Aziz Diémé estime que la création de bassin un peu partout n’aide pas à la lutte contre le paludisme. «Il faut que le ministère de la Santé pilote ce programme sinon nous ferons beaucoup d’efforts mais les autres ministères ou services vont ralentir la lutte. Aujourd’hui, à Dakar, il y a beaucoup de bassins de rétention qui sont en train d'être créés un peu partout et qui ne respectent pas les normes», regrette-t-il. Il renseigne que ces bassins de rétention d’eau constituent des nids pour les moustiques. «Par exemple à Kédougou il y a beaucoup de carrières qui sont ouvertes pour l'extraction des ressources minières et qui, après exploitation des ressources, ne sont pas refermées. Ces carrières sont devenues aujourd’hui des lieux de refuge et de reproduction pour les moustiques», annonce-t-il. Sur l'hygiène publique, il y a des efforts à faire, selon lui, si on veut éliminer le paludisme définitivement au Sénégal.
LE DIAGNOSTIC SANS COMPLAISANCE DE DR MARIE KHEMESS NGOM NDIAYE SUR LES STRUCTURES SANITAIRES
Devant les conseillers, Marie Khemess Ngom Ndiaye est revenue sur la santé en tant que compétence transférée, la problématique de l’accueil dans les structures sanitaires, le cancer entre autres sujets
A l’occasion de la 3e session ordinaire de l’année 2023, le Haut Conseil des Collectivités Territoriales (Hcct) a reçu la ministre de la Santé et de l’Action Sociale. Devant les conseillers, Dr Marie Khemess Ngom Ndiaye est revenue sur la santé en tant que compétence transférée, la problématique de l’accueil dans les structures sanitaires, le cancer entre autres sujets. Le thème de cette session est territorialisation de la compétence santé : quelles stratégies pour une amélioration de la politique sanitaire dans les collectivités territoriales ?
Les collectivités territoriales (Ct), au regard de leurs compétences sociales et médico-sociales, sont des acteurs dans la mise en œuvre des politiques de protection générale de la santé publique, du cadre de vie et de l’environnement.
Invitée par le Haut Conseil des Collectivités Territoriales (HCCT), la ministre de la Santé, Dr Marie Khemess Ngom Ndiaye a souligné d’emblée que la santé est une compétence transférée et les élus locaux jouent un rôle extrêmement important pour l'amélioration de la santé et le bien-être des populations.
A l’en croire, dans le plan national de développement sanitaire (Pndss) arrimé au Pse, il y a plusieurs axes stratégiques. «Nous avons aussi l'environnement du travail qu'il faut améliorer. En termes d'offres de santé, il faut renforcer et faire de sorte que l'offre des soins de santé mais aussi les prestations d'actions sociales soient rapprochées des populations», prône-t-elle. «Il faut une coordination et une cohésion dans tout ce que nous faisons et faire en sorte que les évacuations sanitaires soient programmées. Mais il faut aussi parler aux élus locaux», a dit Dr Marie Khemess Ngom Ndiaye.
UN BON ACCUEIL PEUT GUERIR UN MALADE OU LE SOULAGER A PRES DE 50%
Pendant leurs différentes interventions, les Hauts conseillers ont insisté sur la problématique de l’accueil dans les structures sanitaires. Et Dr Marie Khemess Ngom Ndiaye de répondre : «on peut renforcer les équipements, mettre les structures sanitaires aux normes standards, l'environnement du travail, peut-être améliorer, motiver le personnel ; mais le point nodal, c'est l'accueil. Et cela va même au-delà du système sanitaire. C'est toute une éducation. A cet effet, il faut réorganiser beaucoup de choses. Nous avons un grand rôle à jouer et nous n’avons jamais cessé de parler du bon accueil en cherchant les compétences dans les facultés de médecine comme dans les écoles de formation». A l’en croire un bon accueil peut guérir un malade ou le soulager à près de 50%.Il invite le personnel de la santé à être beaucoup plus ouvert envers les patients.
RECRUTEMENT PLETHORIQUE D’AGENTS DE SANTE NON QUALIFIES PAR LES COLLECTIVITES TERRITORIALES
La question du recrutement pléthorique d’agents de santé par les Collectivités territoriales a été évoquée par la ministre de la Santé. Pour elle, le personnel de soutien aux agents de santé est important mais il faut le rationaliser. «Il faut recruter un personnel qualifié. Dans un hôpital où le budget est estimé à 100 millions de F Cfa par exemple, on ne peut pas prendre 90 millions de F Cfa rien que pour payer le personnel. Si un appareil tombe en panne, l’hôpital ne pourra pas le réparer», regrette-t-elle. A ce propos, la ministre de la Santé révèle que les Collectivités territoriales contribuent à hauteur de 7,4% du personnel de santé au niveau national. «11% du personnel de la santé de référence (postes et centres de santé) et 1,3% du personnel de santé hospitalier sont recrutés par les Collectivités territoriales», dit-elle. Pourtant les collectivités territoriales font face aux défis comme la mobilisation des ressources de la décentralisation, le retard dans la mise à disposition des fonds de dotations aux structures et l’insuffisance dans le recrutement du personnel qualifié. Pour sa part, la présidente du HCCT, Aminata Mbengue Ndiaye, souligne que l’institution va réfléchir sur la gouvernance et l'implication des Collectivités territoriales dans la politique de financement du système de santé, afin d'offrir aux populations des soins de santé décents, notamment en termes d'accès aux soins de santé et de meilleure qualité. «Il y a un double défi à relever au niveau du secteur de la santé. Il s'agit de l'insuffisance du personnel de santé dans certaines localités du pays, parfois l'absence de motivation pour exercer les activités sur l'ensemble du territoire national afin de couvrir les zones pauvres et les plus reculées», affirme-telle. Mme Ndiaye annonce qu’à l'issue de ces travaux, le HCCT devra élaborer trois avis portant respectivement sur la carte sanitaire, une équité territoriale et un meilleur accès des soins aux populations.
L'OMS VALIDE UNE AUTRE VACCIN CONTRE LE PALU
L'Organisation Mondiale de la Santé autorise un deuxième vaccin contre le paludisme, à destination des enfants. Le R21-Matrix-M est désormais validé par l'OMS.
En 2021, le paludisme avait tué plus de 600 000 personnes dans le monde. L'Afrique concentre l'énorme majorité des cas et parmi les victimes sur le continent, ce sont les enfants de moins de cinq ans qui sont particulièrement touchés. C'est pour cette raison que depuis des années, les efforts se sont concentrés sur le développement d'un vaccin pédiatrique.
Le patron de l’OMS, le Dr Tedros, ne cachait pas sa joie au moment d’annoncer la validation du vaccin R21/Matrix-M. « Depuis l’an 2000, le nombre de morts du paludisme a chuté de plus de 50 %. Et nous avons réussi à éliminer la maladie dans de nombreux endroits sur la planète. Mais depuis, nous stagnons. Moi-même, en tant qu’ancien chercheur sur le sujet, j’ai rêvé du jour où nous aurions un vaccin sûr et efficace contre la maladie. Et bien aujourd’hui, nous en avons deux. »
Après le RTS-S recommandé il y a deux ans, c'est donc le R21-Matrix-M qui reçoit le label de l'OMS ce mardi, avec 77% d'efficacité avérée selon les études. Sur le papier, cela peut changer la donne face à la maladie.
Le premier vaccin autorisé a en effet fait ses preuves, avec une efficacité similaire. L'OMS a observé une diminution importante des formes graves et mortelles du paludisme là où il est administré. Mais la demande dépasse aujourd'hui largement l'offre.
D'où l'intérêt de mettre un second produit à disposition. Tout l'enjeu repose désormais sur son accessibilité. Il avait déjà été autorisé dans trois pays : au Ghana, au Nigeria, et au Burkina Faso. Cette recommandation de l'Organisation mondiale de la santé devrait donc faciliter sa large diffusion.
D'autant que la capacité de production pour ce second vaccin est importante. GSK, qui fabrique le RTS-S, compte livrer 18 millions de doses à 12 pays africains d’ici 2025. Le R21/Matrix-M, lui, a l’avantage d’être développé par le Serum Institute of India. Le plus grand fabricant de vaccins au monde. 100 millions de doses devraient sortir des usines indiennes chaque année.
CANCER DE SEIN, UN LONG CHEMIN VERS LA GUÉRISON
À l’occasion de l’octobre rose, plusieurs campagnes de sensibilisation contre le cancer du sein sont organisées partout dans le monde. Le Sénégal, pays dans lequel le taux de mortalité de la maladie est encore considérable, est loin d’être en reste
À l’occasion de l’octobre rose, plusieurs campagnes de sensibilisation contre le cancer du sein sont organisées partout dans le monde. Le Sénégal, notamment, pays dans lequel le taux de mortalité de la maladie est encore considérable, est loin d’être en reste.
En effet, malgré la gratuité de la chimiothérapie, 70% des patients atteints de cancer du sein décèdent. Selon les associations de lutte contre le cancer, la cause de cette mortalité est à rechercher dans le dépistage tardif de la maladie.
Un dépistage tardif qui lui, s’explique par un coût élevé selon beaucoup de femmes. Avec des revenus moyens, débourser près de 60 000 francs Cfa pour un dépistage relève d’un gros sacrifice. Pour certaines, le dépistage n’est possible que grâce à l’aide d’associations ou lors du mois d’octobre rose.
Mame Diarra Kébé, présidente de l’association « Cancer du sein au Sénégal », confie à Rfi, à l’occasion de la journée de sensibilisation organisée ce 1er octobre à la place du souvenir africain, que la gratuité de la chimiothérapie est bien, mais elle reste insuffisante. Et la prise en charge médicale fait défaut dans les régions. L’équipe médicale qualifiée ainsi que le matériel nécessaire à la prise en charge des malades sont aussi insuffisants.
À ce jour, le nombre de mammographies réalisées sur le territoire sénégalais reste à
déterminer. Mais on compte chaque année près de 1800 nouveaux cas de cancer du sein dans le pays. C’est le deuxième cancer le plus courant après celui du col de l’utérus.
La Ligue sénégalaise contre le cancer du sein a permis à plus de 3500 femmes, dans plusieurs localités du pays de se faire dépister, selon son rapport de 2020.
L’association est reconnue pour son engagement dans la lutte contre le cancer par
l’organisation de téléthons pour les malades et la prise en charge du financement de leurs frais médicaux. Elle bénéficie du soutien du gouvernement ainsi que de plusieurs organisations et entreprises nationales et internationales.
La mammographie est cruciale pour prévenir la maladie, mais son coût est un obstacle au Sénégal pour les patients.
LE NOBEL DE MÉDECINE DÉCERNÉ AUX SCIENTIFIQUES DERRIÈRE LES VACCINS ARNM ANTI-COVID
Katalin Karikó et Drew Weissman, ont été honorés pour leurs découvertes révolutionnaires qui ont ouvert la voie à la mise au point de ces vaccins innovants
Le prix Nobel de médecine a été décerné ce lundi 2 octobre à deux scientifiques pour leurs contributions majeures dans le développement des vaccins à ARNm contre la COVID-19. Katalin Karikó, professeure à l'Université de Sagan en Hongrie et professeure adjointe à l'Université de Pennsylvanie, ainsi que Drew Weissman, ont été honorés pour leurs découvertes révolutionnaires qui ont ouvert la voie à la mise au point de ces vaccins innovants.
Le comité Nobel a souligné que les travaux de Karikó et Weissman ont fondamentalement changé notre compréhension de la façon dont l'ARNm interagit avec notre système immunitaire. Leurs recherches ont permis une avancée majeure dans le domaine des vaccins, en permettant la conception rapide et efficace des vaccins à ARNm contre la COVID-19. Ces vaccins ont joué un rôle crucial dans la lutte mondiale contre la pandémie, offrant une lueur d'espoir dans des moments difficiles.
Les scientifiques ont exprimé leur gratitude et leur étonnement à l'annonce du prix Nobel. Thomas Perlmann, secrétaire de l'Assemblée Nobel, a déclaré que les deux lauréats étaient "submergés" par la nouvelle du prix lorsqu'il les a contactés avant l'annonce officielle. Leur travail a été salué pour son impact significatif sur la santé humaine et son potentiel à sauver des vies, en particulier pendant les premières phases de la pandémie.
Cette distinction vient s'ajouter à la reconnaissance déjà accordée l'année dernière au scientifique suédois Svante Paabo, qui a remporté le prix Nobel de physiologie ou médecine pour ses découvertes sur l'évolution humaine et l'ADN néandertalien. Les recherches de Paabo ont fourni des informations clés sur notre système immunitaire, y compris notre vulnérabilité à des maladies graves telles que la COVID-19.
Les annonces des prix Nobel se poursuivront cette semaine, avec les prix de physique, de chimie et de littérature, qui seront dévoilés respectivement mardi, mercredi et jeudi. Le prix Nobel de la paix sera annoncé vendredi et le prix d'économie le 9 octobre.
Les récipiendaires des prix Nobel reçoivent une récompense en espèces de 11 millions de couronnes suédoises (environ 1 million de dollars). Cette somme provient du legs d'Alfred Nobel, l'inventeur suédois à l'origine de ces prestigieuses récompenses, décédé en 1896.
La cérémonie de remise des prix aura lieu le 10 décembre, date anniversaire du décès d'Alfred Nobel. La remise du prix Nobel de la paix se déroulera à Oslo, conformément à ses souhaits, tandis que les autres cérémonies auront lieu à Stockholm.
OCTOBRE ROSE » : MACKY SALL APPELLE A »PARLER OUVERTEMENT » DU CANCER DU SEIN
Le président de la République a appelé dimanche, dans le cadre d »’Octobre rose », à »parler ouvertement » du cancer du sein, à soutenir les malades avant de sensibiliser sur l’importance du dépistage précoce et la recherche
Le président de la République a appelé dimanche, dans le cadre d »’Octobre rose », à »parler ouvertement » du cancer du sein, à soutenir les malades avant de sensibiliser sur l’importance du dépistage précoce et la recherche pour »trouver des traitements plus efficaces ».
»Parlons ouvertement du cancer du sein, brisons les tabous et les stigmates qui peuvent l’entourer. N’oublions pas non plus de soutenir celles qui sont déjà en lutte contre le cancer », a écrit le chef de l’Etat dans son tweet publié dimanche sur le réseau X (ancien twitteur).
»En ce début du mois d’octobre, nous célébrons une cause qui nous est chère #OctobreRose2023, le mois dédié à la sensibilisation au cancer du sein. C’est donc pour nous l’occasion de sensibiliser davantage à l’importance du dépistage précoce et encourager la recherche pour trouver des traitements plus efficaces », a souligné Macky Sall.
Il a invité, à poursuivre, »ensemble », »toute l’année cet élan de solidarité qui sauve des vies et soulage des souffrances ».
Selon le président de la République, »le gouvernement du Sénégal est dans cette dynamique et relativement à la disponibilité de la radiothérapie, quatre (04) appareils ont été installés dans les structures sanitaires publiques, dont un à l’hôpital Cheikhoul Khadim de Touba ».
Aussi, a-t-il noté, »ce dispositif est accompagné par l’allocation d’une subvention de 75 % des frais pour renforcer la protection sociale », ce qui »permet actuellement aux malades de payer les séances à cent cinquante mille au lieu d’un million de francs Cfa ».
Pour »une soutenabilité et un accès durable », Macky Sall a exhorté »les populations à plus d’adhésion dans les mutuelles de santé au nom de la solidarité agissante ».
Il a relevé que »le développement de l’offre de services n’est pas en reste avec la réhabilitation des structures de base (centres de santé, postes de santé, laboratoires), la construction de nouveaux hôpitaux de référence avec des équipements aux normes standard et la construction du centre national d’oncologie de Diamniadio qui est un pôle d’excellence pour la prévention et la prise en charge des différentes formes de cancer ».
»Tous ensemble, engageons nous dans la prévention de ce fléau qui touche nos épouses, nos sœurs, nos mamans, nos amies. Encourageons-les à aller faire le dépistage », a lancé le chef de l’Etat.
L’ANTRE DE LA MEDECINE INFORMELLE
Hôpital traditionnel de Keur Massar, Immersion dans un univers où les soins, les médicaments, les plantes se combinent dans un cocktail atypique.
Situé sur la route des Niayes, précisément au croisement Tivaouane Peulh, l’«Hôpital traditionnel de Keur Massar» déparait par rapport aux structures classiques de prise en charge des maladies au Sénégal. Là, le maître mot est médecine traditionnelle et phytothérapie. Immersion dans un univers où les soins, les médicaments, les plantes se combinent dans un cocktail atypique.
Ce samedi matin, ce n’est pas le grand rush au service d’accueil. La clientèle se fait rare contrairement aux autres jours de la semaine. Plusieurs affiches sont postées sur les tableaux qui relatent l’histoire de la création du centre. Dans les rayons sont exposées des publications sur la médecine traditionnelle Africaine. Elles vantent les bienfaits de la médecine africaine dans la lutte contre certaines maladies comme la lèpre, Lyme, l’asthme. Mais elles retracent aussi l’histoire de la création du site des lépreux. La rue qui traverse le centre est très fréquentée par les habitants des quartiers riverains, notamment ceux de la cité gendarmerie et ceux de la « cité hôpital traditionnel de Keur Massar ». Ils empruntent cet axe pour prendre les bus Tata, les cars Ndiaga Ndiaye afin de rallier le centre-ville de la capitale Dakar. « Ce domaine appartient à l’Etat du Sénégal.
Toutefois, le domaine de HTK n’a pas été épargné par la pression foncière. Auparavant, il était à 80 ha mais aujourd’hui, il fait moins de 4 ha », nous affirme un responsable du centre. A quelques mètres du portail, une case, contiguë à la pharmacie fermée, porte le nom de Denis Guichard, et sert de service d’accueil des malades et leurs accompagnants. Les fiches de consultation sont établies par la responsable. Elle assure la vente des tickets de consultation, l’orientation des malades et reçoit les appels téléphoniques. Le prix du ticket est à 1000 F Cfa. La responsable du service accueil nous précise cependant : « Les gens font la confusion entre le grand hôpital de Keur Massar et l’hôpital traditionnel de Keur Massar. Nous avons reçu plusieurs appels alors que ces personnes voulaient s’adresser à l’hôpital moderne de Keur Massar. Nous leur précisons qu’ils se sont trompés de numéro puisque, nous, on est l’hôpital traditionnel de Keur Massar. Cela arrive fréquemment ».
CONSULTATIONS A RISQUE
Le troisième bâtiment en face du laboratoire abrite les salles de consultation. Celles-ci sont équipées de lits et de chaises. Une fois que le malade a pris place, le phytothérapeute lui donne un pot dans lequel il va respirer. Le produit que l’on inhale est très piquant, plus que l’oignon. Le phytothérapeute demande alors au patient ce qu’il ressent. Les réponses du malade permettent à Mr Djiby Ba d’établir le diagnostic. Au cours de cette séance, le patient vomit. C’est le produit qu’il inhale qui provoque des vomissements. Interrogé sur la nature du produit inhalé, Mr BA estime : « c’est un secret que je ne peux révéler. Une chose est sûre, c’est un produit fait à base de plantes ». Sûr de son travail et de sa méthode, il nous avoue alors : « J’ai récusé plusieurs diagnostics faits par les médecins. Les maux de ventre, lyme qui est un palu chronique. Car, ces pathologies pouvaient être traitées dans un délai de 15 jours. Donc, si le malade ne guérit pas, il n’y a l’ombre d’aucun doute, c’est que le diagnostic du médecin pose problème », avance le phytothérapeute et coordonnateur de l’hôpital. Au minimum, 15 personnes se font consulter par jour à l’hôpital traditionnel. La médecine traditionnelle est l’ultime recours pour ces malades qui ont fait le tour des hôpitaux sans trouver de remède à leur mal. Autre raison invoquée : les factures des soins trop chères qui les obligent à changer de lieu pour se faire traiter. Car les tradipraticiens proposent des prix qui sont à la portée de toutes les bourses. Par contre, les résultats de la médecine traditionnelle sont mitigés. Pis, le risque d’un faux diagnostic est élevé. « Il y a des tradipraticiens qui s’évertuent à interpréter des bilans médicaux réalisés dans les structures hospitalières : Fann, Aristide le Dantec etc… », nous révèle un malade rencontré devant l’enseigne de l’hôpital. Le coordonnateur du centre rejette cependant toutes ces accusations. « On voit tout dans notre métier», indique le patron du centre « le travail d’un médecin est différent de celui d’un tradipraticien. Il est évident qu’un phytothérapeute ne peut se substituer à un médecin».
LE JARDIN BOTANIQUE SINISTRE
Les pertes recensées au jardin botanique ont été considérables avec l’hivernage. Plus de « 50 espèces végétales sont détruites par les eaux pluviales qui ont envahi tout le périmètre de l’hôpital.», révèle le phytothérapeute. Et d’indiquer : « Nous avions planté divers végétaux pour la fabrication de produits pour soigner des maladies comme le diabète, l’hémorroïde, les troubles de la mémoire entre autres. Les inondations enregistrées l’année dernière ont occasionné la mort beaucoup d’espèces végétales. Il s’agit des alovera pour la lutte contre les bactéries, les filaos anti-douleur, les Law Sonia ( henné), antibiotique désintoxifiant ainsi que l’eucalyptus qui soigne les difficultés respiratoires comme l’asthme, le rhume etc. »
ABSENCE DE LOIS SUR LE CONTROLE DES PRODUITS ET DU PERSONNEL
En ce qui concerne la certification du laboratoire de recherche et de production, le phytothérapeute explique que le laboratoire national de contrôle des médicaments « a refusé que nos produits soient testés là-bas. Car, les dispositions en vigueur ne permettaient pas cela. Dans les pays comme Burkina, le Mali, la médecine traditionnelle est reconnue. Nous avons des dépôts de médicament en France, précisément dans les Vosges ». . Et Mr Djiby Ba, responsable de l’ex-centre de soins anti lépreux de Keur Massar appelé aujourd’hui hôpital traditionnel, créé sous l’égide de l’association « Rencontre des médecines » de soutenir qu’ «au Sénégal, la médecine traditionnelle n’est pas reconnue mais elle est tolérée. Le bâtiment qui fait face à la salle de consultation quand on se dirige vers la sortie principale abrite l’unité de production de médicaments et le « labo de recherche ». Pour obtenir des extraits des plantes, on fait bouillir leurs feuilles, écorces à l’aide d’une cuisinière. Le visiteur manque d’étouffer à cause de la forte chaleur ambiante. Samba Talla, préparateur, est en train de mettre sous emballage des produits. Sur les sachets ou les flacons, on peut lire le nom du médicament, la date fabrication et sa péremption. « Chaque produit coûte 1000 F Cfa. Le protocole paye un peu plus cher 10 000 FCfa », révèle Madame Ba, la gestionnaire de la pharmacie. Et de préciser que « Le protocole présente des avantages pour le malade. En ce sens que s’il est victime de plusieurs pathologies, il peut guérir sans problème ». Pour le « Dr Djiby Ba de Htk » comme l’appellent certains malades à travers des mails qu’ils lui envoient. Les résultats sont globalement satisfaisants. « Nous avons guéri plusieurs malades. Ceux qui sont en Europe nous envoient souvent des mails pour nous informer de l’évolution satisfaisante de leur état de santé», a-t-il révélé. Et de plaider, face à l’accès aux médicaments qui demeure un véritable casse-tête pour les populations, au renforcement de la confiance envers la médecine traditionnelle. Et cela d’autant plus dans nos pays, « 53% des sénégalais n’ont pas accès aux médicaments essentiels », comme l’avait révélé feu le Dr Issa Mbaye Samb, ministre de la Santé d’alors. Qui plus est, selon le coordonnateur de l’hôpital traditionnel, « l’Organisation mondiale de la santé relève que 80% de la population africaine fait recours à la médecine traditionnelle». D’où la nécessité pour lui de « légaliser » l’exercice de cette profession.
LA DG OMS -AFRIQUE A DAKAK DU 2 AU 7 PROCHAIN
La directrice régionale de l’Organisation mondiale de la santé pour l’Afrique, Dr Moeti Matshidiso, entame lundi un séjour d’une semaine à Dakar pour prendre part au Forum Galien
Dakar, 29 sept (APS) – La directrice régionale de l’Organisation mondiale de la santé pour l’Afrique, Dr Moeti Matshidiso, entame lundi un séjour d’une semaine à Dakar pour prendre part au Forum Galien, placé cette année sous le thème ‘’ « Maladies non transmissibles : l’Afrique dans la lutte ».
Le Dr Matshidiso répond ainsi à une invitation du Professeur Awa Marie Coll Seck, présidente de l’Association Galien Afrique, précise un communiqué du bureau pays de l’OMS.
L’honneur lui est ainsi faite d’être ‘’l’hôte de marque’’ de ce forum en sa qualité de co-présidente du panel de discussions sur les maladies non transmissibles (MNT). Placé sous le thème ‘’Approche multisectorielle de la prévention des MNT’’, ce panel se tiendra le 6 octobre.
Cette année, ‘’pour la sixième fois consécutive, le Forum Galien aura lieu sur le sol sénégalais et fera de Dakar la capitale africaine de la santé, de l’innovation et du leadership des femmes et des jeunes’’, souligne le communiqué.
« Maladies non transmissibles : l’Afrique dans la lutte » est le thème central de l’édition 2023 du Forum Galien.
Le communiqué rappelle que ‘’le Prix Galien est décerné depuis 50 ans et est l’équivalent du prix Nobel de l’innovation pharmaceutique’’.
Depuis la première édition en 2018, le Galien Forum Afrique œuvre au renforcement de la recherche et du développement durable par le partage d’expériences face aux enjeux majeurs de santé publique.
Au cours de son séjour en terre sénégalaise, la Directrice régionale de l’OMS sera reçue par la ministre de la Santé et de l’Action sociale, Dr Marie Khémesse Ngom Ndiaye.
Elle visitera ‘’le centre de gestion logistique des urgences sanitaires de Diamniadio le 4 Octobre 2023’’.
La construction du hub logistique pour l’Afrique de l’Ouest est en cours et se veut un centre de référence pour la prévention, la préparation, la détection, et la réponse rapide aux urgences de santé publique.
L’OMS appuie ‘’le Sénégal pour en faire un pôle d’excellence régional, qui couvrira 17 pays d’Afrique de l’Ouest, plus l’Algérie et la Mauritanie’’.
Ce pôle ‘’remplira deux fonctions essentielles, à savoir améliorer la coordination régionale des urgences en servant de bras opérationnel au programme de préparation et de riposte aux situations d’urgence de l’OMS’’.
TIVAOUANE PRONE UN RETOUR AU MODELE PROPHETIQUE
Perte de valeurs, islamisme radical, paix dans le monde… le Khalife général des Tidianes invite tout le monde à garder sa foi, en l’abreuvant des enseignements du Prophète Mouhamed
Le Mawlid an-Nabawi ou Gamou, commémorant la naissance du Sceau des Prophètes, édition 2023, a vécu la nuit de mercredi 27 à jeudi 28 septembre. A Tivaouane, l’une des plus grandes cités religieuses de convergence de fidèles, au Sénégal, pour célébrer l’événement, le retour aux enseignements du Prophète Mouhamed (Psl) a été prodigué comme la seule façon de se protéger contre l’Islam radicale prônée par certains. La cérémonie officielle de l’édition de cette année du Gamou de Tivaouane tenue avant-hier, mercredi 27 septembre, a été l’occasion pour le ministre de l’Intérieur, Antoine Félix Abdoulaye Diome, et le chef religieux, Serigne Mansour Sy Dabakh, d’appeler les fidèles, venus en masse pour l’occasion, à se conformer à ce modèle.
L e ministre de l’Intérieur, Antoine Félix Abdoulaye Diome, a annoncé avant-hier, mercredi 27 septembre 2023, lors de la cérémonie officielle du Gamou de Tivaouane, que le président de la République, Macky Sall, veut construire un musée du Prophète Mouhamed (Psl) au Sénégal, en inspiration d’une réalisation saoudienne. Venu présider cette rencontre qui marque l’instant solennel du Maouloud (Gamou), commémorant la naissance du Sceau des Prophètes, le ministre de l’Intérieur est revenu sur les enseignements d’El Hadji Malick Sy (Mawdo) notamment en relation avec la vie du Prophète Mouhamed (Psl). Antoine Diome a servi un discours qui a conquis les cœurs des fidèles Tidianes venus assister à la cérémonie officielle.
Dans son allocution, le ministre de l’Intérieur a aussi loué l’Islam confrérique du Sénégal. Sur ce point, il a rappelé le devoir de chaque citoyen de s’ériger en rempart contre toutes les menaces du modèle islamique sénégalais. A la suite d’Antoine Diome, Serigne Mansour Sy Dabakh a retransmis le message du Khalife général des Tidianes, Serigne Babacar Sy Mansour. Le chef religieux a notamment souligné «l’importance de préserver la paix dans le monde, en transmettant le message de l’Islam». Mieux, au nom du Khalife général des Tidianes, le guide religieux a relevé : «Rien ne vaut la paix dans ce monde si complexe. Et le Khalife général des Tidianes m’a chargé d’inviter tout le monde à garder sa foi, en l’abreuvant des enseignements du Prophète Mouhamed».
Convaincu que «rien ne vaut» cette «paix», il a transmis le message en plusieurs langues étrangères, notamment en Français et en Anglais, même s’il a suivi l’essentiel de son cursus en langue arabe, afin de propager le «message universel de l’islam, adressé à l’humanité toute entière» ; un message qui «transcende les limites géographiques, raciales et culturelles», a-t-il insisté. Le guide religieux a, en outre, invité les fidèles à s’inspirer du modèle prophétique ; non sans rappeler la place qu’ont occupée la vie et l’exemplarité du Prophète de l’Islam dans les enseignements d’El Hadji Malick Sy. Il n’a pas manqué de rappeler que Seydi Elhadji Malick Sy a consacré presque tous ses écrits au Prophète de l’Islam.
La cérémonie officielle du Gamou de Tivaouane s’est déroulée en présence d’une pléthore d’invités. Des ambassadeurs accrédités au Sénégal et des autorités administratives, politiques etc. ont pris part à l’événement. Le thème de cette année est : «C’est vers la guidance du Prophète (Psl) que nous orientons les générations futures». Différentes activités ont marqué la commémoration de la naissance du dernier des Prophètes. En plus de la dizaine de jours du Bourd, diverses autres activités ont eu lieu.
«90% DES PRODUITS PHARMACEUTIQUES VENDUS DANS NOTRE PAYS VIENNENT DE L’ETRANGER»
La production locale de médicaments mais aussi de produits pharmaceutiques inquiète au plus haut point les autorités. selon Pr Awa Marie Coll SECK, présidente de l’association Galien Afrique,
En prélude au forum Galien qui aura lieu dans la capitale sénégalaise du 3 au 7 octobre prochain, l’association Galien a tenu un webinaire avec le réseau des médias africains pour la promotion de la santé et de l’environnement (remapsen). A cette occasion, la présidente de l’association Galien Afrique, Pr Awa Marie Coll Seck, a soutenu que 90% des produits pharmaceutiques vendus dans notre pays viennent de l’étranger.
La production locale de médicaments mais aussi de produits pharmaceutiques inquiète au plus haut point les autorités. A l’occasion d’un webinaire avec le réseau des médias africains pour la promotion de la santé et de l’environnement(Remapsen), Pr Awa Marie Coll Seck est largement revenue sur cette production locale. Selon elle, les autorités sont très conscientes de ce problème bien que nous ayons beaucoup de chercheurs en Afrique, beaucoup d’institutions, sans compter les Africains de la diaspora. «Donc, il y a un potentiel mais très souvent, les moyens font défaut. Nous appelons les gouvernements à nous venir en aide. Pour que le problème puisse se régler, il faut une discrimination positive et que nos chercheurs soient aussi rappelés afin que l’on puisse trouver des choses positives», souligne t-elle.
Elle rappelle que la Maroc a gagné la première édition en rapport avec le partenariat Nord-Sud sur un médicament contre la maladie du sommeil. «Ce médicament intéresse l’Afrique. Pour dire que le Maghreb, de manière générale, dispose d’une industrie pharmaceutique. Il faut que l’on se batte pour que dans les autres pays, cela soit une réalité. Car 90% des produits pharmaceutiques vendus dans notre pays viennent de l’étranger. Ce qui prouve la faiblesse de la recherche et de la production pharmaceutique en Afrique», regrette Pr Awa Marie Coll Seck. Par ailleurs, elle souligne qu’au prochain forum, beaucoup de thèmes seront développés comme l’environnement en matière de déterminants de la santé, avec les déchets, la pollution, entre autres, qui sont à l’origine de beaucoup de problèmes de santé. Concernant la malbouffe, Pr Awa Marie Coll Seck soutient que les influences occidentales ont changé la manière de s’alimenter des Africains, «en utilisant tout ce qui est banni pour le faire manger à l’opinion, comme tous ces bouillons que nous utilisons maintenant dans nos pays», s’en désole l’ancienne ministre de la Santé.
Pour ce qui est de l’automédication, l’une des conséquences, c’est l’insuffisance rénale. «L’automédication, les médicaments de la rue, n’entraînent que l’insuffisance rénale qui est un grand fléau dans nos pays et est extrêmement coûteuse», prévient-elle.