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21 avril 2025
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L'IMPÉRATIF D'UNE REFONDATION DE L'UNIVERSITÉ
La répression sur les campus ces dernières années révèle un malaise profond à l'université sénégalaise. Felwine Sarr et Ndeye Astou Ndiaye plaident pour une renaissance de ces lieux de savoir comme levier de transformation sociale et citoyenne
Deux voix majeures de l'université sénégalaise, l'universitaire et écrivain Felwine Sarr et Ndeye Astou Ndiaye, docteure en science politique, ont partagé leurs réflexions sur l'état actuel et les défis de refondation de cette institution cruciale dans l'épisode 4 de la série "Où va le Sénégal ?", animée par Florian Bobin.
La crise politique sans précédent traversée par le pays en 2023-2024, marquée notamment par la longue fermeture de l'Université de Dakar, a mis en lumière les failles du système universitaire. Au-delà des problèmes d'effectifs pléthoriques et de manque de moyens, c'est le rôle même de l'université au sein de la société sénégalaise qui est remise en cause. "C'était une attaque contre tout ce que représente l'université", a déclaré Felwine Sarr.
Face à ce constat alarmant, nles deux intervenants appellent à une véritable « refondation » de l'université sénégalaise. "Il faudrait repenser par domaine et créer une synergie avec des discussions interdisciplinaires", a plaidé Ndeye Astou Ndiaye.
Il s'agit d'abord de répenser en profondeur les cursus et programmes pour répondre aux besoins socio-économiques réels. Trop d'étudiants sortent des universités sans réelle employabilité ni compétences professionnelles selon elle.
Mais au-delà, c'est une « décolonisation » épistémologique qui est prônée par Felwine Sarr. Les universités perpétuent un savoir exogène déconnecté des réalités locales. "Il faut opérer une rupture transformationnelle en intégrant les savoirs, visions du monde et modes de connaissance propres aux sociétés africaines", a-t-il martelé.
L'université doit devenir cette "pluriversité" accueillant toutes les formes de savoirs, dans une approche transdisciplinaire innovante, comme l'a défendu Felwine Sarr. Loin d'un simple lieu de transmission, elle doit être un espace d'émancipation des regards et des imaginaires.
Ce vaste chantier exige d'associer étroitement universitaires, chercheurs et autorités publiques, un point mis en avant par Ndeye Astou Ndiaye : "Il faudrait une interconnexion entre chercheurs, enseignants et politiques".
L'enjeu, selon Felwine Sarr, est de refonder un pacte entre l'université et la société, dépassant les crises conjoncturelles pour inscrire l'institution dans un rôle de « veille intellectuelle » pérenne au service de l'intérêt général.
Édition Spéciale du 25 Mars 2024 - Election Présidentielle 2024, le Jour d'Après
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DIOMAYE FAYE INSUFFLE L'ESPOIR D'UN SÉNÉGAL RENAISSANT
Dans son premier discours, le nouveau président a réaffirmé avec force ses priorités. Réconciliation nationale, lutte anti-corruption, refondation institutionnelle...Une feuille de route exigeante qui marque la volonté de rompre avec les pratiques passées
Dans un discours empreint d'humilité, de détermination et d'espoir, Bassirou Diomaye Faye, le nouveau président élu, a insufflé un vent de changement prometteur sur la nation, ce lundi 25 mars 2024. Après une période de tensions préélectorales, ses paroles ont résonné comme un puissant appel à l'unité et à la réconciliation nationale.
Dès les premières minutes, le ton était donné. Le président Faye a salué la maturité démocratique des autres candidats, qui ont accepté les résultats avec grâce, faisant preuve d'un profond respect pour les institutions républicaines. Un geste symbolique fort qui témoigne selon lui, de l'attachement inébranlable du peuple sénégalais aux valeurs démocratiques.
Porté par ce vent d'espoir, le nouveau chef de l'État s'est engagé à gouverner dans la transparence, l'humilité et l'intégrité. La lutte contre la corruption sera une priorité absolue, martelée avec une fermeté renouvelée. Les fondations mêmes des institutions seront repensées, réaffirmant ainsi la détermination à reconstruire un Sénégal plus fort et plus juste.
Mais la vision du président Faye ne s'arrête pas aux frontières nationales. Dans un élan d'unité continentale, il a lancé un appel dynamique à ses « frères et sœurs africains » pour consolider les acquis de l'intégration régionale. Une main tendue vers une Afrique unie, où coopération et prospérité iront de paire.
Sur la scène internationale, le Sénégal promet de rester un partenaire fiable et respecté, avec lequel collaborer dans un esprit de « coopération vertueuse, respectueuse et mutuellement productive ». Un signal fort envoyé aux bailleurs et investisseurs étrangers pour les rassurer sur la stabilité du pays.
Mais au cœur des priorités du nouveau régime se trouvent les femmes et les jeunes. Une part significative des ressources nationales sera mobilisée pour "abréger leurs souffrances et leur manque de perspective". Une promesse audacieuse, visant à libérer le potentiel créatif d'une jeunesse trop longtemps négligée.
Dans ce discours inaugural, Bassirou Diomaye Faye a esquissé les contours d'un Sénégal renaissant, plus démocratique, plus uni et plus prospère. Un défi de taille, certes, mais porté par une volonté politique inébranlable et la confiance renouvelée du peuple.
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DIOMAYE EN TÊTE DES PREMIERS DÉPOUILLEMENTS
Le candidat de l'opposition tiendrait la corde, à en croire les premiers résultats partiels obtenus par Reuters. Une avance initiale qui suscite déjà l'espoir du changement et des scènes de liesse dans la capitale
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 24/03/2024
Les premiers dépouillements dans les bureaux de vote de l'élection présidentielle de ce dimanche montrent l'opposant Bassirou Diomaye Faye en tête, selon les informations publiées par l'agence Reuters. Cette avance initiale a provoqué des scènes de liesse dans les rues de la capitale Dakar après une journée de vote paisible, suscitant l'espoir d'un changement pour de nombreux électeurs.
Des millions de Sénégalais se sont déplacés pour élire le cinquième président du pays, après trois années de turbulences politiques inédites qui ont donné lieu à de violentes manifestations anti-gouvernementales et renforcé le soutien envers l'opposition. Était en jeu la fin possible d'un régime qui a promu des politiques favorables aux investisseurs mais n'a pas réussi à atténuer les difficultés économiques dans cette démocratie d'Afrique de l'Ouest connue pour sa stabilité, bien que touchée par des coups d'État par le passé.
Les électeurs avaient le choix entre 19 candidats pour remplacer le président Macky Sall, qui se retire après un deuxième mandat émaillé d'agitations à cause de la poursuite du chef de file de l'opposition Ousmane Sonko ainsi que des craintes qu'il ne veuille prolonger son mandat au-delà de la limite constitutionnelle. L'actuel chef de l'État ne figurait pas sur les bulletins de vote, une première dans l'histoire du pays. Sa coalition au pouvoir a désigné comme candidat l'ancien Premier ministre Amadou Ba, 62 ans.
Les résultats définitifs provisoires sont attendus mardi. Un second tour aura lieu si aucun candidat n'atteint les 50% de voix plus une requises pour l'emporter dès le premier tour. L'élection s'est déroulée sans incident majeur rapporté.
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SÉNÉGALITÉ EXCLUSIVE, GAGE DE GOUVERNANCE SOUVERAINE ?
Les Sénégalais ont une position très claire sur l’article 28 de la constitution sénégalaise qui porte sur l’exclusivité de la nationalité sénégalaise pour être candidat à la Présidentielle.
Les Sénégalais ont une position très claire sur l’article 28 de la constitution sénégalaise qui porte sur l’exclusivité de la nationalité sénégalaise pour être candidat à la Présidentielle. Si certains rêvent de voir cet article, abrogé un jour d’autres ne veulent pas en entendre. Au contraire, ils souhaitent que la disposition soit corsée parce que c’est aussi bien la souveraineté nationale que la sécurité du pays qui est en jeu. Voir les réactions dans ce numéro d’Opinions sur rue,
Ce dimanche 24 mars, les Sénégalais vont finalement aller aux urnes pour choisir leur prochain président après une longue période de tension sur diverses problématiques.
En effet, la renonciation hors délai de sa nationalité française par Karim Wade, entrainant le rejet de facto, de sa candidature, a cristallisé le débat sur l’exclusivité de nationalité sénégalaise pour tout candidat à la Présidentielle au Sénégal clairement exprime dans l’article 28 de la Constitution.
« Tout candidat à la présidence de la République doit être exclusivement de nationalité sénégalaise, jouir de tous ses droits civils et politiques, être âgé trente-cinq 35 ans au moins et 75 ans au plus, au plus tard le jour du scrutin ».
Le premier énoncé a évidemment, « être exclusivement de nationalité sénégalaise » fait couler beaucoup d’encre et de salive chez certains candidats et responsables politiques. Mais dans les rues, aussi, les citoyens ont aussi leur avis clair. Ils comprennent très parfaitement les enjeux de cet article et la plupart le défendent.
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IDRISSA SECK ASPIRE À UNE NOUVELLE ÈRE
De retour des urnes, le candidat à la présidentielle a diffusé une déclaration apaisante aux Sénégalais. Il a lancé un vibrant appel au calme pour les jours à venir, exprimant aussi sa vision d'un pays uni
Dans une déclaration sobre mais pleine d'espoir, le candidat Idrissa Seck a détaillé à la nation ses vœux pour des fêtes de Ramadan et de Carême apaisées. Après avoir accompli son devoir civique, il a lancé un appel solennel à la paix et à la sérénité durant cette période électorale cruciale.
Seck aspire à l'avènement, sous la prochaine présidence, d'une ère nouvelle pour le Sénégal - une ère de stabilité, de sécurité renforcée, de prospérité économique et d'emplois massifs pour la jeunesse.
Il a conclu en exprimant l'espoir fervent que le Sénégal, uni, sorte vainqueur et renforcé de ce scrutin démocratique. Un message apaisant, en cette période de tous les possibles.
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FRANC CFA : LA FIN D’UN CARCAN ?
Ndongo Samba Sylla et Mahamadou Lamine Sagna relèvent l'anachronisme d'un ancrage monétaire figé depuis les indépendances. Plus qu'un simple débat d'experts, il s'agit d'un choix politique majeur conditionnant l'avenir des économies africaines
Le débat autour du franc CFA continue encore à animer les discussions dans les capitales ouest-africaines. Lors d'une conversation animée sur ce sujet brûlant, l'économiste hétérodoxe Ndongo Samba Sylla et le sociologue Mahamadou Lamine Sagna ont échangé leurs analyses perspicaces, sous la modération avisée de l'ancien ministre Amadou Tidiane Wone.
Dès les premiers instants, Sylla a mis en lumière le caractère « existentiel » de ce débat monétaire, touchant aux notions fondamentales de souveraineté et de confiance en soi pour les pays africains. Qualifiant la défense du statu quo de "défensive et réactionnaire", il a démonté méthodiquement les justifications avancées en faveur du franc CFA.
Selon lui, ni les performances commerciales ni l'attractivité des investissements directs étrangers dans la zone franc ne plaident en sa faveur. La fixité du taux de change à l'euro, héritée du pacte colonial, ne se justifie plus au regard de la diversification des partenaires économiques actuels.
Sagna a abondé dans ce sens, soulignant la « violence symbolique » et les conditionnements mentaux qui persistent autour de cette monnaie, 64 ans après les indépendances. Un tel attachement psychologique au franc CFA de la part de certaines élites africaines interroge et nourrit les soupçons d'une perpétuation des intérêts d'une certaine "Françafrique".
Les deux intervenants ont insisté sur la nécessité d'un ancrage monétaire plus légitime et représentatif des nouvelles réalités économiques. Certains proposent le recours aux droits de tirages spéciaux du FMI comme étalon potentiel, plus stable que l'euro ou le dollar seuls. D'autres plaident pour la création par les pays africains de véritables réserves à même de garantir leur future monnaie souveraine, comme ce fut le cas historiquement avec l'étalon-or.
Au-delà des considérations techniques, le dilemme récurrent est revenu lors de ce débat : faut-il des monnaies nationales ou l'intégration dans une nouvelle zone monétaire solidaire mais indépendante ? Un choix politique devant être guidé par la volonté d'émancipation économique.
Une chose est certaine, à l'issue de ces échanges de richesses : le statu quo monétaire actuel dans la zone franc, loin de favoriser le développement, apparaît comme un carcan à délaisser. Un vent de changement souffle indubitablement sur les archaïsmes du franc CFA.
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CHEIKH TIDIANE DIÈYE SE RANGE DERRIÈRE DIOMAYE FAYE
Le leader du mouvement Avenir Sénégal Bi nu bëgg a annoncé son retrait de la course ce mercredi 20 mars 2024. Il était présenté comme l’un des plans de substitution à la candidature avortée de Sonko
Cheikh Tidiane Dièye, candidat à l’élection présidentielle du 24 mars, a appelé, mercredi, à Dakar, à voter pour Bassirou Diomaye Faye, après avoir annoncé sa décision de retirer sa candidature.
Il en a fait l’annonce au cours d’une conférence de presse organisée dans la capitale.
Cheikh Tidiane Dièye était présenté comme l’un des plans de substitution à la candidature avortée du leader des Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef). Depuis le début de la campagne électorale, il a mis à profit son temps d’antenne au journal diffusé quotidiennement sur la télévision publique, la RTS, pour expliquer le programme du candidat de cette formation politique dissoute, Bassirou Diomaye Faye.
L’universitaire et chercheur a longtemps milité dans les mouvements sensibles à la doctrine tiers-mondiste et dans les plateformes citoyennes, avant de se frayer un chemin vers la politique.
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VIOLENCE D'ÉTAT ET IMPÉRATIF DE JUSTICE
Le troisième numéro de la série "Où va le Sénégal ?" relève la dérive autoritaire du régime sortant. Entre répression meurtrière des manifs, torture et impunité des forces de l'ordre, le pays a sombré dans l'arbitraire, appelant à profonde une refondation
Dans le 3e épisode de la série "Où va le Sénégal ?" animée par Florian Bobin, les invités Aïcha Dabo et Ousmane Diallo ont dressé un sombre tableau de la dégradation des droits humains dans le pays depuis 2021.
Une répression sanglante et inédite s'est abattue sur les manifestations d'opposition, faisant des dizaines de morts et de blessés sous les balles des forces de l'ordre militarisées à l'extrême. Le recours aux "nervis", ces supplétifs civils armés, et à la torture, illustre la dérive autoritaire du régime.
L'adoption récente d'une loi d'amnistie pour les événements depuis 2021 confirme le déni de justice de l'État sénégalais. Celui-ci refuse d'enquêter sur les exactions, préférant invoquer la théorie complotiste de "forces occultes" pour justifier la violence meurtrière.
Face à ce constat accablant, les invités ont exhorté la prochaine administration à rompre avec l'ère des violations flagrantes. Abroger la loi d'amnistie, mener des enquêtes indépendantes, reconnaître le statut de victimes et indemniser les familles éplorées sont les premières urgences.
Au-delà, une refonte en profondeur des institutions, à commencer par la Constitution héritée des indépendances, est indispensable pour rééquilibrer les pouvoirs et garantir la primauté de l'État de droit. Seule une telle réforme de fond permettra d'éviter ce que les pires années du régime sortant ont donné à voir au monde : l'image d'un Sénégal sombrant dans la répression aveugle et l'arbitraire le plus total.