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26 novembre 2024
Santé
LE SENEGAL TOUT PROCHE MAIS ENCORE LOIN DE L'ÉRADICATION DU MARCHÉ PARALLÈLE DE MÉDICAMENTS
Le marché parallèle de médicaments au Sénégal cause beaucoup de dommages aux pharmaciens mais aussi aux professionnels de la santé qui enregistrent plus de malades chroniques.
Le marché parallèle de médicaments au Sénégal cause beaucoup de dommages aux pharmaciens mais aussi aux professionnels de la santé qui enregistrent plus de malades chroniques. Cette situation qui continue de perdurer dans le pays a été décriée par plusieurs professionnels du médicament et la dernière dénonciation date du jeudi 13 avril dernier lors du point de presse du comité d’organisation du forum international pharmaceutique qui se tiendra à Dakar au mois de juin prochain.
L a cité religieuse de Touba située dans la région de Diourbel et Keur Serigne Bi à Dakar préoccupent les acteurs de ce secteur. Pour Dr Assane Diop, président du Syndicat des pharmaciens privés du Sénégal, les juridictions du Sénégal permettent de lutter efficacement contre ce marché. « Si l’Etat a la volonté, il y arrivera » a-t-il fait comprendre. Tout comme le pharmacien Assane Diop, son confrère Dr Ameth Niang, président de l’Ordre des pharmaciens du Sénégal estime fermement qu’ « il y’a un manque de volonté politique à Touba ».
Au niveau du ministère de la Santé et de l’action sociale (Msas), le conseiller spécial de la ministre en pharmacie Dr Aboukrine Sarr, a tenté de rassurer. Selon ce dernier, la création de l’Agence de réglementation pharmaceutique (Arp) mise en place par l’Etat du Sénégal va prendre en charge tous ces aspects. « Il y a un projet de loi qui a été fait, il a déjà été présenté en conseil des ministres, au niveau de l’Assemblée nationale si les députés le votent, beaucoup de choses vont changer. L’idée est d’arriver à ce que le médicament reste dans les mains des professionnels du médicament. Et cette agence a été renforcée afin de jouer pleinement ses missions dont la réglementation dudit secteur » a-t-il fait comprendre.
Pour le cas de Touba avec ses multiples dépôts pharmaceutiques qui fleurissent dans chaque coin de la rue, le conseiller de madame le ministre de la Santé du Sénégal, a souligné : « il y a un travail qui est entamé dans cette cité religieuse. Par l’autorisation d’ouvrir des officines de pharmacie, des pharmaciens seront très bientôt dans ce site. D’ailleurs, cela a déjà commencé et va se poursuivre afin d’avoir un maillage de la zone comme dans d’autres régions ».
Si à Dakar, malgré la pléthore de pharmacies, des Sénégalais continuent de se ravitailler au niveau de Keur Serigne Bi situé en pleine capitale Sénégalaise, les habitants de Touba habitués à se ravitailler dans les dépôts illégaux pourraient bien poursuivre. Cette démarche du ministère de la Santé et de l’action sociale pourrait-elle éradiquer le fléau dans la zone de Touba, rien n’est encore gagné mais il vaut mieux que de ne pas poser des jalons. Toutefois, des professionnels du médicament pensent que seule une ferme volonté politique avec l’application sans complaisance des lois pourrait régler le problème.
TOUJOURS LE STATU QUO À PROPOS DU SCANDALE DU FONDS COVID
Alors qu’elle continue encore de susciter la consternation auprès de tous les Sénégalais, l’affaire de la mal gouvernance des fonds force Covid-19 ne semble jusqu’à présent déboucher sur aucune sanction ou mesure administrative
Alors qu’elle continue encore de susciter la consternation auprès de tous les Sénégalais, l’affaire de la mal gouvernance des fonds Force Covid-19 ne semble jusqu’à présent déboucher sur aucune sanction ou mesure administrative. Ce, même si le parquet s’est saisi de l’affaire et a diligenté des enquêtes au niveau de la Division des investigations criminelles !
Dans son livre intitulé « Sur les vagues de la covid-19 » paru dernièrement, l’ancien directeur du Centre d’opérations d’urgence sanitaire (COUS), Dr Abdoulaye Bousso a rajouté une couche noire dans la gestion des fonds Forces Covid-19. Lui qui a été au cœur de la riposte, a évoqué dans son ouvrage un achat de pyjamas qui, selon lui, « sont encore en souffrance dans des magasins ». Révélé par la Cour des comptes, le scandale lié à la gestion des fonds Force Covid-19 avait laissé bouche bée les Sénégalais. Dans son rapport portant sur les dépenses faites en 2020 et 2021 sur le « Fonds de riposte contre les effets du Covid-19 » d'un montant de plus de 740 milliards de FCFA rendu public au mois de décembre dernier, la Cour des comptes dénonce des irrégularités dans la gestion de ces fonds. Elle dit constater une surfacturation sur le prix du riz acheté et des gels hydro alcooliques, un défaut de « pièces justificatives » de dépenses et d’attribution de marché, des dépenses sans lien avec le covid etc. C’est ainsi que la Cour des comptes a demandé l’ouverture d’une information judiciaire contre les responsables incriminés.
La polémique qui a enflé après la révélation du scandale, n’a pas, en effet, laissé indifférent le Président de la République. Macky Sall a réagi en « demandant au Premier ministre d’examiner avec attention les informations publiées, les recommandations formulées et de prendre sans délais les mesures adéquates afin d’éclairer l’opinion sur les éléments contenus dans ledit rapport en vue des suites à donner », en Conseil des ministres. Sur ce, le ministre des Finances et du Budget, Mamadou Moustapha Ba a fait face à la presse en assurant que le gouvernement donnera suite aux recommandations de la Cour des comptes tout en précisant que le « montant total des manquements par le rapport s’élève à 6 milliards 686 millions, 784 mille 410 francs CFA, soit 0,7 pour cent des 1000 milliards injectés dans le Programme de résilience économique et sociale (PRESS), exécuté en dépenses décaissables par le Trésor (628 milliards) et non décaissables (372 milliards) »
En dépit de ces assurances du gouvernement, la société civile, la classe politique et les populations maintiennent la pression pour éviter que ce énième rapport se retrouve sous le coude du Président de la République et pour que justice soit faite dans cette affaire. La société civile organise ainsi une marche à la Place de la Nation. Deux députés en l’occurrence Guy Marius Sagna et l’ex Pm Aminata Touré (déchue de son poste de député après) déposent une proposition de résolution de mise en accusation de dix ministres. Le collectif « Sunu milliards dou ress » né après la révélation du scandale dépose une plainte sur la table du Procureur. Après la mobilisation, la justice a annoncé avoir ordonné l’ouverture d’enquêtes sur des cas présumés de « corruption et d’abus de fonction » dans la gestion du Fonds de riposte contre les effets du Covid-19. L’affaire sera suivie par la Division des investigations criminelles de la police judiciaire, a fait savoir le procureur de la République Amady Diouf, dans un communiqué. Face à la presse le 23 mars dernier, le procureur général Ibrahima Bakhoum a soutenu que l’enquête suit son cours et que des auditions ont été faites dans la « perspective de mettre en lumière » l’utilisation des fonds.
Toutefois, aujourd’hui, les Sénégalais restent toujours sur leur faim sur la vérité concernant le scandale dans la gestion des fonds Force Covid-19. Ils sont toujours dans l’expectative de la justice qui sembler faire montre de beaucoup plus de promptitude dans des affaires politiques ou privées. Jusqu’à présent, l’affaire ne semble déboucher sur aucune sanction ou mesure administrative. Le rapport de la Cour des comptes risquerait-il de connaitre le même sort que des rapports d’autres corps de contrôle ? On attend de voir.
LA SOUVERAINETE PHARMACEUTIQUE SERA AU CŒUR DES DEBATS
La pandémie de Covid-19 a montré que l’Afrique ne peut pas continuer à importer des médicaments. Cette problématique a suscité la tenue d’un forum à Dakar.
En prélude au forum pharmaceutique international qui se tiendra du 1er au 4 juin dans la capitale sénégalaise, le comité d’organisation du forum a fait face à la presse hier pour décliner les grands axes de cet évènement.
La pandémie de Covid-19 a montré que l’Afrique ne peut pas continuer à importer des médicaments. Cette problématique a suscité la tenue d’un forum à Dakar. Selon le président du comité d’organisation de cet évènement, Dr Ameth Niang, les professionnels de la pharmacie se sont donné rendez-vous pour pouvoir contribuer à l’effort du déploiement de mission de santé publique. «Ce forum va sortir l’Afrique d’un certain nombre de défis qui s’appellent la souveraineté pharmaceutique, des médicaments de qualité mais aussi accessibles. Il faut que l’Afrique se dote d’une agence africaine du médicament à l’image de ce qui se fait en Europe», explique-t-il.
Pour lui, le continent africain ne peut plus être dans une dynamique de proportion d’importation de médicaments à 95% sur 5% de production. «L’une des ambitions les plus importantes est de se doter d’une plateforme qui va permettre à toutes les entités de réfléchir et faire des propositions à l’autorité politique pour que la souveraineté pharmaceutique puisse être une réalité. L’industrie pharmaceutique constitue les moyens les plus sûrs pour que l’Afrique puisse se doter la capacité à pouvoir produire pour elle-même et par elle -même»
Une position que partage le président du Syndicat des Pharmaciens Privés du Sénégal, Dr Assane Diop, qui pense que ce forum va créer un cadre approprié d'échange et de réflexion pour l'ensemble du secteur pharmaceutique. «En effet, 25 pays seront représentés et il y aura plus d'un millier de participants pour réfléchir sur les opportunités qui s'offrent à l'Afrique pour lancer la production locale de médicaments. L’ Afrique est le continent qui produitle moins de médicaments et qui dépend à plus de 95% de l'extérieur, notamment des pays occidentaux et asiatiques dans la production de médicaments». Il estime que l’Afrique ne saurait développer l’industrie pharmaceutique en se limitant au marché national. «L’Afrique est obligée de s’organiser en pôle pour aller vers la souveraineté pharmaceutique. Nous n’avons qu’un seul objectif, c’est de faire en sorte que le Sénégal puisse être la terre d’où partira le développement de l’industrie pharmaceutique africaine. Notre souhait est qu’au sortir de cette édition, que l’Afrique puisse être indépendante en matière de médicaments»
EN 2021, L’AFRIQUE A PERDU 15000 MILLIARDS SUR LE MARCHE DE LA PRODUCTION DE MEDICAMENTS
Pour assurer la souveraineté pharmaceutique, souligneDrAssane Diop, il faut trois facteurs que sont notamment le volume, le coût de production mais aussi la protection de la production locale. «EnAfrique, il y a des disparités. Certains pays font la différence comme la Tunisie, l’Egypte, le Maroc, l’Algérie où 80% de la consommation sont produits localement. Par contre pour les pays subsahariens, c’est encore très faible», se désole-t-il. En 2021 alors que le marché du médicament mondial se chiffrait à 1531 milliards de dollars, indique Dr Assane Diop, l’Afrique n’a produit que 25 milliards de dollars. «Il y a un écart énorme. Nous avons perdu 150 000 milliards pour l’Afrique», renseignet-il.
LA CHAMBRE ADMINISTRATIVE DE LA COUR SUPREME DESAVOUE POUR UNE SECONDE FOIS LE MINISTERE DE LA SANTE
L’affaire dite de la Pharmacie Dakaroise est en passe de devenir une sorte de patate chaude entre les mains du ministère de la Santé et de l’action sociale
L’affaire dite de la Pharmacie Dakaroise est en passe de devenir une sorte de patate chaude entre les mains du ministère de la Santé et de l’action sociale. Pour cause, la Chambre Administrative de la Cour Suprême a désavoué pour une seconde fois le ministère de tutelle relativement à cette scabreuse affaire qui opposait la dame Aïcha Goundiam Mbodji à la Pharmacie La Nation.
C’est en effet hier, jeudi 13 avril 2023, que la Chambre Administrative de la Cour Suprême, lors de son Audience Publique Ordinaire, a carrément et simplement annulé l’Arrêté n°002668 du 11 février 2022 du ministre de la Santé et de l’action Sociale qui avait abrogé l’autorisation - datant de 1981- de Madame Mbodji d’exercer sur ce site. Une décision sans appel qui sonne comme une victoire pour cette dernière.
Pour rappel des faits, la Chambre Administrative de la Cour Suprême avait auparavant annulé le 25 novembre 2021 l’Arrêté ministériel du 13 janvier 2021 par lequel le département ministériel autorisait Mme Aminata Gassama Baldé à transférer son officine de pharmacie La Nation (fermée depuis 8 à 9 ans) de l’avenue Lamine Guèye à la Place de l’Indépendance sur le site occupé depuis 1953 par la Pharmacie dakaroise dont Madame Aïcha Goundiam Mbodji était devenue titulaire en 1982. Cet arrêt de la Chambre Administrative de la Cour Suprême rendait dès lors illégale l’occupation du site pour y ouvrir toute autre officine, en l’occurrence la pharmacie dite La Nation fermée depuis 8 ou 9 ans. Malheureusement, le ministère de la Santé et de l’action Sociale sous Abdoulaye Diouf Sarr avait trouvé plus simple, par arrêté ministériel du 11 février 2022, d’abroger l’arrêté qui autorisait depuis 41 ans Madame Aïcha Goundiam Mbodji à exploiter sur le site de la Place de l’Indépendance, son officine dénommée Pharmacie Dakaroise.
Suite au recours de cette dernière et du Syndicat des Pharmaciens Privés du Sénégal, la Chambre Administrative de la Cour Suprême a d’abord ordonné le 23 juin 2022 la suspension de cet arrêté ministériel d’abrogation de l’autorisation de Madame Mbodji d’exercer sur ce site. C’est cette même Chambre Administrative de la Cour Suprême qui vient d’annuler purement ledit arrêté ministériel d’abrogation de l’autorisation de la dame Goundiam Mbodji d’exercer sur ce site de la Place de l’Indépendance.
MEDICAMENTS DE LA RUE, LES ACTEURS DENONCENT UN MANQUE DE VOLONTE POLITIQUE
La problématique du médicament de la rue demeure une équation à résoudre au Sénégal. Les spécialistes du médicament affirment ne pas comprendre pourquoi, jusqu’à présent, ce marché illicite se développe au prix de la vie de nos populations.
La problématique du médicament de la rue demeure une équation à résoudre au Sénégal. Les spécialistes du médicament affirment ne pas comprendre pourquoi, jusqu’à présent, ce marché illicite se développe au prix de la vie de nos populations.
Interpellé sur le cas Touba, pendant la conférence de presse en prélude du Forum pharmaceutique international qui se tiendra à Dakar en juin, le président de l’Ordre des pharmaciens a été catégorique dans sa réponse : «Il faut qu’on se dise la vérité ! Cela ne peut pas continuer ; cela ne peut pas prospérer.
Touba est l’une des villes qui compte le plus d’insuffisants rénaux, de développement de maladies chroniques, de maladies liées à l’usage abusif de médicaments. Le médicament de la rue est une menace à la santé des populations de Touba.»
Selon lui, il y a un manque de volonté manifeste de l’autorité. «Si l’État veut que ça cesse, ça va cesser. Ceux-là qui doivent interpeller l’autorité religieuse par rapport à la prise en charge de ces questions-là doivent agir», a dit le docteur Ahmed Niang.
Il précise que le médicament n’est pas un bonbon. «L’État ne peut pas continuer à investir énormément d’argent dans le secteur de la pharmacie et dans le système de santé, et laisser des gens qui ont comme préoccupations des mannes financières», dit-il.
Il y a un manque de volonté politique. Les juridictions sénégalaises permettent de lutter efficacement contre ce marché, si l’État a la volonté d’y arriver. Ça ne doit pas être difficile à expliquer, peste le docteur Assane Diop, président du Syndicat des pharmaciens du privé.
LES CONFESSIONS DE DR BABACAR NIANG
Mort de Doudou Fall, son arrestation, hospitalisation d’Ousmane Sonko, Mis sous contrôle judiciaire, le patron de la clinique Suma Assistance doit se présenter devant le juge chaque vendredi pour sa signature.
Après ses démêlés avec la justice, le patron de la clinique Suma Assistance, Dr Babacar niang, est sorti de son mutisme pour se prononcer sur de nombreuses questions comme son arrestation, la mort de Mamadou Ly dit Doudou Fall (agent à la mairie de Médina), l’hospitalisation d’Ousmane Sonko au niveau de sa structure.
Mis sous contrôle judiciaire, le patron de la clinique Suma Assistance doit se présenter devant le juge chaque vendredi pour sa signature. Dr Babacar Niang est poursuivi pour homicide involontaire, mise en danger de la vie d'autrui et non-assistance à personne en danger. Des chefs qui font suite à la disparition de Mamadou Ly dit Doudou Fall qui avait été évacué à la clinique Suma Assistance avant de succomber à ses blessures. Objet d’une plainte déposée par le frère du défunt et le maire de la Médina (Bamba Fall), le praticien a expliqué sur «Seneweb» c'est le politique qui s'est invité dans le médical. «Bamba Fall soutient que c'est parce qu'Ousmane Sonko était à Suma qu'on a laissé son protégé à son sort». Pourtant, Dr Babacar Niang précise que pour toutes les manifestations politiques, sportives, religieuses et sociales, il intervient avec son personnel et n'attend pas que des personnes soient blessées pour agir.
«AUJOURD’HUI, JE NE PEUX PAS ME PROMENER A LA MEDINA. C'EST COMME SI J'AVAIS TUE DE SANG-FROID DOUDOU FALL»
Le patron de Suma Assistance raconte que son personnel est allé chercher Mamadou Ly devant la clinique de la Médina. «Il y avait six blessés sous perfusion. Sans discrimination, encore moins de distinction de couleurs du Pastef ou d'un autre parti, nous avons essayé de le soigner. Mais aujourd'hui, le procureur nous a lynché. Actuellement, je ne peux pas me promener à la Médina, c’est comme si j'avais tué de sang-froid Doudou Fall», se désole Dr Niang. À la question de savoir pourquoi ils ont voulu savoir si le patient était de Pastef ou non, il répond que c'était une manifestation des "pastefiens" qui faisaient face aux hommes de tenue. «Par conséquent, si on reçoit un patient sans tenue, on lui demande son appartenance. Il y avait un scanner de plus de 100.000 Fcfa à payer. Je peux transporter des malades, mais pour des prises en charge, il faut un garant. C'est ce qui justifie la question et ça se passe comme ça dans tous les hôpitaux. Il se trouve que Pastef s'est organisé depuis des années. Ils nous ont donné leurs numéros en nous disant : «Chaque fois que vous verrez quelqu'un de notre organisation, appelez nos médecins». Ils ont une cellule socio-médicale», renseigne-t-il avant d’ajouter : «Doudou Fall était installé à l'hôpital du jour. Là-bas, on fait le diagnostic et on comprend ce qu'il faut faire par rapport au suivi médical. Sur les 24 heures qu'il a passées, j’ai signé le remboursement de la différence d'argent à midi, car que je devais aller au Fouta. Sa famille a pensé qu'il faut qu'il fallait l’acheminer à l'hôpital. Et c'est à 12 h que cela a été fait, au lieu de 17 h comme expliqué par le procureur. À notre niveau, on voulait qu'il soit examiné par un neurochirurgien, pour savoir s’il y a possibilité de l'opérer. Le spécialiste contacté devait venir le vendredi, selon son agenda, parce que comme vous le savez, il n’y a pas beaucoup de neurochirurgiens au Sénégal. Au niveau de Suma, on travaille avec trois d’entre eux. On en a contacté un autre, mais il a aussi donné rendez-vous le lendemain. Ils ont eu une place à l'hôpital avec l'aide du ministre de l'Intérieur, comme l'a souligné Bamba Fall. Le dossier existe et n'eût été le secret médical, on allait vous livrer les détails». Cependant, il indique qu’ils savent ce qui est écrit au détail près. «Dans l’attente d'un neurochirurgien, Doudou Fall avait sa perfusion de morphine et ses médicaments. Autrement dit, il bénéficiait du suivi médical normal».
«OUSMANE SONKO A DEJA SON MINISTERE DE LA SANTE…»
Sur le dossier médical de Doudou Fall qui est transmis à l'hôpital Principal bien après et par WhatsApp, Dr Babacar Niang précise que quand on évacue en France où ailleurs, le document est transféré par mail. Le directeur de Suma Assistance regrette-t-il ce qui s'est passé ? Il répond qu'après 36 ans de service, à chaque fois que quelqu'un meurt, il a des regrets. «C'est un sentiment qu'on a toujours. Si je pouvais éviter la mort, mes parents seraient là. On galvaude le terme non-assistance à personne en danger sans savoir ce qu'il en est au juste. On a des formulaires à suivre et à chaque intervention, il y a un type de traitement à faire. Alors, où situe-t-on la non assistance ? Vous pensez que moi, je peux voir quelqu’un mourir ou souffrir et rester là à boire mon thé». Accusé d’avoir négligé Doudou Fall pour s’occuper d’Ousmane Sonko, Dr Niang balaie d’un revers de la main. «C'est le Pastef qui s'est introduit dans sa clinique et on atteste sans preuve qu’ils ont laissé tout le monde pour Ousmane Sonko», dit-il avant de préciser que la clinique est également constituée de l'hôtellerie. «Celles qui viennent accoucher, je ne les vois pas. Elles viennent avec leur gynéco, accouchent et repartent de la même manière. Sonko peut louer une chambre et se faire suivre par son médecin à Suma. La preuve, je n'étais pas là. Ousmane Sonko a déjà son ministère de la Santé. Ils ont une possibilité de prise en charge. C'est pourquoi, on n’a posé la question. Je n'ai signé aucune convention avec Pastef et je poursuivrai quiconque s'aventure dans ce domaine, parce qu'il ne peut pas le prouver». Très en verve, il estime que depuis la Covid, il fait l'objet d'interpellation. Pourtant, dit-il, le rapport de la Cour des comptes lui a donné raison.
LES SENEGALAIS A BOUT DE SOUFFLE
Problèmes récurrents dans le domaine de l’imagerie médicale - Des malades vivent un traumatisme en l’absence de matériels d’urgence pour le diagnostic de leurs pathologies.
Depuis quelques semaines voire des mois, des pannes dans le domaine de l’imagerie médicale se multiplient dans nombre d’Etablissements publics de santé au Sénégal. Si ce ne sont pas des pannes de scanner qui sont les plus fréquentes, ce sont celles de radiothérapie qui pénalisent certaines structures sanitaires. Des défaillances qui font coûter la vie à plusieurs malades.
Des malades vivent un traumatisme en l’absence de matériels d’urgence pour le diagnostic de leurs pathologies. Depuis quelques temps, les pannes dans le domaine de l’imagerie médicale sont fréquentes. Dans plusieurs régions du Sénégal, les structures de santé du public ne sont pas épargnées par ces défaillances techniques. Les pannes les plus récurrentes demeurent, ces dernières semaines, celles de scanners.
En effet, il faut faire remarquer qu’à l’intérieur du pays, les régions sont dotées chacune d’un scanner logé au niveau des hôpitaux régionaux. Et en l’absence de cet outil, c’est toute une population qui en souffre et les conséquences sont le retard dans la prise en charge, l’augmentation des frais de l’imagerie mais aussi l’aggravation de l’état de santé du patient qui doit faire des kilomètres, en effectuant le déplacement de région en région, pour bénéficier de ces services.
Dans le Nord, après l’hôpital d’Ourossogui, celui du centre hospitalier régional de SaintLouis a pris le relais, avec la panne de son scanner. Tous les malades sont alors référés dans la région de Louga. La majorité des patients y vont avec leur propre moyen de transport. Dans l’impossibilité de prendre les transports en commun, les familles sont obligées de louer des voitures pour les amener. Quid des retards dans le diagnostic ? Aussi, pour un examen qui doit revenir à 40 mille voir 45 mille FCFA, les malades mettent sur la table le triple, ou presque, à savoir plus de 100 mille F CFA.
Selon Moustapha Diop, Major surveillant de service de la Radiologie, par ailleurs responsable de l’Alliance A3S, qui regroupe les syndicats de cet hôpital de Saint-Louis notamment le SAMES, le SUTSAS et le SAS, qui s’est confié au correspondant permanent de Sud Quotidien dans cette région du Nord du Sénégal : «c’est le tube radiogène qui produit les rayons X qui est en panne. Donc, c’est un dispositif essentiel pour le scanner. Et depuis qu’il est en panne, les malades sont obligés d’aller jusqu’à la région de Louga».
Au niveau des structures d’accueil, ces maladies qui se déplacent pour l’imagerie médicale sont aussi confrontés à un problème de disponibilité des résultats à temps. Il faudra attendre deux jours voir plus pour en disposer. Et, au même moment, le malade continue à vivre à avec son mal et le médecin traitant patiente pour poser le bon traitement. Des vies s’envolent, des regrets se multiplient, les dégâts deviennent insoutenables.
Selon des sources dans le secteur, c’est l’interprétation qui prend le plus le temps, pour le scanner. L’examen est fait, les résultats sont compilés, avant d’être déposés sur la table du radiologue permanent. Ce dernier fait l’interprétation, l’envoie au service informatique pour la saisie et le tirage. Un parcours qui a couté la vie à plusieurs malades.
Dans le Fouta, le scanner serait aussi retombé en panne durant la semaine dernière. A Dakar, une telle situation ne se fait pas trop sentir dans le domaine du scanner, la présence de toute la chaine de pyramide sanitaire fait que si le scanner est en panne à l’hôpital Général Idrissa Pouye de Grand Yoff, on peut se rabattre sur les hôpitaux de Fann, Principal, Ouakam ou encore Pikine, Abass Ndao et autres. Mais dans les régions, un seul scanner pour toute une population, pose la problématique de surcharge de travail. Pour une solution de sortie de crise, des acteurs sollicitent la présence d’un deuxième scanner pour des régions.
ABDOULAYE BOUSSO DETECTE UN DERNIER VARIANT
Ouvrage « Sur les vagues de la covid-19 », via sa mal gouvernance, Décidément, on n’a pas encore fini avec les incohérences liées à la gestion de la covid-19 au Sénégal.
Décidément, on n’a pas encore fini avec les incohérences liées à la gestion de la covid-19 au Sénégal. Après le rapport de la Cour des comptes qui a fait état de «surfacturations, absence de justificatifs, conflits d’intérêt » mais aussi des dépenses sans rapport avec la covid, voilà que Dr Abdoulaye Bousso qui a été en première ligne dans la lutte contre l’épidémie, nous parle d’achat inexpliqué de pyjamas. Dans son ouvrage intitulé « Sur les vagues de la covid-19 », l’ancien directeur du Centre d’opérations d’urgence sanitaire du Sénégal partage son vécu de la gestion de la covid et évoque les faiblesses de systèmes de santé en Afrique. Il livre également les clés pour un système de santé performant.
Entre anecdotes, rappels, constats, Dr Abdoulaye Bousso se livre sur la gestion de la covid-19. L’ancien directeur du Centre d’opérations d’urgence sanitaire du Sénégal (Cous) qui a été au cœur de la riposte contre l’épidémie, vient de sortir un livre composé de 193 pages et de 10 chapitres intitulé « Sur les vagues de la covid-19 » édité par L’Harmattan. Dans ledit ouvrage préfacé par le Dr Awa Marie Coll Seck, Dr Bousso révèle un achat de pyjamas et exprime son « dégoût » au chapitre V. « Un jour, mon responsable logistique m’annonça qu’il avait reçu une dotation de pyjamas, commandés par le ministère de la Santé. J’ai pensé que c’étaient les tenues que nous portions dans les blocs opératoires qui avaient été achetées et que le personnel des CTE pourrait porter. Dans notre jargon, le pyjama est la tenue qui est portée sous la blouse stérile. Il me dit que non et que c’était de vrais pyjamas qui avaient été achetés, en réalité des pyjamas pour dormir. C’étaient des pyjamas rayés, ressemblant à des tenues de bagnard. J’étais abasourdi, car des milliers avaient été acquis ! Mon dégoût était tel que je n’ai pas à ce jour jamais essayé de savoir qui avait exprimé cette commande et qu’en était le but. Je pense qu’à nos jours, ces pyjamas sont encore en souffrance dans des magasins », raconte Dr Bousso dans son livre. Selon lui, il s’agit à travers cette anecdote de « mettre en évidence certaines incohérences qui se sont passées dans la gestion de la covid ».
«ON AVAIT L’IMPRESSION QUE C’ETAIT UN PARTAGE DU GATEAU ET QU’IL FALLAIT SERVIR TOUT LE MONDE»
A en croire Dr Bousso, la rationalisation des ressources n’était pas de mise. « L’esprit de vouloir servir chaque Direction était à mon avis inapproprié. On avait l’impression que c’était un partage du gâteau et qu’il fallait servir tout le monde, faire plaisir à tout le monde. Chacun y allait avec son programme d’activités à financer ne tenant aucun compte de la cohérence des interventions et des activités des structures de coordination mises en place », souligne l’auteur.
En effet, le manque d’équipement dans les hôpitaux a rendu difficile la prise en charge des malades. C’est pourquoi, Dr Abdoulaye Bousso est d’avis qu’une partie des fonds destinés à lutter contre l’épidémie devrait servir à combler le gap. «Pendant la covid, le gros problème que nous avions, c’était la prise en charge des cas graves dans les régions avec peu de capacités en réanimation hors de Dakar. Aujourd’hui, après avoir dépensé près de 1000 milliards de FCFA, avons-nous comblé le gap ? Je ne le pense pas. Toutes les 13 régions devraient avoir des unités de réanimation équipées et fonctionnelles. J’avoue que je n’ai aucune idée du nombre de respirateurs acquis (plus d’une centaine, il paraît), ni de leur répartition, mais je suis certain que grande sera la surprise si on fait le point sur les unités de réanimation fonctionnelles dans les régions », déclare Dr Bousso.
«JE N’AITOUJOURS PAS COMPRIS LA CREATION ET LE ROLE DU COMITE A LA PRESIDENCE»
Dans son ouvrage « Sur les vagues de la covid-19 », l’auteur revient aussi sur la réponse globale organisée à trois niveaux (stratégique, opérationnel et tactique). « Au niveau stratégique, si l’engagement du président de la République est à saluer, de même que son option de consulter directement les techniciens, toutefois, je n’ai toujours pas compris la création et le rôle du Comité à la Présidence. Indirectement, nous avons pu comprendre le rôle de ce Comité à travers des décisions que nous apprenions à travers les médias : interdiction d’entrée des corps covid dans le pays, réquisition des hôtels pour isoler les contacts, etc. », dit-il. Dr Abdoulaye Bousso n’a pas manqué de révéler une cacophonie autour de la coordination. « J’avoue que l’incompréhension a continué et j’avais surtout le sentiment que chacun voulait juste être visible et audible. Souvent, dans mes réunions de coordination quotidiennes, je soulignais la cacophonie qui gagnait nos rangs. Beaucoup me disaient de ne pas utiliser ce terme et je répétais souvent, même devant le ministre, mais c’était juste la vérité, et par moments, cela gênait la réponse. Il arrivait de se retrouver avec des informations contradictoires ou la mise en œuvre des stratégies non concertées, ce qui créait des tensions dans l’équipe », raconte l’auteur. Selon lui, « les principales structures qui faisaient cavalier seul et amenaient la cacophonie étaient le Service national de l’éducation et de l’information pour la santé, la Direction générale des établissements de santé et la Direction de la prévention ». Comme conséquences, dit-il, « une communication mal maîtrisée auprès des populations, des dysfonctionnements dans la gestion des centres de traitement, un suivi des contacts et une gestion des données très insuffisants ».
«LE PRINCIPAL PROBLEME (…), C’EST L’ABSENCE D’UNE BONNE POLITIQUE DES RESSOURCES HUMAINES»
Dr Bousso a fait le diagnostic des systèmes de santé en Afrique dans son ouvrage. « Nos systèmes de santé souffrent d’une politisation à outrance, avec un réel manque de vision prospective. Tout est dans la réalisation visible : les constructions et les ambulances, presque rien dans les systèmes. Tant que nos dirigeants continueront à penser que l’histoire de leur pays est superposable à la période de leur mandat, l’Afrique aura du mal à décoller », déclare Dr Bousso. Allant plus loin, il dira : « Le principal problème que nous avons dans la plupart des pays africains, c’est l’absence d’une bonne politique des ressources humaines. Former un nfirmier prend trois ans, pour un médecin généraliste, il faut huit années, et pour un médecin spécialiste, douze années. C’est dire que pour un bon plan des ressources humaines, il faut au moins des plans tri-quinquennaux bien cohérents qui tiennent compte de l’évolution de la population, des constructions futures, des départs (retraite, disponibilité, démission, décès…). Combien de pays ont cette vision ? Pas beaucoup, le Sénégal y compris. Nos directeurs de ressources humaines se résument essentiellement à la gestion du personnel, ne s’occupant que d’affectations et de mutation ».
«L’EXEMPLE LE PLUS PARLANT EST CELUI DU DEFICIT EN GYNECOLOGUES AU SENEGAL»
Sur l’insuffisance en ressources humaines au Sénégal, il indique « l’exemple le plus parlant est celui du déficit en gynécologues au Sénégal ». A en croire Dr Bousso, « la mortalité maternelle et infantile demeure encore un lourd fardeau pour nos pays, un vrai drame, qu’on ne fait malheureusement que constater ». Il fustige ainsi le comportement de certains médecins qui refusent d’aller travailler à l’intérieur du pays. « Il est vrai que le Sénégal a fait beaucoup d’efforts sur les bourses de formation, spécialement pour les médecins mais en contrepartie, il n’impose aucune contrainte. Combien de médecins ont refusé de rejoindre l’Administration pour se voir octroyer par ce même état une autorisation d’exercice dans le privé ? Si vous y comprenez quelque chose, car mes neurones n’arrivent pas à capter cette hérésie. D’autres refusent les affectations dans des zones supposées difficiles pour après se faire recruter par des établissements publics de santé de capitales régionales, donc apparemment à l’Etat sans qu’aucune conséquence ne s’ensuive », révèle l’auteur.
Dans le dernier chapitre intitulé « Mettre fin à l’éternel recommencement », Dr Bousso invite les Etats à tirer des leçons de la covid. Il recommande ainsi de « digitaliser et sécuriser les informations sanitaires », « disposer de stock d’urgence », de « construire autrement nos hôpitaux », « d’anticiper la formation des ressources humaines », de « financer la préparation face aux urgences sanitaires et disposer de fonds d’urgence », de « développer la recherche » mais aussi « d’intégrer les menaces sanitaire dans les politiques de sécurité nationale ». A en croire Dr Bousso, « les pays africains doivent développer leur leadership et prendre en charge eux-mêmes leur destinée ».
TOUT VA MAL A L’HOPITAL GENERAL IDRISSA POUYE DE GRAND YOFF
L’hôpital Idrissa Pouye de Grand Yoff ex-CTO est en agonie. Le diagnostic de l’intersyndicale des travailleurs indexe la mauvaise gestion du Directeur général. Ces derniers ont d’ailleurs tenu un sit-in ce matin pour dénoncer ces agissements.
L’hôpital Idrissa Pouye de Grand Yoff ex-CTO est en agonie. Le diagnostic de l’intersyndicale des travailleurs indexe la mauvaise gestion du Directeur général. Ces derniers ont d’ailleurs tenu un sit-in ce matin pour dénoncer ces agissements.
« Notre responsabilité en tant qu’ agent de santé qui avons prêté serment est de veiller à ce que toute personne qui vient dans cet hôpital et qui a besoin de soins puisse avoir une satisfaction.
On ne peut pas donner des moyens à cet hôpital qui a un budget de 9 milliards et qu’à chaque fois que l’argent entre, on a l’impression que c’est mis dans un sac troué » s’est désolé Cheikh Seck, porte-parole de l’intersyndical des travailleurs de l’hôpital général Idrissa Pouye, représentant du personnel au sein du conseil d’administration de l’hôpital.
Ce budget ne se reflète pas sur les services. « Allez au bloc opératoire, au niveau des urgences, de la chirurgie générale, de la neurochirurgie, de l’orthopédie.
Nous voyons des malades qui ont fait des traumatismes qui peuvent attendre pendant 20 jours avant d’être opérés. Certains qui ont les moyens préfèrent aller vers les cliniques » dénonce Cheikh Seck. Actuellement, dit-il ne serait-ce que pour opérer, on a besoin de matériels de stérilisation, l’autoclave est en panne depuis un mois.
Quand on opère, on a besoin d’amplificateur de brillance et sur les 14 salles, un seul fonctionne. « On est en train de faire de la bamboula avec l’argent de cet hôpital. Il faut voir les dépenses d’un directeur qui part en voyage en France chaque année, on lui paye ses formations à l’Université qui avoisinent les deux millions.
Pendant ce temps l’hôpital peine à acheter des intrants, les véritables travailleurs ne sont pas respectés » dit-il. Et de poursuivre, « Quand nous étions en grève, ils sont allés prendre des étudiants qui ont installé de gros malades. Un malade est même mort sur la table et nous ne comptons pas laisser cela comme ça.
Il faut que la population fasse attention, quand les gens sont en grève on met à leur disposition des personnes qui n’ont ni la compétence, ni la qualification.
Sur ce point, nous interpellons directement le ministre de la Santé qui est médecin et qui sait ce que c’est prendre la responsabilité de prodiguer des soins à un malade ».
S’y ajoute que ceux qui travaillent le matin jusqu’à 10 H pour aller en sit-in, se retrouvent avec des salaires ponctionnés. Ce mois-ci ils ont ponctionné plus de 80.000 Francs Cfa sur les salaires des agents. Il y a des éléments sur lesquels on doit tenir compte pour faire une opposition de salaire et tous ces éléments n’existent pas.
« Sur ce point précis, nous ne laisserons pas. Il est plus facile d’avoir le Ministre de la Santé que le Directeur. A partir du premier avril tout ce qu’il fait ne nous engage pas il est parti à la retraite. Ce gars est un voleur et il a volé notre argent, nous allons le poursuivre en justice », conclut Cheikh Seck.
LA TRADITION SUICIDAIRE DU TABAC DANS LE VAGIN
Le tabac est considéré, depuis fort longtemps, comme nuisible à la santé. Dans le sud du Sénégal, certaines femmes introduisent ce produit dans leur organe génital, pour différentes raisons, dont le désir de procréation.
Le tabac est considéré, depuis fort longtemps, comme nuisible à la santé. Dans le sud du Sénégal, certaines femmes introduisent ce produit dans leur organe génital, pour différentes raisons, dont le désir de procréation. Ses mérites sont vantés, lorsque les spécialistes parlent d’une pratique suicidaire.
D'après les chercheurs, le tabagisme est à l'origine de multiples maladies. Un cancer sur trois est dû au tabagisme. Le plus connu est le cancer du poumon, dont 80 à 90 % des cas sont liés au tabagisme actif. La consommation du tabac donne également le cancer de la gorge, de la bouche, des lèvres, du pancréas, des reins, de la vessie, entre autres.
Au moment où fumer du tabac cause tous ces genres de maladie, qu'en est-il du fait de l'introduire dans l'organe génital de la femme ?
Dans le sud du Sénégal, plus précisément dans la région de Sédhiou, beaucoup de femmes utilisent le tabac à des fins différentes. Une tradipraticienne, arborant un grand boubou de voile multicolore, Khady Faty, soigne des femmes qui n'arrivent pas à faire des enfants, à l'aide du tabac. "Depuis plus de 10 ans, je soigne des femmes qui ont un problème pour procréer. Le tabac est un produit très efficace dans ce traitement. Il nettoie le bas-ventre, en faisant sortir toutes les saletés qui s'y trouvent et permet une fécondation rapide", fait-elle savoir avec fierté.
Quand une femme, en état de grossesse, utilise ce produit, poursuit-elle, il facilite son accouchement. Concernant le nombre de fois et l'heure d'utilisation, elle répond qu’en général, il est utilisé dans l'après-midi ou la nuit et une seule fois par jour. Parce que, explique-t-elle, dès qu'on le met dans le vagin, la personne a automatiquement envie de dormir.
Ainsi, il est communément admis que les femmes qui ne vivent pas avec leur mari utilisent le tabac pour ne pas commettre l'adultère. "Je ne vis pas avec mon mari. Il est en Europe depuis plus de huit ans. On m'a conseillé d'utiliser le tabac pour ne pas dévier de la religion, c'est-à-dire avoir des relations extraconjugales. Depuis que j'ai commencé à l'utiliser, je ne ressens plus l'absence de mon mari. Ça me soulage. Je le mets souvent la nuit, avant de me coucher", raconte une mère de deux enfants, résidente à Madina Wandifa, une localité située dans la région de Sédhiou.
La trentenaire de poursuivre : ‘’Si une femme ne veut pas aussi tomber enceinte, le fait d’en mettre, après chaque rapport sexuel, l’empêchera de l’être. J'ai une amie qui a vécu cela. D'ailleurs, ici, beaucoup de femmes n'utilisent plus la planification familiale", renseigne-t-elle.
Le tabac, un remède contre les règles douloureuses...
Également, l'utilisation du tabac, assure-t-on dans la région, a permis à certaines femmes de faire des enfants. "Je me suis mariée. Après dix ans de traitements dans différents hôpitaux, je n’ai pas pu concevoir. Lorsqu’on m'a conseillé le tabac, au début, j'ai refusé. Mais heureusement, ma mère a su me convaincre. Quand je mettais le produit, à mon réveil, je voyais qu’un liquide jaunâtre était sorti de mes parties intimes. Quelques mois plus tard, j’ai senti un changement de mon corps. Je me suis rendue à l'hôpital où la sage-femme m'a fait savoir que j’étais enceinte", raconte une autre femme vivant à Bounkiling, un des départements de la région de Sédhiou.
La dame ajoute avec aplomb que le tabac lutte également contre les règles douloureuses et permet aux femmes qui ne voient pas, chaque mois leurs menstrues, d'avoir leurs règles.
Dans le même ordre d'idées, renchérit une autre femme préférant garder l'anonymat : "Lorsque j'étais en état de grossesse, le gynécologue qui me suivait m'avait dit que j'avais une perte tube. Une fois à la maison, je l'ai expliqué à ma mère. Et elle m'a demandé d'utiliser le tabac. Au début, je n'étais pas d'accord. Mais elle a fini par me convaincre. Depuis que je l'ai utilisé, la perte tube a disparu."
Toutefois, souligne-t-on, on ne doit pas avoir de rapports sexuels, le jour où on utilise le tabac. De même, une femme désirant avoir un enfant et qui couche quotidiennement avec son mari ne doit pas utiliser le produit. Également, on reconnait volontiers que le tabac donne la diarrhée, fait vomir et donne des vertiges.
Selon des spécialistes, l'utilisation du tabac est suicidaire
D'après une enquête réalisée par des journalistes de SciDev.net, des spécialistes révèlent que l'utilisation du tabac dans le vagin crée souvent des ulcérations qui, en se cicatrisant, rétrécissent le vagin, le rendent dur et peuvent aller jusqu’à le refermer totalement. Pire, poursuivent les spécialistes, il arrive même que l’écoulement normal des règles devienne impossible.
Selon eux, ces risques devraient être plus élevés chez les femmes qui mettent directement le tabac au contact de leur muqueuse vaginale et cervicale. Car, disent-ils, cette zone est très sensible et l’agresser avec un produit composé de tabac et de soude, c’est carrément suicidaire.
Dans la même logique, les spécialistes révèlent que le lien entre l’utilisation du tabac et le cancer du col de l’utérus est tout à fait plausible. "Le tabac est, en effet, un agent cancérigène bien documenté. Le risque du cancer du col de l’utérus nous semble d’autant plus augmenté dans le cas de l’administration du tabac au contact direct du col", renchérissent les chercheurs interrogés par SciDev.net.