Diano-bi du 17 mars 2024 avec Dame Mbodj, membre de la coalition « Diomaye Président ».
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UN PRÉSIDENTIALISME SCLÉROSÉ
L'universitaire Ndeye Astou Ndiaye livre sur les ondes de Sud FM, un réquisitoire cinglant contre le système politique sénégalais actuel. Elle insiste sur la nécessité impérieuse d'une refondation globale au soir du 24 mars
A une semaine du scrutin présidentiel, l'émission Objection de Sud FM a reçu ce dimanche 17 mars une invitée au timbre singulier. Ndeye Astou Ndiaye, docteure en sciences politiques et maîtresse de conférences, a livré un réquisitoire cinglant contre le système politique sénégalais actuel.
Dans son plaidoyer, ce membre du Collectif des universitaires pour la démocratie a déploré le présidentialisme hypertrophié qui gangrène selon elle les institutions. "On nous a montré les limites du régime présidentialiste avec le blocage du processus électoral", a-t-elle asséné, déplorant une "imbrication des institutions" au profit d'un homme providentiel.
Si elle a salué le rôle du Conseil constitutionnel qui a permis la poursuite du processus, l'universitaire ne s'est pas cantonnée à l'actualité électorale. Elle a insisté sur la nécessité impérieuse d'une refondation globale du système au soir du 24 mars.
Selon l'invitée de Baye Omar Guèye, cette refonte devra s'appuyer sur un diagnostic sans concession des maux qui rongent le Sénégal contemporain : délitement du lien de confiance, école publique en lambeaux, jeunesse délaissée, justice dévoyée... Des maux qui selon Ndeye Astou Ndiaye auraient pour origine une "rupture avec nos valeurs sociétales et notre philosophie humaniste".
KEMI SEBA BRÛLE SON PASSEPORT FRANÇAIS
Alors qu'il fait l'objet d'une tentative de révocation de nationalité par les autorités françaises, Kemi Seba a choisi la confrontation publique
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 16/03/2024
Le militant panafricaniste Kemi Seba a brûlé publiquement son passeport français lors d'une conférence de presse organisée à Paris ce samedi 16 mars 2024. Devant une assemblée composée de journalistes et de sympathisants, ce Franco-Béninois engagé dans la lutte pour l'indépendance africaine a voulu marquer son rejet de la tutelle française sur le continent.
"Votre passeport, ce n’est pas un os que vous nous donnez comme si les Noirs étaient des chiens. Je suis un homme Noir libre. Je suis un Africain libre. Je suis un Béninois libre", a déclaré Kemi Seba en s'adressant directement au "gouvernement Macron" tout en commettant son acte. Une manière selon lui de manifester son refus de la nationalité du pays qu'il accuse d'ingérence en Afrique.
Par cet acte héroïque aux yeux de ses partisans, le militant panafricaniste a entendu donner corps à son combat pour l'autodétermination du continent africain. Interpellant ensuite les diasporas africaines et antillaises présentes, il les a appelées à faire preuve de la même unité et de la même conscience politique que lui dans leur lutte contre la néocolonisation.
Cette prise de parole publique intervient dans un contexte tendu, alors que Kemi Seba fait face à une tentative de révocation de sa nationalité française de la part des autorités. Le ministère de l'Intérieur lui reproche en effet d'"adopter une posture résolument anti-française". Initialement, la préfecture avait même interdit la tenue de cette conférence de presse, avant que la justice administrative n'annule cette décision.
Kemi Seba brûle son passeport français en live à Paris et s’adresse au gouvernement Macron: “Votre passeport, ce n’est pas un os que vous nous donnez ou nous retirez en fonction de notre degré de soumission vis à vis de vous, comme si les Noirs étaient des chiens. Je suis un… pic.twitter.com/OKT3PjlOP4
WILFRIED NATHAN DOUALA, LA SUPERCHERIE QUI RISQUE DE COÛTER CHER AU CAMEROUN
Révélation surprise de la CAN 2024 avec le Cameroun, le joueur de 17 ans Wilfried Nathan Douala est depuis suspendu pour avoir menti sur son identité. Selon le journal Le Monde, l'intéressé se serait déjà présenté sous un autre nom par le passé
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 16/03/2024
D'après une enquête menée par le journal Le Monde, l'affaire du jeune footballeur camerounais Wilfried Nathan Douala, sélectionné avec les Lions indomptables pour la CAN 2024 avant d'être suspendu, prend une nouvelle tournure. Ce milieu de terrain de 17 ans, évoluant au Victoria United à Limbé au Cameroun, avait été appelé surprise par le sélectionneur Rigobert Song pour la Coupe d'Afrique des Nations qui s'est tenue en Côte d'Ivoire du 13 janvier au 11 février dernier.
Mais rapidement, des doutes sont apparus concernant son identité et son âge. C'est alors que Le Monde révèle qu'il avait rencontré en janvier 2022 à Douala un certain Alexandre Bardelli se disant âgé de 21 ans et évoluant dans le monde amateur. Or, selon le quotidien français, il s'agirait bien de la même personne au vu de tatouages et d'une cicatrice communs.
Cette découverte a poussé la Fédération camerounaise de football, dirigée par la légende Samuel Eto'o, à suspendre le joueur le 10 mars dernier de toute compétition nationale pour "double identité". Contactée par Le Monde, la Fecafoot n'a pas souhaité commenter davantage cette affaire embarrassante.
En effet, les répercussions pourraient être lourdes pour les Lions indomptables selon le règlement de la Confédération africaine. Celui-ci prévoit l'exclusion de la compétition lors des deux prochaines éditions en cas de sélection d'un joueur ayant menti sur son identité ou son âge. Affaire à suivre donc pour la sélection camerounaise, dont la crédibilité est mise à mal par cette rocambolesque affaire.
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LE GRAND DÉBALLAGE D'ALAIN FOKA
Après 32 ans de bons et loyaux services à RFI, le journaliste vedette claque la porte. Son nouveau projet "Manssah" fait déjà des vagues. Dans un réquisitoire choc, l'inflexible panafrican livre sa version des faits - ENTRETIEN
À 60 ans, l'ancien journaliste vedette de RFI, Alain Foka, n'a plus rien à prouver. Après 32 années de bons et loyaux services, il claque la porte pour voler de ses propres ailes panafricaines. Dans une interview musclée, le Camerounais s'explique sans détour sur son départ fracassant et son nouveau projet "Manssah".
Foka le rebelle lâche ses premières vérités
Alain Foka revendique désormais son droit à la liberté d'expression totale. L'homme se lâche et dézingue sa désormais ex-maison RFI : "À 60 balais, je n'accepte plus la tiédeur avec laquelle on couvre l'Afrique...ce regard un peu condescendant de la presse internationale."
Vieux briscard du micro, le journaliste reconnaît avoir surfé sur une vague de tolérance à l'égard de ses audaces éditoriales. "J'étais un peu le poil à gratter, le prétexte qu'on exhibait pour dire 'vous voyez, on est libre'".
Manssah, bébé de la controverse
Foka crée la controverse avec Manssah, son nouveau projet qualifié par certains de "pions des Français". Une accusation qu'il balaie d'un revers de manche affirmant "faire exactement le contraire de ce que voudraient les pays occidentaux". Pour l'infatigable sexagénaire, l'heure est venue de proposer un réel contre-modèle africain de gouvernance.
Basé au Togo, un choix mûrement réfléchi selon lui, Manssah se veut un laboratoire d'idées visant à "repenser l'Afrique". Un dessein ambitieux que Foka compte bien réaliser en rassemblant toutes les voix et sensibilités du continent. Même les activistes les plus critiques comme Kemi Seba et Nathalie Yamb sont respectés dans leur combat.
L'esprit frondeur n'abdique pas
S'il courtise désormais les chefs d'Etat, l'esprit frondeur d'Alain Foka ne faiblit pas pour autant. L'ancien de RFI regrette de ne pouvoir s'exprimer pleinement, même sur le Cameroun dont il dit "connaitre l'inertie". Conscient que son départ aura durablement scellé sa rupture avec son ex-employeur français, le journaliste semble aujourd'hui résigné mais déterminé à réveiller les consciences panafricaines.
Bâillonné un temps par le poids des convenances, le Camerounais reprend son indépendance d'esprit et de ton. La nouvelle croisade de ce libre-penseur promet d'agiter les lignes du paysage médiatique africain.
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LIBÉRÉS, SONKO ET FAYE RELANCENT LA DYNAMIQUE ÉLECTORALE
Le maire de Ziguinchor a fait vendredi sa première apparition publique à Dakar. Acclamé par des centaines de partisans, il s'est exprimé aux côtés de son candidat à la présidentielle. Sa popularité reste intacte malgré son inéligibilité
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 15/03/2024
L'opposant sénégalais Ousmane Sonko a fait sa première apparition publique vendredi après-midi à Dakar, au lendemain de sa libération de prison, avant de s'exprimer lors d'une conférence de presse organisée avec son candidat suppléant à la présidentielle, Bassirou Diomaye Faye, lui aussi récemment libéré.
Selon un compte rendu de l'Agence France-Presse (AFP), M. Sonko, vêtu d'un boubou blanc, a été accueilli par plusieurs centaines de partisans à son arrivée près d'un hôtel de la capitale où devait se tenir la conférence de presse. En boubou bleu, casquette blanche et drapeau national sur les épaules, M. Faye s'est également montré brièvement à la foule, se dressant à travers le toit ouvrant de sa voiture.
Souriant après presque un an de détention, M. Faye a salué le "soutien et la solidarité" manifestés par les partisans, selon l'AFP. Il a mis en avant "le projet" défendu par leur camp pour signifier que l'accession à la présidence n'est pas une affaire de personnes entre lui et M. Sonko.
MM. Sonko et Faye ont pu recouvrer la liberté grâce à une loi d'amnistie adoptée la semaine dernière à l'initiative du président Macky Sall, afin selon ce dernier "d'apaiser les esprits" après plus de deux ans de tensions politiques dans le pays.
Par ailleurs, la Cour suprême du Sénégal a rejeté vendredi des requêtes en annulation des décrets fixant la date de l'élection présidentielle du 24 mars et la durée de campagne, déposées par des candidats dont la candidature avait été rejetée, comme Karim Wade, fils de l'ancien président Abdoulaye Wade.
Le rassemblement spontané en soutien à MM. Sonko et Faye était le plus important observé jusqu'à présent pendant la campagne électorale, selon l'AFP. Cette mobilisation montre l'influence importante de M. Sonko sur la scène politique sénégalaise, estiment les observateurs, malgré son inéligibilité à l'élection. "Le faire sortir en pleine campagne peut avoir un effet multiplicateur", a déclaré Maurice Dione, enseignant en sciences politiques, cité par l'AFP.
Partisans d'un souverainisme et d'un panafricanisme de gauche, MM. Sonko et Faye défendent notamment la renégociation des contrats d'exploitation des ressources gazières et pétrolières du Sénégal et des accords de défense avec l'ancienne puissance coloniale française.
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DECLARATION DE PRESIDENT OUSMANE SONKO & BASSIROU DIOMAYE FAYE