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29 novembre 2024
Santé
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SAMBA GUEYE, L'ENFANT MIRACLE DU SÉNÉGAL
Il sourit à la vie malgré les 77 interventions chirurgicales qu'il a subies. Le jeune homme de 15 ans incarne la résilience face à un accident domestique qui aurait pu lui coûter la vie. Son histoire fait désormais l'objet d'un livre
Dans interview accordée à l'émission "Soir D'info" de la TFM le jeudi 28 novembre 2024, Samba Gueye, âgé aujourd'hui de 15 ans, a partagé son parcours remarquable de résilience et de courage face à l'adversité.
À l'âge de trois ans, alors qu'il vivait à Joal, Samba a accidentellement ingéré de la soude caustique, localement connue sous le nom de "Ré" en wolof. "C'est ainsi que je suis tombé malade, que mon œsophage s'est brûlé et j'avais des problèmes d'alimentation", a-t-il confié au présentateur Cherif Diop.
Face à cette situation critique, sa mère Mariem a fait preuve d'une détermination extraordinaire. "Ma mère me mettait dans un bassin où elle mettait de l'eau et du sel", se souvient Samba, évoquant les premiers soins prodigués pour maintenir son corps en vie. Après deux mois sous perfusion à Joal, il a été transféré dans plusieurs hôpitaux de Dakar, où une sonde gastrique lui a été posée, qui s'est malheureusement bouchée quelques semaines plus tard.
Le tournant de son histoire survient grâce à sa rencontre avec Cya Cloté, qu'il décrit comme "une grande femme, une femme d'honneur qui aime l'Afrique mais aussi l'Europe". Cette dernière a permis son transfert en Allemagne, où il a subi 77 opérations chirurgicales en dix ans. "À l'hôpital, c'était comme une troisième famille", témoigne-t-il.
Son séjour en Allemagne a été marqué par des moments intenses, notamment sa dernière opération particulièrement risquée. "On m'avait dit que c'était une opération très très difficile et très compliquée, et que ça pouvait même aller à la mort", explique-t-il. Son histoire a tellement ému qu'elle a fait la une de la presse allemande et lui a valu une rencontre avec le président allemand de l'époque.
Aujourd'hui, Samba porte un message d'espoir pour les autres enfants confrontés à des épreuves similaires : "Après chaque opération, je souriais [...] chaque enfant, chaque personne a le droit de rêver. L'empêchement d'une maladie ne veut pas dire que tu n'as pas le droit de rêver."
Son histoire fait désormais l'objet d'un livre publié aux éditions Feu de Brousse, dans la collection "Histoire de vie", une initiative visant à préserver la mémoire des parcours exceptionnels au Sénégal.
PRODUCTION DE VACCINS, L'ARNM POUR RENFORCER L'AUTONOMIE SANITAIRE DES PAYS EN DÉVELOPPEMENT
Le programme de transfert de technologie de l'ARNm lancé en 2021 vise à installer 11 sites certifiés de bonnes pratiques de fabrication d’ici 2030 et à renforcer la recherche et le développement pour répondre aux besoins sanitaires des pays du Sud.
Depuis son lancement en 2021, le programme de transfert de technologie de l'ARNm, porté par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et le Medicines Patent Pool (MPP), redéfinit la fabrication de vaccins dans les pays à revenu faible ou intermédiaire (PRFI). Partant d’une absence totale de capacités de production en 2020, ce projet ambitieux prévoit d’installer 11 sites de fabrication certifiés bonnes pratiques de fabrication (BPF) dans 10 pays d’ici 2030. Ces installations permettront non seulement de renforcer l’accès équitable aux vaccins mais également de répondre à d’éventuelles pandémies.
En partenariat avec Afrigen, Biovac, et des institutions réparties dans des pays comme le Sénégal, l’Inde, l’Argentine et la Tunisie, le programme aspire à produire 60 millions de doses par an, avec un potentiel de deux milliards en cas de crise sanitaire mondiale. Ce réseau mondial se concentre aussi sur la recherche et le développement (R&D) pour adresser des maladies spécifiques aux besoins des PRFI, avec une première preuve de concept établie lors de la pandémie de COVID-19.
L’initiative est soutenue par des acteurs internationaux tels que l’Afrique du Sud, l’Union européenne et la Fondation ELMA. Un accord récent entre l’OMS, Afrigen et l’Université de Pennsylvanie marque une étape décisive pour promouvoir la R&D sur l'ARNm dans ces régions. Cette collaboration vise à transformer les pays à revenu faible et intermédiaire en leaders de la biotechnologie, leur permettant de répondre efficacement aux crises sanitaires sans dépendre des importations.
Un financement et des objectifs ambitieux
Pour concrétiser cette vision, un investissement de 200 millions de dollars reste nécessaire. Ces fonds garantiront la mise à niveau des infrastructures vers les normes GMP et soutiendront le développement d'au moins 12 produits à base d’ARNm en cours de recherche. Le programme bénéficie déjà d’un effet de levier impressionnant, avec 17 dollars US investis localement pour chaque dollar injecté dans la région AFRO.
Selon Charles Gore, directeur exécutif du Medicines Patent Pool (MPP), « ce programme incarne un effort mondial sans précédent pour garantir l'équité en matière de santé. » Avec des progrès rapides, notamment l’achèvement des transferts technologiques chez 25 % des fabricants dès fin 2024, le programme montre que les pays à revenu faible et intermédiaire peuvent devenir des acteurs clés dans la recherche, le développement et la fabrication de solutions médicales avancées.
Le professeur Petro Terblanche, PDG d’Afrigen, a salué cette réussite en soulignant : « Ce programme prouve que la collaboration mondiale peut transformer les résultats de santé pour les pays du Sud. »
En s’appuyant sur des innovations techniques et une collaboration mondiale exemplaire, ce programme de transfert de technologie de l’ARNm établit les bases d’un système de santé global plus équitable, prêt à relever les défis sanitaires de demain.
LES 3 ACTEURS CLES FONT BLOC
L’agence sénégalaise de réglementation pharmaceutique (Arp), la Sen-pharmacie nationale d'approvisionnement (SEN-PNA) et la Delivery Unit se sont réunis pour mettre en place des stratégies qui peuvent accélérer la souveraineté pharmaceutique
L’agence sénégalaise de réglementation pharmaceutique (Arp) en partenariat avec la Sen-pharmacie nationale d'approvisionnement (SENPNA) et la Delivery unit du ministère de la Santé, a organisé un atelier pour renforcer les synergies entre ces trois structures essentielles dans la mise en œuvre du projet de relance de l’industrie pharmaceutique nationale, inscrit dans l’agenda national de transformation Sénégal 2050.
La souveraineté pharmaceutique préoccupe les autorités. C’est dans ce sens que les acteurs clés du secteur à savoir l’agence sénégalaise de réglementation pharmaceutique (Arp), la Sen-pharmacie nationale d'approvisionnement (SEN-PNA) et la Delivery unit se sont réunis pendant deux jours pour mettre en place des stratégies qui peuvent accélérer la souveraineté pharmaceutique. L’ARP, acteur principal de la régulation pharmaceutique, veille au respect des lois et règlements tout en assurant le contrôle du secteur pharmaceutique. Elle pilote également les politiques relatives aux médicaments, aux pharmacies et à d’autres produits de santé.
De son côté, la SEN-PNA, établissement public à caractère industriel et commercial, est chargée d’acquérir, stocker et distribuer des médicaments essentiels et génériques aux structures publiques et parapubliques ainsi qu’aux organisations de la société civile et ONG impliquées dans l’offre de soins. Quant à Delivery Unit, elle se concentre sur la relance de l’industrie pharmaceutique locale en simplifiant et en soutenant les réformes nécessaires pour dynamiser ce secteur stratégique.
La souveraineté pharmaceutique, une ambition nationale
La souveraineté pharmaceutique, une priorité fixée par le président de la République dans le cadre de Sénégal 2050, vise à réduire considérablement la dépendance du pays aux importations de médicaments et de produits de santé. En travaillant ensemble, l’ARP, la SEN-PNA et la Delivery Unit contribuent directement à la réalisation de cet objectif stratégique, garantissant à terme un meilleur accès des populations à des produits de santé sûrs, efficaces et de qualité.
DIGITALISATION, MUTUALISATION DES PROJETS ET MOBILISATION DES RESSOURCES
Au cours de l’atelier, plusieurs thématiques ont été abordées, notamment la digitalisation des processus, la mutualisation des projets de construction de sièges et la mobilisation de ressources pour limiter les ruptures d’approvisionnement. Les participants ont également débattu sur la nécessité de mettre en place une plateforme de veille et d’orientation stratégique pour une meilleure coordination des actions. Les Directeurs généraux des trois entités ont réaffirmé leur engagement à institutionnaliser ce type de rencontre. Ce cadre d’échange régulier permettra de renforcer la collaboration et d’accélérer la mise en œuvre des réformes nécessaires pour atteindre les objectifs de l’Agenda national de transformation.
UNE DYNAMIQUE COLLECTIVE POUR LE BIEN-ETRE DES POPULATIONS
Relevant du même ministère, ces trois structures partagent une vision commune : bâtir un système de santé plus résilient et performant. Cet atelier marque ainsi une étape importante dans la concrétisation de la souveraineté pharmaceutique, en plaçant l’accès des populations à des médicaments de qualité au cœur des priorités.
AU SENEGAL, LA TRANSPLANTATION RENALE …SE PLANTE
L'absence de subventions publiques freine le développement de cette pratique vitale. L'hôpital militaire de Ouakam, seul établissement accrédité pour ces opérations, a réussi cinq greffes mais ne peut continuer sans soutien financier
La maladie du rein touche au moins 5% de la population, soit 700.000 Sénégalais
Le Sénégal est entré dans l’histoire avec la réalisation de ses toutes premières expériences de transplantation rénale entre novembre 2023 et juillet 2024. Malgré cette avancée extraordinaire dans la pratique médicale, l’activité peine à prendre son envol chirurgical par manque de moyens. D’où le plaidoyer pour une subvention de l’Etat afin de permettre à tous les malades d’avoir accès à la greffe de rein et à moindre coût. La preuve par les chiffres de la maladie du rein qui font peur. Ils touchent 5% de la population, soit 700.000 personnes.
Après la première greffe réalisée sur un couple donneur-receveur, l’hôpital militaire de Ouakam (Hmo) a réussi à faire quatre (04) autres transplantations rénales entre novembre 2023 et juillet 2024 par une équipe sénégalaise composée des membres du consortium de l’hôpital de Ouakam et Le Dantec. Faisant ainsi de la greffe de rein une réalité au Sénégal depuis un an sur quatre (04) patients. Des opérations réalisées et réussies avec succès sous la conduite du médecin-colonel, Dr Youhanidou Wade Dia supervisant une équipe dirigée par le Pr Babacar Diao, urologue, à côté du professeur Alain Khassim Ndoye. Un an après, l’activité n’a pas pu connaitre son envol chirurgical. «Depuis les premières greffes, malheureusement l’activité n’a pas connu l’essor voulu ou escompté pour la bonne et simple raison que pour le moment la transplantation rénale n’est pas prise en charge par l’Etat. Il n’y a pas encore une subvention dédiée pour la transplantation rénale. Toutes les transplantations ont été prises en charge par la direction de l’hôpital militaire de Ouakam (Hmo). Ce qui n’est pas viable. Ce n’est pas possible parce que c’est une activité coûteuse», a dit le Pr Elhadj Fary Kâ, président du Conseil national du don et de la transplantation (Cndt). Qui plaide pour une subvention durable et soutenue de l’activité vitale. «Je pense que les autorités sont d’accord qu’il faut absolument subventionner, et prendre en charge cette transplantation rénale. D’autant plus qu’elle fait éviter la dialyse. En plus elle coûte moins chère que la dialyse. C’est 50% moins cher la première année. Elle redonne une meilleure qualité de vie aux patients et une meilleure espérance de vie. En plus elle permet d’améliorer la qualité de nos soins, les soins dans nos structures sanitaires. Parce que les hôpitaux sont obligés de se mettre à niveau», a-t-il indiqué. Pour toutes ces raisons, il exhorte les autorités, et «fortement», à prévoir un budget pour cette activité au moins pour l’année 2025. «Je pense que c’était déjà convenu. Nous allons actualiser le coût et nous espérons que cela va venir. Je suis convaincu que cela va venir», at-il laissé entendre. Il rappelle aussi qu’il y a 15 ans, la dialyse n’était pas gratuite. Qu’elle l’est devenue progressivement, et que donc la transplantation rénale peut connaitre la même chose.
La gratuité de la dialyse initiée depuis 2012
La gratuité de la dialyse a été initiée depuis 2012. En 2021, déjà plus de 700 patients y avaient bénéficié contre 1500 toujours sur la liste d’attente. Pour ce qui est de la situation des bénéficiaires, le Pr Kâ explique que, pour le moment, ils ont des rendez-vous de trois à quatre mois. Seulement, dit-il, «leurs médicaments sont pris en charge par la direction de l’hôpital militaire de Ouakam. Ils ne les achètent pas ! « a-t-il précisé. Cette gratuité constitue une lourde charge pour la structure sanitaire qui compte de brillants médecins aux expertises avérées qui méritent d’être soutenus et renforcés dans tous les domaines. Pour lui, et pour que la transplantation rénale soit une activité équitablement et socialement accessible à tous, il faudra «forcément une subvention de l’Etat pour que ceux qui ne peuvent pas payer, et Dieu sait qu’ils sont nombreux, puissent en bénéficier», dit-il connaissant le coût et les exigences de suivi des malades. C’est aussi le souhait des Sénégalais qui demandent que le coût soit plus accessible à plus de nombreux malades pour l’espoir de ceux atteints de cette maladie du rein. Ce, vu les contraintes que pose l’hémodialyse qui oblige les patients à se déplacer à l’hôpital pour leurs séances hebdomadaires, sans compter le coût pour un acte qui ne fait que 10% de la fonction rénale, selon les urologues.
Hmo, une compétence chirurgicale certifiée !
Des statistiques montrent que la maladie touche environ 5% de la population sénégalaise, soit plus de 700.000 patients, et constitue une charge financière pour les familles des patients.
L’anesthésiste, Dr Mamadou Mansour Diouf avait dès les premiers jours de l’exploit, demandé d’analyser la situation «sans fioriture et sans émotion», en essayant d’identifier les éventuels écueils qui pourraient freiner cet élan et compromettre le succès de cette belle aventure qui «commence si bien».
Il est bon de rappeler que seul l’Hôpital militaire de Ouakam (Hmo) est encore la seule et unique structure apte à réaliser la greffe rénale au Sénégal. D’où sa compétence médicale et chirurgicale certifiée. Les autres hôpitaux qui le désirent doivent suivre la longue procédure aux multiples critères. Comme l’a toujours expliqué le Pr Alain Khassim Ndoye parlant de la législation qui entoure le don et la greffe de rein. «Le Sénégal a des textes qui réglementent la transplantation rénale pour éviter le trafic d’organes et pour protéger les malades. Des textes qui rendent obligatoire une accréditation pour les hôpitaux qui désirent transplanter. Des hôpitaux qui font actes de candidature qui sont aussi inspectés au plan des infrastructures et du matériel avant l’accréditation», avait-il expliqué. C’est donc une procédure au préalable avant d’autoriser un hôpital à être auto transplanteur. Tout hôpital qui le désire doit donc soumettre un dossier de candidature au ministère de la Santé qui va le transmettre au Cndt qui, à son tour, va envoyer des évaluateurs pour un rapport appréciant si la structure est éligible ou pas avant d’octroyer un agrément. L’hôpital de Ouakam est passé par là! Il s’est donné les moyens, et surtout, le courage, la détermination et la volonté dans une infrastructure fonctionnelle, des médecins compétents et des équipements suffisants pour pouvoir réaliser la transplantation rénale au Sénégal. Au Sénégal où l’opération se fait à partir d’un donneur apparenté, un membre de la famille muni d’un papier du tribunal de Dakar autorisant le don de rein. Un papier qui sera attribué après vérification du caractère volontaire et gratuit du don de rein.
LE SDT-3S ANNONCE UNE GRÈVE GÉNÉRALE DE 72 HEURES
Cette décision fait suite à l’absence d’avancées concrètes sur des points clés des revendications syndicales, notamment : Le respect des accords signés en mai 2022 et décembre 2023. La généralisation de l’indemnité de logement pour tous les travailleurs.
Le Syndicat des Travailleurs de la Santé et de l’Action Sociale (SDT-3S) a décidé de hausser le ton face à l’inaction des autorités concernant les revendications des travailleurs du secteur. Lors de la réunion de son Conseil National Syndical (CNS), tenue le dimanche 24 novembre 2024, une grève générale de 72 heures a été validée pour les 4, 5 et 6 décembre 2024.
Cette décision fait suite à l’absence d’avancées concrètes sur des points clés des revendications syndicales, notamment : Le respect des accords signés en mai 2022 et décembre 2023. La généralisation de l’indemnité de logement pour tous les travailleurs du secteur. La finalisation des processus de reclassement pour les infirmiers, sage-femmes et techniciens supérieurs de santé. Le recrutement annuel de 3 000 agents sur cinq ans pour combler le déficit en ressources humaines dans le secteur. Une gestion plus transparente et équitable des postes de responsabilité au sein du ministère de la Santé.
En complément de la grève, le SDT-3S prévoit des actions fortes : Rétention d’informations et boycott des supervisions. Mobilisation à travers des assemblées générales dans toutes les régions du pays. Possibilité de durcir les actions, avec un boycott des programmes et activités à venir. Le syndicat souligne que ces mesures visent à interpeller le gouvernement sur ses engagements et à accélérer la mise en œuvre des réformes nécessaires pour améliorer les conditions de travail et les performances du secteur.
Le SDT-3S tient l’État du Sénégal pour responsable des éventuelles répercussions de cette situation, notamment sur la qualité des soins et l’atteinte des objectifs de couverture sanitaire universelle. Le syndicat a également plaidé pour une approche holistique du système de santé basée sur l’éthique, l’équité et les nouveaux paradigmes tels que le concept One Health. Il exige, entre autres : Une révision du décret 77-887 sur le statut des fonctionnaires de la santé. Une gestion transparente des commissions d’équivalence des diplômes et des processus de reclassement. Le respect des engagements relatifs à l’attribution de terrains d’habitation à Daagakholpa.
Le SDT-3S a réaffirmé son engagement à promouvoir la centrale syndicale CNTS-FC, appelant à l’unité et à la solidarité pour obtenir gain de cause. Avec cette grève générale de 72 heures, le syndicat entend maintenir la pression et poser les bases d’un dialogue sérieux avec les autorités pour améliorer les conditions de travail des professionnels de santé et renforcer l’efficacité du système sanitaire national.
LA CHASSE AU REMÈDE CONTRE LE VIH EST LANCÉE
"Il existe des méthodes de prévention et de traitement du VIH très efficaces, mais près de 40 millions de personnes dans le monde vivent avec le VIH. La plupart de ces personnes vivent en Afrique. Nous avons besoin de nouvelles solutions", déclare Ndung’u
Maintenant que l'Afrique est en train de renverser la tendance en matière de VIH/SIDA, la plupart des nouvelles infections à VIH se produisant en dehors du continent, la chasse est lancée pour trouver un remède, déclare le professeur Thumbi Ndung'u, expert international du VIH/SIDA et directeur des sciences fondamentales et translationnelles à l'Institut de recherche sur la santé en Afrique (AHRI) au KwaZulu-Natal.
La Journée mondiale de lutte contre le sida est célébrée chaque année le 1er décembre depuis 1988, pour rappeler à la société la nécessité d’une solidarité mondiale dans la lutte continue contre le VIH/sida.
« Nous avons fait d’énormes progrès. Il existe des méthodes de prévention et de traitement du VIH très efficaces, mais près de 40 millions de personnes dans le monde vivent avec le VIH et ce n’est pas chose facile. La plupart de ces personnes vivent en Afrique. Nous avons besoin de nouvelles solutions », déclare Ndung’u.
L’une de ces nouvelles solutions est un vaccin contre le VIH, l’autre un remède. Ces nouvelles approches face à la pandémie montrent que si les médicaments antirétroviraux (ARV) ont été extrêmement efficaces pour prévenir la transmission du VIH entre les personnes et pour prolonger la vie des personnes séropositives, leur utilisation à long terme est pénible et coûteuse. Les personnes vivant avec le VIH, même lorsqu’elles suivent un traitement antirétroviral, ont également tendance à présenter une incidence plus élevée de comorbidités telles que des troubles métaboliques et le cancer par rapport aux personnes non infectées par le VIH.
En Afrique du Sud, la thérapie ARV est fournie gratuitement par le système de santé public depuis 2004. Le traitement ARV est le principal facteur expliquant l'estimation de l'ONUSIDA selon laquelle le nombre de nouvelles infections au VIH en Afrique du Sud a diminué de 50 % entre 2010 et 2021.
À l’échelle mondiale, les nouvelles infections au VIH ont diminué de 60 % depuis leur pic de 1995, selon l’ONUSIDA, et Ndung’u affirme qu’environ 26 millions des près de 40 millions de personnes infectées par le VIH dans le monde vivent en Afrique.
Le troisième Objectif de développement durable (ODD) des Nations Unies, qui vise à garantir la bonne santé et le bien-être dans le monde entier d’ici 2030, a pour objectif de mettre fin à la pandémie du VIH/sida d’ici cette même année. Cet objectif sera atteint si le nombre de nouvelles infections au VIH et de décès liés au sida diminue de 90 % entre 2010 et 2030. Les ODD sont un ensemble de 17 objectifs qui, s’ils sont atteints, visent à assurer « la paix et la prospérité pour les peuples et la planète ».
Selon Ndung'u, les chercheurs cherchent un remède contre le VIH, qui pourrait permettre d'éradiquer le sida et de contrôler la propagation du virus. Cependant, des décennies de recherche sur un vaccin contre le virus ont montré qu'il n'est pas simple de trouver des solutions immunitaires contre le virus.
« Nous avions l’habitude de dire qu’un vaccin était sur le point d’être mis au point, dit-il. Mais il est difficile de prédire quand nous pourrons en développer un. Cela dit, il y a 30 ans, beaucoup auraient été sceptiques quant à l’efficacité de nos médicaments. »
Il est également difficile de trouver un remède. Seulement sept personnes dans le monde ont été guéries du VIH, toutes après avoir reçu une greffe de moelle osseuse après avoir développé un cancer. Mais la greffe de moelle osseuse est une procédure radicale, coûteuse et souvent dangereuse.
Ndung'u participe à un essai de traitement impliquant des jeunes femmes du KwaZulu-Natal, l'une des populations les plus vulnérables à l'infection par le VIH en Afrique du Sud.
L'étude est en cours, mais Ndung'u a bon espoir. Dans le cadre de cette étude, l'AHRI traite les femmes avec des ARV très tôt après avoir contracté le virus du VIH. Cette mesure préserve leur système immunitaire. Les femmes reçoivent ensuite des interventions puissantes de renforcement du système immunitaire qui peuvent directement tuer le VIH et réveiller les cellules immunitaires où le virus se cache lorsque la personne prend des médicaments antirétroviraux.
« Nous espérons que cette stratégie permettra de contrôler le virus à long terme en l’absence d’ARV et que nous pourrons également mieux comprendre les mécanismes qui peuvent contrôler le virus chez les participants à l’étude sans traitement antirétroviral. Ce serait une avancée importante et, avec le temps, cela pourrait nous conduire à un remède », déclare Ndung’u.
Il est essentiel que la recherche sur le VIH/sida se poursuive en Afrique car, même si l’incidence de l’infection par le VIH est en baisse, la situation pourrait changer à tout moment, affirme Ndung’u. Pour atteindre l’objectif de développement durable sur le VIH/sida, l’Afrique doit réduire considérablement son taux d’infection.
En Afrique également, le VIH est une maladie qui touche principalement les jeunes femmes, alors que dans les régions où l’infection par le VIH est en hausse – Asie, Amérique latine et Europe de l’Est – l’infection touche le plus souvent les hommes.
« Nous devons continuer à faire des recherches, sinon nous ne ferons jamais de découvertes. La recherche nous donne une chance », affirme-t-il.
LE SENEGAL DEROULE SA CAMPAGNE DE VACCINATION DE MASSE CE 02 DECEMBRE
449 cas de rougeole ont été notés au cours de l’année 2024 et 33 districts sont touchés. Une situation qui démontre la circulation du virus de ces maladies dans le pays.
449 cas de rougeole ont été notés au cours de l’année 2024 et 33 districts sont touchés. Une situation qui démontre la circulation du virus de ces maladies dans le pays. Pour faire face à cette propagation et rompre la chaine de contamination, le ministère de la Santé et de l’action sociale organise une campagne de vaccination de masse du 02 au 11 décembre sur l’étendue du territoire national. A cet effet, les enfants de 09 mois à 15 ans seront enrôlés. Le ministère de la Santé et de l’action sociale par la Division de la prévention a fait face à la presse hier, lundi 25 novembre.
Pour cette campagne de vaccination contre la rougeole et la rubéole, la particularité réside dans le relèvement de l’âge vaccinal. Si, au début, on prenait en charge les enfants de 09 mois à 5 ans, cette fois, la cible touche les enfants jusqu’à 15 ans. Selon docteur Abdoulaye Mangane, médecin au niveau de la Direction de la prévention, l’objectif est de vacciner cette cible dans cette campagne en faisant fi de leur statut vaccinal. « C'est une campagne qui a été organisée dans un contexte où il y a une circulation du virus de la rougeole parce que depuis plusieurs années, je dirais même cinq ans, le pays est confronté à des épidémies de rougeole qui sont notifiées donc des districts » a-t-il renseigné.
Pour cette année 2024 qui touche presqu’à sa fin, Dr Mangane a déclaré qu’il y a 33 districts sur 79 du pays qui sont tombés en épidémie. « Pour dire simplement que c'est une maladie qui est en train de s'étendre au niveau national et vu ce contexte et aussi la transition qui est touchée parce qu'on a maintenant des enfants de plus de dix ans qui sont touchés par la rougeole, le pays a décidé en tout cas d'organiser une campagne nationale de vaccination contre la rougeole qui va démarrer à partir du 2 décembre jusqu'au 11 décembre pour un cible de 7 300 000 personnes ». Au Sénégal, Dr Mangane fait savoir que pour l’année 2024, jusqu'à la semaine dernière, la Direction de la prévention était à 449 cas de rougeole et prenant la proportion des districts, les acteurs ont enregistrés 719 districts au niveau du pays dont les 33 sont déjà tombés en épidémie.
« C'est quand même quelque chose d'énorme. Si on ne fait rien, on risque d'avoir une flambée qui va même toucher les adultes et qui va faire des formes sévères et quand il y a des formes graves qui s'installent, il y a des risques de décès » a-t-il attesté. Et de renchérir : « c'est vrai qu'il y a des districts qui font plusieurs épidémies plusieurs fois dans l'année, on peut citer le district de Kédougou. Cette situation peut être liée à son environnement mais je pense que globalement c'est tout le pays qui est concerné. Aujourd’hui, le fait de les revacciner ne fait que renforcer leur réponse immunitaire et nous avons noté avec la surveillance que même les enfants qui ont développé la rougeole, ce sont des enfants qui sont sous-vaccinés ou bien qui n'étaient pas vaccinés ».
Devant cette préoccupation, le ministère de la Santé invite les parents à amener leurs enfants au niveau des sites de vaccination qui seront positionnés au niveau des structures sanitaires, des écoles mais également au niveau communautaire. « Je rappelle que c'est un vaccin qu'on a l'habitude d'utiliser dans la vaccination de routine chez les enfants. Ce n'est pas un nouveau vaccin, il est connu depuis des années et est sûr, efficace même si parfois il peut y avoir des effets secondaires ».
PLUS DE 150 ENFANTS SUIVIS A L’HOPITAL REGIONAL
Le nombre d’enfants atteints de l’infection du Vih est très inquiétant à Kolda. Rien que pour l’hôpital régional, 150 à 160 enfants sont suivis pour le Vih, selon le pédiatre, Dr Djiby Seck.
Le nombre d’enfants atteints de l’infection du Vih est très inquiétant à Kolda. Rien que pour l’hôpital régional, 150 à 160 enfants sont suivis pour le Vih, selon le pédiatre, Dr Djiby Seck. Des données livrées lors de la tournée organisée, mercredi 20 novembre à Kolda, par le Conseil national de lutte contre le Sida (Cnls), en collaboration avec l’Association des journalistes en santé et développement.
L a prise en charge des enfants vivant avec le Vih est très avancée dans la localité de Kolda. Le protocole de soin mis en place par le Conseil national du Sida permet à ces enfants de vivre plus longtemps avec la maladie mais aussi d’avoir une vie semblable à celle de ceux qui sont normaux. Cependant, dans cette quête de bien-être et de santé, les médecins se trouvent confrontés à des ruptures de médicaments ou encore à un diagnostic tardif.
FOULADOU : LA MAJORITE DES ENFANTS VIVANT AVEC LE VIH SONT ISSUS DE MERES PORTEUSES DU VIRUS
Pour Dr Djiby Seck, pédiatre, la prise en charge au sein de l’hôpital est faite en collaboration avec le service social, du fait que ces enfants sont suivis en consultation régulièrement. «Les enfants vivant avec le Vih sont souvent diagnostiqués positifs lors d’une consultation ou d’une hospitalisation parce qu'ils présentent des complications comme une malnutrition aiguë», a déclaré Dr Seck. Et d’ajouter : «une fois le diagnostic confirmé, ils sont hospitalisés pour la prise en charge de leurs complications. Une fois qu'ils sont stables, ils sont suivis en ambulatoire, en collaboration avec le service social, de façon régulière».
Concernant la fréquence de suivi des enfants infectés par le Vih, Dr Seck renseigne qu’il y en a qui sont suivis tous les mois, mais une fois que l'enfant est bien adapté, la fréquence est de une fois par trois mois. «Cette fréquence dépend de l'observance thérapeutique. Quand on constate qu'elle est bonne, qu’il y a un respect des rendez-vous, on peut les voir chaque trois mois» a-t-il noté. Et d’attester : «il y a d'autres cas où on voit que le suivi n'est pas très optimal. Là, on est obligé de les voir au moins une fois chaque mois, ou parfois même chaque quinze jours, pour essayer d'éduquer, de vérifier pour voir si l'observance y est, avant d'allonger les rendez-vous»
Dans le Fouladou, la majorité de ces enfants sont issus de mères qui sont porteuses du virus. «La transmission verticale est la plus fréquente. Exceptionnellement, on peut retrouver des enfants qui ont été victimes de viols ou d'abus sexuels et qui ont été infectés. Mais sur la cohorte, la majeure partie de ces enfants, c'est une transmission mère-enfant».
LE TAUX DE DECES
Face à cette situation, le médecin a lancé un appel pour l’accouchement dans les structures de santé ainsi que la formation des prestataires afin de rompre la chaine de contamination. «Il y a des accouchements qui se font à domicile. Des femmes infectées se cachent parfois, une fois qu’elles ont découvert leur statut sérologique, mettant ainsi leur progéniture en danger. Et dans cette situation, on ne retrouve l’enfant que quand il va mal. De ce fait la prise en charge devient difficile», a-t-il soutenu. Et de poursuivre : «Kolda est une région pauvre, il y a aussi des femmes sous traitement, mais qui n’ont pas été briffées sur le traitement que l'enfant devrait prendre à la naissance. Par conséquent, l'enfant né est sous allaitement ; donc, il est exposé et cela favorise l'infection».
Aussi, le taux de décès a beaucoup évolué positivement dans la région. Toutefois, avec les protocoles mises en place, les décès se font rares. «Aujourd'hui, de moins en moins on a de décès avec la prise en charge parce que ces enfants sont très tôt hospitalisés. Nous travaillons avec d’autres spécialistes dans le cadre de leur prise en charge. Et, comme la malnutrition est très présente ici, nous avons une nutritionniste pour nous accompagner. Ce qui fait que la mortalité est moins importante».
TAUX DE SUCCES, PAR RAPPORT A LA CHARGE VIRALE
Pour Dr Seck, Kolda a un bon taux de succès concernant la charge virale indétectable. A cet effet, il a renseigné que sur 150 enfants infectés 120 à 130 ont une bonne charge virale. «Pour tous nos enfants qui sont sous traitement, il y a quelques-uns qui traînent encore le pire, qui n'arrivent pas à s'en sortir. Mais pour la grande majorité, ils ont une bonne réponse par rapport au traitement», avance le pédiatre.
LES MALADIES TROPICALES NÉGLIGÉES, UNE RÉALITÉ DOULOUREUSE À KHOMBOLE
Dans les villages de Ndingler et Ndouff, une centaine de personnes sont aujourd’hui confrontées aux ravages des MTN. Parmi ces pathologies figurent l’éléphantiasis, l’hydrocèle et la bilharziose, qui bouleversent le quotidien des habitants.
À sept kilomètres de Khombole, les villages de Ndingler et Ndouff incarnent la dure réalité des maladies tropicales négligées (MTN). Ces maladies, qui touchent principalement les communautés les plus pauvres dans les zones tropicales, sont dues à des agents pathogènes tels que des parasites, des bactéries, des virus ou des champignons. Leur transmission est souvent liée à des conditions environnementales spécifiques, telles que la stagnation d’eau ou la présence de réservoirs animaux. À Khombole, ces maladies sont omniprésentes, affectant profondément la vie des habitants.
Mamadou Thiaw, un homme d’une soixantaine d’années endure depuis cinq ans les affres de l’éléphantiasis, une forme de lymphœdème. Cette maladie, causée par des parasites, entraîne un gonflement démesuré des membres, comme en témoigne son pied gauche, devenu le symbole de son calvaire. « Je ressens des douleurs insupportables, qui me privent souvent de sommeil. Je n’ai plus la force de travailler, encore moins d’espérer », confie-t-il. Le lymphœdème, lié à des blocages dans le système lymphatique, déforme et empêche le bon fonctionnement du corps.
Mamadou n’est pas un cas isolé. À Khombole et dans les villages environnants, les MTN se manifestent sous diverses formes : lymphœdèmes, hydrocèles (gonflement des bourses chez les hommes) et bilharzioses (infection parasitaire affectant principalement les organes internes). Selon l’infirmière cheffe de poste, Ndèye Sokhna Boye, ces pathologies, dévastatrices tant sur le plan physique que psychologique, touchent principalement les personnes âgées. À l’instar de Saliou Faye, 70 ans, qui tente depuis une décennie de soulager ses douleurs par la médecine traditionnelle, ou encore Soukeyna Ly, 75 ans, dont le combat s’est épuisé après des années de consultations infructueuses.
À 30 ans, Khoudia Sarr porte aussi le fardeau des MTN. Atteinte depuis l’âge de 22 ans, elle a vu sa vie basculer. « On me disait que c’était un mauvais sort. C’est seulement après avoir consulté au poste de santé que j’ai reçu des kits hygiéniques et des médicaments. Mais ma vie n’est plus la même », explique-t-elle, résignée. Son petit commerce ne suffit plus à subvenir aux besoins de son foyer. Elle implore les autorités d’intensifier les efforts pour lutter contre ces maladies.
Le Programme National de Lutte contre les Maladies Tropicales Négligées (PNLMTN) a lancé un plan d’action il y a trois mois, pour renverser la tendance. Selon Dr Safiétou Aidara, médecin-cheffe adjointe du district sanitaire de Khombole, une campagne de sensibilisation a permis d’identifier 81 cas. « Ces cas incluent 43 lymphœdèmes des membres inférieurs, 35 hydrocèles et d’autres formes plus rares, comme les lymphœdèmes du sein », détaille-t-elle.
Les relais communautaires, formés et intégrés dans ce processus, jouent un rôle crucial. « Ils vivent au quotidien avec les patients, ce qui facilite la sensibilisation et le suivi des cas », précise Khady Ndiaye, point focal MTN à Khombole. Pourtant, elle regrette les réticences de certains patients, notamment les hommes atteints d’hydrocèle. « Ces pathologies étant intimes, les malades refusent souvent de consulter, même lorsqu’un partenaire les alerte. »
Malgré les efforts, les défis restent colossaux. Le manque de relais communautaires, les ressources limitées et l’insuffisance des infrastructures compliquent la prise en charge des cas. Xavier Ndione, superviseur des soins de santé primaires, souligne également l’impact environnemental, notamment les carrières abandonnées où stagnent des eaux contaminées. « Ces mares temporaires sont des foyers de transmission, surtout pour des maladies comme la bilharziose », explique-t-il.
Speak Up Africa, en partenariat avec la Coalition des organisations de la société civile de lutte contre les MTN et le Programme national de Lutte contre les MTN, apporte un soutien essentiel en matière de plaidoyer, de sensibilisation et de fournitures médicales. Ces initiatives, bien qu’appréciées par les populations, ne suffisent pas à couvrir tous les besoins.
Dr Aidara appelle à une forte mobilisation pour venir en aide aux patients. « Les MTN ne doivent plus être reléguées au second plan. Ces maladies détruisent des vies et freinent le développement. Nous avons besoin d’une prise en charge globale pour réduire leur impact. »
Avec une population de 20 321 habitants et 21 postes de santé, le district sanitaire de Khombole se bat pour contenir ces fléaux. En janvier, une campagne de distribution massive de médicaments est prévue pour les enfants de moins de 5 ans. Mais, comme le souligne Dr Aidara, l’espoir repose autant sur des actions concrètes que sur la volonté collective de redonner dignité et santé à ces populations oubliées.
KOLDA, LE TAUX DE PRÉVALENCE DU VIH "LARGEMENT SUPÉRIEUR" À LA MOYENNE NATIONALE
Dr Yaya Baldé explique que la lutte transfrontalière, combinée à la mobilité des populations et aux activités commerciales, expose la région au VIH. Il estime que "c’est une situation qui n’est pas sans conséquences".
Kolda, 20 nov (APS) – Le taux de prévalence du Sida est de 1,7% dans la région de Kolda (sud), largement supérieur à la moyenne nationale qui est de 0,3%, a-t-on appris mercredi du directeur régional de la Santé, docteur Yaya Baldé.
“Le taux de prévalence du Sida est de 1.7% à Kolda. Un taux largement supérieur au taux national de la prévalence du Sida”, a-t-il déclaré.
Le directeur régional de la Santé de Kolda intervenait dans le cadre d’une caravane de presse organisée par l’Association des journalistes en santé, population et développement (AJSPD), en collaboration avec le Conseil national de lutte contre le Sida (CNLS) dans les régions de Kolda et de Kaolack.
Selon Dr Yaya Baldé, le taux de prévalence du Sida à Kolda est en lien avec la situation de la région, frontalière des deux Guinée et de la Gambie.
“La lutte transfrontalière, avec la mobilité des populations, les commerces, font que la région est exposée au VIH”, a-t-il expliqué, estimant que ”c’est une situation qui ne reste pas sans conséquences”.
“Des charges virales positivées peuvent devenir négatives par défaut de prise en charge. Nous faisons face au défi de la maîtrise des perdus de vue”, a signalé le docteur Baldé.
Il a indiqué qu’un dispositif de surveillance des malades au niveau transfrontalier a été mis en place, dans le but de continuer le traitement des malades au cas où ils se rendraient dans les pays frontaliers.
Bien positionner la PTME pour réduire le VIH
Concernant la prise en charge, il a signalé des ruptures d’intrants. “Il arrive que des ruptures soient enregistrées, d’où l’intérêt d’assurer le transport des prélèvements”, a-t-il dit.
Il s’y ajoute la faiblesse des ressources humaines qui est à son avis “une réalité” dans la région.
Il a aussi évoqué les accouchements à domicile. “Les femmes continuent d’accoucher dans les maisons, un fait qui se justifie par plusieurs facteurs sociaux, culturels, ce qui justifie que le fait d’accoucher à la maison n’est pas toujours volontaire”, a relevé le médecin.
Sur la base de toutes ces considérations, Yaya Baldé a soutenu que la communication permettrait “d’aller voir les causes de cette situation”. Il considère que “sans l’adhésion de la population, il sera difficile de gagner la bataille contre le VIH”.
“Le volet communautaire est extrêmement important. Il faut que localement, il y ait des engagements”, a-t-il martelé ajoutant que dans ce sens, “il est impératif pour les autorités de comprendre les problèmes, de savoir la réalité des chiffres”.
“Ce sont les efforts que nous allons mener qui sont les gages du succès”, estime le directeur régional de la Santé de Kolda.
“Il faut que la prise en charge de la transmission mère enfant (PTME) soit bien positionnée dans le système de prise en charge du Sida pour réduire le VIH”, a recommandé Yaya Baldé.
Il a aussi plaidé également le renforcement des ressources humaines, en corrélation avec la décentralisation des produits dans la région de Kolda. Ce qui passe, selon lui, par “une formation des agents pour prendre en charge les enfants”.
Il a par ailleurs évoqué le suivi de proximité pour s’assurer que les produits ne manquent pas, tout en préconisant une bonne alimentation pour le renforcement de l’immunité des enfants malades.
“Nous sommes dans une dynamique de renforcement de ce dispositif, de cette chaîne”, a-t-il conclu.