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9 octobre 2024
Sports
LES ROIS D'AFRIQUE N'ONT PAS USURPÉ LEUR TITRE
Samedi dernier, le Sénégal est davantage entré au panthéon du football continental après le sacre des Lions locaux au Chan disputé en Algérie. Retour sur la performance historique d’une équipe à la détermination et à la force de caractère impressionnantes
Ils l’ont fait ! Les hommes de Pape Bouna Thiaw ont bravé tous les obstacles qui se sont dressés devant eux durant cette 7e édition du Championnat d’Afrique des nations (Chan) pour inscrire, pour la première fois de l’histoire, le nom du Sénégal au palmarès de cette compétition. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ils n’ont pas usurpé leur titre de rois d’Afrique. Les « Lions » locaux ont su convaincre, avec la manière, ceux qui ne croyaient pas en cette équipe ou même aux aptitudes du football local sénégalais à performer sur la scène continentale. Au début, l’objectif de l’équipe du Sénégal était d’aller le plus loin possible dans ce tournoi. Une ambition on ne peut plus réaliste, si l’on prend bien sûr en compte que les « Lions » locaux ont raté les 4 dernières éditions du Chan. Mais, comme l’appétit vient en mangeant, dit-on, ils ne se fixaient plus aucune limite au fil des matches. En effet, les protégés de Pape Thiaw se sont montrés très solides durant le premier tour, disputé à Annaba, en jouant les premiers rôles dans la poule B. Après avoir lancé leur campagne par une victoire (1-0) contre la Côte d’Ivoire, ils s’étaient fait surprendre par l’Ouganda (1-0) lors de la deuxième journée. Mais les « Lions » locaux ont eu assez de ressources pour rectifier le tir lors de leur dernière sortie en phase de groupes face à la Rd Congo avec un large succès (3-0) pour ainsi terminer en tête.
Ensuite, tout est allé très vite pour Moutarou Baldé et ses coéquipiers. Toujours à Annaba, ville désormais fétiche pour le football sénégalais, l’équipe nationale locale a accueilli et battu, en quarts de finale, son homologue de la Mauritanie (1-0) au terme d’un derby âprement disputé. Ils accédaient ainsi au dernier carré, 14 ans après leur demi-finale perdue lors de la première édition du Chan en 2009 face au Ghana (1-1 ; 7 tab 6). Après cette performance de haut vol, le défi qu’il fallait désormais relever était de briser enfin le plafond de verre des demies, loin de leur zone de confort. Mais, l’ambition en bandoulière, les « Lions » locaux ont disposé des fringants « Barea » de Madagascar (1-0) au stade Nelson Mandela (Baraki) d’Alger pour décrocher leur ticket pour la finale. Pape Bouna Thiaw et ses protégés venaient d’écrire une belle page de l’histoire du football local. Jamais le Sénégal n’était parvenu à se hisser à ce stade de la compétition. Il ne restait donc plus qu’à prolonger le rêve fou et battre le pays hôte, l’Algérie, devant 40 000 supporters acquis à sa cause et remporter le trophée du Chan. Pourquoi pas, surtout que, on ne le dira jamais assez, les planètes sont alignées pour notre football et les dieux du foot nous tendent les bras. Gonflés à bloc par 17 millions de Sénégalais, les « Lions » locaux prennent le dessus sur les « Fennecs » à la séance fatidique des tirs au but (5 tab 4), après avoir fait dos rond pendant 120 minutes (0-0).
Après presque 12 ans d’absence, les partenaires de Mamadou Lamine Camara ont réussi un retour fracassant avec ce retentissant exploit qui permet au Sénégal de réussir le grand chelem après la Can 2022 à Yaoundé (Cameroun) et la Can de Beach Soccer en 2022 au Mozambique.
Lions sublimés durant le tournoi : Mamadou Sané et Papi Sy, symboles des choix forts de Pape Thiaw
Ils ont surgi de nulle part pour survoler la 7e édition du Chan, remportée, samedi dernier, par le Sénégal. Préférés aux cadres El Hadj Moutarou Baldé sur le côté droit et Aliou Badara Faty dans les buts, le latéral Mamadou Sané et le gardien de but Pape Mamadou Sy ont fait une très bonne impression durant le tournoi. Ils ont disputé toutes les minutes des six matches de l’équipe du Sénégal dans ce Chan. Et à chaque fois, ils ont livré une copie parfaite avec à la clé une prestation de haute facture.
Le latéral droit de Guédiawaye Fc a réussi une brillante performance dans ce Chan en se montrant très solide défensivement. Teigneux malgré sa petite taille, Mamadou Sané a même étonné les observateurs du football africain de par sa combativité sur les duels aériens et sa belle pointe de vitesse. Ses retours défensifs et son bon alignement ont annihilé beaucoup d’offensives des équipes adverses. Dans le jeu également, le jeune joueur a été très précieux, notamment dans les dédoublements sur le côté avec l’attaquant excentré Malick Mbaye. Comme sur le but de Papa Amadou Diallo en demi-finale contre Madagascar (1-0 pour le Sénégal) où il déposait un centre en mouvement millimétré sur la tête de son partenaire.
Pape Mamadou Sy de Génération Foot a, lui aussi, régalé dans ce Chan avec des arrêts venus d’ailleurs. Le longiligne gardien de but des « Lions » locaux a confirmé tout le bien qu’on pensait de lui. Maître dans les airs grâce à sa rallonge et sa belle détente, le portier originaire de la région de Louga a éclaboussé de son talent cette compétition. D’où le trophée du meilleur gardien de cette 7ème édition du Chan qu’il a amplement mérité.
Lamine Camara, le foot local tient son « Nianthio »
Ça n’aurait pas fait scandale s’il était désigné meilleur joueur du Chan par la Caf, tellement il a brillé dans ce tournoi. Masterclass sur masterclass, les férus de foot en ont eu plein les yeux ! En Algérie, ils sont presque tous tombés sous le charme du milieu de terrain Mamadou Lamine Camara. En témoignent notamment les demandes d’autographes et photos des Algériens à l’aéroport d’Alger, dimanche à l’heure où l’équipe devait rentrer sur Dakar. Avec ses trois trophées d’Homme du match à la main, le virtuose de Génération Foot a posé plusieurs dizaines de fois avec des fans. Ses prestations réussies dans cette compétition ont ébloui plus d’un.
Celui qui a fait ses premières armes à l’académie Galaxy Foot de l’ancien international Salif Diao, avant de se sublimer avec le Casa Sports où il a été repéré par Génération Foot, a enchaîné des matches très aboutis dans ce tournoi. Il est sans conteste l’un des grands artisans du premier sacre de l’équipe nationale locale en Chan. Originaire de Diouloulou (Ziguinchor), Mamadou Lamine Camara a été le dépositaire du jeu des « Lions » locaux. Sa riche palette technique avec des passes lumineuses et des feintes qui laissent dans le vent ses adversaires a fait de lui le meilleur joueur côté sénégalais. À l’image de Sadio Mané avec l’équipe A, le petit « Nianthio » a porté cette formation en le hissant sur le toit de l’Afrique.
JE SUIS DANS UN ETAT SECOND
Il y a un an jour pour jour, le Sénégal remportait sa première Coupe d’Afrique des nations (Can) au Cameroun face à l’Egypte (0-0 ;4-3). Aliou Cissé, l’entraîneur héros des Lions, revient sur comment il a préparé et vécu le sacre de ses hommes. ENTRETIEN
Il y a un an, jour pour jour, le Sénégal remportait sa première Coupe d’Afrique des nations (Can) au Cameroun face à l’Egypte (0-0 ; 4-3). Aliou Cissé, l’entraîneur héros des Lions, revient sur comment il a préparé et vécu le sacre de ses hommes, entre la finale perdue en 2019 contre l’Algérie et celle victorieuse devant les Pharaons.
Aliou Cissé, revenons au 19 juillet 2019. Le Sénégal vient de perdre la deuxième finale de Can de son histoire contre l’Algérie (0-1). Quelle a été votre première pensée lorsque l’arbitre a sifflé la fin du match ?
Je me suis dit : «Voilà ! Un autre rendez-vous raté.» Un autre rendez-vous loupé et une autre finale perdue. Un jour de défaite. C’est très compliqué, c’est très difficile parce qu’on voulait tellement gagner cette coupe, l’amener au pays pour nos supporters, pour le Peuple sénégalais. Cela n’a pas pu se réaliser. Je suis très amer, très malheureux, forcément sur le moment. On se dit au fond, on a encore loupé le coche.
Est-ce que, comme la plupart des Sénégalais, vous vous êtes dit : «C’est une malédiction.» Chaque fois, le Sénégal arrive avec un bel effectif, de bons joueurs, mais il n’y jamais la coupe au bout. Comme déjà en 2022 et la finale perdue…
(Catégorique) Non ! Pas du tout. Je crois en Dieu. Ce qu’il faut d’abord rappeler, c’est qu’en 2019, l’Algérie avait une très bonne équipe. Sur cette Coupe d’Afrique, elle était la meilleure équipe. Elle avait vraiment sacrément bien joué. Maintenant, une finale se joue sur des détails. J’ai pu tout imaginer dans la préparation de cette finale-là, sauf qu’on pouvait prendre un but aussi rapidement, et aussi tôt dans le match (2e minute) et surtout dans des conditions aussi bizarres. Après, on avait aussi des opportunités de pouvoir revenir dans ce match, mais à un moment donné, on a confondu vitesse et précipitation. Après, on ne peut pas parler de malédiction, c’est une finale ratée. C’était juste la deuxième finale du Sénégal, on ne peut pas parler de malédiction si on n’a pas joué et perdu beaucoup plus que deux finales. Sur ce match et sur cette Can, l’Algérie était la meilleure équipe, il faut être sportif et accepter que l’adversaire ait été meilleur.
Quel a été le votre discours après cette finale en direction des joueurs ?
Tout simplement que j’étais fier d’eux. Je n’avais absolument rien à leur reprocher. Ils ont donné ce qu’ils pouvaient. Leur attitude, leur professionnalisme ont été magnifiques. C’est une finale perdue, mais ce qu’on a montré dans cette Can présageait un meilleur avenir. Cette défaite, il fallait la prendre comme une expérience qui allait nous servir. Cette défaite, aussi amère que cela puisse être, nous a permis de préparer 2022.
Vous vous êtes aussitôt projeté sur la prochaine Can, en 2022 ?
Il m’a fallu un peu de temps quand même. Pour me reposer, retrouver ma famille, parce que la Can, évidemment, vous prend énormément d’énergie. Mais au bout de deux-trois semaines, on a envie de repartir. Le soir de cette défaite, j’avais déjà essayé de remobiliser les joueurs en les encourageant, même s’il était difficile de les consoler, car eux tous rêvaient d’amener cette coupe au pays. Mais l’essentiel est qu’on a su nous relever et c’est ça la force de cette équipe. Se servir de cette grande déception pour réaliser ce qu’ils ont réalisé, c’est énorme.
Vous avez dit tout à l’heure que vous aviez tout imaginé en 2019, sauf ce scénario du but encaissé au bout de deux minutes. En 2022, vous aviez imaginé le scénario de la finale que vous gagnez aux tirs au but face à l’Egypte ?
Oui, on avait imaginé ce scénario parce que dans ma carrière de footballeur, j’ai eu la chance de jouer quand même trois, quatre finales, que ce soit en club avec le Paris Saint-Germain ou avec la sélection. Je sais que les jours de finale, tout peut se passer. Il faut se préparer à jouer 90 minutes ou plus et aller aux tirs au but. La seule chose importante dans une finale, c’est la gagner. On savait que cette finale pouvait se régler dès le début de la rencontre comme dans les prolongations ou les penaltys. Mon seul souci était que mon équipe rentre bien dans ce match, parce qu’après, ça peut déterminer le scénario final. Une finale, c’est beaucoup de stress, beaucoup de pression. On était à 90 minutes de ramener une coupe au pays. Le match en soi n’était pas difficile, mais l’enjeu a alourdi le jeu. Toute la semaine, je ne cessais de dire aux joueurs : «Il est important de bien débuter cette finale.» Et on a bien débuté avec ce penalty obtenu à la 5e minute. On le rate, mais derrière, les attitudes sont bonnes, les garçons continuent à attaquer, on est équilibrés sur le plan défensif. En réalité, on a joué le match qu’il fallait jouer.
Qu’est-ce qui vous a traversé l’esprit quand Sadio Mané rate le penalty après 5 minutes de jeu ?
On n’a pas le temps de gamberger, les Egyptiens étaient déjà en train d’attaquer, donc, il fallait que les joueurs restent dans le match. Même si on avait marqué, le match allait être difficile. Personne ne lâche une finale comme ça, surtout les Egyptiens qui s’y connaissent bien. Rater ce penalty nous a poussés à être attentifs jusqu’à la fin du match et allez au bout de nous-mêmes. Les victoires sont plus belles quand vous allez les chercher au plus profond de vous-mêmes. C’était difficile, c’était compliqué, mais nous avons gagné et c’est ça qui est important. C’est ce qui a changé un petit peu dans notre mentalité. Les joueurs sénégalais maintenant, jusqu’à la 95e minute, ne lâchent rien. «Dem ba diekh» («aller jusqu’au bout», en wolof).
La plupart des Sénégalais avaient peur que la finale aille aux penaltys, parce que l’Egypte avait éliminé la Côte d’Ivoire (huitième) et le pays organisateur, le Cameroun (demi-finale), aux tirs au but. Et en plus, il y avait un gardien particulièrement craint dans cet exercice, Gabarski. Comment on fait pour chasser tout ça de l’esprit des joueurs et faire que la pièce tombe du bon côté ?
Tout simplement parce que je n’accordais pas d’importance à ces faits-là, ces statistiques. On ne peut pas analyser le football avec ces faits, même s’il faut en tenir compte. Ce qui était important, c’est que, nous aussi, nous nous sommes préparés pour ce scénario. On savait qu’on pouvait aller aux tirs au but et tout le monde savait ce qu’il devait faire. Depuis le début de cette Can, nous nous sommes préparés à tirer des penaltys. Qu’importe ce qu’a pu faire l’Egypte avant, nous, on était prêts. A chaque séance, on prenait au moins dix joueurs pour frapper les penaltys. On savait que tôt ou tard, on allait passer par là et quand cela arriverait, les garçons avaient le mental nécessaire pour passer. Quand Bouna (Sarr) rate le premier tir, aussi, on voit que l’attitude, le comportement, la posture restent les mêmes. Ce sont des petits détails qui donnent des certitudes à notre équipe, et transmettent le doute aux adversaires. Même quand Edouard Mendy arrête le quatrième tir égyptien, rien n’est fait. Le football, c’est ça, il y a tellement eu de retournements de situation qu’il faut rester concentrés jusqu’au bout.
Entre le moment où Mendy arrête le penalty et celui où Sadio Mané est devant le ballon pour le cinquième tir sénégalais, qui peut être décisif, qu’est-ce qui vous a traversé l’esprit ?
Quand Sadio Mané avance, j’ai mon bras posé sur mon adjoint, qui me dit : «Si Sadio marque, on est champions d’Afrique.» Comme si je ne le savais pas (rires). J’ai confiance, je me dis que Dieu est bon. Ce n’est pas possible que cela soit autrement. (Il répète) Ce n’est pas possible que cela soit autrement. Aujourd’hui, c’est notre soir, Dieu ne peut pas faire ça. Je suis positif et je me dis que Sadio va le marquer. On n’a jamais été aussi près de gagner la Can. Dans ma tête, Sadio, il ne peut que le mettre. Il n’y a pas d’autre option, ce n’est pas possible que Dieu soit… (il ne termine pas sa phrase).
Et Sadio le marque…
Ma tête explose. Je suis dans un état second. On se dit, voilà, on est champions d’Afrique, on a enfin, nous aussi, notre étoile. On ne réalise pas. Jusqu’à maintenant, on ne réalise pas totalement. Je sais qu’on est champions d’Afrique, mais je pense que c’est dans 10, 15 ans qu’on réalisera carrément. Aujourd’hui encore, on est dans le «game». Les matchs continuent ; la Coupe du monde, la prochaine Can. Il y a tellement d’échéances qu’on n’a pas vraiment le temps de savourer. Mais c’est fait, on a gagné la première Coupe d’Afrique pour le Sénégal. Et ma pensée aujourd’hui va à tous ces présidents de fédération, tous ces entraîneurs qui ont bataillé pour gagner cette Can et qui n’ont pas eu la chance de la remporter et qui ne sont plus là : Bruno Metsu, Jules Bocandé, Karim Séga Diouf avec qui tout a commencé. Je sais que ce soir du 6 février, ils nous voyaient et ils devaient être fiers.
Une dernière question, à quel moment vous vous êtes «mis dans la tête» de gagner une Coupe d’Afrique avec le Sénégal ? Quand vous étiez gamin dans les rues de Ziguinchor ? A votre arrivée, adolescent, en France ? Lors de votre première sélection ?
J’ai toujours rêvé d’être footballeur professionnel et de jouer une Coupe du monde. Je voulais être champion du monde et dans nos quartiers, quand on jouait, on était la France, le Brésil, l’Allemagne, mais pas le Sénégal (Rires). La Coupe d’Afrique, j’en rêvé à partir de 1986 et la Can en Egypte. J’étais jeune (10 ans), je regardais Jules François Bocandé, Thierno Youm, Oumar Guèye Sène, Boubacar Sarr Locotte. Ils nous impressionnaient. Quand Bocandé venait à Ziguinchor, c’était l’émeute ; Johnny Hallyday qui descendait dans les rues de Paris… Les rues étaient bloquées parce que Bocandé venait. Quand on voyait ça, on avait envie d’être à sa place, de sentir tout cet engouement, d’aller jouer pour le Sénégal et de gagner la Can un jour.
Par Mamadou Oumar NDIAYE
CE VISAGE DE JANUS SALL QUE NOUS AIMERIONS VOIR SI SOUVENT
Il serait souhaitable qu’en ce moment de grâce où le peuple est sur un nuage après le triomphe de ses Lions à la Chan, le président fasse balle à terre. Qu’il fasse libérer tous ces jeunes emprisonnés pour des motifs politiques véniels
Par un hasard extraordinaire, j’ai retrouvé dans le discours du président de la République, prononcé dimanche alors qu’il recevait en son Palais les « Lions » victorieux au Chan et à la Can de Beach Soccer, l’expression qui m’est venue à l’esprit juste après le pénalty raté de l’Algérie synonyme de sacre pour nos représentants ce samedi. Je me suis dit intérieurement, en effet, qu’on assiste décidément à un extraordinaire alignement des astres ces temps-ci (les beaux esprits se rencontrent !) en faveur de nos équipes nationales de football et de beach soccer, certes, mais surtout pour le capitaine de la team Sénégal à savoir le président de la République.
Macky Sall l’a dit, ces victoires sont d’autant plus belles qu’elles ont été remportées sous la direction d’entraîneurs nationaux après des décennies de campagnes infructueuses menées avec des « sorciers blancs » ayant coûté une fortune au Trésor public sans résultats probants. A tel point qu’on avait fini par désespérer de nos équipes nationales évoluant dans le sport roi! Mais surtout, elles sont survenues sous son magistère, lui, Macky Sall, quatrième président du Sénégal, né après l’indépendance de notre pays et, très significatif, pur produit de l’école sénégalaise. Comme quoi, il faut croire à l’expertise nationale et aussi aux immenses ressources de notre pays et de son peuple.
C’est donc la bonne étoile de l’actuel président de la République qui aura permis à notre football de trôner sur le toit de l’Afrique en remportant tour à tour, et en une année d’intervalle, la prestigieuse Coupe d’Afrique des Nations de football (CAN), la Coupe d’Afrique de football de plage et, dernier trophée en date, celui du Championnat d’Afrique des Nations (CHAN), une compétition opposant les équipes nationales composées de joueurs évoluant au niveau local. Et donc expurgées des professionnels qui évoluent en Europe, en Asie ou même dans d’autres championnats africains plus relevés comme ceux des pays du Maghreb.
Il aura donc fallu à notre pays attendre 62 ans après son accession à la souveraineté internationale pour voir la chance lui sourire enfin. Sous l’égide, on l’a dit, d’entraîneurs nationaux et aussi d’un président de la République « autochtone » qui a mis nos footballeurs dans des conditions telles qu’ils nous ont valus les satisfactions que nous savons. A preuve par les récompenses offertes ce dimanche à nos champions — à savoir dix millions de francs et un terrain de 500 m2 pour chaque joueur et chaque membre de l’encadrement —et sur lesquelles nul n’a trouvé à redire. Pour avoir soutenu dans ces mêmes colonnes que les primes offertes à l’équipe nationale de football A après sa performance en demi-teinte au « Mondial » qatari n’étaient pas méritées, nous ne sommes que d’autant plus à l’aise pour affirmer que les cadeaux faits aux poulains de Pape Thiaw et de Mamadou Diallo sont la juste rétribution de leurs efforts héroïques pour avoir porté haut les couleurs de notre pays sur tous les terrains du continent.
A propos de terrain, les footballeurs sénégalais se sont vus offrir l’infrastructure sportive la plus moderne d’Afrique à travers le stade Abdoulaye Wade construit par le président Macky Sall. Au lendemain de l’inauguration de ce bijou — et de la victoire à la Can camerounaise —, d’ailleurs, nous écrivions dans ces mêmes colonnes qu’on sentait un frémissement de la jeunesse en faveur de l’actuel président de la République. Hélas, le soufflé était retombé depuis. Souhaitons qu’il gonfle à nouveau !
Balle à terre, Sadio Macky !
En parlant de bonne étoile et d’alignement des astres, on ne peut évidemment manquer de mentionner le fait que c’est également sous l’actuel chef de l’Etat que le Sénégal va entrer dans le cercle restreint des « happy few » producteurs de pétrole et de gaz. Surtout, les trophées remportés sur les « Chan » de bataille sportifs viennent couronner un début d’année 2023 particulièrement faste pour le président en fin de mandat de l’Union africaine avec la tenue tour à tour à Dakar de deux sommets réussis sur la souveraineté alimentaire du continent et aussi le financement des infrastructures. Le fait aussi d’avoir, en moins d’un mois d’intervalle, réussi à recevoir en audience la présidente du Rassemblement national, Mme Marine Le Pen — une audience pour laquelle nous avions plaidée — et aussi d’avoir rencontré à Paris son homologue Emmanuel Macron s’inscrit dans le registre du grand art diplomatique notre pays ayant intérêt à parler à tout le spectre politique hexagonal.
Bien évidemment, c’est ce visage gagnant et conquérant du président de la République que nous aimerions voir plus souvent et non cette face sombre d’emprisonneur d’opposants, les dernières manifestations fâcheuses de ce visage de tyran que nous ne saurions voir étant l’arrestation à Diourbel, ce weekend, de neuf militants de l’opposition pour avoir…distribué des flyers ! Sans compter ces jeunes gens interpellés à Dakar jeudi dernier, en marge de la convocation de l’opposant Ousmane Sonko devant le tribunal régional hors classe de la capitale pour y répondre de faits de « diffamation ».
Pour utiliser une métaphore footballistique, il serait hautement souhaitable qu’en ce moment de grâce où le peuple sénégalais est sur un nuage après le triomphe de ses « Lions « à la Chan, le président de la République fasse balle à terre et apaise la situation. Qu’il saisisse au rebond le ballon que jonglait le leader de Pastef jeudi devant son domicile et libère tous ces jeunes gens emprisonnés pour des motifs politiques véniels!
En parlant toujours de Macky Sall et d’Ousmane Sonko, ces deux hommes doivent laisser le…Chan libre au dialogue qu’appellent de leurs vœux aussi bien Alioune Tine, le président d’Afrikajom Center, que Youssou Diallo, dirigeant du think tank Club Sénégal émergent. En plus de beaucoup de guides religieux. Et si comme Janus, le dieu romain de l’Antiquité, Macky Sall a deux visages, eh bien nous n’aimerions voir que celui du leader grand bâtisseur et à qui tout réussit plutôt que l’autre ! Après la victoire en chantant acquise à la Chan, vivement donc que nous vivions un Sénégal enchanté…
LE SENEGAL HOTE DU CONGRES ELECTIF DE L’AIPS/AFRIQUE
L’Association nationale de la presse sportive du Sénégal (ANPS), va accueillir, du 23 au 25 février, le congrès électif de l’Association internationale de la presse sportive section Afrique (AIPS/Afrique).
L’Association nationale de la presse sportive du Sénégal (ANPS), va accueillir, du 23 au 25 février, le congrès électif de l’Association internationale de la presse sportive section Afrique (AIPS/Afrique).
Le choix de confier au Sénégal l’organisation de cette rencontre international réside dans le dynamisme de la structure des journalistes sénégalais qui a été lancée lors de la CAN de football en 1970. «Le choix de confier au Sénégal l’organisation de ce congrès s’explique par le dynamisme de l’ANPS. La visibilité de l’ANPS dépasse les frontières aussi bien dans les compétitions de la CAF, de la FIBA, des Arts martiaux. La presse sénégalaise est là, disponible. On a vu notre dynamisme et on nous demandé d’abriter un congrès. Car l’organisation d’un congrès, c’est du lourd. Aujourd’hui, nous avons un budget à 75 millions de FCFA. Si vous n’avez pas l’appui de l’Etat», cela ne sera pas facile, a souligné Abdoulaye Thiam, président de l’ANPS.
Lors de cet événement majeur qui se tiendra au pays de la «Teranga», le Sénégalais a déjà annoncé sa décision de briguer la présidence de l’AIPS/Afrique, à côté du Marocain Morad Moultouakkil.
Lors de ce conclave, l’ANPS va renouer, cette année, avec le gala annuel qui ne s’est pas tenue depuis 2019, pour cause de la pandémie de la Covid-19. Un Gala qui fête ses cinquante ans et va récompenser les meilleurs sportifs de 2022, dont les lauréats ont été déjà désignés. Cette cérémonie sera agrémentée par une soirée qui sera animé par Youssou Ndour et le «Super Etoile».
LE PLAIDOYER DES ACTEURS POUR BOOSTER LE FOOTBALL LOCAL
Le premier succès décroché au championnat d’Afrique des nations a donné une nouvelle orientation, notamment au football local considéré à tort ou à raison comme le parent pauvre du football sénégalais.
Le premier succès décroché au championnat d’Afrique des nations a donné une nouvelle orientation, notamment au football local considéré à tort ou à raison comme le parent pauvre du football sénégalais. Le constat est unanime chez les observateurs au vu de l’absence chronique des clubs sur la scène internationale mais aussi des difficiles conditions financières de ces clubs et des joueurs. Dans cet élan, les acteurs ont fini de faire le plaidoyer pour le football local et son développement. Des doléances formulées aussi par la Fédération sénégalaise de football, des joueurs et techniciens qui ont déjà trouvé une oreille attentive du président de la République Macky Sall à travers le programme national de soutien au football local annoncé lors de la réception des Lions au Palais présidentiel.
Les résultats positifs engrangés par l’équipe nationale locale au CHAN en Algérie va susciter une nouvelle dynamique pour le football sénégalais et particulièrement pour le football local. Les acteurs sont presque tous unanimes sur la nécessité de booster, de mieux structurer et de valoriser le label local. Pour Mohamed Ghandour, consultant football à la Télévision sénégalais, la victoire des Lions, fruit du travail effectué par les clubs, doit permettre au football sénégalais d’aller aujourd’hui très loin. « Le Jaraaf et Casa sports étaient revenus au-devant de la scène africaine. Teungueth FC a fait du bon travail. Guédiawaye FC est encore là et c’est important. Il faut ensuite féliciter les clubs académiciens que ce soit Diambars, Dakar sacré cœur, Génération foot. Ils ont apporté leur pierre à l’édifice. Le Sénégal est sur le toit de l’Afrique. On a fait un doublé historique. Le Sénégal sort aujourd’hui des joueurs qui sont dans le top mondial et le top africain. On ne peut que continuer à travailler. Il faut aller encore plus loin », note-t-il.
« LE TROPHEE AU CHAN VIENT REGLER ET REMETTRE DE L’ORDRE DANS LE CHAMPIONNAT LOCAL »
Poursuivant son analyse, le consultant estime que cette consécration devrait permettre de revaloriser et restructurer. « Le trophée au Chan vient régler et remettre de l’ordre dans le championnat local et remettre de la structure dans nos clubs nationaux. Il faut revoir le salaire des joueurs. Il faut le revaloriser. Quand je parle des joueurs, je pense à tout ce qui est autour. Je veux parler des coachs, du staff technique. Il faut revoir et redonner de la valeur à ce championnat national. Parce que, aujourd’hui, il nous a donné satisfaction. Il faut restructurer le championnat. Il faut revoir le salaire des joueurs. Il faut remettre l’outil de travail. Un mauvais acteur dans un mauvais rôle ne pourra pas faire une bonne prestation. Il faut donner un sens au travail de nos coachs nationaux. Nos deux coachs qui ont remporté la CAN et le CHAN ont démontré que l’expertise locale est là. Il faut continuer et faire confiance aux enfants du pays, aux footballeurs, aux anciens professionnels qui ont donné tout pour ce pays. Il faut toujours accompagner. Je crois que la Fédération sénégalaise de football est en train de le faire », avance-t-il. S’il se réjouit du résultat, l’ancien international et consultant à la RTS, Cheikh Sidy Ba, a embouché la même trompette en plaidant pour un appui accru afin de permettre aux clubs, nonobstant leur statut de professionnel, d’être plus forts.« Il faut dire bravo au championnat local mais il y a beaucoup d’efforts à faire. Le trophée peut être une source de motivation et d’inspiration. Il faut dire aux autorités de ce pays que le football local a besoin d’un coup de pousse. Parce que cette équipe nationale est l’émanation de nos clubs. On voit que nos clubs n’arrivent pas dans les compétitions internationales. Ils n’arrivent pas à faire des résultats. Donc il y a des problèmes et il faut les régler. On doit donner plus de force à nos clubs. Que ce soit sur le plan de l’organisation financière et technique. Quand le Sénégal gagne ce trophée devant des grandes nations africaines, cela veut dire qu’il y a de la matière. On a besoin de l’accompagnement de l’Etat pour faire des résultats », indique-t-il.
« DONNER LA POSSIBILITE A NOS FOOTBALLEURS, DE POUVOIR BENEFICIER DE CE FOOTBALL »
Si les résultats sont le signe également d’une certaine stabilité au sein des différentes sélections nationales, Mayacine Mar, directeur technique national, résumera en quelques mots les écueils qu’il faudrait lever pour booster le football local. « Tous les résultats sont le fruit d’un travail qui se fait en amont. Aliou Cissé, Malick Daff et les autres sont là depuis cinq à six ans. Parce que nous estimons que pour avoir de bons résultats. Il faut être stable car les matchs ne se gagnent pas sur le terrain mais avant de venir. Pour cela, c’est tout une logistique qui est mise sur place, l’anticipation », confie-t-il, avant d’ajouter : « On ne peut pas voir en 2022 et 2023 des salaires de 100 et 150.000 mille dans les clubs, Ce n’est pas normal. Les joueurs doivent avoir des salaires de 1 million ou 1, 5 million. A l’image des entraineurs qui sont à ce niveau aujourd’hui. L’accompagnement de l’Etat, c’est à ce niveau, c’est donner la possibilité à nos footballeurs qui jouent dans ce championnat local, de pouvoir bénéficier de ce football», exhorte-t-il
LE PLAN DE DEVELOPPEMENT DE L’ETAT POUR UNE NOUVELLE DYNAMIQUE
Ce plaidoyer a trouvé un écho au palais de la République. Le président de la République a eu une oreille attentive après les doléances formulées par le président de la Fédération sénégalaise de football, des joueurs et techniciens. En plus des primes et des terrains offerts aux Champions d’Afrique, le Chef de l’État a annoncé un plan national de développement du football où les clubs pourront bénéficier de l’appui du secteur privé comme public pour sponsoriser les activités du football local. «Il y a donc du sens à poursuivre nos politiques publiques de soutien, d’équipement et d’encadrement pour le plein épanouissement de notre jeunesse sportive. Je demanderai au ministre des Sports en liaison avec la fédération et les équipes de me proposer un programme national de soutien au football local. Il devra intégrer l’appui du secteur privé, des entreprises publiques également pour le sponsoring de notre football local afin de renforcer les moyens de ces équipes. Mais l’État pourra appuyer directement les professionnels », a promis le Chef de l’État.
LA VICTOIRE DES LIONS AU CHAN VUE DU CONTINENT
La première victoire du Sénégal au Championnat d'Afrique des nations (CHAN), abondamment commentée lundi par les quotidiens sénégalais, n'est en revanche évoquée que par quelques médias du continent, qui en parlent la plupart du temps avec sobriété
Le Sénégal a remporté son premier CHAN, samedi, en battant le pays organisateur, l'Algérie, à l'issue d’une séance des tirs au but, 5-4.
Les deux équipes étaient à égalité (0-0) à la fin du temps réglementaire et des prolongations.
‘’La sélection sénégalaise des joueurs locaux, plus réaliste pendant la séance des tirs au but (5-4), s'est adjugée le Championnat d'Afrique des nations, après une égalité parfaite durant cent vingt minutes intenses’’, note Algérie Presse Service, l'agence de presse officielle algérienne.
Le Soir d'Algérie fait observer que si ce match a été autant disputé, c'est parce que les deux équipes ‘’sont les deux forces émergentes de cette septième édition du CHAN’’.
Aussi les deux entraîneurs semblaient-ils ‘’se redouter et se respecter autant que les 22 acteurs qui étaient sur le terrain. Le souvenir du match amical disputé entre les deux équipes à Annaba, le 17 décembre, hantait les esprits’’.
Mais selon Al Bayane, un quotidien marocain, le Sénégal a finalement ‘’remporté la finale du Championnat d'Afrique des nations 2023 en détruisant les rêves [de] sacre du pays hôte devant leurs supporters, lors de la séance des tirs aux buts’’.
‘’Les Sénégalais, plus appliqués, l'emportent miraculeusement par 5 contre 4 après six tirs de chaque côté’’, commente Lefaso.net du Burkina Faso.
‘’Les Lions locaux [du Sénégal] s'offrent ainsi le trophée et la médaille d'or de cette septième édition du CHAN devant l'Algérie et son public’’, commente la même publication, avant de rappeler que le Sénégal succède ainsi aux Marocains, vainqueurs des éditions 2018 et 2021.
‘’Mais tout n'a pas été facile pour le Sénégal qui avait en face de lui une équipe redoutable d'Algérie, avec un stade totalement acquis à sa cause’’, ajoute Lefaso.net.
‘’Lors de cette rencontre, le spectacle n'était pas vraiment au rendez-vous. Les deux équipes n'arrivaient pas à se montrer percutantes. Un seul tir cadré après quatre-vingt-dix minutes, synonyme d'un manque de précision dans le dernier geste. C'est tout simplement dans la logique que les deux équipes sont arrivées aux tirs au but’’, relève Frat'Mat', le site internet du quotidien ivoirien Fraternité Matin.
‘’De retour à la compétition après [2009 et 2011], le Sénégal est monté en puissance […] et brise le rêve des Algériens qui participaient à la compétition pour la deuxième fois [et] ambitionnaient de remporter le trophée à domicile’’, souligne L'Essor du Mali.
‘’Dans cette finale assez serrée, les deux équipes ne sont pas parvenues à se montrer dangereuses. Grâce à ce sacre, le Sénégal réalise un triplé historique, avec la CAN [senior] et la CAN de beach soccer’’, relève le quotidien malien.
UN ANNIVERSAIRE, ÇA SE… GAGNE !
Pape Thiaw a offert au football sénégalais, le premier Chan de son histoire. Un sacre qui coïncide avec l’anniversaire de celui qui dit avoir comme idole l’autre champion d’Afrique, le coach des Lions, Aliou Cissé.
Pape Thiaw a offert au football sénégalais, le premier Chan de son histoire. Un sacre qui coïncide avec l’anniversaire de celui qui dit avoir comme idole l’autre champion d’Afrique, le coach des Lions, Aliou Cissé.
Il ne pouvait rêver d’un meilleur cadeau d’anniversaire. En effet, Pape Thiaw, né un 5 février, est un homme heureux pour avoir attendu la veille de son anniversaire pour offrir au football sénégalais, le premier Chan de son histoire. Un titre arraché aux tirs au but face à l’Algérie (0-0, 5-4 tab), pays-hôte de cette 7e édition.
L’ancien international sénégalais et membre de la Génération 2002 ne pouvait rêver mieux en devenant le premier entraîneur sénégalais à remporter le Chan. Il vient tout simplement d’écrire son nom dans l’histoire du football sénégalais. A l’image de son mentor et ami, Aliou Cissé. Cerise sur le gâteau, l’ancien coach de Niarry Tally où il a passé trois années, est désigné meilleur entraîneur du Chan.
Né à Dakar, il y a 42 ans, dans le quartier de Ouagou Niayes, l’ancien attaquant des Lions a marqué le Mondial 2002 avec sa fameuse «talonnade» à l’endroit de Henri Camara pour son but en or contre la Suède (2-1 a.p). Il a joué en Suisse, au Fc Lausanne-Sport, ou encore au Racing Club de Strasbourg, en France.
Après avoir passé ses diplômes d’entraîneur en France, l’ancien joueur de Saint-Etienne a fait ses armes au pays en dirigeant à plusieurs reprises le club de Niarry Tally entre 2018 et 2021. Après, Thiaw a intégré le staff de Joseph Koto chez les A’ et il a été choisi pour succéder au technicien, qui a succombé à un malaise en octobre 2021.
Successeur de feu Joseph Koto, tout est allé très vite pour Pape Thiaw, qui a d’abord réussi l’exploit de qualifier l’équipe au Chan, 11 ans après.
Après un début parfait en Algérie, en match de poule, avec une petite mais importante victoire (1-0) face à la Côte d’ivoire, les Locaux vont se faire surprendre par l’Ouganda (0-1), avant de valider de fort belle manière leur qualification au second tour devant la Rdc (3-0).
Pour les quarts et les demies, le technicien sénégalais va faire parler sa science du coaching en domptant la Mauritanie et Madagascar sur le même score de 1-0.
Il restait maintenant à affronter en finale chez lui, dans son jardin, l’ogre algérien, invaincu, meilleur attaque et meilleure défense avec 0 but encaissé.
Dans un stade plein à craquer, une ambiance indescriptible, les gamins de Pape Thiaw vont résister pendant 120 minutes. Avant de s’imposer aux tirs au but (5-4). Entrant du coup dans l’histoire du foot local sénégalais.
En citant Aliou Cissé comme son idole, Pape Thiaw est en train de suivre ses pas, comme il l’avait promis. «Aliou, avant tout, c’est un grand-frère. C’était mon capitaine en sélection, et surtout un mentor pour moi. C’est quelqu’un qui montre la voie. Il a fait quelque chose dont tout le monde rêve : gagner la Can pour son pays. Si on parle beaucoup du Sénégal dans le monde, c’est en partie grâce à lui. C’est un exemple à suivre, c’est le meilleur entraîneur en Afrique. C’est mon idole», confiait-il à Rfi. L’homme à la talonnade est assurément sur la bonne
UNE PREMIERE ETOILE... COMME UNE LIBERATION
Can 2022 -il y a un an le Sénégal remportait son premier trophée à la Can
Le 6 février 2022 est une date à marquer dans le marbre du football sénégalais et dans la mémoire collective des Sénégalais. Voilà un an, jour pour jour, le Sénégal, fêtait son premier trophée continental. La bande à Sadio Mané libérait tout un peuple, en lui offrant le titre de champion d’Afrique des nations. Grâce à leur victoire en finale de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN), face à l’Egypte, au stade Olembé de Yaoundé (0-0 a.p. 4-2 TAB). Les «Lions» réalisaient un rêve vieux de plus de 60 ans. A Dakar, comme partout à travers le Sénégal, les champions d’Afrique ont été accueillis, dans la nuit du 6 février 2022 et célébrés en héros par des milliers de personnes.
L e 6 février sonne comme une date de libération pour le football sénégalaise. Confinés, depuis plus de 60 ans, dans le rang des «sans grades», le «Lions» rendaient fiers leur pays, en remportant la finale de la CAN 2022. Ils décrochent cette première étoile, en battant l’Egypte, septuple champion d’Afrique, au bout d’une finale disputée et indécise d’un bout à l’autre. Mais, au terme d’une séance de tirs au but à rebondissements, Edouard Mendy et Sadio Mané, les deux héros, élus respectivement meilleur gardien et meilleur joueur du tournoi, portent tout le peuple sénégalais en lui permettant d’ouvrir un nouveau chapitre de son histoire dans un stade Olembé de Yaoundé. Les «Lions» de la «Teranga» se sont surtout donné les moyens de le réaliser. Face aux Pharaons de Mohamed Salah, coéquipier à Liverpool de Sadio Mané et de leur portier Mohamed Gabaski.
Malgré, une domination assez nette exercée tôt dans le match, le Sénégal a fait face à une farouche résistance. Ils sont allés le chercher. Au terme d’un match serré, qui s’achève après le temps réglementaire et la prolongation, sur un score de 0 à 0. Edouard Mendy, va se montrer plus que décisif, au moment de stopper le tir au but de Mohanad Lasheen, et offrir durant la séance des pénaltys la balle de match à Sadio Mané. Et le Ballon d’Or africain n’a pas cette fois tremblé, malgré son penalty loupé en début de match. Aliou Cissé et ses «Lions» sont aux anges et s’installent sur le toit du continent
Ils donnent au Sénégal ses lettres de noblesse et lui permettent de régner enfin sur l’Afrique. “Cela prouve encore qu’avec la force de travail, la persévérance, le fait de ne jamais se décourager, on arrive à obtenir ce qu’on veut. Aujourd’hui nous sommes fiers, On gagne face à l’Egypte qui a sept Coupes d’Afrique. Cela s’est joué à peu de choses, c’est le Sénégal qui a gagné aujourd’hui. Ce n’est pas rien, je veux féliciter nos joueurs. Je suis très ému parce que cette coupe, on l’a gagnée pour tout le peuple sénégalais. Il la réclamait depuis plus de 60 ans. On va profiter de ces bons moments. Aujourd’hui, nous aussi on a notre étoile”, se réjouissait Aliou Cissé, après la rencontre. Des propos partagés par toutes les générations qui se sont succédé depuis plus de soixante ans au sommet du football. Le tout avec son lot de désillusion, notamment lors des finales des éditions 2002 et 2019.
LES HOMMAGES DE TOUT UN PEUPLE AUX NOUVEAUX ROIS D’AFRIQUE
Dans les rues de Dakar, les supporters, qui ont retenu leur souffle jusqu’au dernier tir réussi de Sadio Mané, laissent éclater leur joie. Dans la capitale sénégalaise, comme dans les autres localités, l’exultation est à son comble. Des foules enthousiastes et en liesse célèbrent leur nouveaux héros et cette nouvelle génération de footballeurs aux pointures internationales, comme Sadio Mané, Ismaïla Sarr, Edouard Mendy, Abdou Diallo, Kalidou Koulibaly, Bamba Dieng, Saliou Ciss, Gana Guèye, Cheikhou Kouyaté, entre autres.
En plus de cet accueil populaire, les «Lions» ont été reçu, deux jours plus tard, en grande pompe au Palais présidentiel. En guise de récompense, pour leur sacre, le président de la République, Macky Sall, a félicité et offert 50 millions de francs CFA à chacun des «Lions». Les 28 «Lions» et leur encadrement bénéficieront également de deux terrains à Dakar (200 mètres carrés) et à Diamniadio (500 mètres carrés).
MACKY SALL VEUT UN PROGRAMME NATIONAL DE SOUTIEN AU FOOTBALL LOCAL
Le président de la République, Macky Sall, a demandé dimanche soir au ministre des Sports et aux acteurs du football de lui proposer un programme national de soutien au football local.
Dakar, 6 fév (APS) - Le président de la République, Macky Sall, a demandé dimanche soir au ministre des Sports et aux acteurs du football de lui proposer un programme national de soutien au football local.
Le président Sall a donné cette instruction en recevant l'équipe nationale de football local, vainqueur de l'édition 2022 du Championnat d'Afrique de football (CHAN) et celle de beach soccer.
Les Lions locaux ont remporté samedi le CHAN 2002 aux dépens de l'Algérie, pays organisateur, à l'issue de la série des tirs au but (5-4).
Les deux équipes étaient à égalité, 0-0, à l'issue du temps réglementaire et des prolongations.
Les Lions du beach soccer ont, pour leur part, remporté leur septième trophée continental en octobre dernier.
Macky Sall, s'exprimant lors de la cérémonie organisée en l'honneur des deux équipes, a invité les entreprises privées et publiques à accompagner le football local.
Le président de la Fédération sénégalaise de football (FSF), Augustin Senghor, le capitaine de l'équipe nationale locale, Moutarou Baldé, et des Lions du beach soccer, avaient plaidé devant le président Sall pour un accompagnement du football local.
CE QUE MACKY PROMET AUX CHAMPIONS LOCAUX ET DU BEACH SOCCER
Le chef de l'Etat, Macky Sall, a annoncé dimanche avoir décidé d'allouer une prime spéciale de 10 millions de francs CFA et un terrain de 500 mètres carrés dans la région de Dakar à chacune des équipes nationales de football local et de beach soccer
Le chef de l'Etat, Macky Sall, a annoncé dimanche avoir décidé d'allouer une prime spéciale de 10 millions de francs CFA et un terrain de 500 mètres carrés dans la région de Dakar à chacun des membres des équipes nationales de football local et de beach soccer et leur encadrement.
''J'ai décidé de vous allouer, ainsi qu'à chacun des membres des délégations du CHAN et de la CAN du beach soccer, une prime de 10 millions de FCFA, ainsi qu'un terrain de 500 mètres carrés dans la région de Dakar'', a-t-il dit.
Le président Sall recevait les Lions du football local et ceux du beach soccer, dimanche dans la soirée, après la victoire des premiers, samedi, à l'issue de l'édition 2022 du Championnat d'Afrique des nations (CHAN).
Les Lions locaux ont remporté le trophée du CHAN en venant à bout de l'Algérie, le pays organisateur, à l'issue de la série des tirs au but, 5-4.
A l'issue du temps réglementaire et des prolongations, les deux équipes étaient à égalité, 0-0.
Les Lions de beach soccer, pour leur part, avaient remporté leur septième trophée en octobre dernier.
Pour le président Sall, avec leur victoire au CHAN, les Lions du football local offrent ''le meilleur cadeau d'anniversaire'' au Sénégal, ce lundi coïncidant avec l'anniversaire du premier sacre du pays à la Coupe d'Afrique des nations (CAN).
''Mieux encore, alors que vous étiez considérés comme des outsiders après 11 années d'absence de notre pays en CHAN, vous avez déjoué tous les pronostics, prouvant par là qu'avec la force et la détermination du lion, il n'y a pas de pronostic qui vaille. Tout peut s'arracher, jusqu'à la victoire finale'', s'est félicité Macky Sall.
S'agissant du beach soccer, le chef de l'Etat a par ailleurs salué "le brillant parcours'' de ses membres qui ont, dit-il, "tracé le chemin et suscité de nouvelles vocations en ouvrant la voie à de jeunes générations qui auront la lourde tâche de marcher [dans les pas de leurs aînés] pour maintenir le standing de notre pays dans le cercle restreint des meilleures nations du football de plage''.