Les cas de cancer du sein et du col de l’utérus sont souvent diagnostiqués lorsqu’ils atteignent “un stade très avancé”, a signalé, mercredi, le chef du service de gynécologie-obstétrique de l’hôpital régional de Tambacounda (est), Boubacar Beydi Diarra, relevant en même temps l’insuffisance des moyens mis à la disposition de cet établissement de santé pour le traitement des cancers.
Dix-huit cas de cancer du col de l’utérus et huit cas de cancer du sein ont été diagnostiqués dans cet hôpital relevant du service public en 2023 et 2024, a-t-il signalé à l’occasion de la campagne Octobre rose, dédiée à la sensibilisation et à la mobilisation contre les cancers féminins.
L’année dernière, 10 cas de cancer du col de l’utérus ont été diagnostiqués à l’hôpital régional de Tambacounda, contre huit cette année, a-t-il signalé dans un entretien avec l’APS.
Concernant le cancer du sein, cinq cas ont été dénombrés l’année dernière, contre trois cas cette année, selon M. Diarra.
Ce médecin, chef du service de gynécologie-obstétrique dudit hôpital, signale que les cas de cancer sont souvent diagnostiqués lorsqu’ils atteignent un “stade très avancé”.
“Malheureusement, les personnes porteuses de ces cancers arrivent à l’hôpital à un stade très avancé de la maladie”, a-t-il observé.
Boubacar Beydi Diarra rappelle que le cancer du col de l’utérus “ne survient pas du jour au lendemain”. “C’est un long processus”, a expliqué M. Diarra, relevant “le caractère trompeur” des statistiques par rapport à la prévalence réelle des cancers.
“Ces données sont trompeuses, car s’il y a des patients qui arrivent ici tardivement, cela veut dire qu’il y a peut-être des cas de cancer en dormance, des cas qui seront diagnostiqués plus tard, à un stade avancé” de la maladie, a-t-il expliqué.
Le gynécologue-obstétricien a noté un engouement des femmes pour le dépistage du cancer du sein au cours de la campagne Octobre rose.
Les femmes viennent en nombre se faire dépister, selon Boubacar Beydi Diarra. “On doit leur dire que le dépistage ne se fait pas seulement durant la campagne Octobre rose. Ça se fait pendant toute l’année.”
L’hôpital régional de Tambacounda dispose de certains outils nécessaires pour le dépistage des cancers féminins, selon M. Diarra. “Pour le dépistage du cancer du col, nous avons tous les outils nécessaires, à l’exception des tests HPV”, a-t-il signalé.
Concernant le cancer du sein, les tests sont envoyés à Dakar en vue d’analyses permettant d’indiquer leurs résultats, selon le médecin.
“Les cas de cancer confirmés à Tambacounda sont transférés à Dakar, où il y a toutes les compétences nécessaires à leur prise en charge”, a-t-il dit, réclamant le renforcement des ressources humaines et du matériel nécessaire pour le traitement des cancers féminins à Tambacounda.
“Comme beaucoup d’autres régions médicales, nous n’avons pas d’anatomopathologistes, c’est-à-dire des médecins qui confirment le diagnostic. Nous sommes obligés d’envoyer les prélèvements à Dakar”, a expliqué le gynécologue-obstétricien.
DERRIÈRE LE FOLKLORE D’OCTOBRE ROSE, DES PATIENTS LUTTENT DANS UN SYSTEME DE SANTE EN CRISE
Alors que la campagne 'Octobre rose' bat son plein avec son lot d'activités festives, les oncologues font face à une situation alarmante. : plateaux techniques défaillants, ruptures de médicaments et listes d'attente interminables
Le format actuel de la campagne «Octobre rose» est décrié par des praticiens de la santé qui parlent d’un folklore à la place d’une vraie intervention de santé publique. Une campagne qui ne montre pas la réalité dans les structures sanitaires où les médecins font face à une surcharge de travail, avec des plateaux techniques mal équipés, des centres très insuffisants, des radiothérapies fréquemment en panne. Last but not least des ruptures de médicaments et beaucoup de malades sur liste d’attente pendant que les cas ne cessent d’augmenter. L’oncologue, Dr Kanta Kâ dénonce…
Depuis quelques années et à l’instar de la communauté internationale, des associations de lutte contre le cancer mènent des activités de communication, de sensibilisation et de dépistage du cancer du sein. Ce, tout au long du mois d’octobre dans le cadre de la campagne dénommée «Octobre rose».
Démarrées le 01er octobre au Sénégal avec une randonnée pédestre, les festivités se poursuivent avec surtout des journées de dépistage à la Lisca (Ligue sénégalaise de lutte contre le cancer) et dans certaines localités cibles au niveau régional. Le dépistage reste l’activité cléf de la campagne pour une détection précoce des cas. Les acteurs sensibilisent également sur cette maladie sournoise et très coûteuse car nécessitant beaucoup de moyens financiers, mais surtout un accompagnement psychologique. Interpellés sur l’importance de la campagne dénommée «Octobre rose», des praticiens de la santé y voient un caractère plutôt folklorique à la place d’une vraie intervention de santé publique. Parce que l’activité bat son plein au moment où les malades souffrent de la longue liste d’attente dans des structures où les moyens de diagnostic ne sont presque pas disponibles.
L’oncologue et radiothérapeute au Chu Dalal Jamm de Guédiawaye, Dr Kanta Kâ, fait une analyse effrayante de la situation. «En ce mois d’Octobre Rose, il est temps de regarder la réalité en face. Derrière les festivités, des patients luttent dans un système de santé en crise. Les outils sont inadaptés, les médicaments essentiels manquent et l’accès aux soins est un parcours du combattant», a-t-elle martelé, dénonçant ainsi le folklore dans un système où la réalité est impitoyable. Déjà, dit-elle les services de diagnostiques sont démunis. «L’IRM n’existe qu’à Dakar et Touba, et hors de portée pour la plupart», dit-elle.
Pour le cas de Touba, Dr indique que l’IRM fonctionne, mais que la demande reste très forte. En radiothérapie, elle s’indigne du fait que «seul un centre privé, inabordable pour la majorité, fonctionne correctement». Sans compter «les pannes à Dalal Jamm qui sont aussi fréquentes et les efforts du Dr Maimouna Mané à Touba ne suffisent pas à combler les manques», a souligné Dr Kâ qui se demande «Comment peut-on espérer mieux avec seulement deux services mal équipés pour 18 millions de personnes ? Et on s’étonne encore de l’existence de listes d’attente interminables ? Que faisons-nous ? Nous prétendons sensibiliser et dépister, tout en sachant que les listes d’attente ne cessent de s’allonger», s’est offusqué l’oncologue.
Qui déclare que cette situation a fait que les praticiens en nombre insuffisant font aujourd’hui face à une charge de travail incroyable, et avec des centres mal équipés. «L’anatomopathologie est rare et mal équipée avec des résultats qui prennent des mois. Les oncologues médicaux, marginalisés et peu nombreux, peinent à offrir des soins adaptés. Quant aux chirurgiens, épuisés par un surmenage constant, ils finissent par devenir amers et parfois même discourtois, malgré leurs efforts pour maintenir le cap», a-t-elle fait savoir. Pour dire que, pendant qu’on est dans le folklore pendant 30 jours, la réalité est tout autre.
A côté des cas qui ne cessent d’augmenter, le médecin dénonce la situation dans laquelle travaillent ses collègues toujours «débordés» du fait de leur surcharge de travail, des ruptures de produits anticancéreux, des radiothérapies «surutilisées et fréquemment en panne» du fait de la forte demande. Sans compter la longue liste d’attente de malades déjà inscrites. Et donc plus chanceuses aux patientes démunies qui arrivent à l’hôpital à un stade très avancé de la maladie. Docteur Kâ ne mâche pas ses mots. La stratégie menée dans le cadre d’Octobre rose ne semble pas être la bonne pour la lutte contre le cancer. Il indique que «chaque membre de la population porte une part de responsabilité dans le malheur de ces malades, et chacun rendra des comptes devant Dieu. Nous nous montrons préoccupés, ou du moins faisons semblant, mais nous en paierons tout le prix. Nous sommes les premiers à incarner cette hypocrisie. La conscience est pire que l’enfer et vous paierez tous, vous les 18 millions de fautifs».
Dr Kanta Kâ indique que «tous sont coupables» de ce folklore qui est loin de la réalité dans laquelle vivent les patientes et les médecins qui évoluent dans un sytème de santé en crise.
SPEAK UP AFRICA ENGAGE LA RÉFLEXION SUR LA SANTÉ EN AFRIQUE
Depuis une dizaine d’années, Speak Up Africa rassemble des décideurs politiques et des acteurs clés engagés pour bâtir une Afrique plus saine et prospère
Depuis une dizaine d’années, Speak Up Africa rassemble des décideurs politiques et des acteurs clés engagés pour bâtir une Afrique plus saine et prospère. Hier, mardi 22 octobre, les acteurs ont franchi une nouvelle étape avec la journée Speak Up Africa pour discuter des défis sanitaires en Afrique. Une rencontre qui entre dans le cadre de leur mission d’amélioration de la santé publique.
Si le problème des ressources humaines de qualité se pose dans la mise en œuvre des programmes de santé, celui du financement reste aussi crucial. Au Sénégal, le secrétaire général du ministère de la Santé et de l’action sociale (Msas), venu présider la cérémonie de lancement la journée Speak Up Africa a tenu à relever: « la plupart des pays africains n'ont pas toujours atteint les objectifs fixés dans la Régulation d'Afrique de 2001 sur laquelle les gouvernements s'étaient mis d'accord pour l'allocation de 15% de leur budget à la santé. Ce constat met à lumière l'importance d'une action collective concertée pour surmonter ces défis financiers et souligne que seule une collaboration étroite entre les différentes parties permettra de répondre efficacement aux besoins croissants en matière de santé ».
Pour Serigne Mbaye, l'engagement des syndicats africains montre la voie à suivre pour offrir un avenir assuré aux populations. « Mon espoir est que ces émissions se concluent par des solutions durables qui transformeront concrètement nos systèmes de santé et renforceront nos capacités collectives à améliorer la vie de millions de personnes. Cette Assemblée n'est pas une simple rencontre, c'est un bataillon à l'action, à la mobilisation. Nous devons repenser nos modèles de financement de la santé en explorant des partenariats public-privé innovants. Nous devons investir massivement dans la formation de nos jeunes. Nous devons exploiter des technologies émergentes pour étendre la portée de nos services de santé, notamment dans les zones écologiques», a-t-il fait savoir.
Et d’ajouter: « nous devons également renforcer la coopération régionale pour mutualiser nos ressources et nos expertises. Nous devons développer des programmes de prévention et d'éducation à la santé adaptés à nos contextes culturels, en même temps que nos communautés locales. Nous devons créer un réseau panafricain de recherche en santé pour stimuler l'innovation locale et développer des solutions adaptées à notre dispositif. Mon espoir est que de ces discussions émergeront des solutions concrètes, audacieuses et durables. Des solutions qui non seulement transformeront nos systèmes de santé, mais redéfiniront également notre approche du développement panafricain ».
Du côté de Speak up frica, la secrétaire exécutive Yacine Djibo a fait entendre : « nous savons que les solutions aux défis sont celles africaines. Ce sont des solutions que nous avons tous et on souhaiterait ensemble, avec vous, pouvoir engager toutes les parties prenantes dans un partenariat et dans un collectif. Hier, nous étions à une activité, et un des messages forts était qu'il était important que les Africains et les organisations africaines se mettent ensemble et travaillent dans le cadre d'un projet commun. Et c'est vraiment tout l'esprit de ce que nous souhaitons avoir dans nos vies à travers cette journée ».
Pour atteindre les objectifs de la journée et amener une synergie d’action, Serigne Mbaye, secrétaire général du Msas, a renseigné que pour l'État, ces efforts nécessitent une coordination entre les différents secteurs, notamment les décideurs, la société civile et le secteur privé. « L'Afrique reste la région du monde où les enjeux de santé sont les plus importants et les plus critiques. Elle apprête seulement 1,3% des proportionnalités de la santé, alors qu'elle porte à elle seulement 25% de la charge mondiale de maladies. Le continent n'a pas encore achevé sa croissance épidémiologique, mais il doit rendre un double défi. D'une part, il doit éradiquer les maladies endémiques, telles que le paludisme et les maladies tropicales négligées. D'autre part, il doit également lutter contre le développement de maladies chroniques comme le cancer, le diabète. Et à toutes ces maladies qui s'ajoutent sur les nouvelles infections émergentes et infectieuses comme la Covid19 ».
CANCERS, UN SPÉCIALISTE ALERTE SUR LES RISQUES D’ANÉMIE
“Le cancer en soi consomme du sang, parce que le cancer lui-même, la tumeur, va produire des facteurs qui vont faire qu’il y a une néovascularisation qui se crée. Donc, le sang est détourné vers la tumeur", explique Mamadou Diop.
Dakar, 22 oct (APS) – Le cancérologue Mamadou Diop a alerté ce mardi sur les risques d’anémie liés au cancer, une pathologie dont la prise en charge requiert la disponibilité de sang en quantité suffisante.
“Le cancer en soi consomme du sang, parce que le cancer lui-même, la tumeur, va produire des facteurs qui vont faire qu’il y a une néovascularisation qui se crée. Donc, le sang est détourné vers la tumeur. Et donc, en principe, il y a une anémie, une potentielle anémie, un potentiel manque de sang qui s’installe avec cette maladie”, a déclaré le professeur Diop.
Le vice-président de la Ligue sénégalaise de lutte contre le cancer (Lisca) prenait part à une journée de sensibilisation sur les cancers du sein, du col de l’utérus et de la prostate organisée par la présidence de la République.
“La plupart des tumeurs, la plupart des cancers, leurs symptômes, c’est le saignement. Donc, dans notre contexte, pour prendre en charge ces maladies, il nous faut du sang pour les opérer. Déjà l’intervention même. La chirurgie des cancers est une chirurgie lourde. Et on a besoin, pendant l’intervention, d’avoir du sang”, a-t-il expliqué.
Selon le spécialiste, “parfois, il est nécessaire même de transfuser avant” l’intervention chirurgicale.
“Il y a un traitement qu’on appelle la chimiothérapie, le plus courant, surtout dans les cancers qui sont avancés. Dans la chimiothérapie, les médicaments ne distinguent pas les cellules cancéreuses des autres cellules. Son objectif, c’est de détruire toutes les cellules qui se multiplient vite, et les cellules du sang en font partie”, a-t-il expliqué.
D’après le professeur Mamadou Diop, les malades ayant recours à la chimiothérapie viennent déjà avec un statut d’anémie, une situation qui fait qu’ils ont besoin forcément d’être transfusés.
Le cancérologue souligne par conséquent que “le besoin de sang est extrêmement vital”.
Selon le professeur Saliou Diop, directeur du Centre national de transfusion sanguine (CNTS), “des mesures ont été prises précocement pour rendre disponible et de manière sécurisée le sang dans tout le pays”.
“Il y a toujours des problèmes liés à la disponibilité du produit. Sur un besoin de 180 000 poches, nous n’avons pu avoir que 120 000 en 2023. Ce qui constitue un gap structurel de 30, voire 40%”, a-t-il déploré.
Il affirme que cette quantité est en-deçà des besoins des structures sanitaires. “Nous n’avons pas encore le nécessaire pour mener toutes les activités médicales. Tous les jours, des patients attendent qu’on leur donne du sang et en grande partie des malades du cancer”, a noté professeur Diop.
“Cette situation fait que les femmes souffrant des cancers du sein ou de l’utérus ont besoin d’être souvent transfusées”, relève le directeur du CNTS.
Cheikh Oumar Diagne, le directeur des moyens généraux de la présidence de la République, a justifié la tenue de cette journée par le fait que “la sensibilisation et l’éducation sont des armes puissantes dans la lutte contre ces cancers”.
A travers cette initiative, dit-il, le président de la République souhaite ainsi “mobiliser” le personnel de la présidence, afin de “mieux le protéger contre ces problématiques sanitaires”.
Selon lui, il s’agit ”d’encourager nos proches à se faire dépister et à prendre leur santé en main. Le don de sang est un geste humanitaire qui permet chaque jour de sauver des vies”.
LES VETERINAIRES METTENT LE HOLA
Beaucoup de médicaments concernant les animaux sont manipulés par des profanes surtout dans le domaine de l’élevage et des produits vendus dans des circuits parallèles hors des cabinets vétérinaires.
Suite ̀à de nombreux constats de vente illicite de médicaments et d’exercice illégale de la profession vétérinaire, le Conseil national des vétérinaires privés du Sénégal (Cnvps) a décidé de se positionner en première ligne afin de mettre en garde tout malfrat ou tout récalcitrant et n'hésitera pas à entamer un combat acharné contre ces pratiques illégales à travers des voies légales. Face à la presse hier, lundi 21 octobre pour dénoncer cet état de fait, ledit conseil interpelle les autorités étatiques sur ce fléau dont les conséquences ne peuvent être que néfastes pour la santé publique
Beaucoup de médicaments concernant les animaux sont manipulés par des profanes surtout dans le domaine de l’élevage et des produits vendus dans des circuits parallèles hors des cabinets vétérinaires.
Selon le Conseil national des vétérinaires privés du Sénégal (Cnvps) qui a fait face à la presse hier, lundi, certains personnes détiennent et vendent tous types de médicaments allant des moins dangereux, aux plus dangereux. Certaines parviennent à introduire frauduleusement des médicaments dans le territoire sénégalais. Des produits médicaux vétérinaires, souvent à composition douteuse en provenance d'autres pays sans en avoir les prérogatives. Il s’y ajoute aussi selon le Cnvps que des commerçants principalement vendeurs d'aliments et d'animaux se mêlent à la danse parla distribution de médicaments aux éleveurs. Des non-professionnels exercent des « soi-disant » actes médicaux sur des animaux allant parfois jusqu'à des tentatives de « chirurgie » pouvant être qualifiées de boucherie sur des animaux vivants agressant ainsi leur bien-être. Dans cette foulée, des antibiotiques sont aussi utilisés de façon incontrôlée et non raisonnée par des profanes. Une pratique devenue courante dans le pays.
Selon son président, Dr Isma Ndiaye, cette approche est un énorme risque pour l’animal mais aussi pour l’homme. « Une mauvaise utilisation des médicaments vétérinaires et l'exercice illégal de cette profession sont une menace pour la santé publique qui peuvent découler à l’augmentation des maladies émergentes et réémergences » a-t-il fait savoir. Et de reconnaitre : « nous constatons que le circuit du médicament vétérinaire et l'exercice de la profession vétérinaire au Sénégal, ont pendant longtemps connu un problème d'organisation, due principalement à un laissez-faire». Pour le Cnvps, de tels actes ne sont pas sans conséquence surtout sur la sensibilité des micro-organismes pathogènes aux antimicrobiens. D'où le développement de résistance chez l'animal. « On parle de résistance aux antimicrobiens avec possibilité de transfert de ces résistances à l'être humain, soit par la contamination directe, soit parla consommation de denrées alimentaires d'origine animale. Pratiquement 100% des cas de maladie donc incurable est transmise à l'homme par un animal. Le danger pour la santé des hommes est là au-delà de celle des animaux», a avancé Dr Ndiaye et d’ajouter : « nous sommes comme assis sur une bombe à retardement dont l'explosion endurait des impacts négatifs incommensurables. En plus de ce qui serait déjà produit, sur la santé des animaux et des hommes avec une détérioration progressive de la qualité hygiénique de notre environnement d'où une menace sur la santé globale.
Entre la santé humaine, la santé animale et la santé de l'environnement humain, l'hygiène de l'environnement, tout est interconnecté, tout est lié». Devant ces constats et face à l’ampleur de la situation le Cnvps sensibilise les autorités afin qu’elles remettent Les pendules à l'heure. Mais aussi attirer l'attention des population sur le fléau. « Le conseil national des vétérinaires privés du Sénégal a décidé de se positionner en première ligne afin de mettre en garde tout malfrat ou tout récalcitrant et n'hésitera pas à entamer un combat acharné contre ces pratiques illégales et n'hésiterait en aucun moment à utiliser les voies légales », a déclaré Dr Ndiaye.
Rappelons que la loi 2008-07 du 24 janvier 2008 organise la distribution des médicaments vétérinaires et l'exercice de la profession vétérinaire. Cette loi serait mise à profit selon les acteurs pour porter le combat de l’exercice illicite de cette profession.
LES VÉTÉRINAIRES APPELLENT À DES MESURES CONTRE L'EXERCICE ILLÉGAL DE LEUR PROFESSION
Alioune Badara Kane a dénoncé la vente illicite de médicaments vétérinaires, soulignant que la présence de résidus médicamenteux dans les aliments représente un danger public, notamment en favorisant la résistance aux antimicrobiens.
Dakar, 21 oct (APS) – Le secrétaire général du Syndicat des médecins vétérinaires du Sénégal (Smvs), Alioune Badara Kane Diouf, a appelé, lundi, les autorités à prendre des mesures pour mettre fin à l’exercice illégal de la médecine vétérinaire, lequel, dit-il, comporte beaucoup de risques de décès et de survenue de maladies chez les humains.
‘’Nous appelons, le président Bassirou Diomaye Faye, son Premier ministre et l’ensemble des acteurs qui travaillent dans ce domaine, pour que des mesures soient prises pour arrêter ce phénomène qui risque de causer énormément de morts dans ce pays’’, a déclaré M. Diouf.
Il prenait part à une conférence de presse organisée par le Conseil national des vétérinaires privés du Sénégal (CNVPS).
Le conseil a décidé de tenir cette rencontre avec la presse pour alerter sur la vente illicite de médicaments et l’exercice illégal de la profession vétérinaire.
‘’Il y a le problème de résidus de médicaments. Ces agissements représentent un danger pour la santé des humains au-delà de celle des animaux”, a expliqué Alioune Badara Kane Diouf.
Il a indiqué que les résidus de médicaments vétérinaires présents dans les denrées alimentaires, constituent un problème de santé publique. Selon le vétérinaire, cela ‘’peut même conduire à (…) la résistance aux antimicrobiens’’.
Il a promis que le conseil va accompagner les vétérinaires.
‘’Désormais, nous serons présents partout où il se doit, pour lutter contre ce fléau qui gangrène actuellement notre société’’, a-t-il lancé.
‘’Les maladies réémergentes qui sont des maladies qui avaient disparu, mais qui, malheureusement, reviennent. Et donc, 60 à 70% de ces pathologies chez l’être humain sont d’origine animale’’, a rappelé le docteur Isma Ndiaye, secrétaire général du Conseil national des vétérinaires privés du Sénégal.
‘’Nous disons : assez, c’est trop. On mettra en œuvre tout ce qui est possible pour arrêter ces pratiques et même saisir la justice’’, a averti le docteur Ndiaye.
Pour le médecin, ‘’le premier acte, c’est cette conférence de presse, mais d’autres actions vont suivre, cela afin de protéger les populations’’, a-t-il ajouté.
Selon lui, ”les faux vétérinaires manipulent des médicaments en mettant en danger les populations qui encourent des risques d’avortement, des cancers et des insuffisances rénales’’.
Le Syndicat des médecins vétérinaires du Sénégal dit avoir recensé 475 cabinets vétérinaires au Sénégal.
”Ce qui demeure relativement faible, vu la demande croissante des populations pour des soins destinés aux animaux de compagnie et d’élevage”, a dit le Dr Ndiaye.
UNE RANDONNEE DE SENSIBILISATION ANTI-POLIO ORGANISÉE CE 19 OCTOBRE
Le Sénégal va célébrer la Journée mondiale contre la poliomyélite le 24 octobre prochain. En prélude à cet événement, une randonnée pédestre sera organisée ce samedi à la Place du souvenir africain pour une campagne de sensibilisation
Le Sénégal va célébrer la Journée mondiale contre la poliomyélite le 24 octobre prochain. En prélude à cet événement, une randonnée pédestre sera organisée ce samedi à la Place du souvenir africain. Une campagne de sensibilisation qui vise à éradiquer cette maladie.
Le 9 juin 2024, le chef de la Division surveillance et riposte vaccinale au ministère de la Santé et de l’action sociale, Docteur Boly Diop, annonçait, lors de la réunion de partage sur la situation épidémiologique de la poliomyélite au Sénégal, que la poliomyélite était de retour au Sénégal, avec 17 cas déjà notifiés. Et en prélude à la Journée mondiale de la poliomyélite qui sera célébrée le 24 octobre prochain, une randonnée pédestre sera organisée le samedi 19 octobre à la place du souvenir africain. Une occasion pour Rotary Club Sénégal qui est très engagé dans la lutte contre la poliomyélite et qui est l’initiateur de cette randonnée, de sensibiliser les populations sur cette maladie contagieuse, paralysante et souvent mortelle causée par le poliovirus. Selon cette organisation, pour en finir avec cette maladie, «chaque enfant doit pouvoir recevoir le vaccin nécessaire». Et pour y parvenir, poursuit la note, «un effort collectif global entre les dirigeants mondiaux, les organisations de la société civile, les travailleurs de la santé et les militants doit être privilégié, en particulier dans les crises humanitaires et les zones où l’hésitation à la vaccination est élevée».
Il faut noter qu’en octobre, à l’occasion de la Journée mondiale de la polio, les Rotary clubs du monde entier organiseront des collectes de fonds et des événements uniques afin de sensibiliser le public et recueillir des fonds essentiels pour le programme «En finir avec la polio». Et pour cette année encore, l’organisation s’est engagée à collecter 50 millions de dollars pour financer directement les efforts d’éradication. En effet, alerte cette organisation, «au cours de la prochaine décennie, si les efforts d’éradication de la polio sont interrompus, plus de 200 000 personnes par an pourraient être infectées, et présenter des symptômes de paralysie, de fatigue, de fièvre ou provoquer des décès».
DON D’ORGANES, LE SÉNÉGAL INTENSIFIE SES EFFORTS POUR LES GREFFES
À l'occasion de la Journée mondiale du don d'organes, le ministère de la Santé a souligné les avancées dans le domaine des greffes, notamment avec l'établissement de normes de qualité pour les greffes rénales et la législation sur les greffes de cornée.
À l’occasion de la Journée mondiale du don d’organes, célébrée ce 17 octobre, le ministère de la Santé et de l’Action sociale (MSAS) a réaffirmé l’engagement du Sénégal en faveur des greffes d’organes, en particulier dans le cadre des insuffisances d’organes terminaux. Instaurée en 2005 par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), cette journée sensibilise sur les enjeux liés aux défaillances d’organes, affectant chaque jour des milliers de patients en attente de transplantation.
Selon le ministère, « le Sénégal a franchi des étapes importantes dans ce domaine, notamment avec l’établissement d’un cadre réglementaire visant à organiser le don et la transplantation d’organes. »
Sous l’égide du MSAS, le Conseil national du Don et de la Transplantation (CNDT) a mis en place des procédures strictes et des normes de qualité pour les greffes rénales. En 2023 et 2024, quatre greffes rénales ont été réalisées, marquant des avancées significatives pour les patients souffrant d’insuffisance rénale terminale.
En parallèle, le pays a également légiféré pour encadrer les greffes de cornée, apportant un nouvel espoir aux personnes atteintes de déficience visuelle. Cette démarche fait partie d’une volonté plus large d’élargir le cadre législatif aux greffes de moelle osseuse et d’introduire la possibilité de prélèvements multi-organes sur des donneurs décédés.
Le ministère a souligné que la transplantation reste la solution thérapeutique privilégiée pour les patients en attente d’organes. En renforçant son dispositif réglementaire et en poursuivant les réflexions pour améliorer et diversifier les types de greffes, le Sénégal se positionne comme un acteur de premier plan dans la lutte contre les défaillances terminales d’organes.
Le MSAS s’engage à garantir la sécurité et l’efficacité de ces projets pour offrir de nouvelles perspectives de vie aux patients tout en réduisant l’impact socio-économique lié aux décès évitables dus aux défaillances d’organes.
LA FECONDITE DES JEUNES EN DEBAT
Le taux moyen de fécondité chez les jeunes au Sénégal est de26,6%, avec des disparités régionales en matière de fécondité précoce.
Le taux moyen de fécondité chez les jeunes au Sénégal est de26,6%, avec des disparités régionales en matière de fécondité précoce. Pour prendre en charge cette problématique qui touche les pays de l’Afrique, l’Ong Action et Développement (AcDev) a ouvert depuis hier, lundi 14 octobre, le3ème Forum international de Dakar sur la Santé de la reproduction Ado jeunes (SRAJ). A cette occasion, le directeur de cabinet du ministre de la Santé et de l’action sociale, Samba Cor Sarr, a invité les acteurs à mettre en place un cadre de suivi pour la mise en œuvre des recommandations qui sortiront des travaux devant durer trois jours.
Selon le directeur du cabinet du ministère de la Santé et de l’action sociale, Samba Cor Sarr, venu présider la cérémonie d’ouverture du 3ème forum international de Dakar sur la Santé de la reproduction Ado-jeunes ( SRAJ), organisé par l’Ong AcDev, la santé de l'adolescent a toujours été un enjeu stratégique pour l'atteinte des objectifs de développement durable de 2030 pour le Gouvernement du Sénégal. « Selon une approche multisectorielle, l'Etat du Sénégal met en œuvre plusieurs stratégies dont l'objectif est de contribuer à la promotion du capital humain de qualité. Le Sénégal a compris que l'Investissement dans la santé les jeunes est une opportunité pour exploiter le dividende démographique » a-t-il fait savoir. Et d’ajouter : « c'est ainsi que diverses actions ont été mises en œuvre pour améliorer l'accès aux services de la santé de la reproduction des adolescents à travers la mise en place de structures dédiées, le développement du cash transfert qui leur permet de rester le plus longtemps à l'école»
Dans le domaine de la santé de la reproduction, Samba Cor Sarr estime que les adolescentes constituent une cible vulnérable en matière de fécondité. S’appuyant sur les résultats du recensement général de la population et de l'habitat de 2023, il a attesté : « compte tenu de leurs jeunes âges (10 à 19 ans), leurs accouchements sont souvent associés à beaucoup de risques, aussi bien pour la santé de la mère que celle de l'enfant. Le taux moyen de fécondité chez les jeunes est de 26,6%, avec des disparités régionales en matière de fécondité précoce ». Face à ce tableau, le directeur exécutif de l’Ong Acdev, Dr Cheikh Tidiane Athié, a soutenu que la santé et le bien-être des jeunes et adolescents méritent une attention particulière en raison des enjeux qui tournent autour. « À l'échelle mondiale, 16 millions d'adolescentes âgées de 15-19 ans et deux millions de filles de moins de 15 ans accouchent chaque année. Dans les régions les plus pauvres du monde, cela se traduit par environ une jeune fille sur trois enceintes à l'âge de 18 ans. Les adolescentes sont les plus exposées à la mortalité maternelle. Le risque de décès lié à la grossesse est deux fois plus élevé chez les filles de 15-19 ans et cinq fois plus chez les filles de 10-14 ans par rapport aux femmes dans la vingtaine », a-til fait savoir. Et d’ajouter : « en outre, les adolescentes enceintes sont plus enclines que les adultes à chercher à faire des avortements non médicalisés ; environ trois millions d'avortements à risque se produisent chaque année chez les filles de 15-19 ans».
Pour Dr Cheikh Tidiane Athié, au Sénégal et dans la majorité des pays africains, les pouvoirs publics prennent de plus en plus en compte l'importance de l'éducation à la santé et au bien-être des jeunes et des adolescents. « L'éducation à la santé et au bien-être des jeunes et des adolescents demeure une préoccupation mondiale. Il sera nécessaire de faciliter l'accès à des services pour prévenir, diagnostiquer et traiter les IST, et par des conseils en matière de planification familiale. La défense des jeunes face aux multiples agressions, au mariage précoce, à l'exploitation de leur vulnérabilité, doit constituer des enseignements qui leur sont destinés ainsi qu'à tout leur environnement » a-t-il préconisé. Le ministère de la Santé et de l’action interpellé par les initiateurs de ce forum reconnait bien que, malgré tous les efforts consentis, il existe encore des défis à relever notamment la recherche-action. « Nous devons davantage bâtir nos politiques et stratégies sur des données probantes et des évidences.
Les échanges seront un cadre de partage des expériences réussies, elles vont aussi porter sur les problématiques quotidiennes rencontrées dans nos diverses pratiques. Je suis persuadé qu'au sortir de cet atelier, nous serons mieux éclairés, sur la base des données probantes et évidences scientifiques, pour mieux affiner nos politiques et stratégies de santé de la reproduction des adolescents », a avancé M. Sarr. Et d’inviter les acteurs : « à mettre en place un cadre de suivi pour la mise en œuvre des recommandations ». Rappelons que deux cents jeunes venus du Sénégal, du Togo, du Bénin, du Burkina Faso, Cameroun, du Mali et de la Suisse prennent part à ce forum.
UN OPHTALMOLOGUE APPELLE À FAIRE DE LA GREFFE DE LA CORNÉE UNE CHIRURGIE DE ROUTINE
Le Pr Robert Ndiaye, membre du Conseil national du don et de la transplantation, a plaidé pour que la greffe de cornée devienne une pratique courante au Sénégal. Selon lui, cette chirurgie pourrait permettre à 4000 personnes de retrouver la vue.
Thiès, 14 oct (APS) – L’ophtalmologue, professeur Robert Ndiaye, membre du Conseil national du don et de la transplantation (Cndt), a souligné, lundi, à Thiès (ouest), l’importance de faire de la greffe de la cornée ”une chirurgie de routine”, pour permettre à 4000 patients de retrouver la vue.
‘’Il est important que la greffe de corne, soit une chirurgie de routine, qu’on puisse la faire tous les jours pour le bonheur des populations. Ce qui permettra à 4 000 individus qu’il faut greffer de retrouver la vue’’, a déclaré l’ophtalmologue lors de l’atelier d’élaboration de supports de communication pour le don et la greffe de la cornée.
La greffe de cornée est une technique chirurgicale des ophtalmologistes, a expliqué le praticien, soulignant qu’il s’agit d’une procédure essentielle pour restaurer la vision chez les patients souffrant de diverses pathologies cornéennes.
Appelée aussi cataplasme, la greffe de corne n’intéresse que la lésion qui siège au niveau de la corne, a-t-il indiqué. ”Le sujet peut avoir d’autres maladies oculaires”, a-t-il précisé.
Revenant sur les objectifs de la rencontre, l’ophtalmologue a souligné qu’il s’agit de faire comprendre à la population qu’il y a beaucoup de malades qui sont aveugles et qui sont susceptibles d’être traités.
Il s’agit d’informer les patients qu’il y a possibilité de traitement en leur faisant comprendre que donner par exemple un organe pour sauver quelqu’un et lui permettre de retrouver la vue est un acte de charité humaine, a-t-il dit.
A l’endroit des médecins, le but est de leur faire comprendre que le Sénégal est en train de faire des efforts dans ce domaine, a-t-il ajouté.
”La maladie peut intéresser la cornée. Et en ce moment-là, le remplacement de leur cornée leur permettra de retrouver une bonne vision et d’avoir une activité professionnelle ou bien une activité lucrative qui leur permettent de vivre’’, a-t-il expliqué.
Pour une réalité de la greffe de la cornée au Sénégal, le praticien mise sur la communication.
‘’Le vivant peut aider le vivant, mais le décédé peut aider le vivant. Et ce message-là doit être compris. C’est pour cela que si on parvient à faire comprendre aux populations qu’un parent décédé peut donner sa corne et permettre à quelqu’un de retrouver la vue, nous aurons atteint notre objectif’’, a-t-il défendu.
Dans cette perspective, Mamadou Moustapha Diop, directeur de la lutte contre la maladie a souligné la nécessité d’avoir un bon plan de communication. ”Les Sénégalais ne connaissent pas très bien la transplantation. Nous devons tirer les leçons du don de rein. Il faut que la communication soit beaucoup plus intensive’’, a plaidé M. Diop.
‘’Contrairement à la greffe du rein qui nécessite un sujet en vie et bien portant, la greffe de la cornée nécessite un prélèvement du sujet qui n’est plus en vie. Ce qui implique une spécificité particulière. Si on rate la communication rien ne marchera. Nous sommes dans un pays où il y a beaucoup de rumeurs d’où l’intérêt d’élaborer de bons messages pour les populations’’, a pour sa part souligné le professeur Fary Ka, président du Conseil national du don et de la transplantation.