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21 avril 2025
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UNE HISTOIRE DE L'IMPÉRIALISME ÉLECTORAL EN FRANÇAFRIQUE
Après «Une histoire du franc CFA », Ndongo et Fanny retrempent leurs plumes pour nous raconter «Une histoire de l’impérialisme électoral en Françafrique » . Découvrez le nouvel ouvrage de deux complices intellectuels : un chercheur et une journaliste
Après le succès inattendu de leur premier ouvrage sur le franc CFA, intitulé «L’arme invisible de la Françafrique : une histoire du franc CFA», l’économiste Ndongo Samba Sylla et sa complice intellectuelle, la journaliste française Fanny Pigeaud, se sont emparés d’une autre thématique en rapport avec la domination de l’Afrique, la démocratie avec ses farces de vraies-fausses élections comme c’est fréquent dans beaucoup de pays d’Afrique.
Les deux auteurs viennent de faire paraître «De la démocratie en Françafrique : une histoire de l’impérialisme électoral ». Ce nouveau livre fait écho au précédent dédié au franc CFA dans lequel ils se sont attelés à rendre intelligible toute la problématique de la monnaie aux Africains.
Il est disponible en librairie depuis quelque temps et en attendant la ceremonie de dedicace dans quelques semaines, Ndongo Samba Sylla nous donne un petit aprecu de leur nouvel ouvrage et ainsi que ce qui a motive la production de cet ouvrage.
Decouvrez-le dans cette courte vidéo.
PAR Bassirou Diomaye Faye
À TOUS LES FONCTIONNAIRES DU SÉNÉGAL
Je tiens à souligner l'importance cruciale de la transparence et de l'intégrité dans nos actions. Je vous invite à incarner pleinement les principes de « Jub, Jubal, Jubanti ». Que la droiture, la probité et l'exemplarité commandent chacun de vos actes
Dans ce message daté du 8 avril 2024 adressé à toutes les femmes et hommes de l'administration sénégalaise, le président Bassirou Diomaye Faye rappelle avec ferveur les valeurs cardinales qui doivent guider leur engagement quotidien au service du pays: intégrité, probité, transparence. Il insiste sur l'importance de placer le bien commun et le développement inclusif de la nation au-dessus de toute autre considération. Le chef de l'Etat exhorte ses collaborateurs à redoubler d'efforts pour concrétiser la vision d'un Sénégal uni et prospère.
Chères collaboratrices, chers collaborateurs,
En cette période charnière de notre histoire, où chaque pas vers l'avenir se dessine sous le signe de la promesse et de l'espoir, il m'est apparu essentiel de m'adresser directement à vous, femmes et hommes dévoués au service de notre nation. Vous constituez sans nul doute la colonne vertébrale de notre administration et le cœur battant de notre pays.
Le Sénégal, notre cher pays, se tient aujourd'hui à l'aube d'une ère nouvelle, porté par la vision d'un avenir dans lequel chaque citoyen, où qu'il se trouve, peut jouir des fruits de notre effort collectif. Un Sénégal réconcilié, transparent et équitable, où le développement durable et inclusif n'est pas un idéal lointain, mais une réalité tangible, à portée de mains.
Si notre pays bénéficie d'une solide réputation de démocratie, de stabilité et de paix, nous le devons en grande partie à votre engagement, votre professionnalisme et votre travail sans relâche. Vous êtes les gardiens de nos valeurs républicaines, les artisans de notre développement et les sentinelles de notre cohésion sociale.
Aujourd'hui, je vous invite, avec toute la considération et le respect que je vous porte, à incarner pleinement les principes de « Jub, Jubal, Jubanti ». Que la droiture, la probité et l'exemplarité commandent chacun de vos actes. Que votre travail quotidien soit imprégné de ce souci permanent du bien commun, ou le service à nos concitoyens et leur bien-être priment sur toute autre considération.
Dans le sillage de notre engagement collectif vers un Sénégal uni et prospère, je tiens à souligner l'importance cruciale de la transparence et de l'intégrité dans nos actions et décisions. Notre administration joue un rôle fondamental dans la concrétisation des aspirations de notre nation, et c'est dans cette optique que je souhaite rappeler les principes directeurs qui doivent guider notre conduite.
La loi 2012 - 22 du 27 décembre 2012, portant Code de transparence dans la gestion des finances publiques, établit un cadre légal clair pour l'intégrité des acteurs impliqués dans la gestion des affaires publiques. Elle souligne l'exigence d'un comportement éthique et déontologique irréprochable pour tous les agents de l'État, en insistant sur le fait que la transparence n'est pas une option, mais une obligation. Cette loi, en ses points 7.2 et 7.3, rappelle que nous, agents publics, avons le devoir de veiller scrupuleusement à la bonne gestion des ressources qui nous sont confiées et de signaler toute infraction aux règles régissant les finances publiques. Cette démarche n'est pas seulement légale ; elle est morale, réaffirmant notre engagement envers les citoyens que nous servons.
C'est pour cette raison que nous accordons une importance particulière à la protection des lanceurs d'alerte. Il est essentiel que chacun se sente libre et soutenu de partager, en toute sécurité, des informations concernant des irrégularités ou des pratiques contraires à l'éthique et à la loi. Cet engagement reflète notre volonté collective de bâtir un gouvernement vertueux, fondé sur l'éthique de responsabilité et l'obligation de rendre compte.
Je vous exhorte à adopter ces principes dans votre travail quotidien, en vous rappelant que votre contribution est précieuse pour assurer l'intégrité et la transparence de notre gouvernance.
Ensemble, renforçons notre détermination à servir avec honneur et dignité, dans le respect des lois qui nous guident et pour le bien-être de tous les Sénégalais.
Notre mission, collective et individuelle, est d'œuvrer sans cesse à l'amélioration de la qualité de vie de chaque Senégalaise et de chaque Sénégalais. Notre engagement au service du pays transcende les obligations administratives. Il s'incarne dans notre vocation sincère de servir notre Patrie et dans notre foi en ses immenses potentialités.
Je suis conscient des défis qui nous attendent. Le chemin du développement, de la justice et de l'équité est semé d'embüches. Mais je suis également convaincu que notre détermination et notre unité nous permettront de franchir ces obstacles pour la réalisation de notre projet commun.
Je suis conscient des défis qui nous attendent. Le chemin du développement, de la justice et de l'équité est semé d'embûches. Mais je suis également convaincu que notre détermination et notre unité nous permettront de franchir ces obstacles pour la réalisation de notre projet commun.
En ma qualité de président de la République, je m'engage à être à vos côtés, à soutenir vos efforts et à veiller à ce que les conditions de votre engagement soient toujours les meilleures.
Ensemble, dans la solidarité, construisons le Sénégal de demain.
Faisons de notre pays une terre où chaque citoyen peut se réaliser et contribuer au bien-être collectif.
Je vous invite donc, avec ferveur et espérance, à redoubler d'efforts et à vous joindre à moi dans cette grande œuvre nationale.
Soyons les bâtisseurs infatigables d'un Sénégal prospère et rayonnant, à l'image des aspirations profondes de notre peuple.
Avec toute ma confiance et mon admiration pour votre engagement indéfectible au service de la République.
par Souleymane Gueye
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ABDOURAHMANE SARR OU LE MIRAGE DE LA LIBERTÉ
L'idée selon laquelle un secteur privé fort, soutenu par un État fort, est la clé pour permettre aux citoyens de prendre leur destin en main est profondément problématique. De plus, l'idée de libérer les citoyens de l'État est une illusion dangereuse
Une critique de l'idéologie libérale du nouveau ministre de l'Économie
Dans un acte de défiance flagrante envers le mandat qui lui a été confié par le peuple, le nouveau ministre de l'Économie a choisi, lors de sa passation de service, de présenter son propre projet politique : Mom Sa Bop, Menel Sa Bop, en contradiction manifeste avec celui sur lequel le président a été élu. Ce discours, empreint d'une idéologie libérale, soulève des préoccupations profondes quant à la direction que prend notre gouvernement en matière économique et sociale.
Abdourahmane Sarr a affirmé son fameux "Yewwi Askan Wi" (libérer les citoyens de l’État), dont le but est de financer des biens et services publics de qualité au bénéfice des populations, en particulier les plus vulnérables, afin de leur permettre de prendre leur destin en main. Cependant, derrière cette déclaration en apparence louable se cache une conception dangereusement erronée de la gouvernance économique et sociale.
L'idée selon laquelle un secteur privé fort, soutenu par un État fort, est la clé pour permettre aux citoyens de prendre leur destin en main est profondément problématique. En réalité, cela crée une dépendance inquiétante à l'égard du marché, soumis aux intérêts privés souvent contradictoires avec l'intérêt général. Un État fort ne devrait pas se contenter de soutenir le secteur privé, mais plutôt le réguler de manière à garantir qu'il contribue effectivement au bien-être de toute la société, et non à l'enrichissement de quelques-uns.
De plus, l'idée de libérer les citoyens de l'État est une illusion dangereuse. L'État, en tant qu'institution démocratique représentant l'intérêt collectif, est le garant des droits fondamentaux et de la justice sociale. Libérer les citoyens de l'État revient en réalité à les livrer à la merci des forces du marché, où seuls ceux dotés de ressources financières importantes peuvent réellement exercer leur liberté. Cela conduit à une société profondément inégalitaire, où les plus démunis sont laissés pour compte.
Pour démontrer l'erreur fondamentale de cette vision libérale, nous pouvons nous tourner vers les enseignements d'éminents économistes sociaux. Amartya Sen et Joseph Stiglitz, tous deux lauréats du prix Nobel d'économie, ont souligné l'importance de l'État dans la promotion du bien-être et de la liberté des individus, ainsi que la nécessité d'une intervention active pour corriger les défaillances du marché. De même, les idées de John Maynard Keynes sur la nécessité d'une intervention étatique pour réguler l'économie et atténuer les cycles économiques sont toujours d'actualité.
En tant que partisan du Projet, qui promeut un État stratège et interventionniste (Page 20, Point 8 du Chapitre Pour une économie performante et résiliente sous-tendue par une gestion transparente des finances publiques), il est de notre devoir de dénoncer cette idéologie dangereuse et de défendre un rôle fort et responsable de l'État dans la protection et la promotion du bien-être de tous les citoyens. Nous devons nous mobiliser pour résister à cette tendance libérale qui menace les fondements mêmes de notre société et œuvrer pour une économie plus juste et équitable pour tous.
Ensemble, restons vigilants et engagés pour un Sénégal souverain, juste et prospère.
Souleymane Gueye est ingénieur projets numériques.
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RSF S'ARME CONTRE LES FOSSOYEURS DE LA LIBERTE DE LA PRESSE
La liberté de la presse est de plus en plus menacée en région ouest-africaine et au Sahel en général. Des journalistes et surtout des journalistes d'investigation sont menaces, traques, emprisonnes injustement parce que leurs enquêtes montrent les crimes impliquant les dirigeants et/ou leurs proches.
Face à cet environnement Reporters sans Frontières (RSF) n'entends pas rester inactif.
L'organisation internationale de défense des journalistes est en train de constituer son armée d'avocats qui plaideront partout dans la sous-région pour défendre des professionnels des médias qui seront traques par des pouvoirs allergiques à la liberté de la presse et qui menacent la démocratie et l'État de droits.
Les détails dans l'extrait de cette entrevue avec Sadibou Marong, le Directeur Afrique de l'Ouest de RSF.
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FAKE NEWS AUTOUR DE LA COOPÉRATION MILITAIRE FRANCO-SÉNÉGALAISE
Les réseaux sociaux se sont embrasés ces derniers jours avec la viralité d'une intox : Bassirou Diomaye Faye aurait réclamé le départ des soldats français stationnés sur le sol sénégalais. Des montages vidéos tronqués ont même circulé à ce sujet
Le nouveau président élu affiche une ferme ambition souverainiste. Mais contrairement aux rumeurs virales, il n'a nullement exigé le retrait des troupes françaises du pays.
Les réseaux sociaux se sont embrasés ces derniers jours avec la viralité d'une intox : Bassirou Diomaye Faye, le tout frais président sénégalais, aurait réclamé le départ des soldats français stationnés sur le sol sénégalais. Des montages vidéos tronqués, avec voix off artificielle, ont même circulé pour accréditer cette fausse information.
Pourtant, rien n'est moins vrai. Depuis son élection, le chef de l'État n'a jamais évoqué cette question épineuse. Son équipe de campagne l'a confirmé à France 24 : ce sujet est un "non-sujet" pour le nouveau pouvoir en place à Dakar.
Il faut dire que la France compte parmi les premiers partenaires économiques du Sénégal. Une rupture militaire semble donc peu envisageable, même si Faye prône incontestablement une vision plus souverainiste dans les relations avec l'ancienne puissance coloniale.
Rééquilibrage oui, rupture non. Un rééquilibrage qui pourrait d'ailleurs passer par une réduction conjointe des effectifs français. Environ 350 soldats sont actuellement déployés, essentiellement à des fins de formation auprès des armées locales et régionales.
Emmanuel Macron avait lui-même émis le souhait en 2022 d'une réduction du tonnage militaire français au Sénégal. Une volonté réaffirmée après l'élection de Faye, même si aucun chiffre officiel n'a encore filtré sur l'ampleur de ce potentiel redimensionnement.
C'est l'ex-ministre Jean-Marie Bockel, nommé envoyé spécial pour l'Afrique, qui planche actuellement sur des recommandations en ce sens. Réduire la voilure mais sans casser les amarres : tel semble être le cap à tenir avec le Sénégal, après les ruptures intervenues avec le Mali, le Burkina Faso ou encore le Niger ces dernières années.
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TOUT POUR EUX ET RIEN POUR ELLES EN 80 ANS
Bien qu’une femme eût joué un rôle déterminant dans la mise en place de l'ONU, près de 80 ans après, on note que seuls les hommes l'on dirigée avec des résultats ô combien mitigés. Les femmes réclament maintenant. L’avis de Marie -Angélique SAVANE
L'Organisation des Nations unies peine, non seulement à prévenir les crises et autres conflits qui minent le monde, mais aussi, elle ne réussit pas à les résoudre quand ils éclatent. Dans ces conditions, ne serait-il pas censé d’essayer un autre leadership avec une femme à la tête du Secrétariat général pour une fois ? En-tout-cas, pour la militante féministe Marie-Angélique Savane, les femmes peuvent faire la différence comme elles l'ont démontré avec la gestion de la pandémie de COVID-19. D’ailleurs, elles se mobilisent de par le monde pour une alternance en faveur des femmes et à juste raison.
Bien qu’une femme eût joué un rôle déterminant dans la mise en place de l'Organisation des Nations unies (ONU), près de 80 ans après, on note que seuls les hommes l'on dirigée avec des résultats ô combien mitigés. Les femmes réclament maintenant.
De manière tout à fait légitime, la gent féminine réactive son vieux combat pour des reformes à la tête de l’organisation et surtout un changement en faveur des femmes. Cela d’autant plus que s'il ne s’agit que de profil ou de compétence, aujourd'hui les femmes en ont à vendre. Elles sont partout et sont tout aussi surdiplômées que les hommes avec un leadership incontestable.
Fort de ce constat un groupe de femmes principalement d’Amérique Latine commencent à se mobiliser pour qu’ après Antonio Guterres, une femme puisse diriger cette organisation planétaire créée après la deuxième guerre mondiale afin de régler les crises que connaît le monde et surtout les prévenir. Le temps d’un nouveau leadership est venu.
Pour mémoire, lors de la mise en place de cette organisation, l'épouse du président Franklin Delano Roosevelt, Eleanor Roosevelt, a joué un rôle déterminant. Il est donc stupéfiant que depuis lors, tous les secrétaires généraux qui se furent succédé à la tête de l'organisation jusqu’à ce jour ne soient que des hommes.
Face aux impuissances de l’organisation, Marie Angélique Savane pense qu’une femme pourrait répondre valablement aux attentes des États membres et pacifier notre monde en crise.
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MULTIPLE PHOTOS
LES FEMMES, DINDONS DE LA FARCE DES POLITICIENS
La militante et ancienne fonctionnaire internationale, Marie-Angélique Savané, regrette des "femmes mobilisatrices" choisies pour leur "bagou", plutôt que des législatrices compétentes pour défendre un réel programme féministe
À la faveur de la loi sur la parité, leur nombre a considérablement augmenté au sein de l’Assemblée nationale. Mais en termes de contribution de proposition de loi ou de contrôle de l'action gouvernementale les femmes ont-elles été à la hauteur de la mission ? Marie-Angélique Savane n’en est pas convaincue. Mais plus généralement qu’est-ce qui freine l’ascension des femmes en politique au Sénégal ? La militante féministe et ancienne fonctionnaire internationale répond aux questions d’AfricaGlobe Tv, elle qui semble émerveillée par ce que se passe dans les pays d'Afrique anglophones et qui est très au fait surtout de la situation enviable du Rwanda.
La lutte pour la protection des droits des femmes, même si elle a connu des avancées depuis la conférence de Beijing de 1995, beaucoup de défis restent à relever dans bien des domaines et notamment en politique. Le patriarcat a la peau dure. Les partis politiques se servent pratiquement des femmes juste pour la mobilisation surtout en période électorale.
Quant à les pousser à tutoyer les sommets en politique et à être dans des instances de décision, ce n’est pas chose donnée.
Marie Angélique Savane est l’une des féministes les plus connues du continent africain. Une pionnière du militantisme à l’origine de plusieurs associations dont la plus connue est Yewu Yewi grâce a laquelle beaucoup de droits des femmes ont été obtenus.
Depuis des années 70, cette sociologue et ancienne fonctionnaire des Nations Unies, elle a été sur tous les fonts pour défendre avec hargne les droits des femmes africaines et sénégalaises en particulier.
Marie-Angélique Savané a parcouru le monde et surtout l’Afrique, rencontré de grandes personnalités de la planète et surtout des dirigeants africains pour discuter de la situation de la gent féminine écrasée par le machisme et la culture patriarcale.
En plein mois de mars, consacré à la promotion des droits des femmes, nous avions rencontré cette infatigable militante pour discuter de diverses questions relatives aux femmes, notamment les obstacles qui les empêchent d’émerger en politique au Sénégal, des avancées notées, en l'occurrence dans les médias, ainsi que les défis.
Si dans le domaine de l’éducation, des avancées significatives sont enregistrées parce qu’il y a de plus en plus de femmes diplômées et qui occupent des bonnes positions, certaines questions comme l’avortement en cas de viol, ne sont pas encore regelées à cause du poids de la religion, des traditions ou de la culture patriarcale en général.
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CHOISISSEZ LA PAUVRETÉ À VIE, GARDEZ LE FRANC CFA
Convertibilité du CFA : une supercherie made in France - Pourquoi le projet ECO est-il problématique ? Que vaut une monnaie unique sans État fédéral ? Sentiment anti-français ou racisme anti-africain ? Entretien avec l'economiste NDONGO SAMBA SYLLA (P2)
Dans son analyse, l’économiste met à nu la supercherie de la France qui prétend garantir la convertibilité du franc CFA alors qu’il n’en est rien. Aussi, Ndongo pense-t-il que c’est tenter d’arrêter la mer avec ses bras que de prétendre lutter contre l’inflation puisque même les puissances économiques du monde n’ont qu’une solution précaire et non enviable à ce phénomène économique. Les dirigeants de la zone franc devraient bien comprendre cela.
Découvrez la dernière partie de l’entretien de cet économiste patriote et panafricaniste dont les analyses constantes depuis des années, tranchent avec la masse de ses confrères, angulés dans la ligne du neolibéralisme et du néocolonialisme impitoyable qui oppriment les peuples africains et les maintiennent dans la pauvrete et le sous-developpement.
Pédagogique comme à son habitude, il démonte les mensonges et rétablit la vérité autour de la question de la monnaie dont il n’a de cesse d’expliquer que non seulement, elle est un attribut de souveraineté, mais qu’elle est absolument politique si l’on se fie à son étymologie même.
Économiste hétérodoxe, loin des carcans classiques, néo-libéraux, Ndongo Samba Sylla contribue depuis plusieurs années à éclairer les peuples africains, surtout les Ouest-africains sur les enjeux de la souveraineté monétaire et ses implications.
Encore dans cette entrevue, Ndongo soutient sans ambages que la détention de sa propre monnaie ne développe pas systématiquement un pays, toutefois, les pays de la zone CFA devrait avoir chacun sa propre monnaie ou idéalement avoir une monnaie commune mais non contrôlée par une puissance impérialiste comme c'est le cas aujourd'hui parce que la monnaie, c’est un attribut de souveraineté.
Ndongo Samba Sylla casse tous les mythes dont on enrobe souvent la question monétaire et qui n'ont pas leur raison d'être. C'est ainsi qu'avec la journaliste Fanny Pigeaud, ils ont arraché le débat sur le franc CFA aux mains des « spécialistes » qui l’ont accaparé pour le démocratiser et le porter à tous les citoyens.
Convaincus, que le débat sur la monnaie en Afrique de l’Ouest appartient aussi à tous les citoyens sans exclusive. Les deux intellectuels - l'un, chercheur et l'autre, journaliste - ont contribué surtout à expliquer que la création et la gestion d’une monnaie est d’abord politique avant d’être économique.
De ce point de vue, pourquoi devrait-on laisser ce débat aux seuls techniciens qui prétendent que les autres n’en savent rien et ne devraient pas s’y mêler ? Pour mettre à nu ce mysticisme autour de la monnaie, Ndongo Samba Sylla et Fanny Pigeaud ont co-écrit le livre « L’arme invisible de la France Afrique : une histoire du franc CFA » en 2018.
Un ouvrage présenté dans un langage simple et accessible qui aide à mieux comprendre les enjeux de la souveraineté monétaire et de la sortie du franc CFA, une monnaie coloniale. Comme l’ouvrage a fait sensation, notamment dans les pays anglophones, les deux auteurs et complices intellectuels ont décidé de sortir un nouvel ouvrage « De la democratie en Françafrique » pour faire suite au premier.
La cérémonie de présentation et de dédicace se fera sans doute dans les prochaines semaines. Pourquoi la question monétaire devrait-elle être laissé aux seuls économistes alors que c’est une question éminemment politique ?
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L'APPEL DE DIOMAYE APRÈS LA PRIÈRE DE L'AÏD
Le chef de l'État a exhorté les Sénégalais à tout mettre en œuvre pour préserver le vivre ensemble dans le pays. Gage de paix, cette culture revêt selon lui une importance vitale pour l'avenir du Sénégal
Le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, a invité, mercredi, les Sénégalais à consolider la culture du vivre ensemble, gage ”d’un Sénégal de paix, d’unité et de cohésion”.
”Il nous faut impérativement consolider notre précieux vivre ensemble qui est la garantie d’un Sénégal de paix, d’unité et de cohésion”, a-t-il déclaré après avoir effectué la prière de l’Aïd el Fitr, marquant la fin du Ramadan, à la Grande mosquée de Dakar.
Bassirou Diomaye Faye était accompagné de son Directeur de cabinet, Mary Teuw Niane, du Secrétaire général de la présidence, Oumar Samba Ba, du ministre des Forces armées, le général Birame Diop, du maire de Dakar-Plateau, Alioune Ndoye, entre autres autorités.
Selon lui, il s’agit d’un ”héritage sacré et précieux et nous avons la responsabilité individuelle et collective de l’entretenir”.
Le chef de l’État a rendu un vibrant hommage à tous les maîtres coraniques, hommes de Dieu et Khalifes généraux, dont les prières bénies ”constituent le socle qui nous permet, quel que soit les péripéties, de toujours rester debout”.
Il a par ailleurs renouvelé ses remerciements aux Sénégalais qui ont choisi un nouveau président de la République dans la paix, durant le ramadan, ”un mois particulier de communion et de dévotion multipliées et acceptées”.
Pour sa part, l’imam ratib de la Grande mosquée de Dakar, El Hadj Alioune Samb, a lors de son sermon, formulé des prières à l’endroit du nouveau gouvernement, invitant le président de la République à accorder un accent particulier, à l’éducation, la solidarité, l’inclusion, ainsi que le respect des coutumes et des guides religieux.
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TAHIROU SARR, LA DÉRIVE XÉNOPHOBE
Raevе, juriste, artiste et militant de gauche dénonce la montée inquiétante du "Zemmour sénégalais" et sa croisade contre les Guinéens. Si ce mouvement reste marginal, son influence grandit auprès d'une jeunesse en mal de repères
Dans une intervention remarquée lors de l'émission "Décrypter l'Afrique" présentée par Théophile Kouamouo, Raevе, juriste, artiste et militant de gauche sénégalais, a dénoncé la montée inquiétante de Tahirou Sarr, surnommé le "Zemmour sénégalais".
Ancien militant du parti Rewmi, Tahirou Sarr a créé le Mouvement Nationaliste Sénégalais, un parti ouvertement xénophobe et raciste. Selon Raevе, ce "parfait opportuniste" a profité du vide politique post-électoral pour imposer son discours haineux visant particulièrement les Guinéens.
"C'est quelqu'un qui porte un discours xénophobe, nationaliste, j'irai jusqu'à dire raciste" a tonné Raevе. "Il a plusieurs fois ciblé dans ses prises de parole les Guinéens, ce qui a été condamné par le CNRA."
Si le mouvement de Tahirou Sarr reste marginal pour l'instant, n'étant pas membre de la coalition au pouvoir, Raevе alerte sur les dangers d'un tel discours de haine qui séduit une partie de la jeunesse désœuvrée. "Ce type de propos naît souvent chez les jeunesses non formées, qui se laissent emballer faute d'ossature intellectuelle."
Face à cette menace, les autorités déploient une stratégie multiforme : réponses socio-économiques, lutte contre le racisme, défense de l'image d'un Sénégal de la Teranga. Selon Raevе, "les Sénégalais ne voudraient pas que ce discours de haine devienne la représentation du pays à l'international".