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1 décembre 2024
Société
VIOLENCES DANS LA SORTIE DU KANKOURANG
Trois personnes blessées, cinq maisons saccagées au quartier Darou Salam, La sortie du Kankourang, ce lundi à Mbour, s’est accompagnée de scènes de violence inouïes.
Etienne NDIAYE (Correspondant permanent à Mbour) |
Publication 01/10/2024
La sortie du Kankourang, ce lundi à Mbour, s’est accompagnée de scènes de violence inouïes. Au quartier Darou Salam qui abrite un dioudio «lël» (foyer d’initiation) des circoncis, des habitants qui se demandaient pourquoi est-ce que le Kankourang est sorti un jour ouvrable en pleine journée, ont eu comme réponse une violence inouïe. En effet, trois personnes ont subi les foudres du Kankourang et de leurs accompagnateurs «Selbé» qui se sont sans doute sentis humiliés par l’attitude des habitants du quartier
Pourtant ces derniers sont dans tous leurs droits car l’autorisation de sortir le Kankourang, délivrée par l’autorité administrative, spécifie que les jours ouvrables (du lundi au vendredi) n’en font pas partie. Mais au quartier Darou Salam, qui abrite un « dioudiou » de Cissé Kounda, on semble ne donner aucun crédit à une telle disposition. D’ailleurs pas plus tard que mercredi dernier le Kankourang y faisait son show, perturbant sérieusement la circulation, mais aussi la liberté d’aller et de venir des habitants du quartier. Cette forfaiture s’étant répétée ce lundi a provoqué la révolte de certains jeunes. Malheureusement pour des derniers, ils ont subi la furie du Kankourang et de ses accompagnants qui ont sérieusement blessé trois d’entre eux et saccagé cinq maisons dans le coin.
Finalement, le Kankourang s’en est allé, laissant sur place chagrin et désolation. Les autorités administratives ont été informées et l’on pourrait s’attendre à des mesures drastiques. Certains agitent même l’idée d’une suspension temporaire de cette pratique culturelle de la collectivité mandingue comme cela avait été le cas en 2016 lorsqu’un jeune du quartier Santessou, déçu de n’avoir pas été initié après avoir versé une somme de 50000 frs à des responsables du « dioudiou », avait été tué par le Kankourang à coups de machette alors qu’il tentait d’accéder par force au dit «dioudiou».
Pour la collectivité mandingue, il reste encore un weekend. Mais vu la persistance de la violence cette année avec des cas notés à Nianing et à Warang, la prise par l’autorité administrative de mesures apte à ramener la sérénité n’est pas à exclure pour l’instant.
KARANTABA ET KOLIBANTANG ISOLEES, LES TRAVAUX ATTENDUS A LA MI-OCTOBRE
Le pont-barrage anti-sel de Diopcounda, situé dans la commune rurale de Kolibantang, dans l’Est de la région de Sédhiou, a complètement cédé sous la pression des eaux de pluie. Toutes les localités qui ceinturent l’ouvrage se retrouvent du coup isolées.
Le pont-barrage anti-sel de Diopcounda, situé dans la commune rurale de Kolibantang, dans l’Est de la région de Sédhiou, a complètement cédé sous la pression des eaux de pluie. Toutes les localités qui ceinturent l’ouvrage se retrouvent du coup isolées. Cette rupture, qui entraine celle de la mobilité des personnes et des biens, va considérablement impacter le vécu quotidien des populations en termes de disponibilité des denrées de première consommation. Les malades et autres femmes enceintes vont sans doute pâtir de cette situation. Le gouverneur de Sédhiou s’y est rendu hier, lundi 30 septembre 2024, en compagnie des techniciens de l’AGEROUTE ; mais les travaux ne pourront démarrer qu’à la mi-octobre, le temps que les eaux se retirent, affirme-t-on du côté de l’administration.
Les fortes pluies qui se sont abattues ces dernières semaines sur Sédhiou et sa région n’ont laissé aucune chance au pont-barrage de Diopcounda. Le déluge de l’eau a emporté tout sur son passage et désormais il faut une pirogue pour rallier la commune enclavée de Maka Kolibantang, à partir de l’axe qui mène à Kolda. Ibrahima est conducteur de véhicule de transport en commun des voyageurs ; à son arrivée sur les lieux, il ne croyait pas à ses yeux. «Ce qui se passe ici est dramatique, l’effondrement total du pont-barrage de Diopcounda. Nous sommes là et obligés de rebrousser chemin pour reprendre une autre voie et aller à Sédhiou. Je suis sûr que c’est la galère pour les populations enclavées de cette zone. Car, si aucun véhicule ne fréquente la zone, c’est l’isolement total. Le gouvernement doit agir très vite», témoigne-t-il.
Dans les environs, les (emblavures des) vertes rizières qui s’étendaient à perte de vue ont fait le voyage avec les eaux, laissant derrière un sentiment quasi général de désolation. Le regard perdu dans le vide et le menton sous la paume de la main, la vieille Mouskouta n’a pas souhaité donner suite à notre interpellation, préférant tout simplement se résigner à la Puissance Divine en implorant : «Allahou Akbar» (Dieu est Grand). Dans un tout autre registre, le commerce est en berne dans cette zone du Pakao notamment dans les communes rurales de Kolibantang et Karantaba. Cette mobilité réduite compromet également l’approvisionnement de ces localités en denrées de première consommation, avec des risques d’inflation. Youssouph Cissé, le fils du chef de village de Maka Kolibantang, appelle à l’aide des pouvoirs publics. «Au début de l’abime de l’ouvrage, nous avons essayé d’interdire le passage aux véhicules puis aux cyclomoteurs. Mais finalement, le pont a cédé. C’est complètement coupé. Nous sollicitons la diligence du président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, et de son Premier ministre, Ousmane Sonko, pour reconstruire ce pont-là. Sinon, nous allons souffrir énormément. Outre les difficultés d’accès aux denrées, les malades et les femmes enceintes vont également souffrir. C’est vraiment urgent».
A rappeler que ce pont-barrage anti-sel a été construit, sur fonds propres en 1995, par le marabout de Dianaba, Cheikh Alioune Souané, pour abréger le calvaire des populations. Hier lundi, le gouverneur de Sédhiou, Diadia Dia s’y est rendu, en compagnie du maire de Kolibantang et les techniciens de l’Agence des travaux et de gestion des routes (AGEROUTE). Il a été convenu de patienter jusqu’à la mi-octobre, le temps que les eaux se retirent, pour y mettre de la latérite et envisager ensuite le bitumage de l’axe. Mais, d’ici là, les piroguiers vont reprendre du service, ne serait-ce que pour évacuer les urgences.
ALERTE AU DEBORDEMENT
Le ministère de l’Hydraulique et de l’Assainissement a signalé, lundi, des ”risques de débordement” du fleuve Gambie dans les zones basses avec ‘’la montée subite et fulgurante’’ du plan d’eau.
Le ministère de l’Hydraulique et de l’Assainissement a signalé, lundi, des ”risques de débordement” du fleuve Gambie dans les zones basses avec ‘’la montée subite et fulgurante’’ du plan d’eau.
‘’Face à cette situation, avec l’atteinte imminente du seuil critique, des risques de débordement du fleuve sont à craindre, notamment dans les zones basses’’, indique le ministère dans un communiqué dont l’APS a eu connaissance .
Le document signale que ce lundi, à 16 heures, dans le cadre du suivi de la situation hydrologique du fleuve Gambie, il y a eu ”une montée subite et fulgurante du niveau de l’eau atteignant 11 m à Gouloumbou et 12,63 m à Simenti, soit respectivement à 1 m et 37 cm des cotes d’alerte’’.
Ainsi, le ministère invite ”les populations riveraines ainsi que les porteurs d’activités sur le long des berges à faire preuve d’une vigilance maximale”.
LEVÉE DE BOUCLIERS DES ORGANISATIONS DE DÉFENSE DES DROITS DE L’HOMME APRÈS L'AGRESSION DE GUY MARIUS SAGNA AU TOGO
L’agression du député continue d’alimenter des réactions tant au niveau national qu’international.
L’agression du député Guy Marius Sagna continue d’alimenter des réactions tant au niveau national qu’international. Après la condamnation de cet acte par le ministère de l’intégration du Sénégal via un communiqué, c’est au tour de plusieurs organisations de défense des droits de l’homme de se lever pour condamner avec fermeté l’agression dont ont été victimes les parlementaires Guy Marius Sagna, Brigitte Adjamagbo Johnson, des journalistes et des opposants politiques au siège de la Convention Démocratique des Peuples Africains (CDPA).
Dans un communiqué conjoint parvenu à notre rédaction, ces organisations dont le Réseau ouest-africain des défenseurs des droits humains (ROADDH/WAHRDN), la Coalition Togolaise des défenseurs des droits humains (CTDDH) et la Coalition Sénégalaise des Défenseurs des Droits Humains (CoSeDDH) déclarent avoir appris « avec consternation l’agression dont ont été victimes les parlementaires Guy Marius Sagna, Brigitte Adjamagbo Johnson, ainsi que des journalistes et des opposants politiques au siège de la Convention Démocratique des Peuples Africains (CDPA) à Lomé, Togo. »
Ces dernières relèvent en cet acte « Une violation des dispositions de l’Acte additionnel A/SA.1/12/16 relatif au renforcement des prérogatives du Parlement de la CEDEAO adopté à Abuja le 17 décembre 2016, notamment en son article 4 relatif aux Objectifs du Parlement de la CEDEAO. » Mais également « Une violation des engagements internationaux du Togo, y compris le Pacte international relatif aux droits civils et politiques en ses articles 5 qui rejette toute restriction à la jouissance des droits de l’homme, 19 relatif à la liberté d’expression et 21 affecté au droit de réunion pacifique », indiquent-ils dans leur document. Au vu de tout ce qui précède, les signataires de ce communiqué « Condamnent avec fermeté le fait qu’une réunion pacifique au siège d’un parti politique puisse constituer une porte ouverte à une agression physique contre des personnes et à des destructions de biens ».
En outre, souligne la note, ces organisations des droits de l’homme Ouest Africains « appellent les autorités togolaises à prendre leurs responsabilités afin de situerl’opinion surles conditions de cette agression, établir les responsabilités et procéder à la réparation des dommages subis par les victimes. » Aussi exhortent-ils « les autorités togolaises à veiller au respect des engagements nationaux et internationaux en matière de droits humains auxquels le Togo a librement souscrit », conclut le communiqué.
Par Fadel DIA
JE CHERCHE UN HOMME
Amadou Mahtar Mbow a résisté à la griserie politique. Quel autre fils du Sénégal a vécu une vie aussi riche et exaltante ? Quel homme parmi ses concitoyens peut se vanter d’avoir vécu aussi longtemps sans jamais renié ses principes ?
«Je cherche un homme ! », c’est, nous dit-on, le cri que Diogène de Sinope lançait à la ronde en parcourant les rues d’Athènes avec une lanterne allumée à la main en plein jour. Si, comme le prétendent ses exégètes, le plus célèbre représentant de l’école cynique voulait dire par ces mots qu’il ne cherchait pas seulement un être de chair et de sang mais un homme digne de ce nom et qui peut faire la fierté de ses semblables, un homme bon et sage, alors Amadou Mahtar Mbow aurait pu être son homme.
Car ce ne sont pas seulement des jours et des années, en quantité et bien plus qu’il n’en a donnés à d’autres femmes et hommes de sa génération, que Dieu a donnés à celui qui vient de nous quitter à 103 ans, il lui a aussi tracé un destin hors du commun.
Quel autre fils du Sénégal a vécu une vie aussi longue, aussi riche et exaltante et au parcours si imprévisible que la sienne, depuis celle du petit coursier de la Délégation de Dakar dont on croyait l’avenir compromis et qui étonnait son monde par son goût de la lecture et sa soif d’apprendre, jusqu’à l’élève pilote de l’air, sans doute le premier de notre histoire, jusqu’au combattant de l’armée française puis à l’éducateur visionnaire qui avait ouvert les portes de l’école sur le monde extérieur et enfin jusqu’à la consécration qui fit de lui le premier africain, et le premier noir, jamais nommé à la tête d’une institution du système de Nations-Unies ?
Quel homme parmi ses concitoyens peut se vanter d’avoir vécu aussi longtemps sans jamais avoir renié ses principes, ceux que lui avaient inculqués ses parents, ceux qui avaient été à la base de sa formation d’éducateur, ceux qui fondent le beau métier qu’il avait choisi, ceux qui étaient contenus dans les serments qu’il avait prêtés en s’engageant en politique ou en exerçant de hautes responsabilités au service de la République ou de chef de l’exécutif d’une institution à vocation universelle ?
Quel autre dirigeant d’une organisation du système des Nations Unies a pris le risque de mettre en péril, non pas seulement sa carrière, mais son destin politique, en soulevant un lièvre que beaucoup avant lui avaient préféré laisser dormir dans les fourrés. En proclamant que la culture ne se réduisait pas seulement au divertissement et que sa promotion et son partage exigeaient un rééquilibrage de l’information et des savoirs, il avait brisé un tabou. Par la même occasion, il avait rappelé au monde que l’institution qu’il dirigeait avait une fonction essentiellement éthique, que l’une de ses missions était de maintenir la paix, ce qui ne pouvait se faire qu’en réduisant le fossé aux multiples visages qui sépare les forts et les riches des plus faibles et des moins nantis. L’Unesco avait alors tremblé, mais on n’est pas fils du Ndiambour pour rien, son directeur a révélé des qualités de gestionnaire qu’on ne lui soupçonnait pas, et malgré les sanctions financières de son principal bailleur, elle ne s’est pas désossée, elle n’a sacrifié aucun de ses fonctionnaires et ne s’est pas fourvoyée sur des chemins tortueux.
Combien d’autres hommes qui, après avoir acquis « usage et raison » sur la scène internationale, côtoyé les grands du monde, résisté aux pressions des Jupiters, des lobbies et des gourous, n’ont pas cédé à la tentation de monnayer leur soutien aux dirigeants de leur pays ou ont refusé de se servir du prestige de leur ancienne fonction comme un tremplin pour aller à la conquête du pouvoir ? Amadou Mahtar Mbow a résisté à la griserie politique mais il s’est aussi gardé de succomber à la tentation de l’exil doré. Plus lui plaisait « le séjour qu’avaient bâti ses aïeux » que la verte Normandie, les quais de la Seine, les châteaux de Versailles ou les charmes de Marrakech, où il était pourtant le bienvenu, et il a préféré revenir « vivre entre ses parents le reste de son âge. »
Il n’était pas homme à ruminer le passé, mais il eût sans doute été comblé si la grande œuvre qui avait réuni autour de lui, pour la première fois dans notre histoire, des femmes et des hommes de bonne volonté, issus de toutes les forces vives de la nation, si cette charte consensuelle, au lieu d’être jetée aux oubliettes, avait servi à faire du Sénégal un pays prêt à affronter les défis du « monde en devenir », ce qui était précisément le titre d’un de ses derniers ouvrages.
On notera, enfin, qu’avec sa disparition c’est toute une page de notre histoire politique qui se tourne. Mbow était le dernier pilier vivant d’un triumvirat dont les autres colonnes s’appelaient Assane Seck et Abdoulaye Ly et, par un heureux hasard, tous étaient des chercheurs éducateurs formés au dialogue, au partage et à la rigueur et tous préféraient élever les mots plutôt que la voix. Ils sont morts à un âge canonique, entourés de respect et d’affection, sans avoir jamais insulté personne et, plus difficile encore, sans avoir jamais été insultés. Ils ont laissé un héritage incommensurable mais le patrimoine matériel le plus précieux qu’ils ont préservé et surtout transmis aux générations futures, est constitué de papiers, il est fait d’archives et de livres.
Peut-être qu’un jour un chercheur, plus curieux ou moins conformiste que d’autres, nous démêlera les fils de ce mystère : dans quel puits de lumières les trois pères fondateurs du PRA ont-ils glané ce viatique qui leur a permis de vivre aussi longtemps et de finir si bien leurs vies ?
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LES COALITIONS NE SUFFIRONT PAS
Le politologue Lamine Sarr pointe l'obsession des partis pour les jeux d'alliances, au détriment des enjeux sociaux. Il estime que la décision de Pastef de se présenter seul pourrait marquer un retour à une politique plus lisible pour les électeurs
Dans un entretien accordé à la TFM ce lundi soir, le Dr Lamine Sarr, enseignant-chercheur en sciences politiques, a livré une analyse sur les prochaines élections législatives anticipées. Alors que plus de 40 listes ont été déposées à la Direction Générale des Élections, Sarr met en garde contre une focalisation excessive sur les jeux d'alliances. "Les coalitions font parti du paysage politique sénégalais depuis des décennies, mais elles ne sont pas une fin en soi", affirme-t-il. Le chercheur pointe du doigt la nécessité pour les partis de proposer des solutions concrètes aux problèmes quotidiens des citoyens.
Dans ce contexte, la décision du parti Pastef de se présenter seul aux élections prend une dimension particulière. "C'est un choix qui pourrait rebattre les cartes", estime Sarr. Cette stratégie, qui rompt avec la tendance aux grandes coalitions, pourrait selon lui marquer un retour à une politique plus lisible pour les électeurs.
Pour Lamine Sarr, les véritables défis de ces élections se situent sur le terrain socio-économique. "La reddition des comptes est importante, mais elle ne nourrira pas les familles", souligne-t-il. L'expert insiste sur l'urgence de s'attaquer à des problèmes tels que le chômage des jeunes, l'immigration clandestine et la hausse du coût de la vie.
Responsable du Master Paix, Sécurité et Développement à l'Université Cheikh Anta Diop, Sarr n'a pas manqué de mettre en lumière les défis du secteur éducatif. "La massification des universités compromet la qualité de l'enseignement", déplore-t-il, appelant à une réforme en profondeur du système éducatif.
ADAMA DIENG PLAIDE POUR LA LIBERTÉ RELIGIEUSE EN AFRIQUE
L'ancien haut fonctionnaire de l'ONU dresse un constat alarmant de la montée de l'extrémisme et de l'intolérance. Mais il propose aussi une vision d'espoir, où le respect des croyances de chacun devient un moteur de développement et de paix
(SenePlus) - Dans une tribune publiée dans l'édition de septembre-octobre 2024 du magazine Africa Briefing, Adama Dieng, Envoyé spécial de l'Union africaine pour la prévention du crime de génocide et autres atrocités de masse, lance un appel vibrant en faveur de la liberté religieuse en Afrique. Il souligne l'importance cruciale de cette liberté pour le développement du continent, mettant en avant la paix, la tolérance et le respect comme piliers d'une société juste.
"Nous vivons une époque de turbulences, de tensions et de transitions", déclare Dieng dès l'ouverture de son texte. Il dresse un tableau sombre de la situation actuelle, où "les sociétés sont plus diverses, mais l'intolérance est en hausse", pointant du doigt la propagation de l'extrémisme violent et l'élargissement des conflits caractérisés par "un mépris fondamental du droit international et de la vie humaine".
L'auteur met en garde contre la manipulation de la religion à des fins d'intérêts particuliers, qui peut aller jusqu'à "encourager, organiser et commettre des crimes atroces". Il salue le travail de l'All-Africa Religious Liberty Association pour promouvoir la liberté de religion pour tous, en fonction de leurs croyances ou traditions.
Adama Dieng insiste sur le fait que la liberté religieuse est un droit fondamental, crucial pour la dignité humaine et la liberté individuelle. "Permettre aux individus de choisir leurs pratiques religieuses favorise une société diversifiée et pluraliste", affirme-t-il, ajoutant que "cette diversité peut conduire à une plus grande compréhension et tolérance entre différents groupes".
L'ancien haut fonctionnaire de l'ONU souligne le rôle crucial de la liberté religieuse dans le développement de l'Afrique. Selon lui, elle « réduit les conflits interconfessionnels et favorise la coexistence pacifique entre différentes communautés », créant ainsi « un environnement stable propice au développement économique et social ».
Cependant, Dieng reconnaît les défis auxquels l'Afrique est confrontée en matière de liberté religieuse, notamment l'extrémisme islamique dans le Sahel et en Afrique de l'Est. Il appelle à des « réponses coordonnées et inclusives, impliquant à la fois les gouvernements, les organisations religieuses et la société civile pour promouvoir la tolérance et le respect des droits de chacun ».
L'auteur insiste sur l'importance de la prévention des conflits plutôt que de leur résolution. Il affirme que « les pays en paix sont plus susceptibles de connaître un développement économique et social durable » et que la prévention des conflits contribue à « créer un environnement stable, propice à l'investissement et à la croissance ».
Adama Dieng met également l'accent sur le rôle crucial de l'éducation pour lutter contre l'intolérance et la persécution religieuse. Il évoque l'importance de l'Agenda 2030 pour le développement durable, en particulier l'Objectif de développement durable 4, qui inclut « la promotion des valeurs et des compétences liées à l'éducation et à la citoyenneté mondiale ».
L'ÉTERNEL RETOUR D'IDRISSA SECK
Le caméléon politique du Sénégal tente un nouveau coup de poker après le cuisant revers de la dernière présidentielle, avec l’APR de Macky Sall et le PDS de Karim Wade. Objectif : "contrer la montée du populisme incarné par le Pastef"
(SenePlus) - Dans un grand angle publié récemment, Jeune Afrique dresse le portrait d'Idrissa Seck, figure emblématique de la politique nationale, à l'approche des législatives du 17 novembre. Malgré une cuisante défaite à la présidentielle de mars 2024, où il n'a recueilli que 0,9% des voix, "Idy" semble prêt à rebondir une fois de plus.
Le parcours sinueux de Seck est marqué par de multiples allers-retours entre majorité et opposition. Comme le souligne Matar Sèye, secrétaire général de Rewmi depuis 2020, « Les gens ont toujours analysé le positionnement d'Idrissa Seck par rapport à ses ruptures et rassemblements successifs, jugeant son itinéraire sinueux. Mais lui estime que son parcours est rectiligne, uniquement guidé par les intérêts du Sénégal."
La dernière défaite électorale a néanmoins eu un impact dévastateur sur le parti Rewmi. Plusieurs cadres importants ont quitté le navire, comme Pape Abdou Mané, ex-secrétaire national chargé des relations avec la presse, qui a annoncé son départ le 20 septembre. D'autres, comme Ass Babacar Guèye, ancien vice-président de Rewmi chargé des élections, ont suivi le mouvement.
Malgré ces départs, certains restent confiants. Marietou Dieng, l'unique députée de Rewmi à l'Assemblée nationale dissoute, affirme : « Le président Idrissa Seck reste l'homme de la situation, et les Sénégalais le savent. Si on lui confie le pays le lundi, le mardi il saura comment dérouler."
La stratégie du silence adoptée par Seck lors de la dernière campagne présidentielle a été controversée. Un collaborateur ayant quitté le parti explique : "Lorsqu'il a accepté le poste de président du Cese, fin 2020, ce ralliement à Macky Sall a provoqué de la déception, voire un tollé, chez nos militants ; et même, au-delà, chez les Sénégalais."
Pourtant, Idrissa Seck semble prêt à entamer une nouvelle phase de sa carrière politique. Il s'apprête à officialiser une coalition avec l'APR de Macky Sall et le PDS de Karim Wade pour les législatives à venir. Marietou Dieng justifie ce choix : « À chaque moment important de l'histoire politique sénégalaise, il s'est sacrifié pour faire advenir une réunification de la famille libérale, même si les gens ne l'ont pas nécessairement compris et que ce fut parfois au détriment de son parti et de sa personne".
Cette alliance viserait à contrer ce que certains perçoivent comme un « vent de populisme » incarné par le Pastef de Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko. Dieng explique : "Il fallait s'unir comme un seul homme pour ramener la stabilité et la paix, relancer l'économie et défendre l'intérêt supérieur de la nation."
Cependant, des incertitudes persistent quant à la solidité de cette coalition. Les relations entre Idrissa Seck et Karim Wade, en particulier, restent ambiguës, marquées par l'ombre des événements de 2005 lorsque Idy fut "sacrifié" par Abdoulaye Wade.
Malgré les défis et les revers, Idrissa Seck semble une fois de plus prêt à renaître de ses cendres politiques. Les prochaines législatives diront si cette énième renaissance sera couronnée de succès face aux "Patriotes" renforcés par leur récente victoire.
215 MIGRANTS SÉNÉGALAIS RAPATRIÉS DU MAROC
Après ces rapatriements, ”il ne reste plus aucun compatriote dans les centres d’accueil au sud du Maroc”, a fait savoir le consulat du Sénégal à Dakhla.
Dakar, 30 sept (APS) – Au total, 215 ressortissants sénégalais, candidats à l’émigration, ont été rapatriés, lundi, au Sénégal à travers un pont aérien organisé par les gouvernements sénégalais et marocains, a appris l’APS de source diplomatique.
Ces candidats sénégalais à l’émigration séjournaient dans les centre d’accueil de migrants de Bir-Gandouz et d’Argoub au sud du Maroc, a indiqué la même source, faisant état de 231 migrants dont 215 Sénégalais et 16 Gambiens qui ont été rapatriés.
Au total, trois vols de la Royal Air Maroc ont atterri à AIBD avec à bord respectivement 76, 69 et 70 passagers.
Après ces rapatriements, ”il ne reste plus aucun compatriote dans les centres d’accueil au sud du Maroc”, a fait savoir le consulat du Sénégal à Dakhla.
Il assuré n’avoir pas recensé d’arrivées de pirogues en provenance du Sénégal depuis le 06 septembre.
RISQUES DE DÉBORDEMENTS DU FLEUVE GAMBIE DANS LES ZONES BASSES
Ce lundi, à 16 heures, dans le cadre du suivi de la situation hydrologique, il y a eu ”une montée subite et fulgurante du niveau de l’eau atteignant 11 m à Gouloumbou et 12,63 m à Simenti, soit respectivement à 1 m et 37 cm des cotes d’alerte’’.
Dakar, 30 sept (APS)- Le ministère de l’Hydraulique et de l’Assainissement a signalé, lundi, des ”risques de débordements” du fleuve Gambie dans les zones basses avec ‘’la montée subite et fulgurante’’ du plan d’eau.
‘’Face à cette situation, avec l’atteinte imminente du seuil critique, des risques de débordement du fleuve sont à craindre, notamment dans les zones basses’’, indique le ministère dans un communiqué dont l’APS a eu connaissance .
Le document signale que ce lundi, à 16 heures, dans le cadre du suivi de la situation hydrologique du fleuve Gambie, il y a eu ”une montée subite et fulgurante du niveau de l’eau atteignant 11 m à Gouloumbou et 12,63 m à Simenti, soit respectivement à 1 m et 37 cm des cotes d’alerte’’.
Ainsi, le ministère invite ”les populations riveraines ainsi que les porteurs d’activités sur le long des berges à faire preuve d’une vigilance maximale”.