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26 novembre 2024
Santé
LE SPECTRE DE PARALYSIE DU SECTEUR DE LA SANTE
Le secteur de la santé risque de connaître des perturbations les jours à venir. Après le Collectif des médecins en spécialisation, c’est au tour des médecins de mener un plan d’action.
Le secteur de la santé risque de connaître des perturbations les jours à venir. Après le Collectif des médecins en spécialisation, c’est au tour des médecins de mener un plan d’action.
Pour dire stop aux arrestations qu’ils qualifient d’« arbitraires », le Syndicat autonome des médecins du Sénégal (Sames) a décidé d’entrer dans la lutte. Il a déposé le lundi 3 avril 2023, un préavis de grève sur la table du gouvernement.
Parmi les motifs évoqués figurent : les arrestations arbitraires et répétées des agents de santé ; le non-respect du protocole d’accord de 2014 en général. Mais aussi la non application des accords de mai 2022 concernant les indemnités de logement et de représentation médicale pour contractuels des hôpitaux aux agents des collectivités territoriales des agents de l’agence Cmu, de l’Ipres, de l’Ismea et du Samu. Et du non-respect des monitorings mensuels des accords convenus.
Pour dire stop aux arrestations qu’ils qualifient d’« arbitraires », le Syndicat autonome des médecins du Sénégal (Sames) a décidé d’entrer dans la lutte. Il a déposé le lundi 3 avril 2023, un préavis de grève sur la table du gouvernement.
DE L’AVÈNEMENT D’UNE TROISIÈME RÉPUBLIQUE AU SÉNÉGAL
EXCLUSIF SENEPLUS – Pour une réponse de gauche à la turbulence due à la confiscation de l'arène politique par la rivalité politicienne et le désordre organisé – Comment ne pas se laisser capturer par les populismes ? INTERVIEW D’AZIZ SALMONE FALL
Propos recueillis par Saxewar Diagne de SenePlus |
Publication 03/04/2023
Au moment où se multiplient les initiatives de regroupement des forces dites de gauche au Sénégal, SenePlus a interpellé Aziz Salmone Fall qui est l’un des initiateurs d’un projet dénommé Seen Egalité qui devrait être lancé dans les toutes prochaines semaines à Dakar. Aziz Salmone Fall est un politologue, membre du GRILA (Groupe de recherche et d'initiative pour la libération de l'Afrique), dont il est le coordonnateur pour la Campagne Internationale Justice pour Sankara. Universitaire, il est également membre du secrétariat exécutif ad hoc de l’internationale des travailleurs et des peuples. Dans l’espace politique sénégalais, il s’est distingué comme l’un des cofondateurs du MAG, le Mouvement des assises de la Gauche au Sénégal.
SenePlus : Depuis plusieurs années, la Gauche semble se chercher une voie de résurgence. A l’approche des échéances électorales, cette quête s’emballe dans une sorte d’urgence pour éviter l’aphonie. A moins d’un an de la présidentielle de février 2024, vous créez le groupement Seen Égalité. Est-ce une initiative politique de plus, sinon dites-nous en quoi elle est différente des projets passés dont les résultats n’ont pas toujours été des plus heureux ?
Aziz Salmone Fall : Le groupement Seen Égalité – Seen Égal est issu de la consultation de progressistes du Sénégal, en vue de la convergence de ses forces démocratiques panafricaines et populaires de gauche. C’est une dynamique de construction de convergences d’idées dans la diversité. La construction de cette mouvance politique, et le rassemblement des acteurs qui la composent, œuvrent résolument en faveur du peuple, à partir des revendications sociales et des exigences de rénovation d’une gauche authentique.
Quel est l’objectif ultime ?
Cette convergence escompte l’avènement d’une troisième république et un développement autocentré progressiste panafricain, écologiste et féministe. Elle espère la réviviscence de l’espoir révolutionnaire, encore fort ou diffus dans plusieurs tranches de notre population. Cette convergence fait aussi écho aux espérances de nos masses défavorisées, de voir résolues leurs aspirations essentielles et fondamentales.
Pourquoi annoncer l'avènement de votre secrétariat politique, précisément ce 4 avril 2023 ?
Nous tenions, comme promis, aux membres du groupement de respecter l'engagement d'avoir un secrétariat à cette date. Le groupement est doté d’un secrétariat ad hoc pour expédier les affaires courantes. Le Secrétariat ad hoc est constitué de membres volontaires ayant participé au processus d’élaboration du groupement Seen Égal Seen Égalité . En tant que comité directeur, il aide le groupement à réaliser sa vision, ses objectifs et ses décisions avec rapidité et efficacité. L’esquisse de projet de société Seen Égal-Seen Égalité sera peaufinée par le Secrétariat. Ce dernier assure, par consensus, l’efficacité́ et l’efficience du groupement en ce qui concerne les décisions majeures et questions de nature urgente, l’ordre du jour des réunions, et les propositions d’action. S’il n’y a pas de consensus, un vote avec la majorité des deux tiers est requis à toute décision. La structure demeure provisoire jusqu’à l’officialisation, au besoin, de Seen Égal- Seen Égalité et la précision de son objectif et mandat et ses élections. La forme et le fonctionnement de l’organisation seront démocratiquement déterminés au fur et à mesure de la progression. Entretemps le Secrétariat ad hoc assure le mandat exécutif. Une conférence de presse et le lancement officiel du groupement et le dévoilement de l'esquisse de projet de société suivront sous peu.
Par quel processus cette convergence au sein de votre groupement s’est-elle construite ?
L’esquisse de projet de société Seen Égal-Seen Égalité découle de la trajectoire historique impulsée par moi, alors un des initiateurs du mouvement des assises de la gauche au Sénégal. Ce mouvement a bifurqué vers les rencontres de la Gauche historique, ensuite vers les assises nationales, et finalement vers Benno, mais toujours sans atteindre l’objectif initial d’unir la gauche et proposer un projet de société cohérent. Plusieurs partis de gauche essayent périodiquement de se regrouper et lancent des appels à l’union, ce qu’il faut saluer et toujours encourager. La gauche au Sénégal a joué un rôle historique majeur dans la construction de l’État-nation et l’évolution progressiste des consciences politiques. Certaines de ses franges ont fait des compromis, d’autres des compromissions, d’autres n’ont pas dérogé à leur principe, et sont marginalisées et se sentent incomprises.
Vous pensez vraiment que la Gauche a encore un rôle spécifique à jouer au Sénégal ? Ne s’est-elle de facto désintégrée dans ses dynamiques d’alliance avec les Libéraux ?
La gauche sénégalaise, au fil des ans, a centré principalement la bataille du regroupement et l’effort d’unification -le contenant- autour de la démocratie représentative et des joutes électorales. Des coalitions électorales sont advenues, ont perduré ou pas. Généralement, il y a eu un recul face aux forces du marché, désormais à un stade de centralisation et de concentration du capital inusitées grâce à l’ouverture libérale mondialisée. Son mythe, vendre, et vivre pour consommer, et si possible le plus individuellement possible ! Ainsi à gauche, il y a eu progressivement un renoncement aux enjeux fondamentaux de projet de société. D’ailleurs, même s’ils sont rarement énoncés, ils passent inaperçus, tellement d’immenses franges sociales dans la société, pourtant concernées, sont pour les unes dans la dépolitisation, le court terme, voire la survie, les autres dans une conscience politique éveillée mais engluée dans le brouhaha politique, médiatique et culturel. L’arène politique souvent inutilement bavarde et superficielle a peu de prise sur le réel, qu’elle biaise et élude. On note une religiosité croissante de l’espace public et politique, qui y revendique sa participation. Trop de médias, de médias sociaux et de faiseurs d’opinions en polluent l’espace, supputant sur les nombreux scandales judiciaires et financiers, y distillant des discours moralistes et autres sermons manichéens, substitués à l’analyse de la réalité scientifique de notre formation sociale.
Ce que vous dites-là ne participe pas à crédibiliser l’action politique aux yeux des citoyens…
Oui, tout cela se traduit par une désinformation et une défection de la politique réelle, et un manque de discernement de bien des citoyens sur ce qui est désormais de gauche ou de droite, ou au nom d’une prétendue realpolitik qu’anime la dépolitisation du néo-libéralisme. Malgré une certaine érosion, les valeurs de gauche, comme les valeurs éthiques d’ailleurs, persistent néanmoins au sein du peuple. Abandonnées par l’absence de projet de société cohérent de l’État, des masses importantes de notre peuple se débrouillent.
Mais alors dans un tel contexte quelle est votre analyse de l’état du pays aujourd’hui ?
Au niveau urbain, il y a une grande turbulence du fait de la confiscation de l'arène politique par la rivalité politicienne et un désordre organisé. Dans nos campagnes, la dépossession des paysanneries est la forme la paupérisation la plus grande, et l'espace périurbain le gruge. Au Sénégal, la société de négoce a pris des proportions énormes, faisant basculer dans le mercantilisme des strates entières de producteurs, ruraux ou non, diplômés comme membres du lumpen prolétariat. Ils œuvrent dans le pays et en diasporiques à l’extérieur, en réseaux sophistiqués. L’économie informelle y domine. Elle est principalement tournée vers les produits de la modernité, la satisfaction d’une consommation par le recyclage ou le bas de gamme importés, mais fournissant, à défaut de mieux, les demandes de l’essentiel de la population. La forme précapitaliste se caractérise par la transformation domestique familiale ou individuelle, la petite production, la transformation et transaction marchande communautaire, périurbaine et religieuse, la petite distribution ou le stockage de l’économie du container.
Le secteur de l’informel a atomisé le potentiel économique national qui ne survit que dans la rente ou dans ses rapports incestueux avec le pouvoir étatique…
En effet, l’État laisse faire avec grand laxisme cette économie de la débrouille, signe de son propre échec, taxant là où il le peut et laissant croitre une corruption endémique, dont il est aussi l’épicentre, à en déduire des scandales qui défrayent la chronique. Les différents régimes politiques qui se sont succédés vivent des perfusions de l’aide internationale et du bradage des pans utiles de l’économie, des immobilisations foncières et du bâtiment et de diverses captations élaborées de rentes. Le boom immobilier dans la capitale illustre combien les terrains sont 15 fois plus chers qu’en 1990, alors que les logements locatifs sont de moins accessibles et doivent abriter plus de 42% des habitants de la capitale.
Après tous ces constats, en quoi y a-t-il la moindre pertinence dans de possibles réponses apportées par un projet dit de gauche ? La Gauche peut-elle répondre aux attentes d’une jeunesse qui aspire à des changements radicaux qui l’éloigne des tourments des politiciens responsables d’une gouvernance qu’elle considère comme scabreuse depuis tant d’années ?
Toutes ces réalités, parmi tant d’autres, sont des terreaux infertiles pour des forces de gauche, mais des contradictions et paradoxes qui peuvent l'éveiller. Il y a aujourd’hui un certain esseulement, une confusion et une dispersion des forces progressistes. Une frange de notre jeunesse, exaspérée et sans horizon, gronde et se décline en variantes politisées ou non. Peu sont organisés au sein de forces politiques progressistes. On peut questionner son discernement politique à ne pas se laisser capturer par les populismes et culturalismes. On note de l’autre côté, un regroupement de certaines forces de gauche, en blocs coalisés, au niveau du pouvoir, comme de l’opposition. Il y a aussi sporadiquement de multiples efforts de certains partis et individus de cristalliser une convergence de ces forces. La tentation populiste et patrimoniale demeure dominante. Dans l’ensemble, on pourrait encore mieux faire, pas seulement pour le contenant, mais surtout pour le contenu.
Mais comment reconstruire une politique citoyenne, à partir d’une offre susceptible de faire converger les revendications de mouvements fragmentés et parfois divergents ?
Il revient aux militants, aux citoyennes et citoyens engagé-es, face à l’action défaillante des dirigeant-es, de mettre la pression sur les orientations afin de façonner le message progressiste. La gauche, dans notre entendement, s’inscrit dans le combat donnant à la démocratie son sens émancipateur et affirmant les droits humains et du citoyen, les droits sociaux individuels et collectifs, les droits à la maîtrise sociale du système économique. Hélas, dans le contexte du Sénégal actuel, construire la gauche alternative exige, pragmatiquement, que l’on développe des stratégies principalement autour du centre gauche avec le maximum de forces politiques et populaires se réclamant du progrès social. Avec minimalement toutes les forces et mouvements sociaux engagés contre le néo-libéralisme, contre l’impérialisme, et dans une perspective panafricaine en faveur d’avancées démocratiques et populaires, du progrès dans la libération des femmes et dans le respect des exigences d’une gestion écologique viable de la terre. Seen Égalité s’inscrit dans cette dynamique d’organiser les aspirations des classes populaires, pour circonscrire et renverser les pouvoirs dominants qui empêchent leur concrétisation. Ceci est un outil à opérationnaliser par nos travailleuses, nos travailleurs, nos sans -emplois, notre jeunesse. Cette jeunesse consciente qui perpétue les espérances de générations qui n’ont pas pu définitivement abattre l’injustice sociale et l’ordre impérialiste et néo-colonial. Nous escomptons ensemble faire reculer les bornes de l’idéalisme, de l’ignorance et de l’adhésion à des illusions passéistes obscurantistes et ethnicistes. L’exigence est d’assurer la démocratisation de la société et la socialisation de la gestion économique. Le renforcement progressif de la convergence, dans la diversité, exige la tolérance et la conciliation. Il faut, avec l'esprit de discernement, armés de science de culture et d'altruisme empathique, dégager l'horizon pour esquisser les fondements d’un projet de société progressiste viable et enviable pour la multitude. Revisiter et vivifier les valeurs qui fondent la gauche, au-delà du discours ou du label, en se fondant sur la praxis. Entre autres la pratique de l’altruisme, la solidarité avec les plus opprimés, l’égalité à tous les niveaux, le refus de l’exploitation, de l’oppression et de l’injustice; l’élan pour le progrès social, la laïcité, la liberté, la conscience révolutionnaire...Ainsi parviendrons-nous à assainir le projet politique et esquisser et mettre en œuvre ensemble un projet de société.
Dans tout cela, on vous connaît plus à l'extérieur du Sénégal que dans votre pays. Pourquoi ? Où étiez-vous toutes ces dernières années ? Que faisiez-vous ?
La plupart de nos membres sont d'une intégrité irréprochable, connu-es du pays, fières filles et fiers fils africain-es du Sénégal comme moi. Je suis plutôt connu du milieu académique, politique et militant. Comme le dit l'adage, nul n'est prophète chez soi. Par exemple, je suis plus connu au Burkina Faso, parce que j'ai coordonné nos courageux avocats qui ont défendu pendant 25 ans les droits des sankaristes et de Thomas Sankara. Je suis plus connu en Afrique du Sud en raison de ma lutte contre l'apartheid, ou internationalement en raison de mon internationalisme avec les Samir Amin et les camarades de la tricontinentale, ou pour mon opposition aux bases étrangères sur le continent Africain et le plaidoyer pour notre souveraineté panafricaine. Mais ici ce n'est pas de moi qu'il s'agit, ce qui importe c'est que le peuple découvre un projet et que les forces de gauche puissent s'entendre minimalement sur un contenu rassembleur et porteur.
En quelques mots, pourriez-vous nous dévoiler les grandes lignes du projet Seen Égalité que vous projetez de lancer officiellement dans les prochaines semaines ?
Je vous demande votre patience, il sera publiquement dévoilé très prochainement aux forces dites de gauche et ensuite à toutes nos citoyennes et citoyens. Je puis seulement vous dire que c'est relativement innovant et la bonne riposte contre l'ordre du monde qui enserre le Sénégal. Nous continuons à résister et à s’organiser consensuellement pour construire ensemble l’histoire. L’histoire d’aujourd’hui est celle d’une terre en danger. Elle est affectée par l’impact de la crise multidimensionnelle issue de la crise du capitalisme impérialiste des oligopoles. Le basculement du monde se manifeste par une crise multiforme, sanitaire, économique, climatique, militaire et de sens... Sortir de l’impasse, dominée par le capitalisme des oligopoles généralisé, (et de son régime mondial de la peur et de l’insécurité, incapable d’imaginer la paix que comme l’ordre entre deux guerres), impose des réponses originales et audacieuses. Elles doivent allier simultanément, démocratisation de la société et progrès social.
Vous professez un éloignement de l’ordre néo-colonial qui perdure depuis plus de 60 ans ? Comment y arriver ?
Pour ce faire, il faut contenir les intérêts socio-économiques que défend et représente le régime en place. Ce dernier est issu du mode néocolonial de croissance et qui a agi pendant longtemps dans le sillage de l’administrateur colonial, du tirailleur et même du fossoyeur des initiatives panafricaines. Les mœurs dans le pays ont été érodées par les comportements ostentatoires, les excès de ceux qui possèdent et leurs imitateurs et qu’amplifie l’internet voyeur. Le social-narcissisme, l’apparence et l’invective ont chassé la pudeur et le suturë. L’impunité persiste là où d’évidence il fallait sévir. Le Sénégal n'a pas de problème de carence de textes, il souffre d'un manque notoire de volonté politique de les appliquer. C’est le visage du mirage démocratique sénégalais. Une culture politique, ancienne et rétive, permet néanmoins une relative organisation démocratique des forces et une libre expression difficile à bâillonner. Nous utiliserons donc ces espaces pour laisser aux citoyens et citoyennes d'apprécier les voies possibles d'une indépendance véritable et harmonieuse. Bonne fête aux sénégalaises et sénégalaises et à nos hôtes.
PAR Farid Bathily
PLUS DE LA MOITIÉ DE L'HUMANITÉ SERA OBÈSE D'ICI 2035
De nouvelles recherches menées sur l’obésité témoignent de la trajectoire ascendante de ce phénomène qui n’épargne désormais plus aucune région du monde
Plus de quatre milliards d’humains devraient souffrir d’obésité d’ici 2035, contre 2,6 milliards en 2020, selon le rapport 2023 du World Obesity Atlas (WOA), organisation internationale dont les données servent notamment à aiguiller l’OMS sur la question.
Ces chiffres représentent une augmentation de 38% sur une période de 15 ans, à en croire les projections du WOA regroupant plus de 180 pays et publiées dans la foulée du 4 mars, journée mondiale de l’obésité. Un tel bond reflète la forte poussée du fléau dans toutes les régions du monde.
Tendance alarmante
L’océan du Pacifique s’illustre à cet effet avec des estimations de prévalence particulièrement hautes pour la période 2020 à 2035. Il s’agit de 67% pour les Républiques insulaires de Kiribati et de Tonga ; de 65% pour la Polynésie française et de 64% pour la Micronésie.
En Amérique, les États-Unis sont en tête avec 58% suivis du Canada avec 49%. La région nord-africaine concentre les taux les plus importants du continent, avec 49% respectivement pour l’Algérie, l’Égypte et la Libye ; viennent ensuite la Tunisie et le Maroc avec 46% chacun. Le même chiffre est attribué à l’Afrique du Sud.
La tendance relevée par le WOA est globalement si alarmante qu’aucun État n’est actuellement en mesure de réaliser l’objectif de maintenir stable le taux de prévalence de l’obésité fixé par l’OMS pour 2025 par rapport à 2010.
Coût important
Un des principaux exemples de cette tendance aggravante concerne l’expansion du phénomène du surpoids parmi les enfants et les adolescents. Les auteurs du rapport indiquent que la tranche d’âge de 5 à 19 ans est davantage exposée partout à travers le globe.
Parmi les causes figurent : le mode alimentaire impliquant de plus en plus des produits provenant de l’agro-industrie ; la prolifération des perturbateurs endocriniens désormais présents dans tous les aspects de la vie humaine ; ainsi que la crise du Covid.
Selon le WOA, tous ces facteurs sapent la lutte des pouvoirs publics contre la maladie. "Bien que la prévention et le traitement de l'obésité nécessitent un investissement financier important, le coût de l'échec de la prévention et du traitement sera bien plus élevé", prévient le rapport qui estime à 4 000 milliards de dollars l’impact financier du fléau sur l’économie mondiale d’ici 2035 si la trajectoire n’est pas inversée.
LUTTE CONTRE LA TUBERCULOSE, LA PROBLEMATIQUE DES CAS MANQUANTS
Lors de la cérémonie de célébration de la journée mondiale de lutte contre la tuberculose, le préfet du département de Dagana a informé que cette commune s’est distinguée par le nombre de cas incidents manquants à la détection.
Lors de la cérémonie de célébration de la journée mondiale de lutte contre la tuberculose, le préfet du département de Dagana a informé que cette commune s’est distinguée par le nombre de cas incidents manquants à la détection.
C'est le district sanitaire de la ville de Richard Toll qui a abrité hier la célébration de la journée mondiale de lutte contre la tuberculose. Le thème de cette année était : "Oui ! Nous pouvons mettre fin à la tuberculose". Représentant le ministre de la Santé et de l'Action sociale, le préfet du département de Dagana a indiqué qu’en 2022, le District sanitaire de Richard Toll, malgré les performances thérapeutiques, s’est distingué par le nombre de cas incidents manquants à la détection d'environ un tiers non retrouvé et la proportion de décès élevée à 3. Pour Ibrahima I. Ndiaye, les comorbidités associées comme l’infection à VIH et les formes pharmacorésistantes de la maladie compliquent la lutte.
Les principaux déterminants de la maladie qui entretiennent l’épidémie sont, selon lui, la pauvreté, la dénutrition ou malnutrition, l’infection à VIH, la consommation de tabac et le diabète. "Devant un tel fléau, toute la communauté, à tous les niveaux, est interpellée et invitée à plus d’engagement pour mettre fin à cette épidémie. "Oui ! Nous pouvons mettre fin à la tuberculose".
En effet, par une synergie d’actions collectives, dit-il, il est possible de mettre fin à ce fléau d'ici 2030 et ainsi atteindre les objectifs de développement durable. D’autant que les résultats obtenus de la lutte contre la pandémie de COVID-19 dans le monde et au Sénégal, en particulier, offrent un bel exemple de riposte efficace et pertinente. ‘’Exploitons, explorons et amplifions tous les avantages que peuvent nous apporter les nouvelles techniques moléculaires de diagnostic rapide de la tuberculose comme le GeneXpert, les nouveaux schémas thérapeutiques courts et oraux, la technologie numérique et l'intelligence artificielle dans la riposte à la tuberculose", déclare l'exécutif départemental.
Ainsi, selon le préfet, 2023 est cruciale pour les personnes engagées dans la lutte antituberculeuse et doit être vue comme l'année de l'espoir et un tournant majeur s’inscrivant dans le sillage d’un Sénégal émergent sans tuberculose. Ce faisant, indique-t-il, plusieurs domaines clés devraient concentrer tous les efforts pour obtenir les résultats escomptés l’accroissement conséquent du financement pour intensifier et accélérer la mise en œuvre des activités.
"Déjà, le budget de l’Etat dédié à l’acquisition des médicaments pour un traitement de la tuberculose et des équipements et produits de Laboratoire pour assurer une prise en charge gratuite, est passé de 260 000 000 FCFA à 800 000 000 FCFA entre 2020 et 2023, soit une augmentation de 308%", révèle M. Ndiaye. Le préfet ajoute qu’il faut l'accès universel au test Xpert MTB/Rif, à travers le renforcement de la disponibilité des appareils et d’un système de transport efficace des échantillons que l’Etat a mis en place, avec l’appui de ses partenaires techniques et financiers, le renforcement de la prise en charge des populations vulnérables et des groupes à risque comme par exemple les enfants, à travers un dépistage actif et un traitement préventif de toutes les personnes ciblées, entre autres.
De ce fait, dit-il, responsabiliser chaque citoyen permettra indubitablement de réduire la charge tuberculeuse dans la population par une meilleure détection des cas manquants et une progression constante du succès du traitement. "L’Etat continuera, avec ses partenaires et suivant les instructions avisées de Monsieur le Président de la République, d’accompagner le PNT dans la mise en œuvre optimale du nouveau plan stratégique intégré de lutte contre la Tuberculose, le VIH et les hépatites virales 2023-2030 qui vise essentiellement l’offre de soins intégrés de prise en charge et de prévention à toutes les étapes de la vie. L’accent est mis sur les populations vulnérables et les obstacles liés aux droits humains et au genre qui entravent l’accès à des soins précoces et de qualité’’, souligne le préfet du département de Dagana.
"L'observance est un élément et un facteur de réussite par rapport à ce traitement"
Médecin chef régional de Saint-Louis, Dr Seynabou Ndiaye Gaye renseigne qu’ils ont remarqué que le tiers des cas recherchés, dans le cadre du dépistage, se retrouvent souvent au niveau du district de Richard Toll. "Nous avons un taux de décès qui est assez élevé. Ce qui montre qu'il est encore important de faire des efforts au niveau de la lutte contre la tuberculose au niveau de ce district. C'est pour cela que nous avons besoin organisé cette journée. On encourage aussi la communauté à continuer les efforts pour ce slogan. Puisqu'il s'agit de dépister, parce que nous avons un taux de détection qui est extrêmement élevé au niveau de la région. Au-delà de la moyenne nationale qui est de 72 %, nous sommes aujourd'hui à 75 %. Mais il faut dire que c'est pour ça aussi que nous avons un succès thérapeutique autour de 98 %, pour dire à la communauté qu'aujourd'hui, le gouvernement a la possibilité de donner cette chance à un malade tuberculeux d'être dépisté et d'être traité au niveau des structures jusqu'au niveau de la communauté. Il est possible d'éliminer la maladie au niveau de la région", déclare-t-elle.
A l'en croire, des membres des organisations communautaires de base sont formés à reconnaître les signes de cette maladie et à pouvoir orienter les patients vers des structures de santé. Ensuite, il y a le traitement. "Dans ce traitement, il est important de noter que l'observance est un élément et un facteur de réussite. Donc, ces acteurs communautaires continuent avec ce patient à aller lui rendre visite au niveau de la communauté, pour pouvoir l'accompagner dans ce traitement. En plus de cela, cet acteur va encourager l'entourage familial, lorsque nous avons un certain nombre de critères qui sont définis et qui existent, à pouvoir dépister les membres, pour permettre de dépister, très tôt, cette maladie et de pouvoir la traiter. L'acteur communautaire joue un rôle extrêmement important. C'est une stratégie vraiment importante au niveau de la région", a confié Dr Seynabou Ndiaye Gaye.
LES EXIGENCES DES PROFESSIONNELS DE LA SANTÉ
Les professionnels de la santé se sont réunis sous forme d’intersyndicale pour défendre leur confrère Babacar Niang sous les liens de la détention. Affectés par sa situation, ils préviennent ne plus «tolérer les privations abusives des liberté ».
Les professionnels de la santé se sont réunis sous forme d’intersyndicale pour défendre leur confrère Babacar Niang sous les liens de la détention. Affectés par sa situation, devant la presse, ils préviennent ne plus « tolérer que leur confrère continue à être abusivement privé de liberté ».
Abdou Kane Diop secrétaire général du Syndicat des médecins privés du Sénégal (Sympes) a indiqué : « Le médecin répondra toujours présent à l’appel de la justice parce qu’il est avant tout un citoyen comme les autres. Mais gardons à l’esprit qu’il n’est un ennemi pour personne, mais plutôt un partenaire de vie à la recherche permanente de vies à sauver ».
Sous ce rapport, l’intersyndicale appelle tout un chacun à la « mesure et au discernement dans l’appréciation du rôle du médecin » au Sénégal dont le statut doit être légalement fixé pour lui permettre d’exercer sa mission en toute quiétude et sans intimidation.
Fort de tout cela, « l’intersyndicale ne saurait tolérer que notre camarade et confrère continue à être abusivement privé de liberté ».
D’après le docteur Diop, la place de tout médecin est auprès de ses malades dans le seul but de soulager leurs souffrances en les soignants. Au travers de ses actions médicales, le médecin met un point d’honneur à rétablir, préserver ou promouvoir la santé dans tous ses éléments physiques et mentaux individuels et sociaux.
Avant de préciser : « Dans l’exercice de sa mission, le médecin est apolitique et a l’obligation de soigner tout malade se présentant à lui quelle que soit son appartenance sociale, religieuse ou politique ».
Se voulant plus clair à ce sujet, il renchérit le médecin travaille selon des procédures de prise en charge médicales et non politiques.
A l’image du bandeau recouvrant les yeux de Thémis pour représenter l’objectivité de la justice, « la vue du médecin n’est concernée que par le soulagement des maux des patients ».
Décidé à défendre leur collègue, le docteur Gueye renseigne aussi bien dans le public que dans le privé, « le médecin respecte des procédures qui l’amènent, en recevant un patient, à l’assister dans le but de le stabiliser, en prenant en charge le risque vital de ce dernier ».
Avant de déplorer le traitement dont ils font objet. « Nous avons noté des pléthores de cas où le médecin est considéré comme un délinquant ou un meurtrier, menotté et incarcéré dès qu’un patient décède ou lors d’affrontements, occultant le fait que le médecin n’est pas Divin mais a une obligation de moyens qu’il déploie au maximum pour sauver des vies », s’est offusqué les professionnels de la santé.
LE DOCTEUR DES CONTESTATAIRES
Le 16 mars, dans un bref entretien réalisé dans l’enceinte de sa clinique où affluaient les manifestants blessés, Babacar Diop contait Suma Assistance, fondée il y a 36 ans. Portrait !
En 2011-2012, il a été au chevet de Macky Sall, de Cheikh Bamba Dièye, d’autres personnalités comme d’illustres anonymes, à l’instar de Mamadou Diop emporté par le dragon de la police. Le 16 mars, dans un bref entretien réalisé dans l’enceinte de sa clinique où affluaient les manifestants blessés, il nous contait Suma Assistance, fondée il y a 36 ans, qui n’est rien d’autre que ‘’ce qui m’appartient’’. Pas à lui, mais à chaque Sénégalais.
C’est un Babacar Niang très souriant qu’on avait quitté ce jour-là, le 16 mars dernier, dans l’enceinte même de sa clinique Suma Assistance. Il venait juste d’arriver, n’était même pas encore sorti de son véhicule. Accroché, il s’est prêté volontiers aux questions. Sur l’affluence des manifestants dont certains avaient fini de faire de l’établissement un lieu de refuge, il répondait : ‘’D’abord, je pense que c’est dû simplement à un problème de voisinage ; ce qu’on appelle ‘aakhou deukeundo’. Quand on a un bon voisin qui se trouve dans des difficultés, en bon citoyen, en bon être humain, on se doit de l’assister. C’est un devoir.’’
Les impacts, il n’est pas le seul à les ressentir. Même les patients en souffrent dans leur chair. La fumée et l’odeur des grenades lacrymogènes les rejoignaient jusque dans les chambres, se plaignait-il déjà. ‘’J’ai eu à téléphoner au commissaire de Dieuppeul, à chaque manifestation, pour lui dire de penser aux gens qui sont là, d’informer les gens que nous sommes dans un hôpital. Aujourd’hui, j’ai failli mettre deux barrages d’ambulances dans la rue, avec des tenues blanches, pour leur montrer que c’est une zone de soins….’’, avait-il dit à ‘’EnQuête’’, lors de l’entretien qui a eu lieu vers les coups de 19 h.
Son message semble être tombé dans l’oreille d’un sourd. Il faut, en effet, demander aux députés de Yewwi Askan Wi et à certains journalistes qui ont été gazés devant la clinique. Résultat : certains clients fuient son établissement à cause des désagréments. D’autres, qui auraient pu venir, tentent de l’éviter. Tout en s’excusant auprès des pensionnaires, l’urgentiste reste droit dans ses bottes et compte poursuivre le seul combat qui l’intéresse : porter assistance aux gens qui n’en sont pas pourvus. Ce qui date bien avant l’affaire Ousmane Sonko et l’implantation à la cité Keur Gorgui.
En 2011-2012, alors que Suma était sur l’avenue Cheikh Anta Diop de Dakar, il était déjà le préféré de beaucoup de personnalités et des manifestants victimes de la répression policière. Comme par prémonition, lors de l’entretien, il prenait à témoin le président de la République et Cheikh Bamba Dièye. À la question de savoir pourquoi sa proximité avec l’opposition, il répond : ‘’Ce qui se passe aujourd’hui se passait en 2011-2012. L’actuel président lui-même venait à Suma avec des blessés. Vous pouvez aussi appeler l’ancien maire de Saint-Louis, M. Dièye, qui a eu un traumatisme crânien et qui était passé chez nous… C’est en l’accompagnant dans nos locaux, à l’époque, que Macky Sall lui-même avait interpellé le président Wade en lui disant que si ça continue, il va déposer une plainte à la Cour de La Haye… Je me demande parfois si l’homme a une mémoire.’’
Né il y a près de 67 ans, grandi à Ngor, le Dr Niang est rentré au Sénégal au milieu des années 1980 et a fondé ce qui est devenu une référence en matière de couverture médicale de certains grands événements. Suma, comme il le définit, est un mot wolof qui signifie ce qui m’appartient. ‘’Suma appartient aux Sénégalais. C’est pourquoi nous sommes partout où se trouvent les Sénégalais. Pas seulement dans les manifestations politiques. Ça fait 36 ans depuis qu’on a commencé à couvrir le Magal de Touba, pour assister les gens gratuitement pendant cinq à six jours. On fait la même chose à Tivaouane et à Popenguine. On a donc une envergure nationale. Comme je l’ai dit, on est partout où on peut trouver les Sénégalais. Et on reçoit toutes sortes de malades. Aujourd’hui même, on a reçu des conducteurs de moto, un monsieur qui avait son pousse-pousse et qui a été blessé… On est là pour les Sénégalais’’.
Covidgate
En tout cas, pour ce qui est de la couverture des rassemblements politiques de l’opposition, Suma est devenu un leader incontestable et incontesté. À chaque fois, explique son fondateur, il y a un dispositif spécial composé d’un médecin, d’un infirmier, d’un ambulancier et d’une ambulance, ainsi que d’autres qui sont en alerte, prêts à se déployer en cas de nécessité. Pour lui, cela n’est pas propre aux manifestations politiques. ‘’Quand il y a eu les événements du stade Demba Diop, c’est nous qui étions sur place. C’est nous qui avions informé le Samu et SOS Médecins. C’est ce dispositif que nous appelons la couverture médicale chez nous. On a aussi notre système qui est basé sur les abonnements. On pense qu’à chaque fois qu’il y a une population, il y a un abonné parmi eux. Pour ces abonnés, on s’est engagé à être avec eux partout où il peut y avoir des problèmes. Tout ce qui nous intéresse, c’est l’être humain, c’est de le soulager et de le laisser partir’’.
Pour lui, le Suma s’aligne ainsi sur les standards internationaux. En Europe, explique-t-il, partout où il y a des groupements de plus de 50-100 personnes, le préfet doit mettre en place des systèmes de secours pour tout le monde. ‘’Ici, même les gens en tenue, quand ils se blessent, il n’y a personne pour les assister. On voit de beaux camions d’intervention, mais rien pour secourir. Le ministère de l’Intérieur devait mettre quelques véhicules de secours pour tous. Pas seulement pour les hommes de tenue’’, alerte le spécialiste qui n’a pas manqué de s’interroger sur l’absence des pompiers et du Samu dans la couverture des manifestations politiques.
‘’J’ai une fois demandé pourquoi. Il semblerait qu’il y a une législation qui le leur interdit. Avant, on disait que ce sont les manifestations non autorisées qui ne sont pas couvertes. Mais la vérité est qu’il y a des manifestations autorisées et on ne les voit pas’’.
Révélé au grand public par la Covidgate, le docteur Babacar Niang s’est toujours battu contre les injustices, aux côtés des faibles. Aux Législatives de 2022, il a été investi sur la liste nationale de Jammi Gox Yi dirigée par Fadel Barro. Selon les proches de Doudou Sène, agent à la mairie de Médina tué lors des manifestations alors qu’il défendait sa mairie, Suma l’aurait négligé, parce que, dénoncent-ils, c’est une clinique qui donne la priorité aux partisans du Pastef. Ce que le médecin urgentiste réfute catégoriquement.
Revenant sur l’intervention qui l’a le plus marqué, l’urgentiste déclare sans hésiter : ‘’C’est Mamadou Diop écrasé par le dragon. On avait d’ailleurs donné son nom à une ambulance.’’
Mobilisation, depuis son arrestation
Depuis son arrestation, ses collègues médecins semblent se mobiliser pour lui porter assistance. Pour Boubacar Signaté qui ne semble pas toujours en phase avec lui, il faut reconnaitre au médecin ses qualités. Sur sa page Facebook, il déclare : ‘’Si certains me voient défendre le Dr Babacar Niang, ils seront sans doute étonnés et d’autres se diront, c’est parce que ça concerne Sonko (il semble être proche ou membre de Pastef, NDLR). Rien à voir. Je reste sur des principes. Ceux de défendre mon collègue, un confrère et un aîné, celui dont on parle dans mon sermon et dans mon Code de déontologie médicale. C’est un homme difficile, caractériel. J’avais des relations très heurtées avec lui et le personnel de Suma Assistance, y compris sur les réseaux sociaux. Sur le plan humain, il a des qualités, des défauts, il fait de très bonnes choses et de moins bonnes choses. En somme, c’est une personne normale.’’
Sur le plan médical, rappelle M. Signaté, le directeur de Suma est le premier des médecins urgentistes du Sénégal, un entrepreneur médical et un grand professionnel. À en croire le médecin, le Dr Niang peut aussi être un excellent diplomate. Comme fatigué par les critiques de son jeune frère, il le fit appeler un jour dans son bureau. Il lui dit, rapporte Boubacar dans son témoignage élogieux : ‘’Boubacar, on va faire une chose : Tout ce qui concerne Suma Assistance que tu veux dénoncer de bonne foi, que tu veux critiquer de façon objective, fais-le, comme tu le fais avec d’autres, comme tu le fais avec le ministère ou avec notre système de santé en général. Si tu veux m’en parler avant, ce serait bien, mais tu n’es pas obligé. Suma Assistance, ce n’est pas pour moi, c’est pour tout le monde. Donc, tu as aussi un droit de regard sur ce qui s’y fait.’’
Maintenant, pour tout ce qui concerne le docteur Babacar Niang, enchainait-il, ‘’lui c’est ton grand frère, tu viens toquer à ma porte ou tu viens à la maison et tu m’en parles. Parce que si je t’entends encore parler de moi, SOS Médecins ‘laa lay fek’ ou bien je débarque chez toi et tu verras que ‘douma sa morome’. Et on a rigolé, je suis parti. Depuis, si jamais, je passe aux Almadies à côté de chez lui, qu’il me voit passer sans m’arrêter et lui dire bonjour, c’est des histoires. ‘Lolou la sekheu ak grand bi’’’, rapporte le jeune médecin à l’endroit de celui qu’il présente comme son grand.
BABACAR NIANG, L’AGNEAU MEDICAL IDEAL DU SACRIFICE
Honorablement connue sur la place de Dakar, et même dans la sous-région, la clinique « Suma-Assistance » est en passe de subir un mauvais procès
Honorablement connue sur la place de Dakar, et même dans la sous-région, la clinique « Suma-Assistance » est en passe de subir un mauvais procès. Agé de 70 ans, Dr Babacar Niang, médecin-propriétaire de cette résidence hospitalière privée est arrêté pour non « non-assistance à personne en danger ». « Le Témoin » démonte les germes d’une accusation hypocrite et populiste destinée à faire un mauvais procès au Dr Babacar Niang dont les prises de position courageuses et les dénonciations dérangent.
Médecin-propriétaire de la clinique « Suma-Assistance », Dr Babacar Niang a été interpellé par les gendarmes de la brigade de Pété dans son village natal de Aram, commune de Médina Ndiathbé (Podor), où il s’était rendu pour des raisons familiales. Il a été acheminé, hier après-midi, dans les locaux de la Sûreté Urbaine de la police à Dakar. Il est accusé de « non assistance à personne en danger » et entre autres de « tri sélectif » des blessés lors des manifestations et contre-manifestations en marge de la comparution de l’opposant Ousmane Sonko au tribunal de Dakar pour les besoins du procès qui l’oppose au ministre du Tourisme Mame Mbaye Niang. Lequel l’accuse de « diffamation ».
A l’origine, une déclaration à la fois populiste et hypocrite du maire transhumant de la Médina, Bamba Fall, dont un des agents a perdu la vie dans les malheureux événements du jeudi 16 mars dernier. Il s’agit de l’agent municipal Doudou Fall qui a succombé à ses blessures après avoir été lynché par des manifestants. Un acte ignoble et condamnable ! En réagissant à la mort de son agent municipal sur les ondes d’une radio de la place, le maire Benno Bok Yakar (Bby) Bamba Fall a déclaré qu’au cours de son évacuation dans l’ambulance de Suma Assistance, les médecins ont commencé à poser à la victime des questions afin de connaitre s’il est membre du parti Pastef ou non. Pour le maire Bamba Fall, les secouristes de « Suma-Assistance » procédaient également à un « tri sélectif » en donnant une priorité aux blessés du parti Pastef. « Je pense que mon agent a été négligé jusqu’à ce que mort s’en suive. Il devait être rapidement opéré mais ils ne l’ont pas fait. Et pourtant, on a payé ! Pire, l’intervention a été programmée à trois reprises sans suite. Parce que Sonko, admis sur les lieux, était leur priorité. Finalement, il est décédé avant d’arriver à l’hôpital Principal », a expliqué Bamba Fall tout en menaçant de porter plainte contre Suma-Assistance pour « non assistance à personne en danger ».
Une clinique privée et non publique pour les blessés !
D’abord, il est bon de préciser que « Suma-Assistance » est une résidence hospitalière rattachée à une clinique privée. Et comme toute clinique privée, elle est dotée de chambres hospitalières privées voire payantes. Le séjour des malades, les consultations et les soins médicaux internes ou externes sont facturés à la caisse. De même que les interventions chirurgicales qui sont programmées. Parce qu’une équipe pluridisciplinaire composée de cardiologues, d’orthopédistes, de gynécologues, d’ophtalmologues, de pédiatres etc. contribue à offrir aux malades-résidents une prise en charge globale et adaptée à leurs besoins. A cet effet, c’est tout à fait normal et logique que les médecins et infirmiers de Suma-Assistance questionnent les blessés ou les patients sur leur statut professionnel ou leur entreprise pour pouvoir établir les conditions de leur prise en charge. C’est la première chose qu’on demande aux malades dans les structures sanitaires publiques à plus forte raison dans les cliniques privées ! Et cela, « Le Témoin » est bien placé pour en parler. Car à chaque fois qu’un journaliste ou employé du « Témoin » s’y présente, on lui demande s’il a une prise en charge. Quoi de plus normal que les employés de cette structure veuillent s’entourer de toutes les garanties de paiement ?
Dans certaines situations d’urgence médicale, cependant, les accidentés ou les blessés sans statut professionnel, sont assistés et pris en charge avant d’être « poursuivis » pour un éventuel recouvrement financier. Pour ce qui est de Pastef, on nous dit que ce parti dispose d’un comité socio-médical très bien organisé qui prend entièrement en charge tous ses militants blessés qui sont acheminés à Suma Assistance. Un caissier de cette clinique confirme et explique : « Permettez-moi d’abord de préciser que la clinique privée Suma-Assistance est implantée dans le même quartier où habite Ousmane Sonko, c’est-à-dire ici à Sacré-Cœur Cité Keur Gorgui. A chaque fois qu’il y a des manifestations, les blessés sont évacués à la clinique la plus proche du domicile de ce leader de l’opposition qui se trouve être Suma-Assistance. Même au delà de l’évacuation par ambulance, les blessés viennent d’eux-mêmes, à Suma-Assistance. Et s’ils sont d’Ousmane Sonko, on appelle les responsables du Comité socio-médical de Pastef qui viennent aussitôt pour payer les frais médicaux, les radiographies, les médicaments etc. Et s’ils sont de Benno ou d’autres partis, on essaye d’appeler leurs parents ou leurs responsables politiques indiqués pour le paiement des soins médicaux. Parce que nous sommes une clinique privée » nous confie en substance cet employé de Suma Assistance.
A propos de l’admission du leader de Pastef au sein de la clinique Suma-Assistance, « Le Témoin » est en mesure de vous confirmer que c’est Ousmane Sonko , lui-même, qui a choisi de se faire évacuer à la dite clinique, proche de son domicile. Mieux, le leader de Pastef est venu avec son propre médecin, à savoir son spécialiste de confiance. Lequel supervisait donc son traitement en rapport avec ses collègues d’autres spécialités qui suivent Sonko. Eux seuls devaient le suivre, Suma s’étant contentée, en tant que résidence hospitalière, de fournir la chambre et la logistique.
En effet Suma-Assistance, comme toute clinique privée ayant un très bon plateau technique médical, reçoit chaque jour des médecins et médecins-chirurgiciens « extérieurs » ou partenaires qui y orientent et consultent leurs malades contre paiement à la structure. Cela, des centaines de gens qui y sont hospitalisés chaque année par leurs médecins traitants peuvent en témoigner. Dans ces cas, seuls ces derniers peuvent avoir accès à leurs malades. « Vous savez, il y a des médecins-spécialistes que les agents de santé de Suma-Assistance ne connaissent même pas! Ils y viennent uniquement sur rendez-vous médical avec leurs patients avant de repartir après opération ou consultation. Des fois, ils y hospitalisent leurs malades compte tenu du confort des chambres et de la qualité du plateau technique de la clinique » confie notre interlocuteur.
Connu pour son patriotisme, sa droiture, sa légalité et son humanisme, Dr Babacar Niang ne mérite assurément pas de subir un tel mauvais procès pour avoir rendu de bons et loyaux services à la santé publique. Il ne doit quand même pas être victime d’un délit de voisinage avec Ousmane Sonko !
«RIEN N’OBLIGE BABACAR NIANG A SE PRONONCER SUR LE CERTIFICAT MEDICAL DE SONKO»
La clinique «Suma Assistance», structure où a été interné le leader de Pastef, après les événements du 16 mars dernier, est dans la tourmente.
La clinique «Suma Assistance», structure où a été interné le leader de Pastef, après les événements du 16 mars dernier, est dans la tourmente. Les enquêteurs de la Sûreté urbaine de Dakar sont à la recherche des médecins ayant composé l’équipe médicale qui a traité Ousmane Sonko, rappelle Pressafrik. Seulement, les toubibs ont déclaré n’avoir pas eu accès au leader de Pastef, suite aux instructions du Dr Babacar Niang, patron de la structure sanitaire en question. Ce qui a conduit à l’arrestation de celui-ci et du Dr. Ousmane Cissé, médecin de la famille de l’opposant, par le commissaire Bara Sangharé et son équipe d’enquêteurs. Une arrestation décriée par Mamadou Maurice Ndour, secrétaire général du Syndicat autonome des médecins du Sénégal (SAMES) qui, au bout du fil avec PressAfrik, a signifié aux enquêteurs que rien n’oblige à un médecin de violer le secret médical.
«RIEN N’OBLIGE (...) A UN MEDECIN QUI QU’IL SOIT A SE PRONONCER SUR UN DOSSIER MEDICAL»
« Rien, absolument rien n’oblige dans cette étape de la procédure à un médecin qui qu’il soit de se prononcer sur un dossier médical. Au contraire, la loi l’oblige à se taire. Toutes les fois où le médecin va se lier du certificat médical, c’est dans des situations, des circonstances qui sont expressément prévues par la loi», a expliqué le SG du Sames. Et dans ce cas d’espèce, poursuit-il, «c’est au juge d’écrire de manière formelle une réquisition au médecin pour avoir l’avis du sachant». Tel n’est pas le cas pour cette affaire. Alors le problème qui se pose dans cette affaire d’arrestation de l’un des premiers urgentistes au Sénégal à savoir Dr. Babacar Niang, n’est autre que de «l’intimidation», à en croire le SAMES. «Ce qui pose vraiment problème déjà c’est de constater que le fait de consulter un citoyen sénégalais peut ouvrir à des interrogations, arrestations. L’autre état de fait est qu’il faut inscrire cette arrestation dans le cadre d’une série d’intimidation».
Pour preuve avance t-il «jeudi dernier, deux médecins sénégalais inscris régulièrement au tableau de l’ordre des médecins se sont vus refuser l’accès au domicile de leur patient, à savoir Ousmane Sonko par des forces de l’ordre. Alors il a fallu l’intervention de son avocat, de moi-même, secrétaire général pour que cette situation puisse être dépassée.» L’autre aspect à inscrire dans cette logique d’intimidation est que « depuis 48 heures des agents de la santé qui appartiennent à une structure où aurait séjourné un citoyen sénégalais sont en train d’être convoqués à la Sûreté urbaine et font des va-et-vient», se désole-t-il. Le Secrétaire général du syndicat des médecins très remonté de lâcher: «si maintenant prendre en charge un citoyen qui qu’il soit constitue un délit qu’il nous le dise.»
«LE SAMES DEFENDRA SA CORPORATION, QUOIQU’IL ARRIVERA»
Le Sames ne laissera pas cette «forfaiture» contre sa corporation prospérer, avertit le secrétaire général. «On restera sur nos fondamentaux. Et c’est de défendre les confrères et la corporation en tout lieu et en tout moment. Aujourd’hui un des nôtres est dans les liens de la détention. Ce sont ses avocats qui doivent accéder à lui et à son dossier. Ils nous diront les griefs retenus contre lui. Et en fonction de cela, nous allons nous positionner d’une manière ferme et d’une manière décisive.»
CHAQUE 3H, UN DECES ENREGISTRE
Au Sénégal, chaque trois (3) heures, une personne souffrant de tuberculose perd la vie. Selon le Programme national de lutte contre la tuberculose au Sénégal, en 2022, 14.688 cas de tuberculose ont été diagnostiqués dans le pays.
Au Sénégal, chaque trois (3) heures, une personne souffrant de tuberculose perd la vie. Selon le Programme national de lutte contre la tuberculose au Sénégal, en 2022, 14.688 cas de tuberculose ont été diagnostiqués dans le pays. Toutefois, un nombre de 420 décès (soit 3,4%) a été reporté parmi les malades traités en 2021, dans le pays.
Le Sénégal célèbre demain, vendredi 24 mars, la Journée mondiale de lutte contre la tuberculose dans la région de Saint-Louis, à Richard-Toll. En prélude à cette rencontre, la coordinatrice du Programme national de lutte contre la tuberculose au Sénégal, Dr Yacine Nar Diop, a fait face à la presse pour faire le point sur la maladie. Selon cette dernière, en 2022, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a estimé l’incidence à 113/100.000 personnes ; soit 19.463 nouveaux cas attendus. Toutefois, un nombre de 420 décès (soit 3,4%) a été rapporté parmi les malades traités en 2021 dans le pays. «Ces cas étaient notifiés, pour l’essentiel, dans les régions les plus peuplées dont six (6) qui regroupaient les 82%. Il s’agit de Dakar, Thiès, Diourbel, Kaolack, Ziguinchor et Saint-Louis. Le nombre de décès était estimé à 2980 dont 1 personne toutes les 3 heures», a renseigné Dr Yacine Diop.
Selon le Programme national de lutte contre la tuberculose (PNT), en2022, un total14.688 cas de tuberculose, toutes formes confondues, ont été diagnostiqués et mis sous traitement dans tout le pays, dont les 80% étaient des cas contagieux. Les cas incidents notifiés représentaient 14.053 sur 19.463 cas attendus ; soit un taux de notification de 72%, taux en progression par rapport aux 66% de 2021. La prévalence de la tuberculose (TB) chez les personnes vivant avec le VIH est de 3,5%. De l’avis de Dr Diop, «en dépit de ces résultats encourageants, une implication de tous les acteurs de la société est nécessaire pour vaincre la tuberculose».
DES AVANCEES SIGNIFICATIVES
De deux (2) régions couvertes par le GeneXpert, les acteurs de la réponse sont passés à une couverture presque nationale. Le GeneXpert est un outil qui permet de détecter le virus de la tuberculose dans le sang en moins de quelques heures et de renseigner si c’est une forme simple ou résistante. Aujourd’hui, selon Dr Yacine Diop, le succès thérapeutique est de 89,4% pour une cible fixée à 90% en 2035 par l’OMS. «Le plateau technique de diagnostic a été relevé avec la disponibilité de nouveaux outils de diagnostic rapide comme le GeneXpert, avec 53 appareils, qui permettent de détecter rapidement les cas présumés de tuberculose, aussi bien les formes sensibles que celles résistantes aux médicaments antituberculeux», a-t-elle fait savoir. Et de poursuivre : «en juillet 2021, le PNT a initié le test Xpert en première intention dans la région de Dakar ; ce qui a contribué certainement à l’augmentation du nombre de cas de TB dépistés. En sus de cela, l’unité mobile de radiographie numérique du programme sillonne le pays pour mener des vastes campagnes de dépistage actif de la TB, ciblant les groupes à risque et les populations clés. Le soutien aux malades assuré par l’Etat et ses partenaires, à travers l’appui nutritionnel, l’appui au transport et la gratuité du traitement et du dépistage bactériologique sont autant d’atouts qui contribuent à accélérer les performances du pays». Grâce à ces efforts du gouvernement, le Sénégal renouvelle, chaque année, sa détermination à éliminer la tuberculose, d’ici 2030.
SITUATION DE LA TUBERCULOSE DANS LE MONDE
La Tuberculose (TB) est une maladie transmissible qui figure parmi les grandes causes de mauvaise santé. Elle constitue, selon l’OMS, une des premières causes de décès dans le monde, la première cause de décès imputable à un agent infectieux unique, devant le VIH/Sida, avant la COVID-19, avec un total de 1,3 millions de décès dont 1 personne/20 secondes, était attendu en 2022. Les principaux déterminants de la tuberculose sont la pauvreté, la dénutrition (ou malnutrition), l’infection à VIH, la consommation de tabac et le diabète.
Selon la coordinatrice du PNT, l’OMS a indiqué, dans son rapport de 2022, que 10,6 millions de personnes à savoir 1 personne infectée/3 secondes, ont contracté la tuberculose en 2021 ; soit une augmentation de 4,5% par rapport à 2020. Une proportion de 7,7% des cas de TB a été notifiée chez des personnes vivant avec le VIH. Un total cumulé de 167.164 cas de TB pharmaco résistante dont 142.070 cas de TBMR et 25.094 cas de TB pré-UR ont été détectés. Toutefois, 2/3 des cas attendus de TB pharmaco-résistante ne sont pas encore notifiés. Par ailleurs, un tiers des cas incidents n’a pas été retrouvé, constituant des facteurs de transmission et de décès non maitrisés dus à la maladie.
RETOUR INQUIETANT DE LA GRIPPE AVIAIRE
Ces derniers jours, trois foyers de grippe aviaire concernant pour le moment la faune sauvage notamment dans la Langue de Barbarie, au Lac Rose et dans l’île de Yoff sont notés dans notre pays.
Etienne NDIAYE (Correspondant permanent à Mbour) |
Publication 22/03/2023
Ces derniers jours, trois foyers de grippe aviaire concernant pour le moment la faune sauvage notamment dans la Langue de Barbarie, au Lac Rose et dans l’île de Yoff sont notés dans notre pays. La réapparition de la grippe aviaire au Sénégal est une réalité dont a fait état le secrétaire général du ministère de l’Elevage et des productions animales. Ousmane Mbaye intervenait hier (mardi) à Saly lors d’une rencontre regroupant la FAO, l’Etat du Sénégal et le secteur privé afin d’élaborer un plaidoyer pour le financement de la lutte contre les maladies zoonotiques priorisées et la résistance aux antimicrobiens et à valider l’étude sur la cartographie des fermes avicoles des régions de Thiès et Dakar.
La grippe aviaire qui est une pathologie qui affecte le secteur avicole a refait surface au Sénégal. Cependant elle ne se limite pas pour l’instant qu’au secteur sauvage. Toutefois, l’Etat du Sénégal se prépare pour une riposte plus adéquate afin qu’elle n’atteigne pas le secteur avicole.
Ousmane Mbaye, secrétaire général du ministère de l’élevage et des productions animales est formel. « Pour la grippe aviaire, nous avons eu des cas à gérer ces dernières années, ce qui nous pousse à développer toute une approche en termes d’intervention. Ces derniers jours nous avons noté trois foyers qui concernent pour le moment la faune sauvage notamment au niveau de Saint Louis à la Langue de Barbarie, au lac Rose et au niveau de l’île de Yoff » a laissé entendre le Secrétaire Général du Ministère.
Néanmoins, soutient-il, l’espoir est permis car déjà dans le passé le Sénégal a connu cette maladie et l’expérience peut les aider à limiter les dégâts ou de mieux gérer la situation. Pour en convaincre, il a souligné que les décisions prises lors des dernières années leur ont beaucoup aidé à asseoir un dispositif qui est en train de prendre urgemment l’alerte de prélèvement des analyses des laboratoires qui sont impliqués.
Etant donné que cette filière n’est pas gérée par le secteur public, l’implication des privés est devenue une nécessité pour mieux combattre la maladie au cas où elle aura atteint la filière, a indiqué Ousmane Mbaye. Toutefois, insiste-il, la prévention reste la meilleure solution.
Selon M. Mbaye, il a été noté lors des récentes crises sanitaires notamment sur les foyers de grippe aviaire de haute pathogénicité, la fièvre de la vallée du Rift, entre autres, relativement une faible contribution du secteur privé dans la mobilisation des ressources pour la gestion de ces urgences. C’est pourquoi, il a affirmé qu’il urge d’inverser la tendance.
Cet atelier de Saly de quatre jours ambitionne ainsi de faire le plaidoyer nécessaire pour un meilleur engagement du secteur privé dans la gestion de la crise liée aux maladies zoonotiques priorisées et la résistance aux antimicrobiens et à valider l’étude sur la cartographie des fermes avicoles des régions de Thiès et Dakar.
Cet atelier de plaidoyer pour un meilleur engagement du secteur privé dans la gestion des crises liées aux maladies zoonotiques, à la Résistance aux antimicrobiens (RAM) et de validation de l’étude sur la cartographie des fermes avicoles et l’utilisation des antimicrobiens dans les régions de Thiès et Dakar, a été une tribune pour Gouantoueu Robert Gueï, Coordonnateur Sous-régional pour l’Afrique de l’Ouest et Représentant de la FAO au Sénégal pour affirmer que la mobilisation des ressources est importante et que son organisation est prête à accompagner le Sénégal. A titre d’illustration, il souligne l’appui apporté par la FAO à travers le Projet « Soutien au Programme de sécurité sanitaire mondiale (GHS) pour la lutte contre les zoonoses et le renforcement de la santé animale en Afrique » financé par l’Agence des Etats-Unis pour le développement international (USAID) aux Services vétérinaires dans la mise en œuvre des activités de préparation et de réponse à l’influenza aviaire de haute pathogénicité à travers plusieurs initiatives.
Naturellement, le secteur privé qui développe l’activité avicole a été représenté dans cet atelier de plaidoyer. Ainsi, Amadou Makhtar Mbodj, représentant de l’interprofession avicole du Sénégal (IPAS), a fait savoir que la préoccupation des acteurs reste l’indemnisation. « Nous le savons, la grippe aviaire est donc réapparue. Quand les acteurs ont des problèmes il faut en informer les autorités et travailler sur l’indemnisation des fonds » a déclaré M. Mbodj.
La filière avicole dans notre pays est considérée comme l’un des principaux moteurs de la croissance du secteur de l’élevage, car elle fournit 44% des viandes consommées dans le pays. Sa contribution significative dans le secteur de l’élevage mérite sans doute un meilleur accompagnement notamment dans son financement comme quand il s’agit de s’investir contre les épidémies à l’image de la grippe qui sont susceptibles de ralentir son essor.