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21 avril 2025
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LA SOCIÉTÉ CIVILE VEUT L’APPLICATION DU PACTE NATIONAL DE BONNE GOUVERNANCE DÉMOCRATIQUE
Le président actuel élu, Bassirou Diomaye Faye, s'est engagé à mettre en œuvre des réformes pour améliorer la gouvernance, en se référant aux conclusions des assises nationales et de la CNRI.
Une rencontre générale de la Coalition de la Société civile pour l’application des conclusions des Assises Nationales et des recommandations de la Commission nationale de réforme des institutions (CNRI) s’est tenue cet après midi à Dakar. L’ordre du jour portait sur le rappel des récentes initiatives autour du Pacte National de Bonne Gouvernance Démocratique (PNBGD). Les acteurs ont longuement échangé sur la stratégie de portage, la feuille de route et la mise en oeuvre du PNBGD afin de parvenir à faire respecter sa mise en œuvre.
« Il faut dire que cette nouvelle orientation de l'association civile va dans le sens d'éviter ce qui s'était passé en 2012 et que les conclusions de la gestion nationale n'ont pas été appliquées par le résumé passé. Donc il est important de ne pas retomber dans les mêmes travers et donc d'insister et d'être ferme par rapport au suivi des engagements du Président actuel élu. Maintenant il faut se résumer au fait que le Président Bassirou Diamaye Faye, avec le programme projet qu'il a proposé au Sénégalais, a affirmé clairement dans le texte écrit noir sur blanc, que les réformes qui se feront pour améliorer la gouvernance vont s'inspirer des conclusions des assises nationales et de la CNRI. Et donc à partir de là, on peut être très confiant que l'occasion est finalement venue pour que ces réformes soient effectuées », a expliqué Elimane Haby Kane de Legs Africa. Sur l’approche qu’il faudra adopter pour que ce pacte soit appliqué, il pense à la voie parlementaire et ou constitutionnelle.
« Je pense que du point de vue de la consistance des différentes réformes, certainement, un référendum ou en tout cas un changement de constituant est envisageable. Maintenant, comment ça va se faire ? Il faut jouer effectivement avec la réalité politique du Sénégal et on verra ce qui se passera dans les jours à venir. Mais il est bien possible que l'Assemblée actuelle puisse également favoriser des réformes. Parce qu'on est en politique. Et dans la politique aussi, c'est vrai, il y a le jeu des acteurs. Mais ce qui est essentiel, c'est l'intérêt national. », a-t-il souligné. Pour une adoption des conclusions du Pacte, il est fondamental de tenir compte de toutes les questions urgentes de l’heure selon Pr Penda Mbow.
« Depuis 2019 pratiquement, je dis que notre pays est en train de vivre une véritable révolution. Je faisais même rire à un moment donné, mais je pense que c'est la réalité actuellement. Et l'euphorie est encore là. Les citoyens sont prêts à donner le meilleur d'eux-mêmes pour que se concrétisent véritablement ces changements et de profond bouleversement, il est fortement question d'équilibre des institutions, de transparence, de lutte contre la corruption, du rapport du religieux et du politique. Il y a vraiment aujourd'hui une volonté de dire que nous avons tout pensé, nous avons réfléchi à beaucoup de choses. », a indiqué pour sa part l’enseignante. Selon elle, toutes les revendications autour du foncier urgent à repenser, nos rapports avec l'extérieur, le projet souverainiste, la question de la monnaie, tous ces problèmes que la société soulève et surtout l'exploitation des ressources naturelles, mais l'utilisation de ce qui sera tiré de ces ressources naturelles pour améliorer le bien-être des Sénégalais, la question de l'impôt, l'impôt qui revient au centre.
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PLUS RIEN NE SERA COMME AVANT AU SÉNÉGAL
C’est désormais révolu au Sénégal. Un président de la République ne peut plus souffler le chaud et le froid en narguant presque ouvertement le peuple. La société civile sénégalaise a décidé de se lever comme un seul homme pour jouer le rôle de vigie
Une coalition très large de la société civile sénégalaise s’est retrouvé samedi 27 avril, à Dakar, pour organiser le portage du Pacte de bonne gouvernance au nouveau président Diomaye Faye, y faire la promotion et accompagner, au besoin, le président de la République dans la mise en œuvre dudit Pacte issu des conclusions des Assises de 2009 et de des recommandations du rapport de la CNRI. En marge de cette rencontre, Mamadou Ndoye a répondu aux questions d’AfricaGlobe Tv. Regardez la vidéo.
C’est désormais révolu au Sénégal. Un président de la République ne peut plus souffler le chaud et le froid en narguant presque ouvertement le peuple. La société civile sénégalaise a décidé de se lever comme un seul homme pour jouer le rôle de vigie de démocratie et de la bonne gouvernance.
À cette fin, elle a décidé de promouvoir le Pacte de Bonne gouvernance qu’elle a fait signer aux 17 participants à la présidentielle, dont le président élu Diomaye Faye. Une fois que l'ancien inspecteur des impôts et domaine devenu Chef de l'État a signé ce document, il ne lui appartient plus de dire s’il doit le respecter ou pas. Il devrait s'y conformer sans hésitation aucune.
Tout compte fait, les forces progressistes veulent vaille que vaille lui faire porter ce document qui n’a pour finalité, en définitive, que d'organiser le vivre-ensemble des Sénégalais dans une société juste, apaisée et équitable.
Bien que ce pacte de bonne gouvernance n’ait rien de contraignant, la stratégie adoptée par la société civile dans son ensemble contraindra peu ou prou le président Faye à faire appliquer ce pacte au risque de retrouver le même peuple qui l’a porté aux fonctions suprêmes sur son chemin dans les mois à venir.
Cela, d'autant plus que les initiateurs de ce Pacte veulent mobiliser toutes les forces vives de la nation à travers une grande compagne de communication pour jouer ce rôle de sentinelle.
Si l’ancien président Macky Sall avait pratiquement floué le peuple en ne faisant pas grand-chose des conclusions des Assises nationales et du rapport de la Commission nationale de reformes des institutions (CNRI), le peuple sénégalais n’a nulle intention de donner l’occasion ni à Diomaye ni a aucun autre futur président de la République de réitérer ce jeu.
Le Pacte de Bonne gouvernance doit être un gouvernail pour tout president du Sénégal. Même si Macky Sall y a en ce qui le concerne échappé sans que le peuple ne réussisse a l’y contraindre se conformer.
La récréation, c’est terminé maintenant et la société civile prend le leadership de la sensibilisation et de la mobilisation autour de ce gouvernail dont l’historique (Assises nationales2009) témoigne de sa pertinence.
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GARANTIR L'INFORMATION INDÉPENDANTE
Moussa Ngom décrypte sans concession le travail ardu du journalisme d'investigation. À la tête de la Maison des Reporters, média citoyen pionnier, il revient sur les défis de son combat, dont la cartographie des victimes de la répression policière
Dans cet épisode de la série d'échanges "30 minutes avec...", animée par Rama Salla Dieng, l'invité n'est autre que Moussa Ngom, journaliste et coordonnateur de la Maison des Reporters. Ce média d'investigation indépendant, basé au Sénégal et financé par les citoyens, ébranle les consciences.
Moussa Ngom a défini sans détour le journalisme d'investigation comme un travail de fourmi, approfondi sur des sujets d'intérêt public, visant à révéler des vérités cachées. Un exercice exigeant temps, moyens et totale liberté pour "bétonner" les enquêtes.
Il revient sur la genèse de la Maison des Reporters, créée pour pallier le manque de liberté et de moyens dans les rédactions locales. En se finançant par le public, ce média pionnier se libère des conflits d'intérêts et œuvre dans la totale indépendance.
L'accent est mis sur l'initiative "Cartographie Sénégal" qui documente méticuleusement les victimes de la violente répression des manifestations entre 2021 et 2024. Un travail de mémoire indispensable pour humaniser ces statistiques tragiques.
Moussa Ngom pointe aussi les défis colossaux du journalisme d'investigation : ancienne société plus consciente des enjeux démocratiques, garantir l'indépendance réelle des médias et réformer les législations.
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POURQUOI LA STABILISATION DE L’ANNEE ACADEMIQUE EST UNE PRIORITE
En visite à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, le nouveau ministre de l’Enseignement supérieur, Dr El Hadji Abdourahmane Diouf a passé en revue, avec les acteurs, les différents problèmes qui se posent avec acuité au niveau de l’espace universitaire.
Entre autres dossiers, Dr Abdourahmane Diouf, ministre de l’Enseignement supérieur, a mis le curseur sur le respect du calendrier académique. Pourquoi ? Dr Abdourahmane s’explique ici au micro de itv.
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LE SÉNÉGAL, CETTE TERRE LIVRÉE AU PILLAGE
Des villes aux campagnes, un même constat s'impose : la terre est devenue la proie convoitée des appétits spéculatifs et capitalistes. Hugues-Alexandre Castanou, Aby Sène, et Bakary Faty dressent un tableau saisissant de la spoliation foncière au pays
Dans un nouveau volet de sa série sur les défis du Sénégal contemporain, le chercheur en histoire Florian Bobin reçoit trois invités pour analyser la question brûlante de l'accompagnement des terres au Sénégal. Hugues-Alexandre Castanou, ingénieur civil spécialiste du développement urbain, Aby Sène, chercheuse en conservation de la nature, et Bakary Faty, hydrologue et militant, dressent un tableau saisissant des multiples formes de spoliation foncière qui gangrenent le pays.
Des villes aux campagnes, un même constat s'impose : la terre est devenue la proie convoitée des appétits spéculatifs et capitalistes, au détriment des populations locales. Dans les grands centres urbains comme Dakar, un « boom immobilier » profite à une véritable nouvelle bourgeoisie prédatrice, de connivence avec un État kleptocrate. À coups de décrets controversés, on dépossède allègrement les villages de leurs terres ancestrales pour y bétonner des résidences de luxe.
Dans les communes rurales, ce sont des maires véreux qui morcellent illégalement les territoires pour des lotissements contraires aux intérêts de leurs administrées. À Madina Wandifa, raconte Bakary Faty, le maire a ainsi loti 235 hectares en 10 ans, provoquant l'ire et l'emprisonnement d'opposants courageux.
Mais c'est peut-être dans les aires protégées que la rapine atteint son paroxysme. Sous couvert de conservation de la nature, on chasse brutalement les populations autochtones de leurs terroirs, comme à Djoudj en 1971. Ces terres sont ensuite livrées au pillage des industries extractives et de l'agro-industrie, au mépris de la biodiversité qu'elles étaient censées préserver.
Face à cette curée généralisée, une résistance citoyenne se structure, à laquelle participe des mouvements comme le FRAPP. Mais elle se heurte à une répression féroce de la part d'un pouvoir qui protège avant tout les intérêts de ses alliés prédateurs. Une lutte inégale, mais vitale pour l'avenir d'un Sénégal qui se dévore lui-même.
COMMENT LE DUO FAYE - SONKO POURRAIT RÉFORMER L'ÉCONOMIE
Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko face aux défis économiques... Quels sont les chantiers prioritaires pour l'économie sénégalaise ?
Les défis économiques sont nombreux pour le Sénégal, désormais gouverné par le tandem Bassirou Diomaye Faye, élu président le 24 mars, et son Premier ministre, Ousmane Sonko. Le nouveau chef de l’État a tracé les grandes lignes de son programme, en matière de souveraineté notamment et d’emploi.
Comment analyser ces premières prises de parole ? Quels sont les chantiers prioritaires pour l'économie sénégalaise ? Magaye Gaye est un économiste indépendant, consultant, ancien cadre de la BOAD (Banque Ouest Africaine de développement) et du FAGACE (Fonds Africain de Garantie et de Coopération économique).
En duplex de Dakar, il répond aux questions de Bruno Faure (RFI) sur la réforme du Franc CFA (en réaction aux propos de l'économiste togolais Kako Nubukpo), la lutte contre le chômage, contre l'inflation et la vie chère, sur la quête de recettes fiscales, la protection sociale, la décentralisation de l’économie sénégalaise ou encore la réduction du train de vie de l’État.
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MOUSTAPHA SARRÉ DÉFIE L'OPPOSITION SUR UNE MOTION DE CENSURE
Alors que plane l'ombre d'une motion de censure de la part de la majorité parlementaire, le porte-parole du gouvernement se veut rassurant. Selon lui, une telle manœuvre irait à rebours de la volonté populaire
(SenePlus) - Le Premier ministre Ousmane Sonko fera bientôt sa déclaration de politique générale devant l'Assemblée nationale comme l'exige la Constitution, a assuré Moustapha Sarré, porte-parole du gouvernement. Interrogé sur les ondes de la RFM ce dimanche 21 avril 2024, M. Sarré a indiqué que "le Premier ministre est tenu de faire cette déclaration de politique générale. Et il est en train de bien la préparer. Depuis le début, depuis sa nomination, il a commencé à préparer ses dossiers. Et sans tarder, il le fera devant l'Assemblée nationale."
Se voulant rassurant, le ministre a rappelé qu'"il s'agit d'un acte constitutionnel" prévu "trois mois au plus tard après la nomination" du chef du gouvernement. "Plus qu'une tradition républicaine, il s'agit d'un acte constitutionnel", a-t-il insisté.
Interrogé sur les risques d'une motion de censure de la majorité parlementaire du groupe Benno Bokk Yakaar, M. Sarré a écarté cette éventualité. "Une telle motion de censure serait ramée à contre-courant de la vision de la majorité du peuple sénégalais. Si jamais il arrivait que des personnes chercheraient à faire tomber le gouvernement, mais ils auront en face d'eux certainement toute l'opinion publique du Sénégal, en tout cas la plus grande partie de l'opinion publique", a-t-il prévenu.
"Parce que jamais dans l'histoire de notre continent, un projet n'a été aussi plébiscité dès le premier tour", a poursuivi le porte-parole du gouvernement, faisant allusion à la large victoire du camp présidentiel lors de la présidentielle. "Je crois que nos amis de l'opposition actuelle, qui sont majoritaires à l'Assemblée nationale, ne commettraient pas l'erreur de déposer une motion de censure", a-t-il lancé.
Questionné sur une éventuelle dissolution de l'Assemblée nationale par le président Bassirou Diomaye Faye au mois de septembre, après l'écoulement du délai minimal de deux ans prévu par la loi, M. Sarré a botté en touche. "Cela relève des prérogatives du président de la République. L'Assemblée est une institution qui fonctionne jusque-là normalement", a-t-il répondu.
"S'il n'y a pas de blocage, fondamentalement de la République, je ne sais pas s'il le fera ou non, mais je pense que s'il n'y a pas de blocage, certainement il ne le ferait pas", a estimé le ministre. "Si jamais il y a blocage du fonctionnement de nos institutions, le président de la République prendra ses responsabilités, parce que son rôle premier c'est de faire en sorte que nos institutions fonctionnent normalement", a-t-il conclu.
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THIABA CAMARA SY BOUSCULE LES CODES
L'experte-comptable et présidente du Women's Investment Club Capital, partage sa vision pour un Sénégal plus inclusif et prospère. En ligne de mire : le soutien aux femmes entrepreneurs et une refonte en profondeur du cadre juridique
Dans l'émission dominicale Objection sur les ondes de Sud FM ce dimanche 21 avril 2024, Thiaba Camara Sy, experte-comptable et présidente du Women's Investment Club Capital (WIC), a partagé sa vision pour un Sénégal plus inclusif et prospère. Invitée par l'animateur Baye Omar Guèye, elle a souligné l'importance cruciale de soutenir l'entrepreneuriat féminin et d'entreprendre des réformes institutionnelles majeures.
Pionnière dans son secteur, Mme Camara Sy a fondé son propre cabinet d'audit avant de prendre la tête de Deloitte Sénégal. En 2016, convaincue que les femmes sont la clé du développement économique, elle a lancé le WIC, un fonds d'investissement visant à lever les obstacles financiers auxquels font face les entrepreneures.
"Nous investissons d'abord dans des personnes porteuses de projets louables, en prenant des risques à leurs côtés, sans exiger de garanties", at-elle expliqué. Une approche qui porte ses fruits, avec un portefeuille d'entreprises féminines florissantes au Sénégal et en Côte d'Ivoire.
Mais pour Mme Camara Sy, le combat ne s'arrête pas là. Elle plaide avec force pour une refonte du cadre institutionnel et juridique du pays, jugé inadapté à l'émancipation économique et sociale des Sénégalaises. "Il faut s'inspirer du modèle rwandais, où l'équité de genre est une priorité institutionnalisée dans toutes les politiques publiques", a-t-elle martelé.
Sa feuille de route ? Une nouvelle Constitution, des réformes du Code de la famille et du Code du travail, visant à promouvoir l'inclusion et à briser le "plafond de verre". Un message fort, porté par une voix influente du secteur privé, qui espère voir le nouveau gouvernement transformer ces idées en actions concrètes.
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BOUBACAR BORIS DIOP RÉCLAME DES COMPTES AU RÉGIME DÉCHU DE MACKY SALL
Tortures ayant conduit à la mort, scandales financiers, autoritarisme... l'écrivain dresse un réquisitoire sans concession. "On n'a jamais demandé des comptes à Diouf, ni à Wade, mais là il le faudra", insiste l'auteur de renom
L'éminent écrivain sénégalais Boubacar Boris Diop était l'invité de TV5 Monde cette semaine. Si l'entretien couvrait plusieurs sujets dont son dernier roman et le génocide au Rwanda, c'est son réquisitoire contre l'ex-président Macky Sall et ses proches qui a marqué les esprits.
Diop, figure littéraire respectée, n'a pas mâché ses mots en évoquant la nouvelle ère politique qui s'ouvre au Sénégal après l'adhésion surprise au pouvoir d'une équipe très jeune. "Pour la première fois, on assiste à une alternance qui a un parfum de rupture radicale", at-il estimé.
Mais au-delà de l'espoir suscité, l'écrivain a énoncé les crimes lourds qui auraient été commis ces dernières années par le clan Sall. "Il faut que les responsables rendent compte, on ne peut pas faire l'économie de demander des comptes cette fois-ci", a martelé Diop.
En ligne de mire : les cas de tortures ayant conduit à la mort, les enrichissements personnels « spectaculaires » et injustifiables pour un pays si pauvre. "On n'a jamais demandé des comptes à Diouf, ni à Wade, mais là il le faudra", a insisté l'auteur de renom.
Ses mots ont fait l'effet d'un séisme, relayant un sentiment de ras-le-bol répandu après les 12 années de pouvoir de l'ancien président Macky Sall, entaché par les scandales de mal-gouvernance et la dérive autoritaire.
Diop prévient cependant que "tous les comptes n'ont pas encore été vendus". Un avertissement appuyé pour la nouvelle équipe : la population, qui a tant sacrifié, sera intransigeante et n'accordera "pas de droit à l'erreur".
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REMETTRE LES PAYSANS AU COEUR DU DÉVELOPPEMENT
"Notre agriculture paysanne a été démantelée depuis les indépendances." C'est le cri d'alarme de Mariam Sow, présidente d'Enda Tiers-Monde. L'experte en agroécologie révèle les dérives d'une politique agricole coupée des réalités locales
Dans un entretien pour "30 minutes avec" animé par Rama Salla Dieng, Mariam Sow, figure de proue de l'agroécologie au Sénégal, a lancé un vibrant plaidoyer pour la souveraineté alimentaire. Du haut de son parcours allant des Maisons Familiales Rurales à la tête d'un réseau international prônant des alternatives au développement, la présidente de l'ONG ENDA Tiers-Monde, a dressé un constat sans appel : "Notre agriculture paysanne a été démantelée depuis les indépendances au profit de modèles importés prônant l 'utilisation d'intrants chimiques au détriment des savoirs locaux."
Pourfendant les dérives d'une politique agricole oublieuse de ses racines, elle appelle les nouveaux décideurs à opérer un virage crucial : "Il faut d'abord que l'État arrive à croire en notre foncier, notre première richesse. Les terres doivent servir à "Nourrir les Sénégalais, pas à enrichir les multinationales avides de spéculation."
Quand à l'interrogation sur les trois priorités à assigner au nouveau régime, Mariam Sow est cinglante : "Premièrement, accepter et croire que l'agriculture paysanne, l'élevage et les produits forestiers sont des leviers incontournables de création d'emplois, notamment pour la jeunesse."
"Deuxièmement, revoir en profondeur notre système éducatif pour réconcilier l'enfant avec son terroir, ancien dès le bas âge aux réalités du monde rural et inculquer le respect de ces métiers."
"Troisièmement, décentraliser réellement le développement vers les communes, leur donner les moyens d'impulser des dynamiques locales en s'appuyant sur les communautés paysannes et la société civile", martèle-t-elle avec conviction.
Mariam Sow est formelle : pour faire face aux défis des changements climatiques, "l'agroécologie est une obligation pour les pays africains". Une dynamique nationale rassemblant tous les acteurs prend d'ores et déjà corps au Sénégal.
"Il faut que l'État nous écoute et intègre ces alternatives éprouvées dans sa vision politique, intime-t-elle. Les paysans étaient les premiers écologistes naturels, cessons de les délaisser au profit de fausses solutions toutes importées."
Mariam Sow rappelle avec force que bâtir la souveraineté alimentaire, c'est d'abord se réapproprier son destin alimentaire en puisant dans les immenses capacités encore trop souvent ignorées du monde paysan.