(Seneplus)- Dans le cadre d’une conversation intitulée “Combattre la corruption pour le bien commun", Mamadou Ndoye, coordinateur de Sursaut Citoyen, a tiré la sonnette d'alarme sur l'ampleur de la corruption au Sénégal. Selon lui, ce fléau, qui s'apparente à une "perversion des processus, procédures et règles, etc.", gangrène l'ensemble des secteurs de la société sénégalaise et freine considérablement son développement.
Des conséquences désastreuses sur l'économie et les populations
Selon l’ancien ministre, les conséquences de la corruption sont dévastatrices, allant au-delà de la simple violation des règles et procédures. Les dysfonctionnements observés dans les services publics, aggravés par le détournement des ressources, amplifient les effets néfastes de la corruption, impactant négativement tant l'économie que le tissu social. "Ce sont les plus démunis, les plus vulnérables, qui en souffrent le plus", souligne-t-il, mettant en lumière l'impact disproportionné sur les populations les plus fragiles.
Transparence, contrôle et éducation : les clés de la lutte contre la corruption
Pour lutter efficacement contre la corruption, Mamadou Ndoye insiste sur l'importance de la communication, de la transparence et du contrôle. "La communication est essentielle pour informer les citoyens et garantir la transparence des processus", explique-t-il. Il souligne également le rôle crucial des organes de contrôle, affirmant qu'ils "font leur travail" mais que "le traitement des rapports produits pose problème".
En termes de solutions, Mamadou Ndoye préconise une approche multidimensionnelle. La répression, bien que nécessaire, doit être accompagnée d'une sensibilisation et d'une éducation citoyennes. "Les citoyens doivent être conscients de leurs droits et de leur responsabilité dans la défense des ressources publiques", déclare-t-il. Il rappelle que ce sont ces ressources qui déterminent la qualité de l'éducation, de la santé et de l'avenir des générations futures.
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AFRIQUE 50, LE CRI ANTICOLONIALISTE DE RENÉ VAUTIER
À travers une vision courageuse et une caméra au poing, le réalisateur breton né en 1928 dénonce les crimes du colonialisme français et le pillage des ressources en Côte d'Ivoire
À travers une vision courageuse et une caméra au poing, Vautier dénonce les crimes du colonialisme français et le pillage des ressources en Côte d'Ivoire.
Témoin de son époque, René Vautier a rejoint la Résistance à quinze ans, recevant des décorations pour son engagement. Diplômé de l'Institut des Hautes Études Cinématographiques (IDHEC) en 1948, il a réalisé des documentaires en Algérie, dont "Avoir 20 ans dans les Aurès".
Militant communiste et pionnier d'un cinéma engagé, populaire et indépendant, il demeure un cinéaste de combat jusqu'à sa mort en 2015.
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LES FINANCES PUBLIQUES EN PÉRIL
Abdou Karim Sock dénonce les déficits abyssaux, une dette exponentielle et des infrastructures inadaptées sous Macky Sall. Selon lui, les caisses de l'Etat sont vidées par une politique d'endettement massif au profit de projets pharaoniques sans viabilité
Dans un réquisitoire sans concession, l'expert en gestion des finances publiques Abdou Karim Sock a dressé un état des lieux alarmant de la situation économique et budgétaire héritée du régime de Macky Sall, lors de son passage dans l'émission "Objection" de Sud FM ce dimanche.
S'exprimant dans le cadre d'un débat sur le nouveau "Projet Souverain" porté par le président Bassirou Diallo, M. Sow a fustigé la gouvernance financière de l'ancien régime, n'épargnant aucun détail chiffré pour étayer son constat accablant.
"Les finances publiques sont très mal en point", à tonné d'emblée l'ancien cadre du ministère des Finances, citant des déficits budgétaires et commerciaux abyssaux, une dette publique à 73% du PIB dépassant largement les normes communautaires, et des tensions de trésorerie équivalente à un besoin de financement quotidien de 5 milliards F CFA.
Selon lui, cette situation découle directement des "options politiques" prises par l'ex-président Sall, à savoir le financement de tous les azimuts d'infrastructures pharaoniques par l'endettement massif, au détriment du secteur privé national relégué au deuxième plan.
"Le PSE a privilégié des projets clés-en-main réalisés par des entreprises étrangères, excluant complètement le privé sénégalais", a déploré M. Sock, donnant l'exemple du BRT à 300 milliards ou des stades de Diamniadio adjugés à des turcs.
Pis, ces réalisations n'auraient selon lui aucune viabilité économique compte tenu de l'absence d'études de faisabilité et de planification préalable dignes de ce nom. L'expert n'a pas plus manqué d'épingler le défaut de sincérité budgétaire, avec un budget 2024 entaché d'irrégularités remettant en cause sa constitutionnalité selon lui.
Face à ce sombre constat, Abdou Karim Sock a plaidé pour des réformes d'envergure portées par le nouveau "Projet Souverain" : rationalisation rigoureuse des dépenses publiques, recouvrement effectif des impôts dus, remise à plat des subventions et renégociations de contrats publics et d 'emprunts.
Mais désavouant toute attente de changement à court terme, il a appelé les Sénégalais à la patience, jugeant qu'il faudra "2 à 3 ans" au moins pour commencer à ressentir les effets concrets de cette nouvelle politique économique.
"Le projet c'est un mandat de 5 ans, il faut du temps pour corriger les déséquilibres hérités avant de voir les fruits semés", a prévenu M. Sock, tout en exhortant les autorités à travailler dans la transparence et le respect des normes de bonne gouvernance.
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UN ÉTAT DE DROIT INDISPENSABLE POUR UNE ADMINISTRATION EFFICACE
Entre patrimonialisation de l'administration, clientélisme politique et concentration excessive des pouvoirs, Mame Adama Gueye pointe les dérives ayant fragilisé la démocratie sous Macky. Il exhorte le nouveau régime sur l'urgence de rétablir ce pilier
(SenePlus) - Dans un contexte politique marqué par des défis majeurs, Me Mame Adama Guèye, membre fondateur du Forum Civil, a mis en lumière l'urgence pour le nouveau régime de s'engager pleinement dans l'établissement d'un État de droit solide, condition sine qua non pour une administration efficace. Son intervention, lors de la discussion portant sur "L'importance pour les citoyens de l'État de droit et d'une administration efficace", a apporté un éclairage critique sur les obstacles qui ont sapé ce principe fondamental durant l'ère Macky Sall, ouvrant ainsi la voie à des dérives préoccupantes.
Selon Me Guèye, l'absence d'un État de droit au Sénégal découle de divers facteurs, tant politiques que sociaux, qui ont progressivement fragilisé les fondements de la démocratie. Au cœur de ces dysfonctionnements se trouve une culture politique marquée par le clientélisme, un phénomène qui gangrène les structures administratives du pays. "Nous avons une culture politique incompatible avec l'État de droit, caractérisée par le clientélisme politique, un fléau structurel qui mine le bon fonctionnement de l'administration", souligne-t-il.
Une autre dimension critique réside dans la patrimonialisation de l'administration, où chaque responsable utilise ses prérogatives à des fins personnelles, au détriment de l'intérêt général. "Aujourd'hui, chaque responsable de l'administration patrimonialise ses responsabilités, les utilisant à des fins d'enrichissement personnel", déplore l'avocat lors de cette conversation organisée au Quartier général de Sursaut citoyen.
Par ailleurs, Me Guèye met en lumière une dimension sociale préoccupante, caractérisée par un mépris croissant de l'État de droit au sein de la société. En effet, nous avons développé une culture de contournement des citoyens par l'administration, où ces derniers semblent se désintéresser de leurs droits fondamentaux.
L'avocat pointe du doigt aussi le système politique présidentialiste en vigueur au Sénégal, qui favorise une concentration excessive de pouvoirs entre les mains du président de la République. "Nous ne choisissons pas simplement un président, mais nous élisons un monarque, ce qui est incompatible avec l'État de droit", affirme-t-il. Cette concentration de pouvoirs, non seulement, éloigne le pays des principes démocratiques, mais renforce également les tendances autoritaires au détriment de la primauté du droit.
L'instauration d'un État de droit est une condition sine qua non pour un Sénégal stable, prospère et juste. Le nouveau régime a la responsabilité de relever ce défi crucial pour l'avenir du pays.
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SONKO ANNONCE UN CHANGEMENT DE PARADIGME ÉDUCATIF
Langues locales dès la maternelle, plus de souplesse dans les filières, renforcement de l'anglais, réformes des programmes scolaires trop éloignés des besoins réels... Le Premier ministre dévoile ses ambitions de transformation de l'école au Sénégal
Le Premier ministre Ousmane Sonko a clairement affiché samedi ses ambitions pour refonder en profondeur le système éducatif sénégalais. Lors du Conseil interministériel consacré à cette question cruciale, il a martelé que "les Sénégalais doivent surtout s'éduquer, c'est essentiel pour le capital humain".
Dans un discours volontariste, Sonko a dressé un constat sans concession : "Nous connaissons les défis, ils sont colossaux que ce soit pour les infrastructures, les ressources humaines ou l'accompagnement social. Nous ne pouvons réaliser nos objectifs de développement sans résorber ces manques ".
La réforme phare annoncée est l'introduction généralisée des langues nationales dès la petite enfance avant d'apprendre le français et l'anglais. "Une partie de notre retard s'explique par le fait que nous voulons à bas âge imposer à nos enfants de s'alphabétiser dans des langues qu'ils ne peuvent pas", a martelé le Premier ministre, citant son "mentor" le président Macky Sall pour qui c'est "une souffrance très chère".
"Il ya que l'Afrique qui emprunte des langues étrangères pour essayer de les imposer. On perd entre 8 et 13 ans pour que l'enfant essaie de posséder cette autre langue, alors qu'au moment où il va à la maternelle il parlait déjà sa langue maternelle", a-t-il insisté.
L'apprentissage de l'anglais, "langue de communication internationale", sera également renforcé selon Sonko, mais sans faire fi des langues locales qui sont "une richesse et non un appauvrissement".
Autre chantier d'envergure, une révision en profondeur des programmes scolaires jugés trop chargés et éloignés du pragmatisme. "On met tout et rien finalement. Je me demande parfois à quoi a servi tout ce que j'ai appris du primaire à l'université", a lâché le chef du gouvernement.
Il a également plaidé pour plus de souplesse dans les filières, prenant l'exemple d'"élèves sortis avec un bac littéraire mais qui se sont retrouvés à faire des études de comptabilité ou d'économie appliquée".
Au passage, Sonko a lancé une pique aux "traditions héritées", se disant prête à s'inspirer de "modèles inspirants" à l'étranger comme au Japon ou au Rwanda. "Il faut sortir de notre zone de confort", at-il exhorté.
Dernier dossier brûlant, la nécessité de lutter contre "les négligences, voire les fraudes" dans la délivrance d'état civil, un "phénomène" auquel il veut "mettre fin définitivement avec fermeté".
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SONKO ET MÉLENCHON AFFICHENT LEUR FRACTURE SUR LES DROITS LGBTQ
Le Premier ministre a vertement critiqué l'Occident, accusé d'imposer son agenda LGBTQ. Réplique cinglante du leader de LFI : "J'assume ma position pour le mariage homosexuel"
(SenePlus) - À l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar, la première allocution publique du nouveau Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko aux côtés du leader de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon aura marqué les esprits. Si les deux hommes ont coanimé une conférence sur les relations Afrique-Europe, leurs divergences profondes sur la question des minorités sexuelles se sont exposées au grand jour.
Dans un hémicycle archi-comble, Ousmane Sonko a dénoncé avec virulence ce qu'il considère comme un "activisme" occidental en faveur des droits LGBTQ, contraire aux valeurs sénégalaises. "La question LGBTQ risque d'être le prochain casus belli entre le monde occidental et le reste du globe terrestre, si elle continue à être posée de cette façon", a martelé le chef du gouvernement.
Ousmane Sonko pointe du doigt le manque de "respect des différences culturelles" de l'Occident, accusé d'imposer la défense des minorités sexuelles comme condition aux financements internationaux. Une dérive qui selon lui "nourrit un sentiment anti-occidental" grandissant.
Face à ces prises de position, Jean-Luc Mélenchon n'a pas dérogé à ses convictions. "Je suis le premier législateur français à avoir déposé un texte pour le mariage homosexuel. J'assume ma position et ne chercherai pas à vous l'imposer", a rétorqué le tribun de LFI dans un dialogue de sourds.
Lorsque Mélenchon a évoqué l'éventualité d'un "mariage pour tous" un jour au Sénégal, les huées de la jeunesse estudiantine ont accueilli ses propos, illustrant le fossé avec la société civile sur ce sujet brûlant. Un clivage idéologique qui risque de peser lourd dans les relations du Sénégal avec ses partenaires occidentaux.
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CONFÉRENCE SONKO - MÉLENCHON
Le leader de la France Insoumise s'entretient avec le public à l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar ce jeudi 16 mai 2024 en compagnie du Premier ministre et président du Pastef
Le leader de la France Insoumise s'entretient avec le public à l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar ce jeudi 16 mai 2024 en compagnie du Premier ministre et président du Pastef.
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NOSTALGIQUE MAIS PAS APATHIQUE APRÈS CE DÉPART
Le maintien des jeunes filles à l’école est une urgence existentielle. Depuis plus de trois décennies, c’est le cheval de bataille de FAWE. L’association a perdu un partenaire privilégié, mais ne renonce pas. Explication de Marlene S. Babio de FAWE
La promotion et le maintien des jeunes filles a l’école est une urgence existentielle. Depuis plus de trois décennies, c’est le cheval de bataille de FAWE (Forum for African Women Educationalists) ou Forum des éducatrices africaines.
Elles sont actrices de la société civile. Elles sont d’utilité publique et à but non lucratif. Elles agissent là ou l’État est peu ou pas du tout présent et soulagent les communautés. Pour fonctionner, elles ont besoin de mobiliser des ressources à travers des partenariats et cela peut nécessiter des connaissances supplémentaires. Celles dont il est question, ce sont des Organisations non gouvernementales (ONG).
Longtemps Open Society Africa (ex-OSIWA) a été un bailleur privilégié de la plupart de ces organisations de la sociétés civiles en Afrique de l’Ouest. Mais alors que le fils du fondateur a hérité de l’Organisation, cette dernière a connu une restructuration.
Dans la foulée, OSIWA a décidé de changer d’approche dans son fonctionnement en se séparant de ses bénéficiaires classiques.
Toutefois, Open society a décidé de renforcer les capacités desdits bénéficiaires avant de les laisser voler de leurs propres ailes. C’est dans ce cadre qu’en mars 28 organisations ont de la sociétés civile ont bénéficié d’une formation sur la mobilisation des ressources et la durabilité organisationnelle a Abidjan, FAWE Benin fait partie de ces organisation.
En marge de cet atelier, AfricaGlobe a interviewé, la Coordonnatrice Marlene Seidou Babio, une des bénéficiaires de cette formation qui exprime toute la pertinence que rêvait ce renforcement de capacités.
Marlene Seidou Babio perçoit la séparation d’avec Open Society Africa comme une opportunité pour ces organisations de se relancer et d’apprendre à voler de leurs propres ailes, a diversifier les partenariats et surtout à expérimenter certaines approches de mobilisation de ressources reçues lors de cette formation de 5 jours.
Suivez son entretien sur AfricaGlobe Tv
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LA RUPTURE SE DESSINE
Le nouveau référentiel global de politiques publiques remplaçant le PSE sera finalisé d'ici septembre 2024. En attendant, le gouvernement poursuit le programme acté avec le FMI. Le Pastef est en pleine réorganisation - ENTRETIEN AVEC AYIB DAFFÉ
Ce dimanche 12 mai 2024, Ayib Daffé, député et secrétaire général par intérim du parti présidentiel Pastef, était l'invité de l'émission "Point de vue" sur la RTS. Il a détaillé les principales orientations du nouveau pouvoir à peine un mois après l'investiture du président Bassirou Diomfé.
Avec la victoire de l'opposition nouvelle aux dernières législatives, Daffé a souligné la nécessité du dialogue parlementaire pour faire adopter les lois, malgré l'apparente crispation actuelle. Il mise sur "l'élégance républicaine" des députés au-delà des clivages.
Le parti au pouvoir est en pleine réorganisation, avec un prochain congrès et une refonte des statuts. Objectif : s'adapter à l'exercice des responsabilités, tout en restant fidèle à son idéal panafricaniste et souverainiste.
Le nouveau référentiel global de politiques publiques remplaçant le PSE, déclinant le programme présidentiel, sera finalisé d'ici septembre 2024 pour une opérationnalisation en 2025. En attendant, le gouvernement poursuit le programme acté avec le FMI.
Un plan d'urgence sera dévoilé d'ici fin mai pour lutter contre la vie chère et rendre du pouvoir d'achat aux Sénégalais, l'une des priorités affichées avec la souveraineté économique.
Si la souveraineté, notamment économique, est réaffirmée comme principe cardinal, le nouveau pouvoir dit respecter les engagements internationaux. Une vaste opération de reddition des comptes est par ailleurs en cours pour la transparence.
En définitive, Daffé appelle à l'unité nationale pour la réussite de ce vaste chantier de "transformation systémique" du Sénégal.
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LES LAISSÉS-POUR-COMPTE DU RÊVE EUROPÉEN
Promesses non tenues, humiliations, précarité : voilà le lot des "maudits" à leur retour d'Europe. Partis au péril de leur vie pour échapper à la misère, ils sont maintenant regardés comme des parias
C'est un phénomène qui prend de l'ampleur en Côte d'Ivoire : les "maudits", ces migrants clandestins aux revenus bredouilles de leur dangereuse traversée vers l'Europe, doivent affronter la honte et l'opprobre de leurs proches.
Partir pour réussir, tel était le rêve de milliers de jeunes Ivoiriens, prêts à tout risquer pour tenter leur chance dans l'eldorado européen. Mais à leur retour contraint, c'est le verre qui sonne. Rejetés, montrés du doigt comme des "ratés", ces "maudits" peinent à se réinsérer.
L'Organisation internationale pour les migrations (OIM) les accueille pourtant à bras ouverts, en leur promettant une aide financière à la réinsertion. Mais sur le terrain, les attentes sont bien souvent déçues. "On nous avait dit qu'on aurait 160.000 francs, on n'a reçu que 32.000...", témoigne un migrant amer.
Pis encore que la précarité, c'est l'humiliation du regard des autres qui les accable. "Lorsque tu n'as rien, qu'est-ce que tu peux apporter à la famille ?", leur lance-t-on crûment. L'échec est vécu comme une trahison des espoirs familiaux.
Pourtant, la réalité est bien plus complexe qu’un simple mirage économique. C'est une quête désespérée de reconnaissance sociale qui pousse le nombre de ces jeunes sur les routes de la migration clandestine. Un phénomène alimenté par les déguerpissements des massifs de quartiers précaires à Abidjan, au nom de projets urbains pharaoniques.
Face à ce défi, des voix s'élèvent pour réclamer des solutions pérennes. Pendant que certains "maudits" persistants dans leur envie de repartir, d'autres créent des associations pour venir en aide aux plus vulnérables et dénoncer les dangers des "convoyages".
Un reportage glaçant, qui souligne l'urgence d'apporter une réponse à ce drame humain, au-delà des seuls enjeux migratoires.