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25 novembre 2024
Santé
UNE PATHOLOGIE SOUS DIAGNOSTIQUEE
Selon Docteur Abdoul Aziz Ly, Endocrinologue-Diabétologue-Nutritionniste ; Spécialiste des maladies métaboliques et actuellement en service à l’hôpital de Tivaouane dans la région de Thiès, le diabète est une pathologie chronique
Au Sénégal, la prévalence globale du diabète est de 2,1%. Au-delà de 45 ans, elle augmente à 5,4 %. Les hommes sont plus touchés que les femmes avec 2,5% contre 1.6 %. Le diabète est plus fréquent en zone urbaine avec 2 ,9 % contre 1,3% en zone rurale selon les informations de l’enquête (STEPS 2015). Ces statistiques ont évolué, selon le ministère de la Santé et de l’action sociale qui a commandé une nouvelle enquête nationale sur la prévalence des maladies chroniques non transmissibles dont la publication est attendue incessamment. Avec la Journée mondiale du diabète qui est célébrée, ce jeudi 14 novembre, par la communauté internationale, le prétexte est tout trouvé pour parler à nouveau de ce mal qui répand la terreur. Selon Docteur Abdoul Aziz Ly, Endocrinologue-Diabétologue-Nutritionniste ; Spécialiste des maladies métaboliques et actuellement en service à l’hôpital de Tivaouane dans la région de Thiès, le diabète est une pathologie chronique, qui est grave et évolutif en constante augmentation. Néanmoins, il reste sous-diagnostiqué. Le spécialiste estime que la prise en charge du diagnostic au suivi en passant par le traitement ne doit souffrir d’aucune faille car il est responsable d’une mortalité élevée. A cet effet, Dr Ly soutient : « De réelles politiques sont nécessaires afin de le maitriser, de le contrôler et de le prévenir ». Entretien…
Qu’est-ce que le diabète ?
Selon l’Organisation mondiale de la santé (Oms), le diabète est un état d’hyperglycémie chronique en rapport avec un défaut de sécrétion et/ou d’action de l’insuline, en rapport avec des facteurs génétiques et/ou environnementaux agissant souvent de concert. Cette affection est caractérisée par un trouble continu de la régulation du taux du sucre sanguin encore appelé glycémie. Cela se traduit par un excès de sucre ou glucose dans le sang et là, on parle d’hyperglycémie
Comment se manifeste cette hyperglycémie ?
Quand on mange, le taux de sucre dans le sang augmente, les glucides sont alors transformés essentiellement en glucose. Le pancréas détecte l’augmentation de la glycémie et sécrète de l’insuline. Elle fonctionne comme une clé et permet au glucose de pénétrer dans les cellules de l’organisme, dans les muscles, dans les tissus graisseux et dans le foie où il va pouvoir être transformé et stocké. Le glucose diminue alors dans le sang. Une autre hormone, le glucagon, permet de libérer le glucose lors d’une baisse de la glycémie. En cas de diabète, ce système de régulation ne fonctionne pas.
Quelle est la différence entre un diabète de type 1 et de type 2 ?
Le diabète de type 1 qui touche environ 6% des diabétiques, appelé autrefois diabète insulinodépendant (DID), est habituellement découvert chez les personnes jeunes dont les enfants, adolescents ou jeunes adultes. Le diabète de type 2 qui en touche 92 % des diabétiques, apparaît généralement chez les personnes âgées de plus de 40 ans. Cependant il peut être précoce. Le surpoids, l’obésité et le manque d’activité physique sont la cause révélatrice du diabète de type 2 chez des personnes génétiquement prédisposées.
En dehors de ces types de diabète, y a-t-il eu d’autres ?
Les autres types de diabète concernent les 2 % restants. Ils sont répartis entre le diabète gestationnel qui se développe au cours de la grossesse, le diabète secondaire à certaines maladies ou prises de médicaments ou encore la dépigmentation.
Comment dépister le diabète ?
En règle générale, tout le monde doit bénéficier d’un dépistage au moins une fois dans sa vie. Le dépistage doit être réalisé par un test de glycémie veineuse à jeun, effectué au laboratoire. Un dépistage opportuniste ciblé des sujets de plus de 45 ans, doit être réalisé tous les 3 ans. Il devra être rapproché à tous les ans si des facteurs de risques sont présents.
Quels sont ces facteurs de risques ?
Les facteurs de risques sont généralement l’excès de poids, l’hypertension artérielle, le diabète familial lorsqu’on a des diabétiques dans la famille ; le diabète gestationnel ou enfants de poids de naissance de plus de 4 kg, des troubles du bilan lipidique.
Comment diagnostiquer le diabète ?
Le diagnostic du diabète peut être posé devant le syndrome cardinal : Polyphagie, Amaigrissement Polydipsie, Polyurie. Chez les diabétiques, une carence de l’insuline est observée. Malgré une hyperglycémie récurrente, soit un taux de glucose particulièrement élevé dans le sang, le signal de satiété n’arrive pas jusqu’au cerveau et la faim perdure, aboutissant à une polyphagie. En l’absence d’insuline, le patient diabétique n’arrive pas à métaboliser les glucides. Les cellules métabolisent donc les réserves lipidiques et protéiques, aboutissant à un amaigrissement paradoxal, malgré l’augmentation des apports caloriques oraux. Le diabète induit également un dérèglement du centre hypothalamique de la soif aboutissant à une polydipsie (augmentation des liquides absorbés) et une polyurie (augmentation du volume des urines).
Quel traitement pour le diabète ?
Le traitement du diabète repose sur une triade. Il faut d’abord une alimentation riche, diversifiée et équilibrée. A cet effet, on recommande chez le patient une alimentation « saine et équilibrée » et d’éviter les restrictions. Les conseils diététiques sont la répartition de la prise d’hydrates de carbone en trois repas à horaires relativement fixes. De ce fait, il faut favoriser les aliments riches en fibres dont les céréales complètes, consommer des fruits et des légumes tous les jours, éviter de consommer des boissons sucrées, éventuellement des boissons édulcorées, privilégier les huiles végétales avec acides gras insaturés, les sources de protéines végétales comme les légumes secs, noix ou animales provenant du poisson et de la volaille mais peu de viande rouge et produits dérivés.
Il faut éviter la consommation d’alcool. En dehors de l’alimentation, une activité physique régulière, adaptée est recommandée. Il s’agit, en plus de participer à la perte de poids, augmenter la sensibilité à l’insuline et diminuer la graisse abdominale, même en l’absence de perte de poids. Il est recommandé ainsi au patient diabétique de pratiquer une marche rapide 30 mn cinq fois par semaine. Il y a aussi le traitement médicamenteux par voie orale ou injectable notamment l'insuline. Le traitement s’adapte en permanence au profil du patient et à l’évolution de la maladie. Il n’y a donc pas de traitement “unique” contre le diabète mais un ensemble de mesures qui composent le traitement antidiabétique.
Quelles sont les complications qui peuvent découler du diabète ?
Le diabète est responsable de 6,7 millions de décès dans le monde, soit 1 toutes les 5 secondes. Les complications du diabète peuvent se traduire par une cécité, des atteintes des pieds pouvant conduire à des amputations, des crises cardiaques, des accidents vasculaires cérébraux, des troubles de l’érection ou une insuffisance rénale.
En parlant d’amputation, le pied diabétique est très redouté par les patients ?
Dans les cas les plus graves, les plaies du pied peuvent s’étendre, s’aggraver et s’infecter, conduisant parfois à une hospitalisation voire à une amputation. Les personnes diabétiques ont les pieds plus fragiles, on parle de « pied diabétique » pour parler des complications liées au diabète et qui apparaissant au niveau des pieds. Cette fragilité est due à plusieurs facteurs dont une mauvaise circulation du sang dans les artères des membres inférieurs, une diminution de la sensibilité au niveau des pieds et une déformation des pieds.
A quel moment le patient diabétique ressent-il la dépression ?
Le risque d’être dépressif est deux fois plus élevé chez les diabétiques de type 2 que chez les personnes qui n’ont pas de diabète. Une souffrance psychologique menant à une dépression peut apparaître à différents moments de la maladie. Il peut se manifester dès le diagnostic, lors de l’apparition d’un handicap ou de douleurs, lors du passage à un traitement par insuline ou lorsque des complications apparaissent.
Quel est votre plaidoyer à l’endroit de la tutelle et des autorités étatiques ?
Aujourd’hui, il est primordial de sensibiliser la population sur l’intérêt de connaitre son statut glycémique et définir des programmes nationaux de dépistage. La tutelle doit travailler à unir les parties prenantes par la collaboration, y compris les diabétiques pour la maitrise du diabète au Sénégal sous la houlette de la direction des maladies non transmissibles du ministère de la Santé autour d’un programme commun. Ce qui manque, c’est un programme commun assorti d’objectifs et de cibles clairement définis autour desquels toutes les parties prenantes s’uniront et prendront des mesures dans leurs propres domaines d’expertise. Il faut aussi intégrer la prévention et la prise en charge du diabète dans le cadre des soins de santé primaires et de la couverture sanitaire universelle afin de rendre accessibles les médicaments à moindre coût et instaurer le dépistage au plus bas de la pyramide sanitaire. Il faut qu’il y ait une appropriation du diabète par les diabétiques par l’instauration d’un programme national d’éducation thérapeutique.
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IBRAHIMA SY LISTE LES SCANDALES FINANCIERS AU MINISTÈRE DE LA SANTÉ
Des écarts ont été identifiés entre les bases de données du ministère de la Santé et de la solde, mettant en lumière 1000 agents en situation irrégulière, des dépenses non justifiées et un détournement de fonds à Kolda.
C’est ce mercredi que le ministre de la Santé a choisi pour, lui aussi, révéler les anomalies qu’il a décelées dans la gestion du département, à son arrivée.
Face à la presse ce mercredi, Ibrahima Sy, le ministre de la Santé et de l'Action sociale, a fait état d’irrégularités dans la situation du personnel de son département, suite à un contrôle effectué par la direction de la solde. Celle-ci a eu à confronter sa base de données avec celle du ministère de la Santé. Ce qui a révélé des écarts.
«Ce contrôle a permis de faire ressortir 1000 agents en situation irrégulière, dont 480 agents présents dans la base de données du ministère mais non répertoriés dans la base de la solde», indique le ministre, face à la presse. Ibrahima Sy a informé que 600 agents sont actifs dans le fichier de la solde, mais ne sont pas dans la base du ministère de la Santé.
Et là où ils ont des soucis, dit-il, c’est au niveau des agents fictifs, payés depuis une décennie : «À ce jour nous avons un problème avec un nombre de 399 agents qui sont payés plus d’une dizaine d’années pour le compte du ministère de la Santé, qu’on n’arrive pas à retrouver», révèle-t-il. Il a annoncé la saisine de l’agent judiciaire de l’Etat pour d’éventuelles mesures.
Aussi, renseigne le ministre de la Santé, des dépenses exécutées et non encore justifiées d’un montant de 1,1 millions d’euros, soit 764 millions de francs Cfa, concernant le Programme de lutte contre le palu, ont été décelées. Ledit programme a été mis en place grâce à la subvention du fonds mondial à hauteur de 21,2milliards de francs Cfa. «Le ministère de la Santé doit rembourser», indique le ministre.
Il a aussi fait état d’un détournement à Kolda, au niveau du projet d’appui à la santé de la mère et de l’enfant. «Un détournement à hauteur de 42,5 millions de francs Cfa entre 2015 et 2018, découvert suite à un audit», dit le ministre. Il informe que l’Agence française de développement qui a financé le projet, a suspendu son intervention. «Ce qui a occasionné la perte du financement de 7,2 millions d’euros et la demande de remboursement de 42 millions de francs Cfa», dit-il.
INQUIÉTUDE AUTOUR DE LA RECRUDESCENCE DES CAS DE TUBERCULOSE À KEUR SAMBA KANE
Le poste de santé de ce village dans la région de Bambey, connaît une augmentation alarmante des cas, suscitant des préoccupations parmi les professionnels de santé. Les autorités sanitaires appellent à des actions immédiates.
Le poste de santé de Keur Samba Kane, une structure sanitaire rattachée au district sanitaire de Bambey (Diourbel, centre), a enregistré ces dernières semaines plusieurs cas de tuberculose, suscitant l’inquiétude des professionnels de santé, a confié son infirmier chef de poste, Mbaye Thiam.
“Nous avons constaté ces temps-ci un taux de prévalence alarmant de tuberculose au niveau du poste de santé de Keur Samba Kane. Et comme vous le savez, la tuberculose est une maladie contagieuse et mortelle”, a-t-il déclaré dans un entretien avec des journalistes.
Dans ce poste de santé, a-t-il dit, les consultations effectuées ces derniers jours ont montré une augmentation dans la zone du nombre de personnes touchées par la maladie.
Fort de ce constat, Mbaye Thiam a souligné l’urgence de mener des activités de communication pour inciter à un changement de comportement chez les populations.
Il a annoncé à cet effet l’arrivée prochaine d’une radio mobile à Keur Samba Kane, à travers le Programme national de lutte contre la tuberculose (PNT) pour coopter les cas contacts et suspects de tuberculose, afin de limiter la propagation de la maladie dans la circonscription.
L’infirmier chef de poste de Keur Samba Kane a en outre plaidé auprès des autorités et des partenaires pour la construction d’un ou de deux nouveaux postes de santé dans la commune afin d’améliorer la prise en charge sanitaire des populations. Il a aussi demandé le renforcement du personnel technique et communautaire du poste de santé.
En outre, Mbaye Thiam a sollicité le renforcement des moyens roulants du poste de santé, notamment la dotation d’une deuxième ambulance et d’une moto, pour faciliter le transfert des malades vers le centre de santé de Bambey et les activités de vaccination avancées dans les villages reculés.
1 000 CAS DE CANCER DE LA PROSTATE DIAGNOSTIQUES CHAQUE ANNEE
Après Octobre rose, c’est «novembre bleu» qui est consacré à la sensibilisation au cancer de la prostate. cette pathologie est en train de faire des ravages chez les hommes.
Après Octobre rose, c’est «novembre bleu» qui est consacré à la sensibilisation au cancer de la prostate. cette pathologie est en train de faire des ravages chez les hommes. L’association sénégalaise d’urologie (Asu) a organisé un enseignement post universitaire qui avait pour thème : cancer avancé de la prostate : défis de l’accessibilité au traitement hormonal.
Le cancer de la prostate est une maladie qui se développe à partir des cellules de la prostate normales qui vont se transformer et se multiplier de façon anarchique et donner une masse appelée tumeur maligne qui peut, quand elle évolue, se propager et atteindre d'autres parties du corps humain, notamment les os et les poumons. C’est pour sensibiliser sur cette pathologie que l’association sénégalaise d’urologie (Asu) est largement revenue sur cette maladie. Selon le président de l'association, Pr Papa Ahmed Fall, c’est le premier cancer chez l'homme. «Il y a au moins 1 000 cas de cancer qui sont diagnostiqués chaque année. Mais ces données sont probablement sous-estimées et pour avoir une meilleure prise en charge du cancer de la prostate, il faudrait que le diagnostic soit fait de la manière la plus précoce possible. Parce que lorsque le cancer est diagnostiqué, la personne peut en guérir et les moyens pour les traiter existent au Sénégal. Par contre, lorsque le cancer est détecté beaucoup plus tard, la personne peut être prise en charge mais le traitement est extrêmement onéreux et parfois ils peuvent ne pas être disponibles sur place», renseigne l’urologue.
Interpellé sur la prise en charge du cancer de la prostate au Sénégal, Pr Papa Ahmed Fall estime qu’il y a une volonté politique qui est là mais il faut qu'elle soit traduite par des actes. «Nous avons eu des rencontres avec le ministère de la Santé. Nous avons eu des contacts avec la pharmacie nationale d'approvisionnement, il y a une volonté réelle qui est là. Mais nous attendons quelque chose de concret pour que de manière formelle, nous puissions faire en sorte, même si le traitement n'est pas gratuit pour les hommes, qu'il soit réduit pour une meilleure prise en charge. Parce que la plupart des patients sont âgés et ils ne sont plus en activité sur le plan professionnel», se désole-t-il.
PR PAPA AHMED FALL : «NOUS AVONS DES PERDUS DE VUE VOLONTAIRES»
Cependant, il souligne que lorsque la maladie est métastatique, il y a deux phases. «C'est la phase localisée et la phase métastatique, mais quand au début de la phase métastatique, il y a une forme de traitement que l'on va proposer et qui va revenir en moyenne à 250 000, 300 000 tous les trois mois. Mais ce traitement-là peut rester efficace pendant une période, mais à un moment, il y a ce qu'on appelle un échappement sur le plan thérapeutique. Donc ce traitement ne sera plus efficace. Et là, on va avoir recours à un autre type de traitement qui est extrêmement onéreux, c'est de l'ordre de 800 000 voire un million ou même beaucoup plus tous les mois. Cette situation n'est pas sans conséquences : il y a des pertes de vue volontaires», soutient-il. «Il y a des perdus de vue volontaires car lorsque la personne n'a pas les moyens de se prendre en charge, elle n'a pas de couverture qui lui permet d'acheter ses médicaments ; lorsque cette personne-là parfois a été prise en charge, parce qu'il y a des associations comme la LISCA qui prennent en charge certains de ses patients et qui arrivent à leur procurer ces médicaments-là, la LISCA aussi a des limites. Elle prend en charge énormément de patients et à un certain moment, il y a peut-être des problèmes de budget qui font qu'ils ne peuvent plus suivre. Et donc ces patients-là ne pouvant plus être traités, ne veulent pas être une charge pour leur famille, vont se retirer tout simplement. Et donc, soyez certains qu'un patient qui a un cancer de la prostate qui ne se fait pas traiter, l'issue sera inéluctablement fatale et dans des conditions de souffrance qui seront assez fortes», dit Pr Fall.
PR RACINE KANE : «80% DES CANCERS DE LA PROSTATE SONT DIAGNOSTIQUES A UN STADE AVANCE»
Pour sa part, le chirurgien urologue à l’hôpital Principal et vice-président de l’association sénégalaise d’urologie (Asu), Pr Racine Kane, précise que lorsque le cancer est au début, d'où l'intérêt du dépistage, il n'y a aucun signe, juste un toucher rectal anormal ou surtout un bilan sanguin, le Psa plus élevé que la normale retenue. «Lorsque les signes surviennent, c'est souvent à un stade avancé de la maladie avec des troubles urinaires : difficultés à uriner, augmentation de la fréquence, rétention d'urine, présence de sang dans les urines, douleurs osseuses, amaigrissement », annonce-t-il.
Revenant sur les causes du cancer de la prostate, Pr Kane soutient qu’il n’y a pas de causes mais plutôt des facteurs de risque. A l’en croire, l'ethnie noire est plus exposée. «Il y a aussi les antécédents familiaux c’est-à-dire le père ou le frère atteint augmente les risques par 3. Avec l’âge aussi, l’incidence augmente fortement après 70 ans. C 'est encore une situation où le dépistage n'est pas encore très répandu où 80% des cancers de la prostate sont diagnostiqués à un stade avancé», révèle-t-il. Cependant, il affirme que du point de vue épidémiologie sur les dernières études réalisées au Sénégal, la tranche d'âge la plus touchée reste la soixantaine avec une incidence qui va augmenter avec l'âge. En outre, il souligne que les jeunes sont de plus en plus touchés par le cancer de la prostate. «Les jeunes sont touchés surtout certaines formes héréditaires qui surviennent précocement et cette tranche qui a des antécédents familiaux de cancer doit être particulièrement vigilante et commencer le dépistage assez tôt», dit-il. A cet effet, il demande aux hommes de se dépister assez tôt pour se prévenir. «La prévention repose essentiellement sur le dépistage qui se fera par une consultation avec l'urologue qui, après l’examen du patient, demandera un bilan, essentiellement le taux de Psa qu’il analysera pour évaluer la nécessité de pousser les explorations», explique-t-il. Ce dépistage devrait commencer chez le noir, renseigne-t-il, à partir de 45 ans et doit être réalisé annuellement.
LA SANTE À L'ARRÊT
À partir du 11 novembre 2024, les Docteurs en Spécialisation (DES) du Sénégal déclenchent une grève illimitée, suspendant toutes leurs activités hospitalières. Ce mouvement fait suite à des mois de négociations infructueuses et de promesses non tenues
À partir du 11 novembre 2024, les Docteurs en Spécialisation (DES) du Sénégal déclenchent une grève illimitée, suspendant toutes leurs activités hospitalières. Ce mouvement fait suite à des mois de négociations infructueuses et de promesses non tenues de la part des autorités concernant l’amélioration de leurs conditions de travail et le respect de leurs droits.
Dans un communiqué, les DES affirment que la situation actuelle est devenue intenable : « Nous refusons de continuer à travailler dans des conditions déplorables, sans reconnaissance de notre statut et de notre engagement. » Le Comité des Médecins en Spécialisation (COMES) précise que cette grève est une réponse à l’indifférence des autorités, et qu’aucune forme d’intimidation ne brisera leur détermination.
Les Docteurs en Spécialisation lancent un appel à l’unité, à leurs collègues médecins, à leurs mentors et à tous les acteurs de la société civile : « Ce combat est celui de l’avenir de notre système de santé », insistent-ils. Ils demandent simplement le respect de leurs droits et une amélioration tangible de leurs conditions de travail.
La mobilisation des DES, si elle perdure, pourrait avoir des conséquences importantes pour le système de santé sénégalais. Les autorités sont appelées à prendre des mesures concrètes pour éviter une crise qui pourrait affecter le pays à long terme.
L’ASSAD POUR LA GRATUITE DE LA PRISE EN CHARGE DU DIABETE
Selon Baye Oumar Guèye, président de l’Association sénégalaise de soutien et d’assistance aux diabétiques (Assad), les dépenses d’un diabétique de type 1 est estimé à 75.000 F Cfa par mois, soit 912.000 par an.
Selon Baye Oumar Guèye, président de l’Association sénégalaise de soutien et d’assistance aux diabétiques (Assad), les dépenses d’un diabétique de type 1 est estimé à 75.000 F Cfa par mois, soit 912.000 par an. Il a aussi renseigné que parmi les personnes touchées par cette maladie, 80% sont démunies de moyens financiers. Face à ce tableau, il appelle l’Etat du Sénégal à faire du diabète une maladie sociale en rendant gratuite la prise en charge. M. Guèye s’exprimait hier, jeudi 7 novembre, lors du point de presse tenu en prélude à la Journée mondiale du diabète qui sera célébrée le 17 novembre sur le thème : « Diabète et bien être ». Dans cette même mouvance, le professeur Babacar Niang est revenu largement sur le diabète de l’enfant avec 16000 cas suivis dans le pays. Un chiffre qui prend des proportions inquiétantes avec un taux de décès de 2,9%.
Le nombre d'enfants diabétiques augmente dans le monde. Selon le professeur Babacar Niang, près 1 200 000 personnes de moins de 20 ans sont atteints de diabète. La particularité en Afrique, selon les dernières études a montré que 80% des enfants diabétiques ne sont pas diagnostiqués, donc qu’ils meurent sans qu'on ne sache pourquoi. « La gravité chez l’enfant, avec le diabète de type 1, c'est la loi du tout ou du rien. Soit, il est diagnostiqué et traité, soit l'enfant décède car un adulte peut avoir le diabète pendant 5 ans sans le savoir, vivre avec la maladie. Ce qui n’est pas le cas pour l’enfant », a-t-il fait savoir.
Pour le clinicien, il faut diagnostiquer le diabète de type 1 chez l’enfant, sinon en moins d'une semaine, il décède. Sur le plan thérapeutique, il renseigne que les particularités sur le plan physiologique sont différentes de celle de l'adulte. Sur le plan médicamenteux, c'est un enfant qui est dépendant de l'insuline. « Dans le diabète type 1, c'est un enfant qui manque d'insuline. Et l'insuline est indispensable à la vie. Donc, si on ne lui met pas de l'insuline, l'enfant peut mourir. Sur le plan évolutif également, les complications sont essentiellement des crises aiguës qui peuvent engager immédiatement le pronostic vital, c'est l'hypoglycémie et l'acidocétose », a souligné Pr Niang. Le diabétologue est aussi revenu sur les progrès de cette prise en charge au Sénégal. « Avec les dernières études qu'on a faites avant l'installation du programme, on avait à peu près 250 enfants qui étaient suivis, connus. Avec la mise en place du programme en 2008, chaque année, on a vu le nombre important qui augmente. Aujourd'hui, on est à 1 600 enfants en 6 ans. Ça veut dire qu'on a amélioré les diagnostics », a til déclaré. Et d’’ajouter : « le taux de décès a drastiquement augmenté. On est passé d'un taux de décès en 2016 qui était de 2,9 % à environ 6,7 %. L'objectif, c'est zéro décès. Parce qu'en Europe, l'espérance de vie d'un enfant diabétique est égale à l'espérance de vie d'un enfant non diabétique ».
Pour le président de l’Association sénégalaise de soutien et d’assistance aux diabétiques (Assad), 8% des personnes vivant avec le diabète n'ont pas confiance en elles. Et les 16% craignent de développer des complications imputables à la maladie. Une situation qui l’a amené à faire le plaidoyer pour une gratuité de la prise en charge. « Il y a des difficultés imputables à la maladie qui ont pour nom l'inaccessibilité financière parce que les médicaments coûtent excessivement cher, l'inaccessibilité géographique, des médicaments ne sont pas toujours disponibles partout. Lorsque vous faites face à ces deux préoccupations, vous pouvez justement comprendre que vous faites face à un handicap qui doit être combattu », a avancé Mbaye Omar Gueye.
Profitant de cette tribune, il a fait le plaidoyer pour la gratuité de la prise en charge. « Aujourd'hui, on est arrivé à l'heure où le diabète doit être considéré comme une maladie sociale en légiférant sur la question. Et nous sommes disposés à rencontrer ces représentants de la prochaine législature pour leur faire comprendre quelque part cet enjeu qui est multiple. Parce que le diabète est une maladie qui dure toute la vie et qui coûte cher » a-t-il fait comprendre. Et d’ajouter : « l'autre problématique, ce sont les besoins en termes d'accessibilité de soins de santé de qualité. Car beaucoup de choses ont été faites mais sont loin aujourd'hui de satisfaire totalement les besoins en termes de prise en charge de qualité. Les diabétiques sont un peu partout à travers le pays, dans les coins les plus reculés. Il y a un besoin de spécialisation, d'unité de diabétologie dans ces localités mais aussi d'accessibilité des médicaments ».
LE STRESS, ENNEMI SILENCIEUX DU DIABÈTE
À l’approche de la Journée mondiale du diabète, Dr Maimouna Ndour Mbaye, directrice du centre Marc Sankalé, tire la sonnette d’alarme sur l’impact dévastateur du stress sur la santé physique et mentale des diabétiques.
La directrice du centre de prise en charge du diabète Marc Sankalé, Dr Maimouna Ndour Mbaye, a attiré l’attention, jeudi, sur l’impact du stress sur la santé physique et surtout mentale des personnes souffrant de cette pathologie chronique.
‘’Le diabète affecte grandement la santé physique et mentale des personnes. De manière générale, sur trois diabétiques, il y en a au moins un qui vit une détresse, une véritable détresse dès la détection de la maladie’’, a déclaré Mme Mbaye.
Elle prenait part à une conférence de presse de l’Association sénégalaise de soutien aux diabétiques (Assad). Cette rencontre avec la presse est organisée en prélude de la célébration de la Journée mondiale de lutte contre le diabète, prévue le 14 novembre, sur le thème ‘’Diabète et bien-être’’.
Le Dr Mbaye soutient que le diabète est une source de stress. ‘’Un diabétique sur trois vous dira qu’il a du mal à rester positif face à cette maladie. Deux diabétiques sur trois vous diront qu’ils redoutent les complications et que cela affecte leur qualité de vie’’, a-t-elle expliqué.
‘’Donc, dès son annonce, le sujet fait un deuil de sa bonne santé. Le diabète, par ses manifestations, peut être dangereux pour un individu’’, prévient-elle.
Elle avertit que ‘’le stress va augmenter ce qu’on appelle les hormones, comme le cortisol’’, tandis que ‘’l’adrénaline élève la glycémie’’.
‘’Chez le sujet diabétique, la glycémie va rester élevée longtemps, parce qu’il y a déjà un terrain pour lequel les hormones qui devraient faire baisser cette glycémie sont déficientes’’, a-t-elle ajouté.
Cette situation résulte selon le Dr Maimouna Ndour Mbaye de l’aggravation de la maladie qu’entraine le stress lui-même. Cela survient de manière indirecte, parce qu’un sujet stressé peut être moins motivé à s’occuper de sa maladie et à suivre son traitement, explique-t-elle.
‘’Le sujet qui est stressé va également démissionner de la prise en charge de cette infection, ou être dans un état de
détresse morale. Les sujets atteints peuvent réagir de manière très différente face au diabète. Il y a des sujets qui vont s’isoler et être dans le déni de la maladie’’, a-t-elle expliqué.
‘’Nous rencontrons beaucoup qui sont dans le déni de cette infection chronique et qui, malheureusement, vont s’exposer aux complications. D’autres vont être dans la détresse, dans la déprime. D’autres, par contre, vont être plutôt dans le refus, le refus de l’acceptation de la maladie’’, a-t-elle ajouté.
Entre outre, elle indique qu’‘’il y a certaines personnes qui vont dramatiser de manière excessive, dramatiser et analyser, d’autres qui vont banaliser. Ce qui n’est pas propice à une bonne gestion de cette infection’’.
Face à cette situation Mme Mbaye estime qu’’’il est important qu’ensemble, nous puissions, de manière collective, nous unir pour lutter contre cette maladie’’.
‘’Nous lançons un appel aux autorités pour remplir cette mission de service public parce que la santé est un droit dévolu aux autorités qui doivent aujourd’hui venir en aide à cette communauté’’, a lancé Baye Oumar Guèye, le président de l’Assad.
‘’Nous voulons que les autorités fassent du diabète, une maladie sociale’’, a plaidé M; Gueye, journaliste.
‘’Soixante-quinze pour cent des membres de l’association sont issus d’une couche vulnérable’’, a-t-il informé, pour justifier l’intérêt de leur venir en aide.
Il a rappelé à cet égard la résolution de l’Assemblée générale des Nations unies de septembre 1975, qui recommande au Sénégal d’assurer la prise en charge de la communauté diabétique.
SEDHIOU RECHERCHE IODE
Le Conseil national de développement de la nutrition, en collaboration avec l’Inspection de l’éducation et de la formation (IEF) de Sédhiou (sud), a lancé, jeudi, une caravane de sensibilisation sur la lutte contre les troubles dus à la carence en iode
Le Conseil national de développement de la nutrition, en collaboration avec l’Inspection de l’éducation et de la formation (IEF) de Sédhiou (sud), a lancé, jeudi, une caravane de sensibilisation sur la lutte contre les troubles dus à la carence en iode, avec la participation des établissements scolaires de la commune, a constaté l’APS.
”Nous sommes à Sédhiou pour partager avec toute la population l’importance de la lutte contre les carences en iode”, a déclaré Adama Guirane, chargé de la fortification des aliments au CNDN.
M. Guirane a indiqué que la carence en iode est un problème de santé publique au Sénégal, soulignant qu’elle impacte négativement la population, en particulier les femmes et les enfants.
Les élèves jouent un rôle crucial en tant que vecteurs de sensibilisation pouvant promouvoir la consommation de sel iodé dans leurs foyers et communautés, a-t-il dit.
Il a insisté sur les risques liés à la carence en iode et les avantages d’une alimentation adéquatement iodée, affirmant que des efforts sont nécessaires pour relever le taux de croissance des enfants et améliorer leur parcours scolaire.
Selon lui, les conséquences de la carence en iode sont nombreuses, citant les avortements, la mortalité néonatale, les retards mentaux et les goitres, qui affectent particulièrement les femmes et les enfants.
Les enquêtes menées dans la zone sud révèlent une stagnation de la croissance des enfants, nécessitant des interventions pour lutter contre les carences en iode, en fer et en vitamine, a-t-il ajouté.
Omar Diagne, inspecteur de l’éducation et de la formation (IEF), a souligné l’importance de cette initiative pour améliorer la santé publique et le développement des enfants dans la région.
PEUR DANS LES HOPITAUX ET CENTRES DE SANTE…
Après les braquages de Richard Toll et Fann, And Guëssëum» en colère réclame la sécurisation des lieux de travail
Depuis un certain temps, des agents de santé font face à des attaques et autres braquages dans les structures sanitaires du pays comme c’est le cas à Richard Toll et à l’hôpital de Fann. L’Alliance de santé «And Guëssëum» dénonce et demande surtout la délocalisation de l’EPS 1 de Richard Toll, et interpelle le gouvernement sur l’urgence de sécuriser davantage les lieux de travail et les populations.
«Le mardi dernier, une dizaine de personnes encagoulées et à bord d’un pickup avec des mitraillettes et lunettes de soleil, sont venues demander la caisse des recettes de l’hôpital de Richard Toll. Cependant ils ignoraient que l’argent est versé chaque jour à la banque avant 16 heures. Donc, quand on vient braquer, c’est pour des pièces. Mais ils ont terrorisé les malades et le personnel sur place. ’’Le gynécologue était déjà absent des lieux», s’est indigné le président de l’alliance de santé «And Guëssëum». Mballo Dia Thiam dénonce la terreur et la violence infligées aux malades et au personnel de santé de l’hôpital de Richard Toll lors de ce «braquage sauvage» opéré le mardi le 29 octobre dernier par ces «assaillants encagoulés». Un cas parmi tant d’autres comme à Ndoffane et à l’hôpital de Fann où un médecin a été agressé par un accompagnant d’un malade suite à son décès. M. Thiam s’insurge surtout contre l’agression d’un médecin dans cette structure sanitaire suivie de destruction d’équipements de réanimation par un accompagnant qui aurait perdu un proche comme si, dit-il, l’hôpital avait une obligation de résultats. «Les hôpitaux ont une obligation de moyens et pas de résultats. C’est une affaire de vandalisme et de banditisme pour des actes posés suite à un décès d’un patient comme si les agents de santé sont des meurtriers. Le Pr Seydi avait même déposé une plainte parce qu’il avait gâté la table de monitoring», a-t-il dit non sans citer les scènes de saccage et de jets de pierres par des jakartamen en furie qui avaient été constatées dans les hôpitaux de Thiès et de Tivaouane. Il n’a pas aussi oublié la situation qu’ont vécue les agents des services d’hygiène sur qui on avait jeté des pierres, en pleine période de Covid 19, parce qu’ils s’opposaient à l’enterrement des corps dans leurs cimetières.
Des actes ignobles et barbares dénoncés
Ils dénoncent ces actes ignobles et barbares perpétrés dans un lieu de traitement de personnes malades. Il interpelle d’ailleurs le gouvernement sur l’urgence de traquer ces malfrats et de sécuriser davantage les lieux de travail et les populations. «En plus des risques inhérents à leur travail, les personnels des postes de santé des maternités et hôpitaux en ont assez de devoir faire face à de tels actes devenus récurrents», a-t-il martelé. Il rappelle qu’en 2008, lors des assises nationales, eux, les syndicalistes de la santé, avaient demandé de voter une loi d’orientation familiale. Surtout que la famille s’est encore désagrégée. Il indique que «même un animal ne tue que pour se nourrir. Il tue que par légitime défense. Seul l’homme qui tue d’une manière fortuite. Nous ne pouvons que faire des propositions. A l’Etat de mettre la sécurité qu’il faut». Mais pour le cas spécifique de l’EPS 1 de Richard Toll, «And Guëssëum» exige sa délocalisation.
D’après M. Thiam, la structure qui fonctionne sans service de réanimation est aussi érigée dans une zone marécageuse et exposé à des vidanges de fosses septiques deux fois par semaines. «L’hôpital de Richard Toll, crée vers les années 1950, se trouve à côté du fleuve. Il est installé dans une zone marécageuse. D’où les fosses septiques toujours pleines avec la nappe qui effleure et qui demande un vidange tous les trois jours. Pourtant, on y a créé un centre de santé bien placée». D’où son plaidoyer demandant la délocalisation dudit hôpital dans une zone plus saine et plus sécurisée. «Nous ne demandons pas à ce que l’hôpital soit délogé dans ce centre de santé, mais sur la route de Dagana, au moins, d’autant qu’il y a des espaces. Les populations de Richard Toll méritent une structure sanitaire de dimension sous régionale voire internationale vu leur proximité avec la Mauritanie». C’est une parmi les doléances de ce syndicaliste de la santé qui rappelle que le régime sortant avait réussi à construire des hôpitaux en 6 à 8 mois. «C’est juste un problème de volonté politique», dit-il. Il a aussi sauté sur l’occasion pour aborder la question du passif social, et des accords signés avec le gouvernement sortant. «Nous avons rencontré le ministre de tutelle qui nous a mis en rapport avec le Drh, mais il n’y a pas encore de suite. Nous avons eu à faire beaucoup de plans d’action, et une rencontre avec l’alors ministre de la Fonction publique, Mariama Sarr, mais jusqu’à présent, il n’y a pas eu d’évolution pour certains agents malgré le protocole d’accord de 2022. Ce n’est pas un changement de gouvernement, mais un changement de régime. On a adressé une lettre au Premier ministre Ousmane Sonko en avril dernier pour une séance plénière. Mais on n’a pas eu de réponse malgré nos relances. C’est pour ne pas engager une lutte dans les rues.
Le ministre de la Fonction publique nous a demandé de l’écouter. Mais quand on entend un ministre de la Santé remettre en cause une loi, ça ne nous rassure pas. Nous de «And Guëssëum», on a travaillé fort pour que cette loi soit votée. Les augmentations aussi, c’est un accord avec le gouvernement. Le Premier ministre sous Macky Sall, Amadou Bâ, nous avait demandé de faire une trêve de 15 jours, malheureusement, il y a eu ce changement de régime», a-t-il dit. Il réitère ainsi sa demande d’une séance plénière adressée au Premier ministre par courrier de rappel en date du 18 octobre resté sans suite. Ce, afin de faire appliquer les accords portant sur les augmentations de salaires aux contractuels des établissements publics de santé et aux travailleurs des collectivités territoriales en perspective de la nouvelle loi des finances 2025 pour envisager l’apurement, ou du passif social. «On était parti en grève. On a suspendu les plans d’action tout en continuant la rétention de l’information, mais on risque de reprendre la grève. On mérite respect et considération», a donné comme avertissement M. Thiam qui va, dans les prochains jours, recevoir une distinction de «meilleur leader syndical africain contemporain» à Abidjan pour le prix de docteur honoris Causa ! Il en a profité pour rendre hommage à titre posthume à l’ancien ministre des Finances et du Budget Mamadou Moustapha Bâ.
AU SÉNÉGAL, 53 % DES DÉCÈS SONT IMPUTABLES AUX MALADIES NON TRANSMISSIBLES
Le ministère de la Santé envisage d’intégrer la prise en charge de ces maladies dans les soins de santé primaire, a annoncé Dr Demba Cor Sarr lors d’une rencontre à Mbour.
Les maladies non transmissibles essentiellement cardiovasculaires constituent une menace sérieuse pour la population. Aujourd’hui, elles affectent des personnes de tous âge et réduisent leur espérance de vie. Il s’agit du diabète, de l’hypertension artérielle, le cancer, les affections respiratoires entre autres. Dr Demba Cor Sarr, directeur du cabinet du Ministre de la Santé et de l’Action Sociale a fait cette annonce à Mbour au cours d’une rencontre sur la prévention des MNT informe notre consœur Marie Diagne. Il révèle que « sur 100 décès les 53 sont imputables au maladies non transmissibles ».
C’est pourquoi poursuit-il, le ministère de la santé envisage d’ailleurs d’intégrer leur prise en charge dans les soins de santé primaire. Dr Demba Cor Sarr affirme que : « les statistiques sont alarmantes, et c’est cela qui fait qu’aujourd’hui de plus en plus on s’oriente vers la prise en charge des maladies non transmissibles ». D’ailleurs c’est la raison pour laquelle « nous devons faire appel à des initiatives, des approches de ruptures pour pouvoir accélérer la lutte et faire en sorte que nous puissions réduire ces maladies non transmissibles au sein de notre populations ». De ce fait « les partenaires techniques et financiers ainsi que les décideurs convergent vers une mobilisation plus accrues pour lutter contre ces maladies non transmissibles ».
Face à ses défis il est essentiel d’intégrer les prises en charges dans les soins de santé primaires, les médecins et autres professionnels des centres de santé vont être former pour détecter et traiter précocement ces maladies non transmissibles. L’initiative est appuyée par la coopération japonaise la JICA à travers le projet Aar ci sunu MNT pour le renforcement de la lutte des maladies non transmissibles.