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24 février 2025
IL FAUT PRIVILEGIER L’ECONOMIE DE L’OR SUR CELLE DU PETROLE
Le Sénégal ferait mieux de privilégier l’économie de l’or sur celle du pétrole, malgré les fortes attentes que suscite cet hydrocarbure, conseille l’expert minier Lamine Diack Diouf aux autorités sénégalaises.
Saint-Louis, 15 avr (APS) – Le Sénégal ferait mieux de privilégier l’économie de l’or sur celle du pétrole, malgré les fortes attentes que suscite cet hydrocarbure, conseille l’expert minier Lamine Diack Diouf aux autorités sénégalaises.
M. Diouf dit fonder sa recommandation sur le fait que le pays maîtrise mieux l’exploitation aurifère que celle du pétrole.
En plus, selon lui, le pétrole est une ressource “instable”.
“Toutes les économies du monde consolident leurs réserves en or pour s’affranchir du diktat du billet vert (le dollar américain) et se protéger de la volatilité des monnaies”, a signalé M. Diouf au cours d’une rencontre du Mouvement citoyen universel, dont il est le président, avec la presse saint-louisienne, ce week-end.
“Le pétrole est une ressource phare mais instable. L’or, par contre, a toujours été une valeur refuge (une valeur sûre) stable. Il faudra du temps pour maîtriser la filière pétrole et gaz” du Sénégal, a argué l’expert minier.
L’industrie pétrolière sénégalaise en est à ses débuts, tandis que “l’or est déjà maîtrisé”, a-t-il fait valoir.
“Le Sénégal a été un pays minier avant d’être un pays pétrolier. C’est en valorisant les ressources minières qu’on pourra ensuite développer l’industrie pétrolière”, a soutenu Lamine Diack Diouf.
“Il nous faudra du temps pour maîtriser la filière pétrole et gaz, tandis que la filière or est déjà maîtrisée”, a-t-il insisté, soutenant que “le développement rapide du Sénégal passera par une valorisation judicieuse de ses fabuleuses réserves d’or”.
L’expert minier estime que “c’est le moment, pour le Sénégal, de constituer des réserves d’or pour construire une économie forte”.
Cela n’empêchera pas le pays de “valoriser son pétrole et son gaz, afin de maîtriser sa transition énergétique”, la politique menée par l’État pour transformer le système énergétique et diminuer son impact sur l’environnement, a-t-il dit.
L’or offre l’opportunité de développer “une économie solide et bien structurée”, a poursuivi M. Diouf en proposant la création au Sénégal d'”une banque de l’or”, d’une raffinerie et d’un centre de stockage de l’or.
GROSSE PECHE A KIDIRA
La Brigade commerciale des douanes de Kidira a saisi dimanche 1 137,6 kilogrammes de cocaïne dans un camion en provenance d’un pays limitrophe, annonce un communiqué de la division de la communication et des relations publique de la douane.
Tambacounda, 15 avr (APS) – La Brigade commerciale des douanes de Kidira a saisi dimanche 1 137,6 kilogrammes de cocaïne dans un camion en provenance d’un pays limitrophe, annonce un communiqué de la division de la communication et des relations publique de la douane.
Les 1 137,6 kg de cocaïne étaient ‘’conditionnés en plaquettes et mis dans des sacs dissimulés dans le double fond d’un camion frigorifique venant d’un pays limitrophe du Sénégal”, explique la même source.
Elle précise qu’il s’agit ‘’ de la plus importante saisie de cocaïne par voie terrestre jusque-là enregistrée au Sénégal”.
‘’La contrevaleur totale de la drogue saisie est estimée à 90 milliards 960 millions de francs CFA. L’enquête suit son cours”, informe la division de la communication et des relations publique de la douane.
Le camion, en apparence vide, a fait l’objet d’un ciblage sur la base d’éléments pertinents avant d’être passé au scanner des douanes installé à la sortie de Kidira, sur la route de Tambacounda.
Des agents de la subdivision des douanes de Tambacounda avaient saisi près de 92 kg de cocaïne à Koumpentoum, le 31 mars dernier.
Les unités douanières du sud-est restent mobilisées pour faire face au trafic illicite avec détermination conformément aux orientations données par le Directeur général des douanes lors de sa récente tournée dans cette région douanière, assure le communiqué.
Il ajoute que ”ces importantes saisies de cocaïne dénotent, encore une fois de plus, de l’engagement de l’Administration des douanes et au-delà, la ferme volonté du Sénégal à lutter par tous les moyens légaux contre la criminalité transfrontalière organisée, notamment le trafic de stupéfiants”.
DECES DE MBAYE SIDY MBAYE, LE MINISTRE DE LA COMMUNICATION SALUE LA MEMOIRE D’UN PROFESSIONNEL RESPECTABLE
Le ministre de la Communication, des Télécommunications et du Numérique, Alioune Sall, a salué, dimanche la mémoire du journaliste, Mbaye Sidy Mbaye, rappelé à Dieu le même jour à Dakar
Dakar, 15 avr (APS) – Le ministre de la Communication, des Télécommunications et du Numérique, Alioune Sall, a salué, dimanche la mémoire du journaliste, Mbaye Sidy Mbaye, rappelé à Dieu le même jour à Dakar, estimant que le monde de la presse avait ”perdu un professionnel admirable et respectable”.
‘’’C’est avec tristesse que nous avons appris le rappel à Dieu du journaliste et formateur émérite, Mbaye Sidy Mbaye. Le Sénégal et le monde de la presse viennent de perdre un professionnel admirable et respectable de par son talent et son attachement aux principes fondamentaux du journalisme’’, a-t-il indiqué dans une note dont copie a été reçue à l’APS.
L’ancien porte-parole du Conseil pour l’observation des règles d’éthique et de déontologie (CORED), est décédé dans la nuit de samedi à dimanche.
‘’Mbaye Sidy Mbaye était un esprit éclairé, mais aussi une voix claire. Il s’était imposé dans le secteur des médias par la justesse, la maitrise et la pertinence des sujets qu’il abordait’’, a témoigné le ministre de la Communication.
Il n’a pas manqué de souligner que le défunt avait laissé partout où il était passé l’image d’un professionnel rigoureux qui avait érigé en dogme l’éthique et la déontologie.
Mbaye Sidy Mbaye a travaillé à la radio nationale, la RTS, à la radio Walf Fm (privée) avant de devenir formateur au Centre d’étude des sciences et techniques de l’information (Cesti), l’institut de journalisme de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar.
Il a été un temps président de la section sénégalaise de l’Union internationale de la presse francophone (UPF).
LES SUJETS COMMUNS ET POLITICO-ORDAINES FONT LA UNE DE LA REVUE DE L’APS CE LUNDI 15 AVRIL 2024
La presse de ce lundi est revenue à un ton plus ordinaire, avec des sujets renvoyant à la marche d’un pays retrouvant son quotidien, après les moments de passion et d’exaltation politique liés à une campagne électorale qui s’est terminée par alternance...
Dakar, 15 avr (APS) – La presse quotidienne est revenue lundi à un ton plus ordinaire, avec des sujets renvoyant à la marche d’un pays retrouvant son quotidien, après les moments de passion et d’exaltation politique liés à une campagne électorale qui s’est terminée par une alternance au pouvoir.
Sud Quotidien, par exemple, ouvre son édition sur les ‘’défis de la nouvelle opposition’’ au président Bassirou Diomaye Diakhar Faye, dont le gouvernement finit de s’installer et de prendre les rênes du pouvoir.
‘’Contrairement au contexte des deux premières alternances politiques survenues en 2000 et en 2012, où le nouveau président élu, aussitôt après son installation, avait en face de lui une opposition reconstituée pour l’essentiel autour de l’ancien parti au pouvoir, l’actuel régime […] pourrait ne pas connaître de sitôt la pression d’une opposition politique reconstituée’’, analyse Sud Quotidien.
Il estime que les ‘’crises de leadership […] au sein de la coalition Benno Bokk Yaakaar et l’éventualité de la réunification de la grande coalition Yewwi Askan Wi, avec à la clé la relance de l’intercoalition Yewwi-Wallu, sont autant de défis qui pourraient refroidir pour un temps les activités de la nouvelle opposition’’.
Sauf que le temps semble compté pour le nouveau régime, si l’on en croit certains observateurs, parmi lesquels le secrétaire exécutif de l’ONG 3D, Moundiaye Cissé. ‘’Il (Bassirou Diomaye Faye) est le premier président d’une alternance à faire un mandat de cinq ans, contrairement à Wade et à Sall’’, fait observer ce dernier dans des propos rapportés par Vox Populi.
‘’Le ‘jub, jubël et jubanti’ ne doit pas être un simple slogan, il ne doit pas, non plus, être sélectif’’, ajoute cette figure importante de la société civile sénégalaise en faisant allusion à l’engagement des nouvelles autorités à promouvoir l’intégrité dans la conduite des affaires publiques.
‘’Les piliers de la résistance’’
Le fondateur d’Afrikajom Center, Alioune Tine, une autre figure de la société civile sénégalaise, concernant les mêmes sujets, évoque dans les colonnes du quotidien EnQuête les premières mesures du nouveau gouvernement. ‘’Son regret réside dans l’absence, à ses yeux, d’une vision globale en matière de politique culturelle.’’
Or, la rupture préconisée par le nouveau pouvoir ‘’sera dans la culture ou elle ne sera pas’’, tranche Alioune Tine, qui, selon EnQuête, a ‘’joué un rôle important dans l’ombre’’, pour le dénouement heureux de la crise politique des trois dernières années au Sénégal.
L’info revient sur ‘’les piliers de la résistance’’ qui ont permis au Sénégal de dépasser ses contradictions politiques et de parvenir à une nouvelle alternance au pouvoir. Le journal parle notamment d’un Conseil constitutionnel ‘’droit dans ses bottes, qui a freiné le président de la République quand il le fallait’’.
L’armée sénégalaise aussi est ‘’restée professionnelle et républicaine, malgré les circonstances et les appels favorables à un coup d’État’’, tout cela ajouté aux acquis d’une ‘’culture démocratique vivace, encadrée par une société civile et une population debout’’, observe L’info.
Concernant la baisse des prix des denrées de première nécessité et du loyer, une mesure parmi les plus attendues du nouveau gouvernement, selon plusieurs quotidiens, la marge de manœuvre de l’État apparait faible, selon WalfQuotidien, qui cite l’économiste Meïssa Babou.
Le nouveau gouvernement ‘’dispose d’une faible marge de manœuvres pour revoir à la baisse les prix des denrées alimentaires et du loyer. L’élargissement de l’assiette fiscale demeure l’alternative’’, soutient WalfQuotidien.
Dans un entretien avec le quotidien Bès Bi Le jour, Mouhamadou Madana Kane, ‘’candidat recalé’’ à la dernière élection présidentielle, estime, lui aussi, que la baisse du coût de la vie ‘’sera très difficile à mettre en œuvre’’. Il dit même entrevoir ‘’des périodes difficiles’’, rapporte le journal.
Le porte-parole du gouvernement, Amadou Moustapha Njekk Sarré, dit presque la même chose. Parlant du mandant du nouveau pouvoir, dans les colonnes du quotidien L’info, il affirme que ‘’ce ne sera pas une partie de plaisir […] parce que les attentes sont immenses, alors que presque tout est à réajuster et à revoir’’.
‘’Un nettoyage à grande eau des écuries d’Augias’’
Tribune estime que ces dernières années, le Sénégal a ‘’été un vrai pays de ‘lidienti’, où tout se négociait’’, des passeports diplomatiques aux permis de conduire, des certificats de nationalité, de décès ou de mariage aux extraits de naissance, les diplômes ‘’et même le vote’’.
‘’Mais, avec l’accession du nouveau régime qui a [théorisé] le ‘jub, jubal, jubanti’, on s’achemine vers un nettoyage à grande eau des écuries d’Augias. Seulement, ça ne sera pas une mince affaire pour les nouveaux dirigeants, vu les intérêts [en jeu] et les résistances’’, ajoute le même journal.
Kritik’ incite à garder espoir. Le journal note que le partage du gâteau ‘’n’a pas eu lieu avec l’arrivée du nouveau pouvoir’’, ou du moins ‘’le président Bassirou Diomaye Faye n’est pas encore dans les dispositions pour caser une clientèle politique, soit-elle celle qui a porté le combat de la résistance et réussit à le propulser à la tête de l’État’’.
‘’Pourtant, célèbres et très actifs durant les moments de braise, ils ont rêvé durant le combat politique de lendemains plus stables, une fois leur candidat propulsé à la charge suprême’’, ajoute ce quotidien en parlant des ‘’damnés du projet’’ politique porté par les nouveaux dirigeants du pays.
Source A annonce, pour sa part, que le Premier ministre est attendu ce lundi au Building administratif. ‘’À travers ce déplacement, explique le journal, le chef du gouvernement voudrait être informé de la capacité de ce joyau construit à coups de milliards de francs CFA à abriter les institutions de la République logées dans des bâtiments pris en location.’’
Cela ‘’permettrait au […] président Bassirou Diomaye Faye de rationaliser les finances publiques’’, ajoute Source A.
KHADY DIENE GAYE «OUBLIE» LES JOJ 2026 !
Dans sa déclaration lors de sa passation de services, vendredi, comme nouvelle ministre des Sports, Khady Diène Gaye a annoncé 17 mesures. Mais aucun mot sur les Jeux Olympiques de la Jeunesse «Dakar 2026», que l’Afrique va accueillir pour la première foi
Dans sa déclaration lors de sa passation de services, vendredi, comme nouvelle ministre des Sports, Khady Diène Gaye a annoncé 17 mesures. Mais aucun mot sur les Jeux Olympiques de la Jeunesse «Dakar 2026», que l’Afrique va accueillir pour la première fois.
9e ministre des Sports depuis l’indépendance, Mme Khady Diène Gaye a été officiellement installée vendredi, à l’issue de la passation de services avec son prédécesseur Mame Mbaye Niang.
Dans sa déclaration, la première femme à diriger le sport sénégalais a ratissé large, en annonçant 17 mesures qu’elle compte prendre, en droite ligne du projet de la Coalition «Diomaye Président».
Parmi ces mesures déclinées et qui sont très ambitieuses, on peut citer, entre autres, «la redynamisation du sport scolaire et universitaire pour mieux assurer la démocratisation de l’accès au sport». Dans ce cas, il faudra nécessairement, selon Mme Gaye, «reprendre l’organisation des Festivals nationaux du sport scolaire, relancer l’organisation des championnats nationaux universitaires, veiller à la régularité de la tenue des championnats du sport scolaire et favoriser la pluridisciplinarité dans les compétitions». Il y a aussi «l’accompagnement des collectivités territoriales dans l’aménagement d’installations sportives de proximité».
Longtemps réclamé par les anciens sportifs, «un processus de mise en place d’une mutuelle pour les sportifs pendant et après leur carrière» fait aussi partie des 17 mesures. Et cela passe par «l’élaboration d’un plan de reconversion des sportifs de haut niveau avec l’adoption du statut du sportif de haut niveau».
Mais le fait marquant de cette première sortie officielle de l’ex-Inspectrice régionale de la Jeu¬nesse et des sports de la région de Dakar, est la non-évocation, dans sa prise de parole, des Jeux Olympiques de la Jeu¬nesse (Joj) que Dakar va ac¬cueillir en 2026. Et qui est une pre¬mière pour le continent africain.
Un «oubli» d’autant plus étonnant que la nouvelle patronne du sport sénégalais sera «triplement» impliquée, car son ministère devant désormais gérer le sport, la jeunesse et la culture. Trois volets essentiels qui seront au cœur des Jeux de Dakar 2026. Surtout quand on sait que le compte à rebours a démarré depuis, marqué par les activités et initiatives du Comité d’organisation (Cojoj) qui se poursuivent.
Sûrement que la ministre aura l’occasion de se «réajuster» par rapport à cet évènement olympique et mondial, prévu dans deux ans et qui sera précédé, dans trois mois, des Jeux de «Paris 2024» où le Sénégal compte faire bonne figure.
Le Code du sport, le Fonds de financement… des dossiers qui dormaient dans les tiroirs
En attendant, il est bon de revenir sur quelques-unes des 17 mesures annoncées et où on note des «dossiers réchauffés» et qui dormaient dans les ti¬roirs.
Il y a celui de «l’adoption du Code du sport pour doter le secteur d’un cadre juridique qui intègre les nouvelles préoccupations et mutations intervenues dans le domaine du sport». Une réforme, selon la ministre, «qui va consacrer la refonte de la loi portant Charte du sport. L’élaboration de nouveaux textes pour une meilleure prise en charge des exigences modernes du secteur».
Vieille doléance du monde sportif, la mise en place d’un Fonds national de développement du sport (Fnds) a encore été évoquée au chapitre du financement du sport. Et dans la même foulée, il y a l’autre vieux dossier de «l’accompagnement de nos clubs sur le chemin de la professionnalisation», avec la participation de l’Etat qui se fait toujours attendre.
Une transition vite trouvée pour parler de «l’incitation des entreprises du secteur parapublic et du privé à orienter leur Responsabilité sociétale d’entreprise (Rse) vers le sport».
L’Office de gestion des infrastructures relooké ?
Sur la gestion des infrastructures sportives, Mme Gaye parle de «la mise en place d’un cadre de gestion formelle et optimisée des infrastructures sportives de grande envergure».
Evidemment, à travers ces mots, on pense directement à l’Office national de gestion des infrastructures sportives. Une structure mise en place par l’ancien ministre des Sports, Lat Diop, et qui a même nommé un nouveau Directeur général récemment.
Chahuté par l’ancien Directeur de la haute compétition (Dhc), Boun Daouda Diop, qui a émis des réserves par rapport à cette structure qu’il ne trouve pas opportune, cet Office de gestion va-t-il être un mort-né ? On attend de voir
DAOUDA NGOM SORT DU BOIS
Entretien avec le ministre de l’Environnement Daouda Ngom qui aborde tous les chantiers du nouveau régime. Sans détours.
Propos recueillis par Malick GAYE |
Publication 15/04/2024
Daouda Ngom, professeur des universités, spécialisé en agroforesterie et non moins président des cadres du parti Pastef, s’est prêté au jeu des questions-réponses avec Le Quotidien. Cette fois-ci, avec lui, l’habit de l’opposant a cédé la place à celui de ministre de l’Environnement. Evoquant les problèmes de transition écologique, l’impact de l’usage des intrants chimiques, sans oublier la question énergétique et le développement, l’homme semble maîtriser son domaine de compétence. Pour autant, le nouveau ministre de l’Environnement et de la transition écologique pense qu’on ne peut «recréer la roue». A cet effet, beaucoup de projets de l’ancien régime vont être renforcés en y apportant une nouvelle touche. Preuve que tout n’était pas mauvais dans le bilan de Macky Sall ? Il y répond. Non sans penser que Macky Sall «était plus qu’un roi. Il s’est permis ce que Mouhamed VI ne peut se permettre au Maroc». La dissolution de l’Assemblée nationale, la reddition des comptes…, Daouda Ngom aborde tous les chantiers du nouveau régime. Sans détours.
On sait que pour gouverner, le président de la République a besoin d’une majorité. Envisagez-vous de dissoudre l’Assemblée nationale ?
Je ne peux pas le dire, car mon parti n’a pas encore évoqué la question. Par contre, je crois que nous avons des députés responsables et républicains. Je ne crains pas un blocage. Si le gouvernement amène des projets de loi, il n’y aura pas de souci. Si c’est pour le bien du Sénégal, ce n’est pas parce qu’on est dans l’opposition qu’on va tout bloquer. Je crois fermement qu’ils ne sont pas dans cette dynamique.
Nous sommes aussi un pays de dialogue et de concertation. Les députés sont assez responsables pour ne pas faire certaines choses. Et s’ils le font, ça sera contre eux. Car le président de la République a la prérogative de dissoudre l’Assemblée au mois de septembre.
Sonko disait qu’il est contre la vengeance, mais pour la justice. En initiant des actions en Justice, est-ce qu’on ne risque pas le syndrome Karim Wade ?
Non ! Nous ne sommes pas dans une chasse aux sorcières. Nous sommes dans le temps de la réconciliation nationale, parce qu’il y a eu des fractures. Il faut le dire. Des familles étaient carrément fracturées avec cette crise qu’on a vécue depuis 2021.
Il faut une réconciliation nationale, mais on ne va pas absoudre des crimes qui ont été commis, des détournements de deniers publics. Il faudrait forcément qu’il y ait une reddition des comptes. Et c’est même une directive de l’Uemoa. Il faut forcément faire un audit quand on vient de prendre le pouvoir. C’est ce que le Premier ministre a dit. Il faut un audit des effectifs de la Fonction publique, parce que vous avez des fonctionnaires qui dorment chez eux et qui ne travaillent pas. Vous avez des ministères qui ont 50 chargés de mission. Des gens qui ne viennent jamais au ministère et qui touchent leurs salaires chaque fin du mois. Ils sont au village. Ça ne peut plus continuer, car nous n’avons pas assez de ressources et il faut les préserver. Un état des lieux se fera et ceux qui devront rendre compte vont le faire. Mais s’ils peuvent payer, tant mieux. Je suis d’accord qu’on n’a pas besoin d’emprisonner les gens s’ils paient.
Ousmane Sonko a fait de l’affaire des 94 milliards un argument de campagne. Peut-on s’attendre à une action en Justice pour permettre la manifestation de la vérité ?
Pourquoi pas ? C’est une affaire qui n’a pas été proscrite. Même l’Ofnac avait donné raison au président Ousmane Sonko alors qu’il était dans l’opposition. Il faut éclaircir cette affaire, tout comme les 1000 milliards du Covid.
A leur sortie de prison, Ousmane Sonko et Diomaye Faye ont accusé nommément l’ancien Premier ministre de corruption et de collusion. Une action en Justice est-elle prévue ?
Je ne saurais le dire, parce que je n’ai pas connaissance d’une plainte contre l’ancien Premier ministre.
Sincèrement, je ne sais pas.
Etes-vous l’oncle de Ousmane Sonko, comme semblent le prétendre certains ?
Rires. Ça m’a fait rigoler. On est parents, car on vient tous de Adam et Eve. C’est mon seul lien de parenté avec Ousmane Sonko. Le Ngom de sa mère n’a rien à voir avec mon Ngom. Le Ngom de sa mère est celui de Mpal. Elle vient de la famille de feu Serigne Rawane Ngom.
Moi, je suis un Sérère de Fissel Mbadane. Mon père n’a rien à voir avec la famille de Ousmane Sonko. Ça m’a fait rigoler. Et je me suis dit qu’on a vraiment des problèmes dans ce pays. Vouloir chercher noises pour nuire à quelqu’un, ce n’est pas la première fois. Nafy Ngom Keïta, ma grande sœur, a eu à vivre ça. On a dit qu’elle est la sœur de la mère de Ousmane Sonko, alors qu’elle n’a aucun lien de parenté avec elle.
En réalité, j’ai connu Ousmane Sonko en politique. C’est en 2017 qu’on s’est connus.
Que répondez-vous à ceux qui disent que l’avènement de la vice-présidence va créer plus de problèmes qu’elle va en résoudre ?
Ils n’ont pas compris le «Projet». Je ne vois pas l’intérêt de s’offusquer quand on l’a évoquée. Ça existe au Bénin, au Gabon, en Gambie. Nous, on veut changer la façon de faire. On a dit que le vice-président sera en tandem avec le Président. C’est pour qu’il ait une légitimité. L’objectif est que le Président ne puisse le démettre. On a constaté qu’il y a un hyper-presidentialisme. Au Sénégal, le Président est comme un dieu. Il peut tout se permettre. C’est lui qui nomme aux fonctions militaires et civiles. C’est lui qui fait tout en fait. S’il a envie de te mettre en prison, tu ne vas pas passer la nuit chez toi. Je disais souvent que Macky Sall est plus qu’un roi. Ce que Macky Sall ose faire au Sénégal, Mohammed VI| n’ose pas le faire au Maroc. Et on veut diminuer cet hyper-présidentialisme.
On veut attribuer une partie de ces pouvoirs au vice-président. Mais ce sera à la Constitution de l’encadrer. On ne cherche pas une dualité, car il n’y en aura pas. Les gens reviennent à l’affaire Senghor-Dia. Il faut rappeler qu’il n’y avait pas la même orientation politique entre les deux. Mamadou Dia voulait faire le contraire de ce que Senghor voulait.
Le président de la République et son Premier ministre viennent de la même école, ont le même projet et la même orientation politique. C’est pour renforcer la démocratie en équilibrant les pouvoirs. Cet équilibre des pouvoirs ne s’arrête pas à l’Executif. Le pouvoir judiciaire sera renforcé.
Sur la présence du président de la République au Conseil supérieur de la magistrature, êtes-vous pour ou contre ?
Nous n’avons pas dit que le Président va sortir du Conseil supérieur de la magistrature. On a promis de réformer le décret portant fonctionnement du Conseil supérieur de la magistrature. Mon avis est qu’il ne faut pas sortir le Président du Conseil. Quand vous laissez les magistrats entre eux, ça sera une catastrophe. Parce qu’ils seront des rois et peuvent faire ce qu’ils veulent. Il faut que l’Exécutif puisse contrôler. J’ignore comment, mais c’est mon avis.
Bientôt, on donnera les modalités pour réformer le Conseil supérieur de la magistrature, parce que tel qu’il fonctionne, on considère qu’il y a beaucoup de problèmes.
Etes-vous pour ou contre l’indépendance du Parquet ?
Personnellement, oui !
Comment sera la Ceni ? Va-t-on vers la suppression de la Dge ?
La Ceni va être indépendante. Car la Cena a des prérogatives, mais elles ne sont pas assez pour garantir son indépendance. La Dge a refusé de donner des fiches de parrainage au président Ousmane Sonko. C’est extraordinaire ! Quand la Cena est intervenue, le président de la République a balayé tous les membres. Ça ne peut pas continuer.
En quoi consiste votre travail quand on sait que l’écologie ne fait pas partie des priorités du gouvernement ?
La transition écologique est très importante. Dans le volet environnemental de notre programme politique, la transition écologique est le 2ème point avec l’efficacité énergétique. Elle est une évolution vers un nouveau modèle de développement économique et social, qui apporte une solution globale et pérenne aux grands enjeux environnementaux. Elle prend en compte tout ce qui est transition énergétique, agroecologie. Nous avons prévu la mise en place d’une Stratégie nationale de transition écologique pour un développement durable. Elle est transversale. Je te donne un exemple : les impacts de l’usage des produits chimiques dans l’agriculture. Ce qui a une conséquence sur les terres, l’air et les eaux. Le nouveau paradigme, c’est de demander aux agriculteurs d’utiliser moins d’intrants chimiques. On parle aussi de transition énergétique.
Le Sénégal a fait énormément d’efforts pour l’énergie renouvelable. On a commencé avec le solaire, mais il y a aussi l’éolienne. On doit répéter ces efforts dans le transport et la construction avec des bâtiments plus éco-responsables. C’est un enjeu majeur que le Sénégal ne peut rater.
Peut-on connaître les grandes lignes de la Stratégie nationale de transition écologique ?
On souhaite développer les investissements dans les énergies renouvelables. Je fais référence au solaire, à l’éolienne et à l’hydraulique. Nous allons renforcer les efforts sur les centrales solaires. C’est l’une des voies privilégiées pour limiter les émissions de gaz à effet de serre.
Le deuxième aspect est la promotion des modes de transport propres en accroissant les investissements dans les transports publics durables et résilients. Le Brt est un acquis important. Il permet d’atténuer les impacts du transport sur le climat. Le transport de masse va diminuer l’usage des voitures personnelles. Dans cette stratégie, on parle de soutien à la rénovation énergétique des bâtiments. Car la façon de construire peut contribuer à la diminution ou à l’augmentation de la consommation d’énergie. Et quand on parle de modèle agricole durable, on fait référence à l’agro-écologie. On ne dit dit pas qu’il ne faut pas du tout utiliser les intrants chimiques, mais on souhaite un usage rationnel.
Il faut préciser que les produits chimiques de synthèse ont une conséquence sur l’eau. Par exemple, on utilise beaucoup ces produits dans la vallée du fleuve Sénégal, en même temps nous buvons l’eau du Lac de Guiers.
On veut aussi développer le secteur de la foresterie, car le pays subit une déforestation sans précédent dans sa partie méridionale. Malheureusement, c’est un trafic de bois dans la frontière sénégambienne qui en est la cause. Des efforts sont en train d’être faits, mais cela n’empêche pas la dégradation des forêts de la Casamance alors que le Sénégal n’est pas un pays forestier. Les seules reliques forestières se trouvent en Casamance et dans le Parc de Niokolokoba.
Dans la stratégie, on ambitionne de promouvoir une industrie verte. Cela montre que l’environnement est un domaine transversal. On est obligés de travailler avec les ministères de l’Industrie, de l’Agriculture, de l’Energie, des mines et du pétrole. Nous devons être la boussole des autres ministères. Les nouvelles autorités accordent une importance particulière à l’environnement, et cela nous réconforte.
Pour autant, vous ne figurez pas dans les 5 priorités du gouvernement…
On y figure, parce qu’on est transversal.
Vous souhaitez réduire l’usage des intrants chimiques quand on sait qu’une usine de production d’engrais est en préparation, n’est-ce pas paradoxal ?
Dans le bassin arachidier, on utilise très peu d’engrais chimiques. C’est en fonction des zones. On parle d’utilisation rationnelle. Notre agriculture ne peut pas se passer de l’engrais chimique. Par exemple, dans les Niayes, on utilise des pesticides chimiques. Ce sont eux qui sont interdits à l’échelle mondiale. Aujourd’hui, le Ddd est utilisé dans les Niayes, dans la vallée du fleuve Sénégal. Ils constituent de réels problèmes de pollution. Sur l’usage des engrais, nous avons encore une marge parce que le Sénégal est obligé de développer son agriculture. On ne peut pas s’en passer totalement. Il faut éviter les pesticides interdits à l’échelle mondiale que nous continuons à utiliser surtout dans les zones à fleurs comme les Niayes. Je suis pour l’utilisation rationnelle des intrants chimiques, car ce qui se fait dans certaines zones, c’est un dopage, un forçage des terres. On y utilise trop d’engrais chimiques alors que son usage est normé. Au début, quand on augmente l’engrais, on obtient une plus grande production. Mais quand on atteint ce qu’on appelle la consommation de luxe, cela veut dire que vous continuez à les utiliser mais cela n’influe pas sur les rendements.
Au Sénégal, tout est prioritaire, surtout la création d’emplois alors que le pays n’est pas industrialisé. Doit-on suivre le rythme en voulant faire de la transition écologique au point d’oublier les bénéfices qu’on pourrait tirer d’une industrie ? Est-il même opportun de parler de transition écologique ?
C’est opportun d’en parler. Car l’avenir, ce ne sont pas les énergies fossiles. Non seulement elles sont polluantes, mais elles vont manquer. On est en train de le vivre. Le pétrole devient de plus en plus cher. Il faut aller vers d’autres sources d’énergie. Si on se réveille et que le prix du baril de pétrole atteint les 200 dollars, que va-t-on faire, même si on va être bientôt un pays producteur ? Il faut aller vers d’autres sources d’énergie.
La transition écologique est un atout pour nous. Cela va nous permettre d’éviter les erreurs commises par les pays industrialisés. Il est possible de se développer sans polluer autant notre environnement.
Le Sénégal a eu 30% de mix énergétique, mais avec la découverte du gaz, le pays se prépare déjà à son exploitation. Est-ce que ce projet ne va pas gêner des efforts sur l’environnement ?
30% de mix énergétique ? Ce chiffre me paraît un peu trop. Le solaire ne contribue pas à hauteur de 30% de notre énergie. L’électricité provient en grande partie des énergies fossiles. Je vais vérifier ces chiffres. L’idéal est de dépasser 50%. Nous gagnons à produire de l’énergie renouvelable. Nous gagnons 4429 heures d’ensoleillement en 2023. C’est énorme. Si certains pays développés avaient ce nombre d’heures, ils allaient se passer de l’énergie fossile.
L’investissement à court terme du solaire peut être coûteux, mais tu y gagnes dans le long terme. Il existe au Sénégal des foyers qui sont autonomes en énergie car ils n’utilisent que le solaire. Dans notre programme politique, qui ambitionne de développer le solaire au Sénégal, l’objectif est de faciliter l’investissement au Sénégalais lambda. Au lieu de dépendre de la Senelec pour l’électrification rurale, on doit utiliser le solaire. Il y a beaucoup de villages qui ne sont pas électrifiés. J’habite en milieu rural. Dans la commune de Fissel, sur 21 villages, seuls 14 sont électrifiés. Le solaire est vraiment la piste idéale.
L’ancien régime avait un projet similaire…
On ne réinvente pas la roue. Il y a même une agence. On va essayer de la renforcer, il y a un existant. Le Sénégal n’a pas commencé avec nous, en 2024. Il ne faut pas l’oublier. Nous allons renforcer l’existant tout en apportant notre touche.
«Les pays africains comptent utiliser notamment leurs ressources en gaz naturel comme énergie de transition pour atteindre les objectifs d’accès universel à l’électricité à moindre coût tout en facilitant la création d’emplois», avait soutenu le Président Macky Sall. Votre commentaire là-dessus…
Les hydrocarbures peuvent nous permettre de booster notre industrie. Notre tissu industriel est très faible. On ne peut pas parler d’industrie sans énergie. Il nous faut profiter de cette manne pétrolière et gazière pour développer notre industrie. Au parti Pastef, nous avons un modèle industriel de développement par succession aux importations. Sans énergie, on ne peut pas développer l’énergie. En 1960, nous avions le même niveau en termes d’industrie que la Tunisie. Aujourd’hui, elle est très loin devant nous. Nous misons sur le secteur primaire pour y parvenir. Et pour développer l’agriculture et la pêche, entre autres, il faut de l’énergie. Effectivement, les productions d’hydrocarbures peuvent être un atout pour nous pour les prochaines années. C’est l’industrie qui peut réduire le chômage. Ce n’est ni la Fonction publique ni l’Administration, c’est le secteur privé.
Parlons de la baie de Hann. Les projets se succèdent mais les résultats sont les mêmes. Quelle sera la solution de Diomaye ?
Il y a un projet qui a été lancé récemment. Il va falloir faire un diagnostic. On a besoin de savoir ce qui a été fait sur la baie de Hann et essayer de réorienter ces projets. C’est vrai que ça fait plus de 20 ans qu’on nous parle de la baie de Hann mais le problème demeure. Il faut une solution pragmatique. Il faut reprendre les projets, les renforcer et tout faire pour arrêter la pollution de la baie de Hann. On va se baser sur ce qui existe déjà.
Il y a un aspect très important, c’est l’éducation environnementale. Si vous essayez de dépolluer et que les entreprises et les populations continuent les mêmes pratiques, ça ne marchera jamais. Il faut discuter avec les entreprises pour arrêter les sources de pollution. Il faut aussi sensibiliser les populations. Car si elles s’approprient la question, ça devient plus facile.
De Yoff à Guédiawaye, le littoral perd 1 à 1, 5 m par an de terrain, selon des chiffres officiels. Qu’allez-vous faire ?
L’érosion côtière est un problème mondial. Avec la hausse des températures à l’échelle mondiale, on constate l’augmentation du niveau de la mer à cause de la fonte des glaciers. Ce qui fait que les pays qui sont en dessous du niveau de la mer rencontrent d’énormes problèmes d’innovations, etc. Le Sénégal n’est pas épargné, surtout sur la Petite-Côte. A Saly, beaucoup d’hôtels ont perdu leur plage. Lutter contre l’érosion côtière, c’est s’attaquer au problème du changement climatique. C’est le point 12 dans le chapitre 10 de notre programme. C’est la lutte contre le changement climatique et ses impacts. Nous envisageons de créer un Centre national de compétences sur ressources du changement climatique. Qui sera une plateforme de dialogue et de renforcement des compétences sur le changement climatique. Nous comptons mettre en œuvre un programme de résilience territoire-climat. Il sera là pour une gestion plus efficace des risques et catastrophes climatiques.
On parle de l’érosion côtière, mais il y a aussi le problème des inondations, de la sécheresse. On doit aussi proposer un système de protection des productions car l’agriculture est liée au climat. Nous avons une agriculture pluviale. Si la pluie diminue, cela aura un impact sur notre agriculture, tout comme sur l’élevage. Nous mettrons en place une facilité nationale sur la finance climatique. Il y a beaucoup de fonds sur le climat. Nous avions la Direction de la transition écologique, du changement climatique et du financement vert. Elle va aider les parties prenantes à avoir accès à ces financements. On va même proposer au gouvernement un fonds souverain sur l’environnement et le climat. Il devra être alimenté par des prélèvements de 5 à 10% sur l’exploitation des ressources naturelles. L’application des responsabilités sociales des entreprises peut aider à alimenter ce fonds.
Par Madiambal DIAGNE
LE PREMIER MINISTRE SONKO A MOINS DE POUVOIR QUE LE PREMIER MINISTRE DIONNE
Les visages qui incarnent la gouvernance publique du Sénégal ont changé, mais les politiques ne sont pas en passe de l’être
Les visages qui incarnent la gouvernance publique du Sénégal ont changé, mais les politiques ne sont pas en passe de l’être. Pour mieux s’en convaincre, il faut réécouter le Président Bassirou Diomaye Faye, qui a la responsabilité de définir la politique de la Nation, successivement à l’occasion de son allocution d’investiture, le 2 avril 2024, de son adresse à la Nation du 3 avril 2024, en prélude à la fête de l’Indépendance nationale, et surtout sa première communication au Conseil des ministres du 9 avril 2024. C’est comme si la même personne qui tenait la plume pour le Président Macky Sall, continue d’officier sous l’ère du tandem DiomayeSonko. Relisez les «cinq» nouvelles orientations des politiques publiques contenues dans le «Projet de transformation systémique du Sénégal» et comparez-les aux cinq axes principaux fixés à travers l’allocution de Macky Sall, prononcée, le 2 avril 2019, jour de son investiture après sa réélection ! C’est pour constater que les engagements phares de «servir l’Etat et non de se servir», ou de définir des politiques pour la prise en charge des préoccupations en matière d’emploi et de progrès économique et social des jeunes et des femmes ou pour une meilleure inclusion sociale et une équité territoriale, sont déclamés. On notera également la nécessité de moderniser l’Administration publique et l’engagement à développer une politique de bonne gouvernance. La politique de reddition des comptes est annoncée par tous les gouvernements précédents et les textes pertinents pris. Par exemple, les dernières lois votées par l’Assemblée nationale, le 30 janvier 2024 sur l’Office national contre la fraude et la corruption (Ofnac) et le Parquet financier, avaient déjà pris en considération les idées de Bassirou Diomaye Faye relatives à la protection des lanceurs d’alerte et la répression des flux financiers illicites. Le dernier mémorandum du gouvernement du Sénégal au Fonds monétaire international (Fmi) l’année dernière, en est une belle illustration. Il ne fera donc pas l’objet de changement de paradigmes ou de règles mais peut-être d’une meilleure volonté politique. De même, le chantier de réforme de la Justice reste encore flou et Bassirou Diomaye Faye ne semble pas avoir de solution prête. Il a emprunté à son malheureux challenger de la Présidentielle, Amadou Ba, son idée d’organiser les Assises de la Justice. Sur cette question, comme sur celle relative à la vie chère, il laisse le soin à des dialogues et concertations pour en définir le contenu et les modalités, dans un contexte de levée des subventions sur les produits de base.
Les matrices restent alors les mêmes. S’il y a quelque chose qui a pu changer, ce serait l’appellation du référentiel des politiques économiques et sociales. Macky Sall inscrivait son action dans le cadre du Programme Sénégal émergent (Pse) et Bassirou Diomaye Faye brandit son «Projet» qui, il faut le dire, reste une grande idée assez abstraite. Mais le plus étonnant est que le nouveau chef de l’Etat n’a pas encore ficelé son «Projet». Il a demandé à son Premier ministre Ousmane Sonko, «sur la base du Projet et des orientations présidentielles, de finaliser, avant la fin du mois d’avril 2024, le Plan d’actions du gouvernement, avec un agenda précis de réalisation des objectifs fixés». Tout porte à croire que le gouvernement ne pourra que réchauffer le Plan d’actions prioritaires (Pap) déjà fixées dans la phase 3 du Pse. En effet, un gouvernement à peine installé, que les ministres n’ont pas encore pris possession de leurs départements respectifs, encore moins constitué leurs cabinets, ne peut élaborer une nouvelle politique publique, avec des objectifs, des moyens d’action et un échéancier en quinze jours. Les ressources humaines des différents ministères techniques, qui avaient travaillé pour l’élaboration et le suivi du Pse, vont demeurer à leurs postes ; encore que certains de ces hauts fonctionnaires ont gagné du galon avec la nouvelle équipe gouvernementale. En outre, comment définir une politique publique sans y associer les partenaires techniques et financiers qui seront sollicités pour son financement ? Ces derniers s’imposeront l’exigence d’examiner ce qui serait nouveau dans ce qui leur sera proposé et ainsi se mettre à évaluer leur faisabilité et surtout voir si cela resterait en adéquation ou en corrélation avec les engagements déjà pris avec le Sénégal. Le Fmi, par exemple, a effectué du 27 avril au 11 mai 2023, une mission de négociation portant sur un nouveau programme économique et financier avec décaissement de trois ans, couvrant la période juin 2023-juin 2026, qui permettra de mobiliser 1150 milliards de francs Cfa. On peut dire de même pour ce qui concerne bien d’autres partenaires. Assurément, le gouvernement du Sénégal ne saurait décider de l’agenda ou du rythme de travail de ses partenaires étrangers ou de leur faire changer de perspective de coopération. En revanche, les nouvelles autorités pourraient sortir de leurs chapeaux des sources de financement, en dehors des cadres et circuits traditionnels. Le cas échéant, se couperaient-elles automatiquement des circuits financiers réguliers. On retiendra sur ce point qu’il y a une urgence pour le nouveau pouvoir au Sénégal de se connecter aux bailleurs de fonds pour trouver des ressources financières ! (Voir notre dernière chronique du 8 avril 2024). Une bouffée d’oxygène leur est donnée avec le décaissement annoncé cette semaine, de près de 325 milliards de francs Cfa que le régime de Macky Sall avait fini de négocier. Il reste à savoir si une bonne partie de ces crédits n’avait pas été déjà consommée en anticipation. Le Premier ministre Ousmane Sonko préparait un déplacement sur Washington, pour prendre contact avec la communauté des partenaires techniques et financiers. Il y aurait finalement renoncé, semble-t-il, préférant envoyer ses ministres de l’Economie (Sarr), des Finances (Diba) et le Secrétaire général du gouvernement (Lô). Quels fruits pourrait-il escompter d’un tel déplacement s’il n’a pas encore un «Projet» déjà ficelé et adoubé par les partenaires ? Il risquait le discrédit s’il se présentait devant les partenaires, sans leur proposer un référentiel de politiques publiques qui aura satisfait aux exigences essentielles et fondamentales. L’adoption par les bailleurs de fonds du Pse avait nécessité de longs mois de travail et de discussions, et surtout la tenue de deux groupes consultatifs à Paris en 2014 et 2018. On ne voit pas ces partenaires changer de procédures ou de méthodes pour adouber les nouvelles autorités du Sénégal. En allant précipitamment à Washington pour rencontrer les institutions de Bretton Woods, le gouvernement pourra faire dans la communication institutionnelle mais ne rentrera nullement avec des chèques. Le Premier ministre Sonko a déjà indiqué au Fmi qu’il va poursuivre le programme conclu avec le Sénégal. Le prochain décaissement est prévu pour le mois de juillet 2024, à condition de satisfaire à certaines exigences spécifiques. La rupture tant annoncée attendra sur cette question, comme sur celle de battre une nouvelle monnaie. Les bailleurs attendent le Sénégal sur cette question cruciale de l’idée de se retirer de la monnaie communautaire. Le fait de nommer un ministre de l’Economie qui prône une monnaie nationale ne serait pas de nature à faciliter les choses.
Par ailleurs, quelle sera la capacité d’endettement du pays en attendant les nouveaux ratios qui seront tributaires de l’opération de «re-basing» du Produit intérieur brut (Pib) dont la finalisation est annoncée pour le mois de juillet 2024 alors que le Président Macky Sall n’a eu de cesse, depuis le 30 août 2023, d’exiger les résultats ?
Les premières volontés que le Président Bassirou Diomaye Faye a confiées au président Amadou Mame Diop !
Bassirou Diomaye Faye, candidat à l’élection présidentielle, avait promis de supprimer certaines institutions publiques pour faire des économies budgétaires. Il s’agit en l’occurrence du Conseil économique, social et environnemental (Cese) et du Haut-conseil des collectivités territoriales (Hcct). Les économies budgétaires ne seront véritablement pas très significatives car chacune de ces deux institutions ne se voit allouer qu’un budget annuel autour de 7,5 milliards de francs Cfa, soit quelque 0, 10% du budget total de l’Etat. Economies de bouts de chandelles ? Peutêtre pas tant que cela ! Aussi ces mesures pourraient permettre de brandir quelques trophées symboliques pour donner des gages de réduction du train de vie de l’Etat. Abdoulaye Wade avait usé de ce stratagème en 2001, pour supprimer le Conseil économique et social (Ces), qui existait depuis toujours, et le Sénat, institué en 1999 par le Président Abdou Diouf. Le Président Wade remplacera en 2004, le Ces par le Conseil de la République pour les affaires économiques et sociales (Craes) ; qu’il fera à nouveau remplacer par le Conseil économique et social (Ces) en 2008. En mai 2007, il recréa le Sénat. A l’arrivée au pouvoir de Macky Sall en 2012, le Craes sera remplacé par le Conseil économique, social et environnemental (Cese). La même année, Macky Sall supprima le Sénat pour, disait-il, affecter les ressources budgétaires à aider les victimes des inondations. La leçon de l’Histoire est que les réformes constitutionnelles permettaient à chaque fois aux autorités politiques de trouver le prétexte pour changer l’appellation d’une institution et y nommer leur propre clientèle politique. Le Président Macky Sall usera du procédé et en abusera, peut-être jusqu’à instituer le Hcct (5 avril 2016) ou la Commission nationale du dialogue des territoires (21 décembre 2015).
Le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, a saisi, verbalement, le président de l’Assemblée nationale, Amadou Mame Diop, de sa volonté de procéder à des réformes institutionnelles qui devront avoir raison du Cese, du Hcct et qui permettront l’accroissement des attributions du Premier ministre. On ne sait pas encore sur quelle majorité parlementaire pourra s’appuyer le nouveau régime politique pour les faire passer ou bien recourra-t-il à la voie référendaire ? D’ailleurs, divers milieux avaient pensé (finalement à tort), que cette question devait être inscrite à l’ordre du jour de la première réunion du Conseil des ministres, sous l’ère Bassirou Diomaye Faye, le 9 avril 2024. Les discussions ou appréhensions vont bon train, particulièrement sur la question de donner davantage de pouvoirs au Premier ministre. D’aucuns voudraient y voir un souci d’équilibrage des pouvoirs entre le Président Faye et son Premier ministre Sonko. Va-t-on aller jusqu’à un changement de régime politique qui reste, au titre de l’actuelle Constitution du Sénégal, un régime présidentialiste ? Le projet de texte est encore tenu secret mais il faut reconnaître qu’il y aurait une nécessité, à tout le moins, à retoucher l’architecture ou le cadre des rapports fonctionnels entre la présidence de la République et la Primature.
Corriger des oukazes de Macky Sall pour donner le plein rôle à Ousmane Sonko
Le Président Macky Sall, en supprimant le poste de Premier ministre, au lendemain de l’élection présidentielle de février 2019, avait fait transférer toutes les compétences de gestion du Premier ministre au Secrétaire général de la présidence de la République (Sgpr). L’ancien Premier ministre Mahammad Boun Abdallah Dionne, à sa nouvelle «station» de Sgpr, continuait alors à assurer l’approbation des contrats et autres projets d’investissements signés par l’Etat du Sénégal. Il quittera ses fonctions pour des raisons de santé, et sera remplacé, le 1er novembre 2020, par son adjoint Oumar Samba Ba. La réhabilitation du poste de Premier ministre n’a pas pour autant décidé le Président Macky Sall à restituer au titulaire ses attributions en matière de gestion ; le Sgpr continuant de siphonner les compétences traditionnelles du Premier ministre en continuant d’assurer la tutelle de l’Autorité de régulation de la commande publique. Amadou Ba, nommé le 17 septembre 2022, pouvait être frustré de cette situation mais n’a jamais estimé devoir réclamer à être rétabli dans la plénitude de ses attributions de Premier ministre. Il n’avait donc pas la latitude de signer des marchés. Cette situation peut se révéler commode, au moment où on parle de travers de gestion du régime défunt. C’est de cette situation réductrice que Ousmane Sonko a hérité. Ce ne sera, indubitablement, que justice ou équité si la réforme préconisée lui donne toutes les mensurations de son costume de Premier ministre ! Le décret de répartition des services de l’Etat, que l’on continue d’attendre, devra apporter une première réponse à cette question. Par contre, les pouvoirs supplémentaires à octroyer par la voie législative seront sujets à caution
Baisse du prix du pain
En voilà une «infaux» qui a fait plaisir à beaucoup de Sénégalais et en particulier aux populations de Ndiaganiao d’où est originaire le nouveau président. En effet une folle rumeur a circulé sur les réseaux sociaux faisant état d’une baisse du prix de la miche de pain qui passe de 175 à 125 francs. Eh bien. Il n’y a pas plus faux que cela. Aucune baisse aussi salutaire soit elle n’est encore actée par les nouvelles autorités. Ndeye Saan. Les sérères qui raffolent de « Mburu » avaient déjà affiché un large sourire. Hélas, c’était un fake. Le président de la Fédération nationale des boulangers du Sénégal (FNBS) a vite fait une sortie pour calmer la joie des populations. Selon lui, le prix du pain est homologué, c’est-à dire que c’est une commission qui fixe le prix, à la suite de quoi le ministère concerné sort un arrêté pour l’officialiser. La commission est composée des représentants des consommateurs, l’État et les boulangers. Il a ainsi invité le gouvernement à sortir un communiqué pour démentir cette allégation, avant qu’une situation confuse ne se crée le 10 mai prochain, parce que certains peuvent sortir pour dire que le gouvernement n’a pas tenu ses promesses. Poursuivant, le président de la FNBS explique que la diminution du prix du pain dépend du prix de la farine. Il appelle ainsi les gens qui véhiculent cette rumeur à revenir à la raison parce que si le prix du sac de farine n’est pas baissé, on ne peut pas parler de baisse du prix du pain.
Des «Kourou Bay Fall» sur les imams quémandeurs
Le Conseil National des Imams et Oulémas du Sénégal (Cnios) est très en colère contre les imams qui ont osé faire du « toog mouy dox » en demandant du « soukerou kor» à l’homme aux deux galons qui séjourne depuis le 02 avril au Palais. Dans un communiqué, le CNIOS considère que la seule fausse note de la fête de la Korité est cette demande faite à l’endroit de « sa Ndiaganiao » qui est une maladresse d'un prétendu imam, loin de parler pour tous les imams. Le CNIOS se réserve ainsi le droit d'agir par tous les moyens légaux pour faire cesser cette pratique irresponsable qui n'honore guère cette noble fonction, et au demeurant, ne pourrait qu'aggraver une situation de division préjudiciable à tous. Le conseil a appelé ses membres de se garder de faire un détournement du travail qui s'accomplit depuis des générations. Pour le CNIOS, il faut mener un travail de fond car beaucoup d'espoirs sont depuis toujours fondés sur les imams dans leur mission quotidienne de prévention, d'orientation et d'encadrement des fidèles, notamment des plus jeunes. Il précise également que les imams se doivent d'être irréprochables. Le CNIOS explique, aujourd'hui, l'heure est à une réflexion poussée pour un cadre fédérateur des associations d'imams. D’après le texte, une minorité ne doit pas s'autoproclamer seul « porte-voix » des imams du Sénégal et leur privent de facto le droit à la consultation et à la mise sur pieds de vrais projets particulièrement pour leurs membres, et pour le Sénégal d'une manière générale.
La Dic arrête un agent commercial
Agent commercial de profession habitant à Ouest-foire, O.N. Diop se repose actuellement à la citadelle du silence pour association de malfaiteurs et escroquerie portant sur un préjudice de près de 18 millions de nos francs. Selon nos sources, le sieur O.N. Diop s’était engagé auprès d’un certain G. Fall pour procurer des visas pour les Etats-Unis, le Canada et dans l’espace Schengen à 14 candidats à l’émigration. Mais, organisé en bande avec ses acolytes en fuite au nombre de 03, Diop n’a jamais honoré ses engagements. G. Fall, après avoir versé l’acompte réclamé à savoir 13 millions 200 mille francs par Diop, aura la surprise de sa vie. Car l’agent commercial a refusé d’honorer ses engagements.
La Dic arrête un escroc (bis)
Pire encore, Diop va encaisser respectivement 01 million auprès de la dame Sokhna Diarra Bousso D. pour la délivrance d’un passeport diplomatique, 750 mille francs auprès d’un certain Saliou Nd pour l’obtention d’un visa Schengen et 03 million 200 mille francs auprès d’une dame du nom de Marième D. pour les besoins de la vente d’un conteneur d’huile de 20 pieds. Et une fois tout cet argent empoché, O. N. Diop va disparaître de la nature et ne devenir joignable que sur WhatsApp. Convoqué par la suite, le sieur Diop a déclaré ne devoir à G. Fall que la somme de 12 millions au lieu des 13 millions. Mais Diop sera l’arroseur arrosé car ses victimes qui étaient à sa recherche ayant appris son arrestation se sont rués à la Dic pour porter plainte contre lui. Il s’agit des sieurs Saliou Nd, Marième D. et Sokhna Diarra Bousso D., qui se sont pointés auprès des hommes du Commissaire Adramé Sarr pour dénoncer les actes malsains de l’agent commercial O.N. Diop qui les a dépouillés de diverses sommes d’argent pour un montant de près de 05 millions. Interrogé à nouveau, l’agent commercial déclare avoir versé une partie de son argent à ses collaborateurs M. Diagne, M.M. Souaré et M. Dièye actuellement en fuite, avant de demander un moratoire pour le remboursement de la dette. Une demande refusée par ses victimes. Suffisant pour qu’il soit placé en garde à vue avant d’être déféré au parquet pour association de malfaiteurs et escroquerie.
Décès de l'ancien ministre Alioune Diagne Coumba Aïta
Le Sénégal vient de perdre un de ses illustres fils, en l’occurrence l'ancien ministre Alioune Diagne Coumba Aïta. Ce dernier qui a rendu l'âme, hier, fut ministre de l'Urbanisme dans le régime socialiste, président du Groupe de concertation et de compétitivité du Sénégal (GRCC). Alioune Diagne Coumba Aïta est également le père de Ibrahima Nourredine Diagne, Directeur Général de Gaindé 2000.
Le ministre Alioune Sall parle
Le ministre de la Communication, Alioune Sall présente les condoléances du gouvernement à la presse sénégalaise et la famille Mbaye suite au décès à Dieu du journaliste et formateur émérite, Mbaye Sidy Mbaye, survenu ce dimanche à Dakar. Selon M. Sall, le Sénégal et le monde de la presse, en particulier, viennent de perdre un professionnel admirable et respectable de par son talent et son attachement aux principes fondamentaux du journalisme. Il souligne que Mbaye Sidy Mbaye était un esprit éclairé, mais aussi une voix claire et captivante. Il s’est imposé dans le secteur des médias par la justesse, la maîtrise et la pertinence des sujets qu’il abordait, ajoute le ministre de la Communication dans un communiqué. Partout où il est passé, dans les rédactions et les écoles de formation, dit-il, les témoignages sont unanimes. A l’en croire, M. Mbaye a laissé l’image d’un professionnel rigoureux qui a érigé en dogme l’éthique et la déontologie.
Sonko choisit son Dircab
Ousmane Sonko a choisi son Directeur de cabinet. Il s’agit d’Ibrahima Guèye, administrateur civil principal de classe exceptionnelle, nommé ce 12 avril. En 2017, Ibrahima Guèye a été nommé secrétaire général du ministère des Mines et de la Géologie, alors qu’il était jusque-là conseiller technique au ministère de l’Intérieur et de la sécurité publique. Appelé ‘’Abdou Diouf’’, en référence à l’ex président de la République, du fait de sa taille, il a été aussi ancien président de l’amicale des administrateurs civils du Sénégal. En 2016, M. Guèye a été remplacé à la tête de l’amicale par Mamadou Ibrahima Lo, à l’époque directeur de cabinet du ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique. Il faut dire également que Ibrahima Guèye a été ancien Préfet de Guédiawaye et ex secrétaire général du ministère de l’Enseignement supérieur.
Le Premier ministre de la Guinée en visite au Sénégal
Le nouveau régime et la junte guinéenne entretiennent d’excellentes relations. Les relations entre les deux pays ont failli être douchées en juin 2023 lors des manifestations des sympathisants d’Ousmane Sonko. Car plusieurs ressortissants guinéens ont été rapatriés par le régime de Macky Sall qui les accusait d’avoir pris part aux manifestations. A la suite du chef de l’Etat guinéen qui a pris part à la cérémonie d’investiture du Président Bassirou Diomaye Faye, son Premier ministre Bah Oury est en visite privée à Dakar depuis hier. Il a rencontré son homologue sénégalais Ousmane Sonko pour renforcer les relations entre les deux pays frontaliers.
Rappel à Dieu de l'ancien député El Hadji Malick Guèye
Le défenseur des intérêts du Sine-Saloum repose désormais aux cimetières de la cité religieuse de Médina Baye. Rappelé à Dieu dans la nuit du vendredi 12 au samedi 13 avril, à l'hôpital Fann de Dakar, l'ancien député du Parti Démocratique Sénégalais, El Hadji Malick Guèye, a été accompagné à sa dernière demeure par une grande foule venue d'horizons divers. Originaire de la commune de Latmingué dans le département de Kaolack, El Hadj Malick Guèye était un l’homme politique très engagé pour les causes et intérêts de la région naturelle du Sine-Saloum d'où son surnom de défenseur du Sine-Saloum. Le défunt était également Conseiller spécial du Président Me Abdoulaye Wade pour le Proche et le Moyen Orient. Il avait mis sur pied le mouvement politique Suqali Sine-Saloum And Ak Sénégal afin de véhiculer les préoccupations des populations du bassin arachidier auprès des autorités étatiques. El Hadji Malick Guèye était dernièrement Conseil spécial du Président Macky Sall avant de soutenir lors de l'élection présidentielle du 24 mars 2024 l'ancien Premier ministre et candidat de la Coalition «Idy 2024». Son rappel à Dieu a attristé plus d'un dans le Sine-Saloum où il a beaucoup soutenu et accompagné des leaders politiques. El Hadji Malick Guèye s'en est allé à la suite d'une maladie.
Remaniement à l’Union citoyenne
Bunt Bi Membre de la coalition « Diomaye Président », El Hadji Ibrahima Mbow, président de l’Union citoyenne Bunt Bi, a opéré hier plusieurs nominations donnant ainsi plus de responsabilités politiques et managériales aux femmes et aux jeunes dans la direction nationale opérationnelle, le conseil national et dans les conférences nationales des sages, des cadres, des femmes, des élus, des jeunes et de la diaspora. Ainsi, professeur Ousmane Sarr est nommé Directeur national opérationnel du parti. Mouhamed Mbow est désormais Directeur national opérationnel adjoint et Sona Ba est désignée Trésorière nationale. Selon un communiqué qui fait état d’autres nominations, la Direction nationale du parti réitère son engagement sans condition au sein de la Coalition Diomaye Président à travailler au quotidien pour un Sénégal majeur, entreprenant et solidaire dans un esprit Jub, Jubël, Jubënti comme l’a exprimé Bassirou Diomaye Faye.
Le Forum civil recadre Ahmed Aïdara
L’actuel maire de la Ville de Guédiawaye Ahmed Aidara est dans le collimateur de la section locale du Forum civil suite au dernier rapport du Programme d’appui aux communes et agglomérations du Sénégal (Pacasen), classant sa collectivité territoriale en dernière position. Et pour le coordonnateur du Forum civil à Guédiawaye, Michel Mendy, Ahmed Aïdara doit revoir plutôt sa gestion en ayant un regard sur son assiette fiscale en vue de faire des investissements adéquats avec une inclusion des populations et un suivi de ses projets au lieu de verser dans des polémiques inutiles et stériles. Plaidoyer pour la protection des entreprises sénégalaises L’État du Sénégal doit protéger les entreprises sénégalaises face aux menaces des sociétés étrangères qui, pour la plupart, ne respectent pas les normes du travail. Ce, à cause du code de l’investissement. C’est la conviction du mouvement politique citoyen «Union nationale pour la relève Diarigne sa rew» que dirige l’opérateur économique Serigne Cheikh Abdou Sarr. Ce dernier a fait cette affirmation samedi dernier à Guédiawaye, au cours d’une cérémonie de lancement officiel des activités de son mouvement où il a exhorté également les nouveaux tenants du pouvoir à veiller à l’indépendance de la justice, au respect des lois et des règlements en vigueur et à la séparation des pouvoirs, à la promotion de l’équité sociale et à l’égalité des chances, mais aussi à une gestion transparente des ressources publiques, une diminution du coût de la vie très chère actuellement.
TELESCOPAGE ENTRE LE PARQUET FINANCIER ET L’OFNAC
Compétences sur l’enrichissement illicite - Ismaila Madior Fall avait donné des assurances sur le conflit de compétences entre les nouveaux pouvoirs du président de l’Ofnac et ceux du procureur de la République financier.
Ismaila Madior Fall avait donné des assurances sur le conflit de compétences entre les nouveaux pouvoirs du président de l’Ofnac et ceux du procureur de la République financier. Mais la crainte demeure au vu des attributions, particulièrement sur l’enrichissement illicite. Là où l’article 2 de la nouvelle loi sur l’Ofnac dispose que l’organe est compétent pour «la prévention et la lutte contre la fraude, la corruption, l’enrichissement illicite, les pratiques assimilées et les infractions connexes», l’article 677-94 de la loi portant création du Pool judiciaire financier dispose que celui-ci «exerce une compétence exclusive pour la poursuite, l’instruction et le jugement des infractions à caractère économique ou financier, dans les domaines» dont l’enrichissement illicite. L’article 677-102 ajoute : «Le procureur de la République financier est seul compétent pour effectuer la mise en demeure prévue par l’article 163 bis du Code pénal et relative à l’enrichissement illicite…»
Le pouvoir du Président de l’Ofnac de dessaisir les autres
L’article 2 de la Loi n° 2024-06 du 09 février 2024 modifiant la loi n° 2012-30 du 28 décembre 2012 portant création de l’Ofnac qui élargit les compétences de l’organe à l’enrichissement illicite va plus loin : «Par dérogation aux dispositions du Code de Procédure pénale, notamment celles des articles 677-92 à 677- 112, seuls les enquêteurs assermentés de l’Ofnac et les officiers de police judiciaire et assimilés, saisis par le Président de l’Ofnac, ont compétence pour mener les enquêtes relatives aux infractions de la compétence de l’Office quel que soit le montant du préjudice, notamment celles relatives aux infractions prévues au 6° de l’article 677-94 du Code de Procédure pénale et dans la loi sur la déclaration de patrimoine. Pour les infractions de sa compétence, le Président de l’Ofnac peut adresser directement ses instructions aux enquêteurs assermentés de l’Ofnac ainsi qu’aux officiers de police judiciaires et assimilés.» L’article 2 ajoute : «S’il estime que les faits pendants au niveau d’une autorité d’enquête sont de sa compétence, le Président de l’Ofnac peut, par réquisitions écrites, en dessaisir cette autorité qui est tenue de se conformer auxdites réquisitions dès qu’elle en a connaissance, quel que soit le moyen. (…) Plus qu’un potentiel conflit de compétences, c’est un conflit de pouvoirs entre le parquet financier qui a devancé l’Ofnac dans la compétence précisément sur l’enrichissement illicite après la mort de la Crei.»
DIOMAYE-SONKO FACE AU CAS SERIGNE BASSIROU GUEYE
Nommé jusqu'en 2029, le président de l'Ofnac ne peut être démis facilement. Pour respecter leur programme, le nouveau pouvoir devront trouver le moyen de dissoudre purement et simplement l'institution
Dans ce débat sur les corps de contrôle, il y a bien un cas, celui du sort de l’actuel président de l’Ofnac, Serigne Bassirou Guèye, que le duo Diomaye-Sonko entend bien régler avant de passer à autre chose. Il se trouve que l’homme que le leader de Pastef accuse d’avoir falsifié le PV de l’affaire Sweet Beauty est scotché à son fauteuil par la Loi n° 2024-06 du 09 février 2024 modifiant la loi n° 2012-30 du 28 décembre 2012 portant création de l’Ofnac.
L’article 5 dispose que «les membres de l’Ofnac sont nommés par décret pour une période de cinq (5) ans renouvelables une fois. Le renouvellement se fait par moitié tous les cinq (5) ans». Et l’article 6 d’ajouter qu’ «il ne peut être mis fin, avant leur terme, aux fonctions du Président de l’Ofnac qu’en cas de décès, d’empêchement, de démission ou de faute lourde…».
Un contrat plus blindé que celui de la Loi n° 2012-30 portant création de l’Ofnac qui, également, en son article 5, disposait que «le président, le vice-président et les autres membres de l’Ofnac sont nommés par décret, pour une période de trois (3) ans renouvelable une fois» et que «le renouvellement se fait par moitié tous les trois (3) ans». Or, Serigne Bassirou Guèye, nommé le 1er décembre 2022, était parti pour 2025. Mais la réforme de l’Ofnac lui octroie un mandat de 5 ans, donc jusqu’en février 2029, qui coïncidera avec la fin de celui du Président Diomaye Faye. Mais justement, les nouveaux dirigeants, qui ne comptent pas s’en encombrer, ne peuvent le démettre de ses fonctions par un quelconque décret avant terme. Cependant, les jours de l’ancien procureur de la République de Dakar, qui avait remplacé Ousmane Diagne, actuel ministre de la Justice, sont bien comptés à la tête de l’Ofnac. Et ça devrait passer par une dissolution pure et simple de l’organe.
En effet, le Programme de Diomaye Président, au point 7 sur «La reddition des comptes et le renforcement de la compétence des corps de contrôle», prévoit une réforme de la réforme de l’Ofnac «qui ne sera plus rattaché à la présidence de la République» et le mode de désignation de son président «par appel à candidature».