SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
25 février 2025
LE PRESIDENT DIOMAYE RENCONTRE LE SECTEUR PRIVE DEMAIN
Après les salamalecs et les visites chez le voisinage, le chef de l’État reçoit le secteur privé demain. Une rencontre qui va dans le sens de trouver une solution à la cherté de la vie, par une baisse des denrées de première nécessité.
Après les salamalecs et les visites chez le voisinage, le chef de l’État reçoit le secteur privé demain. Une rencontre qui va dans le sens de trouver une solution à la cherté de la vie, par une baisse des denrées de première nécessité. Cette rencontre permettra également de mettre fin à l’inquiétude des commerçants qui hésitent à acheter des produits et vendre à perte à cause de la baisse annoncée.
Premier opposant élu dès le premier tour lors d’une élection présidentielle au Sénégal, avec 54,28% des voix, le Président Bassirou Diomaye Faye est attendu avec beaucoup d’espoir pour régler les problèmes des Sénégalais, notamment trouver une solution à la cherté de la vie par une baisse des prix des denrées de première nécessité.
Conscient des attentes des populations, qui étaient surexcitées suite à la rumeur sur la réduction du coût du pain, le chef de l’État semble être dans les dispositions de mettre en œuvre sa stratégie pour lutter contre la cherté de la vie. Selon nos informations, le successeur de Macky Sall reçoit le secteur privé demain mardi. Cette rencontre vise d’abord à rassurer les opérateurs économiques qui, depuis la prise de pouvoir du Président Diomaye, sont hantés par la baisse annoncée des prix. Ils hésitent même par ces temps qui courent à acheter de nouveaux produits, craignant que la baisse ne leur fasse perdre beaucoup d’argent. Mais le nouveau chef de l’État qui est dans une logique de privilégier le dialogue dans toutes ses actions a ainsi convié les organisations du secteur privé pour discuter de la baisse. Cette rencontre sera une occasion pour les parties prenantes d’aider le président de la République en étudiant avec lui les modalités et la faisabilité de la baisse des prix, tant attendue par les Sénégalais. La concertation vient à son heure car depuis la présidentielle, l’économie est en attente. Les commerçants ne savent pas pour le moment sur quel pied danser. Il faut souligner que le régime sortant avait tous les problèmes du monde pour faire appliquer la baisse des prix des denrées de première nécessité et la baisse du prix du loyer. D’ailleurs pour apporter une solution face à la détermination de certains commerçants qui passaient outre les décisions gouvernementales, l’ancien Président Macky Sall avait annoncé le recrutement de 1 000 volontaires pour procéder au contrôle des prix.
Avec la rencontre prévue demain, Bassirou Diomaye Faye abordera sans nul doute avec les invités sa promesse de mettre l’accent sur la nécessité de promouvoir le contenu local et de protéger les intérêts du secteur privé national. Cette orientation stratégique, selon le gouvernement, vise non seulement à stimuler l’entrepreneuriat local mais aussi à assurer une distribution équitable des retombées économiques. Dans son discours du 03 avril dernier, il avait réitéré son appel à l’investissement dans les secteurs de l’agriculture, de la pêche et de l’élevage, qui traduit une volonté de renforcer la souveraineté alimentaire du pays.
Menaces de dissolution de l’Assemblée nationale
Le ministre de la Formation professionnelle et porte-parole du gouvernement a fait hier des menaces à peine voilées contre la majorité parlementaire. Invité de l’émission Grand Jury de la Rfm, Moustapha Sarré a soutenu que le pouvoir ne craint pas une motion de censure parce que ce serait, dit-il, ramer à contre-courant de la volonté de la majorité du peuple. Si jamais des personnes cherchaient à faire tomber le gouvernement, prévient M. Sarré, ils auront en face l’opinion publique majoritaire puisque jamais dans l’histoire politique un projet n'a été plébiscité au 1er tour. Mais il pense que la majorité parlementaire ne commettra pas l’erreur de déposer une motion de censure. S’il n’y a pas de blocage, prévient-il, il pense que le chef de l’Etat ne va pas dissoudre l’Assemblée nationale, mais s’ils censurent le gouvernement, le Président Diomaye prendra ses responsabilités. Il a rappelé, par ailleurs, que le Premier ministre est en train de préparer sa déclaration de politique générale. La Constitution prévoit 3 mois, il s’agit d’un acte constitutionnel et le PM est en train de s’y préparer.
Abdou Mbow recadre Moustapha Sarré
Restons avec le ministre porteparole du gouvernement pour dire que sa sortie a mis en colère le président du Groupe parlementaire Benno Bokk Yaakaar, Abdou Mbow. Ce dernier qui prend acte de la volonté exprimée par le Premier ministre qui est conforme à la lettre de la Constitution, rappelle au porte-parole du gouvernement que la motion de censure fait partie de la panoplie d’instruments de contrôle de l'action gouvernementale dont dispose l'Assemblée nationale. A ce titre, prévient le président du groupe parlementaire de BBY, sa mise en œuvre relève exclusivement de la compétence des députés qui apprécieront le contenu de la Déclaration de politique générale du Premier ministre, comme ce fut le cas de la motion de censure déposée par le groupe parlementaire Yewwi Askan wi lors de la Déclaration de politique générale du Premier ministre Amadou Ba. Dès lors, avertit Abdou Mbow, toute velléité de menaces sur les députés de Benno Bokk Yaakaar devient superflue, voire superfétatoire. Élus au suffrage universel direct, souligne-t-il, les députés de Benno Bokk Yaakaar invitent le gouvernement à respecter le principe de séparation des pouvoirs qui postule que chaque institution de la république s'occupe de ses propres affaires.
Un collectif d’artistes exige le report et l'audit de la Biennale
Un collectif d’artistes indépendants du Sénégal réclame le report et l'audit de la 15e Édition de la Biennale de l’Art Africain contemporain de Dakar (Dak'Art) prévue du 16 mai au 16 juin prochain. Selon le coordonnateur du collectif, Amadou Diop, dans la phase actuelle, l’audit organisationnel, technique, financier de la Biennale, est une exigence pour ce plus grand rendez-vous des arts du continent. A l’en croire, la Biennale de 2022, d’un budget d’un milliard, n’a pas fait l’objet d’une vraie évaluation avec les parties prenantes. Il ajoute dans un communiqué que pour l’édition 2024, si les nouvelles autorités cautionnent le maintien de la période du 16 mai au 16 juin 2024, les dettes qui seront contractées seront préjudiciables à l’avenir de Dak’Art. La prudence exige, dit-il, le report et l’audit de la Biennale par les nouvelles autorités. D’après la même source, des dépenses démesurées et inutiles au regard des priorités sont engagées au détriment de l’intérêt collectif. À titre d’exemple, en 2024, souligne Amadou Diop, presque 200 millions seraient dépensés pour la participation de l’artiste Alioune Diagne, appelée pompeusement Pavillon Sénégal alors que l’artiste, originaire de Kaffrine, vivant en France depuis plusieurs années, représente la galerie Templon à la Biennale de Venise. Avec la caution-complice du théoricien Massamba Mbaye, proche de la galerie parisienne, qui fait office de Commissaire Général de l’artiste au Pavillon Sénégal sans sélection, ni appel à candidatures dans le secteur des arts au Sénégal, regrette M. Diop. Or, ajoute l’artiste, Alioune Diagne n’a jamais gagné le grand Prix de la Biennale de Dakar.
30 blessés dans un accident à Pikine
Un véhicule de transport en commun communément appelé Ndiaga Ndiaye a dérapé hier sur l’autoroute à péage, à hauteur du Technopole, à Pikine. Il s’est ainsi renversé sur la chaussée, faisant 30 blessés, dont 7 graves et 23 légers, selon un responsable de l’équipe de sapeurs-pompiers dépêchée sur les lieux de l’accident. Selon lui, l’ensemble des blessés ont été évacués vers les structures sanitaires.
Un autre accident fait 30 blessés à Louga
Un bus de transport en commun qui avait à son bord une soixantaine de passagers s’est renversé hier matin à Louga. Si aucun mort n’a été enregistré, il a été noté près d’une trentaine de blessés. Selon les secours, certaines sont dans un état critique. Dépêchés rapidement sur les lieux, ces derniers ont été évacués vers l’hôpital régional Amadou Sakhir Mbaye de Louga, pour les soins nécessaires.
Le ministre Abdouhmane Sarr avec Macky Sall
L’ancien Président du Sénégal a eu une séance de travail avec des ministres du gouvernement de Bassirou Diomaye. La rencontre a eu lieu aux Etats-Unis, dans le cadre des assemblées du Printemps du FMI et de la Banque Mondiale. D’ailleurs, le ministre de l’Économie, du Plan et de la Coopération, Abdourahmane Sarr, renseigne sur X que la délégation sénégalaise a participé à la table ronde modérée par l’envoyé spécial du Pacte de Paris pour les Peuples et la Planète 4P, Macky Sall. Entre autres participants, indique M. Sarr, il y avait la directrice générale du FMI, le président de la Banque Mondiale, la Première ministre de la Barbade ainsi que le ministre des Finances français. A l’en croire, il a été question des réformes de l’architecture financière internationale et des solutions pour le financement du développement et des enjeux liés au climat. Selon le ministre, Abdourahmane Sarr, le Sénégal a réaffirmé son attachement au principe du pollueur payeur et de la nécessité de préserver nos marges de manœuvre d’endettement extérieur tout en plaidant pour le renforcement des capacités de financement des organisations internationales.
Echanges de civilités entre Macky et la délégation sénégalaise
Restons à la table ronde modérée par l’envoyé spécial du Pacte de Paris pour les Peuples et la Planète 4P, Macky Sall, pour dire que ce fut également un moment de démonstration de la cordialité sénégalaise, d’après le ministre de l’Économie. A en croire Abdourahmane Sarr, l’envoyé spécial des 4P Macky a présenté à l’assistance leur délégation comme les nouvelles autorités sénégalaises. Et la délégation lui a rendu la monnaie en lui souhaitant plein succès dans ses nouvelles fonctions.
Le Proc Ousmane Diagne et sa team
Le ministre de la Justice ne perd pas de temps pour former son cabinet en choisissant ses hommes de confiance. Le Garde des Sceaux, Ousmane Diagne, a misé sur le magistrat Doudou Cissé pour le poste de Directeur de cabinet. Pour le secrétaire général du ministère de la Justice, nous sources renseignent que Mamadou Diop, ancien directeur de cabinet du ministre Aly Ngouille Ndiaye, est pressenti pour pendre la place de Alioune Ndiaye. Ce dernier Alioune Ndiaye en l’occurrence était non seulement le Secrétaire général ministère de la Justice, mais il était aussi le Sg du Conseil supérieur de la magistrature en e Mademba Guèye. D’ailleurs, il s’est fait beaucoup d’ennemis puisqu’il est accusé d’avoir placé ses « boys » à des postes stratégiques. C’est donc pourquoi son affectation comme Procureur général à la cour d’appel de Thiès a été rejetée avec véhémence par ses collègues, une première dans les annales du Csm. Quand à Mamadou Diop, il fait partie des victimes de Ismaïla Madior puisqu’il a été muté ce dernier lorsqu’il était procureur à Mbour pour avoir été négligent dans l’affaire des gardes du corps de Sonko.
Un célèbre avocat de Sonko pressenti à l’AJE
Ça bouge dans tous les sens au ministère des Finances et du Budget. Nos sources renseignent qu’il y a d’intenses lobbying pour la succession de l’agent judiciaire de l’Etat, Yoro Moussa Diallo qui n’est vraiment pas un foudre de guerre. Nos interlocuteurs rapportent qu’un célèbre et percutant avocat de Sonko est pressenti au poste. L’As se réserve de citer mais son profil circule et il devrait faire l’unanimité pour sa pertinence.
Implantation d'une seconde cimenterie à Bargny
Les transformatrices de poissons de Bargny peuvent compter sur le député Guy Marius Sagna pour se faire entendre. Le parlementaire a rencontré, avec le Frapp, les transformatrices de poissons de Bargny. Il a dénoncé l’installation de la centrale à charbon à moins de 500 m de là où elles mènent leurs activités. L’activiste se demande comment on a pu autoriser l'installation d'une centrale à charbon entre le lieu travail de ces femmes, des habitations, une école élémentaire et une case des tout-petits. Il est d’avis que cette centrale à charbon vient ajouter aux malheurs des Bargnois et Rufisquois après la pollution et la pression foncière exercées par la Sococim, Tosyali, le pôle urbain de Diamniadio, la zone économique spéciale, le port minéralier et vraquier, l'érosion côtière et la prochaine implantation d'une seconde cimenterie, Sencim. Selon le député, Bargny et Rufisque sont victimes à la fois d'un banditisme maritime, foncier et environnemental. Il invite les autorités à résoudre le problème de Bargny et de Rufisque.
Patrouilles conjointes sénégalo-mauritaniennes
La coopération sécuritaire sénégalo-mauritanienne reste dynamique. Les forces de défense et de sécurité des deux pays ont initié des patrouilles mixtes depuis le 16 avril 2024. A travers leurs unités frontalières, indique la Dirpa, les deux pays entretiennent une coopération sécuritaire dynamique qui se traduit par des activités opérationnelles communes, une sensibilisation des populations de part et d'autre, des échanges d'informations etc.
Doléances des Inspecteurs du travail
Le syndicat des inspecteurs et contrôleurs du travail et de la sécurité sociale du Sénégal exige plus de considération pour leur corps par les autorités. A cet effet, il souhaite le renforcement juridique de leur domaine de compétences pour mieux faire leur travail. Le secrétaire général dudit syndicat, Mbaye Sène Diakhaté, a sollicité l'appui des autorités étatiques en moyens matériels, surtout logistiques mais aussi humains pour mener à bien leurs activités.
Colère contre la fédération nationale de karaté
La colère monte à la fédération nationale de Karaté. En effet, 160 clubs mécontents de la gestion actuelle de la fédération ont tenu un point de presse à Guédiawaye pour demander aux autorités d'auditer leur structure et de la réorganiser avant la tenue des jeux olympiques.
Accident mortel à Guédiawaye
Un accident mortel s'est produit hier, à Guédiawaye plus précisément à Sahm notaire. Un véhicule particulier conduit par une femme a mortellement fauché une fillette âgée de 10 ans. Nos sources renseignent que la victime a été évacuée par les sapeurs-pompiers après la réquisition de la police de Guédiawaye qui a également interpellé la conductrice pour homicide involontaire.
Les corps des deux élèves repêchés
Les corps des élèves, Fatou Sy et Pape Cheikh Samb qui étaient emportés par les vagues depuis jeudi dernier, ont été repêchés finalement respectivement à la plage de Hamo 05 et de Gadaye. Ils ont échoué aux plages avant d'être évacués par les sapeurs-pompiers suite aux réquisitions de la police. Ces victimes étaient en classe de quatrième à l'école Jean Jacques Rousseau de Yeumbeul
LE COLLECTIF DES ARTISTES INDEPENDANTS EXIGE LE REPORT ET L'AUDIT DE LA BIENNALE DE DAKAR
Pour 2024, si les nouvelles autorités cautionnent le maintien de la période du 16 mai au 16 juin 2024, les dettes qui seront contractées, seront préjudiciables à l’avenir de Dak’Art
Prévue du 16 Mai au 16 Juin prochain, des voix se sont levées pour demander le report et l'audit de la 15e Édition de la Biennale de l' Art Africain contemporain de Dakar, connue sous le nom de Dak'Art. Coordinateur du collectif des artistes indépendants du Sénégal, Amadou Diop, souligne que "dans la phase actuelle, l’audit organisationnel, technique, financier de la Biennale, est une exigence pour le plus grand rendez-vous des arts du continent".
D'après l'artiste Amadou Diop, "la Biennale de 2022 d’un budget d’un milliard n’a pas été l’objet d’une vraie évaluation avec les parties prenantes, sinon une évaluation confidentielle. Pour 2024, si les nouvelles autorités cautionnent le maintien de la période du 16 mai au 16 juin 2024, les dettes qui seront contractées, seront préjudiciables à l’avenir de Dak’Art. La prudence exige le report et l’audit de la Biennale par les nouvelles autorités", fait-il savoir dans un communiqué parvenu à Dakaractu.
Le document révèle que "des dépenses démesurées et inutiles au regard des priorités sont engagées au détriment de l’intérêt collectif. À titre d’exemple en 2024, presque 200 millions seraient dépensés pour la participation de l’artiste Alioune Diagne, appelée pompeusement Pavillon Sénégal alors que l’artiste, originaire de Kaffrine, vivant en France depuis plusieurs années, représente la galerie Templon à la Biennale de Venise. Avec la caution-complice du théoricien Massamba Mbaye, affidé de la galerie parisienne, qui fait office de Commissaire Général de l’artiste au Pavillon Sénégal sans sélection, ni appel à candidature dans le secteur des arts au Sénégal. Or Alioune Diagne n’a jamais gagné le grand Prix de la Biennale de Dakar. Pourtant, il était en compétition en 2022. Cette complicité de Kaffrinois l’artiste Alioune Diagne, Alioune Sow, l’ancien Ministre en charge de la Culture et l’amatrice Secrétaire Générale. Combien l’État du Sénégal a contribué financièrement ? L’audit doit le signifier. Comme rapporté à travers Seneweb, le samedi 20 avril 2024, « Alioune Diagne développe des sujets douloureux de la société sénégalaise comme le racisme, l’émigration clandestine », mais où est le racisme au Sénégal ? C’est comme ça qu’on dénigre son propre pays", s'interroge le coordonnateur du Collectif des artistes indépendants du Sénégal.
En outre, Amadou Diop déplore , "la gestion catastrophique par rapport aux priorités des deux éditions de la Biennale pousse à un diagnostic sérieux pour remettre la Biennale sur les rails. À cela s’ajoutent, depuis deux éditions, les concerts et animations de musique organisés par Abdoulaye Koundoul, Aziz Dieng de la Commission Animation qui grèvent une bonne partie de la Biennale devant l’impuissance de la Secrétaire Générale de la Biennale, Mme Marième Ba Diop".
LE MEETING INTERNATIONAL DE SAINT-LOUIS SUR UNE BONNE RAMPE
Initié par l’ancien athlète international Mounirou Dembélé et organisé samedi au stade Mawade de Saint Louis, le meeting international de Saint-Louis a répondu aux attentes des organisateurs
Initié par l’ancien athlète international Mounirou Dembélé et organisé samedi au stade Mawade de Saint Louis, le meeting international de Saint-Louis a répondu aux attentes des organisateurs. Près de 150 athlètes issus de 14 nationalités se sont alignés sur les 8 disciplines qui étaient en lice. Cette participation massive dans cette compétition permet, selon la Fédération sénégalaise d’athlétisme de vulgariser davantage la première discipline olympique et offre aux athlètes l’occasion de s’affirmer et d’être en contact avec le haut niveau. «Je voudrais me réjouir de ce meeting international de la ville de Saint-Lous. C’est l’occasion de remercier l’initiateur du meeting, Manirou Dembélé, la Ligue de Saint Louis et la FSF qui a apporté son appui sur le plan technique. La participation massive de plusieurs nationalités pour rehausser la manifestation, nous permet de vulgariser la discipline dans la ville de Saint-Louis, de communier avec le public mais aussi créer un cadre pour les athlètes de s’affirmer et essayer de titiller les records. On a assisté de très belles courses. Aujourd’hui, si on regarde les résultats, il y a eu des surprises. Sur le plan économique et touristique, il y a un impact. C’est l’occasion rêvée pour la ville de Saint- Louis d’appuyer la ligue régionale. Nous lançons un appel à toutes les composantes pour qu’ils soutiennent la Ligue de SaintLouis», s’est félicité le capitaine des Douanes El Hadji Barra Thiam Premier Vice-président de la FSA.
Il soulignera que ce meeting entre dans le programme d’organisation des meetings sur le plan national. «On a testé SaintLouis et les prochaines éditions, nous allons choisir une autre région. Histoire de mettre un modèle de compétitions sur le plan national et booster ainsi la pratique de l’athlétisme sénégalais sur le territoire nationale», précise-t-il.
En l’absence du numéro 1 sénégalais, Louis François Mendy en préparation en France pour les JO Paris 2024, le Sénégal s’est illustré chez les hommes avec les victoires dans quatre disciplines. Il s’agit chez les hommes de Cheikh Ahmed Tidiane Seck en saut en hauteur (16m34) et en Longueur avec Lys Mendy (7m58). Chez les, les dames, Ndeye Ngoné Ngom s’est imposée au 800 mètres (2’26’’73) alors que Khady Libain Mané remportait l’épreuve de lancer de poids (11m21).
LES LIONS LANCENT LA CAMPAGNE DU CAIRE
Judo- 45e Edition des championnats d’Afrique - Le Sénégal engage dans quelques jours les championnats d’Afrique de judo qui se dérouleront du 25 au 28 avril prochain au Caire
Le Sénégal affûte ses armes en direction des championnats d’Afrique de judo prévus du 25 au 28 prochain au Caire. Quelques semaines après la bonne moisson aux jeux africaines, 14 combattants sénégalais sont attendus sur les tatamis. Avec en ligne de mire des médailles aussi bien dans les compétitions individuelles qu’en équipes. Mais aussi une qualification aux Jeux olympiques Paris 2026. Avant de rallier la capitale égyptienne, ce lundi 22 avril, l’équipe sénégalaise a parachevé sa dernière séance d’entrainement au camps Leclerc. Pour lancer ces 45emes joutes continentales, la Fédération Sénégalaise de judo, accompagnée par les anciennes gloires et autres personnalités du judo sénégalais, a saisi de la dernière séance de préparation pour gonfler à bloc les judokas sénégalais et les sensibiliser sur leur mission.
Le Sénégal engage dans quelques jours les championnats d’Afrique de judo qui se dérouleront du 25 au 28 avril prochain au Caire. Après les jeux africains où il a fait une moisson de quatre médailles, le Sénégal alignera une équipe complète de 14 combattants dans cette 45e édition. Ce sera sous l’encadrement technique regroupé autour du Directeur des équipes nationales Karim Seck, de Maître Zerbo et du préparateur physique des équipes nationales Maître Alexandre Diédhiou. L’objectif sera de défendre le titre en individuel de Mbagnick Ndiaye, triple champion d’Afrique et de faire mieux que la dernière édition. Après la qualification de Mbagnick Ndiaye, le judo sénégalais ambitionne de décrocher deux autres athlètes pour les Jeux olympiques de Paris 2024.
Abdourahmane Dia et Libasse Ndiaye, vice-champion sont ainsi en pole position pour figurer sur la plus haute marche du podium. Revenue des Jeux africains avec la médaille d’or au cou, Monica Sagna sera très également attendue pour la réalisation de performances. Dans cet élan, la dernière séance de préparation s'est déroulée ce vendredi 19 avril au dojo de l'ASFA situé au camp Leclerc mis par les autorités militaires à la disposition de l’équipe du Sénégal, suite de la démolition du Dojo National maître Amara Dabo a été mis en profit par le Président Me Ababacar Ngom pour inviter les anciens judokas disponibles à monter sur le tatami
Autour du Président Ngom et de son équipe dont les maîtres Nafy Guèye, Idrissa DIOP, Maître Malick Fall, les anciens maîtres comme Alassane Thioube, Niokhor Diongue, Ndiouga Niang, Souleymane Boun Daouda Dop sont montés sur le tatami pour sensibiliser les Lions sur la portée et l'importance de leur mission qui est de représenter dignement le Sénégal en terre égyptienne. À cet effet, ils leur ont demandé d'incarner sur le tapis et en dehors du tapis les valeurs sociales et culturelles du Sénégal de «Fiit, de Diom, de Ngor, De Foula, de Fayda et Yar». Une séance de prières pour une mission couronnée de succès a clôturé la rencontre.
Par Abou KANE
DE LA TRAQUE DES BIENS MAL ACQUIS À LA TRAQUE DES ACQUIS MAL CACHÉS
Certaines difficultés de relance de notre économie sont liées à des problèmes de gouvernance :corruption, détournements, concussion- Le nouveau régime est attendu sur l’amélioration du quotidien des Sénégalais et sur le changement structurel...
Le président Macky Sall avait initié la traque des biens mal acquis dès son accession au pouvoir en 2012. Mais sous son magistère, la Cour des comptes, l’Inspection générale d’Etat (IGE) et l’Office national de lutte contre la Fraude et la Corruption (OFNAC) ont produit beaucoup de rapports sans suite. Il a même déclaré avoir mis sous le coude certains dossiers. Les auteurs croyaient donc avoir des acquis bien cachés jusqu’au jour où le président Bassirou Diomaye Faye a ordonné la publication des rapports des 5 dernières années (2019, 2020, 2021, 2022 et 2023). La démarche du nouveau régime est à saluer mais son succès est assujetti à la prise en compte de deux éléments : la capacité d’absorption de l’administration d’informations et l’arbitrage entre ajustement et relance de l’économie.
De la capacité d’absorption de l’administration
Le concept de «capacité d’absorption» est utilisé en macroéconomie pour désigner l’efficacité avec laquelle une économie utilise un apport extérieur de capitaux, étant entendu qu’il peut être incapable de dépenser tous les montants qui lui sont destinés sur une période donnée. Sur le plan microéconomique, c’est l’aptitude d’une entreprise à reconnaître la valeur d’une nouvelle information, à l’assimiler et à l’appliquer à des fins commerciales (pour accroître ses ventes). La capacité d’absorption, ici, fait référence à l’aptitude du pouvoir actuel à identifier les dysfonctionnements, à les punir et surtout à prendre des mesures correctives pouvant éviter que les nouveaux responsables nommés ne fassent la même chose que leurs prédécesseurs en termes de prévarication. Non seulement l’exploitation de tous ces rapports et leur traitement judiciaire requièrent du temps et des moyens matériels et humains considérables, mais la transformation de ces informations en leçons apprises pour verrouiller davantage et réduire les possibilités de détournement est un défi majeur à relever.
De l’ajustement à la relance
On le sait, certaines difficultés de relance de notre économie sont liées à des problèmes de gouvernance (corruption, détournements, concussion). Le nouveau régime est attendu sur l’amélioration du quotidien des Sénégalais (court terme) et sur le changement structurel dans le mode de gouvernance (moyen et long terme). Puisqu’il a fait des promesses sur les deux tableaux, il sera jugé sur sa capacité à trouver le juste équilibre entre «regarder dans le rétroviseur» et «se concentrer sur la route» pour être sûr de prendre la bonne direction, celle du PROJET. Le régime du président Bassirou Diomaye Faye se trouve actuellement à un carrefour qui mène à 3 chemins : la rupture, la continuité et la création. La continuité est impossible sauf si le régime veut percuter le panneau «route barrée» déjà déposé par les électeurs. La rupture prend en compte des éléments existants en intégrant de nouveaux mécanismes et procédés plus efficaces. La création reviendrait à jeter le bébé avec l’eau du bain, en ignorant les bons points de l’administration sénégalaise ; ce qui est risqué.
En définitive, la rupture semble être une meilleure option mais la difficulté réside dans la politisation à outrance de l’administration ces 10 dernières années, et dans la difficulté à user d’une approche chirurgicale pour dénicher les prévaricateurs tout en épargnant les fonctionnaires intègres. Heureusement la contagion ne se fait pas par contact physique et la cohabitation avec des individus moins vertueux ne change pas les valeurs sûres.
«IL N’Y A PAS DE RISQUE ZERO»
Les craintes des populations sont légitimes. L’environnementaliste et spécialiste en gouvernance des ressources extractives, Abdou Guèye, trouve qu’en matière d’exploitation pétrolière et gazière, le risque d’avoir des impacts négatifs n’est pas à exclure
Les craintes des populations sont légitimes. L’environnementaliste et spécialiste en gouvernance des ressources extractives, Abdou Guèye, trouve qu’en matière d’exploitation pétrolière et gazière, le risque d’avoir des impacts négatifs n’est pas à exclure.
Les insulaires proches de la plateforme de Sangomar craignent pour la survie de leurs activités et leur environnement une fois l’exploitation pétrolière et gazière entamée. Leurs inquiétudes sont-elles légitimes ?
Ce qu’il faut d’abord retenir et qu’on a l’habitude de préciser, est qu’il n’y a pas de risque zéro. Quand on parle de l’exploitation pétrolière et gazière, il faut d’abord noter que c’est une chaine composée de différentes phases. On démarre par les activités sismiques, ensuite celles de forage puis le développement à travers la mise en place des installations. La production occupe la phase la plus longue. Enfin, on termine par celle de démantèlement. C’est une activité qui peut durer de 15 à 30 ans, si le gisement est rentable. Pour chaque phase, il peut y avoir des impacts spécifiques sur la biodiversité marine (cette biodiversité marine caractérisée par la diversité des espèces, écosystémiques et génétiques). Les activités pétrolières peuvent également affecter la pêche, juste pour préciser que c’est dans ce même espace où nous avons deux activités macro-économiques (pêche et hydrocarbures). L’enjeu est de savoir comment assurer la cohabitation entre ces deux activités ; mais qui parle de risques peut aussi parler d’impacts. Il faut aussi comprendre ou savoir lire les concepts. Le risque renvoie à un potentiel danger, l’impact, quant à lui, il faut pouvoir le mesurer. Ce qu’il faut retenir de façon très simple, est qu’il n’y a pas de risque zéro. On a des cas d’exemples oú on note des accidents de plateformes qui affectent généralement la biodiversité marine, mais touchent aussi les activités de pêche. Pour le cas du Sénégal, ce n’est pas encore enregistré, mais on peut s’y attendre.
Quels peuvent être les impacts de l’exploitation des gisements de Sangomar ?
Ils peuvent être liés à des pollutions marines. S’il y a déversement accidentel, souvent ça peut entraîner de multiples formes de pollutions dans le milieu marin récepteur. Dans le milieu marin et côtier, on y trouve souvent des espèces écosystémiques telles que la faune et la flore. L’importance, c’est aussi la pêche. Si le milieu est pollué, ça peut faciliter la migration de certaines espèces commerciales notamment les poissons pélagiques et demersales. Raison pour laquelle, l’Etat doit être vigilant, tout en veillant sur le contrôle de la gestion des déchets. On peut réussir l’industrie pétrolière si on prend les devants et surtout en minimisant les impacts.
La pêche, principale activité des insulaires, est-elle menacée ?
Déjà, on a constaté que les poissons se font rares. Est-ce que c’est lié au phénomène du changement climatique ou à la surexploitation ou à la pêche INN c’est-à-dire la pêche illégale, non règlementaire et non déclarée ? Ce sont des points qu’il faut souligner ! Ce qu’il faut retenir est que, jusqu’à présent, les pêcheurs rencontrent des difficultés par rapport à la disponibilité de certaines ressources halieutiques. Cette fois-ci, on a trouvé qu’il y a un nouveau secteur qui entre en jeu : le pétrole et le gaz. Non seulement les projets occupent de l’espace, même si c’est négligeable par rapport à l’étendue de la zone économique exclusive (ZEE) mais ils (projets) peuvent entraîner une réduction des aires de pêche et des activités potentielles de pêche. Les éruptions de puits et les explosions de plateformes entrainent généralement plus d’impacts sur la biodiversité marine. Dans ce cas de figure, on aura du mal à contrôler le produit qui va se déverser en mer et naturellement cette pollution peut affecter le littoral et ses ressources. Il faut rappeler que les zones de nurseries se situent généralement sur le littoral, les zones potentielles de pêche quant à elles, se situent aussi sur les côtes, s’il n’y pas explosion de plateforme ou d’éruption de puits, chavirement de bateau ou d’une citerne. Par contre, on peut considérer qu’il y aura moins d’impacts si ces accidents surviennent en haute mer et que les moyens d’intervention pour limiter les dégâts n’accuseront pas de retard. Sur la question liée aux impacts environnementaux, il faut mesurer deux points : le rejet opérationnel et les déversements accidentels. Le rejet opérationnel concerne les eaux de production, les déblais de forages, les boues de forage au niveau des plateformes. Si on parvient à gérer ces déchets, il peut y avoir moins de désastres écologiques durant les activités d’opérations. Face à cette situation, des défis sont à relever pour protéger les intérêts des communautés pêcheurs.
LES DISCOURS SUR LES FEMMES N’ÉTAIENT PAS TRÈS PRÉGNANTS AU PASTEF, SELON DIATOU CISSÉ
4 femmes sur 25 ministres dans le gouvernement… La journaliste ne cache pas sa déception-« Cela indique que dans ce gouvernement les femmes occupent la portion vraiment congrue »
C’est une voix respectée, qui de la voix quand il le faut. Diatou Cissé qui était à la «barre» du Jury du dimanche, hier, a plaidé la cause de la femme. La journaliste dénonce la «portion congrue» réservée à cette frange de la société dans le gouvernement de Sonko. Mais, même si elle est déçue avec 4 femmes sur les 25 ministres, elle ne semble pas surprise. L’ancienne secrétaire générale du Synpics, qui évoque d’autres sujets comme la reddition des comptes, se rend compte que « les discours sur les femmes n’étaient pas très prégnants dans les discours de Pastef».
Quatre femmes sur 25 ministres dans le gouvernement de Ousmane Sonko. Diatou Cissé ne cache pas sa déception. Invitée du Jury du dimanche, hier, la journaliste dit : «Cela indique que dans ce gouvernement les femmes occupent la portion vraiment congrue. On ne peut les faire un procès d’intention, mais d’ores et déjà, nous pouvons dire que nous sommes très déçues. Ça a été presque une douche froide pour le mouvement social des femmes en général. Je suis heureuse de dire que je fais partie d’un collectif de femmes et d’hommes composé pour le moment de plus de 600 personnes qui demande la conservation des acquis des femmes si on ne peut pas les augmenter», a-t-elle déclaré. Elle souligne que cette revendication leur a coûté des insultes sur les réseaux. «On a eu droit à de la bêtise, à de la stigmatisation, entre autres, mais aussi et surtout on a eu droit à de la bienveillance. Pour autant ça ne nous prive pas du droit d’exprimer sur l’espace public ce que nous jugeons, nous les femmes, être les revendications les plus légitimes. Notre revendication est fondée en droit et socialement. Cette question liée à l’égalité des sexes, à la participation des femmes dans les instances de décision, particulièrement là où se définissent les politiques publiques, ne vient pas de Diatou ou de Aïssatou».
Les discours sur les femmes n’étaient pas très prégnants dans le discours du Pastef
L’ancienne secrétaire générale du Synpics estime, par conséquent, que le nouveau régime a manqué une opportunité de donner un signal clair de rupture. « Mais nous savons comment les choses marchent. Nous avons raté le coche parce qu’il fallait alerter avant. Pour autant quand je prends du recul, personnellement, je reconnais que les discours sur les femmes n’étaient pas très prégnants dans le discours du Pastef en général. Mais il faut qu’on le reconnaisse, j’ai trouvé que dans leur programme, par contre, il y a des avancées notables qui peuvent s’opérer si on ne laisse pas les promesses en cours de route», a aussi dit l’invité du JDD. Sur la dénomination du ministère occupé par Maïmouna Dièye, Diatou Cissé précise : «Notre souhait est que le ministère des femmes disparaisse parce que nous ne souhaitons pas être une entité à part. La question des femmes elle est transversale dans toutes les politiques publiques (…). Maintenant en tant que groupe, avoir une entité femme ça permet de définir des stratégies claires, pertinentes en faveur des femmes. La société dans sa globalité gagne à avoir le point de vue des femmes là où se décident les politiques qui régissent notre vie en général. Pour ceux qui ne sont pas d’accord, je leur concède parce que nous sommes en démocratie. Mais je veux qu’on me dise avoir plus de femmes dans le gouvernement en quoi cela constituerait une perte pour la société Sénégalaise.»
Je ne sais pas pourquoi le Président Diomaye arrête cet exercice à 2019 ?
Le chef de l’Etat, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, a ordonné la publication des rapports de la Cour des comptes, de l’Ofnac et de l’Ige des cinq dernières années. Diatou Cissé y souscrit mais émet des réserves sur la limitation de la période. «Je ne sais pas pourquoi le Président Diomaye arrête cet exercice à 2019 ? Des juristes me diront que ces faits-là sont prescrits mais je ne sais pas pourquoi on s’arrête à 2019. La deuxième, je suis d’une profession qui vulgarise et qui dit concrètement les choses, entre publier les rapports et traiter les rapports je pense qu’il y’a un gap. J’espère qu’on publie pour pouvoir également permettre à la justice de s’en saisir. Ceux qui ont bien fait méritent d’être félicités et montrés en exemple. Ceux qui ont fauté doivent rembourser jusqu’au dernier centime», a-t-il soutenu. Elle ajoute : «Je crois à la reddition des comptes et je veux aller plus loin que les rapports. Moi j’ai envie qu’on nous dise ce qu’il en est du patrimoine bâti de l’Etat ? En tant que citoyenne, j’attends de ce gouvernement un audit du patrimoine bâti de l’Etat. Dans quelle mesure on a organisé des cessions pour que ces maisons reviennent à des tiers ? Il y’a des biens de l’Etat qui ont été aliénés. Ma deuxième demande, c’est qu’on nous dise quels sont les intérêts qui se sont accaparés du front de mer nous empêchant de contempler l’océan. Ça a été cédé à qui et dans quelles conditions ?»
DU PETROLE, DU GAZ ET DES INQUIETUDES DANS LES ÎLES DU SALOUM
De Bossinkang à Bettenty, en passant par les îles de Missirah, les pêcheurs ne cachent pas leur inquiétude face aux risques de pollution et de diminution de la ressource halieutique
Le rêve d’une vie meilleure se dissipe dans la mare de craintes d’impacts négatifs de la future exploitation du pétrole et du gaz de Sangomar. Le Delta du fleuve Saloum, une réserve de biosphère importante, composé de plusieurs îles, dix-neuf (19) au total, avec des habitants qui n’ont comme activités que la pêche et ses dérivés, craint pour sa survie. Les populations peu informées des tenants et aboutissants de l’exploitation pétrolière, s’inquiètent et lient tout changement de leur quotidien à la présence des installations de Woodside.
Toubacouta-Missirah, la route n’est qu’une piste latéritique d’où se dégage un nuage de poussière au moindre mouvement du véhicule. L’axe est l’un des points de ralliement des îles du Delta du fleuve Saloum. Situé à plus d’une vingtaine de kilomètres de Toubacouta, le village de Missirah est à 30 minutes de trajet. Nous y prenons départ vers 9 heures du matin, dans la fraicheur matinale de décembre, sous la pression d’un piroguier, maître de la traversée et bien soucieux de la marée. Une marée qui impose sa force et ses caprices aux insulaires, obligés de se plier à ses humeurs.
Le voyage vers Bossinkang et Bettenty, sous le soleil levant, est une pure merveille ; telle la vitrine d’un orfèvre, l’eau scintille au contact des rayons dorés du soleil. Alors que la pirogue fend les flots, sous le ronronnement de son moteur, laissant derrière elle, des tracées magiques, le soleil reflète ses rayons sur l’eau offrant ainsi un décor époustouflant. Dans les Bolongs qui mènent à Bossinkang, on nous confie que «les vagues ne sont pas trop importantes». Il n’y a pas de mer comme à Bettenty. Conséquence : la pirogue rame calmement et laisse place à une expérience merveilleuse. Dans sa traversée, elle passe par un endroit paradisiaque que les populations locales nomment, avec émerveillement, «l’Amazonie des îles du Saloum»
L’endroit dispose d’une abondante mangrove, un écosystème marin typique des zones tropicales et subtropicales. La mangrove, aujourd’hui menacée, est très importante pour la conservation de diverses espèces. Puis, une eau douce et calme qui porte cette verdure, tel un tableau d’art. Les «courriers», appellation des pirogues de transport en commun de voyageurs et marchandises, ne cessent de fendre ces eaux du Saloum. Environ une heure de traversée, l’île de Bossinkang se dresse, somptueuse et pittoresque. Sa marmaille de bambins amusés, debout sur le rivage, fait partie de l’accueil. Comme dans toutes les îles du Saloum, la vie ici se résume à la pêche. Tout du décor montre la prédominance de cette activité. Des charpentiers s’activent à la fabrication de pirogues, des filets sont en séchage sur la petite baie du village, au milieu des animaux domestiques en errance. Seulement, ce quotidien risque bientôt de ne plus être comme avant, avec la future exploitation du pétrole de Sangomar qui suscite d’ores et déjà plusieurs interrogations dans la zone. Le chef de village, El Hadji Dianoune Sonko, ne cache pas son inquiétude. «Entre les installations de la plateforme et nos zones d’activités, il n’y a pas de barrages. Nous en ressentirons les conséquences néfastes dans le futur. C’est inévitable !», alerte-t-il.
Bossinkang n’étant pas électrifié, la tombée de la nuit plonge, chaque soir, le village dans une pénombre que les populations sont obligées de supporter de manière stoïque. Il s’éclaire, le jour, à l’aide d’un système solaire non permanent. La pénombre dans laquelle plonge ces insulaires s’apparente à la peur qu’ils nourrissent par rapport à l’exploitation du pétrole. «Les espèces comme les mollusques, notamment le cymbium, se reproduisent dans la mangrove. En cas de marée noire, ils risquent d’être décimés. L’odeur pestilentielle se ressentira dans les espèces que nous consommons», alerte aussi El Hadji Dianoune Sonko.
Bossinkang a peur de son voisin : le pétrole et le gaz de Sangomar. Les femmes n’ont que la transformation de produits halieutiques comme gagnepain. Elles s’en servent pour sortir de la pauvreté et vont jusqu’à oser des paris fous. En effet, elles organisent des tontines avec la somme tirée de leur travail, pour payer le voyage de leurs enfants vers l’Europe. C’est dire que l’émigration est ancrée dans le vécu de ces insulaires.
Les vacanciers venus d’Europe se baladent dans le village et suscitent l’admiration des jeunes qui sont nombreux à quitter l’île pour des horizons meilleurs, selon Bounama Sagna, un étudiant obligé de rester sur l’île, à cause de la fermeture, il y a quelques semaines, du campus universitaire de Dakar. Il se désole de «l’oisiveté dans la zone qui perd de plus en plus son activité principale : la pêche». Bossinkang et Bettenty, deux localités, mêmes réalités.
El Hadji Mamadou Diouf est pêcheur et il a peur pour son devenir. «On est vraiment inquiets. A cause de l’exploitation pétrolière, la ressource diminuera, alors que nous ne connaissons que la pêche. Elle impactera la mangrove, à coup sûr. Et cette mangrove est la zone de reproduction de beaucoup d’espèces», souligne-t-il.
Le delta du Saloum, un écosystème riche et varié
Après Bossinkang, cap sur Bettenty, l’île aux cocotiers. Le village s’est réveillé avec ses habitudes quotidiennes. Les pêcheurs larguent les amarres et prennent le large, dans l’Atlantique, à la recherche de poisson ; les bambins se défoulent sur la berge avec les pirogues à quai. Bettenty s’ouvre ainsi à ses visiteurs sous l’ombre de ses innombrables cocotiers. «Le village est surnommé ‘’la Guadeloupe’’ des îles du Saloum, à cause de ses cocotiers et autres arbres splendides», informe notre guide. Certains cocotiers, ballottés par le vent, ont fini d’adopter d’autres formes plus artistiques que de rester debout, la cime pointant haut vers le ciel.
Dans cette île sortie de l’anonymat par l’accident qui a coûté la vie à 21 femmes en 2017, le pétrole de Sangomar ne fait pas rêver. «Nous n’avons plus les mêmes quantités de poisson que par le passé. Nous pensons que la découverte du pétrole y est pour quelque chose. Parce qu’avant l’apparition du pétrole, nous n’avions pas senti cette baisse. Nous n’allions pas très loin pour trouver du poisson et facilement nous faisions de grosses captures, commercialisées à Djiffer et Missirah ; ce qui n’est plus possible», renseigne Cherif Daba Diouf.
L’implantation de la plateforme de Sangomar se ressent à Bettenty. «Les populations accusent les occupants de la plateforme de déverser leurs déchets, constitués de bouteilles vides, sur la plage», confie Bacary Mané, un agent de développement communautaire. L’exploitation d’hydrocarbures dans cette partie du Sénégal ne peut être sans risque.
Dès lors, Bacary Mané pense que le Delta du fleuve Saloum doit faire l’objet d’une attention particulière. «Il faut que l’Etat retouche la répartition de la manne pétrolière. Les positions géographiques par rapport aux exploitations pétrolières différent, d’autant plus que le Delta du Saloum est vulnérable, compte tenu de son écosystème fragile : la mangrove, les herbiers marins, les ilots, la faune. Il est classé site Ramsar, sans compter le classement de l’Unesco comme patrimoine mondial».
Le Delta du Saloum a un écosystème d’exception. Il est constitué d’une diversité d’îles séparées les unes des autres par des bras de mer. Il a un riche écosystème naturel d’une superficie de 232.500 hectares, dont 58.300 hectares de mangroves. Son devenir, une fois l’exploitation du pétrole de Sangomar entamée, fait peur. Le délégué départemental chargé des relations extérieures des Conseils locaux de pêche artisanale (Clpa) du département de Foundiougne, Alassane Mbodj, prévient déjà sur les futurs impacts. «La rareté de la ressource commence à se faire sentir. Des baleines ont échoué ces dernières années. Nous pensons que tout cela est lié à la présence de la plateforme pétrolière. En cas de marée noire, la pêche sera forcément impactée. Le bruit autour de la plateforme repousse les espèces dont certaines ont disparu», affirme-t-il.
L’incompréhension persiste
Le voyage dans le Delta du Saloum rime avec la traversée d’une mosaïque de cours d’eau. Moins calme que le trajet Bossinkang-Missirah, il faut s’armer de courage pour rejoindre Bettenty. Le bras de mer qui succède aux bolongs, fait tanguer la pirogue qui devient plus mouvementée. Les palétuviers s’éloignent de l’eau et laissent place à une grande étendue bleue qui débouche sur une vue de Bettenty, l’île aux cocotiers. L’heure du repos aux hangars, avec un poste radio distillant des sonorités de Jalliba Kouyaté, le légendaire choriste gambien, fait partie du quotidien insulaire. Le voisin gambien n’est pas loin. La nuit, les lampes stintillantes de certaines de ses villes, sont visibles dans l’île.
Le pétrole est une nouvelle donne que les populations doivent intégrer dans leur quotidien. Jusqu’à présent, la question n’est pas bien comprise et les populations se hasardent à en parler sans en maîtriser les tenants et les aboutissants. Et ce, en dépit de la campagne de communication développée par les exploitants. «Malgré toute la campagne de sensibilisation, je ne pense pas que les populations soient assez bien informées sur le pétrole. C’est très nouveau au Sénégal qu’on parle d’exploitation pétrolière. Ce sont des concepts que les gens mettront du temps à maîtriser», explique le directeur de la radio Niombato FM, Moussa Mané, à Sicouta, près de Toubacouta. Et pourtant sa radio communautaire a mené plusieurs émissions sur la question. «Au début, les exploitants s’étaient trompés de cibles parce que les acteurs qui étaient conviés aux rencontres n’étaient que des pêcheurs, alors que tout le monde vit des dérivés de la pêche ou de l’écosystème mangrove. Le lexique est un peu incompris de la population autochtone», analyse Moussa Mané. Or, la Constitution sénégalaise, en son article 25-1, fait des populations les bénéficiaires légitimes. «Les ressources naturelles appartiennent au peuple. Elles doivent être utilisées pour l’amélioration de leurs conditions de vie».
Pour le cas de l’exploitation du pétrole de Sangomar, la communication peine à atteindre sa cible. Alassane Mbodj l’explique par le fait que, «Woodside ne dit pas ce qu’elle prévoit dans le cadre des activités de responsabilité sociétale d’entreprise (Rse), le contenu local, la compensassion des activités de pêche». Pis ajoute-t-il, «il n’y a pas de feuille de route dressée par l’entreprise. L’étude d’impact d’environnemental n’est pas comprise par les populations qui ne maîtrisent pas le contenu de l’étude d’impact environnemental qui n’est pas définie dans leurs langues locales».
Au moment ou le soleil cherchait son dortoir derrière les cocotiers, nous prenons congé des insulaires, sous un ciel serein et des eaux aux mouvements étranges tracés par une pirogue ronflante. Au milieu de cette vaste étendue d’eau, l’horizon semble si proche et si lointain à la fois. Qui disait que «l’incertitude est, de tous les tourments, le plus difficile à supporter» ? Une vérité, certes, mais fièrement portée par ces braves femmes et hommes des îles du Saloum.
Par Alioune BADIANE
POUR UNE REFONDATION DE LA POLITIQUE CULTURELLE DU SENEGAL
L’histoire des peuples enseigne que la vocation de la création artistique et littéraire est de porter l’affirmation de toute souveraineté éprise de créativité.
Le 24 mars 2024, les citoyens sénégalais ont élu, dès le premier tour et à une majorité de 54,28 % des voix, le candidat Bassirou Diomaye Diakhar FAYE 44 ans, comme leur cinquième Président de la République. Une ère nouvelle s’annonce–t–elle dans notre pays ? En effet, une fois les résultats provisoires connus, un faisceau de convergences s’est dessiné, annonciateur d’un vent de changement qualitatif dans les comportements. En effet, l’unanimité s’est dégagée autour de la bonne organisation de l’élection présidentielle, parce que les Sénégalais de tous les continents ont accompli leur devoir citoyen dans la sérénité. Puis, les principaux acteurs politiques ont échangé des civilités, contre toute velléité de contestation des résultats. Le 28 mars, le Président sortant Macky SALL reçoit le Président entrant Bassirou Diomaye Diakhar FAYE au Palais de la République, avec le bénéfice d’une visite guidée. Et le 29 mars, le Conseil constitutionnel proclame les résultats définitifs, sur la foi des résultats provisoires transmis par la Commission nationale de recensement des votes, aucun recours n’ayant été déposé par les autres candidats.
Assurément, un vent de ré-enchantement, parce que de vécu des valeurs de civilisation sénégalaises, souffle la Paix sur le pays de la Téranga, voire sur l’Afrique– mère. D’ailleurs, les très nombreuses réactions positives qui fusent du monde entier, confortent l’opinion déjà ancienne sur un grand peuple sénégalais profondément attaché à l’expression démocratique de ses aspirations autant que de ses exigences, quel qu’en soit le prix.
2. LA CULTURE ET L’ESPRIT DE CIVILISATION.
La civilisation est l’ensemble des valeurs à considérer comme les solutions les plus stables et partagées, face aux problèmes de survie de la collectivité. Naturellement, ces solutions concernent tous les domaines dans lesquels l’être humain est obligé d’exercer sa créativité afin de survivre. Tandis que la culture en est l’esprit grâce auquel la dignité de créer fait du geste technique l’éclat spirituel de son humaine condition. La manière avec laquelle le geste est posé représente sa dimension esthétique. Aujourd’hui, c’est une séquence électorale qui en administre la preuve vivante et rappelle du coup tout le potentiel du génie sénégalais. Dès lors, la culture se trouve bien ancrée au cœur du projet de Développement économique et social.
Parmi les enseignements à tirer d’une telle atmosphère émanant des résultats électoraux aussi historiques, figure l’importance de la contribution de l’ensemble des Sénégalais, chacun là où il est, aux chantiers qui s’annoncent pour le Développement du Sénégal, notre pays. D’ailleurs, dès sa première déclaration, Le Président Bassirou Diomaye Diakhar FAYE a décliné ses priorités, toutes orientées vers les choix de vie, qu’il a déjà proposés aux Sénégalais dans LE PROJET, le livre–programme du candidat qu’il était. Son discours à la Nation du 3 avril, à la veille de la commémoration du 64è anniversaire de notre Indépendance, en a livré un éclairage de taille : « … défendre la liberté de notre peuple et ses valeurs de culture et de civilisation. » C’est pourquoi, le présent article se voudrait une contribution pour une refondation de la politique culturelle du Sénégal.
3. LA CULTURE AU CŒUR DU DÉVELOPPEMENT.
Disons – le d’emblée : Un projet de Développement économique et social a pour objectif de rendre meilleures les populations d’une Nation, en leur concédant le droit de vivre partout et à tout instant, les valeurs de civilisation héritées de leur histoire. Celles–là même qui font de la diversité de ses composantes humaines, une grande Nation dont la seule évocation du nom, suscite un sentiment de respect voire d’admiration. Cela revient à accepter que la Culture comme esprit de la civilisation, est bien la source– centre-première des choix de vie du peuple sénégalais avec les comportements éthiques absolument conséquents. Cependant, si la Culture doit être ainsi « au début et à la fin du Développement, si « la Culture doit être partout présente et préséante » et si la Culture doit être le lien et le liant de « notre commun vouloir de vie commune », comment expliquer les errements sur des décennies, connus par les projets successifs de Développement économique et social promis par chaque attelage gouvernemental qui passe ?
4. REGARD SUR LA POLITIQUE CULTURELLE.
Il faut reconnaître que depuis l’accession du Sénégal à la souveraineté internationale en 1960, la présence d’un ministère en charge de la Culture reste une constante. La politique culturelle, définie dans ses orientations et impulsée par le Président de la République, imprime l’action culturelle nationale, mise en œuvre par un ministre qui en reçoit la charge. A partir du niveau central, le champ d’action s’étend vers les structures décentralisées associées à leurs entités partenaires, avec un volet important consacré à la coopération internationale. En outre, au nom de la solidarité gouvernementale et au gré d’initiatives culturelles nationales ou d’évènements internationaux, les autres ministères trouvent matière à collaborer en interaction avec le Département chargé de la Culture, au bonheur des acteurs nombreux des Arts, des Lettres et du Patrimoine culturel dans ses dimensions matérielles et immatérielles. L’organisation du DAK’ART, la Biennale de l’art contemporain africain, est illustrative de cette synergie d’actions porteuses de l’image du Sénégal, sous la houlette du Président de la République, « Premier protecteur des Arts et des Lettres » (Cf. Article 42 de La Constitution)
Cependant, malgré des acquis indéniables, impliquant l’ensemble des ordres de la création artistique, cinématographique et littéraire, le contenu de notre politique culturelle, dont la vigueur a baissé d’intensité depuis la période senghorienne, ne mériterait–il pas une réorientation visant un meilleur vécu des valeurs de la civilisation sénégalaise ? En effet, si nos cinéastes, écrivains, artistes des arts visuels et scéniques nous valent bien des lauriers sur la scène internationale, un double manquement persiste. D’une part l’appui institutionnel n’est pas toujours au rendez – vous, lorsque nos créateurs ont pris rendez–vous avec leurs pairs ou avec leurs publics, sur le territoire national comme à l’étranger. D’autre part, la relation d’Enracinement dans les valeurs de civilisation sénégalaises, demeure timide devant le besoin d’inspiration de nos créateurs d’œuvres de l’esprit et d’exaltation de notre patrimoine culturel immatériel essentiellement porté par nos langues nationales. Or ces dernières, bien que faisant l’objet de transcription, d’enseignement et d’édition de livres, peinent à révéler davantage le potentiel ainsi que les atouts des populations dans la réappropriation des valeurs de civilisation à vivre et à partager. En outre, la crise du modèle occidental de civilisation, dont les effets néfastes sont amplifiés par les technologies numériques, menace notre cohésion sociale et surtout nos intégrités identitaires. Si bien que nous avons besoin plus que jamais, des ressorts de notre identité et de notre créativité, en mobilisant nos capacités de résilience et de projection sur le chemin du Développement – épanouissement.
5. LA NÉCESSITÉ D’UNE RÉORIENTATION.
Le Président Léopold Sédar SENGHOR avait formulé le principe de l’Enracinement et de l’Ouverture comme orientation majeure de la politique culturelle. L’objectif était, pour construire la nouvelle civilisation sénégalaise, de recourir à nos valeurs de civilisation héritées de notre histoire, avant de nous ouvrir à celles fécondantes des autres civilisations afin d’aboutir à une symbiose, un métissage. Ainsi, l’action culturelle devait emprunter deux axes majeurs. D’une part, au titre de l’Enracinement, le Patrimoine culturel avec ses dimensions matérielles et immatérielles devait faire l’objet d’inventaire, de sauvegarde, d’animation voire de promotion. Ainsi, avec un héritage mieux connu, les Sénégalaises et les Sénégalais trouveraient aisément et durablement les assises de leur commun vouloir de Développement économique et social fait de résilience, de vivre ensemble et surtout de créativité individuelle et collective. D’autre part, au titre de l’Ouverture, les expressions contemporaines artistiques, littéraires, cinématographiques et de l’artisanat créateur, devaient connaître un appui institutionnel vigoureux et multiforme permettant de faire de leurs œuvres de création respectives, de véritables ambassadeurs de la culture sénégalaise. Mais une telle volonté politique, bien que louable, n’a pu vaincre certains déséquilibres.
Au niveau du Patrimoine culturel, dominent les actions en faveur des sites et les monuments historiques des villes, au détriment du Patrimoine immatériel des contes et légendes exprimés surtout dans les langues nationales, elles – mêmes en défaut de transcription. Le service des Archives culturelles et le Centre d’études des Civilisations, préposés aux missions d’investigations et de restitutions culturelles, ont fini par succomber aux ajustements structurelles des années 80. Pourtant, dès son accession au pouvoir, le Président Abdou DIOUF a tenté un double rééquilibrage. D’une part, étendre l’intérêt de la politique culturelle au patrimoine culturel immatériel et d’autre part porter les actions culturelles au – delà des villes. Le projet de Charte culturelle nationale devait proposer les voies et moyens des nouveaux équilibres.
Au niveau de la création contemporaine artistique et littéraire, avec la participation des auteurs aux manifestations nationales et internationales, les œuvres ont connu certes, une diffusion qui les fait participer à la diplomatie culturelle et à l’attractivité de la destination Sénégal. Cependant, il reste à renforcer les outils de cette diffusion, afin de favoriser l’intérêt des Sénégalaises et des Sénégalais à cette création contemporaine porteuses des valeurs de la civilisation à intégrer davantage dans leur comportement de tous les jours. Les industries culturelles peuvent contribuer aux performance attendues, avec la dimension économique attendue de leur gestion financière et de la protection des Droits. Le cinéma et le Théâtre possèdent un potentiel appréciable. En outre, une communication médiatique soucieuse de déontologie, pourrait conjuguer ses atouts avec ceux des actions fondamentales d’enseignement portées par les institutions de recherches, d’éducation et de formation.
6. LA CULTURE, LA CITOYENNETÉ ET LE PATRIOTISME.
Certes, l’image du Sénégal reste celle d’un pays de Culture. Mais quelle est la réalité des impacts de la politique culturelle sur le Développement– épanouissement des populations ? Comment expliquer cette dégradation du comportement de Sénégalais de plus en plus nombreux par rapport à nos valeurs de civilisation, héritage des Anciens ? Ce qui est communément appelé crise des valeurs, au lieu de crise des individualités, connaît une progression révélatrice d’autres manquements à bien des niveaux : l’éducation à la citoyenneté et au patriotisme ; l’adéquation formation/employabilité, la créativité dans la gestion des entreprises ; la place du civisme dans la fonction publique ; la convivialité dans la vie associative ; le fair – play dans le sport, la sauvegarde de l’environnement physique et sonore dans la vie quotidienne, etc. Les distorsions régulièrement déplorées ne viendraient – elles pas d’une compréhension insuffisante de nos hautes valeurs de civilisation moins sauvegardées par le vécu, parce que moins expliquées, moins contées, moins enseignées, moins surveillées, moins promues ? N’oublions pas le déferlement de la violence, d’une révélation inouïe. Une gangrène à extirper au plus vite de notre corps social.
7. LE BIEN VIVRE-ENSEMBLE.
La parenté ou le cousinage à plaisanterie, tels qu’ils sont vécus au Sénégal et dans les autres pays d’Afrique de l’Ouest, se pose comme un formidable outil de gestion des relations sociales, du bien vivre-ensemble. Sa pratique collective généralisée devrait être promue dans le cadre d’une nouvelle centralité de nos langues nationales. Car l’assimilation et la perception des principes de ce type relationnel sont fortement amoindries en dehors des langues nationales. Basé sur le principe du maître et du serviteur et faisant aussi obligation d’assistance mutuelle entre correspondants, la parenté ou cousinage à plaisanterie porte le secret de pouvoir annihiler toute velléité de tension naissante, avec la bonne humeur en prime. A travers une option pareille des relations sociales, c’est tout notre patrimoine culturel immatériel, grâce à ses mythes, ses vertus et ses enseignements, qui se trouverait mis à l’honneur, pour sous – tendre le vécu du Sénégalais nouveau.
8. POUR UNE POLITIQUE CULTURELLE DE RENOUVEAU : L’HÉRITAGE COMME SOURCE DE CRÉATIVITÉ ET DE PROGRÈS.
Le projet de Charte culturelle nationale, une rédaction collective de toutes les couches de la population, se proposait déjà d’esquisser les qualités essentielles de ce qui était appelé alors Le Sénégalais nouveau ou Le Sénégalais de demain : « La nouvelle politique culturelle vise à faire de tous les Sénégalais des hommes assumant pleinement leur héritage culturel, tout en restant ouverts aux valeurs de la modernité. Ils devront notamment incarner un certain nombre de valeurs culturelles et sociales susceptibles de favoriser l’épanouissement des individus et des groupes dans une société libre, démocratique et solidaire. Dans cette perspective, la Jeunesse a un rôle fondamental à jouer :
- participer pleinement aux actions de développement économique, social et culturel ;
- jouir pleinement des acquis d’un système éducatif et de formation moderne ;
- aspirer à s’investir avec compétence et efficacité dans le processus de développement national. »
Il est aisément perceptible que ce projet de Charte culturelle nationale présentait les valeurs de civilisation sénégalaises contenues dans le patrimoine culturel, comme les références majeures dont devait se nourrir la Jeunesse porteuse de tous les espoirs, mais aussi bénéficiaire de toutes les attentions. En 2008, Les Assises nationales, présidées par le Patriarche Amadou Mahtar MBOW, renouvelaient les mêmes préoccupations d’ordre civilisationnel. C’est tout cela aussi qui fonde la protection et la promotion de la création contemporaine dans les Arts et les Lettres. Ce sont nos remparts esthétiques indispensables à nos équilibres internes et à nos dialogues avec le monde. La récente Loi portant Statut de l’Artiste et des professionnels de la Culture va dans le sens de l’histoire. Sa mise en œuvre sera de nature à conforter, au cœur des chantiers du futur, la contribution des créateurs d’œuvres de l’esprit, leur héritage en bandoulière. L’histoire des peuples enseigne que la vocation de la création artistique et littéraire est de porter l’affirmation de toute souveraineté éprise de créativité.
Alioune BADIANE
Président de l’Académie Internationale des Arts
Ancien Directeur des Arts