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29 novembre 2024
Santé
LE COUS OUTILLE LES JOURNALISTES POUR UNE MEILLEURE COUVERTURE DU MPOX
Dans le cadre de sa stratégie proactive contre le mpox, le Sénégal a activé un plan d'urgence visant à renforcer la préparation nationale. Cet effort s'inscrit dans une démarche de prévention, où la communication joue un rôle clé dans la sensibilisation.
Bien que le Sénégal n'ait jamais été touché par l'épidémie de mpox, le pays adopte une approche proactive en préparant une réponse nationale en cas d'apparition de la maladie. À cet effet, le Centre des Opérations d'Urgence Sanitaire a été activé, accompagné de la mise en place d'un Système de Gestion de l'Incident (SGI) chargé de coordonner la préparation et la riposte éventuelle contre le mpox.
Le SGI a conçu un plan d’action incident axé sur la communication et la mobilisation communautaire. L’activation de ce niveau 3 met l’accent sur la sensibilisation, l’engagement des populations et le renforcement des capacités des acteurs clés, notamment dans la communication sur les risques et l’engagement communautaire (CREC). Une attention particulière est accordée aux professionnels des médias, en première ligne dans la transmission d'informations fiables.
Dans ce cadre, avec le soutien du Bureau de l’OMS au Sénégal, le SGI a organisé le 7 septembre 2024 un atelier d'orientation destiné aux journalistes spécialisés en santé. Cet atelier, regroupant des membres du Réseau des Médias Africains pour la Promotion de la Santé et de l'Environnement (Remapsen) et de l’Association des journalistes en santé, population et développement (Ajspd), visait à renforcer les compétences des journalistes pour une couverture informative et précise sur le mpox.
L’objectif de cette initiative est de sensibiliser les médias sur les spécificités de la maladie, afin qu’ils puissent mieux informer le grand public sur les signes cliniques, les modes de transmission, et surtout sur les mesures préventives essentielles à l’échelle individuelle et collective.
Surveillance renforcée et vigilance accrue
Depuis le 14 août, date à laquelle l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a classé le mpox parmi les urgences de santé publique de portée internationale, le Sénégal reste en état de vigilance. « Bien que le pays n'ait enregistré aucun cas de mpox à ce jour, nous avons mis en place un dispositif de surveillance renforcée », a affirmé Dr Boly Diop, gestionnaire d’incident pour le mpox au Sénégal. Selon lui, 53 cas suspects ont été identifiés et testés, mais tous sont revenus négatifs, rassure-t-il.
Dr Diop souligne l'importance de l'implication des journalistes dans la stratégie de réponse : « Ce partenariat avec les médias est crucial pour assurer une diffusion efficace et rapide de l’information, mais aussi pour sensibiliser la population aux gestes préventifs. »
Le mpox est une zoonose, c'est-à-dire une maladie transmise de l’animal à l’humain. Identifié pour la première fois en Afrique centrale et de l'Ouest il y a plus de 60 ans, le virus est désormais signalé dans des régions non endémiques à travers le monde. Il se transmet par contact étroit avec des fluides corporels ou des lésions cutanées d'animaux ou d'humains infectés. Les récentes flambées dans des pays non endémiques révèlent une transmission interhumaine.
Selon l’Institut Pasteur, la maladie commence généralement par une période d’incubation de 12 jours, suivie de symptômes grippaux (fièvre, courbatures, fatigue) pendant 1 à 4 jours. La contagion débute dès l’apparition des premiers symptômes. Une phase éruptive se manifeste ensuite, avec des lésions cutanées qui touchent l’ensemble du corps, y compris les paumes des mains et les plantes des pieds, et s’accompagnent d’un gonflement des ganglions lymphatiques. La maladie dure en moyenne de 2 à 4 semaines et se résout spontanément dans la majorité des cas.
LE PARENT PAUVRE DE LA MEDECINE
Malgré son importance capitale dans le parcours de soins, de la prévention à la rééducation, la physiothérapie souffre d'un manque criant de moyens et de reconnaissance
8 septembre prochain : l’Association sénégalaise des kinésithérapeutes et rééducateurs (Askir) va célébrer la journée internationale de la physiothérapie à Dakar. Le thème retenu est la prise en charge des douleurs lombaires. En prélude à cette rencontre, focus sur cette discipline tellement importante dans la prise en charge sanitaire mais souvent « oubliée » en termes de ressources humaines et de plateau sanitaire.
La physiothérapie est une discipline de la médecine qui permet à la personne de retrouver toutes ces activités habituelles qui ont été perdues à la suite d’une affection, d’une maladie ou d’un traumatisme à travers un ensemble de pratiques thérapeutiques. Elle est exécutée par une personne professionnelle, formée en santé pour la pratique. Devenue une référence pour traiter les troubles musculo-squelettiques, la physiothérapie intervient dans diverses disciplines de la santé, notamment dans le traitement des douleurs physiques et aide le patient à vivre sa vie dans les meilleures conditions possibles. La physiothérapie intervient particulièrement dans les troubles et les incapacités physiques. Il s’agit d’une discipline pluridisciplinaire qui peut traiter les affections concernant les muscles, les articulations, les os, le système neurologique, le système respiratoire, le système cardio-vasculaire entre autres.
Selon Cheikh Seck, président de l’association des kinésithérapeutes du Sénégal, la Kinésithérapie garde trois objectifs dont le maintien, la prévention et la rééducation. « Dans le volet préventif, elle est d’une importance capitale de signaler le plus rapidement possible lorsqu’on constate une anomalie qui impact sur le moral ou la physique comme les IMC (Infirmité Motrice Cérébrale) ou dans le cadre de la scolie chez l’enfant, pour faciliter le traitement, au cas contraire, il serait difficile de l’éradiquer », a-t-il fait savoir. Pour Cheikh Seck, le kinésithérapeute doit avoir des aptitudes à maitriser les bases de l’anatomie et de la physiologie de l’être humain. A cet effet, il renseigne que la formation se fait à partir de la licence. « Il faudra avoir une base en médecine et en anatomophysiologie. Au Sénégal, la plupart du temps, ce sont ceux qui ont fait une licence en soins infirmiers obstétricaux qui font le concours. La formation pour le moment, se fait à l’Ecole nationale de développement en santé et social « Endss) ou à l’étranger. La plupart du temps, il est conseillé au candidat d’obtenir un BAC scientifique», a-t-il renseigné.
Bienfaits de la kiné
De nombreuses personnes dans le monde ont souffert de blessures, de maladies ou de handicaps graves qui les empêchent d’exercer leurs fonctions sensorielles et motrices de base. Des atrophies, des douleurs musculaires, des accidents vasculaires cérébraux, des fractures, des accidents vasculaires cérébraux, des troubles et bien d’autres choses encore. Pour les spécialistes de la maladie, toutes ces conditions malheureuses affectent considérablement la qualité de vie de ces personnes en les empêchant d’accomplir leurs activités quotidiennes. « La médecine a fait des progrès incroyables dans ce domaine, et l’une des branches les plus importantes est la thérapie physique. Cette spécialité aide à rétablir le mouvement et d’autres fonctions corporelles chez les personnes touchées par une blessure, une maladie ou un handicap. La physiothérapie est devenue très importante, ces dernières années. Elle a même fusionné avec d’autres disciplines, comme la neurologie. De plus, elle a changé la vie de millions de personnes qui se sont rétablies, grâce aux kinésithérapeutes et à tous les traitements offerts par cette merveilleuse branche de la médecine», ont-ils reconnu. Dans beaucoup de structures sanitaires, ce département manque de ressources humaines et matérielles adaptées pour la prise en charge des pathologies. Les centres spécialisés ne le sont que de nom. Une situation qui décourage plus d’un, et beaucoup d’acteurs préfèrent se substituer aux professionnels de la kiné en faisant eux-mêmes les massages.
L'HÔPITAL REGIONAL DE KEDOUGOU GÉNÈRE ENVIRON 6 A 7 TONNES DE DECHETS PAR MOIS
Le centre hospitalier régional Amath Dansokho de Kédougou (sud-est) produit, par mois, environ 6 à 7 tonnes de de déchets assimilables aux ordures ménagères
Le centre hospitalier régional Amath Dansokho de Kédougou (sud-est) produit, par mois, environ 6 à 7 tonnes de de déchets assimilables aux ordures ménagères, a appris l’APS du chef de service de la qualité hygiène sécurité et environnement (QHSE), ape Masser Diallo.
”Rien que pour la quantité des déchets que l’on produit au niveau de l’hôpital régional Amath Dansokho et à l’unité de coordination de la gestion des déchets solides (UCG), nous avons, exemple chaque mois, environ 6 à 7 tonnes de déchets assimilables aux ordures ménagères”, a-t-il indiqué dans un entretien avec l’APS.
Le service de la qualité hygiène sécurité et environnement traite également les déchets d’activités de soins à risque infectieux au niveau de l’hôpital.
”Chaque mois nous traitons aussi 5 à 6 tonnes des déchets d’activités de soins à risques infectieux au niveau de l’hôpital pour éviter d’exposer la population. (…) et environ 40 boites de sécurité sont traités par notre service”, a-t-il relevé, citant les aiguilles et les seringues.
Pape Massaer Diallo a signalé que son service procède chaque jour à une évaluation des critères de la qualité et de la sécurité.
”Et dans ces critères, il y a la sécurité des soins et la sécurité du bâtiment, c’est-à dire de l’incendie de manière générale qui fait qu’on forme le personnel de l’hôpital sur l’utilisation des extincteurs avec l’accompagnement des sapeurs-pompiers surtout dans le cadre du secourisme”, a dit M. Diallo.
Il a également évoqué la gestion des déchets biomédicaux, précisant qu’il s’agit des restes de médicaments et des soins ainsi que les déchets chimiques et biologiques. ”Une partie [de ces déchets] sera traitée à l’hôpital et ce qu’on appelle les déchets à haut risque infectieux”, a-t-il relevé.
Il annoncé que l’hôpital régional Amath Dansokho va bénéficier d’un incinérateur sous peu de temps pour la prise en charge des déchets.
L’ÉTAT DOIT ANTICIPER LES PANDEMIES
Le professeur Daouda Ndiaye, figure de proue de la recherche médicale, exhorte le gouvernement à agir avant qu'il ne soit trop tard. Face à l'émergence de nouveaux pathogènes, le chercheur propose une stratégie audacieuse
Le professeur Daouda Ndiaye, parasitologue, président du centre international de recherche et de formation en génomique appliquée et de surveillance sanitaire (Gigass) appelle le gouvernement a anticipé sur les épidémies en mettant en place des fonds pour renforcer la surveillance etla prise en charge une fois qu’elle se déclare. Il était l’invité hier, mercredi4septembre de l’association des journalistes en santé, population et développement (ajspd).
Depuis quelques années, les épidémies se succèdent dans le monde et l’Afrique demeure le continent le plus touché. Les dernières en date sont l’épidémie Ebola, la Covid 19 et aujourd’hui, le Mpox plus connu sous le nom de variole du singe. Depuis le 14 aout dernier, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) l’a signifié comme pandémie à déclaration obligatoire. Même si le Sénégal n’a pas encore enregistré de cas, il demeure sous la menace d’en avoir avec la proximité de la maladie puisse que la Guinée vient de noter un cas mardi dernier. Face l’émergence de ces nouveaux pathogènes en Afrique, le professeur Daouda Ndiaye, parasitologue est revenu hier, mercredi 4 septembre 2024, sur les enjeux et perspectives. Selon le chercheur, une pandémie se prépare et le Sénégal a besoin de moyens pour faire face. « Quand, une pandémie se déclare dans le pays, tout ce qui touche à la prise en charge sanitaire, à la surveillance, au diagnostic sont aux frais de l’Etat. C’est une situation qui coûte cher à nos gouvernements», a-t-il fait savoir. Et d’ajouter : « la région africaine de l’Oms n’est pas bien préparée face à des pandémies. Les ressources sont très limitées et le constant c’est qu’en période d’installation d’une épidémie, tous les autres fonds sont orientés vers la réponse. Il nous faut avoir une vision plus loin en planifiant ces épidémies, travailler à rendre notre système de santé résilient pour faire face à ces cas».
Pourla pandémie Mpox, le professeur Ndiaye rassure : « c’est une maladie causée par un animal notamment le singe. Seulement, il faut dire que le taux de létalité demeure très faible. C’est une maladie qui peut se guérir seule à condition que les Sénégalais soient sensibilisés sur sa propagation, la reconnaissance des signes mais aussi l’orientation. Si le malade est très tôt pris en charge par le personnel soignant, il guérit au bout de quelques jours ». Et d’ajouter : « le focus doit être mis sur la sensibilisation, la limitation des déplacements ».
Revenant la recrudescence ces dernières années de déclarations de pandémies, Professeur Ndiaye souligne : « il y a plusieurs facteurs qui entre en jeux. L’homme est devenu plus proche de la nature à cause de la démographie galopante. Les lieux occupaient avant par les animaux, sont habités par des personnes. Pour face à cette situation, il nous faut une prise en charge holistique de cette question. Que les chercheurs de la santé se mettent ensemble avec ceux de l’environnement pour diagnostiquer le mal et trouver des solutions et je pense, nous sommes sur cette voie car beaucoup de nos travaux se déroulent ainsi.»
LES MAUX DES LABORATOIRES MÉDICAUX
Essentiels au diagnostic et au suivi des maladies, ils font pourtant face à une crise sans précédent. Cela concerne entre autres, le manque de personnel qualifié, la pénurie d'équipements, les disparités entre Dakar et les régions
Le secteur de la biologie demeure un pilier essentiel et incontournable du système de santé. Au Sénégal, si on s’accorde sur les performances notées ces derniers temps, avec la mise à disposition de personnes ressources qualifiées et les résultats rendus, il faut reconnaitre que beaucoup de laboratoires sont dans une situation de détresse pour manque d’intrants, cadre adapté d’exercice, mais aussi de disponibilité d’agents. D’où l’urgence de mieux travailler sur l’équité.
La pandémie à Covid 19 vécue au Sénégal a fini de mettre à nu la performance des laboratoires du pays. Seuls quelques-uns étaient à mesure de prendre en charge les analyses de Covid. Raison pour laquelle les autorités sanitaires ont décidé de mettre sur pied de grands laboratoires dans les 14 régions du Sénégal ainsi qu’au niveau des postes de santé. Dans cette quête de maillage national, plusieurs facteurs sont en manque même si la quasi-totalité des structures de santé dispose d’un laboratoire présentement. Cependant, il faut faire remarquer que beaucoup de ces laboratoires sont en manque d’éléments vitaux comme les intrants et les ressources humaines qualifiées. Les malades passent de services d’orientation d’une structure sanitaire du public à une autre pour enfin finir dans le privé. Une situation qui appelle au rétablissement de l’équité puisque Dakar concentre les grands laboratoires et les analyses de pointe sont acheminées dans la capitale sénégalaise aussi.
Pour l’ancien directeur des laboratoires, le Pr Moctar Dièye, le Sénégal a besoin de laboratoires au-delà des épidémies mais également d’un programme qui va aider le pays à renforcer son système de laboratoire pour les analyses de routine parce que, dans 90% des cas, les laboratoires développent des activités de routine. Certes, l’Etat a fait des efforts, mais le nombre de recrues dans la fonction publique doit être revu à la hausse.
De l’avis du président des biologistes du Sénégal, Sékhou Cissé, le ratio des techniciens n’est pas respecté dans les laboratoires au Sénégal. Pour lui, il doit y avoir dans chaque laboratoire au moins deux techniciens pour la manipulation et la validation technique. « Ily a certains tests comme celui EMMEL de la drépanocytose qui nécessite deux validations techniques pour pouvoir confirmer les résultats. Il faut respecter le ratio du personnel dans les laboratoires et essayer de faire tout pour pérenniser la formation continue pour la mise à jour des nouvelles techniques de routine » a-t-il fait savoir. En plus de régler les problèmes des infrastructures, les cadres qui abritent la manipulation sont vétustes et doivent être refaits.
L’aspect qualité des analyses
La direction des laboratoires a mené des inspections dans la majorité des laboratoires existants au Sénégal, du côté privé comme public. Selon le directeur sortant, le Professeur Dièye, le niveau des rendus est acceptable. Seulement, l’association des laboratoires du Sénégal estime que la performance ne peut pas être atteinte sans la qualité et le Sénégal a encore du chemin à parcourir avant d’y arriver. « On ne peut pas faire les analyses sans la qualité. Cette démarche permet de rendre aux normes les laboratoires pour l’atteinte des objectifs et pour une meilleure qualité des résultats. Il faut essayer de recruter le maximum de personnels de laboratoire pour ouvrir des laboratoires dans les gros postes de santé afin d’éviter au patient de faire des kilomètres pour les réaliser, surtout quand il s’agit de bilan prénatal » a souligné M. Cissé. Il faut aussi faire remarquer que si Dakar est doté des plateaux sanitaires de dernière génération, surtout dans les hôpitaux de niveau 3 et les structures de référence, ceux qui sont dans les régions en souffrent vraiment. La plupart du matériel ne répond pas aux normes Iso, le cadre référentiel qui permet de minimiser les erreurs. Face à cette situation, l’association des biologistes du Sénégal invite l’Etat à donner aux structures sanitaires des automates.
Le ministère sur le développement de la biologie
Selon l’ancien ministre de la Santé et de l’action sociale Abdoulaye Diouf Sarr, le Sénégal reconnait l’importance et la place centrale du Laboratoire dans le dispositif sanitaire. « Le laboratoire de biologie médicale (LBM) est un élément central du système de sante. Toutefois, comme la plupart des pays africains, le Sénégal doit améliorer la prise en charge rapide de la maladie, qui dépend aussi de la disponibilité de services de laboratoire de qualité. C’est dans cette optique que le gouvernement a mis en place, par Décret n° 2012-543 du 24 mai 2012 fixant la répartition des services de l’état, la Direction des Laboratoires pour faire face aux défis de ce sous-secteur », a fait remarquer la note conceptuelle pour la politique de développement du laboratoire au Sénégal.
Besoin de personnes ressources
Si les laboratoires demeurent les yeux du médecin pour poser le traitement, les personnes qui doivent effectuer ce travail sont en manque. D’après les statistiques de l’association des biologistes du Sénégal, les personnes recrutées dans le pays sont estimées à un total de 688 techniciens membres de l’union dont seulement 176 fonctionnaires étatiques et 34 bénéficiant des contacts du ministère de la Santé, selon leur dernier recensement. «Le chiffre est très infime par rapport au total de diplômés. Au Sénégal, nous avons 218 laboratoires dont 83 laboratoires privés» a-t-il fait savoir. Dans les structures périphériques, ce sont les aides-soignants ou aides-infirmiers qui font les manipulations ou encore les agents de la Croix rouge. Une situation qui va jouer sur la qualité des rendus.
Les maladies infectieuses, les grandes recrues
Les différents programmes qui concernent la prise en charge des maladies infectieuses comme le Programme national de la tuberculeuse PNT, le Conseil national de lutte contre le sida (Cnls) ont besoin des biologistes pour le suivi des malades dont l’état de santé doit être évalué dans le temps. Aujourd’hui, la majorité de leurs laboratoires ne sont pas fonctionnelles. Les références prennent de l’ampleur, faute d’intrants ou de personnels de santé. La gratuité de cette prise en charge devient une autre charge pour le malade qui doit faire face à ces dépenses onéreuses. Dans les autres programmes comme le Programme national de lutte contre le paludisme (Pnlp), hépatite et autres, les coordonnateurs font recours à l’université pour la mise en place des stratégies.
LE PROJET DIRECCT, UN SUCCÈS PROBANT
Clôturé ce mardi 3 septembre à Dakar, ce programme ambitieux a transformé le paysage de la santé et de l'entrepreneuriat dans plusieurs régions du pays
Le projet DIRECCT sur la digitalisation du système de santé et la transformation digitale des micros, petites et moyennes entreprises (MPME) de l’Agence de développement belge a été clôturé hier, mardi 3 septembre, à Dakar, lors de la journée « Digital Impact Day », avec des résultats probants qu’il convient de capitaliser et de promouvoir, selon les partenaires.
Les opportunités offertes par le numérique en matière de développement économique et social des populations sont inestimables. C’est dans cette perspective que le projet Digital Response Connecting Citizens (DIRECCT) de l’Union européenne, piloté par l’Agence de développement du gouvernement fédéral belge (Enabel), acteur clé du numérique pour le développement, a, en plus de son rôle de cogestionnaire, mis en œuvre deux projets dans le cadre de ce programme. Ainsi, elle a soutenu la « digitalisation du système de santé dans le Sine-Saloum » et la transformation numérique durable des micros, petites et moyennes entreprises (MPME) dans cinq régions du pays, contribuant ainsi à l’atteinte des objectifs de la stratégie « Sénégal Numérique 2025 » et du plan Stratégie Santé Digitale 2018-2023. Les interventions d’appui à la digitalisation dudit programme ont pris fin hier, mardi 3 septembre 2024, à Dakar, lors de la journée « Digital Impact Day ». Cet événement vise à rassembler les acteurs clés du numérique pour le développement, les partenaires de mise en œuvre, ainsi que les bénéficiaires du programme pour une journée d’échanges et de partage. De ce projet DIRECCT, il ressort des résultats probants qu’il convient de « capitaliser puis s’en inspirer pour le dupliquer à grande échelle », a déclaré la Directrice de la promotion de l’économie numérique et du partenariat au ministère de la Communication, des Télécommunications et du Numérique, Bitilokho Ndiaye.
Dans le domaine de la santé, l’intervention de DIRECCT dans les régions de Fatick, Kaffrine et Kaolack a, entre autres, permis la mise en place et le déploiement d’un dossier patient électronique dans huit établissements de santé. Le projet a également permis la formation aux compétences numériques et techniques de plus de 900 agents de santé, la modernisation de l’internet et de la connectivité dans dix établissements sanitaires. Il a aussi contribué à améliorer la qualité des soins, la gestion des centres de santé et la gestion de l’information sanitaire dans quinze établissements de santé. Concernant le développement de l’économie verte et l’entrepreneuriat agricole durable dans les régions de Diourbel, Fatick, Kaffrine, Kaolack et Thiès, le projet DIRECCT a permis de sensibiliser plus de 180 employés et dirigeants d’entreprises à l’utilisation d’outils numériques. Plus de 200 entreprises, dont 46 % dirigées par des femmes, ont pu bénéficier de formations et d’équipements numériques. La conception de l’outil d’apprentissage (DigiBox) et la production de plus de 40 ressources documentaires ou pédagogiques constituent une innovation dans ce secteur. Ainsi, le projet DIRECCT a contribué à l’amélioration numérique des micros, petites et moyennes entreprises en termes de productivité et de croissance.
Saluant le rôle exemplaire du projet DIRECCT, Mme Ndiaye a déclaré qu’il est important de « partager les leçons apprises et ainsi inspirer d’autres parties prenantes à poursuivre cet important projet, articulé autour de deux composantes : la modernisation du secteur de la santé et la digitalisation des MPME ».
La directrice pays par intérim d’Enabel, Annick Peeters, a souligné le contexte de la pandémie de Covid-19 pendant lequel ce projet a été lancé. Elle a ainsi déclaré : « Ce programme était initialement perçu comme une collaboration d’urgence. Il fallait répondre rapidement à l'heure de la Covid. Mais au final, ce programme s'est développé en tentant d'apporter des propositions à long terme, structurantes, parfois innovantes. Le programme fut court, mais je pense qu'il demeure une pièce d'un puzzle bien plus large », at-elle affirmé.
UN CAS CONFIRMÉ DE VARIOLE DU SINGE DÉTECTÉ EN GUINÉE
Ce premier cas dans le pays a été enregistré dans la commune de Macenta en Guinée forestière. La patiente est une fille âgée de 7 ans, selon la fiche de confirmation.
L’Agence nationale de la sécurité sanitaire (Anss) de Guinée a annoncé lundi soir un cas confirmé de variole du singe dans le pays, ont rapporté des médias locaux.
Ce premier cas confirmé dans le pays a été enregistré dans la commune de Macenta en Guinée forestière.
“La patiente est une fille âgée de 7 ans, selon la fiche de confirmation (…) Le résultat qui est sorti ce lundi 2 septembre 2024 conclut à un cas confirmé de la Variole simienne (Mpox)”, a rapporté “Africaguinee.com”.
“Elle a été prélevée le 30 août dernier et l’échantillon a été acheminé dans un centre de recherche en virologie”, a rappelé le media en ligne.
La confirmation du cas a été effectuée par le Centre de recherche en virologie de Gueckedou, a noté “aconakrylive.com”.
A la date du 26 août, l’Anss avait annoncé neuf cas suspects de variole du singe en Guinée.
La Guinée Conakry est le 3e pays d’Afrique de l’ouest à signaler un cas après le Nigeria et la Côte d’Ivoire pour cette épidémie dont le foyer principal est l’Afrique du centre, notamment la RD Congo.
La variole du singe a été déclarée urgence de santé publique de portée internationale par l’OMS le 14 juillet 2024 du fait de sa propagation inquiétante.
TRENTE-CINQ EXPERTS FORMÉS À DAKAR AUX TECHNIQUES DE DIAGNOSTIC DU VIRUS MPOX
Après avoir reçu cette formation qui a démarré lundi dernier, ils “vont rentrer avec des kits réactifs qui vont leur permettre de faire le diagnostic et le séquençage”, a souligné le docteur Abdourahmane Sow.
Dakar, 30 août (APS) – Trente-cinq experts venant de dix-sept pays africains ont été formés à Dakar aux techniques de diagnostic moléculaire (PCR en temps réel et séquençage) du virus mpox ou variole du singe.
Après avoir reçu cette formation qui a démarré lundi dernier, ils “vont rentrer avec des kits réactifs qui vont leur permettre de faire le diagnostic et le séquençage”, a souligné le docteur Abdourahmane Sow, directeur de la santé publique à l’Institut Pasteur de Dakar (IPD) et investigateur de cette formation.
L’atelier régional de formation sur le diagnostic moléculaire du virus de la variole du singe, auquel ils ont pris part, a été clôturé ce vendredi. Il a été organisé en collaboration avec l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et l’Organisation ouest africaine de la santé (OOAS).
“L’objectif de cet atelier, c’est de nous permettre de mieux nous préparer, donner [aux participants] tous les outils, des compétences techniques, pratiques et théoriques, pour qu’ils puissent rentrer chez eux afin d’avoir les capacités de détecter, de traiter et de contrôler la maladie”, a expliqué le docteur Sow.
S’adressant à la presse au terme de la cérémonie de clôture, il a souligné que “si on met tous les efforts en contribution, on peut dire que notre région est en train de se préparer pour faire face à cette situation”.
“[…] Pour l’Afrique de l’Ouest, nous avons trois pays qui ont des cas actifs, où la situation est active. C’est le Nigeria, la Côte d’Ivoire et le Liberia. Pour les autres pays, même si on n’a pas de cas, on doit renforcer le système de surveillance. Des cas suspects sont en train d’être reçus, il faut que les gens puissent avoir toutes les capacités à les tester”, a-t-il conseillé.
“Certains vaccins homologués”
Le professeur Thierno Baldé, coordinateur du Centre régional d’urgence de l’OMS pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale, basé au Sénégal, a insisté sur le dynamisme de l’épidémie de mpox.
“Je pense qu’elle est très dynamique. Le mot dynamique, il est important. Le mot, c’est une épidémie aussi qui est très complexe parce qu’il y a différents modes de transmission aujourd’hui qui sont là”, a-t-il affirmé.
Il estime qu’il s’agit d’une épidémie “très complexe”. “L’un des rôles les plus importants de l’OMS et de ses différents partenaires, c’est vraiment de sonner la cloche d’alerte, afin que l’on puisse mobiliser tous les efforts qu’il faut pour mieux comprendre justement cette dynamique-là”, a recommandé le spécialiste.
Il est revenu la “transmission interhumaine” et “la transmission zoonotique […] dans certains pays”. Il indique, à ce sujet, que “des études sont en cours pour le vaccin”, assurant que “certains vaccins ont été homologués”.
Le 15 août dernier, l’Organisation mondiale de la Santé a déclaré que la recrudescence de la variole simienne (mpox) en République démocratique du Congo (RDC) et dans un nombre croissant de pays d’Afrique constitue “une urgence de santé publique de portée internationale”.
SENEGALAIS ET PSYCHOLOGUES, DIAGNOSTIC D'UN DESAMOUR
Le recours à un psychologue permet de traverser de nombreuses épreuves liées aux difficultés de la vie. Malgré ces avantages, bon nombre de Sénégalais restent réticents à faire appel à ces thérapeutes même en cas de nécessité.
Le recours à un psychologue permet de traverser de nombreuses épreuves liées aux difficultés de la vie. Malgré ces avantages, bon nombre de Sénégalais restent réticents à faire appel à ces thérapeutes même en cas de nécessité.
La psychologie est une discipline qui souffre de nombreux préjugés en Afrique. Le stéréotype du « psy » perçu de ce côté-ci du continent comme étant celui qui soigne uniquement les «malades mentaux » » est ancré dans l’esprit de nombreux Sénégalais. Le psychologue n’est donc pas perçu comme un professionnel de référence, même si son apport peut être bénéfique dans certaines situations, comme le confirme Maria Sow, rencontrée dans les deux voies de Niary Tally. Avec sa mine joviale et un tempérament taquin, cette femme de 29 ans garde de mauvais souvenirs de sa dépression nerveuse. « Durant mon séjour en Europe, j’ai failli devenir folle à cause du confinement. La solitude et le dépaysement m’avaient fortement affectée. Loin de mon pays, je commençais à développer des signes de sociophobie et des tendances suicidaires. C’était très compliqué », confie-t-elle. Assise sur un tabouret à l’intérieur d’une gargote, notre interlocutrice assure que le recours à un psychologue lui a sauvé la vie. « J’ai commencé à me sentir mieux dès que j’ai consulté un spécialiste. Ses conseils et recommandations m’ont permis de retrouver mes esprits et de rester positive », ajoute-t-elle. Selon Maria Sow, les thérapies du psychologue peuvent être un moyen de remonter le moral et de se remettre de certains aléas de la vie.
« Le seul moyen de retrouver ses esprits » ?
« Il y a certaines situations où seule l’intervention d’un psychologue peut permettre de retrouver ses esprits »,soutient-elle, un sourire aux lèvres. Aux yeux de cette ancienne émigrée, l’ignorance est le principal obstacle à la consultation d’un « psy » en cas de besoin. « Avec si peu de visibilité, la méconnaissance continue d’entourer cette discipline. Les nombreux préjugés font que la population n’en voit pas l’utilité », déclare Maria. Elle ajoute : « Beaucoup souffrent de dépression et n’arrivent pas à en parler. Ce silence te détruit de l’intérieur ».
Un peu plus loin, dans une ruelle de Ouagou Niayes, Iba Seck exprime un avis similaire à celui de Maria. Ce sémillant jeune homme d’une trentaine d’années discute tranquillement avec ses amis dans une ambiance conviviale, tandis que la fraîcheur matinale fouette leurs visages décontractés. En chemise blanche et pantalon déchiré au genou, il considère que le non-recours à un psychologue par une majorité de la population s’explique en grande partie par l’ignorance.
« Un signe de faiblesse »
« Les gens sont souvent analphabètes et ne savent même pas à quoi sert la psychologie », dit-il en souriant. Selon lui, le recours à un psychothérapeute peut être immédiatement interprété de manière négative par nos compatriotes. « Nous vivons dans une société où consulter un spécialiste pour des problèmes mentaux est souvent perçu comme un signe de dépression, de faiblesse ou même de folie », explique-t-il sans hésitation.
En face de lui, Fadel Diop exprime un avis similaire. Assis sur le trottoir, il affirme que les Sénégalais ont une perception négative de tout ce qui concerne la psychologie et la psychiatrie. « Notre société a ses réalités. En plus de la réticence à consulter un spécialiste, il y a cette idée selon laquelle un psychologue pourrait aggraver les choses avec ses méthodes thérapeutiques », avance-t-il. De taille moyenne, une casquette sur la tête, il souligne que la psychologie pourrait être un moyen de résoudre plusieurs problèmes qui affectent actuellement la société. « Le recours à un psychothérapeute peut aider à résoudre divers problèmes qui secouent les mœurs actuelles, comme les relations de couple, de famille et le bien-être en général », énumère-t-il. Selon lui, beaucoup de personnes ignorent que le psychologue ne traite pas seulement les patients souffrant de maladies mentales ou de dépression. « La psychologie peut également aider à résoudre les conflits et à mieux gérer des aspects connexes comme les émotions, le traumatisme et le stress », avance-t-il. Et de se désoler que la psychologie soit souvent perçue comme une discipline européenne et que ses principes et outils ne s’appliquent pas toujours aux réalités culturelles africaines. « En Afrique, la vie en communauté permet de mieux gérer nos problèmes avec l’appui des proches, contrairement à l’Occident », soutient-il.
La famille comme bouclier
Rencontrée aux HLM 1, clé à la main, vêtue d’un body fleuri, Soda Lam estime que la santé mentale est un sujet peu abordé au sein des foyers sénégalais. « La dépression est souvent perçue comme une maladie de “Blancs”, et nous considérons la psychologie comme quelque chose de propre à la société occidentale », dit-elle. Teint clair, une forte poitrine, des traits lissés et une perruque péri-oxydée, cette jeune femme d’une vingtaine d’années souligne qu’à force de regarder des films étrangers, beaucoup de membres de la société croient que le psychologue ne peut résoudre que les problèmes des Occidentaux. « Dans de nombreuses séries étrangères, les individus souffrant de dépression ou de traumatisme sont souvent soignés par des psychologues », soutient-elle. Cette perception est à l’origine de la réticence de certains dans notre pays à avoir recours aux psychologues. « Les gens n’ont pas l’habitude de se dévoiler facilement ou d’exposer leurs problèmes à un inconnu. Ils préfèrent se confier aux membres de leur famille ou à leurs amis pour surmonter des situations difficiles », confie Soda. Selon elle, dans notre pays, l’entourage joue un rôle de soutien en cas de difficultés ou d’épreuves. « Nos proches agissent en première ligne pour la santé mentale individuelle. Ils sont là pour écouter, conseiller et soutenir, contrairement à la société occidentale où la solitude prédomine souvent », ajoute la jeune femme. Surtout que, précise-t-elle, en lieu et place du « psy », le recours à un marabout reste la pratique la plus répandue. « Nous vivons dans une société où les guérisseurs traditionnels sont souvent perçus comme omnipotents, même dans des domaines où ils ne sont pas compétents », constate-t-elle pour s’en désoler.
Les marabouts « psychologues » des Africains !
Un rapport de mars 2019 de la Division santé mentale du ministère de Santé et de l’Action Sociale (Msas) soulignait l’insuffisance des ressources humaines, de personnels qualifiés dans la prise en charge psychiatrique, de budget alloué à la santé mentale et l’indisponibilité des psychotropes.
Rencontré dans le jardin des HLM 1, Mamadou Dieng est plutôt sceptique. La trentenaire préfère relativiser la nécessité de consulter un psychologue. « À quoi bon se confier à quelqu’un qui ne fait qu’augmenter vos soucis ? » s’exclame-t-il après avoir exprimé plusieurs griefs. Avec des yeux marron et des rastas en bataille, ce jeune homme au look peu commun estime que la société africaine en général a ses propres croyances. « L’Afrique a ses réalités, qui sont différentes de celles des Occidentaux », déclare-t-il. Selon lui, chaque peuple a ses coutumes et ses mythes propres. « Le recours à un marabout pour résoudre nos problèmes personnels est fortement influencé par les pratiques en vigueur dans notre milieu d’origine et par l’éducation que nous avons reçue. C’est ancré dans notre culture », soutient-il.
Ses propos ne souffrent d’aucune ambivalence, à l’instar de ceux de Yéyah Ndiaye, une Saltigué rencontrée dans son domicile à Grand-Dakar. Le ton particulièrement narquois, elle déclare : « La psychologie, c’est souvent pour les Blancs. La société occidentale a ses réalités. En Afrique noire, les guérisseurs traditionnels et les marabouts sont incontournables depuis des lustres. Nous sommes, en quelque sorte, les psychologues de la société africaine ». Vêtue d’une tunique rouge parsemée de cauris, la guérisseuse souligne que certains problèmes sont trop complexes pour nécessiter l’intervention d’un psychothérapeute. « Il y a des situations où seule l’intervention d’un marabout peut être la solution pour régler des problèmes en urgence », affirme-t-elle, faisant référence aux « Ràb » (esprits) domiciliés dans des « Tuur » (autels familiaux), qui peuvent tourmenter les gens ou leur poser des problèmes complexes, exigeant des offrandes ou des sacrifices comme à l’époque de leurs ancêtres. Toutefois, elle reconnaît qu’il existe des problèmes pour lesquels seuls les psychologues ont les compétences nécessaires pour trouver des solutions.
« Avec les grandes urgences médicales à traiter, la santé physique est privilégiée par rapport à la santé mentale », (Hélène Bazin)
Hélène Bazin, psychologue clinicienne et psychothérapeute à Dakar, explique que le non-recours à un psychologue peut s’expliquer par l’éducation reçue dès l’enfance. «On apprend dès notre arrivée au monde, à travers les modèles que sont nos parents ou les personnes qui nous élèvent et nous entourent. Nous nous modelons en grande partie sur cette base, en observant la manière de se comporter et de voir les choses des adultes de référence », déclare-t-elle.
Selon Madame Bazin, lorsque les enfants n’apprennent pas à exprimer leurs émotions et leurs peines, cela crée des blocages et des souffrances qui réapparaissent à l’âge adulte. Son constat c’est que beaucoup de personnes consultent souvent un psychologue en dernier recours, après avoir essayé d’autres solutions. « Ce sont essentiellement des femmes qui viennent se faire consulter, parfois après avoir eu recours à d’autres approches plus traditionnelles », confie-t-elle. Selon la psychothérapeute, l’atout d’un psychologue réside dans le sens de l’écoute, la bienveillance et la confidentialité, permettant d’aider la personne sans jugement. Cela contredit, selon elle, les rumeurs selon lesquelles la psychologie serait une discipline exclusivement occidentale.
« Toute personne en souffrance psychologique peut avoir besoin d’une aide ponctuelle et se tourner vers un professionnel de la santé mentale. Les psychiatres et les psychologues travaillent souvent en parallèle pour aider les patients », avance Mme Bazin. Elle souligne que la santé mentale reste un parent pauvre de la santé au Sénégal. «Avec les grandes urgences médicales à traiter, la santé physique est souvent privilégiée par rapport à la santé mentale », ajoute-t-elle. Pour Mme Bazin, il est essentiel de considérer les deux dimensions de la santé avec le même niveau de préoccupation. Idéalement, il faudrait aborder les deux aspects de la santé avec une attention égale, conclut-elle.
FAUSTINE ENGELBERT NDUGULILE PREND LA TÊTE DE L’OMS AFRIQUE
Le Tanzanien Faustine Engelbert Ndugulile a été élu à la tête de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) Afrique mardi, au deuxième jour du comité régional de ladite institution qui se tient à Brazzaville
Dakar, 28 août (APS) – Le Tanzanien Faustine Engelbert Ndugulile a été élu à la tête de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) Afrique mardi, au deuxième jour du comité régional de ladite institution qui se tient à Brazzaville, a appris l’APS de l’Agence congolaise d’information.
Né le 31 mars 1969, Docteur Faustine Engelbert Ndugulile, vice-ministre tanzanien de la Santé de 2017 à 2020, remplace Rebecca Moeti Matshidiso dont le mandat est arrivé à terme.
La 74e session du Comité régional de l’Organisation mondiale de la santé (Oms) se tient à Brazzaville du 26 au 30 août.
Selon l’Agence congolaise d’information, le Dr Faustine Engelbert Ndugulile souhaite ”faire de l’Afrique un continent où chaque individu s’épanouit en jouissant du meilleur état de santé et du plus grand bien-être, grâce à des systèmes de santé accessibles, équitables et durables’’.
Parmi ses priorités, ‘’figure entre autres, la couverture sanitaire universelle’’, souligne la même source. Dans ce cadre de politiques robustes en matière de couverture sanitaire universelle, il entend coopérer avec les États Membres, pour étendre la protection financière, supprimer les obstacles à l’accès et améliorer la qualité des soins de santé.
Son élection sera ensuite soumis, pour nomination, à la 156ème session du Conseil exécutif de l’OMS, qui se tiendra en janvier 2025 à Genève, en Suisse.
Le nouveau directeur régional prendra ses fonctions en février 2025 pour un mandat de cinq ans renouvelable une seule fois en cas de nouvelle désignation par le Comité régional.
Le candidat du Sénégal, Dr Ibrahima Soccé Fall, était arrivé au second tour de cette élection, selon la même source.