SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
23 novembre 2024
Société
PAR Ibrahima Élimane Kane
UN BÂ DU HAUT
Grand commis de l’État, il s’illustre dans la haute finance. Vertueux, il ne finasse pas. À l’hémicycle il est couvert d’éloges. Il convainc le parlementaire le plus critique. L’État rend honneur à un distingué serviteur
Vertueux, il ne finasse pas. À l’hémicycle il est couvert d’éloges.
Il convainc le parlementaire le plus critique.
L’État rend honneur à un distingué serviteur.
S’éclipse un génie.
Un peuple blêmît.
Nioro gémit.
Le Chèque du bas déchiré,
le Trésor est atterré.
Ses chiffres la réalité calquent ,
se passent de maquillage.
Chargé, il conserve son courage et sa tête.
Il sourit.
En faveur d’une tape amicale
le soufflet se désiste.
Il tient sa langue.
Homme d’État ,
les secrets d’État jalousement il garde.
Ses bons et loyaux services ici-bas
lui serviront là- bas.
Notre pays reconnaissant
pend son drapeau en berne.
Mamadou Moustapha Bâ
repose en paix dans le meilleur des Paradis.
L'UTIME TEST POUR LES ÉTATS-UNIS
Le New York Times dresse le portrait d'une Amérique à la croisée des chemins. Le retour de Trump à la présidence fait planer l'ombre d'un pouvoir autoritaire sur Washington. Les garde-fous constitutionnels suffiront-ils à protéger les institutions ?
(SenePlus) - Dans un éditorial majeur, le comité de rédaction du New York Times (NYT) dresse un constat alarmant sur le retour de Donald Trump à la présidence des États-Unis, qualifiant ce choix des électeurs américains de "périlleux" pour l'avenir de la nation.
"Les Américains doivent être lucides quant à la menace qui pèse sur le pays et ses lois émanant de son 47e président", affirme sans détour le comité éditorial du prestigieux quotidien new-yorkais.
L'analyse souligne que de nombreux électeurs ont voté pour Trump malgré ses défauts reconnus, motivés par des préoccupations concrètes : "les prix élevés, l'afflux d'immigrants, une frontière sud poreuse et des politiques économiques inégalement réparties dans la société."
Le journal rappelle les garde-fous constitutionnels établis par les Pères fondateurs, notamment le Premier Amendement permettant aux citoyens de s'assembler, de s'exprimer et de protester contre leur dirigeant. Une protection qui pourrait s'avérer cruciale face à une administration Trump qui, selon l'éditorial, "donnera la priorité à l'accumulation d'un pouvoir sans contrôle et à la punition de ses ennemis présumés."
"Il ne peut plus y avoir d'illusions sur qui est Donald Trump et comment il entend gouverner", prévient le comité de rédaction, rappelant son "mépris pour la loi" et les "normes et traditions démocratiques" durant son premier mandat.
L'éditorial souligne toutefois que les institutions américaines ont résisté une première fois : "Les fonctionnaires, les membres du Congrès, les membres de son propre parti et les personnes qu'il a nommées à des postes élevés se sont souvent opposés aux projets de l'ancien président."
Un point crucial est soulevé : "Trump ne peut pas se représenter pour un autre mandat. Dès son entrée à la Maison Blanche, il sera, en effet, un président en fin de mandat."
Pour le Parti démocrate, le journal préconise une introspection, pointant notamment qu'il "a mis trop longtemps à reconnaître que le président Biden n'était pas capable de briguer un second mandat."
L'éditorial conclut sur les mots historiques de Benjamin Franklin, rappelant que l'Amérique est "une république, si vous pouvez la conserver", tout en soulignant que si "l'élection de M. Trump représente une grave menace pour cette république, [...] le sort à long terme de la démocratie américaine reste entre les mains du peuple américain."
TASSINERE ET PILOTE BAR DE ST-LOUIS MENACES DE DISPARITION
Nous avons été dans différentes localités comme Doun Baba Dièye, Keur Bernard, mais aujourd’hui, nous sommes à Pilote Bar et à Tassinére avec comme objectif de montrer les situations que vivent ces localités et attirer l’attention des gouvernants....
Baye DIAGNE Correspondant permanent à St-Louis |
Publication 06/11/2024
Dans le cadre de la mise en œuvre du projet de la plateforme de veille sur l’information environnementale et dans la suite logique des visites effectuées dans les zones impactées par l’effet du changement climatique, African Journalist Forum a effectué une visite de terrain dans la zone du gandiolais pour interpeller et sensibiliser sur la situation que traverse cette zone côtière.
« Depuis quelques années, nous sommes sur le terrain. Nous avons été dans différentes localités comme Doun Baba Dièye, Keur Bernard, mais aujourd’hui, nous sommes à Pilote Bar et à Tassinére avec comme objectif de montrer les situations que vivent ces localités et attirer l’attention des gouvernants sur les menaces dues aux changements climatiques », a expliqué René Massiga Diouf, président de African Journalist Forum Sénégal qui sonne l’alerte. « Sur ces zones, Pilote Bar est en ligne de mire avec des habitations menacées. Ce qui inquiète non seulement les populations, mais également les universitaires qui tirent la sonnette d’alarme. Selon eux, si rien n’est fait et que les autorités ne viennent pas en aide à ces populations, en augmentant les outils de prévention, elles peuvent vivre des situations amères qui vont nécessiter des interventions beaucoup plus importantes », a- t-il confié. L’objectif visé à travers ces visites est de faire entendre aux autorités et aux partenaires les différentes menaces, pour qu’ils développent des moyens de résilience encore beaucoup plus importants, leur permettant de faire face à l’avenir.
René Massiga Diouf a fait savoir que les chercheurs avec qui l’association African Journalist Forum a eu à travailler, ont prédit que d’ici quelques années, des phénomènes de submersion peuvent avoir des conséquences désagréables sur cette zone côtière de Pilote Bar qui présente des similitudes avec Doun Baba Dièye et Keur Bernard qui sont rayés de la carte il y a de cela quelques années. Pour lui, c’est le moment d’agir pour que cette localité ne se retrouve pas dans la même situation que Doun Baba Dièye et Keur Bernard, il y a quelques années. Boubou Aldiouma Sy, professeur de Géographie, de géomorphologie à l’Université Gaston Berger de Saint louis et membre du laboratoire Leidi où il dirige l’équipe de recherche Dynamiques des environnements arides à semi-arides, risques morphogéniques et stratégies de gestion, partage les mêmes inquiétudes et explique les raisons des problèmes rencontrés par les localités de Pilote Bar et Tassinére. Il affirme que ces villages sont installés dans l’estuaire et dans des fragments de cordons dunaires à l’intérieur de l’estuaire. Ce qui pose des problèmes à ces villages qui ont des traditions culturelles socio-économiques agricoles maraîchères et d’activité de pêche et qui sont très ancrés dans leur environnement socio culturel et environnemental.
Des villages très exposés aux effets des changements climatiques
« Ces villages sont très exposés aux effets des changements climatiques qui sont des phénomènes naturels, lents et normaux qui n’ont rien à voir avec la présence de l’homme et qui se traduisent dans nos régions par une augmentation sensible des températures liées au rapprochement de la terre par rapport au soleil, au cours de son orbite » a-t-il expliqué. Ce qui, selon lui, se traduit par des saisons astronomiques sèches qui peuvent aller jusqu’à 19000 à 21000 ans. « La saison que nous sommes en train de traverser remonte à 7000 ans et il faut encore 12 à 13000 ans pour qu’elle se termine. Un phénomène qui se traduit par la fonte des glaces au niveau des pôles et l’augmentation du volume d’eau dans les mers, avec le relèvement d’eaux des mers qui est calculé en moyenne à l’ordre de 30 cm tous les cent ans. Ce qui est beaucoup et ultra-rapide », ajoute le professeur Boubou Aldiouma Sy qui confie que tous les villages, habitats et infrastructures qui se situent le long du trait de côte et sur des topographies plutôt basses sont exposés par le relèvement, et par des phénomènes de submersion extrême (des vagues qui viennent frapper le trait de côte). Ce qui a été le problème des villages de Doun Baba Dièye, Tassinere et Pilote Bar entre autres. Il craint la disparition de ces localités à moins et long termes. « Avec le relèvement de la mer, toutes les infrastructures qui sont sur le trait de côte sont menacées. Si on parle de 30 cm tous les 100 ans, et si vous faites le lever topographique, vous vous rendez compte que même Saint-Louis peut disparaître dans 1500 ans, à plus forte raison ces villages qui sont sous Saint Louis, sur le plan topographique ». L’enseignant chercheur à l’Ugb préconise une compréhension des phénomènes et le comportement des paramètres hydrodynamiques, mais aussi des courants de dérive, des vagues, des houles, des phénomènes de marée etc. Pour cela, il recommande des appareils récents pour une meilleure compréhension de ces phénomènes et la mise en place d’un dispositif pour ralentir la vitesse de destruction de ces infrastructures qui sont le long du trait de côte «
UNE ACTION CLIMATIQUE COORDONNEE COMME SEULE REPONSE APPROPRIEE
Une ‘’action coordonnée’’ et une ‘’coopération internationale accrue’’ sont essentielles pour ‘’surmonter les crises géopolitiques et climatiques qui menacent nos populations et nos écosystèmes’’
Une ‘’action coordonnée’’ et une ‘’coopération internationale accrue’’ sont essentielles pour ‘’surmonter les crises géopolitiques et climatiques qui menacent nos populations et nos écosystèmes’’, a déclaré le directeur d’Enda Energie, Emmanuel Seck.
”Seules une action coordonnée et une coopération internationale accrue peuvent nous permettre de surmonter les crises géopolitiques et climatiques qui menacent nos populations et nos écosystèmes ”, a déclaré Emmanuel Seck.
Il s’exprimait mardi lors d’un atelier organisé par Enda Energie en amont de la 29e Conférence des Parties (COP29).
”Des engagements à l’action : responsabilité et transparence dans le financement des transitions justes et des pertes et dommages” est le thème principal de cet atelier.
Il a réuni des membres de la société civile, des collectivités territoriales, des organisations de femmes et de jeunes, le secteur privé, ainsi que des représentants du gouvernement.
Emmanuel Seck a rappelé l’importance de limiter le réchauffement climatique à 1,5°C, objectif clé de l’Accord de Paris sur le climat, qui reste selon lui menacé par des retards significatifs dans sa mise en œuvre.
”Il est impératif de combler les lacunes observées dans les engagements climatiques globaux, en alignant les efforts des pays sur une vision commune pour atteindre cet objectif critique de 1,5°C ”, a insisté le directeur d’Enda Energie.
Il a salué la création d’un fonds destiné à financer les dommages causés par le changement climatique et s’est félicité de la nomination du Sénégalais Ibrahima Cheikh Diong comme directeur de ce fonds.
”Cette initiative représente un pas important pour soutenir les pays en développement, souvent en première ligne des catastrophes climatiques ”, a-t-il ajouté.
Le directeur d’Enda Energie a également souligné la nécessité de revoir les mécanismes de financement climatique, estimant que les subventions devraient être privilégiées par rapport aux prêts pour éviter que les pays en développement ne s’endettent davantage.
En outre, il a plaidé pour que les pays développés atteignent la neutralité carbone, tout en demandant des engagements mesurés et justes pour les pays en développement.
Il a également rappelé le rôle essentiel des acteurs locaux dans la mise en œuvre des initiatives climatiques au niveau communautaire. ”Leur implication permet de sensibiliser les populations et de rendre les actions climatiques plus efficaces et mieux adaptées aux réalités locales ”, a-t-il affirmé.
M. Seck a exprimé sa gratitude envers des partenaires, tels que la Fondation africaine pour le climat et la Fondation Ford, dont le soutien, a-t-il précisé, est indispensable pour mener à bien les initiatives climatiques.
Il a encouragé les participants et les partenaires à maintenir leur engagement et à collaborer activement afin de garantir des avancées significatives pour la 29e Conférence des parties sur le climat, prévue du 11 au 22 novembre 2024, à Baku, en Azerbaïdjan.
LE QUARTIER MEDINA EST DEVENU UN HERITAGE EN PERIL
Située au cœur de Dakar, la Médina connaît plusieurs problèmes liés au cadre de vie. Autrefois surnommée le « quartier indigène », la Médina n’est plus que l’ombre d’elle-même.
Située au cœur de Dakar, la Médina connaît plusieurs problèmes liés au cadre de vie. Autrefois surnommée le « quartier indigène », la Médina n’est plus que l’ombre d’elle-même. Son riche patrimoine architectural, composé de maisons en pavillon de style colonial auxquelles s’ajoutent des bâtisses de style moderniste en vogue dans les années 50, est presque tombé en décrépitude. Cent dix ans après sa création, la vétusté du quartier et la promiscuité restent les plus grands défis.
L’avenue Blaise Diagne est l’allée la plus populaire de la Médina. Sur cet axe routier fréquenté, les bâtisses coloniales vieillissantes et les immeubles dessinent une architecture hétérogène. La Médina, ou « Médinatoul Mounawara » (la ville illuminée), est le nom donné par El Hadji Malick Sy en 1914 après le déguerpissement de six villages Lébou du Plateau, suite à une épidémie de peste.
En plein Médina, nous sommes chez Fatou Diouf ! Elle habite le quartier depuis une quarantaine d’années. Malgré la chaleur étouffante de cet après-midi, elle est à l’abri de la fumée suffocante des pots d’échappement des véhicules coincés dans les embouteillages. « La Médina où nous avons grandi n’est pas celle d’aujourd’hui. Le cadre de vie s’est fortement dégradé depuis quelques années. L’anarchie qui règne dans le quartier est invivable », déplore Fatou d’un ton désolé. Selon elle, le quartier fait face à plusieurs défis, notamment les bâtiments délabrés et les eaux usées.
Un système d’assainissement mis à rude épreuve
À l’angle des rues 41 et 22, les eaux usées stagnantes, mélangées aux détritus, rendent l’environnement du quartier jadis propre, insalubre. De petits groupes de personnes essaient tant bien que mal de se frayer un chemin à travers les tas d’immondices qui dégagent une odeur pestilentielle. Les plus maladroits finissent avec les chaussures trempées. Un problème persistant, selon Modou Bakhoum, 48 ans. Ce menuisier, vêtu en Baye Fall, est témoin de la dégradation du cadre de vie. « Le réseau de canalisation date de l’époque coloniale. Il est vétuste. Ça fait plus de 20 ans que nous vivons ce calvaire. Malgré les efforts consentis par les autorités pour bétonner la rue, le phénomène persiste », déclare Modou. Il ajoute que la rue se situe dans un marigot remblayé. « La nappe phréatique est à quelques mètres. Quand elle est saturée, les eaux souterraines se mélangent avec les eaux usées, rendant la rue impraticable aux piétons », renchérit-il.
Moussa Séne estime que la présence des flaques d’eau favorise le développement des gîtes larvaires. « Nous sommes exposés aux piqûres de moustiques. Avec les microbes, les diarrhées sont également fréquentes », souligne-t-il. À ses yeux, la remontée de la nappe est à l’origine de la fragilisation de la structure de plusieurs maisons.
Des bâtiments qui menacent ruine
À Gouye Salane (Baobab et euphorbe), rue 31, les maisons vétustes se comptent par dizaines. Sur cet axe, des édifices vieillissants, menaçant de s’effondrer à tout moment, hantent le quotidien des habitants. Les fissures sur les façades témoignent de la fragilité de certains immeubles. L’ossature en fer rouillé, qui soutient quelques balcons de ces édifices, est visible à l’œil nu. « Ces bâtiments sont vétustes, il faut les démolir complètement avant qu’il ne soit trop tard », se plaint Ngagne Niang, en pointant du doigt un immeuble récemment vidé de ses occupants. Dans la trentaine, ce riverain estime que cette situation est causée par le manque d’entretien. « Les propriétaires ne sont intéressés que par le profit. Ils ne se soucient souvent pas de l’état de leurs logements. », ajoute-t-il. Il rappelle qu’il y a quelques années, deux personnes ont été tuées dans l’effondrement d’une dalle rue 37. Selon lui, des maisons en terrasses sont transformées en immeubles sans tenir compte de la solidité de la structure. « Il y a des logements qui sont surélevés sur plusieurs étages sans qu’aucune étude préalable ne soit réalisée », déplore-t-il tout en regrettant le fait que la plupart des vieilles bâtisses font l’objet de conflits successoraux où aucun héritier ne veut endosser la responsabilité de rénover les lieux.
À Santhiaba, dans ce mythique « Penc» des Lébou de Dakar, les grandes concessions constituées de baraques surmontées de tuiles rouges rappellent la Médina de l’époque coloniale. Ici, un autre avis, en divergence avec celui de Ngagne, est exprimé par Mamadou Fall. Chapelet à la main, il murmure des versets coraniques sous l’ombre d’un baobab situé dans l’esplanade de la mosquée du quartier. Ce notable Lébou en djellaba noire souligne que « le manque de moyens explique la dégradation avancée de plusieurs bâtiments ». Selon lui, la plupart des maisons sont des domiciles familiaux. « Certains propriétaires n’ont pas les moyens de démolir et de reconstruire leurs maisons. Les édifices appartiennent à des familles nombreuses qui ne disposent pas des moyens nécessaires pour les entretenir ou les rénover », estime le doyen. Il révèle que certaines maisons sont fermées depuis des années, leurs propriétaires n’ayant pas les ressources nécessaires pour les reconstruire. « Certains se contentent de rafistoler leurs bâtiments pour ensuite les louer aux plus offrants. Parfois, c’est très lucratif », admet-il, évoquant l’explosion de la demande de logements dans le quartier.
Des rues encombrées
La Médina est l’un des quartiers les mieux lotis de Dakar. Son plan en damier, composé de larges rues latitudinales et longitudinales qui s’entrecoupent en angle droit, facilite le déplacement dans le périmètre du quartier. Cependant, cette commodité d’antan est mise à mal par l’occupation anarchique de la voirie urbaine, notamment rue 24. Sur cet axe, les nids-de poule gorgés de boue noirâtre rendent difficile la circulation des véhicules. Sur les trottoirs, des enclos de moutons, des épaves de voitures et des scooters garés en vrac se côtoient. C’est le panorama de la désolation. Une situation que déplore Issa Diakhaté, 28 ans. Ce natif de la Médina est très engagé sur les questions environnementales. En sweat blanc et cheveux afro, il souligne que l’anarchie qui règne dans les artères du quartier est devenue insupportable. Selon lui, la Médina n’offre plus un cadre de vie adéquat. « Beaucoup de familles ont vendu leurs maisons. À la place, de grands immeubles surpeuplés sont construits, sans parking ni système d’assainissement adéquat », se désole-t-il.
L’architecte et urbaniste Xavier Ricou souligne que le réseau d’assainissement construit à l’époque coloniale ne peut plus fonctionner à cause de la surpopulation. « Les canalisations sont vétustes et ont été rarement entretenues après les indépendances », affirme-t-il. Cela s’ajoute, d’après l’urbaniste, aux comportements indisciplinés des populations. « Les égouts et avaloirs sont transformés en dépotoirs, ce qui contribue à la dégradation du système d’assainissement », explique-t-il.
« Il faut encore aller plus loin dans le désengorgement de la capitale »
L’urbanisation galopante a, selon lui, contribué à la destruction du charme et de l’identité du quartier centenaire. « On détruit des bâtisses coloniales, parfois de très haute qualité et adaptées à l’environnement, pour en faire des bâtiments plus rentables, de moins bonne qualité et sans identité. La Médina, qui avait une vraie âme, une vraie identité, n’en a plus », souligne Xavier Ricou. À ses yeux, le profit est privilégié au détriment du cadre de vie. « On construit pour gagner toujours plus d’argent. Des immeubles de mauvaise qualité sortent de terre comme des champignons sans respecter les principes architecturaux de base, comme l’aération, l’ensoleillement ou simplement le confort », dit-il.
Selon lui, le basculement de la Médina en « Skyline » n’est pas sans conséquence. « Ces immeubles étouffent le quartier en bloquant la circulation des vents, d’où l’absence de ventilation, l’augmentation de la pollution de l’air et des maladies respiratoires », soutient-il. Pour lui, la Médina ne peut plus contenir autant d’habitants par rapport à sa superficie. « À l’époque de sa création en 1914, la Médina avait été lotie pour loger quelques milliers de personnes déguerpies de Dakar-Plateau et accueillir les tirailleurs de retour de la Grande Guerre. L’encombrement et les embouteillages sont des illustrations parfaites de ces dysfonctionnements. Dans les années 50, un PDU (Plan directeur d’urbanisme) prévoyait de déplacer la Médina vers l’actuelle banlieue de Dakar, pour en faire des jardins. Cette idée très ségrégationniste a été abandonnée, probablement car elle n’était pas trèsréaliste », détaille-t-il. L’urbaniste indique qu’ « il serait très compliqué de régler les problèmes actuels de la Médina dont l’origine est très lointaine ». « On ne pourra pas régler tous les problèmes urbains d’un coup de baguette magique, c’est très complexe », estime Xavier Ricou. Selon lui, la vraie solution à tous les problèmes de la Médina, et de la presqu’île du Cap-Vert en général, consiste à créer de nouveaux pôles urbains hors de Dakar pour alléger la capitale. « La mise en place du pôle urbain de Diamniadio est une très bonne chose mais il faut encore aller plus loin dans le désengorgement de la capitale », explique-t-il.
TRUMP REVENDIQUE UNE VICTOIRE HISTORIQUE
Dans une ambiance électrique à West Palm Beach, l'ancien président a proclamé avoir "écrit l'Histoire" de cette présidentielle. Fox News, média conservateur, est le seul à lui donner raison pour l'instant
(SenePlus)- Donald Trump s'est autoproclamé vainqueur de l'élection présidentielle américaine mercredi soir, alors que le dépouillement se poursuit dans plusieurs États clés. Lors d'une allocution à West Palm Beach, en Floride, l'ancien président a affirmé avoir réalisé "une victoire politique jamais vue" aux États-Unis.
"Nous avons écrit l'Histoire", a déclaré Donald Trump devant une foule de partisans enthousiastes, promettant dans la foulée "d'aider le pays à guérir".
Cette déclaration de victoire s'appuie uniquement sur les projections de Fox News, seul média américain à avoir annoncé un résultat définitif à ce stade. La chaîne conservatrice fait cavalier seul, alors que les autres grands médias américains attendent la fin du dépouillement dans les États décisifs avant de se prononcer.
Cette annonce intervient dans un contexte de grande tension, alors que le décompte des votes par correspondance se poursuit dans plusieurs États clés qui pourraient déterminer l'issue finale du scrutin.
LE DERNIER BUDGET DE MOUSTAPHA BA
L'ancien ministre des Finances laisse l'image d'un expert respecté des finances publiques. De l'ENEA aux plus hautes responsabilités ministérielles, ce fils de Nioro du Rip incarnait l'excellence de la haute fonction publique sénégalaise
Accusé d’avoir fait partie de ceux qui ont falsifié les finances publiques, trainé dans la boue par les tenants actuels du pouvoir, l’ancien ministre de l’Économie et des Finances, Mamadou Moustapha Ba, s’en est allé hier, après quelques jours dans le coma, à la suite d’un malaise. Retour sur le parcours d’un digne fils du Sénégal et de Nioro du Rip !
‘’Grand, il a vécu. Grand et digne, il est parti’’. Ce témoignage de l’ancien ministre de la Culture Aliou Sow résume bien le parcours de Moustapha Ba, né à Nioro, il y a environ 59 ans et décédé hier 4 novembre en France. En attestent les témoignages issus de tous les bords politiques, y compris parmi ses contradicteurs les plus féroces, notamment à l’Assemblée nationale. Celui de Guy Marius Sagna en est une parfaite illustration.
Dans un post, le responsable au parti Pastef déclare : ‘’Nous étions de camps totalement opposés. Nous avons croisé le fer du dialogue en commission comme à l'hémicycle. Jamais il n'a esquivé les questions que je soulevais.’’
De l’avis de l’ex-opposant radical membre de la nouvelle majorité au pouvoir, même si les réponses ne le convainquaient pas toujours, l’ancien ministre avait ce don de susciter l’écoute et le respect. ‘’Ses réponses de ministre des Finances et du Budget ne me convenaient pas toujours. Mais j'éprouvais une forme d'étonnement - de respect - devant son endurance et sa courtoisie à l'hémicycle. Il était une des rares voix avec qui discuter avait encore un sens à l'Assemblée nationale du Sénégal lors de la 14e législature’’.
GMS : ‘’Il était une des rares voix avec qui discuter avait encore un sens à l’Assemblée nationale.’’
D’une générosité intellectuelle sans pareille, Moustapha Ba pouvait rester une journée entière à discuter de finances publiques, de budget avec des opposants comme avec des membres de la société civile. Toujours avec le même respect, la même courtoisie.
Ancien président de la Commission des finances à l’Assemblée nationale, Seydou Diouf ne le considère pas comme un homme politique, mais comme un expert. ‘’J’ai connu Moustapha durant mon premier mandat en 2007. À l’époque, il était à la Direction de la Coopération économique et financière, où il s’occupait des investissements dans des secteurs stratégiques comme l'agriculture, les infrastructures, puis comme directeur général du Budget, directeur général des Finances. Il a gravi tous les échelons pour se retrouver à la tête du département. Ce n’était pas un politique, c’était un expert des finances publiques qui a été porté à cette station en raison de ses compétences’’, rapporte le député de la 14e législature.
Chez les politiques, le natif de Nioro du Rip fait presque l’unanimité. Il a su dépasser les clivages partisans, pour être au service exclusif de la nation. Seydou Diouf : ‘’C’est un expert qui a traversé plusieurs régimes : Diouf, Wade jusqu'à Macky Sall qui avait fait de lui son ministre. Il avait une très grande connaissance des leviers des finances publiques. Il vous parlait du budget comme il vous parlait de sa vie au quotidien. Rien dans le budget ne lui était étranger. Le Sénégal perd vraiment un digne fils’’, insiste M. Diouf très ému.
Un orfèvre des finances publiques
Sorti de l’École nationale d’économie appliquée (ENEA) devenue École supérieure d’économie appliquée (ESEA), Moustapha Ba aura fait presque tout son parcours au sein du département des Finances. Plus de 30 ans, selon certains témoignages. Ancien Premier ministre de Macky Sall, Amadou Ba, qui a suspendu sa campagne pour les Législatives, témoigne : ‘’Je le connais depuis plus de 25 ans. Il était à l’époque un agent, après chef de division, par la suite directeur de la Coopération économique et financière, après directeur général du Budget, quand j'étais ministre des Finances. C’est resté son poste jusqu'à sa nomination comme ministre des Finances dans un gouvernement où j’étais le Premier ministre. Ce qu’il a fait pour ce pays est inestimable.’’
En tant que ministre des Finances de 2013 à 2019, Amadou Ba a travaillé de manière très étroite avec son ancien directeur général du Budget. Selon lui, Moustapha est l’un des meilleurs de sa génération. ‘’Dans le domaine budgétaire, je n'ai pas vu dans ce pays quelqu'un de plus compétent. Dans le domaine de la coopération, il est difficile de trouver quelqu'un qui est plus compétent’’. Acteur majeur de toutes les grandes réformes sous Macky Sall, l’homme jouissait d’un grand respect et considération auprès de tous ses collaborateurs. ‘’Dans la conception du PSE (Plan Sénégal émergent), on était ensemble à toutes les étapes : dans la mobilisation des ressources financières tout comme dans la gestion budgétaire. Je peux dire que c'est l'un des fonctionnaires les plus compétents, les plus rigoureux que je n'ai jamais connus. Je le dis très honnêtement’’, souligne l’ancien PM.
Porté à la tête du ministère des Finances le 17 septembre 2022, Moustapha Ba a très vite pris ses marques et a été l’un des ministres qui a bien marqué le département. En sus d’avoir des relations cordiales avec les politiques, il a su également bénéficier du respect de ses collaborateurs et inspirait la confiance aux partenaires techniques et financiers.
À l’Assemblée nationale, il ne se contentait pas de s’appuyer sur ses collaborateurs, rapporte Seydou Diouf, pour marquer sa maitrise du secteur. ‘’C’est le ministre des Finances qui avait la main à la pâte. Moustapha Ba ne se contentait pas de recevoir des notes de ses collaborateurs. Il avait cette capacité de synthèse, parce que connaissant parfaitement le département des Finances, maitrisant particulièrement le budget de l'État dans la manière dont il est élaboré, dont il est arbitré, dans la manière dont il est exécuté, mais aussi dans la manière dont il est contrôlé. Il savait répondre à toutes les questions avec une grande aisance parce que ne cherchant pas ses mots’’, insiste le président du Parti pour le progrès et la citoyenneté.
UN MORT APRÈS UN ACCIDENT DANS LE CORTÈGE DE PASTEF TOUBA
Un drame de la route a tragiquement coûté la vie à un jeune patriote et a fait 14 blessés, dont six dans un état grave, alors que la caravane départementale se dirigeait vers Darou Nahim.
La campagne électorale de la coalition Pastef à Mbacké a été marquée par un drame ce mardi. Un accident de la route a tragiquement coûté la vie à un jeune patriote et a fait 14 blessés, dont six dans un état grave, alors que la caravane départementale se dirigeait vers Darou Nahim.
Selon Mbaye Seck, coordonnateur du Comité électoral de la commune de Mbacké, l’accident a contraint les responsables à suspendre immédiatement toutes les activités de campagne prévues pour la journée. « Suite à l’accident survenu aujourd’hui sur la route de Darou Nahim, alors que la caravane départementale de Mbacké s’y rendait, occasionnant déjà un décès et des blessés graves, toutes les activités de campagne prévues pour aujourd’hui sont reportées à une date ultérieure », a-t-il déclaré.
Ce report marque un moment de recueillement et de solidarité envers les victimes et leurs familles. Les responsables de Pastef ont assuré un suivi de la situation, et les blessés ont été transportés vers les établissements de santé les plus proches pour recevoir les soins nécessaires.
Ce tragique accident rappelle les risques inhérents aux déplacements massifs durant les périodes de campagne électorale et met en lumière la nécessité de renforcer les mesures de sécurité autour des convois politiques.
par Mohamed Mbougar Sarr
À PROPOS DE L’AFFAIRE SÉVERINE AWENENGO
EXCLUSIF SENEPLUS - Il est ironique que l’opposition et le pouvoir soient tombés d’accord sur la condamnation de l’ouvrage. Ce seul fait devrait alarmer. Il n’est pas toujours obligé que la crainte sociale soit opposée à la nécessité de la connaissance
Sur ce qu’il convient désormais d’appeler « l’affaire Séverine Awenengo », je voudrais dire quelques mots. D’emblée, je confesse une honteuse faute : je vais commettre à l’égard de ce livre la même injustice que la plupart des commentateurs de son actualité : je ne l’ai pas encore lu, ce qui devrait pourtant être le préalable élémentaire à toute discussion sérieuse le concernant. Naturellement, je le lirai bientôt et en reparlerai peut-être ici même, après lecture. Foi candide dans le geste élémentaire de la bonne foi critique : lire d’abord, commenter et juger ensuite. Il n’est pas certain - j’ai déjà, en toute modestie, une solide expérience à ce propos - que cette bonne foi intéresse le plus, en matière de controverse intellectuelle et littéraire au Sénégal. Mais c’est un autre sujet. Je précise aussi que je ne connais pas personnellement Madame Awenengo.
Le malentendu, comme souvent, semble venir de la confusion, calculée ou involontaire, entre l’approche scientifique - mais cela peut aussi valoir pour l’approche fictionnelle - d’un sujet et l’apologie politique ou morale de ce sujet. En l’occurrence, tout indique qu’on suspecte (ou, pour certains, qu’on accuse franchement) la chercheure de « défendre » ou « encourager » ou « légitimer » l’idée d’une autonomie de la Casamance. Et la suspicion semble s’appuyer sur le seul fait (je souligne) qu’elle y consacre un essai, fruit d’années de labeur, de lectures, d’analyses, de terrain. Je ne suis pas naïf au point de croire encore qu’il existe une « neutralité » (au sens d’une innocence absolue, d’une « perspective de Sirius » objectivement détachée) de la recherche académique. Il va de soi que tout travail universitaire est plus ou moins « situé » ; que tout chercheur, toute chercheure a d’inévitables biais (théoriques ou personnels) ; que la démarche scientifique, aussi rigoureuse soit-elle, s’effectue toujours dans un contexte politique et social auquel elle n’échappe pas, et avec lequel elle doit composer, y compris dans la gestion des affects que ce contexte génère.
Je sais tout cela. Seulement, je sais aussi que : 1) le travail universitaire obéit à des protocoles, des contrôles, des relectures, des critiques externes qui font que n’importe quoi ne se publie pas n’importe comment ; 2) que la suspicion d’un agenda politique « caché » d’un universitaire peut être confirmée ou infirmée par l’examen patient et rigoureux de son historique de recherches et de publications ; 3) qu’au cas où, pour une raison ou une autre, une proposition universitaire « suspecte » ou « problématique » sur un sujet réussissait à être publiée malgré tous les sas de validation, les autres universitaires, spécialistes de cette question - et il y a, sur la question de ce livre, de nombreux spécialistes, et beaucoup sont Sénégalais - la liront, la critiqueront, la réfuteront, au besoin.
Pour toutes ces raisons, j’ai trouvé très triste la manière dont cette affaire a été politisée, ramenée à des considérations navrantes sur la nationalité de l’universitaire impliquée et sa légitimité, à cause de ses origines, à traiter de ce sujet. Ce procès ne me paraît pas juste, et pour tout dire, je le trouve inquiétant. Si la légitimité à s’occuper de certains objets d’étude était indexée à la nationalité ou l’origine des universitaires, toute une bibliothèque de la connaissance humaine n’aurait jamais vu le jour. Qu’on imagine un seul instant ce qui se serait passé si celui qui est peut-être le plus grand chercheur de ce pays, Cheikh Anta Diop, avait été cantonné dans ses recherches à sa nationalité ou à son origine.
Il est tout à fait ironique que l’opposition et le pouvoir, pour des raisons absolument inverses - et toutes mauvaises à mon sens -, soient tombés d’accord sur la condamnation de l’ouvrage. Ce seul fait devrait alarmer. L’éditeur a fini par renoncer à le présenter à Dakar. Je ne vois pas de quoi se réjouir. Si, dans ce pays, la politisation systématique - ou même ponctuelle - de la production scientifique ou littéraire devait être le baromètre de la vie des livres, livres que, la plupart du temps, on ne lit pas, ou superficiellement, il y aurait de quoi être inquiet. Mais peut-être le conditionnel est-il superflu, et qu’il est déjà trop tard. Ce n’est pas la première fois, au Sénégal, que des politiques, pour de raisons bien faciles, accusent un livre et/ou son auteur de vouloir déstabiliser un pays ou pervertir sa culture.
La Casamance est un sujet « sensible », me dit-on. C’est vrai et je comprends, à la lumière de l’histoire récente, qu’on puisse craindre son instrumentalisation à des fins malintentionnées. Cependant, c’est presque au nom de cette « sensibilité » qu’il faut pouvoir accepter des travaux universitaires sur la question. Car ils éclairent, complexifient, donnent une profondeur historique, questionnent autrement et, in fine, je crois, produisent un savoir plus complet, débarrassé des mythes et des fantasmes, sur un sujet. Il n’est pas toujours obligé que la crainte sociale soit opposée à la nécessité de la connaissance. Celle-ci peut dissiper celle-là.
J’entends aussi que « ce ne serait pas le bon moment » pour parler de cette question. Prudence salutaire, peut-être. Mais elle entraîne une question dans sa foulée : quel serait le bon moment ? Je crois qu’il n’y a jamais de « bon » moment pour parler d’une question dite « sensible », pour la simple raison - et pardon pour la tautologie qui va suivre - que le propre de la « sensibilité », lorsqu’on l’entretient par la précaution du silence ou le report sine die, est de ne jamais être moins sensible. Ce n’est pas parce qu’on ne parle pas (scientifiquement) d’un sujet qu’il devient moins sensible dans le temps. A n’importe quelle époque, par temps d’élection ou non, il demeurera sensible. Et ce qui est tout le temps sensible et impossible à aborder mue inévitablement en tabou. Il faut absolument l’éviter, à mon sens.
UNE LONGUE NUIT ÉLECTORALE EN PERSPECTIVE AUX ÉTATS-UNIS
L'annonce du vainqueur de l'élection présidentielle américaine pourrait suivre deux scénarios radicalement différents, rappelant soit 2016 avec une victoire annoncée dès le lendemain matin, soit 2020 avec plusieurs jours d'attente
(SenePlus) - D'après le New York Times (NYT), l'annonce du vainqueur de l'élection présidentielle américaine pourrait suivre deux scénarios radicalement différents, rappelant soit 2016 avec une victoire annoncée dès le lendemain matin, soit 2020 avec plusieurs jours d'attente.
Le précédent de 2020 reste dans toutes les mémoires : il avait fallu attendre le samedi 7 novembre, soit quatre jours après le scrutin, pour que les médias confirment la victoire de Joe Biden. Sept États décisifs - l'Arizona, la Géorgie, le Michigan, le Nevada, la Caroline du Nord, la Pennsylvanie et le Wisconsin - étaient restés en suspens au lendemain du vote.
Le décompte des votes par correspondance avait particulièrement complexifié le processus en 2020, créant ce que les experts appellent des "mirages" rouges et bleus. Ces phénomènes s'expliquent par l'ordre de dépouillement : certains États comptent d'abord les votes par correspondance, d'autres les votes en personne, créant des tendances temporaires trompeuses compte tenu des préférences partisanes dans le mode de vote.
Pour 2024, quelques changements pourraient accélérer le processus. Le Michigan, notamment, a modifié sa législation pour permettre le traitement anticipé des bulletins par correspondance. De plus, l'écart partisan dans l'utilisation du vote par correspondance devrait se réduire, les républicains y ayant davantage recours qu'en 2020.
Les premiers indices significatifs tomberont dès 19h (heure de l'Est) en Géorgie, suivis de la Caroline du Nord à 19h30. Les États cruciaux du "Mur Bleu" - Michigan, Pennsylvanie et Wisconsin - ainsi que l'Arizona et le Nevada fermeront leurs bureaux de vote plus tard dans la soirée, entre 20h et 22h.
Le journal new-yorkais souligne qu'historiquement, le décompte complet n'a jamais été achevé en une seule journée. La nouveauté en 2020 résidait dans l'impossibilité de faire des projections fiables le soir même du scrutin, en raison de l'importance inédite du vote par correspondance.