SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
27 novembre 2024
Santé
LA PART DE VÉRITÉ DE MARIE KHÉMESSE NGOM NDIAYE À PROPOS DE LA DÉLOCALISATION DE L'HÔPITAL LE DANTEC
Le ministre de la Santé et de l’Action sociale est sorti de sa réserve dans l’affaire de la délocalisation de l’hôpital Aristide Le Dantec pour cause de reconstruction qui fait du bruit depuis quelques jours
Le ministre de la Santé et de l’Action sociale est sorti de sa réserve dans l’affaire de la délocalisation de l’hôpital Aristide Le Dantec pour cause de reconstruction qui fait du bruit depuis quelques jours. En marge d’une visite dans les différentes structures d’accueil des services redéployés de l’hôpital Aristide Le Dantec, Dr Marie Khémesse Ngom Ndiaye est revenue sur l’origine du projet. Sur le redéploiement, elle a fait savoir que tout se passe dans les règles de l’art. Elle a aussi donné son avis sur la marche des yndicalistes et l’enquête parlementaire pour mettre au clair cette affaire de reconstruction de l’hôpital Le Dantec.
« Concernant la marche, je n’y peux rien. Cela n’est pas de ma compétence mais plutôt du ressort du gouverneur et du préfet. C’est à eux d’autoriser une marche ou pas. Celui qui veut marcher n’a qu’à aller marcher ». C’est en ces termes que le ministre de la Santé et de l’Action sociale, Dr Marie Khémesse Ngom Ndiaye, a réagi à l’annonce de la marche nationale du Collectif pour la Défense et la Sauvegarde de l’hôpital Aristide Le Dantec prévue ce samedi 20 août à la Place de l’Obélisque pour dénoncer les conditions de délocalisation de l’établissement sanitaire. Elle s’exprimait hier, jeudi 20 août, en marge d’une visite dans les différentes structures d’accueil des services redéployés de l’hôpital Aristide Le Dantec. Dr Marie Khémesse Ngom Ndiaye qui se prononçait pour la première fois depuis l’annonce de la fermeture de l’hôpital au public pour cause de reconstruction qui fait du bruit depuis quelques jours, a réfuté les accusations de nébuleuse dans cette affaire. Elle est revenue sur la genèse du projet. « C’est en pleine gestion de la pandémie que le Président de la République a vu qu’il y avait un problème de résilience par rapport au système de santé et il a convoqué tout le monde. C’est-à-dire toute l’expertise en matière de santé et de l’Action sociale notamment les instituts de recherche, les universités, les partenaires sociaux et même la presse. Nous sommes dans un système bien planifié avec des documents avec le plan national de développement sanitaire et social. Et le Président de la République avait demandé ce qu’il fallait faire pour que dans le futur, dans de pareilles situations, le système puisse être résilient. Et il a été conclu qu’il fallait reconstruire l’hôpital Le Dantec », a déclaré Dr Marie Khemesse Ngom Ndiaye.
Poursuivant son propos, elle ajoute : « Aujourd’hui, on doit reconstruire Le Dantec et le promoteur nous dit qu’on ne peut pas aller par phasage et au plus tard les travaux vont commencer au 1er septembre mais on ne peut pas attendre jusqu’à cette date pour sortir les malades. On a rencontré tout le monde pour redéployer les services et c’est ce qui est en train d’être fait ».
« POUR LE FONCIER, FAITES VOS ENQUÊTES PARLEMENTAIRES. C’EST VOTRE DROIT LE PLUS ABSOLU »
En ce qui concerne la vente d’une partie des terres de l’hôpital, le ministre de la Santé et de l’Action sociale n’est pas allé loin. « Pour le foncier, faites vos enquêtes parlementaires. C’est votre droit le plus absolu car nous sommes dans un pays de droit et organisé qui est dans la méthode. Ceux qui veulent porter plainte, n’ont qu’à porter plainte. Je vais répondre et je pense que personne ne va me porter plainte. Ils vont plutôt porter plainte à l’Etat et il a un agent judiciaire », a fait savoir Dr Marie Khemess Ngom Ndiaye. Sur le redéploiement, elle a tenu à préciser que « ce n’est le ministère de la Santé qui redéploye les services » mais plutôt « les experts des services d’accueil ». Et de poursuivre : Rien n’a été inventé, ici. Tout a été planifié et montré à tout le monde et ce plan n’est pas figé, on peut le changer ».
Pour rappel, dans un communiqué, le Parti démocratique sénégalais (PDS) a annoncé vouloir mettre en place une commission d’enquête parlementaire une fois à l’Assemblée nationale afin de mettre au clair cette affaire de reconstruction de l’hôpital Le Dantec.
LE COLLECTIF POUR LA SAUVEGARDE DE LE DANTEC DANS LA RUE CE SAMEDI
La colère n’est pas prête de s’atténuer dans l’affaire de la délocalisation de l’hôpital Aristide Le Dantec malgré les assurances du directeur de l’hôpital, Dr Babacar Thiandoum.
La colère n’est pas prête de s’atténuer dans l’affaire de la délocalisation de l’hôpital Aristide Le Dantec malgré les assurances du directeur de l’hôpital, Dr Babacar Thiandoum.
Face à la presse hier, jeudi 18 août, le Collectif pour la Défense et la Sauvegarde de l’hôpital Aristide Le Dantec a annoncé l’organisation d’une marche le samedi 20 août à 10 heures à la Place de l’Obélisque pour étaler leur indignation.
Le Collectif pour la Défense et la Sauvegarde de l’hôpital Aristide Le Dantec se dit scandalisé par le décès d’un malade. « Nous avons vu et constaté à l’hôpital que les malades ont été sortis, jetés dans la rue alors qu’ils avaient toujours besoin de soins des praticiens de l’hôpital et il y a des choses qui arrivent qui sont tellement graves. On parle de catastrophe sanitaire. Il y en a qui pensent que c’est un gros mot mais c’est ce qui se passe. Déjà nous avons enregistré un mort d’homme. Ce dernier était venu à l’hôpital pour recevoir des soins chirurgicaux au niveau du bloc de l’urologie. A sa grande surprise, il n’a trouvé personne. Le bloc a été fermé. Nous avons saisi un huissier (…) C’est un cas parmi d’autres. Nous allons vivre une situation sanitaire catastrophique dans ce pays. Nous avons des malades du cancer qui ne savent plus quand est-ce qu’ils seront pris en compte », regrette Mangue Ngom, membre du Collectif. La polémique est donc loin de s’estomper dans l’affaire de la délocalisation de l’hôpital Aristide Le Dantec.
LA VARIOLE DU SINGE, L'OMS ALERTE
L’Organisation mondiale de la santé (Oms) a appelé mercredi les personnes infectées par la variole du singe à éviter d’exposer les animaux au virus, après un premier cas rapporté de transmission de l’être humain au chien.
L’Organisation mondiale de la santé (Oms) a appelé mercredi les personnes infectées par la variole du singe à éviter d’exposer les animaux au virus, après un premier cas rapporté de transmission de l’être humain au chien.
Un premier cas de transmission de la variole du singe de l’être humain au chien a été rapporté la semaine dernière dans le journal médical The Lancet – deux hommes contaminés qui ont transmis le virus à leur lévrier à Paris.
« C’est le premier cas rapporté de transmission de l’être humain à l’animal (…) et nous pensons que c’est la première fois qu’un chien est infecté », a commenté auprès de journalistes Rosamund Lewis, responsable technique à l’OMS pour la variole du singe.
Les experts, a-t-elle dit, étaient conscients du risque théorique de ce type de transmission et savent que les agences de santé publique ont déjà prévenu les personnes infectées de « se tenir éloignées de leurs animaux domestiques ».
Elle a néanmoins souligné que la « gestion des déchets est essentielle » pour réduire le risque de contamination de rongeurs et autre animaux en dehors du foyer domestique.
Lorsqu’un virus franchit une barrière entre espèces, cela suscite souvent de l’inquiétude concernant une mutation possiblement plus dangereuse. Mais selon Mme Lewis, aucune information à ce stade ne permet de dire que c’est le cas concernant la variole du singe.
« Il est néanmoins certain que dès que le virus se déplace dans un autre environnement touchant une autre population, il y a évidemment une possibilité qu’il se développe différemment et mute différemment », a-t-elle dit.
La principale préoccupation concerne les animaux vivant en dehors du foyer domestique.
« La situation la plus dangereuse survient lorsqu’un virus se déplace dans une petite population mammifère avec une forte densité d’animaux », a indiqué aux journalistes le directeur des situations d’urgence à l’OMS, Michael Ryan.
« C’est à travers le processus d’un animal infectant le suivant et le suivant et le suivant que l’on voit une rapide évolution du virus », a-t-il souligné.
Selon lui, il y a peu d’inquiétude à avoir concernant les animaux domestiques. « Je ne pense pas que le virus évolue plus vite avec un seul chien qu’avec une seule personne », a-t-il estimé, ajoutant que si « nous devons rester vigilants, les animaux de compagnie ne sont pas un risque ».
Selon le dernier bilan de l’OMS, 31.665 cas de variole du singe, dont 12 décès, ont été recensés dans le monde.
L’OMS a déclenché le 24 juillet le plus haut niveau d’alerte, l' »urgence de santé publique de portée internationale », pour renforcer la lutte contre la maladie.
MARIE KHEMESS NGOM SUIT LES EVACUES DE DANTEC
Le ministre de la Santé et de l’Action sociale, Dr Marie Khemess Ngom Ndiaye, procéde ce jeudi 18 août 2022, à une visite des structures d’accueil des différents services de l’hôpital Aristide le Dantec en reconstruction.
Le ministre de la Santé et de l’Action sociale, Dr Marie Khemess Ngom Ndiaye, procéde ce jeudi 18 août 2022, à une visite des structures d’accueil des différents services de l’hôpital Aristide le Dantec en reconstruction. A la tête d’une délégation, elle a été accueillie, sous une fine pluie, à l’hôpital Dalal Jamm, première étape de la visite, à 11 heures par les équipes du Directeur de l’hôpital, Moussa Sam Daff. Après des mots d’encouragement au personnel d’accueil, elle a été reçue par le Pr Abou BA, pédiatre. Qui lui a signalé qu’après "un début difficile" le lundi, 15 août, "les automatismes" se sont finalement installés. Le constat a été fait que si des accompagnants de malades semblent agacés, ce n’est pas le cas de Khady Seck, au chevet de sa fille malade. " Être parent de malade, ce n’est pas du tout facile. On est là depuis lundi mais je sens que ma fille se porte mieux. Elle ne mangeait pas depuis quatre jours mais à notre arrivée, on l’a bien prise en charge. Franchement, je suis soulagée", souffle-t-elle. La visite se poursuit.
HÔPITAL LE DANTEC, UNE RECONSTRUCTION QUI SE NOIE DANS UN OCÉAN DE MENSONGES
Le projet de reconstruction de l’hôpital public Aristide Le Dantec n’a pas encore révélé tous ses secrets.
Le projet de reconstruction de l’hôpital public Aristide Le Dantec n’a pas encore révélé tous ses secrets. Au moment où l’opinion publique manifeste son opposition contre une quelconque vente d’une partie de l’assiette foncière de cet établissement pour compléter le financement dudit projet, Le Témoin a eu accès à des informations qui risquent de fragiliser davantage la thèse des autorités… Révélations.
Au début du mois de septembre 2020, le directeur de l’entreprise Genitec International a été contacté par l’architecte Malick Mbow venu le rencontrer sur rendez-vous pour la première fois dans son bureau. À la suite de l’entretien, M. Mbow lui a présenté un projet concernant l’hôpital Le DANTEC avec les plans architecturaux accompagné de la lettre de validation du projet de reconstruction de cet établissement en date du 09 mai 2014.
A la fin de l’exposé, l’architecte a signifié à son interlocuteur que le directeur de l’hôpital cherche un partenaire technico-financier pour la réalisation dudit projet. Ainsi, après l’accord de principe du patron de Genitec, un rendez-vous est calé séance tenante avec le directeur de l’hôpital pour le lendemain à 10 heures du matin. Là, le directeur de l’hôpital, Babacar Thiandoum a, selon nos sources, confirmé les propos de l’architecte Malick Mbow et sollicité les services de Genitec comme promoteur pour la réalisation clé en mains du projet de reconstruction de l’hôpital Le Dantec. Ainsi, une première convention-cadre de partenariat a été signée entre GENITEC et la direction de l’hôpital afin de permettre à GENITEC INTERNATIONAL de faire toutes les études devant lui permettre de présenter une offre technique et financière à la direction de l’hôpital. Suite à la proposition de Genitec, un contrat commercial a été signé entre cette société et la direction de l’hôpital à la date du 22 septembre 2020 en BOT (Built-Opérate-Transfert) pour la reconstruction de l’hôpital.
GENITEC INTERNATIONAL a bouclé le financement en décembre 2021 et a informé le directeur de l’hôpital par courrier en date du 14 décembre 2021 avec les preuves de fonds pour l’inviter à prendre les dispositions pratiques pour la pose de la première pierre avec les autorités étatiques. Selon nos informations, un courrier a été écrit par le directeur de Genitec International et adressé au ministre de la Santé en date du 11 février 2021 pour l’informer de sa disposition à démarrer les travaux de reconstruction de l’hôpital Le Dantec. Abdoulaye Diouf Sarr l’aurait mis en rapport avec son directeur de cabinet, en présence du partenaire financier de Monsieur Ousseynou Diagne.
Au cours de cette rencontre, le directeur de cabinet de l’ancien ministre Abdoulaye Diouf Sarr a conseillé au patron de GENITECH d’aller rencontrer Monsieur Ameth Diouf, le directeur des Infrastructures hospitalières. Ce dernier lui aurait dit qu’il a reçu tous les documents… avant de lui conseiller d’aller voir l’Autorité pour l’exécution dudit projet. Mais malgré ses rappels sans succès, le directeur de Genitec International a, selon nos sources, adressé une correspondance au chef de l’Etat pour l’informer et lui demander son appui pour le démarrage effectif des travaux. Une correspondance qui n’a pas eu une suite favorable. Le Président Macky Sall aurait-il été informé de cette proposition de GENITECH ? Beaucoup de personnes en doutent.
Abdoulaye DIOUF Sarr « impliqué »
Comment une telle situation a-t-elle pu arriver après la signature par le directeur de l’hôpital Le Dantec d’un contrat commercial en bonne et due forme avec la société de M. Ousseynou Diagne ? Certains prétendent que l’ancien ministre de la Santé et de l’Action Sociale, Abdoulaye Diouf Sarr, aurait décidé de confier la reconstruction de l’hôpital à un de ses partenaires… Toujours est-il que certaines informations diffusées à propos du projet de reconstruction de l’hôpital Aristide Le Dantec de Dakar semblent être de gros mensonges.
Lors de l’émission “Jakaarlo” de la TFM du vendredi 12 août 2022, le directeur de l’hôpital Le Dantec disait avoir regretté de signer avec GENITEC INTERNATIONAL un M.O.U (Mémorandum of Understanding) pour la recherche de financement. Une déclaration qui laisse pour le moins sceptique quand on sait que GENITEC INTERNATIONAL est une entreprise de construction et non une société d’intermédiation financière. A ce niveau, nous emprunterons à l’adage cette belle maxime qui nous dit qu’un crime n’est jamais parfait.
La planification apparente de la forfaiture organisée entre le Directeur Général du FONSIS et le Directeur de l’hôpital Aristide LE DANTEC n’échappe pas à cette règle. L’imperfection de leur crime réside dans leurs déclarations contradictoires ; le premier nommé nous parle de B.O.T et le second de M.O.U. Ces deux notions sont antinomiques. Le M.O.U n’est pas juridiquement contraignant et le Directeur de l’hôpital souhaiterait bien s’en prévaloir. Le B.O.T est un contrat et, en tant que tel, comporte des obligations auxquelles ses signataires sont liés. Or, selon ses responsables, GENITEC INTERNATIONAL détient un contrat B.O.T signé par le Directeur de l’hôpital Aristide LE DANTEC, pour la reconstruction.
Genitec International propose une reconstruction sans vente d’une partie de l’assiette foncière de l’hôpital...
La reconstruction envisagée par GENITEC INTERNATIONAL doit déboucher sur un hôpital de niveau 4 qui continuera à être à la portée des couches les plus défavorisées de la population sénégalaise. Il est dit dans le contrat que, durant la phase de reconstruction, la rémunération de l’ensemble du personnel contractuel de l’hôpital sera à la charge de GENITEC INTERNATIONAL. Mieux dans la forme de B.O.T signée, l’exploitation revient à l’Etat du Sénégal. Les recettes seront partagées entre les caisses de l’hôpital et le remboursement du financement. L’entière propriété du terrain et des infrastructures revient à l’Etat du Sénégal à l’issue de la période de remboursement qui dure 20 ans… Last but not least, ses dirigeants assurent que GENITEC INTERNATIONAL dispose à ce jour, dans une banque de la place, de l’intégralité des fonds destinés à la reconstruction de l’hôpital Le Dantec. Pour le moment, une question, et une seule, se pose : « Pourquoi les autorités tentent-elles de faire fi du contrat signé avec GENITEC INTERNATIONAL et s’empressent de vendre 3 ha de l’hôpital Aristide Le Dantec » ? La réponse à cette question est du ressort exclusif du chef de l’Etat !
LA PROCREATION MEDICALEMENT ASSISTEE BIENTOT POSSIBLE A L'HOPITAL DALAL JAMM
L’hôpital Dalal Jamm de Guédiawaye va réceptionner dans trois mois son unité de Procréation médicalement assistée (PMA). L’annonce a été faite, par son Directeur général, Moussa Sam Daff.
L’hôpital Dalal Jamm de Guédiawaye va réceptionner dans trois mois son unité de Procréation médicalement assistée (PMA). L’annonce a été faite, par son Directeur général, Moussa Sam Daff. Le bâtiment devant abriter le service est en cours de finition, a-t-il précisé, au micro d’Iradio : « Il y a des projets qui sont en cours. Vous avez vu le grand bâtiment qui est en cours de finition notamment le bâtiment devant abriter une unité de greffe de moelle de la (PMA). Les équipements ont déjà été acquis. On attend juste la fin des travaux, peut-être d’ici deux ou trois mois, et installer également les équipements pour pouvoir démarrer ces services-là ».
Au lancement des travaux en avril 2021, le chef du service de gynécologie obstétrique et de médecine de la reproduction de l’hôpital, Philippe Moreira, disait qu’il n’existait pas encore au Sénégal un service public consacré à cette spécialité, dernier recours contre l’infertilité. Mais, la technique a été introduite au Sénégal depuis 2007 et a donné des résultats jugés satisfaisants.
LUEUR D'ESPOIR A TAMBA
Après des années de désespoir, place à l’espoir. Ainsi se résume la vie des femmes porteuses de fistules obstétricales, une maladie qui se caractérise par les contraintes de contenir des urines et des matières fécales.
Après des années de désespoir, place à l’espoir. Ainsi se résume la vie des femmes porteuses de fistules obstétricales, une maladie qui se caractérise par les contraintes de contenir des urines et des matières fécales. De ce fait, ces patientes sont victimes de tous les préjugés. Certaines sont même répudiées par leur époux. Elles vivent en marge dans la société. Heureusement, dans les contrées de Tambacounda, la chirurgie qui a permis de soigner beaucoup de femmes commence à faire reculer les pesanteurs socioculturelles.
Dans les contrées de Tambacounda, une région située à l’Est du Sénégal, la vie d’une dame en âge de reproduction peut basculer lors d’un accouchement. Elles sont nombreuses à être en marge de la société à l’issue d’un accouchement. Rouguiatou Sow fait partie de ces femmes qui ont vécu ce drame. En 2016, elle était dans l’obligation de quitter son village de Diam Welli pour aller accoucher en toute urgence dans une structure sanitaire la plus proche qui était à une dizaine de km. C’est en cours de route qu’elle donna naissance. Sans assistance sanitaire durant le travail. La délivrance a suivi dans un premier temps l’accouchement. La dame chérit son nouveau-né. Mais au fil du temps, elle fera face à la douloureuse réalité : la fistule obstétricale, une pathologie qui se caractérise par une défaillance de retenir les urines et les matières fécales, a été diagnostiquée. Tout bascula pour Rouguiatou Sow. La profondeur de sa souffrance transmet la compassion. « Je ne pouvais même plus prier. Je soufrais dans ma chair et dans mon intimé de femme », confesse-t-elle.
“Les femmes victimes de fistule obstétricale sont incapables de retenir leur urine et leurs excréments, note le docteur Amadou Bayal Cissé, médecin Chef de région de Tambacounda. Rougui vivait cette situation mais n’était pas seule dans ce combat”.
Rougui ne se laisse pas submerger par les préjugés et le regard du voisinage. Elle part d’hôpital en hôpital, elle parcourt des hameaux et des villages à la recherche du remède de cheval. Elle épuise ses maigres économies pour recouvrer sa santé et retrouver sa place au sein de la société. « Je suis épuisée et ruinée par la fistule obstétricale. J’ai vendu presque tous mes biens pour recouvrer la santé. En plus de la médecine moderne, je me suis aussi ouverte à la médecine traditionnelle, et autres guérisseurs, j’ai tapé à toutes les portes pour recouvrer la santé », relate la dame.
Un drame social
Les conséquences de la fistule sont énormes. On perd ses activités et sa sociabilité. Les malades sont mises au banc de la société à cause des préjugés. Elles ne mènent plus des activités génératrices de revenus et les tâches ménagères. Elles se replient sur elles-mêmes. En somme, elles ne vivent pas. « La jeune fille ou la dame qui a cette maladie n'est pas intégrée au sein même de sa famille. Ceci est dû sans doute à l'odeur. Elles sont mal à l'aise. Elles s'isolent souvent pour ne pas se sentir gênantes ou être stigmatisées. Ce qu'il y a de pire c'est qu'il y a des femmes qui sont abandonnées par les maris avec leurs enfants. Ça devient dès lors un problème délicat et c'est la famille d'origine qui est obligée de prendre en charge la victime », a indiqué Amadou Tidiane Diaw, Secrétaire général du comité de lutte contre les violences basées sur le genre dans la région de Tambacounda.
Rouguiatou Sow a eu plus de chance. Elle a eu le soutien de sa famille contrairement à d’autres femmes. « Je n’étais pas stigmatisée par mon mari, il m’a soutenue et accompagnée. Tous les membres de ma famille m’ont soutenue aussi bien dans les soins que dans la prise en charge de mes enfants », a reconnu Rouguiatou Sow. Elle a tenu bon durant trois longues années.
2019, le bout du tunnel, 94 femmes fistuleuses opérées
En 2019, trois ans après son dernier accouchement, elle entreverra enfin le bout du tunnel. Elle a été repérée dans le cadre du projet d'amélioration de la santé et du bien-être de la femme et des jeunes filles des régions du sud du Sénégal. Depuis 2018, on travaille dans l'identification, le référencement et l'accompagnement psychosocial et médical des femmes porteuses de fistule. En tant que prestataire de santé avec des mots clés, on utilise pour repérer les femmes malades et les référer, auprès des structures sanitaires pour confirmation. « Nous organisons des camps pendant lesquels des femmes sont opérées. 94 au total ont subi l’opération depuis l'avènement du projet », informe la dame.
Sous le leadership du médecin-chef de région, ce projet est appuyé par le Fonds des nations unies pour la population (UNFPA) et le projet Canada (projet d'amélioration de la santé et du bien-être de la femme et des jeunes filles des régions du sud du Sénégal). Rougui fait partie des bénéficiaires et elle est aujourd’hui guérie complètement. « Je peux aller jusqu’en Europe si l’occasion se présente » a-t-elle ironisé.
Une réinsertion sociale réussie
En plus de la prise en charge médicale, le projet a facilité l’insertion sociale de Mme Sow. « La réinsertion sociale est importante à travers les activités génératrices de revenus », a expliqué le coordonnateur du projet. Rougui refait sa vie avec une unité de transformation de céréalières. Cette unité est composée de deux machines et d’un réfrigérateur. Les recettes générées par ces activités lui permettent de subvenir aux besoins de ses enfants en termes de médicaments, de fournitures scolaires entre autres. « Avec le moulin et le réfrigérateur, je parviens à subvenir à mes besoins », nous souffle Rougui.
En plus de la réinsertion économique, Rougui participe au repérage des femmes victimes de fistule. « Ma propre sœur victime de la maladie avait été abandonnée par son mari. Je l’ai récupérée et soutenue. Après son opération aussi dans le cadre du projet, l’homme est venu s’excuser. Actuellement, elle a repris sa femme avec la médiation de Ahmadou Tidiane Diaw et le Chef de quartier », raconte-t-elle.
La fistule, une maladie douloureuse,
La fistule obstétricale est une maladie douloureuse. Elle se localise au niveau de l'appareil génital de la femme. Elle survient souvent après un accouchement non assisté et un long travail. Selon le docteur André Yebadokpo, coordonnateur du projet Canada Luxembourg, c'est durant la période de travail, d'accouchement que survient cette pathologie. En effet, explique le docteur, la tête de l'enfant, pour une raison ou une autre reste coincée sur les tissus du vagin et peut les détruire. " La progression de la tête fœtale qui doit sortir pour que tout le corps de l'enfant sorte est bloquée" dit-il.
Quand la vessie, l'utérus et le vagin sont comprimés pendant longtemps, il y a des complications. La durée du travail est alors un facteur à risque. Cette compression de la tête qui est un os par rapport à la vessie, détaille le praticien, fait qu'il y a perte de vitalité. Autrement dit, le sang ne circule pas correctement. La conséquence, cette situation altère des tissus, juste après l'accouchement une ouverture se forme. « La vessie qui ne doit pas communiquer avec l'utérus ou avec le vagin commence par communiquer avec eux, et dans certains cas avec le rectum. S'en suivent ainsi des fuites d'urines ou de matière fécales via le vagin et cela est incontrôlable », renseigne le spécialiste. La défaillance de contenir ses urines et ses matières fécales oblige la patiente à se mettre en marge de la société à ne plus mener des activités génératrices de revenus.
L’alternative face à cette situation, c’est la chirurgie. Elle peut marcher au premier coup d’essai parfois on est obligé de faire trois opérations pour recouvrer la santé et revenir à la vie.
LA DECISION DE FERMETURE DE DANTEC EST INHUMAINE, INOPPORTUNE
Malgré les assurances données par le Directeur général de l’Hôpital Aristide Le Dantec, Docteur Babacar Thiandoum, des frustrations, des craintes continuent d’accompagner la décision de fermeture de ce centre hospitalier.
Malgré les assurances données par le Directeur général de l’Hôpital Aristide Le Dantec, Docteur Babacar Thiandoum, des frustrations, des craintes continuent d’accompagner la décision de fermeture de ce centre hospitalier. Du personnel médical aux malades en passant par les activistes et mouvements de soutien, tous ont dénoncé cette mesure. La dernière est l’analyse faite par le Professeur Moustapha Ndiaye du Service de Neurologie au CHNU de Fann. Selon lui, la « fermeture de l’hôpital Le Dantec est un drame sanitaire et social ».
« L’Etat a décidé de la fermeture de l’Hôpital Aristide Le Dantec pour le « réhabiliter sur la moitié de la surface originelle », le reste est cédé à des Privés. C’est une décision gravissime.
Elle est gravissime parce que l’Hôpital Aristide Le Dantec est un patrimoine historique, un symbole de l’histoire de la Médecine moderne au Sénégal. Tout projet de restructuration doit garder cela en perspective
Elle est gravissime parce que l’Hôpital Aristide Le Dantec est le creuset de la formation des personnels de santé dans notre pays et que sa fermeture va déstructurer toute la chaîne de formation médicale
Toutes les générations de Médecins, Pharmaciens, Dentistes, Infirmiers et Sage-femmes ont été formées dans le dit établissement. C’est le terrain de stage et de formation de milliers d'étudiants des formations pré et post-Doctorat. Aucune structure hospitalière ne pourra les accueillir après fermeture, les hôpitaux de Dakar étant présentement submergés par le nombre d’Étudiants qu’ils reçoivent.
L’Hôpital Aristide Le Dantec dispose de l’expertise médicale la plus dense de ce pays. Ces professionnels vont se retrouver en situation de quasi-chômage technique et être privés de ce qu’ils savent faire le mieux : soigner et enseigner. La fermeture va impacter négativement la qualité de la formation des élites médicales de notre pays. Ce sont des générations d’Étudiants en Médecine qui seront sacrifiées et le retentissement ira au-delà des frontières. Bon nombre de pays de l’Afrique francophone envoient des Étudiants pour les formations de spécialisation médicale. Ils iront se former ailleurs.
Elle est gravissime parce que c’est toute la chaîne de soins de ce pays qui sera durablement désorganisée. La détresse et l’incrédulité des patients, déjà relayées par certains médias, donnent un avant-goût des indicibles souffrances que ces populations vont vivre. Je trouve incompréhensible la célérité des autorités publiques de la santé dans l’exécution de cette décision sans qu’aucune mesure sérieuse ne soit prise pour amoindrir le choc et répondre aux légitimes interrogations des populations.
Cette décision de fermeture de l’Hôpital Aristide Le Dantec est inhumaine, impertinente et inopportune. L’Etat en porte la responsabilité morale.
Ma conscience est troublée et je m’interroge devant le silence des Médecins de ce pays et singulièrement des Universitaires. Convaincu que cette décision n’aurait jamais été prise si l’élite médicale de ce pays s’y était opposée ».
FERMETURE DE DANTEC, QU'EN EST- IL DES 55 CORPS A LA MORGUE
L’hôpital Aristide Le Dantec est officiellement fermé depuis le 15 août. Les différents services ainsi que leurs patients sont orientés vers dix-sept autres structures sanitaires de Dakar (16) et de Touba (1).
L’hôpital Aristide Le Dantec est officiellement fermé depuis le 15 août. Les différents services ainsi que leurs patients sont orientés vers dix-sept autres structures sanitaires de Dakar (16) et de Touba (1).
Mais il y a toujours de l’activité. Bés Bi-Le Jour informe dans son édition du jour que 55 corps sont toujours gardés dans la morgue de l’établissement de santé qui sera démoli et reconstruit. Il s’agit d’après le journal de 30 mineurs et 25 adultes dont 4 ressortissants de pays étrangers.
Ces défunts devraient être inhumés lundi prochain, d’après le RFM, repris par Bés Bi-Le Jour. Le journal ajoute que «si les formalités administratives pour les inhumations sont en cours, les autopsies se feront désormais à l’Hôpital Idrissa Pouye de Grand-Yoff», l’une des structures où seront redéployés les services de Le Dantec.
DANTEC-GATE
Nébuleuse, micmac, boulimie foncière... Aucun des mots n’est de trop pour qualifier ce qu’il conviendra d’appeler Le Dantecgate ou le feuilleton d’été au Sénégal
La pression ne baisse pas dans l’affaire de la fermeture de l’hôpital Aristide Le Dantec pour cause de réhabilitation. Le collectif pour la Défense et la Sauvegarde de l’Hôpital Aristide Le Dantec d’un côté, l’Etat de l’autre, se livrent une bataille sans merci par presse interposée. Pendant ce temps, des patients en détresse sont laissés sur le carreau. Un véritable feuilleton de l’été 2022 qui est loin de connaitre son épilogue parce qu’entouré d’un voile plus qu’épais qui laisse paraitre un parfum de scandale sur trois hectares.
Nébuleuse, micmac, boulimie foncière. Aucun des mots n’est de trop pour qualifier ce qu’il conviendra d’appeler Le Dantecgate ou le feuilleton d’été au Sénégal. Et pour cause, l’Etat du Sénégal n’est toujours pas officiellement monté au créneau pour expliquer à l’opinion les tenants et aboutissants de la délocalisation des services et de la fermeture de l’hôpital Aristide Le Dantec pour la réhabilitation qui défraie la chronique et fait couler beaucoup d’encre et de salive depuis quelques jours.
D’un côté, un collectif qui semble défendre ses intérêts personnels, des patients désemparés qui ne savent pas à quel saint se vouer, des contractuels qui voient leur horizon bouché ; et de l’autre des techniciens visiblement envoyés par le département de la santé qui peinent à convaincre. Le président du Collectif pour la Défense et la Sauvegarde de l’Hôpital Aristide Le Dantec, Abdoulaye Dione parle d’un «acte criminel perpétré par l’Etat du Sénégal» et même de «non-assistance de personne en danger».
En cause, dit-il, «les malades sont laissés à eux-mêmes, les hémodialysés, les cardiaques ne pouvant pas être transportés dans les hôpitaux qui sont déjà malades». Allant plus loin, Abdoulaye Dione soutient que le ministre de la Santé et de l’Action sociale refuse même de garantir les dix-huit mois de salaires (durée de reconstruction de la structure) pour le personnel soignant. Hier, mardi 16 août, alors que la délocalisation se poursuivait, le Collectif ne désistait toujours pas. Les travailleurs ont été interdits d’entrer dans la structure sanitaire à cause de la mise en place d’un impressionnant dispositif sécuritaire. Ils annoncent une rencontre avec la presse dans les jours à venir.
«LES TRAVAILLEURS INVITÉS À RESTER CHEZ EUX EN ATTENDANT...»
Dans une note de service datée du 16 août, la direction de l’hôpital Aristide Le Dantec invite les travailleurs à rester chez eux. «Comme suite à l’arrêt progressif des activités depuis la date du lundi 15 août 2022, la Direction invite le personnel, à bien vouloir rester chez eux dans l’attente de la publication imminente des notes d’affectation dans les structures d’accueil», rapporte le document. Ce qui semble donner raison aux travailleurs qui ont toujours dénoncé une «précipitation» de la délocalisation des services.
S’exprimant sur le plateau de la Sen Tv, le directeur de l’hôpital Aristide Le Dantec, Dr Babacar Thiandoum visiblement mal à l’aise, s’est contenté de retracer l’arrivée des Espagnols en citant le refus de la Banque mondiale d’homologuer le premier projet qui a avait été confié à l’architecte Malick Mbow. Il soutient qu’il a eu à signer plusieurs contrats avec des Sénégalais qu’il appelle «convention de recherche et de financement» pour trouver des bailleurs.
Faisant la genèse de l’arrivée des Espagnols, il a aussi soutenu que ces derniers ont eu à travailler avec l’architecte Malick Mbow. C’est ainsi que le Président de la République, Macky Sall a décidé de confier le finalement au Fonds souverain d’Investissements stratégiques (FONSIS). Alors que des Espagnols avaient été cités dans la reconstruction de l’hôpital suite à un appel d’offre, nous dit-on, un autre communiqué est publié dans le site de FONSIS qui prouve que trois hectares sont mis en vente sans pour autant qu’on précise le prix du mètre carré et autres. «Dans le cadre du projet de reconstruction de l’hôpital Aristide Le Dantec, l’Etat du Sénégal met en vente une partie du foncier, d’une contenance de trois hectares», lit-on dans un avis de vente du FONSIS.
L’hôpital Aristide Le Dantec a fermé ses portes au public avant-hier, lundi 15 août mais quelques services étaient encore fonctionnels le temps que leurs sites d’accueil soient opérationnels. Il s’agissait notamment des services de néphrologie avec les deux centres d’hémodialyse pour les malades dialysés, de l’oncologie pédiatrie et de cancérologie adulte avec la radiothérapie et la chimiothérapie le temps que les sites d’accueil soient opérationnels.
En effet, dans le cadre de la construction de l’hôpital Aristide Le Dantec, un schéma de redéploiement des services et du personnel, différents hôpitaux et centres de santé sont choisis pour abriter les différents services. Il s’agit de «Dalal Jamm, Fann, Idrissa Pouye (HOGIP), Roi Baudoin, hôpital militaire de Ouakam, hôpital d’enfant de Diamniadio, Institut d’hygiène sociale, hôpital de Pikine (Camp Thiaroye), Abass Ndao, Ahmadoul Khadim de Touba, Centre de santé de Ngor, les Maristes, Yeumbeul, Colobane, Nabil Choucair, Baye Talla Diop (ex-Dominique de Pikine), Sicap Mbao, Keur Massar, PMI de Médina et le Hangar des pèlerins (unités d’hémodialyse)», selon le ministère de la Santé et de l’Action sociale. L’hôpital Aristide le Dantec devra être reconstruit pour un coût de 60 milliards de F CFA. La durée des travaux est de dix-huit mois.