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16 février 2025
Santé
LA DIALYSE, UN MARCHÉ MAFIEUX DE PRÈS DE 20 MILLIARDS
Des réseaux organisés freineraient délibérément le développement de la transplantation rénale pour maintenir leur emprise sur le marché de la dialyse. Cette situation dramatique, déjà épinglée par l'OFNAC, prend en otage des milliers de patients
Le malheur des malades du rein fait le bonheur des mafieux de la dialyse. Une mafia bien rodée qui entretient un business florissant où fournisseurs, pharmaciens, techniciens, néphrologues, hommes d’affaires et délégués médicaux se disputent férocement un marché annuel estimé à près de 20 milliards cfa de chiffre d’affaires. En plus de l’enveloppe de 9 milliards cfa débloquée par l’Etat du Sénégal pour la prise en charge gratuite de séances de dialyse au profit de quelques 1000 malades souffrant d’insuffisance rénale. Pendant ce temp-s, les maffieux de la dialyse sont accusés d’avoir freiné l’activité de la transplantation rénale. Une accusation qui semble justifier l’interruption des opérations de greffe rénale, faute de subvention durable de l’Etat. « Le Témoin » a enquêté…
Dans une de ses éditions, « Le Témoin » avait déploré l’absence de subventions publiques qui semble freiner le développement de la transplantation rénale alors que des centaines de malades du rein prennent leur mal en patience dansl’espoir d’être greffés. Pourtant l’espoir était permis aumoment où l’hôpital militaire de Ouakam (Hmo), seul établissement accrédité, a réussi à réalisersuccessivement quatre (04) autres transplantations rénales entre novembre 2023 et juillet 2024. Un exploit qui a fait entrer le Sénégal dans l’histoire puisqu’il s’agit d’un grand progrès de l’expertise chirurgicale sénégalaise.
Hélas ! Depuis lors, aucune opération de transplantation rénale n’a été effectuée. Tout est à l’arrêt ! En effet, l’activité peine à prendre son envol chirurgical par manque de moyens financiers. D’où le récent plaidoyer des spécialistes du rein pour une subvention durable de l’Etat afin de permettre à tous les malades d’avoir accès à la greffe de rein et à moindre coût « Depuis les premières greffes, l’activité n’a pas connu l’essor voulu ou escompté pour la bonne et simple raison que pour le moment la transplantation rénale n’est pas prise en charge par l’Etat. Il n’y a pas encore une subvention dédiée pour la transplantation rénale. Toutes les transplantations ont été prises en charge parla direction de l’hôpital militaire deOuakam (Hmo). Un suivi médical très couteux qui ne pouvait pas continuer », avaient déploré certains spécialistes du consortium Hmo/Le Dantec dans les colonnes du quotidien « Le Témoin ».
Dès la parution de l’édition en question, les langues se sont déliées au point de pousser notre curiosité et savoir ce qui plombe réellement l’activité destransplantations rénales. D’abord, il est triste de constater que près de 900.000 sénégalais souffrent de la maladie rénale dont lesséances de dialyse constituent un lourd fardeau financier insoutenable. Il est vrai que chaque année, l’Etat débloque une enveloppe de prés 9 milliards cfa pour la gratuité des séances de dialyse au profit de 1.000 patients. Pour le reste des malades du rein à savoir les quelques 850.000 patients, c’est le branle-bas de combat entre les centres publics et privés d’hémodialyse pour la survie quotidienne. Evidemment la vie de tous les jours passe par la dialyse dont le prix de la séance varie entre 60.000 CFA et 120.000 cfa. Entre deux séances, le patient est en sursis, en survie et chaque dialyse insuffle une dose voire une journée de vie supplémentaire. Ce qui justifie que le marché sénégalais du rein est très florissant ! En poussant ses investigations, « Le Témoin » a appris que chaque année, le marché du rein s’articule autour de 20 milliards de chiffres d’affaires. Et y compris les 9 milliards cfa de l’Etat pour la gratuité des cas sociaux. Cette manne financière a installé une mafia bien rodée et entretenue par des fournisseurs, pharmaciens, techniciens, néphrologues, hommes d’affaires et délégués médicaux. Tout un beau ou « mauvais » monde qui se dispute férocement le gros marché de la dialyse.
Pour de nombreux administrateurs de services de santé contactés par « Le Témoin », l’interruption ou l’arrêt de l’activité de la transplantation rénale ne profite qu’aux maffieux de la dialyse ou marchands de vie. Parce qu’à long terme pensent-ils, la transplantation rénale, qui reste le seul traitement de choix de l’insuffisance rénale chronique, peut freiner l’essor du business de la dialyse. Toujours est-il qu’au lendemain de l’exploit de la première greffe rénale réalisée à l’Hmo, des réseaux de la mafia dénonçaient tout bas ce qu’ils qualifiaient de « discrimination » dans l’attribution des agréments pour la transplantation rénale au Sénégal.
Les marchands de vie se frottent les mains !
Selon l’avis d’un administrateur de santé et directeur d’un hôpital public à Dakar, les difficultés financières auxquellessont confrontées les équipes médicales et chirurgicales du consortium Hmo/Le Dantec sont réelles ! « Mais l’obstacle financier n’est pas la seule cause de la discontinuité de l’activité de la greffe rénale. À l’image de la Côte d’Ivoire, la cause majeure est à trouver dans la précipitation pour dire que telle ou telle structure a été la première à la pratiquer au Sénégal. D’ailleurs en Côte d’Ivoire, la transplantation rénale a tourné cours faute de moyens ! La précipitation en a été la principale cause » estime-t-il. Au Sénégal poursuit-il, il y a un énorme biais dans la sélection des structures à agréer. « Parce que les membres du comité de sélection font partie de l’équipe de Hmo. Comment Hmo peut-il être associé à Le Dantec qui n’existe plus! Pendant ce temps, il y a d’autres cliniques privées et structures publiques plus prêtes et plus équipées à faire la transplantation rénale, mais elles n’ont pas été équitablement évaluées. Ilse n’agit pas seulement de disposer des équipements pour opérer. Il faut et surtout avoir tout le dispositif pour assurer la surveillance appropriée après la greffe. Les trois piliers de la surveillance des malades greffés sont : une Irm pour l’imagerie, l’anatomie pathologie capable de faire de l’immunohistochimie et un laboratoire de biologie de pointe. Si le Sénégal veut réussir le pari d’une transplantation équitablement accessible, il faut un comité de sélection impartiale pour évaluer objectivement les candidatures afin de multiplier les sites. C’est une bonne façon de rendre possible la pratique en route de l’intervention et de réduire les coûts pour que l’Etat puisse les subventionner de façon efficiente. Il faut rappeler que la transplantation est le seul moyen voire remède pour soulager les malades et les finances publiques. A défaut de généraliser la transplantation rénale, la mafia de la dialyse a encore de beaux jours devant elle ! » déplore notre administrateur de santé, histoire de reconnaitre que la greffe est plus économique que la dialyse. En plus de sauver des vies, reconnaitil, la greffe rénale, moins coûteuse que la dialyse, permettrait aussi de réduire le chiffre d’affaires du marché sénégalais du rein où les malades, parents et accompagnants sont financièrement ruinés par les inhumains marchands de vie. Une triste réalité dès lors que la prise en charge des malades du rein est un véritable serpent de mer dans les politiques de santé communautaire au Sénégal.
L’Ofnac aux trousses d’une mafia !
La preuve, l’Ofnac avait épinglé danssesrapportsles mafieux de la dialyse. Au-delà des surfacturations dans l’achat des kits de dialyse par l’Agence de la Couverture Maladie Universelle, les médicaments, lesintrants et autres accessoires d’hémodialyse subventionnéssont revendus dans les pays de la sous-région. Et l’enquête de l’Ofnac a révélé des pratiques frauduleuses, de corruption, d’abus de confiance et de violation d’une convention Etatprivé dans le cadre de la prise en charge de la maladie rénale chronique. Bref, l’Ofnac a mis à nu les activités criminelles de la mafia de la dialyse dont les acteurs, auteurs, rabatteurs, complices et receleurs s’enrichissaient illicitement dans les détournements de fonds publics et dans les conflits d’intérêts. Malgré le scandale, le business du rein est aujourd’hui plus que florissant ! Un marché qui pèse annuellement près de 20 milliards cfa et qui suscite des convoitises jusqu’à « torpiller » l’activité de la transplantation rénale.
LA DÉPRESSION DU NOUVEAU-NÉ, UN MAL INVISIBLE
Lors de son intervention dans la matinale « Kinkéliba » de la RTS 1, le Pr Abou Sy, psychiatre à l’hôpital Fann, a abordé la dépression, une maladie mentale complexe qui provoque des fluctuations d’humeur.
Lors de son intervention dans la matinale « Kinkéliba » de la RTS 1, le Pr Abou Sy, psychiatre à l’hôpital Fann, a abordé la dépression, une maladie mentale complexe qui provoque des fluctuations d’humeur. Il a mis en lumière l’impact significatif de la grossesse sur la santé mentale des femmes, précisant que cette période peut être marquée par de nombreuses interrogations, augmentant ainsi leur vulnérabilité à la dépression.
Le spécialiste a également souligné que l’accouchement et les pressions sociales exercées sur les femmes constituent des facteurs de stress importants. Contrairement à l’idée reçue selon laquelle les enfants ne peuvent pas souffrir de dépression, le Pr Abou Sy a révélé que des recherches scientifiques réfutent cette notion. Il a évoqué le phénomène de la « dépression du nouveau-né », qui peut se manifester dès la naissance. Elle se manifeste généralement par des pleurs excessifs du bébé. En effet, la dépression peut toucher un individu à n’importe quel moment de sa vie, de la naissance à la vieillesse.
Le psychiatre a déclaré que de nombreux cas de suicides inexpliqués peuvent être attribués à une dépression non diagnostiquée, remontant parfois à la naissance, souvent en raison d’un manque de prise en charge adéquate. Il est donc crucial, selon lui, d’être vigilant face aux signes de souffrance chez les enfants, tels que l’isolement excessif ou le fait de se parler à soi-même. Dans ces situations, la consultation d’un psychiatre est fortement recommandée. La dépression se manifeste sous diverses formes : légère, modérée ou sévère, et chaque cas requiert une attention particulière pour garantir un traitement approprié.
UNE CONCLUSION INCOMPLETE SUR LE PLAN MEDICO-LEGAL
L’autopsie de Bassirou Diop, garde rapproché du maire de Dakar Barthélémy Dias, a été réalisée au laboratoire d’anatomie et de cytologie pathologique de l’hôpital général Idrissa Pouye de Grand Yoff (Hogip)
L’autopsie de Bassirou Diop, garde rapproché du maire de Dakar Barthélémy Dias, a été réalisée au laboratoire d’anatomie et de cytologie pathologique de l’hôpital général Idrissa Pouye de Grand Yoff (Hogip). Les résultats ont révélé plusieurs anomalies dont un problème cardiaque qui aurait affecté des organes de son corps dont les poumons. Ledit rapport qui parle d’une cardiomégalie avec hypertrophie du ventricule gauche n’a mentionné aucun détail sur ce qui s’est passé avant la mort de cet agent de sécurité. Selon un médecin urgentiste, «il est difficile de conclure avec certitude que cette mort est strictement naturelle. D’autant que le médecin n’a pas relié clairement ses observations aux circonstances spécifiques du décès en détention. Ce qui rend la conclusion incomplète sur le plan médico-légal».
«Il est difficile de conclure que cette mort (Ndlr: de Bassirou Diop) est strictement naturelle», a déclaré un médecin urgentiste. Qui donne son avis sur les conclusions du rapport de l’autopsie réalisée à l’hôpital général Idrissa Pouye de Grand Yoff (Hogip) et qui circule partout sur les réseaux sociaux. Ledit rapport parle d’une «contusion de la pommette droite, une cardiomégalie de 500 g accompagnée d’une hypertrophie du myocarde ventriculaire de 1,8cm et d’une congestion et d’un œdème pulmonaire caractérisé par un poumon droit de 1250 g et un poumon gauche de 1100 g, ainsi qu’une hépatomégalie «muxade» de 2800 g». Le professeur Chérif Mouhamed Dial qui a aussi mentionné la présence d’un contenu gastrique liquidien de moyenne abondance sans particularité ainsi qu’une congestion cérébrale a fait aussi un examen microscopique sur un fragment de poumon par une technique rapide montrant un aspect du poumon cardiaque. Son examen final indique une cardiomyopathie hypertrophique décompensée comme cause principale du décès de M. Diop.
Pour le médecin urgentiste qui réagit à la polémique qui enfle, le compte rendu de cet examen médical fait état d’un «cœur malade et fatigué». Le rapport, dit-il, parle d’une «cardiomégalie avec hypertrophie du ventricule gauche. Ce qui signifie que le cœur était plus gros et plus épais que la normale. Cette situation est souvent due à un effort excessif du cœur pour pomper le sang, comme dans certaines maladies chroniques du cœur. Cette condition peut rendre le cœur incapable de fonctionner correctement, provoquant une insuffisance cardiaque, où le cœur ne peut plus pomper efficacement le sang vers le reste du corps».
Le rapport a décelé plusieurs anomalies sur le corps du défunt. Notamment une «congestion et un œdème pulmonaire». Qui, selon le médecin qui parle sous l’anonymat signifie qu’ «un liquide s’est accumulé dans les poumons, rendant la respiration difficile, voire impossible. Dans le foie, il y a eu aussi une congestion hépatique. Ce qui indique que le foie est engorgé de sang à cause du mauvais fonctionnement du cœur. Dans le cerveau aussi, une congestion cérébrale est notée, suggérant que le sang s’accumule également dans le cerveau. Ce qui peut provoquer des maux de tête ou une perte de conscience», a-t-il dit revenant sur le problème cardiaque ayant affecté d’autres organes de feu Bassirou cités dans l’examen médical réalisé à l’hôpital de Grand Yoff. Lequel rapport conclut que la cause du décès est une «cardiomyopathie hypertrophique décompensée». Qui est «une maladie où le muscle cardiaque est anormalement épais et finit par s’épuiser, entraînant une insuffisance cardiaque aiguë. Donc une situation ancienne qui évolue depuis un certain temps. Ce que cela signifie en termes simples. Le cœur a progressivement perdu sa capacité à pomper le sang correctement. Cela a causé une accumulation de liquide dans les poumons, le foie et le cerveau, entraînant la mort. Cette situation peut survenir naturellement chez des personnes ayant une maladie cardiaque non diagnostiquée ou mal prise en charge. Elle peut également être déclenchée par un stress important, un effort physique excessif, ou une absence de traitement», a expliqué notre interlocuteur qui s’interroge sur quelques réserves et questions importantes omis dans le rapport.
Le rapport ne donne aucun détail sur ce qui s’est passé avant la mort
Notamment la question liée aux circonstances du décès de Bassirou Diop. «Ce patient était en détention. La question est : est-ce que le stress lié à cette situation (ou une éventuelle arrestation musclée, selon les témoignages) a pu précipiter cette décompensation cardiaque ? Le rapport ne donne aucun détail sur ce qui s’est passé avant la mort, un élément pourtant crucial pour interpréter la cause», a-t-il indiqué. Il note aussi une autre absence d’analyse complémentaire. Pour lui, «le rapport d’autopsie ne mentionne pas d’examen toxicologique qui pourrait identifier d’éventuelles substances ayant contribué au décès. Aucune mention de recherche de traumatismes externes ou internes. Si le patient avait été malmené ou blessé, cela aurait pu aggraver son état cardiaque. La notion de contusion de la pommette sans autre précision sur les dommages causés ne suffit pas pour étayer une cause claire. Les antécédents médicaux du patient ne sont pas abordés. La famille affirme qu’il n’avait pas d’antécédents cardiaques connus. Ce qui pose question la question de l’interprétation médicale insuffisante», dit-il. Avant d’ajouter ceci: «le médecin expert décrit les observations internes (hypertrophie cardiaque, congestion des organes) mais ne relie pas clairement ces observations aux circonstances spécifiques du décès en détention. Cela rend la conclusion incomplète sur le plan médicolégal. En France par exemple ou dans des pays développés, un tel rapport serait considéré comme insuffisant sans une exploration approfondie du contexte et des analyses complémentaires».
la conclusion de «cardiomyopathie hypertrophique décompensée» est plausible
Dans son analyse critique, notre interlocuteur trouve que la conclusion de «cardiomyopathie hypertrophique décompensée» est plausible au vu des signes décrits. «Cela pourrait expliquer une mort naturelle liée à une maladie cardiaque. Mais par manque de données médico-légale, et sans tests toxicologiques, il est impossible d’écarter d’autres causes (toxines, médicaments). L’absence de recherche de traumatismes ou d’explications sur l’environnement de détention laisse un doute. La décompensation cardiaque aurait-elle pu être évitée avec une prise en charge médicale rapide ? Un stress fatal ? Si le patient a subi une arrestation musclée ou un stress intense en détention, cela pourrait avoir précipité la décompensation cardiaque. Ce facteur est totalement ignoré dans le rapport. Les questions à poser pour aller plus loin. Quels examens ont été faits ? Une toxicologie, des analyses histologiques (étude des tissus) et une recherche de blessures (non décrites comme présentes ou absentes ? Quels étaient les antécédents du patient ? Avait-il un suivi médical ? Était-il sous traitement pour une pathologie chronique ? Quelles étaient les conditions de détention ? Était-il soumis à un stress ou à des violences physiques ? Pourquoi cette insuffisance de détails ?» autant de questions sans encore réponse. Ce que fait dire à l’urgentiste que ce rapport devrait fournir des éléments clairs présents ou absents pour attester qu’ils ont été recherchés. D’où cette polémique ! «Pour le grand public, le rapport d’autopsie pointe une cause de décès plausible sur le plan médical (une maladie cardiaque décompensée), mais il soulève des questions sur les conditions spécifiques entourant ce décès. Sans analyses complémentaires et sans prise en compte des circonstances (stress, violences éventuelles, absence de soins), il est difficile de conclure avec certitude que cette mort est strictement naturelle», a-t-il dit.
NDIAKHATÉ HANTÉE PAR NGAGNE DIAW
Dans cette localité de la commune de Keur Moussa, région de Thiès, les habitants vivent dans l'angoisse d'une contamination au plomb
En 2008, le quartier Ngagne Diaw, situé à Thiaroye Sur Mer, dans le département de Pikine (Dakar) a été infecté au plomb. D’importantes conséquences environnementales et des morts d’enfants ont été comptabilisées. Des années plus tard, les habitants de Ndiakhaté, dans la commune de Keur Moussa, région de Thiès, craignent vivre la même situation. Appuyés par le Centre de recherches et d’actions sur les droits économiques sociaux et culturels (Cradesc), ils ont rencontré la presse, dans la journée du jeudi 5 décembre, pour étaler leurs griefs.
En face de l’usine, il a ses champs qu’il est obligé de céder. «A cette période de l’année, nous étions en pleine activité champêtre. Mais, tous ceux qui ont des terres ici, ont opté de céder leurs parcelles pour aller ailleurs. On a constaté une perte de nos rendements», dit Mamadou Léye, coordonnateur du Collectif des habitants de Ndiakhaté demandant aux autorités de prendre des mesures pour l’arrêt de la production ou la délocalisation de l’usine.
Mouhamadou Mansour Ciss, membre dudit collectif abonde dans le même sens. «Depuis l'installation de l'usine, nous avons constaté que les avortements sont devenus très fréquents dans la localité. Ensuite, des cas de tuberculose sont enregistrés, les enfants qui tombent malades très souvent», affirme-t-il.
Les activités agricoles et avicoles sont à l’arrêt. «Depuis 2019, pratiquement, il n'y a plus d'activité agricole parce que les effets commencent à se manifester dans la production. On faisait aussi de l’aviculture, mais on a constaté que les poussins ne vivent pas plus de 20 jours. Ils sont contaminés et meurent». Selon les habitants de Ndiakhaté, le ministre de l’Environnement et de la Transition écologique, Daouda Ngom, a été saisi. Il a promis de procéder à l’évaluation nécessaire pour déterminer si les ennuis et autres nuisances décrites par les riverains de l’usine sont imputables au recyclage du plomb.
La position du ministère de l’Environnement sur la question est mitigée. Une Attestation de conformité délivrée à l’entreprise, à la date du 5 février 2020, l’autorise à exercer ses activités. Une copie de ce document mise à notre dispositions, nous renseigne que : «le comité technique s'est réuni les jeudis 22 août et 31 octobre 2019, à Thiès pour l'examen du rapport d'Etude d'impact environnemental et social (EIES) du projet de mise en place d'une unité de recyclage de métaux non ferreux dans la commune de Keur Moussa. Suite à ces rencontres, une séance d'audience publique s'est tenue, le jeudi 28 novembre 2019, à Keur Moussa. Au terme de cette procédure et de la prise en compte des observations issues des rencontres précitées dans le rapport final, j'atteste que le projet de mise en place d'une unité de recyclage de métaux non ferreux dans la commune de Keur Moussa est conforme aux dispositions du Code de l'Environnement relatives aux études d'impact».
Suspendue en décembre 2022, puis autorisée à épuiser ses stocks en trois mois, «l'usine continue de plus belle ses activités»
Mais, à la suite d'une mission d'évaluation du ministère en charge de l’Environnement, le 12 décembre 2022, l'usine a été suspendue après le constat fait du que le décor de la zone de production qui n’était pas conforme à la situation analysée et décrite dans l’Etude d’impact environnemental.
Cependant, quelques mois plus tard, une autorisation de trois mois pour épuisement de stock avait été accordée à l’entreprise, selon Mamadou Salif Sané, responsable du programme au Centre de recherches et d’actions sur les droits économiques sociaux et culturels (Cradesc). Et depuis lors, «l'usine continue de plus belle ses activités», déplore-t-il. Donc l’autorisation de trois mois pour épuiser les stocks perdure encore, deux ans après la décision de suspension de toutes activités de l’usine.
Il dénonce des irrégularités dans l’octroi du permis d’exploitation. «On a constaté beaucoup d'irrégularités dans l'autorisation qui avait été donnée à l'usine. La distanciation de 500 mètres entre l’usine et le cours d’eau n’est pas respectée, il y a la zone des Niayes». Pis, selon Mamadou Salif Sané, concernant la gestion des déchets, «aucune mesure n'a été respectée par l'entrepreneur».
Saisi par la Rédaction de Sud Quotidien, le Centre antipoison du Centre hospitalier national universitaire de Fann (Chu-Fann), dit avoir reçu des plaintes des populations concernant d’éventuels impacts/contaminations qui seraient inhérents aux activés de l’usine. Mais l’hôpital dit n’avoir pas encore réalisé des enquêtes sur la question. Car pour cela, « il faut une autorisation des autorités ».
50% DES BEBES SOUFFRENT DE MALADIES ORL
Le 32e congrès de la société sénégalaise d’ORL et de chirurgie qui se tient à Saly a été une occasion pour les spécialistes de révéler les ravages de ces maladies.
Au 32e congrès général de la société sénégalaise d'ORL et de chirurgie cervico faciale, le vice-président de la structure, le Professeur Malick Ndiaye, a révélé que plus de 50% des consultations de pédiatrie montrent que les enfants présentent des pathologies ORL. Lors de cette rencontre qui se tient à Saly, les spécialistes ont révélé que ces maladies constituent une véritable préoccupation de santé publique.
Le 32e congrès de la société sénégalaise d’ORL et de chirurgie qui se tient à Saly a été une occasion pour les spécialistes de révéler les ravages de ces maladies. En effet, ce n’est pas seulement les personnes d’âge mûr qui souffrent de ces pathologies, les bébés sont aussi affectés (Ndlr : oreilles, nez, Gorge, cou et face). Non seulement les maladies sont fréquentes mais le problème est que les soins pour diverses raisons dont le facteur financier, ne sont pas accessibles à tous les Sénégalais.
Pour le vice-président de la société sénégalaise d’ORL, professeur Malick Ndiaye, il y a des problèmes dans la prise en charge des patients. «Car si on prend l’exemple de la charge auditive, on sait qu’elle est onéreuse. Ce n’est pas seulement la chirurgie qui est coûteuse mais les appareils coûtent eux aussi très cher, que ce soit un appareil conventionnel comme les autres appareils dont le coût varie entre 10 et 12 millions, ce qui n’est pas à la portée des Sénégalais», a déclaré Pr Ndiaye.
A l’en croire, la réhabilitation en laryngologie pose également un problème dans nos contextes de travail parce que souvent, les patients présentent des «hysté loses du larynx» et la prise en charge est chère. «Ce sont des patients qui restent plusieurs mois à l’hôpital et parfois qui sont porteurs des stigmates qui peuvent rester à vie. Concernant la cavité buccale, c’est des cancers qui deviennent de plus en plus fréquents. Nous avons l’habitude d’avoir des cancers du larynx, le cancer de l'hypopharynx, mais les cancers de la cavité buccale deviennent de plus en plus importants et la prise en charge peut être facile quand le patient vient tôt, mais malheureusement, ce n'est pas le cas souvent», a soutenu le vice-président de la société sénégalaise d'ORL. «Nous avons des patients qui viennent tardivement et vous-même vous constatez que le cancer de la cavité buccale est un cancer qui est accessible, il suffit d’ouvrir la bouche pour voir les effets. Donc il faut sensibiliser», a lancé le Pr Ndiaye.
«LES CANCERS DE LA CAVITE BUCCALE DEVIENNENT DE PLUS EN PLUS IMPORTANTS»
D'ailleurs, il est fréquent de constater dans les structures de santé des pathologies ORL à savoir les pathologies infectieuses, inflammatoires, tumorales et malformatives. Dans certaines villes, il a été constaté une recrudescence de la maladie cancéreuse même si les populations sont de plus en plus regardantes. A Touba qui est la deuxième ville la plus peuplée du Sénégal, il y a une forte demande, une forte augmentation par rapport à ces malades parmi ceux qui viennent se faire consulter. Pour prendre en charge les patients, l’Etat y a affecté 5 ORL. Selon Dr Mame Coumba Sarr Niane servant à l’hôpital Matlaboul Fawzeyni, le goitre et la sinusite font partie des maladies les plus fréquentes. Malgré la fréquence des maladies, le Sénégal ne compte que 100 médecins en ORL pour 18 millions d’habitants alors que l’OMS préconise un ORL pour 10 000 personnes. Certaines régions comme Tamba et Matam sont dépourvues de médecins spécialistes en ORL.
VERS LA TENUE D’UN CONSEIL INTERMINISTÉRIEL SUR LA SOUVERAINETÉ PHARMACEUTIQUE
Ce cadre stratégique vise à résoudre les défis liés à la couverture sanitaire universelle et à relancer l’industrie pharmaceutique nationale.
Le gouvernement prépare la tenue d’un conseil interministériel sur la souveraineté pharmaceutique afin de plancher sur tous les problèmes y afférents, a annoncé le secrétaire général du ministère de la Santé et de l’Action sociale, Serigne Mbaye.
‘’(…) Ce conseil sera l’occasion de profiter de la présence du Premier ministre et de l’ensemble du gouvernement, pour que tous les problèmes soient posés, tous les problèmes du secteur pour l’atteinte de la couverture sanitaire universelle, mais également et surtout, les problèmes du secteur pharmaceutique, la relance de l’industrie pharmaceutique’’, a déclaré M. Mbaye.
Le secrétaire général du ministère de la Santé et de l’Action sociale prenait part, jeudi, à un dîner-débat sur la souveraineté pharmaceutique. La rencontre était axée sur le thème ‘’Place de la souveraineté pharmaceutique dans l’agenda 2050 ».
‘’Tous nos textes sont en train d’être alignés, que ce soit la lettre de politique sectorielle de développement, que ce soit notre plan national de développement sanitaire et social, que ce soit notre carte sanitaire’’, a-t-il signalé.
Il a précisé que ce sont ‘’tous ces textes qui gouvernent le secteur de la santé qui sont en train d’être révisés, alignés, mis en ordre, mis à jour’’.
Dès que ce travail sera terminé, le conseil interministériel pourra se tenir, a-t-il indiqué.
Il a rappelé que le rôle du ministère de la Santé et de l’Action sociale consiste à réunir l’ensemble des mesures et recommandations et d’en faire un bon usage.
‘’Il s’agit de faire en sorte que les Sénégalais aient accès aux médicaments et qu’on puisse faire en sorte que ça soit sécurisé et contribue à une bonne politique de santé’’, a-t-il dit.
Dans cette perspective, il faut promouvoir ‘’un environnement des affaires favorable’’, a-t-il déclaré, estimant qu’il faudra pour cela que ‘’les autres acteurs’’ contribuent à ‘’amener la profession pharmaceutique à se mettre sur les rails de la souveraineté’’. Il a également suggéré ‘’une fiscalité allégée’’.
Une fois toutes ces dispositions prises, les acteurs de l’industrie pharmaceutique devront assurer un approvisionnement correct des produits.
‘’Quand les Sénégalais s’affirment, il faudrait aussi qu’ils s’assument, que les acteurs sénégalais s’assument. Il faudrait qu’ils s’engagent à ne pas faire en sorte qu’on soit dans des pénuries en interdisant des importations’’, a-t-il dit.
Selon lui, »toutes ces mesures mises ensemble devraient permettre de trouver peut-être un terrain fertile pour avancer’’.
Mouhamadou Sow, le directeur de Téranga pharma, a souligné l’importance de définir une nouvelle stratégie et des actions prioritaires dans le cadre du Plan quinquennal 2025-2029.
‘’Il est important pour nous de faire une recommandation essentielle, qui est de nommer un secrétaire d’État auprès du Premier ministre, chargé exclusivement de la souveraineté pharmaceutique’’, a-t-il dit.
NDIAKHATE, L’USINE DE RECYCLAGE DE BATTERIES AU PLOMB DANS LE VISEUR DES AUTORITÉS
Lors d’une rencontre de restitution, jeudi, Oumar Diallo, coordinateur des programmes et du plaidoyer au CRADESC, a souligné l’urgence de la situation et insisté sur la responsabilité de l’État dans ce dossier.
Le combat contre l'usine de recyclage de plomb Ganesha à Ndiakhate, dans la commune de Pout (Thiès), est loin d’être terminé. Depuis son installation, l’usine a causé de graves préjudices à l’environnement et à la santé des populations locales, selon les témoignages des habitants. Jeudi 5 décembre, lors d’une rencontre de restitution à Pout, Oumar Diallo, coordinateur des programmes et du plaidoyer au Centre de recherche et d’action pour les droits économiques, sociaux et culturels (CRADESC), a insisté sur l’importance de la responsabilité de l’État dans cette affaire, soulignant que l’urgence de la situation impose des actions immédiates.
Depuis plusieurs mois, le collectif des agriculteurs de Diender et de Pout, soutenu par le CRADESC, se bat pour la délocalisation ou la fermeture de l’usine. Ils ont rencontré le ministre de l’Environnement, Daouda Ngom, qui a fait des promesses importantes, notamment celle de se rendre sur place pour évaluer la situation. Les populations de Ndiakhate et des environs souffrent de nombreux maux. Selon Diallo, l’exploitation du plomb a des conséquences graves sur la santé publique, particulièrement pour les enfants, les femmes et les animaux, affectés par des maladies pulmonaires et d'autres pathologies graves. « Le plomb a des effets meurtriers, et l'État a l’obligation d’agir pour protéger ses citoyens », a-t-il affirmé.
Les habitants de Ndiakhate et des villages voisins dénoncent la dégradation de leurs conditions de vie. Des maladies rares, telles que des cas fréquents d'avortements spontanés et de tuberculose, se multiplient. Les enfants sont particulièrement vulnérables, avec une augmentation des maladies respiratoires et des cancers. L’environnement agricole, « traditionnellement florissant dans cette zone, est désormais gravement touché », selon Ibrahima Ngom, chargé de recherche en contentieux et justiciabilité au CRADESC.
Depuis 2019, la production agricole a chuté, et les élevages, en particulier ceux de volailles, souffrent des effets de la pollution. Mouhamadou Mansour Ciss, membre du collectif pour la fermeture de l’usine de recyclage de batteries, détaille les impacts environnementaux, précisant que les poulaillers « ne survivent pas plus de 20 jours en raison de la contamination par le plomb ».
Malgré ces constats alarmants, les autorités sénégalaises, à travers le ministère de l’Environnement, ont pris des mesures, mais la situation reste insatisfaisante pour les populations locales. Une mission d’évaluation avait initialement suspendu l’activité de l’usine, mais une autorisation de trois mois avait ensuite été accordée, permettant à l'usine de poursuivre ses activités. Mamadou Salif Sané, enseignant-chercheur et chargé de programme au CRADESC, dénonce les irrégularités dans l’autorisation donnée à l’usine, qui « n’a pas respecté les normes environnementales de base ». Il rappelle que l’usine est implantée à seulement quelques mètres des habitations et cours d’eau ce qui constitue un danger pour l’écosystème local, notamment pour l’agriculture et la biodiversité.
Les défenseurs de la cause des populations de Ndiakhaté continuent de lutter, avec l'espoir que l'engagement pris par le ministre lors de leur rencontre d’octobre dernier soit tenu. Le ministre avait promis de visiter le site et d'entendre les plaintes des habitants. Selon Mouhamadou Mansour Ciss, cette rencontre avec le ministre à Dakar a marqué un tournant, car il n’avait pas été facile d’obtenir une audience avec les autorités sous l’ancien régime. Le ministre s’est engagé à prendre des « mesures concrètes » après son inspection, bien que l'attente des populations soit désormais longue.
Le CRADESC, dans sa stratégie de plaidoyer, continue de sensibiliser l’opinion publique et les autorités pour accélérer la prise de décision. « Les journalistes jouent un rôle essentiel dans ce combat », a insisté Oumar Diallo. L'objectif est de maintenir la pression, de relayer l'information et de faire en sorte que cette situation ne se répète pas ailleurs au Sénégal. « Nous avons bon espoir que la souffrance des populations sera entendue et que des solutions seront mises en œuvre rapidement », conclut-il.
UNE MALADIE MYSTÉRIEUSE FAIT DES DIZAINES DE MORTS EN RDC
Le phénomène décrit par les autorités sanitaires comme "un événement de santé publique inconnu" est pour l'instant localisé dans la région de Panzi, à quelque 700 km au sud-est de Kinshasa. Les premiers cas ont été détectés fin octobre.
La République démocratique du Congo (RDC) est en "alerte maximale" après la détection d'une mystérieuse maladie qui a déjà fait des dizaines de morts en un peu plus d'un mois selon les dernières estimations, a déclaré jeudi le ministre de la Santé.
"Nous sommes en alerte maximale, nous considérons que c'est un niveau d'épidémie que nous devons surveiller", a souligné le ministre de la Santé Samuel-Roger Kamba lors d'une conférence de presse dans la capitale Kinshasa. Le phénomène décrit par les autorités sanitaires comme "un événement de santé publique inconnu" est pour l'instant localisé dans la région de Panzi, à quelque 700 km au sud-est de Kinshasa. Les premiers cas ont été détectés fin octobre.
"Dans les centres de santé, on a comptabilisé 27 décès. Et avec l'évaluation menée par le médecin chef de zone dans la communauté, on signale aussi 44 décès", a précisé le ministre, ajoutant toutefois que sur ces derniers, "nous ne pouvons pas dire que c'est d'emblée lié au phénomène car il y a d'autres causes possibles".
Dans la région reculée difficilement accessible par une route peu praticable et où les infrastructures sanitaires sont quasi inexistantes, la population vit dans une précarité généralisée, souffrant d'un manque d'accès à l'eau potable et aux médicaments. Le taux de malnutrition de 61%, notamment des enfants, est parmi les plus élevés du pays, a souligné M. Kamba, rappelant que la région a déjà connu il y a deux ans une grave épidémie de fièvre typhoïde.
Selon les premières données disponibles, la mystérieuse maladie touche particulièrement les plus jeunes, 40% des cas concernant des enfants de moins de cinq ans. Les symptômes sont proches de ceux d'une grippe: fièvre, toux et maux de tête. Est-ce une grippe saisonnière qui frappe plus durement une population fragile ? S'agit-il d'un nouveau virus ? Les spécialistes ont déjà écarté l'hypothèse du covid mais ont déjà conclu qu'il s'agit d'une maladie affectant le système respiratoire. Des épidémiologistes ont été envoyés sur place pour réaliser des prélèvements.
Parmi les 27 décès survenus en centres de soins, 17 personnes ont succombé après être tombées en détresse respiratoire, a précisé le ministre. Dix sont mortes par manque de transfusion en état d'anémie sévère. La RDC a déjà été frappée de plein fouet au cours des derniers mois par le virus du mpox avec plus de 1.000 décès. Le pays parmi les plus pauvres de la planète a récemment vu le nombre de cas de cette maladie – anciennement appelée la variole du singe – légèrement diminuer.
PLANIFICATION FAMILIALE, LE SÉNÉGAL MAUVAIS ÉLÈVE
Le Sénégal n’a pas atteint ses objectifs en matière de planification familiale pour l’année 2024, malgré une augmentation du taux de prévalence contraceptive, a indiqué la directrice de l’unité de coordination du Partenariat de Ouagadougou, Marie Ba.
Le Sénégal n’a pas atteint ses objectifs en matière de planification familiale pour l’année 2024, malgré une augmentation du taux de prévalence contraceptive, a indiqué la directrice de l’unité de coordination du Partenariat de Ouagadougou, Marie Ba.
‘’Le Sénégal n’a pas atteint ses objectifs fixés en 2024. Les tendances du taux de prévalence contraceptive ont augmenté d’environ 9% passant à 18% entre les Enquêtes de santé (EDS) de 2010-2011 et de 2023. Bien qu’aucune région n’ait connu de baisse du taux de prévalence, la plus forte croissance a été observée à Kaffrine et à Saint Louis’’, a déclaré Marie Ba.
La directrice de l’unité de coordination du Partenariat de Ouagadougou intervenait à l’ouverture de la 13 ère réunion annuelle du Partenariat de Ouagadougou qui se tient du 3 au 5 décembre à Dakar.
L’engagement des 9 Etats membres du Partenariat de Ouagadougou (Bénin, Burkina, Cote d’Ivoire, Guinée, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal et Togo), consiste à assurer l’accès aux services de planification familiale de qualité, une stratégie prioritaire pour l’atteinte des Objectifs de développement durable (ODD).
‘’Pour le cas du Sénégal, il y a eu une période de flottement entre l’ancien plan d’actions national budgétisé et le nouveau [prévu] pour la période de 2024 à 2028. C’est le manque de suivi de ces plans d’actions nationaux budgétisés qui sont très ciblés, qui se basent sur les données pour prendre des décisions sur quelles régions se focaliser », a expliqué Mme Ba.
Elle a souligné aussi que ‘’le Sénégal a connu une forte croissance de taux de prévalence contraceptive de plus de 8,7% de points, principalement grâce aux implants. La croissance des injectables +1% point a été récompensée par une baisse de l’utilisation de la pilule ».
‘’Le Sénégal fait partie du groupe des pays qui ont eu à faire des investissements soutenus dans les contraceptifs au moins deux fois depuis 2021 et la valeur des dépenses a augmenté ou est restée constante. Parmi ce groupe de pays, il y a le Bénin, la Cote d’Ivoire, le Niger et le Togo’’, a signalé la directrice de l’unité de coordination du partenariat de Ouagadougou.
La cheffe de la division planification familiale au niveau du ministère de la Santé et de l’Action sociale, docteur Ndèye Awa Diagne, a expliqué le faible taux d’utilisatrices en planification familiale par plusieurs facteurs.
‘’La rétention des données sanitaires depuis le deuxième semestre 2022 à nos jours, la non implication des hommes dans la planification familiale, le déficit de communication sur la planification familiale à tous les niveaux et l’insuffisance dans l’offre de services adaptés aux adolescentes et jeunes’’ sont autant de facteurs qui justifient que le Sénégal n’a pas atteint ses objectifs, a listé Mme Diagne.
LES TECHNICIENS SUPÉRIEURS DE SANTÉ EN GRÈVE DE 48 HEURES
Ils demandent leur intégration dans leurs nouveaux corps d’accueil, le portage et la revalorisation des indemnités et le prolongement de l’âge de la retraite à 65 ans.
Après l’Association des Internes et Anciens internes des Hôpitaux du Sénégal (AIAHS) et les Médecins en Spécialisation (DES), les Techniciens supérieurs de santé ont décidé d’observer un mouvement d’humeur.
Affiliés au Syndicat Autonome des Techniciens Supérieurs de Santé (SATSUS), les techniciens demandent leur intégration dans leurs nouveaux corps d’accueil, le portage et la revalorisation des indemnités et le prolongement de l’âge de la retraite à 65 ans.
Face à l’omerta du ministre de Santé et de l’Action sociale, ils ont décidé de dérouler 48 heures de grève le mercredi 4 et jeudi 5 décembre 2024 sur toute l’étendue du territoire.