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2 avril 2025
Santé
LA RECHERCHE EN PÉRIL AUX ÉTATS-UNIS
Selon un sondage réalisé par la revue Nature, plus de 1 200 scientifiques sur les 1 650 interrogés envisagent de quitter les USA en raison des perturbations massives causées par l'administration Trump
(SenePlus) - Selon un sondage réalisé par la revue Nature, plus de 1 200 scientifiques sur les 1 650 interrogés envisagent de quitter les États-Unis en raison des perturbations massives causées par l'administration Trump dans le domaine de la recherche.
Cette tendance est particulièrement marquée chez les chercheurs en début de carrière : 548 des 690 chercheurs postdoctoraux et 255 des 340 doctorants interrogés considèrent un départ vers l'étranger, avec l'Europe et le Canada comme destinations privilégiées.
L'administration Trump a drastiquement réduit les financements de la recherche et interrompu de nombreux projets scientifiques financés par le gouvernement fédéral, dans le cadre d'une initiative de réduction des coûts dirigée par le milliardaire Elon Musk. "Des dizaines de milliers d'employés fédéraux, dont de nombreux scientifiques, ont été licenciés puis réembauchés suite à une décision de justice, avec des menaces de nouveaux licenciements massifs à venir", rapporte Nature.
Un étudiant en génomique végétale et agriculture dans une grande université américaine témoigne : "C'est mon pays, je l'aime vraiment. Mais beaucoup de mes mentors me disent de partir, maintenant." Cet étudiant a perdu son financement de recherche et sa bourse lorsque l'administration Trump a supprimé le financement de l'Agence américaine pour le développement international.
"Voir tout ce travail s'arrêter est déchirant", confie-t-il. "J'ai cherché très activement des opportunités en Europe, en Australie et au Mexique."
Les institutions hors des États-Unis profitent de cette situation. Un médecin-chercheur américain explique : "D'après ce que j'entends des endroits avec lesquels nous discutons, beaucoup d'universités dans ces pays considèrent cela comme une opportunité unique dans une génération. Je pense qu'on est passé de 'Pouvons-nous recruter quelques personnes?' à 'Combien de personnes pouvons-nous réellement accueillir?' - parce que la demande est là."
Si certains répondants restent déterminés à rester aux États-Unis, beaucoup soulignent les défis à venir. "Je suis professeur et je veux rester aussi longtemps que possible pour soutenir mon laboratoire et mes étudiants, mais si les NIH sont drastiquement réduits, nous n'aurons peut-être pas d'autre choix que de quitter les États-Unis", a écrit un participant.
Un chercheur postdoctoral en biomédecine résume le sentiment général : "Je ne veux pas partir, mais quelle est l'alternative?"
CYBERCRIMINALITÉ PHARMACEUTIQUE, UN RÉSEAU DÉMANTELÉ À DAKAR
Ces trafiquants utilisaient les réseaux sociaux pour vendre des médicaments non homologués, notamment des produits liés aux avortements clandestins et à des interventions esthétiques illégales.
Une opération conjointe, menée par les pharmaciens inspecteurs de l’Agence de Régulation Pharmaceutique (ARP) et la Section Cybercriminalité de la Police Nationale du 2 au 28 mars 2025, a permis le démantèlement d’un réseau organisé de cyberpharmacriminels opérant dans les départements de Guédiawaye et Pikine, dans la région de Dakar.
Les investigations menées par l’unité « Pharma Cyber Crime » et la Section Cybercriminalité ont permis de mettre au jour les agissements d’un réseau criminel structuré et organisé, a indiqué l’ARP dans un communiqué.
Selon le communiqué, leur modus operandi reposait principalement sur l’utilisation des réseaux sociaux, notamment TikTok, WhatsApp et Facebook, pour promouvoir et distribuer une large gamme de produits pharmaceutiques non homologués.
L’enquête a révélé des pratiques illicites particulièrement préoccupantes, aux conséquences potentiellement graves pour la santé publique.
De 40 000 à 140 000 FCFA
Parmi ces pratiques, on retrouve « la facilitation d’avortements clandestins par la vente de produits pharmaceutiques injectables, la commercialisation en ligne de pilules d’hymen artificiel, l’utilisation détournée de l’acide hyaluronique à des fins esthétiques non réglementées (augmentation du volume des fesses et des seins, traitements anti-âge), et l’administration de produits frauduleux tels que les « Capsules Blood », présentées fallacieusement comme une solution pour simuler une perte de virginité ».
Les prix pratiqués pour ces produits et services illégaux variaient considérablement, allant de 40 000 à 140 000 FCFA.
À l’issue de cette opération coordonnée, deux individus ont été interpellés et déférés devant le procureur de la République pour répondre de leurs actes, ajoute le document.
Les infractions relevées à l’encontre des membres de ce réseau sont multiples.
Elles comprennent « la publicité mensongère portant sur des produits de santé, la vente en ligne non autorisée de médicaments et compléments alimentaires, l’exercice illégal de la pharmacie, l’importation et la détention de produits pharmaceutiques sans l’autorisation préalable de l’ARP, la commercialisation de produits non homologués, la détention et la distribution de médicaments falsifiés, et, de manière générale, la mise en danger de la santé publique par la promotion de produits de qualité inférieure ».
L’ARP et la Police réaffirment leur détermination à intensifier la lutte contre la cybercriminalité pharmaceutique.
LA VACCINATION MONDIALE EN DANGER
L'administration Trump a décidé de couper les 2,6 milliards de dollars destinés à Gavi jusqu'en 2030. Cette organisation, qui fournit des vaccins essentiels aux pays les plus pauvres, pourrait voir son action gravement compromise
(SenePlus) - Selon des documents obtenus par le New York Times, l'administration Trump a pris la décision de mettre fin au soutien financier américain pour Gavi, l'organisation internationale qui a permis l'achat de vaccins essentiels pour les enfants des pays en développement, sauvant des millions de vies au cours des 25 dernières années.
Cette décision s'inscrit dans une réduction massive de l'aide étrangère américaine, détaillée dans un tableau de 281 pages envoyé lundi soir au Congrès par l'Agence des États-Unis pour le développement international (USAID). Ce document liste les projets d'aide étrangère que l'administration compte poursuivre ou interrompre.
Ils offrent "une vue d'ensemble de l'ampleur extraordinaire du retrait de l'administration d'un effort d'un demi-siècle visant à présenter les États-Unis au monde en développement comme un allié compatissant et à diriger la lutte contre les maladies infectieuses qui tuent des millions de personnes chaque année."
La lettre d'accompagnement décrit ce qui restera de l'USAID après ces coupes : une agence considérablement réduite avec seulement 869 employés en service actif sur plus de 6 000. Au total, l'administration a décidé de maintenir 898 subventions de l'USAID et d'en mettre fin à 5 341.
Le financement restant est évalué à 78 milliards de dollars, mais seulement 8,3 milliards constituent des fonds non engagés disponibles pour de futurs décaissements. Cette somme, qui couvre des programmes s'étalant sur plusieurs années, suggère "une réduction massive des 40 milliards de dollars que l'USAID dépensait annuellement."
Parmi les programmes supprimés figure le financement de Gavi, qui représentait 2,6 milliards de dollars jusqu'en 2030. L'organisation comptait sur un engagement pris l'année dernière par le président Biden pour son prochain cycle de financement. Les États-Unis contribuent actuellement à hauteur de 13% du budget de Gavi.
Selon les estimations de Gavi, la perte du soutien américain pourrait signifier que "75 millions d'enfants ne recevront pas de vaccinations de routine au cours des cinq prochaines années, entraînant le décès de plus de 1,2 million d'enfants."
Le Dr Austin Demby, ministre de la Santé de la Sierra Leone, qui dépend du soutien de Gavi pour l'achat de vaccins, s'est dit "choqué et perturbé" par cette décision. "Ce n'est pas seulement une décision bureaucratique, des vies d'enfants sont en jeu, la sécurité sanitaire mondiale sera en jeu," a-t-il déclaré au New York Times. "Soutenir Gavi en Sierra Leone n'est pas seulement une question sierra-léonaise, c'est quelque chose dont la région, le monde, bénéficie."
La Dr Sania Nishtar, directrice générale de Gavi, a exprimé l'espoir que "l'administration Trump reconsidérerait sa décision de mettre fin à son soutien." Elle souligne que le travail de Gavi protège les personnes partout dans le monde, y compris les Américains. Au-delà de la protection individuelle des enfants, la vaccination réduit les risques d'épidémies majeures.
Gavi maintient également des stocks mondiaux de vaccins contre des maladies comme Ebola et le choléra, qu'elle déploie rapidement en cas d'épidémies. Son modèle de fonctionnement, qui exige que les pays bénéficiaires paient une partie du coût des vaccins (leur contribution augmentant avec leur niveau de revenu), a permis une autonomisation progressive des pays à revenu intermédiaire.
Bien que l'administration ait décidé de maintenir certaines subventions clés pour les médicaments contre le VIH et la tuberculose, ainsi que l'aide alimentaire aux pays confrontés à des guerres civiles et des catastrophes naturelles, la fin du financement de Gavi marque un tournant majeur dans la politique étrangère et sanitaire américaine.
La légalité de ces décisions unilatérales est actuellement contestée devant plusieurs tribunaux, car les dépenses consacrées à des programmes de santé spécifiques sont généralement allouées par le Congrès.
COUVERTURE SANITAIRE, L'OBJECTIF AFFICHE DU GOUVERNEMENT
Le Sénégal espère atteindre la Couverture sanitaire universelle “sans exclusion ni difficulté financière”, grâce à sa nouvelle Lettre de politique sectorielle de la santé et de l’action sociale devant être mise en œuvre au cours des cinq prochaines années
Le Sénégal espère atteindre la Couverture sanitaire universelle “sans exclusion ni difficulté financière”, grâce à sa nouvelle Lettre de politique sectorielle de la santé et de l’action sociale devant être mise en œuvre au cours des cinq prochaines années.
Selon le directeur de la planification, de la recherche et des statistiques au ministère de la Santé et de l’Action sociale, Babacar Guèye, ce document “découle de la volonté politique de répondre aux besoins croissants en matière de santé et de bien-être des populations, tout en garantissant une couverture sanitaire universelle, sans exclusion ni difficulté financière”.
Il “devrait contribuer à notre progrès vers l’atteinte de la couverture sanitaire universelle avec l’intervention des partenaires au développement à travers l’outil Compact”, a-t-il dit en présentant, mardi à Dakar, cet outil de pilotage aux partenaires de développement et aux acteurs du secteur de la santé.
L’élaboration de ce document s’inscrit dans une démarche visant à garantir l’effectivité du droit à la santé, selon M. Guèye.
“Dans cette perspective, le Sénégal a affirmé son engagement à tendre vers la couverture sanitaire universelle (CSU)”, aux termes de laquelle “tous les ménages bénéficient d’un accès à des services de santé et d’action sociale de qualité, sans aucune forme d’exclusion et sans difficulté financière”, a-t-il expliqué.
Pour ce faire, il faut “repenser” la couverture sanitaire universelle qui, dit-il, ne doit pas être confondue avec l’assurance maladie universelle qu’elle inclut. “L’assurance maladie universelle est un élément de la couverture sanitaire universelle”, a insisté Babacar Guèye.
Dans la nouvelle Lettre sectorielle, le programme de couverture sanitaire universelle porté par le ministère de la Santé et de l’Action sociale, comporte six points prioritaires relatifs notamment au relèvement du plateau technique et à l’élimination des décès maternels, néo-natales et infantiles évitables.
Il cite également l’amélioration de la prise en charge des maladies chroniques non transmissibles, la mise en œuvre du Fonds d’action sociale et la prise en compte de l’approche genre dans les politiques publiques.
Le directeur de la planification, de la recherche et des statistiques a souligné la nécessité d’inclure la santé “dans toutes les politiques à travers l’ensemble des départements ministériels sous le leadership […]”, de manière à atteindre les objectifs de couverture sanitaires universelle.
Il considère qu’il est important que chaque département ministériel puisse contribuer à la couverture sanitaire universelle, assurant que les projets prioritaires identifiés feront l’objet d’une attention particulière relativement à leur mise en œuvre.
LE MINISTRE DE LA SANTE FAIT ETAT DE 2000 A 2500 AGENTS NON COMPETENTS
Pour une meilleure prise en charge de la santé, Dr Ibrahima Sy, ministre de la Santé, avec toutes les parties prenantes, a validé hier, mardi 25 mars 2025, la Lettre de politique sectorielle développement 2025-2029 et du Compact santé 2
Le ministère de la Santé et de l’Action sociale (MSAS) a fait état de 2000 à 2500 agents de santé qui n'ont pas la capacité de travailler dans le système de santé. Une annonce faite hier, mardi 25 mars 2025, lors de la validation de la Lettre de politique sectorielle développement 2025-2029 et du Compact santé 2. Des outils qui vont permettre d’améliorer la performance du système de santé sénégalais.
Pour une meilleure prise en charge de la santé, Dr Ibrahima Sy, ministre de la Santé et de l’Action sociale, avec toutes les parties prenantes, a validé hier, mardi 25 mars 2025, la Lettre de politique sectorielle développement 2025-2029 et du Compact santé 2. «Quand on dit transformation systémique, on ne peut pas mettre à l'écart le système de santé parce qu'on sait qu'il y a des réformes à entreprendre pour qu'on améliore la performance de notre système de santé, la gouvernance, la redevabilité» a souligné Dr Sy. Et de renseigner : «tous ces aspects ont été bien intégrés et pris en compte dans la nouvelle Lettre de politique sectorielle 2025-2029 et qui est bien alignée à la Stratégie nationale de développement 2025-2029 où la santé a été identifiée comme une priorité absolue dans le cadre de l'axe 2 qui porte sur le développement d'un capital humain de qualité et équité sociale».
Revenant sur le financement de cette Lettre de politique sectorielle, le ministre compte sur l’implication de l'Etat, des Collectivités territoriales, du secteur privé, la société civile, pour aller vers la mobilisation des financements, des ressources nécessaires, pour mettre en œuvre l'ensemble des composantes qui ont été prévues dans le cadre de cette nouvelle Lettre de politique sectorielle
«Il y aura une nouvelle déclinaison sous forme de programmes et de projets prioritaires dont le relèvement du plateau technique médical, la souveraineté pharmaceutique, la lutte contre les maladies non transmissibles, la réduction de la mortalité maternelle, la digitalisation, l'assurance maladie, la protection sociale qui vont venir une fois que la Lettre de politique sectorielle est mise en œuvre» a-t-il avancé.
MANQUE D'EFFECTIFS
Le ministre de la Santé et de l’Action sociale a fait état de de 2000 à 2500 agents de santé qui n'ont pas la capacité de travailler dans le système de santé. «Je l'ai dit et je vais encore le répéter, on est venu, on a trouvé au niveau du système de santé un personnel pléthorique, une masse salariale que le système de santé ne peut pas soutenir dans le temps. Donc, ce qu'on a eu à faire, à ce jour, c'est un audit du personnel et de la masse salariale. Et on se rend compte qu'au moins plus de 2000 à 2500 agents n'ont pas la capacité à travailler dans le système de santé, ils sont payés par le système de santé», a-t-il avancé. Cependant, le ministre a fait savoir : «il va falloir qu'on règle ce problème et qu'on procède après, de manière intelligente, à un recrutement d'un personnel de santé de qualité, en fonction des besoins réels, pour faire fonctionner effectivement nos structures de santé pour qu'ils arrivent à donner des prestations de qualité à nos patients. Mais cela demande de procéder d'abord à une analyse»
En plus de cette analyse qui sera faite, Dr Ibrahima Sy a annoncé un recrutement de personnel, sans pour autant dire le nombre. «Le recrutement se fera aussi en fonction des besoins réels. Il faut qu'on règle le passif qui est là, des agents qui ne peuvent pas servir le ministère de la santé. Donc, il faut voir comment les redéployer ailleurs mais qu'on puisse avoir une autre assiette de personnes à recruter et qui vont réellement servir le système de santé et d'action sociale».
LES RELATIONS ENTRE LES EDULCORANTS ET LES RISQUES SUR LA SANTE SONT AMBIGUËS
Dans le doute, Dr Abdoul Aziz Ly, Endocrinologue Diabétologue Nutritionniste, Spécialiste des Maladies Métaboliques, Médecine Interne Hôpital de Tivaouane, estime qu’il y a lieu de limiter la consommation des produits et boissons industriels
Réalisé par Denise ZAROUR MEDANG |
Publication 22/03/2025
Proposés comme alternatives saines au sucre, les édulcorants contenus dans des milliers de produits alimentaires représentent un marché de 7,2 milliards de dollars. Ils n’en sont pas moins au cœur d’une polémique incessante régulièrement entretenue par des lanceurs d’alerte. Bien que l'utilisation de ces édulcorants intenses soit considérée comme globalement sûre aux doses définies par les agences de sécurité des aliments, les soupçons de nocivité pour la santé ne cessent de s'accumuler. Utilisés dans le but louable de réduire la consommation de sucre notamment chez les sujets obèses et/ou diabétiques, les édulcorants pourraient avoir des effets paradoxaux. Dans le doute, Dr Abdoul Aziz Ly, Endocrinologue Diabétologue Nutritionniste, Spécialiste des Maladies Métaboliques, Médecine Interne Hôpital de Tivaouane, estime qu’il y a lieu de limiter la consommation des produits et boissons industriels qui en contiennent ; en privilégiant les aliments et boissons naturels tels que les fruits et l'eau, surtout dans la population générale. Il soutient aussi : « il est vrai que les études décrivant des associations entre leur consommation et divers problèmes de santé ne manquent pas, même si les liens de causalité sont difficiles à établir ».
QU’EST-CE QU’UN EDULCORANT ?
Les édulcorants ou substituts de sucre (faux sucres) sont des additifs alimentaires utilisés pour conférer un goût sucré à des aliments et boissons tels que les boissons non alcoolisées, les desserts, les produits laitiers, les bonbons, les chewing-gums ou encore les produits hypocaloriques et les produits de contrôle du poids. Les édulcorants peuvent être produits de différentes manières, notamment par extraction de plantes (par exemple, les glycosides de stéviol ou la thaumatine) ou d'autres matières d'origine végétale (par exemple, la néohespéridine, dérivée des agrumes). Ils peuvent également être synthétisés (par exemple, la saccharine) ou obtenus en utilisant des micro-organismes dans le processus de production (par exemple, l'érythritol). Les édulcorants ont très souvent un pouvoir sucrant bien supérieur à celui du sucre. La présence d'un édulcorant doit être indiquée sur l'étiquette d'un aliment ou d'une boisson soit par son nom, soit par son numéro E.
ORIGINES DES EDULCORANTS ?
Les édulcorants ont souvent été découverts par hasard. En effet, la saveur sucrée de la saccharine fut découverte accidentellement en 1879 par un chimiste, Ira Remsen, qui s’en alla dîner sans s'être correctement lavé les mains après avoir travaillé sur des dérivés de la houille. À partir des années 60, les professionnels de la santé commencent à entrevoir l’intérêt des édulcorants qu’ils prescrivent alors à leurs patients diabétiques ou souhaitant perdre du poids. Un véritable engouement de la part des scientifiques voit alors le jour. Les chercheurs tentent depuis de développer de nouvelles molécules au goût sucré, sans arrière-goût, stables à la chaleur.
En France, c’est à la fin des années 80 que les édulcorants sont mis à portée de tous lorsque leur vente est autorisée en grande surface, et non plus uniquement dans les pharmacies. Enfin, en 1988, les industriels ont l’autorisation de les utiliser dans leurs produits afin de diminuer les teneurs en sucre sans pour autant impacter le goût sucré. Au niveau international, la responsabilité de l’évaluation de la sécurité de l’ensemble des additifs, dont les édulcorants, est confiée au Comité scientifique mixte d’experts des additifs alimentaires (Joint Expert Scientific Committee on Food Additives, JECFA).
QUELS SONT LES DIFFERENTS TYPES D’EDULCORANTS ?
Ils sont essentiellement classés en 2 groupes dont les édulcorants de masse et les édulcorants de synthèse. Les édulcorants de masse peuvent également être nommés édulcorants de charge, édulcorants nutritifs ou polyols. Dans ce groupe, nous trouvons entre autres l’isomalt, le sorbitol, le mannitol et le xylitol. Ce sont des sucres-alcools. Ils sont obtenus industriellement, mais ils sont aussi naturellement présents en petites quantités dans de nombreux fruits et légumes, comme les fruits rouges, l’épi de maïs ou la noix de coco. Ils sont généralement moins sucrés que le sucre : leur pouvoir sucrant va de 0,4 à 1 fois celui du sucre ou saccharose. Ils sont caloriques excepté l’érythritol. Ils ont l’avantage de ne pas avoir d’effet cariogène, raison pour laquelle ils sont essentiellement utilisés en confiserie dans les bonbons et les chewing-gums sans sucre.
Quant aux édulcorants de synthèse, Ils peuvent être appelés édulcorants intenses, artificiels ou non nutritifs. Dans cette catégorie, on trouve, entre autres, la saccharine, le cyclamate, l’aspartame et l’acesulfame K. Ils ont un pouvoir sucrant très élevé, qui est de 30 à 500 fois supérieur à celui du saccharose.
QUELS SONT LES RISQUES POUR LA SANTE ?
Les relations entre les édulcorants et les risques sur la santé sont ambiguës, disparates et souvent le résultat d’études contradictoires. Les études disponibles tant chez l’adulte que chez l’enfant sont très hétérogènes, souvent de durée brève et portent sur un faible nombre de sujets. Une analyse récente menée à partir de 50 études s’est donné pour ambition de rechercher les effets des sur la santé globale dans la population générale.
LES EDULCORANTS FONT-ILS GROSSIR ?
La substitution des sucres ajoutés par les édulcorants apparaît théoriquement intéressante dans l’obésité. La plupart des études ont montré un effet bénéfique de l’aspartame sur la perte de poids et son maintien lorsqu’il est utilisé dans le cadre d’une prise en charge standardisée de l’obésité. Il existe également un avantage pondéral chez les sujets obèses consommateurs de boissons édulcorées par rapport aux boissons sucrées de référence. Si la logique comptable de la restriction calorique semble validée au cours de l’obésité par la plupart des études, il n’en est pas de même dans la population générale. Les grandes études décrivent une association positive entre la consommation régulière d’édulcorants intenses et le risque d’obésité. Enfin, chez les enfants et les adolescents, la consommation d’EIS est considérée généralement comme un promoteur de l’obésité.
LES EDULCORANTS DONNENT-ILS LE CANCER ?
Depuis son apparition dans les aliments, il existe une controverse sur l’aspartame, accusé d’être lié à une augmentation du risque de cancer, à la suite d’une étude italienne de 2010 menée chez des souris. En 2013, l’Agence européenne de sécurité des aliments (EFSA) a conclu, après une réévaluation approfondie des données scientifiques chez l’animal et chez l’homme, que l’aspartame et ses produits de dégradation étaient sûrs pour la consommation humaine aux niveaux habituels d’exposition : la dose journalière acceptable est limitée à 40 mg par kilo de poids corporel, y compris pour les nourrissons, les enfants et les femmes enceintes.
LES EDULCORANTS DONNENT-ILS LE DIABETE ?
Les édulcorants de synthèse semblent être un facteur favorisant l’apparition d’un diabète de type 2 dans la population générale. Les données issues de grandes études épidémiologiques sont en faveur d’une relation positive entre la consommation d’édulcorants de synthèse et l’incidence de diabète de type 2 notamment chez les femmes obèses.
COMMENT UTILISER LES EDULCORANTS ?
Pour les édulcorants de masse (polyols), il n’existe pas de recommandation de consommation mais une limite à ne pas dépasser pour éviter des signes d’inconfort digestif liés à leur fermentation (flatulences, diarrhées) ; ces valeurs se situent entre 20 et 50 g par jour. Pour les édulcorants de synthèse, la dose journalière admissible (DJA) est une garantie de sécurité qui représente la quantité moyenne d’un édulcorant pouvant être consommée sans risque, chaque jour et pendant toute la durée de vie d’une personne. Par exemple pour un adulte de 70 Kg il faut au moins 70 cachets d’aspartames par jour pour atteindre la dose journalière admissible pour dire que cette quantité est quasi inatteignable.
QUI DOIT CONSOMMER LES EDULCORANTS INTENSES ?
Selon l’organisation mondiale (OMS) l’utilisation des édulcorants intenses ne s’applique qu’aux personnes vivant avec un diabète. Au vu des études, les personnes ayant une obésité peuvent utiliser les édulcorants dans les limites des doses permises. La population générale devrait s’abstenir de consommer les édulcorants de synthèse au vu des risques potentiels. Les gens doivent envisager d’autres moyens de réduire leur consommation de sucres libres, par exemple en consommant des aliments contenant des sucres naturels, comme les fruits, ou des aliments et des boissons non sucrés.
PLUS DE 76% DES SENEGALAIS TOUCHES PAR LES INFECTIONS BUCCO-DENTAIRES
Dr Codou Badiane Mané est d’avis que la mauvaise alimentation, la consommation excessive de sucre libre et le tabac favorisent les infections bucco-dentaires.
La journée mondiale de la santé bucco-dentaire a été célébrée hier.Une occasion pour les acteurs de faire le point sur la situation de la santé buccodentaire au Sénégal et de sensibiliser les populations. A cette occasion, il a été révélé que plus de 76% des Sénégalais sont touchés par les infections bucco-dentaires.
A l’instar de la communauté internationale, le Sénégal a célébré hier la journée de la santé buccodentaire. Chef de la division santé bucco-dentaire, Dr Codou Badiane Mané révèle que les infections bucco-dentaires touchent plus de 76% de la population sénégalaise. «On peut parler de la carie dentaire qui est la maladie la plus connue et qui est la plus prévalente au sein de la population. Nous avons les maladies parodontales et les traumatismes de la bouche. Nous avons aussi le cancer de la bouche, les malformations congénitales et le Noma», déclare-t-elle.
A l’en croire, le Noma est une maladie de l'enfant qui était jadis très mal connue, mais qui commence à être sue par la population à travers la communication des acteurs. « C'est une maladie qui touche les enfants très vulnérables. Donc dans des zones pauvres du pays, elle entraîne un lourd handicap. Le Noma est aussi une maladie mortelle qui peut tuer jusqu'à 70% de la cible, mais qui laisse des séquelles chez les survivants. C'est une pathologie qui est classée maintenant dans le groupe des maladies tropicales négligées», souligne Dr Codou Badiane Mané.
CES FACTEURS QUI CONTRIBUENT A UNE DEGRADATION DE LA SANTE BUCCO-DENTAIRE
Dr Codou Badiane Mané est d’avis que la mauvaise alimentation, la consommation excessive de sucre libre et le tabac favorisent les infections bucco-dentaires. «Que ce soit du tabac fumé, de chicha, électronique, le tabac sucé, mâché. Mais aussi l'alcool et la mauvaise hygiène bucco-dentaire. Donc, l'insuffisance de l'hygiène bucco-dentaire est aussi un facteur de risque», prévient-elle. Pour ce qui est des défis, Dr Codou Badiane Mané cite «le renforcement des ressources humaines, des infrastructures et des équipements. Il faudrait qu'on puisse disposer de centres de services dentaires bien équipés avec des professionnels à la tête qui puissent produire des soins de qualité aux personnes qui en ont besoin», dit-elle. Pour sa part, le Secrétaire général du ministère de la Santé, Serigne Mbaye, soutient que malgré les avancées, le pays accuse un retard par rapport aux principaux indicateurs relatifs à l’accessibilité aux services essentiels de soins bucco-dentaires (insuffisance des effectifs, des infrastructures et des équipements) et à la disponibilité des données épidémiologiques. «Les progrès en matière de prévention des maladies sont également lents, notamment en ce qui concerne l'utilisation du fluor, la réduction de la consommation de sucre et le recours précoce aux soins», explique-t-il.
Selon lui, le stress est devenu un compagnon quotidien pour beaucoup d'entre nous, impactant non seulement notre bien-être mental, mais également notre santé. «Si le simple fait de sourire peut remonter le moral, une mauvaise hygiène bucco-dentaire peut aggraver la dépression qui, à son tour, peut impacter négativement la santé buccodentaire et donc le bien être», relève M. Guèye. Il est reconnu qu’une bouche en mauvaise santé, soutient-il, peut nuire à toutes les fonctions du quotidien, miner la confiance sociale et provoquer ou exacerber le stress social. «Ainsi le lien entre la santé mentale etla santé bucco-dentaire est puissant», dit-il. Selon le Directeur de la lutte contre la maladie (Dlm), Dr Mohamadou Moustapha Diop, des accords ont été signés pour une régulation du secteur de la pratique de la médecine bucco-dentaire. «Des plaidoyers ont été faits en fonction de la mobilisation de ressources domestiques pour revenir à cette politique-là», dit-il. A l’en croire, les défis sont: le financement, la gestion des données, mais surtout la problématisation de l'exercice illégal de la santé bucco-dentaire.
UN GAP DE 35 CHIRUGIENS-DENTISTES À COMBLER
La responsable de la Division de la santé bucco-dentaire au ministère de la Santé et de l’Action sociale, Codou Badiane, a fait état, jeudi, d’un gap d’au moins 35 chirurgiens-dentistes à combler pour un bon maillage du territoire national.
La responsable de la Division de la santé bucco-dentaire au ministère de la Santé et de l’Action sociale, Codou Badiane, a fait état, jeudi, d’un gap d’au moins 35 chirurgiens-dentistes à combler pour un bon maillage du territoire national.
”Nous avons un gap de 35 chirurgiens-dentistes au minimum pour assurer un bon maillage au niveau du territoire national. A cela s’ajoutent 76 fauteuils dentaires, 17 appareils radio panoramiques et 47 autoclaves’’, a détaillé le docteur Codou Badiane.
Elle s’exprimait, ce jour, lors de la célébration de la Journée internationale de la santé bucco-dentaire placée sous le thème : ”Une bouche heureuse est un esprit heureux’’.
Présentant l’état des lieux, les défis et les perspectives de la santé bucco-dentaire au Sénégal, la praticienne a précisé qu’’’il existe trois centres de santé de référence, qui n’ont pas de service dentaire. Il n’y a que 16 laboratoires de prothèse dentaire’’.
S’agissant des ressources humaines aptes à gérer la santé bucco-dentaire, ‘’le pays en dispose 562, dont 329 dans le privé et 233 dans le public. 383 parmi ces spécialistes se trouvent à Dakar’’, selon Codou Badiane.
La cheffe de la Division de la santé bucco-dentaire a dénombré 79 techniciens en chirurgie dentaire, dont 26 techniciens de prothèse dentaire, et que 34 officient dans le privé.
Face à un recensement important des cas de traumatismes bucco-dentaire causés par les accidents de la circulation dans des régions où il y a beaucoup de motos ”Jakarta”, le docteur Codou Badiane a plaidé un renforcement de la qualité de l’offre de soins dentaires.
TRISOMIE 21, LE HADICAP N'EMPECHE PAS DE VIVRE MAIS LES PREJUGES OUI
Le Centre Aminata Mbaye, une structure d’encadrement pour enfants déficients intellectuels, a organisé, ce jeudi, une journée sur le thème : ‘’Le handicap n’empêche pas de vivre, mais les préjugés oui’’ en prélude à la célébration de la Journée mondiale..
Le Centre Aminata Mbaye, une structure d’encadrement pour enfants déficients intellectuels, a organisé, ce jeudi, une journée sur le thème : ‘’Le handicap n’empêche pas de vivre, mais les préjugés oui’’ en prélude à la célébration de la Journée mondiale de la Trisomie 21 prévue, vendredi.
”Au-delà d’être handicapés, ils ont quand même le droit de vivre et ils ont droit à tout ce dont ont droit les autres personnes. C’est la raison pour laquelle nous avons dit que le handicap n’empêche pas de vivre, les préjugés, oui”, a déclaré Marie Madeleine Amy Dione, directrice générale du centre Aminata Mbaye.
”Aujourd’hui, si vous voyez le cadre dans lequel ils évoluent, cela prouve nettement qu’on ne les a pas mis de côté. On fait de notre maximum pour leur offrir un cadre adéquat, un cadre approprié pour qu’ils se sentent à l’aise et qu’ils soient épanouis’’, a t-elle ajouté.
Selon elle, ces enfants atteints de Trisomie 21 sont capables de faire beaucoup de choses dans les différentes activités ainsi que dans les ateliers.
”Ce jour est dédié à la Trisomie 21, une couche de la population qui est très souvent laissée pour compte. Et donc, le centre Aminata Mbaye accueillant des autistes, des trisomiques, des IMC, c’est-à-dire les infirmités motrices cérébrales, nous avons jugé opportun de célébrer cette journée pour leur rendre un vibrant hommage, pour leur dire que nous ne les oublions pas, qu’ils font partie de la société’’, a-t-elle expliqué.
Marie Madeleine Amy Dione a fait état de difficultés dans la prise en charge de ces enfants.
‘’Alors les difficultés sont multiples parce que comme vous le savez, prendre en charge cette couche de la population qui est très souvent laissée pour compte n’est pas une chose facile. C’est une répétition perpétuelle. Ce ne sont pas les enfants qui doivent s’adapter à nous, c’est à nous éducateurs de nous adapter à leur handicap pour leur donner ce dont ils ont besoin que ce soit dans la vie sociale comme dans la vie professionnelle’’, a dit la directrice du centre Aminata Mbaye.
NEUF LOTS DE MÉDICAMENTS RETIRÉS DU MARCHÉ
L’Agence de réglementation pharmaceutique (ARP) du Sénégal a détecté un taux de non-conformité de 4,8 % parmi les médicaments les plus consommés en 2024.
L’Agence de réglementation pharmaceutique (ARP) du Sénégal a détecté un taux de non-conformité de 4,8 % parmi les médicaments les plus consommés en 2024. En réponse, neuf lots ont été rappelés et des mesures de contrôle renforcées pour éviter la circulation de produits de qualité inférieure ou falsifiés.
L’Agence de réglementation pharmaceutique (ARP) a annoncé le rappel de neuf lots de médicaments après avoir identifié un taux de non-conformité de 4,8 % sur 416 échantillons analysés dans le cadre de son plan de contrôle 2024. « Nous avons constaté que 95,2 % des échantillons étaient conformes aux normes, mais les 4,8 % restants posent un risque pour la santé publique. C’est pourquoi nous avons procédé au retrait immédiat des lots concernés et levé la suspension sur certains médicaments, comme l’amlodipine », a déclaré le professeur Mamadou Baldé, directeur du contrôle qualité à l’ARP.
Les médicaments testés comprennent des traitements largement utilisés tels que le paracétamol, l’amoxicilline, l’artésunate, la bupivacaïne, l’iohexol et plusieurs antibiotiques. Les antibiotiques ont d’ailleurs été les plus contrôlés (141 échantillons), suivis des antihypertenseurs (87), des antitussifs (59), des antidiabétiques (52), des solutés (34) et des antalgiques (28). Le docteur Cheikh Sadibou Camara, de la direction de la surveillance de l’ARP, a expliqué que les médicaments destinés aux maladies chroniques comme l’hypertension et le diabète faisaient l’objet d’une vigilance accrue en raison du risque élevé de falsification.
Le directeur général de l’ARP, le docteur Alioune Ibnou Abatalib Diouf, a tenu à rassurer le public tout en soulignant l’enjeu de la lutte contre les médicaments de qualité inférieure : « Si 95 % des médicaments testés sont conformes, les 5 % restants sont préoccupants car ils peuvent être falsifiés ou mal dosés. Nous devons identifier leur provenance et empêcher leur entrée sur le marché. »
Il a également évoqué les différentes voies d’introduction des médicaments non conformes au Sénégal, notamment l’aéroport, le port, les frontières terrestres et le transport informel via les « gros-porteurs » (GP). L’ARP travaille en étroite collaboration avec sa direction de l’inspection pour renforcer le contrôle et protéger la population contre ces produits dangereux.