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30 novembre 2024
Santé
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L’ALERTE DU Pr KASSÉ SUR LE DANGER DES NOUVEAUX PRODUITS DU TABAC
Le docteur Abdou Aziz Kassé a fait un exposé, hier, portant sur les produits nouveaux et émergents. Cette activité a été organisée en prélude à la Journée mondiale sans tabac prévue le 31 mai.
Le docteur Abdou Aziz Kassé a fait un exposé, hier, portant sur les produits nouveaux et émergents. Cette activité a été organisée en prélude à la Journée mondiale sans tabac prévue le 31 mai.
Les acteurs de la lutte antitabac ont organisé, hier, une journée de sensibilisation des jeunes au collège Sacré-Cœur. A cette occasion et en prélude à la Journée mondiale sans tabac célébrée le 31 mai, Pr Abdou Aziz Kassé a alerté sur les dangers des produits nouveaux et émergents. Ce choix porté sur les jeunes se justifie, selon le président de l’association Prévenir, par le fait que les cibles marketing du tabac sont les soldats, les médecins, les femmes, les enfants.
Face à cette situation, le cancérologue indique que « la solution, c’est interdire la publicité, la promotion et le parrainage ». Il a expliqué qu’« aujourd’hui différentes industries et différents investisseurs sénégalais venant de la Turquie, du Liban, du Proche et du Moyen-Orient, de la Chine, de l’Inde ont introduit de nouvelles formes de tabagisme qu’on appelle la cigarette électronique et le puff. Il est inadmissible de laisser faire ce qui est en train de se passer ».
Le professeur Kassé a souligné que la chicha qui existe depuis quelques temps a été aussi « un objet de communication vers des enfants, ce qui fait qu’après la cigarette et avant toutes les formes de délivrance, c’est le tabac électronique et la chicha qui sont les premières causes d’entrée en tabagisme ».
« La chicha a été introduite par des djihadistes... »
Devant cette situation, le docteur Kassé insiste : « Il faut interdire l’utilisation de la chicha. En plus, elle est introduite par des djihadistes qui s’enrichissent du commerce de la chicha. N’attendons pas que la dernière de ces drogues qu’on appelle ‘’zombie’’ arrive au Sénégal. Il est encore temps de réguler ». Pr Kassé a par ailleurs souligné que les enseignants qui fument dans les écoles sont en marge de la loi, rappelant qu’il est interdit, à 200 mètres des écoles, de vendre du tabac ou des dérivés du tabac. Le cancérologue de préciser : « On s’est aperçu qu’au lycée Jean Mermoz, des gens venaient proposer à des enfants des formes alternatives d’usage du tabagisme ; c’est scandaleux ! »
Témoignage d’une élève
Awa Diagne, élève en première L2A, a confié : « Je sous-estimais l’effet du tabac, de la Chicha et des cigarettes électroniques. En toute franchise, je ne savais pas que la chicha était dangereuse à ce point ». En guise de solution, elle propose le théâtre pour une meilleure sensibilisation sur l’effet du tabac et de ses dérivés.
Adressant un message à la jeunesse, Mlle Diagne invite à éviter le suivisme. « Ce n’est pas parce que beaucoup de gens s’adonnent à la chicha, en font une mode, que c’est bien. Il faut penser aux conséquences, c’est votre avenir que vous ruinez et ce ne seront pas les gens que vous cherchez à épater qui vont souffrir à votre place ». Au gouvernement, elle invite à faire plus d’efforts en accompagnant les campagnes de sensibilisation, sur l’application des textes surtout du côté des jeunes qui représentent l’avenir.
LES DEFIS DU MEDECIN-GENERAL FATOU FALL
Le médecin-général de Brigade, Fatou Fall, a été installé, jeudi 25 mai, dans ses nouvelles fonctions de Directrice de l’hôpital Principal de Dakar. La cérémonie a été présidée par le Ministre des Forces armées, Me Sidiki Kaba.
Le médecin-général de Brigade, Fatou Fall, a été installé, jeudi 25 mai, dans ses nouvelles fonctions de Directrice de l’hôpital Principal de Dakar. La cérémonie a été présidée par le Ministre des Forces armées, Me Sidiki Kaba.
Après trois ans et demi à la tête de l’hôpital Principal de Dakar, le médecin-général de Brigade, Mame Thierno Dieng, a passé le témoin, jeudi 25 mai 2023, au général de Brigade Fatou Fall. Cette dernière a été installée dans ses nouvelles fonctions, au Cercle mess des officiers de Dakar, par le Ministre des Forces armées, Me Sidiki Kaba.
Fatou Fall, première Sénégalaise à accéder au grade de général des armées, a appelé ses collaborateurs au travail. Elle s’est ainsi fixée plusieurs priorités. Il s’agit, entre autres, de l’amélioration des services d’accueil et des urgences, de la qualité des soins, de la réduction des rendez-vous. Elle a aussi promis de diminuer le temps d’attente en caisse.
Pour réussir sa mission, elle compte mettre en place une politique de digitalisation des services de l’hôpital Principal de Dakar. « Avec la digitalisation, nous comptons transformer les services de l’hôpital, par le lancement d’une plateforme externe, pour faciliter l’accès à l’information à nos clients », a-t-elle soutenu.
Le médecin-général de Brigade, Fatou Fall, compte également mettre en place une nouvelle organisation, basée sur un système de planification de rendez-vous et de délivrance des résultats des examens et analyses. « Nous allons développer des solutions de paiement alternatives, notamment mobiles au niveau des caisses de soins externes », a souligné Mme Fall.
Le Directeur sortant, le général MameThierno Dieng, a félicité celle qui va le remplacer. Il s’est également réjoui des nombreuses réalisations en équipements, infrastructures, mais aussi des innovations qui ont marqué son passage dans cet hôpital. Il a cité, entre autres, la construction des pavillons de Gorée et Téranga, des services de rhumatologie et de dermatologie-vénéréologie et de l’unité de néphrologie-hémodialyse. Le Ministre des Forces armées, Sidiki Kaba, a informé que la Polyclinique internationale de l’hôpital Principal Dakar sera livrée dans les prochains mois.
par Ngel Juuf
VACCIN CONTRE LE CANCER DU COL DE L’UTERUS, UNE BOITE DE PANDORE A RESPONSABILITÉ DECULPABILISÉE
Le chemin est alors tracé pour refuser d’exposer l’enfance vulnérable aux aléas d’un rapport bénéfice/risque vaccinal désastreux. Pourquoi devoir jouer à la loterie d’une roulette vaccinale à efficacité et à immunogénécité énigmatiques ?
La caisse de résonnance occidentale qu’est la politique vaccinale en Afrique, ne doit plus être de mise.
Si au regard de ses effets gravissimes, des pays à haute technologie médicale en sont arrivés à surseoir au vaccin contre le cancer du col de l’utérus ; le chemin est alors tracé pour refuser d’exposer l’enfance vulnérable aux aléas d’un rapport bénéfice/risque vaccinal désastreux.
Déjà qu’elle est réputée être une terre d’expérimentation vaccinale tous azimuts, l’Afrique est à nouveau ciblée par les vagues de la campagne sanitaire de lutte contre le papillomavirus (HPV) censé être à l’origine du cancer du col de l’utérus. Le discours de l’establishment médical scande à tout vent la nécessité d’inoculer l’enfance africaine à l’instar des filles de par le monde, ciblées par des vaccins.
Nous savons que les fabricants de vaccins brevetés sont avant tout des commerçants qui ne diront jamais du mal de leurs marchandises ! Pour ce faire, ils prennent la précaution de s’entourer de garantie pour laver leur produit de tout soupçon, quitte à commanditer des études auprès de chercheurs et autres professionnels à qui on donne le ton repris en chœur par des politiques, des journalistes et des sites internet. Heureusement, des chercheurs en virologie, en biologie, en infectiologie dans l’indépendance scientifique totale mise au service de la santé humaine ; procèdent à des études d’analyse et de contre expertise relatives aux propos de ces commerçants au sujet de l’efficacité de leurs marchandises injectables.
En 2020, avec toute la rigueur scientifique exigée en matière de publication, la Royal Society of Medicine, institution sanitaire de renom de Grande Bretagne, relatait une étude qui notifiait une surestimation de l’efficacité des vaccins anti-HPV qui ont brûlé toutes les étapes de leur mise sur le marché. L’on comprend alors le tâtonnement vaccinal face à plus d’une centaine de souches différentes du papillomavirus dont seule une douzaine serait susceptible de conduire à un cancer du col de l’utérus le cas échéant. Et, parmi ce spectre de souches pathogènes, les vaccins anti-HPV ne ciblent qu’un lot de deux voire sept souches cancérigènes.
Mieux, l’étude britannique spécifiait que rien ne permettait de conclure à une efficacité du vaccin contre les cellules anormales à risque, à plus forte raison lorsque ces cellules sont d’anormalité bénigne. Qui plus est, le virologue Peter Duesberg signalait en 2013 par un article de recherche, l’innocence des virus HPV quant aux causes physiologiques du cancer du col de l’utérus.1
Pour les vaccins anti-HPV, les plus connus sont le Gardasil et le Cervarix. Or, aux Usa, le site de pharmacovigilance VAERS (Vaccine Adverse Event Reporting System) a répertorié à propos du Gardasil, des effets indésirables graves, à savoir : anaphylaxie, syndrome de Guillain Barre, myélite transverse (inflammation de la moelle épinière), pancréatite, événements thromboembolique veineux (caillots sanguins), maladie du motoneurone auto-immune (maladie neurodégénérative avec faiblesse musculaire progressive), sclérose en plaques, mort subite, troubles du système sanguin et lymphatique comme l’anémie hémolytique auto-immune, purpura thrombocytopénique idiopathique, lymphadénopathie, embolie pulmonaire, arthralgie et myalgie (troubles musculosquelettiques), troubles du système nerveux (encéphalomyélite aiguë disséminée). Ces effets secondaires ont été confirmés par une étude de l’université de la Colombie-Britannique qui a bel et bien établi leur lien avec le Gardasil.2
Introduit en Suède en 2006, le Gardasil a été par la suite largement administré en 2007 pour les jeunes filles de 13 à 17 ans. Depuis 2010, nous y assistons à une explosion de cas de cancers du col de l’utérus chez les femmes de moins de 30 ans.3
Ce n’est point fortuit si au Japon, le gouvernement a dû suspendre au bout de deux mois de campagne, le vaccin contre le cancer du col de l’utérus suite aux effets secondaires insuffisamment explicités. Alors que le Danemark a officiellement indemnisé des jeunes filles handicapées à vie par le vaccin, voilà qu’aux USA, le laboratoire Merck fabricant du Gardasil encourt présentement des procès dont le retentissement en septembre 2024 sera à la hauteur du préjudice sanitaire causé.4
En matière de fraude scientifique, les fabricants des vaccins sont des récidivistes. Ceux préconisés contre Covid-19 en disent long. Leurs fabricants viennent de s’illustrer en reconnaissant toute honte bue, que les injections ARNm dont l’efficacité a été vantée tambours battant, n’empêchent pas de contracter la maladie ni de la transmettre à autrui. Il s’est agi de prendre les devants au regard des double voire triple vaccinés qui ont néanmoins contracté le Covid. L’anthropologue Jean-Dominique Michel a raison de constater que « vacciner des enfants avec le vaccin Covid qui n’empêche pas la transmission, pour protéger des personnes qui sont déjà vaccinées, restera dans les annales de la bêtise de la médecine ». Notons que dans son rapport du 3 février 2014, la commission au conseil et au parlement européen constatait que la santé est l’un des secteurs les plus corrompus. Aux USA, sur 10 ans, parmi les 19 entreprises les plus condamnées, il y a six compagnies pharmaceutiques qui y figurent dont Pfizer, Merck, GSK et Johnson & Johnson, nouvelle recrue du marché des vaccins !
La sécurité épidémiologique du continent est d’autant plus interpellée que des études ou constats ont montré à titre d’exemples, toute la faiblesse de la pharmacovigilance africaine. En juin 2007, le gouvernement du Nigeria attaque Pfizer et réclame 7 milliards $ pour des essais illégaux de médicaments anti-méningite qui ont tué ou handicapé des enfants. En 2017, les docteurs Soren Morgensen et Peter Aaby, experts mondiaux en matière de vaccins africains et fervents partisans de la vaccination, ont constaté qu’en Guinée Bissau, les filles vaccinées avec le DTC (diphtérie, tétanos, coqueluche) ont été 10 fois plus nombreuses à mourir que les enfants non vaccinés5. Le 25 août 2020, l’OMS annonce sa victoire sur la polio, mais, le 2 septembre 2020, elle reconnait qu’au contraire, il y a des flambées de polio en Angola, Cameroun, Congo, Nigeria, Tchad, Zambie ! Le vaccin oral liquide contre la polio a donné naissance à des souches plus virulentes alors que le virus sauvage commençait à disparaitre de lui-même comme l’avait constaté le CDC (Center for Disease Control) des USA depuis 2016 !
Selon un article de Jon Jureidini de l’Université d’Adélaïde et de Leemon B. McHenry de l’Université d’État de Californie, publié par le British Medical Journal (BMJ) ; le progrès scientifique est entravé par la propriété des données et des connaissances, car l’industrie supprime les résultats négatifs des essais, ne signale pas les événements indésirables et ne partage pas les données brutes avec la communauté des chercheurs universitaires. Des patients meurent à cause de l’impact négatif des intérêts commerciaux sur le programme de recherche, les universités et les organismes de réglementation.6
La caisse de résonnance occidentale qu’est la politique vaccinale en Afrique, ne doit plus être de mise et doit être sevrée de la gangrène qu’est cette même mentalité coloniale qui a contingenté des lots de vaccins Covid périmés sur le continent. Si au regard de ses effets gravissimes, des pays à haute technologie médicale en sont arrivés à surseoir au vaccin contre le cancer du col de l’utérus ; le chemin est alors tracé pour refuser d’exposer l’enfance vulnérable aux aléas d’un rapport bénéfice/risque vaccinal désastreux.
Pourquoi devoir jouer à la loterie d’une roulette vaccinale à efficacité et à immunogénécité énigmatiques ! Il va sans dire que si les ménages prennent connaissance du consentement éclairé mentionnant la panoplie d’effets secondaires du vaccin contre le cancer du col de l’utérus, ils vont freiner des quatre fers avant d’engouffrer leur enfant dans une telle soupe chimique injectable. Il est question d’une volonté politique pour se munir d’une initiative de souveraineté médicale en guise de paradigme pour changer la direction de l’histoire vaccinale africaine et ainsi ouvrir entre autres, une nouvelle et meilleure ère de santé publique.
C’est en train de devenir une habitude ; des résultats d’analyses et/ou d’expertises médicales commanditées, dans le cadre de meurtres ou de morts suspectes, par la justice et/ou à la demande des familles de victimes se retrouvent sur la place publique
C’est en train de devenir une habitude ; des résultats d’analyses et/ou d’expertises médicales commanditées, dans le cadre de meurtres ou de morts suspectes, par la justice et/ou à la demande des familles de victimes se retrouvent sur la place publique, avant même que les destinataires (de ces résultats) n’en soient informés. Un phénomène tendant à devenir banal et qui suscite des questionnements. C’est le cas, tout dernièrement, des résultats d’autopsie faits après des morts suspectes lors de manifestations ou quand une Force publique est «indexée» dans la survenue du décès.
Une autopsie est un examen approfondi de l’extérieur mais aussi de l’intérieur du corps d’une victime. Elle peut être faite dans le cadre d’une enquête judiciaire ou à la suite d’une mort naturelle. L’autopsie peut être aussi demandée par la famille de la victime. Seulement, son intérêt initial semble de plus en plus dévoyé. En effet, il est assez fréquent, de nos jours, que les résultats d’une autopsie se retrouvent sur la place publique, avant même que l’une des parties destinataires ne reçoive l’information. La cause étant une diffusion dans les médias, suivie d’un large partage sur les réseaux sociaux. Les résultats d’une autopsie requise par la justice, après le décès lors d’un accident, d’un meurtre/assassinat, d’un incendie, et surtout lors d’une manifestation ou dans une situation qui impliquerait un démembrement de l’Etat, qui se retrouvent banalement dans les médias agacent plus d’un. Il s’agit du dévoilement d’un secret médical qui, pourtant est envoyé à un destinataire/commanditaire sous pli fermé, pour des besoins précis (éclairage de la circonstance de la mort, enquête ou procédure judiciaire...).
La dernière en date est la publication, avant même que la famille de la victime n’entre en possession, des résultats de l’autopsie de la fille morte ces derniers jours lors des manifestations à Ngor. Auparavant, d’autres cas ont choqué. Exposer les résultats d’expertises post mortem dans les médias ou dans les réseaux sociaux, il en a eu plusieurs fois. C’est le cas après le décès d’Idrissa Goudiaby, à Ziguinchor, lors des manifestations politiques. Et on se rappelle du différend entre le magistrat instructeur et le Parquet sur le motif du décès. Entre demande de contre-expertise, refus et rejet des premiers résultats de l’autopsie, la famille du défunt a dû attendre plus d’un mois avant de disposer du corps pour son enterrement et faire le deuil. Sans que la famille n’obtienne la contre-expertise demandée, quoique les différentes thèses sur cette mort aient été largement discutées et relayées dans les médias. Autre cas, source de confusion, l’immigré Cheikh Niasse est mort suite à son interpellation par la Police de Guédiawaye.
Après son décès, la famille a écarté la version officielle, selon laquelle «Cheikh Niasse est décédé des suites d’une combinaison de pathologies infectieuses». Le défunt ne souffrait d’aucune maladie au moment de son arrestation, avait rétorqué la famille. Il en est de même pour la mort de Abdou Faye, compagnon de Baye Modou Fall, allias Boy Djinné, suite à sa cavale, en juin 2021. Il est mort en détention au Commissariat central de Dakar où il est gardé à vue, après son interpellation. L’autopsie avait établi un suicide, ce que la famille de la victime avait contesté. Et la liste est loin d’être exhaustives. Comme si, à travers ce procédé, l’on cherche à faire accepter d’avance des hypothèses par le grand public, sachant qu’elles seront sujettes à questions...
LE SECRET MEDICAL DESACRALISE
De plus en plus, les résultats d’autopsie ainsi que des certificats médicaux, commandités dans le cadre des procédures judiciaires, se retrouvent sur la place publique, avant même qu’une partie des concernées ne soit au courant
De plus en plus, les résultats d’autopsie ainsi que des certificats médicaux, commandités dans le cadre des procédures judiciaires ou d’enquêtes touchant des personnes qui ont des démêlés avec la justice ou mortes lors de manifestations ou suite à des accidents et autres incidents, se retrouvent sur la place publique, avant même qu’une partie des concernées ne soit au courant. Un phénomène récurrent qui expose les médecins en danger, quand on sait que les résultats sont toujours remis sous plis fermés à une autorité judicaire, dans la majorité des cas, et que ces «courriers» sont frappés du sceau du secret médical, sous peine de tomber sous le coup de la loi. Maintenant, reste à savoir, qui expose les médecins ?
Le phénomène semble désormais banal. De plus en des résultats d’expertises et/ou contre expertises médicales (autopsie, certificat médical… ) commandités dans le cadre de procédures judiciaires ou enquêtes ou par des proches de victimes décédés suit à des incidents (manifestations, accidents, bagarres mortelles… ) se retrouvent à la place publique avant même que les familles n’en prennent connaissance.
Depuis la délivrance du certificat médical d’Adji Sarr, dans l’affaire du présumé viol qui l’oppose au leader du Pastef, Ousmane Sonko, et même bien avant, suivie de la publication des résultats d’autopsie, l’année dernière, du jeune tué à Ziguinchor dans les affrontements entre Forces de l’ordre et partisans du leader politique, toujours dans le cadre de ce dossier alors en instruction, et tout récemment les résultats de l’autopsie de Adji Diallo, du nom de la fille trouvée morte à la plage de Ngor, lors des échauffourées entre jeunes de ce village Lébou et Force de l’ordre (à Ngor), en passant par l’arrestation du patron de Sum Assistance, les médecins se voient exposer dans l’exercice de leur fonction, menacer et même torturer psychologiquement.
Les résultats des examens, sur la demande de la justice, dans la plupart des cas, se retrouvent le lendemain dans les réseaux sociaux et les médias. Le secret médical qui couvre toutes les informations que le professionnel de santé à sur le malade, concernant son état de santé, son identité, ce qu’il lui a confié ou encore ce que le professionnel a vu, entendu, compris, sont mis à nu. Ces médecins qui sont régis par le secret médical ne peuvent nullement mettre ce document à la portée du public, sous peine de tomber sous le coup de la loi. Les résultats sont remis sous plis fermés à l’officier judicaire qui en a fait la commande Et, au Sénégal, dans les affaires de meurtre, dans le cadre de la justice, du maintien de l’ordre, entre autres, l’Ordre des médecins du Sénégal est toujours consulté pour mettre à disposition des experts dans les domaines concernés et ce même ordre est aussi associé à la lecture des résultats, à la demande du Parquet, pour une justice équitable et équilibrée. Mais, depuis un certain temps, des résultats se retrouvent dans la presse, dans les sites et les réseaux sociaux. Le travail de ces praticiens est même remis en cause et des expertises ou contre expertises sont demandés hors du pays, par certains, car craignant que les médecins soient de connivence avec les agents judicaires.
Seulement, il faut souligner que le médecin qui est régie par le secret médical peut, dans des situations, transmettre des informations uniquement aux ayants droit dans le cas où ceux-ci veulent connaître les causes de la mort, défendre la mémoire du défunt ou faire valoir leurs droits. Seulement, dans le cas de la fille tuée à Ngor, la famille a avancé avoir découvert les résultats de l’autopsie à travers le net. Et ce n’est pas une première. Aujourd’hui, à l’image des magistrats, une certaine catégorie de médecins devront être protégés, afin d’éviter l’irréparable. Et, au niveau des Forces de défense et de sécurité, tous le processus, avec l’officier de Police judiciaire qui est assisté d’un docteur en médecine pour la rédaction du procès-verbal (PV) de l’état du cadavre et des circonstances relatives au décès, devra être conservés jusqu’à la fin de la procédure, à savoir la délivrance de l’autorisation d’inhumer.
DANS LE SUBCONSCIENT DE BEAUCOUP DE SENEGALAIS, LA COVID-19 EST DERRIERE NOUS
Organisant une cérémonie de présentation et de dédicace de son livre, Dr Abdoulaye Bousso a révélé, hier, les raisons qui l’ont poussé à écrire sur la Covid-19 avant d’inviter les Sénégalais à être vigilants, car la maladie est toujours là.
Organisant une cérémonie de présentation et de dédicace de son livre, Dr Abdoulaye Bousso a révélé, hier, les raisons qui l’ont poussé à écrire sur la Covid-19 avant d’inviter les Sénégalais à être vigilants, car la maladie est toujours là.
Dr Abdoulaye Bousso, ancien directeur du Centre des opérations d’urgence sanitaire (Cous), a procédé, hier, à la cérémonie de dédicace de son livre intitulé « Sur les vagues de la Covid-19 ». Un ouvrage dans lequel il retrace tous les aspects relatifs à la gestion de cette pandémie. Il a été à la première ligne du combat contre cette maladie en tant que directeur du Cous. Il dit avoir écrit ce livre pour permettre aux Sénégalais, en l’occurrence les autorités, de tirer des leçons de la pandémie de Covid-19. « Même si de bonnes choses ont été faites et que nous avons eu des résultats satisfaisants dans la lutte contre la pandémie à coronavirus, je voudrais qu’on puisse s’arrêter et analyser les choses. C’est un livre qui pousse à la réflexion pour qu’on ne soit pas dans l’éternel recommencement », a souligné Dr Bousso. Il a ajouté qu’il ne voulait pas un livre qui va amener un débat inutile.
A l’en croire, il a écrit ce bouquin pour susciter la discussion, c’est-à-dire amener les gens à analyser sans émotion, sans état d’âme sur comment « nous avons fait face à cette pandémie et, à partir de là, pouvoir prendre des mesures correctrices sur certaines failles ». « Nous sommes dans un monde planétaire et des évènements de ce genre vont encore survenir. Il ne faudrait pas que, lors du prochain évènement, qu’on soit encore là à tâtonner. Globalement, je pense que notre réponse a été bonne, mais il y a des choses qu’on peut améliorer », estime-t-il.
A la question de savoir si les Sénégalais ont tiré la leçon de la pandémie à coronavirus, Dr Bousso de rétorquer : « J’ai l’habitude de dire que nous avons une amnésie très précoce. Nous oublions très vite. Dans le subconscient de beaucoup de Sénégalais, la Covid-19 est derrière nous, alors que la pandémie est toujours là. II y a encore des personnes qui ont la Covid-19. Donc, il faudrait qu’on fasse attention, qu’on surveille encore cette maladie ».
Ayant pris part à la cérémonie de dédicace, Pr Awa Marie Coll Seck, ancien ministre de la Santé et de l’Action sociale, qui a préfacé le livre, a invité tous les Sénégalais à le lire. Elle a, dans son intervention, salué la curiosité intellectuelle de Dr Abdoulaye Bousso.
CRIMÉE-CONGO, UN DEUXIÈME CAS DÉTECTÉ À LINGUÈRE !
Le Sénégal vient d’enregistrer un nouveau cas de fièvre hémorragique de Crimée-Congo à Linguère. Selon Seneweb qui cite une source sanitaire, le cas en question est un berger.
Le Sénégal vient d’enregistrer un nouveau cas de fièvre hémorragique de Crimée-Congo à Linguère. Selon Seneweb qui cite une source sanitaire, le cas en question est un berger. Il s’agit d’une zoonose, c’est-à-dire qui se transmet de l’animal à l’homme. Le patient était parti en consultation dans une structure de santé de la localité. Les soupçons de la pathologie ont fait l’objet d’un traitement sécuritaire. Des prélèvements effectués ont confirmé la maladie. Pour rappel, il s’agit du deuxième cas, après celui du boucher décédé à Dalal Jamm et déclaré le 21 avril dernier.
LE COMES MAINTIENT LA PRESSION
Le Collectif des médecins en pharmacie et chirurgiens-dentistes en spécialisation (Comes) renouvelle son mot d’ordre de grève pour 48h renouvelables avec respect des gardes à partir de jeudi 11 mai 2023 dans l’espoir d’une suite favorable aux négociations
Le Collectif des médecins en pharmacie et chirurgiens-dentistes en spécialisation (Comes) renouvelle son mot d’ordre de grève pour 48h renouvelables avec respect des gardes à partir de jeudi 11 mai 2023 dans l’espoir d’une suite favorable aux négociations entamées, informe un communiqué rendu public.
Ainsi le Comes demande à l’ensemble des docteurs en spécialisation de rester mobilisés en vue de la suite des événements. Par ailleurs le collectif prend acte de la volonté du ministère de la Santé et de l’Action sociale de trouver un terrain d’entente pour le bien de tous, celui des usagers des hôpitaux, en particulier.
«Des négociations ont été entamées et ont abouti sur l’assurance qu’une nouvelle commission d’attribution des bourses de spécialisation pour des Sénégalais et Marocains sera tenu le vendredi 12 mai 2023. Le Comes tient à remercier l’autorité qui a diligenté au plus vite le paiement des stages ruraux ainsi que le paiement des bourses du mois d’avril», lit-on dans leur note.
PR BARA NDIAYE DEPLORE LES DEFAILLANCES DANS LES CONTROLES AU NIVEAU DES FRONTIERES
Les universitaires sénégalais s’inquiètent beaucoup des conséquences que les faux médicaments entrainent sur la santé des populations. A l’occasion des journées médicales de l’Université Cheikh Anta Diop (Ucad) de Dakar, une thématique a été articulée autour de l’histoire des médicaments. Au cours de cette rencontre, le doyen de la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontostomatologie a déploré les défaillances notées dans les contrôles au niveau des frontières
«Il y a l’histoire des médicaments qui circulent dans nos pays, qui sont de qualité inférieure et causent beaucoup de problèmes en termes de santé physique», a révélé le Pr Bara Ndiaye, doyen de la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontostomatologie.
Au Sénégal, souligne-t-il, on ne dispose pratiquement pas d’industries pharmaceutiques. «Les rares qui existaient ont fermé. Il y en a quelques-unes qui commencent à reprendre leurs activités, ce sont de nouvelles comme Teranga Pharma, Medis. On a beaucoup de soucis par rapport à la souveraineté pharmaceutique», indique le Pr Bara Ndiaye qui estime toutefois que des efforts sont faits par l’Etat depuis pour accompagner les structures privées sénégalaises. «Les faux médicaments, c’est un groupe, ce n’est pas seulement dans le pays. Même dans les grands pays du Nord, c’est un grand problème. On peut accéder maintenant aux médicaments à travers des circuits officieux comme internet», explique-t-il.
Du fait de la porosité des frontières, poursuit-il, les médicaments circulent régulièrement. «La difficulté est que nos pays ne sont pas toujours outillés pour les traquer, les détecter, faute d’un plateau technique adéquat. Il y a également beaucoup de défaillances dans les contrôles au niveau des frontières. C’est vrai qu’il faut saluer l’effort de la Douane sénégalaise, parce que depuis deux ou trois ans, des saisies régulières sont faites et concernent les faux médicaments», dit le Pr Bara Ndiaye qui, par ailleurs, s’émeut des spots publicitaires diffusés régulièrement dans les médias. «On voit beaucoup de gens qui font de la publicité, or la publicité concernant tout ce qui est relatif à la santé est interdite. Au vu et au su de tous, des gens se disant des tradipraticiens font de la publicité dans les médias», souligne-til.
Soulignant que des efforts sont faits pour réglementer la médecine traditionnelle au Sénégal, il salue les initiatives du ministère de la Santé pour trouver un statut, réglementer le secteur et les acteurs qui officient dans ce secteur. «C’est un projet qui balbutie, mais je sais qu’à ce niveau, il y a beaucoup d’efforts à faire du côté de l’Etat pour éviter aux populations de fréquenter des charlatans, parce qu’il y en a pas mal qui sont dans le charlatanisme», clame le Pr Bara Ndiaye.
LA RÉSITANCE, LA FORCE SOUVERAINE
EXCLUSIF SENEPLUS - Toute domination est à terme vouée à l’échec. Cette loi est au cœur d’un monde à rebâtir. Elle féconde en théorie et en praxis un nouveau leadership autour de l’intelligence collective, l’humilité et le courage intrépide
« C’est en subissant l’épreuve du feu que le fer gagne en éclat »
Le concept de résistance est essentiel pour analyser et comprendre la trame et les dynamiques complexes de l’histoire des sociétés humaines. Il est en effet au cœur des contradictions multiformes connues par l’humanité, marquées par la domination, l’exploitation et l’asservissement, et dialectiquement par les luttes opiniâtres et les résistances farouches contre l’ordre injuste. « La double marque du monde, dit Wallerstein,[2] est l’imagination de ceux qui le rançonnent, et la résistance entêtée des opprimés. L’exploitation d’une part, de l’autre le refus d’accepter cette exploitation (soi-disant inévitable ou légitime), telle est l’antinomie de base de l’ère moderne : les deux termes s’associent dans une dialectique qui est loin d’avoir atteint son sommet… ». La domination et la résistance vont donc ensemble
Le droit légitime et le devoir sacré de résistance
L’hégémonie est la recherche de l’exercice élargie de la domination d’un système, d’un pouvoir, d’un Etat sur son peuple, d’une nation sur d’autres. Elle secrète son contraire, la résistance légitime multiforme des opprimés, des peuples et nations dominés. Du point de vue de l’évolution historique, la résistance conditionne le rétablissement de la justice et de la paix, celui du progrès général de la civilisation humaine. Cette raison fonde universellement le droit imprescriptible à la résistance pour la liberté et la souveraineté. Contrairement à ce que l’on redoute, l’exercice du droit légitime et le devoir sacré de résistance, élève en dignité et unifie une communauté, un peuple, une nation, au lieu de les diviser et de les affaiblir. La preuve est la comparaison de l’état de développement et de progrès élevés atteint aujourd’hui par les peuples et nations qui ont résisté dans l’endurance, et ceux qui n’ont pas osé lutter du fait de la capitulation de leurs élites, ou qui, divisés face à l’ennemi, ont été défaits. De même sont élevés en héros les hommes et les femmes indomptables qui ont donné en sacrifice leur vie pour empêcher ou délivrer leur communauté ou leur pays de l’asservissement. Leurs visages restent gravés dans la mémoire de l’humanité et leurs faits de courage illuminent l’énergie et l’espoir de liberté des générations successives. En réalité, la résistance renforce l’unité, la grandeur des peuples et Nations et leur ouvre les conditions de la paix et de la prospérité. Elle confère en outre à leurs Etats, une position stratégique enviée dans le monde. Il est donc vrai pour les individus comme pour les peuples, « c’est en subissant l’épreuve du feu que le fer gagne en éclat ».
Domination, crise et résistance
Le concept de résistance est étroitement lié aux concepts de domination et de crise. La domination du fait de son caractère injuste et oppressif, engendre une crise sociale et une perte de légitimité politique des dirigeants alliés de l’ennemi. Elle fait naitre la résistance défensive et offensive du soi ou de l’entité collective pour préserver son intégrité et sa survie, face à l’adversité conquérante et à la force répressive. Elle est un mouvement organisé, pacifique ou conflictuel, s’opposant à la menace de dissolution. La résistance n’est donc pas simple révolte, furie de violences spontanées et sans lendemain, mais un processus muri, un travail d’avant- garde coordonné, nourri par l’humanisme de la liberté. Le concept induit le refus, la lutte et, au point culminant, l’affrontement salutaire.
La dimension culturelle de la résistance
La résistance dans un contexte de domination revêt une dimension culturelle, linguistique et spirituelle de grande portée. Elle puise historiquement sa force mentale et créative dans le génie culturel et l’imaginaire fécond du peuple. Ce foyer incandescent, intangible et ineffable concentre les réponses accumulées et leur efficacité symbolique, face aux multiples défis. La résistance se développe, s’appuyant sur les ressources et les patrimoines anciens revigorés. Elle intègre en même temps les acquis scientifiques les plus avancés de la culture et de l’expérience universelle de l’humanité.
La culture est donc le foyer où s’affirme ce qui est le plus sacré pour un peuple, sa dignité, sa langue et ses valeurs, le droit de vivre libre. Sous domination étrangère prolongée, la culture d’un peuple perd de sa vitalité, semble rigidifiée, mais en réalité, elle entre dans une sorte de clandestinité d’où elle réapparait revivifiée dès que la résistance pour la libération s’amorce au sein des élites et du peuple.[3] Les artistes et créateurs, architectes, ingénieurs, artisans d’art, décorateurs, aménagistes, poètes et conteurs, jouent alors le rôle d’avant- garde critique et inventif du futur. Par leurs œuvres de beauté, ils esquissent déjà les possibilités infinies de jouissances raffinées qui s’offriront à tous, à l’heure attendue de la délivrance. La résistance porte ainsi en elle, dans ses flancs l’avenir et le destin d’un peuple, d’une nation, comme la femme porte en gestation la vie à naitre. Elle libère les élites de la dépendance intellectuelle et de l’hégémonie conceptuelle des experts étrangers, entame la rénovation de la pensée sociale au sein du peuple et ouvre l’avènement de nouvelles modernités endogènes. C’est pour cette raison que la culture est toujours un enjeu stratégique de pouvoir et de contrôle idéologique dans les rapports de classe au sein des sociétés et dans les relations entre États et Nations en compétition.
Résistance et renouveau collectif
La résistance sous toutes ses formes est un processus de transition (éveil de conscience, mobilisation, organisation supérieure). Elle vise la reproduction, la survie du sujet collectif. L’entité qui résiste cherche la préservation de son intégrité et au-delà, de son projet historique de vie. La résistance développe une idéologie politique qui oriente et anime les dynamiques d’organisation et les stratégies de réadaptation salutaires pour une victoire certaine. Ces dynamiques tissent de nouvelles relations sociales de solidarité au sein du peuple et font émerger de nouvelles légitimités de gouvernance politique. La résistance est aussi réappropriation de la mémoire collective des traditions de lutte. Elle est le foyer d’éclosion d’innovations créatrices multiples, assurant la continuité historique de la communauté sous un nouvel élan. La résistance conduit à la libération, étape nécessaire au renouveau collectif.
Les masses font l’histoire
Pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, la complexité et la profondeur des problèmes correspondent à l’ampleur de la participation de la masse historiquement active. « La société civile est le véritable foyer, la véritable scène de toute l’histoire » disaitMarx[4] au XIXe siècle, avec une vision anticipant de manière étonnante sur les changements qui caractérisent le monde actuel. Il voyait en effet l’évolution impérialiste du capitalisme sur toute la planète avec les deux caractéristiques suivantes - la complexité et la profondeur des problèmes qui vont se poser à l’humanité et - l’ampleur de la participation de la masse historiquement active, face à ces défis à relever. Ceci est parfaitement conforme à la loi établie par le matérialisme historique dans l’étude des civilisations, selon laquelle les individus s’inscrivent en héros dans l’histoire, mais que ce sont les masses qui la font. Dans le firmament, les héros et héroïnes sont les étoiles qui scintillent et les masses, l’immense ciel noir bleuté qui les abrite.
L’actuelle mondialisation libérale capitaliste a produit l’actualité de la démocratie participative et l’irruption massive de nouveaux acteurs sur la scène politique et les espaces décisionnels. Il s’agit de la jeunesse insurgée, des communautés brimées, des catégories sociales revendicatives, des femmes intrépides, des intellectuels, artistes, entrepreneurs créatifs, de la presse privée libre et des institutions citoyennes de veille. Cette nouvelle masse critique civile s’active sur le terrain et à travers les réseaux sociaux et les plateformes numériques educatives, culturelles et scientifiques. Elle cherche ainsi à peser de tout son poids sur la démocratisation réelle des sociétés et l’humanisation du monde. Elle sera sans doute une force décisive dans le basculement géostratégique et la reconfiguration annoncée des rapports de forces dans le monde. Le fait majeur en est la naissance des BRICS, la perte annoncée de l’hégémonie du dollar dans le commerce mondial, et par conséquent, l’affaiblissement de la domination impérialiste occidentale. Nous allons probablement assister à un renforcement de puissance des sociétés civiles en conjonction avec l’entrée active des grandes masses d’Afrique, d’Asie et d’Amérique sur la scène historique mondiale.
La dimension politique de la résistance
Selon Antonio Gramsci,[5]le problème culturel et philosophique se dénoue en dernière instance sur le terrain de l’hégémonie politique. « Quelle classe a l’hégémonie politique et par conséquent l’hégémonie culturelle ? Selon quelle conception des masses sont-elles amenées à penser et par conséquent à agir ? C’est, précise-t-il, « dans la sphère de l’hégémonie que culmine l’analyse des différents rapports de force ». La direction idéologique et la lutte politique concentrent le pôle contradictoire hégémonie-résistance. À défaut d’un règlement pacifique par voie démocratique et consensuelle, la lutte politique pour le contrôle de la direction historique de la société, trouve généralement son point culminant dans l’affrontement des protagonistes. L’issue final victorieux dépend essentiellement de la réponse de savoir si les dirigeants ont auparavant parlé inlassablement aux masses le langage de la vraie politique, s’ils ont cheminé avec elles sur les sentiers lumineux de la connaissance liée à la pratique.
La résistance, la force souveraine
La résistance, résume Elgas[6] est « la force souveraine, face aux violences et aux coups de l’histoire, une force de production locale, un potentiel de création continue des richesses et des possibilités des peuples ». La domination dit-il, « ne subvertit jamais totalement, la frontière qui sert d’ultime rempart pour protéger le bastion qui reste, ce traçage invisible et silencieux où s’annonce dès les origines, la résistance ». Ce principe dialectique du primat culturel et du caractère sacré de la lutte libératrice des masses est bien établi par Cheikh Anta Diop[7] éminent savant panafricain et admirablement restitué par Amilcar Cabral,[8] dirigeant historique de la lutte de libération nationale. Tous les deux ainsi que Samir Amin[9]dans ses travaux remarquables, nous rappellent l’enseignement fondateur de l’histoire du développement des sociétés humaines, que toute domination, toute hégémonie est à terme, vouée à l’échec. Cette loi fondamentale est au cœur de l’anthropologie et de l’économie politique d’un monde à rebâtir. Elle féconde en théorie et en praxis un nouveau leadership autour de l’intelligence collective, l’humilité et le courage intrépide.
1. Ce titre est inspiré du bel article de Elgas cité.
2. Immanuel Wallerstein (1980). Le système du monde du XVe siècle à nos jours. 1 Capitalisme et économie-monde 1450-1640. Paris : éd. Flammarion, p.325.
3.. Elgas (2017). L’incolonisable des peuples, Dakar : Journal le Quotidien. Mercredi 20 décembre 2017, No4455.
4. Cheikh Anta Diop (1958). Nations nègres et culture. Paris : éditions Présence Africaine
5. Amilcar Cabral (1975). 1. L’Arme de la théorie 2. La lutte armée Paris : éditions Maspero
6.. Samir Amin (2012). L'Implosion du capitalisme contemporain. Automne du capitalisme, printemps des 5peuples ?, Éditions Delga.
7.Frantz Fanon (1961). Les damnés de la terre. Paris : éditions Maspero. .
8.Jean Louis Calvet. (1979). Linguistique et colonialisme. Petit traité de glottophagie. 2e édition. Paris, Petite Bibliothèque Payot.
9.Karl Marx. (1947). La Sainte famille. Œuvres philosophiques. Paris : éd. Costes, p.145.
10.Gramsci. (1977). Gramsci dans le texte Paris : Les Éditions sociales.