SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
26 février 2025
Par Madiambal DIAGNE
DIOMAYE-TV5, UN FAUX SCANDALE
Alors que la polémique enfle autour de l'ouverture du capital de TV5 aux pays africains, le Sénégal hésite encore à saisir cette opportunité stratégique. Pourtant, nul pays n'est plus légitime pour représenter le continent au sein de la chaîne francophone
L’annonce de l’ouverture du capital de la chaîne de télévision TV5, à des pays africains, a beaucoup fait débat ces derniers jours en Afrique et en France. L’information a été présentée telle que des pays africains vont mettre la main à la poche pour financer la chaîne internationale qui serait vectrice de «la propagande de la Françafrique». Au Sénégal, les réseaux sociaux se sont enflammés pour mettre le nouveau Président, Bassirou Diomaye Faye, dans le lot des chefs d’Etat africains qui vont signer les chèques. Il convient de préciser que le tour de table des actionnaires actuels de cette chaîne, créée en 1984, montre la présence de la France, du Canada (Québec), de la Suisse, de la Belgique et de Monaco. Ces pays sont représentés dans la chaîne par le truchement de leurs télévisons publiques et autres structures dans le secteur de l’audiovisuel. Le budget annuel de la chaîne tourne autour de 145 millions d’euros. La contribution attendue des sept pays africains démarchés pour faire partie du capital sera, au total, 4, 2 millions d’euros. Le modus operandi sera une forme de tontine, à raison de 600 mille euros par pays. On peut dès lors considérer que les Africains seront bien loin de pourvoir aux besoins de la chaîne ! Les pays ciblés sont le Sénégal, la Côte d’Ivoire, le Congo, le Bénin, la République démocratique du Congo, le Cameroun et le Gabon. Les responsables de TV5 ont fini de rencontrer les chefs d’Etat de ces pays, à l’exception de Bassirou Diomaye Faye, qui leur ont donné leur accord au projet. TV5, qui en a fait la demande, attend encore une audience que le chef de l’Etat sénégalais voudra lui accorder.
Un projet déjà proposé à Macky Sall
C’est en décembre 2023 que l’idée, portée depuis 2022 par Yves Bigot, patron français de TV5, d’ouvrir le capital aux pays africains a été validée. La directrice de TV5 Afrique, Denise Epoté, avait eu à s’en ouvrir au Président Macky Sall. Le Sénégal était le premier pays ciblé, mais le contexte électoral faisait sans doute que les autorités de l’Etat et de la Radio-Télévision sénégalaise (Rts) avaient la tête à autre chose. TV5 fera le tour des autres pays. C’est ainsi que le Président Denis Sassou Nguesso proposera, par exemple, de souscrire la totalité des parts destinées aux pays africains et donc de payer la somme annuelle de 4, 2 millions d’euros. Cela permettrait au Congo de disposer d’un siège permanent au sein du Conseil d’administration, au lieu que ce siège ne soit annuellement tournant entre les sept pays africains actionnaires. C’est en quelque sorte le modèle de l’actionnariat commun de nombreux pays africains dans des institutions multilatérales comme le Fonds monétaire international (Fmi). Le Président Patrice Talon a aussi eu à faire, pour le compte du Bénin, une contre-proposition, toujours déclinée par TV5 qui tient à la diversité de cette représentation qu’elle voudrait symbolique. Le Bénin a d’ailleurs négocié un partenariat avec TV5 dans le domaine de la production cinématographique, comme aussi la République démocratique du Congo pour un accompagnement technique au profit de sa télévision nationale. Pour sa part, le Sénégal n’a pas encore donné son accord de prendre une quotité dans le capital de TV5, mais Racine Talla, ci-devant Directeur général de la Rts, a déjà noué un partenariat avec TV5 pour la formation de plusieurs cohortes de stagiaires. Présentement, un troisième groupe d’une dizaine de stagiaires sont présents dans les locaux parisiens de TV5. En outre, le partenariat proposé par TV5 comprendra la diffusion de programmes des télévisions nationales partenaires et un volet de co-production. En quelque sorte, les sommes données par ces pays retourneront dans ces programmes. Le schéma semble quelque peu fonctionner sur une symbiose de ceux de l’Union des radios et télévisions nationales d’Afrique (Urtna) et de Canal France international (Cfi).
Le Sénégal plus légitime que tous les autres pays pour siéger à TV5
Assurément, le Sénégal avait été la cible préférée de TV5 pour l’ouverture de son capital en direction de pays africains. Les tractations pour convaincre le Président Macky Sall avaient été engagées, mais l’initiative butait sur une certaine frilosité ou un réel manque d’intérêt de la part du Sénégal. L’offre prioritaire avait été faite au Sénégal et, je peux dire que moi-même, j’ai eu à en toucher un mot au Président Sall pour le persuader d’un tel intérêt. En effet, le Rwanda était très intéressé, mais le fait que la Secrétaire générale de l’Organisation internationale de la Francophone (Oif), Louise Mushikiwabo, qui assure en quelque sorte la tutelle de TV5, soit originaire du Rwanda, n’enthousiasmait pas trop TV5 à donner un siège à ce pays. L’intérêt du Président Kagamé n’avait pas été satisfait et même, dans la nouvelle offre en direction de plusieurs pays africains, le Rwanda et le Togo, pourtant retenus à l’origine pour être démarchés, ont fini par être rejetés. Il faut dire que le contexte géopolitique dans la zone des Grands Lacs rendait aussi difficile un partenariat commun entre le Rwanda et la République démocratique du Congo. Pour ce qui le concerne, le Togo est en conflit ouvert avec TV5 sur des contentieux liés à de mauvais traitements subis à Lomé par certains journalistes de la chaîne. Le Sénégal, avec son modèle démocratique et l’état des droits et libertés des médias, dispose de gros avantages par rapport à de nombreux pays. Il s’y ajoute l’histoire ! Le pays de Léopold Sédar Senghor et de Abdou Diouf symbolise, plus que tout autre pays, l’idéal de la Francophonie dans le monde. Mieux, le Président Abdou Diouf est à l’origine de la création de TV5 Afrique, au Sommet de la Francophonie en 1989 à Dakar. C’est ainsi que Mactar Sylla avait été le premier directeur de TV5 Afrique (1992-1998). Au moment de son départ de la chaîne, il avait été question de le faire remplacer par un autre citoyen sénégalais, mais le Président Diouf avait voulu éviter que la direction de TV5 Afrique ne soit une chasse gardée du Sénégal. Ainsi avait-il encouragé la nomination de la journaliste camerounaise Denise Epoté, adjointe de Mactar Sylla.
Le coup gagnant que pourrait jouer Diomaye Faye
On voit bien que c’est faire un mauvais procès au Président Faye que de le prendre pour un «suppôt du néocolonialisme» ou d’être un «supplétif de la France», en faisant entrer son pays dans le capital de TV5. L’entrée dans le capital de la chaîne de certains pays dont les dirigeants apparaissent comme des autocrates, provoque l’ire de nombreux journalistes et d’organisations de médias. Par contre, l’arrivée éventuelle du Sénégal est vue d’un bon œil par la rédaction de TV5. Cet apriori favorable renforcerait la position de négociation du Président Bassirou Diomaye Faye. Ainsi, il peut sembler opportun qu’il fasse une contre-proposition pour demander plus de présence du Sénégal au sein du Conseil d’administration de la chaîne. On sait que quelques autorités françaises avaient été réceptives à l’idée de laisser des parts au Sénégal, après l’arrivée de la Principauté de Monaco en 2021, via Monte Carlo Riviera. La Principauté détient 5, 25% du capital. La France, par le truchement de certaines entités publiques, détient 63, 16% des parts de TV5, réparties ainsi qu’il suit : France Télévisions (46, 42%), France-Médias Monde (11, 97%), Arte France (3, 12%) et 1, 65% à l’Institut national français de l’audiovisuel (Ina). Il reste que le régime de Macky Sall ne semblait pas percevoir les enjeux d’une entrée dans le capital de TV5. Un siège au Conseil d’administration donne aussi le droit de participer à la Conférence des ministres qui regroupe les ministres responsables de TV5 issus des gouvernements actionnaires de la chaîne, et au Conseil de coopération de TV5 MondeAfrique. Le Sénégal gagnerait bien en visibilité sur une chaîne internationale disponible et assez suivie dans 421 millions de foyers et dans 200 pays et territoires. Le nouveau Directeur général de la Rts, Pape Alé Niang, serait assez avisé de s’investir pour conclure cette opportrunité. Assurément, payer 4, 2 millions d’euros par an à l’échelle d’un pays coûterait bien moins cher que tous les frais de publicité institutionnelle sur la scène internationale. C’est dans cet esprit de chercher à rendre un pays attractif que le Rwanda, par exemple, paie 34 millions d’euros pour voir pendant 3 ans, sur le maillot du club de football londonien Arsenal, l’inscription «Visit Rwanda». Seulement, le «France bashing», en cours sur certains réseaux sociaux, peut dissuader ou rendre frileux bien des dirigeants africains à se rapprocher de tout ce qui pourrait les lier à la France. En criant au scandale et en lançant l’halali contre les dirigeants africains, certains influenceurs, qui officient au profit d’autres puissances étrangères, arrivent à faire dans la dissuasion. Pour autant, les médias russes, chinois, qataris, turcs, indiens, américains ouvrent-ils leurs capitaux à des élites politiques, culturelles ou économiques africaines ? Aussi remarque-t-on que comme par hasard, les activistes africians n’interrogent pas la présence de chaînes d’information arabes qui ont un agenda particulier sans équivoque pour l’Afrique, notamment pour le Sénégal, ainsi que la couverture par les médias russes de l’actualité africaine avec une démarche propagandiste et un agenda de sape on ne peu plus évident. La présence de capitaux d’influence provenant de l’Afrique est une nécessité absolue pour marquer la présence du continent sur la scène médiatique mondiale. Le Président Oumar Bongo du Gabon l’avait compris avec la chaîne de radio Africa numéro 1, qui avait eu beaucoup de succès mais dont le modèle économique n’était pas viable. Les mêmes tares ont eu raison de l’agence panafricaine d’informations Pana et révèlent les difficultés d’Africa 24. En Europe, le dirigeant hongrois Viktor Orban a eu le flair de mettre la main sur Euronews pour s’assurer une réelle influence médiatique.
L’ACT D'ABDOUL MBAYE DÉCIDÉ DE "QUITTER" LE CAMP DE L’OPPOSITION RADICALE
Selon un communiqué, l’Alliance pour la Citoyenneté et le Travail (ACT) compte donner une nouvelle posture politique du parti et à la réorganisation de ses instances.
A l’issue d’une réunion du Conseil National (CN) de l’Alliance pour la Citoyenneté et le Travail (ACT) le 27 avril 2024, Abdoul Mbaye et ses camarades ont décidé de “sortir” de l’opposition radicale.
Selon un communiqué sanctionnant leur rencontre, l’ACT compte donner une nouvelle posture politique du parti et à la réorganisation de ses instances. Sur ce, l’ACT estime que «les programmes politiques des partis de l’ancienne opposition, doivent permettre de bâtir une véritable démocratie représentative dont le fondement sera une réelle séparation des pouvoirs », afin de bâtir un nouveau Sénégal.
«Dans cet environnement politique nouveau, le CN a retenu que l’ACT devait adopter une posture politique claire consistant à quitter le camp de l’opposition radicale, à accorder davantage de place à l’émission d’avis et de conseils de contribution, tout en restant sentinelle de la protection des intérêts de nos compatriotes et de leur volonté de voir s’instaurer une gouvernance de type nouveau », indique la note.
Toujours dans le cadre du renforcement du parti, l’ACT annonce une «nouvelle ligne de conduite politique; prépare les prochaines échéances électorales; met un fort accent sur sa démarche visant l’éveil des consciences citoyennes à ce que doit être ‘la politique autrement’ au service de l’intérêt général et non de celui des politiciens ».
LE MODUS OPERANDI DES FAUSSAIRES POUR BLANCHIR LEURS BILLETS
Le contexte de campagne de commercialisation de la noix de cajou fait croire à un projet d’achat cash de ces produits dans les villages des profondeurs, aux fins d’un blanchiment.
Le coup de filet de la Douane sénégalaise, à travers ses agents en poste à Tanaff ayant mis la main, mardi dernier 16 avril, à Goudomp, sur quatre (4) faussaires, fait couler beaucoup de salive et d’encre. La quantité des billets noirs d’une contrevaleur de cinq (5) milliards de FCFA ne pouvait pas passer inaperçue. Le contexte de campagne de commercialisation de la noix de cajou fait croire à un projet d’achat cash de ces produits dans les villages des profondeurs, aux fins d’un blanchiment. Les acteurs de la filière anacarde alertent et invitent les populations à plus de vigilance. Pour certains citoyens, ce trafic-ci n’est pas à un coup d’essai au Sénégal et en zone de frontière ; en attestent des gens spontanément riches et fraichement tirés d’une pauvreté maladive.
Cette saisie record a été réalisée mardi dernier, 16 avril, à Goudomp, par les agents de la Douane en poste à Tanaff et porte sur des devises en billets noirs d’une contrevaleur estimée à cinq (5) milliards de FCFA. Dans la soirée, le même jour, le communiqué de la Division de la communication et des relations publiques des Douanes a confirmé la nouvelle, précisant que ces billets noirs sont en coupures de dollars, d’euros et de FCFA, avec quatre (4) millions en coupure de 50, 10 et 200 dollars, quatre (4) millions en coupures de de 500, 200 et 100 euros et de deux cent (200) millions en FCFA.
Et la douane d’indiquer que «les faussaires sont au nombre de quatre (4) dont deux (2) de nationalité étrangère et deux (2) Sénégalais». Tous ont été appréhendés dans une auberge de la place dans la commune de Goudomp, dans le Sud de la région de Sédhiou. Ils détenaient par devers eux des produits dans l’intention de procéder au lavage desdits billets noirs, précise le communiqué.
POURQUOI A GOUDOMP ET DANS CE CONTEXTE DE PRE-CAMPAGNE DU CAJOU ?
Cette saisie est inédite à la fois en termes de quantité et de zone d’opération des faussaires (Goudomp). Ce qui, naturellement, fait couler beaucoup de salive à Sédhiou et dans son hinterland. Appréciant le contexte dans lequel intervient cette saisie de billets noirs de contrevaleur, nombreux sont les citoyens de la région de Sédhiou qui présument le choix délibéré des faussaires afin de pouvoir blanchir ces faux billets contre l’achat des noix d’anacarde.
Louise Cabral, une dame originaire de Bissau, est d’avis que cette coïncidence de contexte ne saurait être anodine. «Vous savez, c’est la période de commercialisation des noix d’anacarde, qui se vendent à grande échelle et dans les coins les plus reculés du Sénégal et de la Guinée-Bissau. Et cela doit, sans doute, être une brèche pour ces faussaires de monnayer ces contrevaleurs à de vraies valeurs monétaires. C’est-à-dire, ils se mettent en groupes d’acheteurs et distribuent ces billets dans les villages les plus reculés. Et quand ils revendent ces mêmes noix, ils reçoivent en retour de vrais billets», explique-elle.
A Goudomp, comme dans beaucoup de terroirs de la Casamance, nombreux sont ceux qui partagent ce point de vue de la perspective de blanchiment de ces billets noirs, une fois «lavés».
LES ACTEURS DE LA FILIERE ANACARDE ALERTENT ?
Le président du Cadre de concertation des acteurs de la filière anacarde de la région de Sédhiou, Ibrahima Khalil Sagna, tient de prime abord à préciser que, jusque-là, «des faits de blanchiment d’argent ne sont pas signalés dans la commercialisation de la noix de cajou en Casamance». Et d’alerter, tout de même, suite à cette saisie record de billets noirs en diverses devises à Goudomp : «il y a lieu de s’inquiéter mais surtout d’alerter l’opinion suite à cette saisie record de faux billets dans la région de Sédhiou. C’est d’autant plus inquiétant que c’est en zone de frontière avec la Guinée Bissau et zone qui se trouve être un up de commercialisation de la noix de cajou».
Ibrahimla Khalil Sagna, le président des acteurs de la filière anacarde, d’attirer l’attention des populations et des Forces de défense et de sécurité : «c’est juste un rappel mais les forces de défense et de sécurité suivent bien la situation. Pour ce qui est de la population, nous leur demandons d’être plus vigilants sur la circulation des billets neufs car la suspicion est réelle et la propension d’un quelconque blanchiment pourrait se faire dans les villages reculés où les achats se font cash. Mais heureusement que pour nos campagnes la banque ne donne pas généralement des billets neufs», indique-t-il
A rappeler que la commercialisation de la noix d’anacarde est assez développée dans le Sud du Sénégal et en Guinée-Bissau. La région de Sédhiou occupe la première place des parts de commercialisation de ce produit, au Sénégal en Casamance, avec plus de 30% des exportations, dit-on.
FABRICATION DE BILLETS DE BANQUE, BLANCHIMENT : UNE PRATIQUE QUI RESISTE AU TEMPS!
Dans un tout autre registre, certains doutent même que cela ne soit pas un coup d’essai pour les faussaires. «C’est peut-être que c’est cette fois-ci qu’ils ont été interpellés ; mais je doute fort que ce sont des pratiques assez fréquentes dans la sousrégion ouest africaine», dixit un dame habitant la commune de Goudomp, préférant garder l’anonymat. D’autres confirment et précisent que c’est la preuve que nos Forces de défense et de sécurité disposent maintenant d’assez de moyens sophistiqués pour procéder au contrôle nécessaire aux frontières et dans certaines zones stratégiques.
Les plus radicaux dans les analyses relèvent que «cette pratique gangrène depuis bien longtemps l’économie nationale du Sénégal et se caractérise par des activités de blanchiment d’argent. Sinon, comment légitimer un pauvre homme du coin qui devient tout d’un coup promoteur immobilier alors que quelques années auparavant il fallait quémander pour mettre quelque chose sous la dent de la famille», pipe un sexagénaire, sous forme de boutade.
Le mal est profond, crève l’économie, déstructure le tissu social et gonfle le cocktail de frustration sociale, à l’autel des iniquités incontrôlées et préjudiciables à la cohésion sociale.
LES OBSTACLES D’UN REMARIAGE
L'unité retrouvée masque des rivalités internes et l'impasse de la domination de Benno sur le parti. Le PS doit choisir son camp au risque de renvoyer aux calendes grecques son renouveau
Depuis plus d’un an, de bonnes volontés travaillent pour des retrouvailles socialistes afin de préserver l’héritage de Senghor. Aujourd’hui, le déroulement des évènements montre qu’un tel projet avance à grands pas. Jeudi dernier, lors de la 96e réunion du Secrétariat exécutif national (SEN), il a été question entre autres sujets de l’audience qu’Aminata Mbengue Ndiaye a accordée à une délégation conduite par leur «ancien et futur camarade» Khalifa Sall, accompagné de Barthélemy Dias et de Jean Baptiste Diouf. Les sages socialistes et autres médiateurs qui ont toujours joué la médiation ont marqué un grand coup en réunissant autour d’une table des frères socialistes que «le pouvoir Macky Sall» avait éloigné.
D’aucuns soutiennent que c’est le premier acte de la réconciliation et un nouveau départ pour les héritiers de Senghor. Mais il faut se rendre à l’évidence que ces retrouvailles risquent d’accoucher d’une souris si effectivement certains préalables ne sont pas réglés. Il en est ainsi du leadership au sein du PS qui aujourd’hui regroupe beaucoup de fortes têtes. On se demande si des leaders comme Aminata Mbengue Ndiaye, Serigne Mbaye Thiam, Abdoulaye Wilane, Cheikh Seck accepteront de se ranger derrière Khalifa Sall qui aujourd’hui présente plus de charisme et plus de leadership. Il a été maire de Dakar, candidat à la présidentielle. Son mouvement Taxawu Sénégal, avec 14 élus, détient plus de sièges à l’Assemblée nationale que le Parti Socialistes (PS) qui a été rétribué à hauteur de six députés au sein de la majorité parlementaire Benno Bokk Yaakaar (BBY).
Il est évident qu’Aminata Mbengue Ndiaye, avec l’âge et la maladie, ne devrait pas avoir beaucoup d’appétit pour se disputer le leadership de la formation verte avec Khalifa Sall qui est aujourd’hui plus représentatif et qui a plus d’énergie pour mener le bateau à bon port. Mais, force est de constater qu’il y a d’autres leaders au sein de la formation qui ont des ambitions au sein de cette formation à m’image de Serigne Mbaye Thiam, Alioune Ndoye, Abdoulaye Wilane, etc. Même si sa prestation a été piètre lors de la dernière présidentielle, le poste de Secrétaire Général devrait revenir naturellement à Khalifa Sall qui est le mieux préparé pour tenir aujourd’hui les rênes du parti.
Quoi qu’il en soit, les retrouvailles socialistes font partie des dernières volontés du Secrétaire général Ousmane Tanor Dieng (OTD), un testament politique qu’il a légué pour la postérité.
Le Ps, a-t-il intérêt à quitter Benno ?
Cependant, on se demande comment ce remariage pourrait s’opérer si le PS continue de siéger au premier rang au sein de Benno Bokk Yaakaar (BBY) dont il fait partie des membres fondateurs avec l’Alliance des Forces de Progrès (AFP) et l’Alliance pour la République (APR).Il serait difficilement concevable que Khalifa siège au niveau de la conférence des leaders de cette coalition au nom du PS. En effet, si Khalifa a quitté ce parti c’est parce que l’APR, le parti fort de Benno, lui a opposé une farouche opposition pour récupérer la ville de Dakar entre ses mains en 2014.
Refusant de se laisser faire, l’ancien maire de Dakar s’est rebellé en faisant face à Benno via son mouvement Taxawu Dakar. Il remporte de façon éclatante les élections locales de 2014 et rempile à la tête de la ville de Dakar. Sa ténacité à s’opposer au régime de Macky Sall en avait fait un élément gênant pour Ousmane Tanor Dieng et Cie qui seront obligés finalement de les exclure du Parti socialiste (PS) en 2015.
Neuf ans après, on se demande comment Khalifa Sall pourrait partager la même table avec ses ennemis d’hier qui, en plus d’essayer en vain de récupérer son pré carré, lui ont mis en prison dans l’affaire de la caisse d’avance de la ville de Dakar.
Par ailleurs, si l’état-major socialiste veut vraiment se réconcilier avec les Khalifistes, il ne devrait pas éprouver de gêne à quitter Benno qui lui a fait perdre durant leur compagnonnage des dizaines
de collectivités territoriales, des sièges de députés, sans compter le débauchage de ses responsales. Les chiffres sont assez édifiants. A l’issue des élections législatives du 31 juillet 2022, le PS n’a récolté que six (6) sièges à l’hémicycle.
Jusque-là, à chaque fois que le PS a participé à un scrutin pareil, il a eu au moins plus d’une quinzaine d’élus. En effet, de 20 députés en 2012, le PS est passé à 16 en 2017 puis 6 élus en 2022. Pour ce qui est des élections territoriales, avant l’arrivée au pouvoir de Macky Sall, le PS détenait plus d’une centaine collectivités territoriales entre ses mains (Communes, communautés rurales et conseils départementaux). Après les élections locales de 2014, il s’est retrouvé avec une cinquantaine de mairies et départements. Et à l’issue des élections locales du 23 janvier 2022, le PS a enregistré moins de 20 mairies et conseils départementaux sur l’ensemble du territoire.
En vérité, le PS ne s’est jamais remis de la scission vécue en 2015 avec le départ de certains hauts responsables comme Aissata Tall Sall, Khalifa Sall, Barthélémy Dias, Bamba Fall, … Pis, il n’a jamais été considéré à sa juste valeur par ses alliés de l’APR. Ainsi, si Khalifa et Cie reviennent à la maison verte, le PS n’aura plus besoin de Benno pour se faire une nouvelle virginité dans l’espace politique. Il aura de ce fait la possibilité de s’opposer comme il l’a fait entre 2000 et 2012 sous Abdoulaye Wade. Juste que cette fois-ci, ce sera face à un nouveau régime qui a une conception du pouvoir différente de celle des libéraux. Les Pastéfiens sont des révolutionnaires et ils abhorrent le système !
GRÈVE GÉNÉRALE À DAKAR DEM DIKK
Les transports publics paralysés pour dénoncer les nominations clientélistes au sommet de l'entreprise. Syndicats et personnel exigent l'annulation immédiate des dernières décisions jugées préjudiciables prises par la direction
Les syndicats de Dakar Dem Dikk (DDD) ont lancé un mouvement de grève à partir de ce lundi pour protester contre les récentes nominations au sein de l’entreprise. Cette décision fait suite à une série de nominations et promotions perçues comme clientélistes et préjudiciables à l’entreprise, selon les syndicalistes.
Les trois syndicats de la société ont décidé de paralyser tous les réseaux de DDD, tant urbains qu’internationaux, en signe de protestation. Les travailleurs dénoncent ces nominations, affirmant qu’elles mettent en péril la stabilité de l’entreprise et suscitent des frustrations parmi les employés.
Selon Diatta Fall, délégué du personnel et secrétaire général du Syndicat démocratique des travailleurs de DDD, les actions du Directeur Général créent un climat de désarroi voire de sabotage, ajoutant que sa gestion est également critiquée.
Les travailleurs demandent l’annulation de toutes les notes de service publiées récemment, ainsi qu’un examen du sort de tous les employés de Dakar Dem Dikk.
LES 32 MILLIARDS DE FCFA EN FAUX BILLETS DE BANQUE TOUJOURS EN INSTRUCTION ?
Le trafic de faux billets de banque semble atteindre des niveaux insoupçonnés au Sénégal : des hommes d’affaires, citoyens lambda, étrangers aux techniciens du génie civil, en passant par des élus et autres faussaires attitrés etc, ont été indexés
Le trafic de faux billets de banque semble atteindre des niveaux insoupçonnés au Sénégal : des hommes d’affaires, citoyens lambda, étrangers aux techniciens du génie civil, en passant par des élus et autres faussaires attitrés etc, ont été indexés dans ce trafic. En novembre 2019, la Section de recherche (SR) de la Gendarmerie de Colobane, après plusieurs jours de filature est parvenue à prendre en flagrant délit de trafic présumé de faux billets de banque, Seydina Fall, alias Bougazelli, un député du parti au pouvoir d’alors, l’Alliance pour la République (APR). Bougazelli a été arrêté, le jeudi 14 novembre 2019, à la station d’essence de Ngor par des éléments de la SR de la Gendarmerie, avec 32 milliards de FCFA en faux billets de banque. Les gendarmes lui ont tendu un piège suite à l’interpellation du sieur Mamadou Samb avec des faux billets.
Présenté à l’ancien doyen des juges d’instruction, feu Samba Sall, après deux jours de garde à vue dans les locaux de cette unité spéciale de la Gendarmerie, il a finalement été placé sous mandat de dépôt pour des délits «d’association de malfaiteurs, contrefaçon de billets de banque ayant cours légal, blanchiment de capitaux et corruption», pour avoir proposé aux gendarmes enquêteurs, pour les soudoyer, 10 millions de FCA en échange de sa liberté. Tout comme ses cinq (5) acolytes présumés dont un Burkinabé. Mais, le 3 juin 2020, après un peu plus de sept (7) mois de prison, il a pu recouvrer la liberté, après plusieurs rejets des demandes de liberté provisoire introduites par ses avocats, pour raisons médicales, auprès de l’ex-doyen des juges d’instruction. Une liberté provisoire qui perdure jusqu’à nos jours, sans que les Sénégalais ne soient édifiés sur les tenants et aboutissants de cette affaire qui a défrayé la chronique parce que secouant la deuxième institution du pays (l’Assemblée nationale dont le président est la deuxième personnalité du Sénégal, après le président de la République).
Réagissant à cette mise en liberté conditionnelle, le ministre de la Justice, Garde des Sceau d’alors, dans un communiqué rendu public, a précisé qu’il n’interfère pas dans la procédure judiciaire contre le mis en cause et qu’aussi que le dossier de ce dernier est toujours entre les mains du magistrat instructeur. «Les investigations suivent leur cours, à charge et à décharge, à la fin desquelles, la décision sera prise ou non, de le traduire devant la juridiction de jugement le cas échéant», a fait savoir le ministère de la Justice. Non sans relever que «les motifs de placement sous mandat de dépôt et de mise en liberté provisoire inhérents au secret de l’instruction ne sont connus que du magistrat instructeur, du Procureur de la République et des conseils». Dès lors, soulignera-t-il, dans le même document : «toutes autres informations et interprétations sur la décision de mise en liberté et sur la suite qui sera donnée à l’affaire relèvent d’une spéculation gratuite». Bougazelli, lui, est depuis libre comme l’air.
LE SÉNÉGAL, UN PAYS À HAUT RISQUE
Depuis le début de l'année, les saisies record de drogues dures comme la cocaïne et les faux-billets se sont multipliées sur le territoire. Face à l'ampleur du trafic illicite, les forces de l'ordre redoublent d'efforts mais sont dépassées
Les nombreux trafics illicites, notés ces derniers temps, seraient-ils en passe de faire basculer le Sénégal dans l’univers du narcotrafic ? Les inquiétudes fusent en tout cas au regard des importantes saisies de drogue, notamment de drogue dure, qui sont notées et de manière fréquente. Comme en attestent d’ailleurs les statistiques : de janvier 2024 à nos jours, le cumul des saisies déclarées se chiffre à 1 240,44 kg de cocaïne et 200 kg de cannabis, pour une valeur totale estimée à plus de 99 milliards 237 millions (99.237.000.000) de FCFA. Ce compte ne tient même pas compte des 805 kg de cocaïne interceptés par la Marine nationale en janvier dernier et dont la valeur marchande n’a pas été dévoilée et d’autres opérations concernant de petites quantités ou d’autres drogues saisies. A cela s’ajoute également le trafic de faux billets de banque qui devient, lui aussi, très important. D’ailleurs, au moins 5 milliards ont été interceptés en faux et billets noirs, le 16 avril dernier, à Goudomp (Sédhiou).
Le Sénégal serait-il devenu une plaque tournante du trafic de drogue et du commerce illicite et/ou parallèle ? Longtemps considéré comme un pays de transit notamment pour la drogue dure et les narcotrafics, le pays fait face actuellement à de grosses saisies de drogues qui tendent à confirmer le rôle majeur qu’il joue pour les trafiquants. Pis, le Sénégal pourrait aussi être un lieu de forte consommation de drogue. Rien que le dimanche 14 avril dernier, la Brigade commerciale des Douanes de Kidira, Subdivision de Tambacounda, Région Douanière Sud-Est a enregistré, à Kidira, une saisie record de 1137,6 kg de cocaïne, jamais effectuée sur les routes du Sénégal jusque-là.
La drogue dure trouvée dissimulée, grâce à un scanner, dans un camion aux apparences vides en provenance du Mali, est évaluée à 91 milliards de FCFA. C’est «la plus importante saisie de cocaïne par voie terrestre jusque-là enregistrée au Sénégal. Il s’agit de 1137,6 kg de cocaïne conditionnés en 948 plaquettes et mis dans des sacs soigneusement dissimulés dans le double fond d’un camion frigorifique venant d’un pays limitrophe du Sénégal», explique la Douane dans un communiqué. Auparavant, les éléments de cette même Subdivision de la Douane de Tambacounda, à travers la Brigade mobile de Koumpentoum, avaient mis la main sur près de 92 kg (91,84 kg) de cocaïne (à Koumpentoum), le 31 mars dernier. Cette drogue dure est évaluée à 7 milliards 347 millions 200 mille FCFA. Les deux convoyeurs de nationalité étrangère ont été arrêtés.
2245,44 kg de cacaïne saisis par les forces de défense et de sécurité depuis janvier 2024
Le mardi 05 mars 2024, c’est la Brigade commerciale des Douanes de Keur-Ayib, Subdivision des Douanes de Kaolack, Région Douanière du Centre, qui s’est illustrée par une saisie de drogue dure. Ladite saisie porte sur onze (11) kilogrammes de cocaïne et deux cent (200) grammes de cannabis, pour une contrevaleur totale estimée à 890 millions de FCFA. Des saisies record de la cocaïne ont lieu dans un court intervalle. Ce qui est à noter, c’est aussi que ces opérations illicites, détectées par les différentes Forces de défense et de sécurité, ne sont pas des cas isolés ; elles sont récurrentes. En effet, la mer, le port de Dakar, les différentes villes frontalières du pays, constituent des portes d’entrée de stupéfiants et autres marchandises illicites.
Dans la nuit du vendredi 5 janvier, 5 commandos de la Marine nationale sont portés disparus en haute mer. Ils étaient à bord du patrouilleur de haute mer, Le Walo, et poursuivaient un navire suspecté de trafic international de drogue. Les marins ont été piégés par les trafiquants qui auraient préférer couler leur navire suspect. Leurs corps n’ont jusque-là pas été retrouvés.
En outre, en janvier dernier, 805 kilos de cocaïne avaient été saisis, au large des côtes sénégalaises, sur un navire, avait annoncé la Direction des relations publiques des Armées sénégalaise (DIRPA), sans donner de détail sur le navire et la valeur de la cargaison.
Bref, en tout, la Douane sénégalaise a saisi un total déclaré de 1 240,44 kg de cocaïne et 200 g de cannabis, pour une valeur totale estimée de 99 milliards 237 millions (99.237.000.000) de FCFA. A cela viennent s’ajouter les 805 kg de cocaïne captés par la Marine nationale en haute mer en janvier dernier dont la valeur marchande n’a pas été déterminée. Ce qui fait une saisie globale dévoilée de 2 245,44 kg de cocaïne par les Forces de défense et de sécurité, depuis janvier 2024.
Ces explois de la marine nationale, entre octobre et décembre 2023
Les tendances actuelles ne sont qu’une suite d’une situation constatée depuis la fin de l’année. En effet, dans la nuit du 26 au 27 novembre 2023, près de 3 tonnes de cocaïne ont été découvertes par la Marine sénégalaise à bord d’une embarcation. Le navire a été intercepté à plus d’un kilomètre de Dakar, avec 10 personnes dont un Sénégalais à bord. Les autorités chargées de la lutte contre le trafic de stupéfiants, à travers le communiqué de la DIRPA, n’avaient pas déterminé la valeur marchande estimée de cette drogue, même si lors de la saisie d’une cargaison de près de 3 tonnes de cocaïne au large de Dakar, le 23 mai 2023, elles avaient estimé cette marchandise illicite à 126 milliards de FCFA. Le vendredi 22 décembre 2023, la Marine sénégalaise a saisi, à 220 km au large de Dakar, 690 kg de cocaïne qui étaient convoyés à destination de l’Europe dans une embarcation ultra-rapide de type go-fast et avait arrêté les cinq Espagnols à son bord. Le patrouilleur a dû effectuer des avertissements verbaux et des tirs de sommation pour stopper le navire. Là aussi, la DIRPA est restée muette sur la valeur estimée de cette drogue.
Auparavant, dans la nuit du 26 au 27 novembre 2023, le patrouilleur «Le Fouladou» de la Marine nationale a intercepté un autre bateau à 150 km au Sud de Dakar, avec à son bord près de 3 tonnes de cocaïne (2975 kg). Même si aucune information n’a été donnée concernant la valeur de cette grosse prise, l’on peut avancer qu’elle devrait coûter plus ou moins environ 126 milliards de FCFA.
Surtout que, le 14 décembre 2023, soit environ un mois après, la Marine nationale arraisonnera un autre bateau à 450 km au Sud des eaux sénégalaises, transportant 3 tonnes de cocaïne. Cette saisie record avait été estimée à une valeur minimale de 120 milliards de FCFA.
Quelques mois plus tôt, en octobre 2022, une saisie de 300 kilogrammes de cocaïne a été opérée par la Douane sénégalaise à Kidira, pour une valeur estimée de 24 milliards de FCFA. Les agents des Douanes de la Brigade commerciale de Kidira ont trouvé par devers les convoyeurs de cette drogue en provenance du Mali des devises étrangères dont 2000 dollars, 10.028 léones, 250 ouguiyas, 830 mille FCFA ainsi que des francs guinéens. La liste des saisies de drogue dure de ces 12 derniers mois est loin d’être exhaustive.
Pus de 5.314.826.036 saisis en faux billets de banque depuis janvier 2024
Le Sénégal est aussi confronté à la circulation illicite de devises, y compris celles étrangères. Et en plus des stupéfiants, les nombreux milliards en billets noirs et faux billets interceptés ces derniers mois en disent long sur le phénomène et attestent de l’ampleur de cette forme de criminalité.
Le mardi 16 avril 2024, une importante somme en billets noirs a été mise hors circuit au Sud du pays, à Goudomp, pour une valeur estimée à 05 milliards de FCFA. Un coup de filet, réalisé par les éléments du poste des Douanes de Tanaff, dans le département de Goudomp (Sédhiou), qui a permis la saisie de cette manne composée de quatre (04) millions en coupures de 50, 10 et 200 Dollars ; quatre (04) millions en coupures de 500, 200 et 100 Euros ainsi que de deux cent (200) millions en F CFA. Au total 4 personnes ont été interpellées, dont deux de nationalité sénégalaise et deux de nationalité étrangère.
Une dizaine de jours plus tôt, la Brigade spéciale et de recherche des Douanes (BSR) relevant de la Subdivision de Dakar-Extérieur, Direction régionale des Douanes de l’Ouest, a réalisé une saisie de billets noirs d’une contrevaleur de 314.826.036 FCFA, le dimanche 07 avril 2024 à la Cité Balabey de Thiès.
Déjà, le dimanche 3 décembre 2023, la Brigade de recherche (BR) de la Gendarmerie de Keur Massar a saisi près de 2 milliards de F CFA en faux billets. Un ressortissant gambien et un Sénégalais ont été arrêtés et placés en détention. Il s’agit d’un homme d’affaires et d’un technicien en génie civil.
Longtemps considérée comme une zone de transit pour les drogues produites en Amérique Latine en destination de l’Europe, l’Afrique de l’Ouest et du Centre est aussi devenue une région de forte consommation, selon l’Office des Nations Unies contre la Drogue et le Crime (ONUDC).
LE SENEGAL DANS L’ŒIL DU GIABA
Entre trafic de stupéfiants avec des saisies records de drogue dure notamment par la Marine nationale, la Police et la Douane, etc. et de faux billets de banques et de billets noirs dont la dernière saisie, le Sénégal a du pain sur la planche...
Le rapport 2022 du Groupe intergouvernemental d’action contre le blanchiment d’argent en Afrique l’Ouest (GIABA), publié en 2023, renseigne que le Burkina Faso, le Sénégal et le Mali font l’objet d’un suivi accru et sont soumis à des plans d’actions individuels pour combler les lacunes stratégiques de leurs dispositifs de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme (LBC/FT). Lesdits pays ont pris des engagements politiques de haut niveau et collaborent avec le Groupe d’action financière (GAFI) et le GIABA dans la correction de leurs lacunes stratégiques.
Entre trafic de stupéfiants avec des saisies records de drogue dure notamment par la Marine nationale, la Police et la Douane, etc. et de faux billets de banques et de billets noirs dont la dernière saisie, par la Douane, a eu lieu il y a quelques jours à Goudomp (Sédhiou), pour une contre-valeur de plus de 5 milliards de FCFA qui risquaient d’être ventilés sur le marché dans le cadre de la campagne de commercialisation de l’anacarde qui s’ouvre, le Sénégal a du pain sur la planche dans sa lutte contre les flux financiers illicites et le blanchiment de capitaux.
Dans les Rapports de suivi (RDS) 2022, avec réévaluation des notes, du Groupe intergouvernemental d’action contre le blanchiment d’argent en Afrique de l’Ouest (GIABA), le Sénégal est classé respectivement deuxième et troisième. Lesdits rapports ont été examinées et adoptées respectivement au cours des réunions de la Plénière de février et celle de mai/juin. Et il en ressort que le Sénégal a fait des progrès dans la correction des lacunes de conformité technique identifiées dans le Rapport d’évaluation mutuelle (REM) et a eu une réévaluation des notes dans 14 recommandations du Groupe d’action financière (GAFI) notées PC/NC.
Ces progrès sont principalement le fruit des réformes législatives réalisées. Ledit rapport mentionne que le Sénégal a achevé le processus d’Evaluation national des risques (ENR), diffusé les résultats de l’évaluation à toutes les parties prenantes de la LBC/FT et élaboré une stratégie nationale de LBC/FT basée sur les risques identifiés. Il a également promulgué la loi 2018-03 qui requiert que les Institutions financières (IF) et les entreprises et professions non financières désignées (EPNFD) aient des politiques et procédures pour atténuer et gérer les risques ; évaluent et comprennent leurs risques de BC/FT et l’obligation pour les Institutions financières (IF) et les EPNFD d’appliquer des mesures de vigilance renforcées en cas de risques plus élevés. Toutefois, les entités déclarantes n’ont pas encore mis en œuvre une approche de conformité fondée sur les risques.
Notons qu’à travers la Loi sur la LBC/FT N°2018-03, le Sénégal requiert désormais des fiduciaires professionnels qu’ils conservent des informations exactes et opportunes collectées auprès de leurs clients et qu’ils communiquent les informations de confiance aux autorités compétentes, aux Institutions financières et aux entreprises et professions non financières désignées. La loi prévoit le pouvoir des autorités compétentes d’accéder en temps utile aux informations sur les constructions juridiques. Néanmoins, les lacunes suivantes subsistent relatives à l’obligation de conserver des informations sur le fiduciaire, le protecteur, le bénéficiaire ou la catégorie de bénéficiaires et d’autres agents fournissant des services à la fiducie, l’obligation pour les fiduciaires de déclarer leur statut aux entités déclarantes lors de l’établissement d’une relation d’affaires, le mécanisme formel d’échange d’informations disponibles sur les trusts ou autres constructions juridiques au niveau national, les sanctions à l’encontre des syndics non professionnels pour non-conformité à leurs obligations, les sanctions en cas de nonconformité à l’obligation de mettre en temps opportun les informations sur les trusts à la disposition des autorités compétentes. Ainsi donc, la note de la R.25 a été relevée de NC à LC.
LE GRAND FLOP
A seulement deux semaines du démarrage de la quinzième édition de la Biennale de l’Art africain contemporain (Dak’Art), ce grand rendez-vous d’envergure internationale, les nouvelles autorités culturelles en ont décidé autrement.
Initialement prévue du 15 mai au 15 juin, la quinzième édition de la Biennale de l’Art africain contemporain a été reportée du 7 Novembre au 7 Décembre 2024. Estimant le préjudice à plusieurs « centaines de millions de nos francs », l’artiste plasticien Serigne Ndiaye, par ailleurs ancien commissaire du DAK’ART, juge néanmoins que « la décision prise par les nouvelles autorités est normale ».
A seulement deux semaines du démarrage de la quinzième édition de la Biennale de l’Art africain contemporain (Dak’Art), ce grand rendez-vous d’envergure internationale, les nouvelles autorités culturelles en ont décidé autrement. Par le biais d’un communiqué en date du 25 avril 2024, elles l’ont reporté du 7 Novembre au 7 Décembre 2024. Raison suffisante pour susciter moult interrogations chez les acteurs culturels et les férus de culture. Serigne Ndiaye, artiste plasticien, ancien commissaire du DAK’ART, souligne en effet qu’en dépit d’un budget de 1 milliard de francs Cfa, « rien n’a été mis en place au plan matériel et financier par les organisateurs que sont le ministère de la Culture (sous la direction de Aliou Sow) et le secrétariat général de la biennale. Pourtant, fait-il remarquer, « les organisateurs avaient deux ans pour préparer cet évènement d’envergure internationale ». Il se désole aussi du « désarroi » des artistes pour avoir « pris des engagements en renonçant à beaucoup de choses ».Il en va ainsi de « la réservation des chambres d’hôtels, la confection de catalogues, leur mise en valeur (qui) coûtent des centaines de millions de francs CFA. Et tout cela sans oublier la location des locaux, les sponsors, entre autres ». Contacté, le secrétariat général nous a renvoyé au communiqué officiel du report de la Biennale. Par contre, pour une source proche de la tutelle, l’organisation de la Biennale 2024 entre mai et juin était hypothéquée, compte tenu du temps imparti aux nouvelles autorités qui auraient besoin d’une plus grande visibilité sur la Biennale dont l’édition précédente est lourde de gaps. Suffisant pour se demander si « Les nouvelles autorités n’ont pas reporté le DAK’ART afin d’organiser une large concertation avec les professionnels de l’art pour partir sur de bons pieds»
Porté au départ par la communauté des arts plastiques et organisé par l’Etat du Sénégal à partir de 1992, DAK’ART s’est imposé au fil des éditions comme un événement panafricain d’envergure internationale consacré à l’art contemporain. La Biennale de Dakar accueille des artistes originaires d‘Afrique, mais aussi des autres parties du monde. La manifestation a pour objectifs de soutenir et favoriser la créativité, la promotion et la diffusion des arts visuels. La Biennale promeut également les artistes plasticiens africains sur la scène internationale et favorise le renforcement de la présence de l'art africain contemporain sur le marché.
LE SÉMINAIRE GOUVERNEMENTAL ET DE LA SUSPENSION DES CHANTIERS DU DOMAINE PUBLIC MARITIME À LA UNE DE LA REVUE DE PRESSE DE L’APS CE LUNDI
La livraison de lundi de la presse quotidienne traite principalement du séminaire gouvernemental tenu ce week-end à Dakar et de la suspension des chantiers situés sur le domaine public maritime.
Dakar, 29 avr (APS) – La livraison de lundi de la presse quotidienne traite principalement du séminaire gouvernemental tenu ce week-end à Dakar et de la suspension des chantiers situés sur le domaine public maritime.
Le Soleil revient sur les ‘’quatre recommandations du président de la République aux membres du gouvernement’’, lesquelles ont été faites par Bassirou Diomaye Faye à l’occasion d’un séminaire gouvernemental.
À cette occasion, M. Faye a demandé ‘’aux ministres et aux secrétaires d’État de promouvoir quatre grands principes à savoir l’honneur, la disponibilité, l’humilité et la compétence’’, rapporte Le Soleil.
Bassirou Diomaye Faye ‘’poursuit le discours de la rupture’’, note le journal Le Quotidien.
‘’Une rencontre aux allures d’une ‘piqûre de rappel’ du chef de l’État qui, à travers son discours de rupture, invite les ministres à [satisfaire] les attentes des populations’’ envers eux, écrit Le Quotidien en parlant de ce séminaire gouvernemental.
L’objectif de cette rencontre est ‘’également d’œuvrer à une transformation […] qui doit commencer ‘par la méthode de travail au sein de l’exécutif comme dans les rangs du gouvernement’‘’, ajoute Le Quotidien, citant le président de la République.
‘’Les réformes systémiques et structurelles que prône le nouveau régime’’ nécessitant ‘’une équipe gouvernementale soudée et compétente’’, ce séminaire gouvernemental ‘’vise à définir les exigences et les champs d’activités des ministres du gouvernement Sonko 1, qui doivent être basés, selon le président de la République, sur l’honneur, la disponibilité, l’humilité et la compétence’’, souligne le quotidien EnQuête.
Les ‘’fortes attentes des populations’’
‘’Le grand oral de [Bassirou Diomaye Faye]’’, titre, à propos du même sujet, le journal Source A en faisant allusion au président de la République. ‘’La rupture, a déclaré le chef de l’État, doit commencer par la méthode de travail au sein de l’exécutif.’’
‘’Le président [Bassirou Diomaye Faye] fixe quatre piliers de l’action gouvernementale’’, note L’info, L’Observateur évoquant ‘’les quatre commandements’’ de M. Faye.
‘’Diomaye Formula’’, affiche le quotidien Kritik’.
Selon le même journal, lors de ce séminaire gouvernemental, le chef de l’État ‘’a fait un exposé sur la bonne gestion de l’État’’.
Le président de la République ‘’a rappelé à ses ministres les quatre piliers pour la bonne gestion de l’action gouvernementale. Entre l’honneur, la disponibilité, l’humilité et la compétence, le président de la République a tracé une feuille de route à ses envoyés spéciaux [en insistant] sur les fortes attentes des populations’’.
Plusieurs quotidiens reviennent aussi sur une annonce forte faite par l’architecte Pierre Goudiaby Atépa, en lien avec l’action du nouveau gouvernement, à savoir la suspension des constructions sur le littoral dakarois.
‘’Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko font ‘arrêter toutes les constructions sur la corniche’‘’, peut-on lire sur la une de Vox Populi.
Il reprend l’annonce du célèbre architecte sénégalais dont la photo, en médaillon au-dessus d’un chantier, illustre cette information.
‘’Sale temps pour certains occupants du domaine public maritime’’, commente Vox Populi.
‘’Le président Bassirou Diomaye Faye met fin à la pagaille’’
Le Quotidien précise, en citant l’architecte sénégalais, que ‘’les autorités ont suspendu toutes les constructions sur le littoral depuis vendredi, excepté les travaux d’aménagement entamés par l’État’’.
S’il a été décidé de ‘’ne pas toucher à tous les édifices, cette mesure risque aussi de conduire les autorités à des contentieux’’, écrit Le Quotidien.
‘’Le président Bassirou Diomaye Faye met fin à la pagaille’’, note Tribune, qui semble déplorer que, sur la corniche dakaroise, ‘’immeubles, hôtels, villas de luxe… poussent comme des champignons’’.
‘’Ousmane Sonko l’avait promis en 2020, Bassirou Diomaye Faye l’a fait en 2024’’, note L’info en parlant de cette décision des nouvelles autorités de suspendre les constructions sur la corniche, annonce traitée par de nombreux autres quotidiens, dont Bés Bi Le Jour, qui y va de son petit commentaire.
‘’C’était l’une des doléances des populations, des activistes en particulier’’ de mettre fin aux constructions ‘’presque sauvages sur le long du littoral, qui privent les Sénégalais de plages et de loisirs’’.
Sauf que les constructions ‘’sauvages’’ sur le littoral ne sont pas le seul sujet qui concerne les nouvelles autorités. L’info rapporte par ailleurs que la société civile ‘’presse’’ Bassirou Diomaye Faye de plancher sur le Pacte de bonne gouvernance démocratique.
‘’Samedi dernier, lors d’une rencontre consacrée à la question, le collectif ‘Sursaut citoyen et demain Sénégal’, qui regroupe des organisations de la société civile, lui a rappelé la nécessité de ‘respecter ses promesses’, après lui avoir envoyé une correspondance dans ce sens, au lendemain de son élection’’, lit-on dans les colonnes de ce journal.
De même le chef de l’État se retrouverait-il ‘’face à un casse-tête’’ sur la question de la lutte contre la cherté de la vie, soutient le quotidien EnQuête.
‘’Tous les précédents gouvernements n’ont pu venir à bout de la cherté de la vie’’, écrit le même journal.