VIDEOSAIF AL-ISLAM KADHAFI ACCABLE NICOLAS SARKOZY
Le fils de l'ancien dirigeant libyen révèle avoir supervisé personnellement le versement de cinq millions de dollars au clan de l'ex-président français. Il détaille pour la première fois depuis 2011 les dessous de ce financement présumé
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(SenePlus) - Dans une interview accordée à Radio France Internationale (RFI), Saif al-Islam Kadhafi, fils de l'ancien dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, brise plus d'une décennie de silence sur l'affaire du financement présumé de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007. Ces déclarations interviennent alors que l'ancien président français et onze autres prévenus comparaissent actuellement devant la justice à Paris.
Dans cet échange écrit, sa première prise de parole sur le sujet depuis 2011, Saif al-Islam Kadhafi fait des révélations particulièrement détaillées sur le montant et les modalités du financement présumé. Il affirme avoir personnellement supervisé le transfert de 5 millions de dollars en espèces au "clan Sarkozy". Selon ses déclarations à RFI, la moitié de cette somme, soit 2,5 millions de dollars, aurait été destinée au financement de la campagne présidentielle de 2007, en contrepartie d'accords et de projets favorables à la Libye.
Le fils de l'ancien guide libyen précise que l'autre moitié du versement aurait servi à obtenir l'arrêt des poursuites dans l'affaire de l'attentat du DC-10 d'UTA, survenu le 19 septembre 1989, qui avait fait 170 victimes et pour lequel Abdallah Senoussi, beau-frère de Mouammar Kadhafi, avait été condamné par contumace en 1999.
Plus troublant, Saif al-Islam révèle à RFI avoir fait l'objet de trois tentatives d'approche distinctes depuis 2021 visant à lui faire modifier sa déposition auprès des juges français. La première approche aurait été effectuée en 2021 par l'intermédiaire de Souha Al Badri, une consultante basée à Paris. Une seconde tentative aurait eu lieu fin 2022 via Noël Dubus, qui aurait contacté Hannibal Kadhafi, emprisonné au Liban depuis 2015, promettant sa libération en échange d'un changement de témoignage. Une troisième tentative aurait été menée par un Français d'origine arabe, dont l'identité n'a pas été révélée.
Contacté par RFI, Me Thierry Herzog, avocat de Nicolas Sarkozy, rejette catégoriquement ces allégations, les qualifiant de "fausses", "fantaisistes" et "opportunistes". Il souligne que ces déclarations surviennent au moment précis où s'ouvre le procès et y voit "le cadre d'une vengeance objective", ajoutant que "le dossier est vide".