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26 novembre 2024
Santé
RETOUR INQUIETANT DE LA GRIPPE AVIAIRE
Ces derniers jours, trois foyers de grippe aviaire concernant pour le moment la faune sauvage notamment dans la Langue de Barbarie, au Lac Rose et dans l’île de Yoff sont notés dans notre pays.
Etienne NDIAYE (Correspondant permanent à Mbour) |
Publication 22/03/2023
Ces derniers jours, trois foyers de grippe aviaire concernant pour le moment la faune sauvage notamment dans la Langue de Barbarie, au Lac Rose et dans l’île de Yoff sont notés dans notre pays. La réapparition de la grippe aviaire au Sénégal est une réalité dont a fait état le secrétaire général du ministère de l’Elevage et des productions animales. Ousmane Mbaye intervenait hier (mardi) à Saly lors d’une rencontre regroupant la FAO, l’Etat du Sénégal et le secteur privé afin d’élaborer un plaidoyer pour le financement de la lutte contre les maladies zoonotiques priorisées et la résistance aux antimicrobiens et à valider l’étude sur la cartographie des fermes avicoles des régions de Thiès et Dakar.
La grippe aviaire qui est une pathologie qui affecte le secteur avicole a refait surface au Sénégal. Cependant elle ne se limite pas pour l’instant qu’au secteur sauvage. Toutefois, l’Etat du Sénégal se prépare pour une riposte plus adéquate afin qu’elle n’atteigne pas le secteur avicole.
Ousmane Mbaye, secrétaire général du ministère de l’élevage et des productions animales est formel. « Pour la grippe aviaire, nous avons eu des cas à gérer ces dernières années, ce qui nous pousse à développer toute une approche en termes d’intervention. Ces derniers jours nous avons noté trois foyers qui concernent pour le moment la faune sauvage notamment au niveau de Saint Louis à la Langue de Barbarie, au lac Rose et au niveau de l’île de Yoff » a laissé entendre le Secrétaire Général du Ministère.
Néanmoins, soutient-il, l’espoir est permis car déjà dans le passé le Sénégal a connu cette maladie et l’expérience peut les aider à limiter les dégâts ou de mieux gérer la situation. Pour en convaincre, il a souligné que les décisions prises lors des dernières années leur ont beaucoup aidé à asseoir un dispositif qui est en train de prendre urgemment l’alerte de prélèvement des analyses des laboratoires qui sont impliqués.
Etant donné que cette filière n’est pas gérée par le secteur public, l’implication des privés est devenue une nécessité pour mieux combattre la maladie au cas où elle aura atteint la filière, a indiqué Ousmane Mbaye. Toutefois, insiste-il, la prévention reste la meilleure solution.
Selon M. Mbaye, il a été noté lors des récentes crises sanitaires notamment sur les foyers de grippe aviaire de haute pathogénicité, la fièvre de la vallée du Rift, entre autres, relativement une faible contribution du secteur privé dans la mobilisation des ressources pour la gestion de ces urgences. C’est pourquoi, il a affirmé qu’il urge d’inverser la tendance.
Cet atelier de Saly de quatre jours ambitionne ainsi de faire le plaidoyer nécessaire pour un meilleur engagement du secteur privé dans la gestion de la crise liée aux maladies zoonotiques priorisées et la résistance aux antimicrobiens et à valider l’étude sur la cartographie des fermes avicoles des régions de Thiès et Dakar.
Cet atelier de plaidoyer pour un meilleur engagement du secteur privé dans la gestion des crises liées aux maladies zoonotiques, à la Résistance aux antimicrobiens (RAM) et de validation de l’étude sur la cartographie des fermes avicoles et l’utilisation des antimicrobiens dans les régions de Thiès et Dakar, a été une tribune pour Gouantoueu Robert Gueï, Coordonnateur Sous-régional pour l’Afrique de l’Ouest et Représentant de la FAO au Sénégal pour affirmer que la mobilisation des ressources est importante et que son organisation est prête à accompagner le Sénégal. A titre d’illustration, il souligne l’appui apporté par la FAO à travers le Projet « Soutien au Programme de sécurité sanitaire mondiale (GHS) pour la lutte contre les zoonoses et le renforcement de la santé animale en Afrique » financé par l’Agence des Etats-Unis pour le développement international (USAID) aux Services vétérinaires dans la mise en œuvre des activités de préparation et de réponse à l’influenza aviaire de haute pathogénicité à travers plusieurs initiatives.
Naturellement, le secteur privé qui développe l’activité avicole a été représenté dans cet atelier de plaidoyer. Ainsi, Amadou Makhtar Mbodj, représentant de l’interprofession avicole du Sénégal (IPAS), a fait savoir que la préoccupation des acteurs reste l’indemnisation. « Nous le savons, la grippe aviaire est donc réapparue. Quand les acteurs ont des problèmes il faut en informer les autorités et travailler sur l’indemnisation des fonds » a déclaré M. Mbodj.
La filière avicole dans notre pays est considérée comme l’un des principaux moteurs de la croissance du secteur de l’élevage, car elle fournit 44% des viandes consommées dans le pays. Sa contribution significative dans le secteur de l’élevage mérite sans doute un meilleur accompagnement notamment dans son financement comme quand il s’agit de s’investir contre les épidémies à l’image de la grippe qui sont susceptibles de ralentir son essor.
LE FRONT SOCIAL EN SURCHAUFFE
Le front social est en ébullition depuis maintenant plusieurs jours. La santé, tout comme l’éducation, connaissent des tensions avec des grèves annoncées ou en cours des syndicats des différents secteurs.
Le front social est en ébullition depuis maintenant plusieurs jours. La santé, tout comme l’éducation, connaissent des tensions avec des grèves annoncées ou en cours des syndicats des différents secteurs. Cependant, il faut noter que la source des mouvements d’humeur diffère d’un front à un autre. Si les acteurs de la santé manifestent pour de meilleures conditions de travail et de vie, ceux de l’éducation mènent le combat pour la libération des enseignants arrêtés ces derniers jours, lors des manifestations politiques.
L a Fédération des syndicats de la santé (F2S) a démarré depuis hier, mardi 21 mars 2023, pour 48h, une grève générale sur toute l’étendue du territoire national. Un nouveau plan d’actions qui fait suite au dépôt de préavis de grève du 17 février 2023. Une situation qui a paralysé le système sanitaire surtout au niveau des sphères secondaires comme les centres de santé, les districts. Le mot d’ordre de grève a eu aussi un impact au sein de l’hôpital Général Idrissa Pouye de Grand Yoff où les dirigeants de cette fédération travaillent, ainsi qu’à l’hôpital de Fann. Les membres appartenant à cette entité ont tout simplement respecté le mot d’ordre dont la finalité est d’obtenir une (meilleure) amélioration de leur condition de travail mais aussi de vie.
Selon leur porte-parole, Cheikh Seck, la F2S avait suspendu toute action de grève depuis le mois de novembre, pour que monsieur le Premier ministre nouvellement installé puisse s’imprégner des dossiers et convoquer les ministères concernés par la plateforme revendicative, comme l’avait fait son prédécesseur, l’ancien Premier ministre Mahammed Boun Abdallah Dione. «Mais, force est de constater que le seul vœu de ce gouvernement, c’est la confrontation et non le dialogue. La F2S n’a donc d’autres choix que de faire face», a-t-il fait savoir. Et de poursuivre : «nous ne comptons pas, cette fois-ci, leur donner de répit, jusqu’à la satisfaction totale de nos revendications».
Avec ce nouveau plan d’actions, les camarades de Cheikh Seck renouent avec la grève, comme l’ont fait ceux de Mballo Dia Thiam de l’alliance And Gueussem dont les préoccupations demeurent les mêmes. Aujourd’hui, seuls l’alignement, la généralisation et l’inscription dans les bulletins de salaire des travailleurs des établissements publics de santé ou hôpitaux et des collectivités territoriales intéressent ces syndicalistes qui ont décidé de passer à la rétention de toutes les informations sanitaires, au boycott de toutes les activités de supervision venant du district ou du niveau central, au boycott de toutes formations ou activités exploitant ou recueillant des données sanitaires.
L’on se rappelle, tout récemment, les camarades de Mballo Dia Thiam, dans leur démarche pour se faire entendre, avaient retourné tout le dispositif de vaccination. Aujourd’hui, cette même situation s’installe, sous le silence du gouvernement et de la tutelle, causée par des promesses non «tenues» lors des dernières négociations entre l’Etat du Sénégal et les syndicats de la santé. Ils sont nombreux ceux et celles qui sont exclus de ces protocoles et qui demandent tout simplement leur intégration, car figurant dans les profils retenus pour les bénéficiaires. Comme dans le secteur de l’éducation, l’Etat doit s’y atteler afin de régler des dysfonctionnements, pour une stabilité du secteur de la santé.
L’ECOLE, LETEMPLE DE LA TERREUR
Justement le secteur de l’éducation n’est pas épargné par cette turbulence dans le front social. Des professeures membres du Cusems/A de Dame Mbodj ont décidé de ne pas donner cours. Après un débraillage, avant-hier lundi, ils ont observé une grève totale hier mardi. Une manière de protester contre les arrestations de leurs camarades et la supposée tentative d’assassinat de leur leader suite à ses positions sur le procès de l’affaire Prodac opposant Mame Mbaye Niang à Ousmane Sonko. Dame Mbodji, connue comme un souteneur du leader du Pastef Sonko, a déclenché le mot d’ordre. Au même moment, leurs collègues du Cusems de Abdoulaye Ndoye, qui ont débraillé hier mardi, sont en grève totale ce mercredi.
Aussi, ce qu’on a constaté sur le terrain, ce sont les apprenants qui ont porté le combat. Des élèves sont en grève, délogeant leurs camarades des collèges privés. Au niveau de Ouagou Niayes, au CEM Samba Guèye, les élèves sont allés jusqu’à demander la «démission du Chef de l’Etat». Un risque de politiser l’école et l’éducation, avec des incitations à la violence. De plus en plus, les grèves dans le secteur de l’éducation ne découlent plus de revendications pour de meilleures conditions de travail, comme la disponibilité de matériels didactiques, l’éradication des abris provisions ou encore les avancements, les problèmes d’ordre pécuniaires, mais plutôt pour des soutiens à des enseignants le plus souvent violentés ou arrêtés, non dans l’exercice de leurs fonctions. Les acteurs de l’éducation doivent faire face à ces situations, faire leur auto-évaluation pour protéger les apprenants qui versent dans le vandalisme.
TEXTE COLLECTIF
MACKY INTERPELLÉ
Violation des droits et instrumentalisation de la Justice – Des intellos montent au créneau, Fatou Sow, Cornel West, Boubacar Barry, Anthony Appiah, Boris Diop, Sophie Bessis, Boukari-Yabara, Abdoulaye Kane, Aminata Traoré, Mamadou Diouf, Lamine Sagna…
Nous assistons au Sénégal à une continuelle escalade répressive qui préfigure de lendemains incertains. Il est de la responsabilité des intellectuels et de tous les citoyennes et citoyens de bonne volonté, vigies naturelles des libertés en péril, de prendre la défense des valeurs fondamentales dans un État de droit que sont : la liberté d'expression et de circulation, la liberté de manifester pacifiquement et de se rassembler, la liberté de proclamer son adhésion ou son opposition à des actes de gouvernance politique et sociale.
Sous ce rapport, nous constatons une violation flagrante, répétée et disproportionnée des droits des citoyens mais aussi la perpétuation d’un effort constant d’instrumentalisation politique du système judiciaire par l’administration du président Macky Sall.
Par-delà nos divergences et nos différences idéologiques, politiques ou culturelles, nous signataires de tous les pays, condamnons, fermement, les restrictions apportées à la liberté de mouvement des citoyens et à la continuelle instrumentalisation de la Justice au Sénégal.
Une menace réelle pèse sur la stabilité et la paix sociale du pays. Il est temps de revenir à la raison.
Il est inacceptable :
- que les droits fondamentaux des citoyens soient bafoués sans suite,
- que la démocratie et l’exercice des libertés d’expression et de circulation soient confisqués,
- que les droits constitutionnels dans l’espace politique ne soient pas respectés
- que la Justice soit instrumentalisée à souhait à des fins politiciennes.
Nous signataires, de cette présente déclaration, appelons le chef de l’État sénégalais à prendre des mesures immédiates pour ramener le calme, assurer la paix sociale et s’éloigner de toutes les remises en cause de l’indépendance du pouvoir judiciaire.
RETURN TO REASON
“We note a flagrant, repeated, and disproportionate violation of the rights of citizens. We also see the perpetuation of a constant effort of political instrumentalization of the Judicial system by the administration of President Macky Sall” – Some intellectuals are stepping up: Fatou Sow, Cornel West, Boubacar Barry, Kwame Anthony Appiah, Boubacar Boris Diop, Sophie Bessis, Amzat Boukari-Yabara, Abdoulaye Élimane Kane, Aminata Dramane Traoré, Mamadou Diouf, Mahamadou Lamine Sagna…
We are witnessing, in Senegal, a continuous repressive escalation that foreshadows an uncertain future. It is the responsibility of intellectuals and of all citizens of good will, who are natural lookouts of endangered freedoms, to take up the defense of the fundamental values in a State governed by the rule of law. These rules are freedom of expression and movement, freedom to demonstrate peacefully and to assemble, the freedom to proclaim one's support for, or opposition to, acts of political and social governance.
In this respect, we note a flagrant, repeated, and disproportionate violation of the rights of citizens. We also see the perpetuation of a constant effort of political instrumentalization of the Judicial system by the administration of President Macky Sall.
Beyond our ideological, political, or cultural differences, we signatories from all countries strongly condemn the restrictions placed on the freedom of movement of citizens and the continuous instrumentalization of Justice in Senegal.
A real threat weighs on the stability and social peace of the country. It's time to return to reason.
It is unacceptable:
- that the fundamental rights of citizens are flouted without recourse,
- that democracy and the exercise of freedom of expression and movement be stripped away,
- that constitutional rights in the political space are not respected
- that the Judiciary be exploited at will for political purposes.
We, the signatories of this declaration, call on the Senegalese Head of State to take immediate measures to restore calm, ensure social peace, and move away from all challenges to the independence of the judiciary.
Below is the list of the first 104 signatories in alphabetical order. You can sign this petition adding your name and affiliation in the comments window.
Ci-dessous, la liste des 104 premiers signataires par ordre alphabétique. Vous pouvez signer cette pétition, en rajoutant votre nom et votre affiliation dans la fenêtre des commentaires.
Kwame Anthony Appiah, philosophe, écrivain professeur à NYU, New York
Félix Atchadé, médecin, Paris
Hawa Ba, sociologue et journaliste, Dakar
Leona Ba, enseignante Dpt des Relations internationales, Georgetown University, Washington
Mamadou Ba, universitaire, professeur de littérature, Dakar
Maty Ndiaye Sy, coach en développement organisationnel, Institut des études avancées, Saint-Louis
Mamadou Ndoye, expert en Éducation, ancien ministre de l’Alphabétisation, Dakar
Moussa Ngom, journaliste, coordonnateur de la Maison des Reporters, Dakar
Walner Osna, sociologue, University of Ottawa
Marie Louise Eteki-Otabela, écrivaine, essayiste et politologue, Cameroun
Bah Ould Saleck, journaliste, éditeur de presse, Mauritanie
Adam Ouologuem, journaliste, directrice Africa Society, Washington
Gwénola Possémé-Rageau, journaliste, experte en développement international, Paris
Ada Pouye, expert en développement international et urgence humanitaire
Arthur Powel, chercheur, professeur Rutgers University, New Jersey
Tabia Pricewill, journaliste, Lagos
Mahamadou Lamine Sagna, sociologue, universitaire, Worcester Polytechnic Institute, Massachusetts
Alain Sain-Victor, historien et enseignant, Montréal
Moussa Samb, professeur agrégé de droit, expert médiateur, Dakar
Paap Seen, journaliste, Dakar
Lamine Sène, linguiste, expert en transport maritime et assurances
Marilyn Sephocle, professeur de langues à Howard University, Washington
Mame Lika Sidibé, archiviste, journaliste, experte paix et sécurité, Dakar
Carolyn Somerville, professeur sciences politiques, Hunter College, New York
Fatou Sow, sociologue, CNRS, Dakar
Pape Touti Sow, consultant en politique et gestion d’entreprises
Tidiane Sow, mathématicien et coach en communication politique
Mamadou Jean-Charles Tall, architecte, Dakar
Pierre Thiam, chef et expert en gastronomie, auteur et chef d'entreprises, New York
Alvin Thompson, styliste, couturier, designer, Washington
Mahamet Timera, sociologue, Paris
Alioune Tine, administrateur d’Africajom, ancien directeur régional Amnesty International
Diala Touré, historienne de l'Art, Baltimore
Aminata DramaneTraoré, écrivaine, ancienne ministre de la Culture du Mali
Patrice Vermeren, philosophe, professeur émérite, Université de Paris 8
Almamy Mamadou Wane, écrivain, essayiste et poète, Paris
Mamadou Mao Wane, sociologue, expert des questions de protection de l’enfant
Cornel West, philosophe, écrivain, professeur d’universités, New York
Amadou Tidiane Wone, écrivain, ancien ministre de la Culture
NDLR :
- Ce jeudi 23 mars 2023, le lauréat du prix Nobel de littérature en 1986, premier auteur noir à en être honoré, le Nigérian Wole Soyinka a confirmé son souhait de signer cette déclaration. Étant en voyage, il n’avait pas reçu la demande de signature à temps et ce n’est qu’aujourd’hui qu’il a pu la lire et a immédiatement demandé à être rajouté parmi les signataires de cette tribune. Lire plus ici.
- Ce dimanche 26 mars 2023, l'écrivain kenyan, Ngũgĩ wa Thiong'o, l'un des intellectuels les plus célébrés sur le continent africain et dans le monde a demandé à être rajouté parmi les signataires de cette tribune. Ecrivain de langue kikuyu et anglaise, membre de l'Académie américaine des arts et des sciences aux Etats-Unis, Ngũgĩ wa Thiong'o est actuellement professeur et directeur de l'International Center for Writing et Translation à l'Université de Californie à Irvine. Lire plus ici.
- Ce mercredi 5 avril 2023, le grand penseur Noam Chomsky vient d’exprimer son désir de signer cette tribune. Ce geste met clairement en lumière l’universalité de l’appel à la raison pour le respect des droits et de la dignité humaine, y compris celle de toutes les Sénégalaises et de tous les Sénégalais, au moment où le pays bat des records historiques d’emprisonnement politique. Lire plus ici.
LA REPONSE POUR L’ELIMINATION DU VIH SE FERA AVEC LES FEMMES
En ce mois de mars, nous avons donné la parole à la Secrétaire exécutive du Conseil national de lutte contre le Sida (Cnls), Dr Safiatou Thiam, qui fait le point sur la situation du Vih, chez les femmes. ENTRETIEN
En ce mois de mars, nous avons donné la parole à la Secrétaire exécutive du Conseil national de lutte contre le Sida (Cnls), Dr Safiatou Thiam, qui fait le point sur la situation du Vih, chez les femmes. Dans cet entretien, elle reconnait que les femmes sont plus vulnérables à cette maladie avec un taux de prévalence de 0,4%. Cependant, Mme Thiam est convaincue que l’élimination du Vih au Sénégal et dans le monde passera par les femmes puisqu’étant plus engagées dans la lutte.
Est-ce que vous pouvez nous faire la situation du Vih au Sénégal en particulier chez les femmes ?
De manière générale, le taux de prévalence du Sida est faible au Sénégal. Je peux même dire que le Sida est en déclin dans notre pays. Si nous regardons en termes de prévalence, le taux est faible. Elle est de 0,3 % dans la population générale. Chez les femmes, cette prévalence est de 0,4 %. Ce taux est lié à plusieurs facteurs : les femmes sont naturellement plus vulnérables au Vih. Cette vulnérabilité s’explique par la nature anatomique des femmes mais aussi le Vih, comme les autres infections sexuellement transmissibles (Ist), sont fortement liés aux comportements dus aux problèmes économiques et sociaux. Les femmes ont moins de pouvoir économique. Elles sont aussi moins éduquées. Le manque d’éducation expose à des risques des maladies de manière générale et du Sida et des Ist en particulier. Tous ces facteurs font que les femmes sont plus exposées au Vih/Sida. A cela s’ajoute le manque d’autorité parce qu’une femme va négocier difficilement le préservatif avec son partenaire. Ce sont ces facteurs qui exposent la femme et expliquent en partie que les femmes soient plus vulnérables aux Ist et au Vih.
Des femmes vivant avec le Vih-Sida sont en général sous Arv, mais est-ce qu’elles ont accès à d’autres soins liés à cette maladie ?
Ce qui est positif, chez les femmes, c’est qu’elles utilisent plus les services de santé que les hommes. Cela s’est confirmé dans la prise en charge ou la prévention du Vih parce que nous dépistons plus de femmes. Peut-être, c’est à cause de cela qu’il y a plus de femmes vivant avec le Vih que d’hommes. En plus, nous faisons beaucoup de dépistages à travers les consultations prénatales. Les femmes fréquentent plus des structures de santé que les hommes. Dans nos cohortes de patients, nous avons plus de femmes. Mais aussi bien pour les hommes que les enfants, les médicaments sont gratuits au Sénégal. Toutes les personnes dépistées positives au Vih, au Sénégal, sont mises automatiquement aux Arv. Je veux poser mon doigt sur ce qui est positif chez les femmes. Elles vont plus dans les structures de santé pour se soigner que les hommes.
Après cette description, vous pensez que la réponse à l’élimination du Vih, pourrait venir des femmes ?
Le Vih/Sida s’est féminisé au Sénégal. Cependant, nous avons remarqué que les femmes sont plus engagées dans la lutte contre cette maladie. Elles sont dans la mobilisation communautaire et le leadership. Dans la lutte contre le Sida, les femmes jouent un rôle clé. Je pense que la solution, pour mettre fin à cette pandémie viendra des femmes. D’ailleurs, l’élimination de la transmission de la mère à l’enfant ne peut se faire qu’avec les femmes. Ce sont elles qui viennent en consultation prénatale et qui acceptent de se faire dépister et se soigner pour sauver ou protéger leurs enfants. Les femmes sont au cœur des trois stratégies de lutte contre le Sida. Elles sont facilement mobilisables. Elles sont engagées pour les questions sociales et surtout de santé. Donc, la réponse pour l’élimination du Vih se fera avec les femmes.
Est-ce qu’avec cet engagement, il y a encore des femmes vivant avec le Vih/Sida qui se cachent à cause de la stigmatisation ?
En faites les Sénégalais se cachent. Nous n’avons pas 10 Sénégalais aujourd’hui qui osent se mettre devant les caméras d’une télévision pour dire qu’ils ont le Vih sur plus de 30 000 personnes vivant avec cette maladie. Les femmes comme les hommes se cachent. Ils vont continuer à se cacher parce que la prévalence est faible. Au Sénégal, on ne voit pas beaucoup de personnes vivant avec le Vih/Sida. Ce qui fait que certaines personnes ont toujours cette idée de vous dire ‘’montrez-moi quelqu’un qui vit avec le Vih/Sida’’. En plus, les Pvvih vivent une stigmatisation et une discrimination dans les familles qui font qu’ils préfèrent se taire. Malheureusement, cela pose un problème parce que les femmes vivant avec le Vih n’osent pas révéler à leurs partenaires qu’elles vivent avec le Sida car elles ont peur d’être stigmatisée ou rejetées. Une femme nous raconte qu’après avoir a été testée positif au Vih, elle a informé sa mère. Depuis ce jour-là, cette dernière ne lui adresse pas la parole. Elle ne mange plus ensemble autour d’un même bol avec les autres membres de la famille. Elle avait tellement mal qu’elle est allée au niveau de l’association des femmes vivant avec le Vih où elle a exposé son problème. Les femmes ont trouvé une solution en fabriquant un bulletin négatif et en retournant voir la mère pour lui dire que le laboratoire s’était trompé et que sa fille n’a pas le Vih. C’est ainsi qu’elle a pu intégrer de nouveau la famille. Elle se soigne normalement. Avec le traitement, elle l’accepte en pensant qu’elle n’a pas le Sida. Au Sénégal, la stigmatisation est un frein à la lutte contre le Sida. Si nous avons plus de femmes vivant avec le Vih qui osent se montrer à la télévision en faisant savoir à l’opinion qu’elles vivent positivement avec le Sida, cela nous aidera à avancer dans ce noble combat.
Est-ce que le Conseil national de lutte contre le Sida aide les femmes vivant avec le Vih avoir ce courage de dire aux Sénégalais qu’elles ont le Sida ?
Nous encadrons ces femmes en leur expliquant qu’elles peuvent vivre avec le Vih/ pendant de nombreuses années. En plus, quand elles prennent des traitements correctement, elles ne transmettent plus la maladie. Nous avons fait une campagne ‘’U égale U’’ (Ndlr : Indétectable égal intransmissible) dans ce sens. Mais nous ne pouvons pas forcer une personne à aller devant les caméras d’une télévision pour dire qu’elle a le Vih. Par contre, mon plaidoyer est que tant que l’on continue à cacher le Vih, nous n’allons pas éliminer cette maladie. Il faut que les personnes atteintes de Sida osent dire, comme les insuffisants rénaux, les diabétiques, les personnes souffrant de maladies cardiovasculaires, entre autres, qu’elles vivent avec le Sida. Il faut que nous arrivons à cela. Les personnes vivant avec le Vih le savent mais la stigmatisation fait qu’au Sénégal, les gens sont obligés de se cacher avec la maladie.
Est-ce que les Pvvih ont compris ce message qui qualifie le Sida de maladie chronique et qu’en suivant le traitement, elles peuvent, pendant plus de 20 ans, vivre avec cette maladie ?
Toutes les personnes vivant avec le Vih/Sida qui sont dans nos programmes le savent. Au début, le Sida faisait peur parce qu’il n’y avait pas de traitement. Par conséquent, il y avait eu beaucoup de morts. La communication au début était de dire aux populations faites attention parce que le Sida est une maladie grave. C’était la vérité à l’époque. Mais aujourd’hui, nous avons des traitements. Mieux, cette maladie ne tue plus. Malheureusement, les gens ont toujours peur du Sida. Mais les patients savent qu’ils peuvent longtemps vivre avec cette maladie. Nous avons, aujourd’hui, des personnes âgées qui vivent avec les Vih parce qu’elles ont été contaminées depuis plus de 20 ans. Les premiers traitements au Sénégal ont commencé en 1998. Certains de nos patients sont sous traitement depuis 2000. Mais nous avons perdu des malades qui sont morts d’autre chose. Une Pvvih peut mourir du paludisme, de la tuberculose, de la Covid-19, de l’accident de la circulation entre autres. Mais en prenant le traitement correctement, une Pvvih, peut, comme toute autre personne, avoir des projets de vie puisque n’étant plus condamné à la mort. Toujours est-il que nous devons continuer à travailler pour rendre le Vih/Sida plus visible et lui donner un visage humain.
Qu’est-ce qu’est devenu le préservatif féminin ?
Le préservatif féminin est toujours là. Il a moins de succès que le préservatif masculin. Mais il reste important parce qu’étant un moyen de prévention contre les Infections sexuellement transmissibles (Ist) et le Vih. Les femmes travailleuses de sexes l’utilisent souvent. Dans des contrées où il y a des situations des violences des femmes mettent ces préservatifs. Nous étions au courant qu’il y a des femmes, même pour aller chercher du bois dans brousse et de l’eau, mettent des préservatifs féminins au cas où elles seront abusées. Le préservatif féminin ne peut pas remplacer celui masculin. Il est là seulement pour compléter le dispositif de moyens de prévention et donner aux femmes un moyen de protection.
Vous n’avez pas une histoire de femmes qui ont été divorcées après avoir contractées le Vih ?
Il y a pleines d’histoires. Si vous rencontrez les femmes vivant avec le Vih, elles vous racontent leur vécu. En tant que médecins, nous sommes témoins de quelques histoires. Par exemple, il y avait un homme que nous avons diagnostiqué positif au Vih, non seulement, il n’a pas informé son épouse mais il a continué à épouser d’autres femmes. Il y a aussi des femmes séropositives qui n’ont pas dévoilé leur statut à leurs maris par peur de divorcer. Cependant, nous avons des cas exceptionnels où une femme a informé son mari de son statut. Elle a fait des démarches avec son mari. Ce dernier était venu me rencontrer pour me demander des informations. J’ai répondu à ses questions en lui faisant savoir que sa femme est sous-traitement et ne pourra pas le contaminer. J’ai appris que tous les trois mois, la femme accompagne son mari pour aller faire le dépistage. Le mari est jusque-là négatif et ils vivent heureux.
Qu’est-ce qui explique, aujourd’hui, la présence massive des femmes dans les programmes et institutions de lutte contre le Sida ?
Nous avons effectivement remarqué une forte présence des femmes dans les instances de lutte contre le Sida et des maladies infectieuses de manière générale. Le Sida est une maladie sociale qui touche les couches vulnérables. C’est une maladie difficile à gérer et qui touche toutes les parties de la médecine. Le Sida en plus d’être une maladie difficile à gérer, ne rapporte pas de l’argent par exemple à un médecin privé. Partout dans le monde, nous avons remarqué que les femmes, sur le plan technique, aiment bien s’investir dans la lutte contre le Sida. Au Sénégal, le leadership des femmes dans la lutte contre le Sida n’est plus à démontrer. Il y a de nombreuses institutions comme le Cnls, qui sont dirigées par des femmes. Les femmes sont engagées dans les questions sociales qui touchent les personnes vulnérables. Ce qui me fait dire que la réponse du Vih/Sida passera par l’engagement des femmes. Elles auront un grand rôle à jouer dans l’élimination du Vih.
CES MAUX DE LA MEDECINE PHYSIQUE ET DE READAPTATION FONCTIONNELLE
Déficit en ressources humaines, plateau technique défaillant, manque de structures adéquates pour la prise en charge, Le centre national d’appareillage orthopédique (Cnao) souffre.
Le centre national d’appareillage orthopédique (Cnao) a organisé hier un symposium pour réfléchir sur la problématique de la médecine physique et de réadaptation fonctionnelle. au terme de la réflexion, il a été constaté que ces deux spécialités souffrent de maux qui ont pour noms déficit de ressources humaines, plateau technique défaillant et manque de structures adéquates pour la prise en charge.
Jadis spécialisé dans l’appareillage des blessés de guerre, le Centre National d’Appareillage Orthopédique (Cnao) est devenu au fil du temps un service de médecine physique et de réadaptation. Ce service prend en charge les personnes atteintes d’un handicap ou d’une incapacité physique suite à une maladie ou à un accident afin de réduire au minimum les conséquences de ce déficit sur leur vie quotidienne. Malheureusement, ce service est confronté à quelques problèmes comme le déficit de ressources humaines, un plateau technique défaillant.
Selon la directrice générale des établissements de santé, Dr Fatou Mbaye Sylla, le secteur de la réadaptation de la médecine physique a besoin d’être accompagné. «Nous avons identifié des gaps qui sont extrêmement importants sur les ressources humaines, le plateau technique, les structures qui offrent ces soins. Il y a un gap qu’il va falloir rattraper à tout point de vue. Pour cela, il faut retrousser le Cnao», indique Dr Sylla qui souligne que les accidents sur la voie publique sont devenus de plus en plus importants et constituent les premières causes de morbidité et de mortalité. «Quand on parle d’accident, c’est amputation, prothèse et rééducation».
En dehors des accidents sur la voie publique, la médecine physique s’occupe également des pathologies cardiaques et des maladies chroniques comme le diabète. «Toutes ces maladies ont besoin d’un accompagnement pour une rééducation fonctionnelle. Quand on identifie ces besoins et l’offre existant sur le territoire national, c’est sans commune mesure», souligne Dr Fatou Mbaye Sylla. Elle estime que dans les régions, les centres régionaux croulent sous le poids de l’âge. «Au-delà de l’infrastructure, nous avons aussi les ressources humaines. Que ça soit les médecins, les rééducateurs, les paramédicaux, tout cela est dans un panier et il faut qu’on agisse», renseigne-telle.
DEFICIT DE KINESITHERAPEUTES ET DE READAPTATEURS CARDIAQUES AU SENEGAL
Evidemment, tous ces paramètres seront pris en compte grâce au plan que le Cnao va présenter. «Le Cnao doit être un centre de référence national qui répond aux normes. Par rapport aux ressources humaines, il faut que toutes les spécialités soient disponibles sur le plan technologique ainsi que tout ce qui est équipement. Il faut que le ministère puisse faciliter l’accessibilité financière aux populations. En effet, il ne sert à rien d’avoir une structure de qualité qui n’est pas accessible », indique la directrice générale des établissements de santé. Et d’ajouter : «Nous allons travailler avec les universités, parce qu’on ne peut pas avoir 4 Ufr plus l’université Cheikh Anta Diop et avoir des problèmes dans la disponibilité des ressources humaines. Donc, on fera en sorte que dans 1 à 2 ans, on puisse avoir une structure de référence. Il nous faut un délai assez court dans la formation des paramédicaux pour aller vers la formation de spécialité des médecins qui sont dans la réadaptation fonctionnelle». Pour sa part, le directeur du Cnao, Djibril Bèye, a fait un plaidoyer pour former davantage de kinésithérapeutes. «Il y a un seul kinésithérapeute dans la région de Ziguinchor qui prend en charge toute la population. Sédhiou n’a pas de kinésithérapeute», révèle-t-elle.
Réadaptateur cardiaque au Cnao, Pr Fatou Aw Lèye considère que la prévalence importante et grandissante des affections cardiovasculaires exige la création d’un centre national qui permettra d'augmenter le nombre de patients pris en charge en réadaptation cardiaque. «Il n’y a que 19 médecins réadaptateurs cardiaques sénégalais, c’est très insuffisant», tranche-t-elle.
DES INTERDICTIONS SANS EFFET
Le Sénégal s’est doté d’une loi antitabac afin d’amoindrir les risques de santé publique.
La loi sur le tabac a été adoptée, le 14 mars 2014, par l’Assemblée nationale du Sénégal et elle est entrée en vigueur en juillet 2016. La loi interdit désormais de fumer dans les lieux publics, la vente de tabac aux mineurs tout comme la commercialisation de cigarettes à moins de 200 mètres d’une école ou d’un hôpital ainsi que la publicité ou encore le sponsoring. Cependant, plus de 6 ans après l’entrée en vigueur de cette loi, plusieurs mesures restent encore non exécutées.
Le Sénégal s’est doté d’une loi antitabac afin d’amoindrir les risques de santé publique. Un progrès qui constituait une victoire pour les acteurs de la lutte contre le tabac. Votée à l’Assemblée nationale, le 14 mars 2014, cette loi est entrée en vigueur deux ans après, soit en juillet 2016. Une loi qui régule la fabrication, le conditionnement, l’étiquetage, la vente et l’usage du tabac.
Seulement, plus de 6 ans après l’effectivité de cette législation sur le tabac, nombre d’acteurs restent toujours sur leur fin quant à la traduction en acte de certaines dispositions de la loi. En effet, si le gouvernement est parvenu à interdire la publicité du tabac dans les médias ou la promotion par sponsoring, à imposer des photos (dissuasives) sur le paquetage, à faire reculer les consommateurs, il peine toujours à imposer son diktat dans les lieux publics. Des usagers continuent de fumer au vu et au su de tout le monde dans ces espaces recevant du monde, sans en être inquiétés. En plus des lieux publics, les bureaux, des restaurants, des hôtels, etc. où des espaces fumeurs devraient être aménagés, continuent à faire fi de ses interdictions.
RETOUR PRESQUE… A LA SITUATION D’AVANT LA LOI, PLUS DE 6 ANS APRES SON EFFECTIVITE
C’est le même constat pour la vente de la cigarette dans les boutiques. Les enfants interdit d’aller en acheter, sont toujours envoyés par les fumeurs, sous le regard et la complicité des vendeurs qui ne sont intéressés que par l’argent, les recettes. Il s’y ajoute que les cigarettes sont vendues en détail, contrairement à ce que dit la loi qui dispose désormais qu’elles ne devraient être cédées que par paquet.
Les acteurs de la lutte contre le tabac continuent de porter la sensibilisation. Toutefois, ils se heurtent au contournement de certains gérants de restaurants qui mettent en place le chicha, une cigarette électronique qui n’avait pas été prise en charge dans la loi.
Pis dans les écoles et lycées, les apprenants sont exposés aux nouvelles formes de cigarettes, sous formes de bonbons. Pour lutter contre ce phénomène, le Programme de lutte contre le tabac multiplient les actions de sensibilisation, en mettant en avant les méfaits de ce produit, afin de désintéresser plus de jeunes.
LE CONTENU DE LA LOI
La loi antitabac consacre la mise en place d’une autorité de contrôle pour les tests et analyses de la composition des produits du tabac ; la supervision, avec obligation faite aux fabricants et importateurs de fournir chaque année des informations sur le contenu et les émissions des produits du tabac ; les mises en garde illustrées sur les emballages des produits du tabac occupant au moins 70% des deux côtés du paquet ; l’interdiction de qualificatifs trompeurs tels que «faible teneur en goudron», «légère», «ultra légère», «douce» ; l’interdiction de toutes les formes de publicité sur le tabac, de promotion et de parrainage ; l’interdiction de la vente de produits du tabac à l’intérieur et à moins de 200 mètres à l’extérieur des établissements d’enseignement, de santé, sportifs, culturels et administratifs ; l’interdiction de la vente de produits du tabac aux mineurs et par des mineurs ; l’interdiction de fumer dans tous les lieux publics et de travail fermés, y compris les transports en commun. Toutefois, des fumoirs sans service et avec des contraintes techniques très strictes sont autorisés dans les hôtels, restaurants et aéroports (les jeunes âgés de moins de 18 ans ne sont pas autorisés à utiliser ces installations) ; la fabrication et la vente de produits du tabac sont soumises à une autorisation préalable établie par décret.
LES SANCTIONS
Le non-respect de ces interdictions est passible de sanctions, allant de la verbalisation, à des peines d’emprisonnement, selon la loi.
UN SECTEUR EN QUETE DE SOUVERAINETE
Industrie pharmaceutique, Le Sénégal est toujours à la quête de la souveraineté pharmaceutique
Le Sénégal est toujours à la quête de la souveraineté pharmaceutique. Malgré quelques actions entreprises par des promoteurs sénégalais, avec la mise sur pied de l’industrie pharmaceutique «Teranga Pharma» qui a déjà commencé la commercialisation de ses produits, et l’Etat avec la reprise de «Médis», l’évolution reste lente et le Sénégal continue de dépendre de l’extérieur.
Au Sénégal, particulièrement, et au-delà, en Afrique de l’Ouest, en général, il n’y a pas suffisamment d’industries pharmaceutiques. La première industrie pharmaceutique implantée dans le pays datait de 1973, avec Sipoa (Société industrielle Pharmaceutique de l’Ouest Africain). En 2017, il y a eu le départ de Sanofi, qui a vendu ses parts à Médis Sénégal, ainsi que le départ du groupe Pfizer aussi en 2017.
Face à cette situation, notre pays est loin de gagner la souveraineté pharmaceutique, même si «Teranga Phama», une industrie montée par des Sénégalais, a commencé à produire afin de réduire le gap des importations qui s’élèvent à plus de 95% des médicaments consommés par la population sénégalaise dont l’essentiel vient de l’Europe, avec un pourcentage avoisinant les 40,45%. Et les 50% restant proviennent des pays du Maghreb .
Si «Teranga Pharma», a commencé la commercialisation de ses produits depuis deux ans dans le pays et la sous-région, la vente se fait timidement. Leurs molécules composées sont largement concurrencées par celles de l’étranger. Il s’y ajoute que des pharmaciens font difficilement des commandes .
Avec sept (7) unités de production de médicaments, dans le pays, elles sont nombreuses à connître des difficultés pour leur éclosion. Les acteurs du secteur ne cessent de tendre la main au gouvernement pour un accompagnement, avec la mise en place d’un fonds de garanti pour l’acquisition d’outils mais aussi poser la résilience.
«TERANGA PHARMA», UNE INDUSTRIE MONTEE PAR 670 SENEGALAIS
«Teranga Pharma» est une industrie pharmaceutique qui appartient à 670 Sénégalais dont 95% de pharmaciens d’officine. Aujourd’hui, leurs produits sont présents dans les rayons des officines privés du Sénégal et de la sous-région. L’industrie s’attelle dans les produits pharmaceutiques génériques, en imprimant des marques bien connues comme des sirops à gout de sirop pour la lutte contre la grippe ou la fièvre.
La vision de «Teranga Pharma» est d’assurer la souveraineté pharmaceutique sénégalaise, à l’horizon 2030, avec trois axes stratégiques dont la production de médicaments qui a déjà démarré, le lancement d’une plateforme logistique et la production de médicaments pour la sous-traitance. «Teranga Pharma» va s’engager à pouvoir produire ces 18 molécules d’ici 2035, mais son ambition, selon son Directeur général, Dr Mohamadou Sow, est plus loin que cela. «Nous avons identifié d’autres molécules qui répondent à 90% des maladies les plus fréquentes au Sénégal», at-il fait savoir.
Et de poursuivre, dans les colonnes du magazine Médicalactu : «les défis à Teranga Pharma sont d’abord l’industrialisation, ensuite couvrir 90% des maladies les plus fréquentes. Car, un système de santé sans produits pharmaceutiques est un système de santé boiteux. Teranga Pharma est donc venue répondre aux besoins actuel et futur, avec une vision claire qui s’articule autour de cette phrase : «assurer la souveraineté pharmaceutique à l’horizon 2030 avec deux objectifs statistiques majeurs». En 2026-2027 faire de Dakar un hub pharmaceutique et en 2030 réaliser la souveraineté pharmaceutique».
LE CAS MEDIS
Située à Thiaroye Azur, en banlieue de Dakar, la seule usine pharmaceutique du Sénégal est à l’arrêt depuis le 15 janvier 2020. Pour sauver les meubles, l’Etat a investi 5,5 milliards de francs CFA pour relancer ses activités et entrer dans le capital de Médis. Une liste de molécules considérées comme prioritaires, comme le paracétamol, le fer ou les produits utilisés dans la lutte contre le Covid-19, a été validée par le gouvernement, avec un objectif de satisfaire une grande partie de la production locale, d’ici à 2035. Cependant, alors que l’usine devrait renforcer la production pharmaceutique du pays, elle n’a toujours pas livré ses premiers produits. Elle reste au stade de réorganisation. Pour rappel, l’usine pharmaceutique Medis a été créée en 1973, sous le règne du président Léopold Sédar Senghor. Le site a été racheté par Rhône-Poulenc, Aventis, Sanofi et dernièrement Médis Tunisie, avant de fermer ses portes, après trois ans d’activité, pour «difficultés financières». Avant d’être enfin reprise par l’Etat du Sénégal.
SITUATION DE L’INDUSTRIE PHARMACEUTIQUE AU SENEGAL
De plus en plus des promoteurs sénégalais investissent le secteur de l’industrie pharmaceutique. Si ces derniers travaillent à mettre en place des produits de qualités dans différents domaines de la médecine, ils butent le plus souvent sur une concurrence extérieure dont le prix est le plus offrant ou encore à des cahiers de charge très lourds dans les Appels d’Offres locaux. Une situation qui n’encourage pas les acteurs qui voient le plus souvent leurs investissements s’effriter, sans la facilitation de l’Etat. Au Sénégal, la plupart des promoteurs qui y sont parvenus, tiennent difficilement la production, avec des épisodes de fermeture et d’ouverture dans certains secteurs de la production. C’est le cas de Valdafrique.
Au même moment, des sociétés comme Parenterus, dont la production touche des solutés plus connus sous le nom de perfusion, ainsi que «Teranga Pharma» tentent d’imposer leurs marques afin de réduire l’importation qui touche plus de 90% de nos produits pharmaceutiques, allant du simple paracétamol aux produits de dialyse, en passant par les médicaments essentiels qui touchent les génériques. D’autres entreprises ont tout bonnement fermé leurs usines de production, comme celle de fabrication de fibre fil de suture pour la reconstruction ou la réparation dans le domaine chirurgical.
LES FACTEURS BLOQUANTS DE L’INDUSTRIE LOCALE
Selon les acteurs de l’industrie pharmaceutique, les facteurs qui bloquent le plein essor de ce secteur sont au nombre de trois ou quatre. D’abord, il y a l'investissement initial qui exige ce qu’on appelle un Système qualité onéreux. Pour eux, le médicament étant différent des autres produits, il faut une règlementation du système car, si ledit produit présente des défauts, il peut tuer. Et la mort d’un patient n’a pas de prix. Il est donc important pour un industriel de mettre en place un niveau de qualité qui permet de garantir non seulement la sécurité des patients mais aussi la qualité. Le deuxième facteur bloquant demeure les charges électriques.
Dans nos pays, la facture de l'électricité représente 20% des charges, sans compter qu’elle est souvent de mauvaise qualité. Il y a aussi le capital humain. Et enfin, l’autre facteur bloquant constitue les autorisations de mise sur le marché.
LES DIALYSES SOUFFRENT TOUJOURS LE MARTYRE
Si on estime les malades pris en charge dans les structures de santé du public au nombre de plus de 800 mille, près de 200 mille malades du rein et insuffisants rénaux se soignent dans le privé
Si on estime les malades pris en charge dans les structures de santé du public au nombre de plus de 800 mille, près de 200 mille malades du rein et insuffisants rénaux se soignent dans le privé où certains sont sur la liste d’attente et le seul moyen d’entrée dans le public reste la mort d’un patient sous dialyse. Il s’y ajoute les difficiles conditions pour l’accès aux soins.
La communauté internationale a célébré la Journée du rein hier, jeudi 9 mars. Une occasion pour faire de la prévention et prodiguer des conseils pour une meilleure santé de nos reins. Au Sénégal, les personnes qui souffrent de rein défectueux sont très nombreuses et la majorité est obligée de passer par les séances de dialyse pour purifier son sang. Dans cette prise en charge, les problèmes se multiplient d’année en année. Le secteur public de la santé n’a toujours pas trouvé les moyens pour absorber tous les malades. Et ceux qui n’ont pas de place pour bénéficier de la gratuité de la dialyse, dans les structures publiques du pays, se retrouvent dans le privé où ils devront débourser 60 mille voir 80 mille FCFA pour une séance, alors qu’il leur en faut deux voire trois par semaine. Il s’y ajoute le prix des analyses et autres médicaments. Une situation intenable pour beaucoup de malades qui vivent des ruptures répétées du traitement ou encore ont recours à la médecine traditionnelle, avec tout le risque qui en résulte. A cause de la cherté du traitement, beaucoup de couples ont volé en éclat, des mariages brisés, des familles abandonnées, des enfants laissés à leur propre sort.
Fatou Sylla, originaire de Touba, a été abandonnée par son mari après la déclaration de la maladie. «Les séances de dialyse sont très coûteuses dans le privé. Mon mari n’avait pas les moyens de me prendre en charge et il a demandé tout simplement à ce que je rentre chez mes parents pour chercher assistance. Aujourd’hui, malgré mon éligibilité dans une des structures publiques du pays, mes parents et mes frères se donnent la main pour me payer mes analyses, me soutenir pour l’alimentation et le transport», a-t-elle laissé entendre.
Pour cette année, la délocalisation du Centre de dialyse de l’hôpital Aristide Le Dantec au Hangar des pèlerins de l’aéroport Léopold Sédar Senghor a beaucoup perturbé les malades. Ils étaient nombreux à décrier les conditions de prise en charge mais aussi l’accès difficile au lieu. C’est le cas de Ndeye Fatou Dièye, qui quitte Thiaroye pour ses séances de dialyse. «Le site est logé en retrait du quartier. Pour y accéder, il faut prendre un taxi ou encore marcher quelques kilomètres après la descente du bus. Après la séance, avec la fatigue, il est toujours difficile de rejoindre l’arrêt. Des fois, ce sont les malades véhiculés qui viennent à notre secours», a-t-elle lancé.
«FAUTE DE PLACE DANS LE PUBLIC, IL FAUT ATTENDRE LA MORT D’UN BENEFICIAIRE DE DIALYSE POUR PRETENDRE A UNE PLACE»
Si le Centre de Le Dantec accueille le plus important nombre de malades, il est aussi souvent confronté à des ruptures d’intrants qui rendent impossible les séances de dialyses, d’après les associations de soutien aux personnes souffrant de maladie du rein. Les autres centres comme l’hôpital Idrissa Pouye de Grand Yoff ou encore Dalal Jamm connaissent des pannes répétées de leurs machines de dialyse. Aujourd’hui, même si l’hémodialyse est gratuite dans certaines structures de santé, les médicaments ne le sont pas. Les ordonnances, les bilans médicaux s’accumulent et il faut les faire. Dans cette perspective, les personnes bénéficiaires des hémodialyses demandent au gouvernement de leur venir en aide, à travers la solidarité nationale ou encore les Bourses de sécurité familiale.
Dans une dynamique de maillage du pays, 23 Centres de dialyse ont été implantés, au moment où l’une des associations de soutien des malades du rein faisait une prévision de 48 Centres de dialyse pour résorber le gap, en 2016. «Le pays compte 19.500 insuffisants rénaux dont 8.000 à Dakar. Le taux brut de croissance annuelle serait de 4.000 insuffisants. Un taux qui ira crescendo car les diabétiques et les hypertendus, eux-mêmes en croissance exponentielle, sont le réservoir naturel de l’insuffisance rénale.
A en croire le mouvement, le Sénégal a besoin de 48 Centres de dialyse pourvus de 1191 générateurs, dont 635 à Dakar, pour un coût total de 17 milliards de FCFA dont 865 millions pour absorber le gap de malades en attente», disait El Hadj Hamidou Diallo. Et d’ajouter : «en attendant la disponibilité de ces ressources financières, les insuffisants rénaux meurent et continuent de mourir dans l’indifférence nationale, faute de place dans le public où il faut attendre la mort d’un bénéficiaire pour prétendre à une place».
LUEUR D’ESPOIR AVEC L’ANNONCE DU DEMARRAGE DE LA TRANSPLANTATION A LA FIN MARS
Du côté du ministère de la Santé et de l’Action sociale, en 2022, on a procédé au recrutement de 30 prestataires pour la formation au master en suppléance rénale à la Faculté de médecine de Dakar. La loi sur la transplantation rénale qui doit soulager le calvaire de la population souffrant d’insuffisance rénale est toujours à la traine, depuis son adoption en 2016. Patients comme médecins sont en attente de sa mise en œuvre, afin de faciliter le démarrage de l’implantation. Toutefois, une lueur d’espoir renait, avec l’annonce du professeur Fary Ka, président du Conseil national du don et de la transplantation (Cndt), pour le démarrage de la transplantation à la fin du mois de mars.
SWISS VISIO VA ERIGER UN HOPITAL INTERNATIONAL DE 3 MILLIARDS FCFA A SALY
Contribuer à l’amélioration de la santé visuelle des populations sénégalaises et ouest africaines. Telle est la mission assignée à l’hôpital international Swiss Visio qui est une structure de soins oculaires de niveau 4
Etienne Ndiaye (Correspondant permanent à Mbour) |
Publication 08/03/2023
Contribuer à l’amélioration de la santé visuelle des populations sénégalaises et ouest africaines. Telle est la mission assignée à l’hôpital international Swiss Visio qui est une structure de soins oculaires de niveau 4 née des volontés et visions communes du président Macky Sall et de professionnels de la santé oculaire. Cet hôpital qui sera érigé dans la commune de Saly Portudal va s’étendre sur 2500m² de plateau technique et sera fonctionnel en moins de dix(10) mois, avant la fin de l’année en cours(2023). C’est un projet qui va être orchestré par le Sénégal et réalisé pour le Sénégal où évolueront des médecins sénégalais qui seront le relais et les ambassadeurs de la Médecine Suisse de haut niveau. La cérémonie de lancement des travaux de l’infrastructure a eu lieu samedi dernier en présence d’une pléiade d’autorités locales, administratives et de la Sapco, partenaire du projet.
Avec une prévalence de la cécité estimée à 1,4% de la population soit plus de 165 000 aveugles et près de 600 000 malvoyants au Sénégal parmi lesquels 4/5 sont inutilement handicapés pour lesquels les causes sont évitables ou restent encore curables, l’érection d’une structure de cette nature corrigera dans une large mesure les conséquences de la perte de la vue néfaste chez l’individu et ayant pour noms dépendance, mendicité et exclusion sociale. Mais également au sein de la société en matière de baisse de la productivité, augmentation des charges sociales et appauvrissement de la communauté.
Le contexte du Sénégal montre l’insuffisance de l’offre en soins oculaires en rapport avec l’inadéquation des ressources humaines; l’insuffisance et la mauvaise répartition des infrastructures en faveur des centres urbains ; l’existence de comportements favorables à la survenue de cécité comme l’ignorance ; le règne de l’analphabétisme et du fatalisme qui conduisent à la résignation, l’acceptation du handicap, la peur, le recours aux tradipraticiens ; l’existence des tabous et interdits alimentaires (cécité nutritionnelle) ; la persistance de la pauvreté des populations(accès à l’hygiène, surtout l’eau, à la bonne nourriture, aux soins), sous-développement (insuffisance des investissements).
C’est dans ce contexte particulier que le projet verra le jour pour appuyer l’offre existante mais insuffisante et susciter la demande en soins oculaires. La mission de l’hôpital international Swiss Visio est de participer à l’amélioration de la santé des populations dans le domaine oculaire ; contribuer ainsi à la réduction de la prévalence de la cécité en proposant des soins oculaires complets allant de la prévention des affections oculaires cécitantes évitables ; le traitement des affections oculaires curables par des soins de qualité à un coût compatible avec le revenu des populations en restant raisonnable ; la prise en charge (rééducation réhabilitation) des malvoyants.
Offrir une large gamme de prestations oculaires
D’un coût estimé à trois(03 ) milliards de Francs CFA, le centre va réaliser une large gamme de prestations en soins oculaires, notamment la consultation courante et permanente en ophtalmologie en priorité ; la fourniture de prestations en soins oculaires de 4ème niveau de soins avec des sous-spécialités ; la chirurgie oculaire avec réparation de rétines, poses de greffes, traitements de cataractes, traitement de glaucomes , utilisations de traitements aux lasers, pratique de la chirurgie pédiatrique …. Etc…
Le lourd investissement permettra au centre de disposer d’appareils très modernes répartis dans 10 salles d’examens complètes pour réaliser 45 000 consultations par an ; 2 blocs opératoires pouvant réaliser 6000 chirurgies par an ; un bloc réadaptation visuelle et de basse vision ; une salle d’exploration fonctionnelle complète équipée allant du champs visuel 3D au OCT(scanner) en passant par l’angiographie , l’échographie ainsi que la rétinographie ; un camion d’ophtalmologie mobile pour les stratégies avancées.
Des ressources humaines de qualité et en quantité (une quarantaine d’emplois directs) seront disponibles pour assurer la continuité des soins, dont : 10 médecins ophtalmologistes, 10 Assistants en ophtalmologie, des orthoptistes pour la rééducation fonctionnelle de l’œil, des optométristes, un personnel d’accueil.
La commune de Saly contribuera dans une large mesure en offre de personnel. Selon la volonté du Président Macky Sall, ce centre devrait être un trait d’union entre le public et le privé dont le fonctionnement en PPP (partenariat privé public) et les ressources pourront être mises en commun grâce au Ministère de la Santé et de l’Action Sociale par son coordinateur, Dr Mouctar Badiane.
En plus de ses aspects purement médicaux, ce centre contribuera à la lutte contre l’émigration clandestine et au ralentissement voire l’inversion du flux de malades Afrique sub-saharienne vers l’Afrique du Nord, l’Europe et les Amériques.
En somme, il épousera les ambitions de l’Etat du Sénégal et du maire de faire de la Commune de Saly Portudal un hub sanitaire dans le cadre plus large du tourisme médical, a fait remarquer Dr Babacar Ngom, coordinateur du projet.
LE SENEGAL A LA TRAINE DU TRAITEMENT CONTRE LES MALADIES RÉNALES
Les personnes souffrant de maladie du rein sont nombreuses au Sénégal. Plus de 800 mille ont une défaillance et la majorité est soumise à la dialyse. Malgré la loi sur la transplantation rénale, le pays est toujours à la traine.
Les personnes souffrant de maladie du rein sont nombreuses au Sénégal. Plus de 800 mille ont une défaillance et la majorité est soumise à la dialyse. Malgré la loi sur la transplantation rénale, le pays est toujours à la traine. Pour cette journée mondiale du rein qui aura lieu demain 09 mars, l’occasion sera mise sur la sensibilisation avec comme thème : « Protéger ses reins, c’est sauver son cœur».
Dans le monde, un adulte sur dix est atteint d’insuffisance rénale chronique. Le taux de mortalité lié aux maladies rénales continue d’augmenter chaque année et elles devraient devenir la cinquième cause de décès d’ici 2040, selon l’Organisation mondiale de la santé. Pour amoindrir les risques, la Journée Mondiale du Rein est lancée à l’initiative de l’International Society of Nephrology.
Pour cette année, le thème choisi est : «« Protéger ses reins, c’est sauver son cœur». Un moment pour sensibiliser le grand public sur l’importance des maladies rénales qui sont des affections silencieuses dont le diagnostic tardif multiplie les conséquences. Selon les néphrologues, il arrive souvent que nombre d’entre elles ne soient dépistées qu’à l’approche du stade terminal et, dans ce cas, le recours à la dialyse ou la greffe est rendu obligatoire.
Selon les acteurs de cette journée, en 2023, la campagne du 9 mars 2023 est concentrée sur les efforts à faire pour maintenir la bonne santé rénale pour tous afin de faire face à l’inattendu, en soutenant les plus vulnérables, en développant des campagnes d’information et de prévention des maladies rénales.
PRISE EN CHARGE DU REIN AU SENEGAL
Au Sénégal seule la dialyse est autorisée pour la prise en charge des maladies du rein aigues. Bien que la loi ait été votée sur la transplantation rénale, la pratique reste encore non autorisée. Le Sénégal reste toujours au stade des réorganisations, des ajustements au moment où beaucoup de malades perdent la vie.
Dans la prise en charge des maladies du rein, l’Etat du Sénégal en a fait une priorité et s’est fixé comme objectif d’augmenter les centres de dialyse afin de permettre aux patients de bénéficier d’une prise en charge adéquate.
Seulement dans ce maillage du pays avec 23 centres de dialyse et malgré la gratuité de la dialyse, des problèmes persistent. Des problèmes qui ont pour nom la panne de machine, la non disponibilité des intrants, des malades toujours en attente de dialyse, la cherté des analyses. Pour le ministère de la santé et de l’action sociale, en 2022, il a procédé au recrutement de 30 prestataires pour la formation au master en suppléance rénale à la faculté de médecine de Dakar.
COMMENT LES EVITER
Selon l’association internationale de néphrologie, nos modes de vies actuels, alimentation déséquilibrée, sédentarité, sont des facteurs aggravants et l’augmentation du nombre de patients souffrant de diabète ou d’hypertension artérielle, entraîne “mécaniquement” une augmentation des cas d’insuffisance rénale. A cet effet, il est recommandé de bien bouger, en faisant du sport, suivre sa tension artérielle, aller souvent voir son médecin. Il est aussi conseillé de faire attention au tabac qui est un facteur aggravant des maladies rénales.