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16 novembre 2024
Par Alpha Ousmane AW
UN APPEL AU BON SENS
Les perspectives de développement du Sénégal - Le chemin vers un avenir radieux semble s'éclaircir avec l'instauration de la Vision 2050 et de la Stratégie nationale de développement 2025- 2029.
Le chemin vers un avenir radieux semble s'éclaircir avec l'instauration de la Vision 2050 et de la Stratégie nationale de développement 2025- 2029. Sous la direction du Président Bassirou Diomaye Diakhar Faye, le gouvernement d'Ousmane Sonko affiche une volonté indéfectible de transformation pour faire face aux défis socioéconomiques pressants. Cette stratégie se distingue par son engagement envers l'amélioration du capital humain et l'équité sociale, en consacrant des investissements significatifs dans les secteurs de l'éducation et de la santé. Cette démarche est essentielle pour instaurer un développement inclusif. De plus, l'accent mis sur une gouvernance transparente et une intégration régionale renforcée témoigne d'une compréhension aiguë des dynamiques indispensables à un progrès durable..
Réforme du Secteur Parapublic : Une Priorité Impérative
Sur le plan de la gouvernance, la réforme du secteur parapublic doit devenir une priorité essentielle pour éradiquer la contre-performance des sociétés publiques et des organismes associés. La mauvaise gouvernance dans ce secteur représente sans conteste le talon d’Achille des précédents régimes, en particulier celui de Macky Sall. Pour surmonter cette faiblesse, une réforme en profondeur du secteur parapublic s’avère indispensable. Cela inclut le renforcement du système de management et l’instauration d’une approche holistique visant à améliorer l’efficacité, la transparence et la responsabilité. Voici quelques propositions qui pourraient transformer le paysage de la gouvernance au Sénégal. Il est essentiel de réviser et d’actualiser les lois régissant le secteur parapublic pour garantir leur conformité avec la loi d’orientation 2023-08 ainsi qu'avec les meilleures pratiques internationales. Cela passe par l’établissement de procédures de gouvernance claires et de décrets d’application favorisant la performance, incluant une séparation rigoureuse des responsabilités entre les conseils d’administration et la direction exécutive. Une telle démarche est un gage d’intégrité et de bonne gestion. La mise en place de systèmes d’audit indépendants et réguliers est fondamentale pour assurer une transparence tant financière qu’opérationnelle.
De plus, la publication de rapports annuels détaillés et accessibles au public renforcera la confiance des citoyens dans les institutions parapubliques. Le secteur parapublic doit investir dans des programmes de formation continue. Il est impératif de renforcer les moyens de la Direction du secteur parapublic, qui dans de nombreux pays modernes est érigée en direction générale. Ces programmes devraient être axés sur le management moderne, la gestion financière, et des pratiques de transparence, tout en permettant une meilleure compréhension des plans de développement stratégique et des contrats de performances. L'adoption de technologies modernes et la digitalisation des processus opérationnels sont essentielles pour améliorer l’efficacité et réduire les délais administratifs. L’utilisation de plateformes numériques pour la gestion des ressources et le suivi des performances doit être une priorité pour assurer un fonctionnement optimal.
Pour atteindre des performances optimales, il est crucial de réaliser des évaluations régulières des performances des entités parapubliques afin d’identifier les inefficacités. Les résultats de ces évaluations devraient conduire à une restructuration des organisations pour optimiser l’utilisation des ressources. Il est également important de définir des indicateurs de performance clés (KPI) pour chaque entité, avec un suivi régulier permettant d’évaluer les progrès et d’ajuster les stratégies en conséquence.
Enjeux à Surmonter :
Malgré ces propositions, il est essentiel de reconnaître les lacunes de cette stratégie. Le modèle économique actuel demeure fragile, s'appuyant sur des secteurs peu diversifiés. Il est impératif d'accélérer l'innovation technologique tout en intégrant le secteur informel dans le tissu économique officiel afin de favoriser une croissance robuste. L’engagement des jeunes et de la diaspora dans le développement économique est un aspect à renforcer ; des mécanismes clairs doivent être élaborés pour encourager leur participation active. De plus, une attention particulière à l’adaptation au changement climatique, notamment dans les domaines de l’agriculture et des infrastructures, est cruciale. Une amélioration de l'inclusion financière et des infrastructures de transport pourrait également rehausser l'impact de cette stratégie. Il est crucial de reconnaître les avancées significatives réalisées jusqu’à présent. Le leadership de Diomaye-Sonko a établi des fondations solides pour un avenir meilleur. Le Sénégal peut devenir une référence en matière de développement durable en Afrique de l'Ouest. Nous encourageons le gouvernement à persévérer sur cette voie et à travailler sans relâche pour bâtir un Sénégal prospère et équitable.
Pour maximiser l'impact de la Stratégie 2025-2029, certains domaines nécessitent une attention particulière :
1. Innovation Technologique : Élaborer un plan concret pour encourager l'innovation et la transformation numérique.
2. Intégration du Secteur Informel : Développer une stratégie d'intégration pour ce secteur clé de l'économie.
3. Engagement des Jeunes et de la Diaspora : Créer des mécanismes efficaces pour mobiliser ces groupes.
4. Adaptation au Changement Climatique : Mettre en place des mesures spécifiques pour faire face à ces défis.
5. Inclusion Financière : Prioriser l'amélioration de l'accès aux services financiers pour les populations marginalisées.
6. Mécanismes de Suivi et Évaluation : Établir un cadre clair pour le suivi des progrès et l'ajustement des politiques.
7. Infrastructure de Transport : Axer les efforts sur l'amélioration des infrastructures de transport pour favoriser le commerce et la mobilité.
En abordant ces enjeux, la stratégie de développement du Sénégal sera plus pertinente et efficace, ancrant davantage le pays sur la voie du progrès et de la prospérité.
Par Babacar GAYE
LA RONDE DES VAUTOURS
Depuis l’élection de Bassirou Diomaye Faye, des rapaces jaillissent de tous les coins d’un ciel assombri par l’incompétence de leur maître qui se prend pour Zeus.
Depuis l’élection de Bassirou Diomaye Faye, des rapaces jaillissent de tous les coins d’un ciel assombri par l’incompétence de leur maître qui se prend pour Zeus. Au lieu de trouver des solutions aux difficultés que vivent les Sénégalais, ils voltigent par-dessus la tête de ceux qu’ils prennent déjà pour des reliques politiques. Si, dans la mythologie grecque, ces oiseaux de mauvais augure ont eu raison de Prométhée, sauveur de l’humanité, leurs incarnations humaines, dans le contexte sénégalais, échoueront dans leur macabre tentation d’enfoncer leur bec maléfique dans la chair de la bienfaisance qu’ils convoitent avec appétit. Leurs diatribes n’expriment que méchanceté. De la logorrhée de Mimi Touré au crétinisme de Fadilou Keita, en passant par la sécheresse cérébrale d’El Malick Ndiaye, éclate au grand jour, une haine teintée d’ignorance. Leur discours fait de malignité, tourne autour de l’arrestation, du jugement et de l’emprisonnement du Président Macky Sall.
Je cite pêle-mêle :
«On l’a vu dans plusieurs pays, comme au Chili avec Pinochet. Ici, à côté de chez nous, l’ancien Président Moussa Dadis Camara fait face à la justice, justement, pour des exactions et des manifestations sanglantes. Le Sénégal ne devrait pas faire exception.»
«Macky Sall ne peut pas sortir par la grande porte après tout le mal qu’il a causé dans ce pays. Il a un dossier à la CPI… Je peux t’assurer qu’il rendra compte de ses actes. Nous avons les moyens de le faire payer, et il paiera.»
«Si Pastef dispose d’une majorité absolue à l’Assemblée nationale, nous allons installer la Haute Cour de la Justice (sic).»
Pour donner un semblant de crédibilité à leurs déclarations fantaisistes, ils évoquent, sans comprendre les mécanismes de sa mise en œuvre, les foudres de la Haute Cour de Justice. D’abord, «Haute Cour de la Justice», répétée plusieurs fois par l’inculte ministre des Transports, n’existe pas. L’appellation exacte est «La Haute Cour de Justice». Ensuite, Pastef ou tout autre parti politique n’est pas habilité à «installer la Haute Cour de Justice». C’est une prérogative constitutionnelle de l’Assemblée nationale. Enfin, comble de l’hérésie, El Malick pense que l’ancien procureur Alioune Ndao peut présider la Haute Cour de Justice s’il est élu député. Il ignore que la HCJ est présidée par un magistrat, en l’occurrence, le Président de la Cour Suprême.
Pour sa gouverne, la Haute Cour de Justice est un organe constitutionnel prévu à l’article 99 de la Constitution, dont les dispositions sont complétées par la loi organique portant sur le Règlement Intérieur de l’Assemblée nationale. La loi organique N°2002-10 du 22 février 2002, qui détermine l’organisation de la Haute Cour de Justice et la procédure suivie devant elle, dispose en son article 2 : «La Haute Cour de Justice doit être installée au plus tard le mois qui suit le début d’une nouvelle législature». Par conséquent, il est superfétatoire d’annoncer que «le Pastef va installer la Haute Cour de Justice si ses députés sont majoritaires». Certes, la Constitution prévoit que «Le Président de la République n’est responsable des actes accomplis dans l’exercice de ses fonctions qu’en cas de haute trahison. Il ne peut être mis en accusation que par l’Assemblée nationale, statuant par un vote au scrutin secret, à la majorité des trois cinquièmes des membres qui la composent ; il est jugé par la Haute Cour de Justice.» (Article 101, alinéa premier)
Qu’en est-il alors de la haute trahison ?
La haute trahison désigne, dans le domaine de la justice, un crime qui met en danger la sûreté de l’État. Il s’agit d’une très grande déloyauté à l’égard de son État, de son chef d’État et du gouvernement. Ce crime est souvent associé à celui d’intelligence avec l’ennemi. Comme toute infraction pénale, la haute trahison, qui n’est définie nulle part dans le Code pénal, devrait résulter d’un triptyque incompressible : l’élément légal, l’élément matériel et l’élément moral. Or, quels seraient les faits constitutifs d’une infraction qualifiée de haute trahison par la loi que le Président Macky Sall aurait intentionnellement commis dans l’exercice de ses fonctions ? Je n’en connais pas. En effet, en remontant dans l’histoire de l’humanité, les cas les plus célèbres d’ouvertures de procès pour haute trahison ont concerné Charles Ier, Louis XVI et Marie-Antoinette, tous guillotinés après la Révolution. On peut citer également le Maréchal Pétain pour sa collusion avec Hitler, de nombreux généraux français, Pinochet, la veuve de Mao Zedong après la Révolution culturelle, ainsi que Mamadou Dia pour avoir empêché la tenue régulière d’une session de l’Assemblée nationale. Très récemment, le droit pénal international, instauré pour punir les génocidaires, a assimilé le crime contre l’humanité à la haute trahison. Saddam Hussein en a fait les frais pour ses exactions contre le peuple kurde et l’invasion du Koweït.
J’aimerais que ces parangons de l’inquisition à l’encontre de leurs adversaires politiques nous expliquent en quoi les actes posés par le Président Macky Sall, qui a usé de ses pouvoirs constitutionnels pour défendre l’État du Sénégal, sont assimilables à une haute trahison ou à des crimes contre l’humanité. C’est à ce débat de fond que je les invite. Dans l’histoire récente du Sénégal, quel homme politique s’est attaqué aux institutions de la République ? Qui a attenté à la sûreté de l’État ? Quel illuminé a appelé au meurtre du Chef de l’État et encouragé l’utilisation d’armes, comme des cocktails Molotov, contre les forces de défense et de sécurité ? C’est bien le théoricien du «mortal kombat» et du «gatsa gatsa» qui ont engendré la mort de plusieurs Sénégalais.
Cependant, il me serait difficile de fermer cette parenthèse sans donner ma lecture de ce regain de violence verbale à l’encontre de Macky Sall, dont je revendique une amitié critique. En effet, depuis que la Coalition Takku Wallu Senegaal a fait de Macky sa tête de liste, nous avons constaté une levée de boucliers, une montée d’adrénaline, et une profusion de menaces sur son intégrité physique et sa liberté. Ce n’est ni anodin ni gratuit. Ces dérapages langagiers trahissent un affolement général et une peur bleue d’un redoutable compétiteur qui n’a jamais perdu une élection.
Pour ceux qui restent attachés à nos valeurs traditionnelles et appréhendent certaines facettes de la personnalité de Macky Sall, il est facile de comprendre qu’un descendant des Sebbe Kolyaabés ne peut rendre les armes sans avoir combattu. Alors, laissons à Farba Ngom, qui est plus outillé et mieux indiqué, lui rappeler le célèbre triptyque «hulataa, doggataa et ñamataa gacce» que le griot Séwi Malal Layaan aimait chanter au son du Lagiya en l’honneur de Samba Gelaajo Jéegi, chaque fois que le légendaire héros de la bataille de Bilbassi devait affronter une épreuve.
Bienvenue Ceddo !
Babacar GAYE
Leader de Mankoo Mucc
DAKAR AFFINE LA STRATÉGIE DE RENÉGOCIATION DES CONTRATS PÉTRO-GAZIERS
Contrairement à la rhétorique de campagne, l'administration Faye-Sonko a opté pour une approche adaptée. Un cabinet international sera sollicité pour mener les négociations, visant à « équilibrer les bénéfices économiques entre les différentes parties »
(SenePlus) - Selon des informations obtenues par Jeune Afrique (JA), le gouvernement adopte une approche pragmatique et diplomatique pour renégocier ses accords pétroliers et gaziers avec les multinationales.
Au cœur de cette démarche se trouve le méga-gisement gazier Grand Tortue Ahmeyim (GTA), dont l'entrée en production est "imminente". Ce champ, partagé entre le Sénégal et la Mauritanie, est exploité par British Petroleum (BP) et Kosmos Energy. Le gisement pétrolier de Sangomar, exploité par Woodside Energy, est également concerné par ces discussions.
Un comité d'experts a été mis en place pour analyser les contrats existants. Comme l'explique à JA une source proche du dossier : "Il s'agit d'une question d'équité et d'équilibre contractuel". Le gouvernement s'appuie sur les changements géopolitiques et économiques récents, notamment la hausse des prix du gaz naturel liquéfié (GNL) et du pétrole suite à l'invasion russe en Ukraine.
Le coût du projet GTA a déjà été révisé à la hausse, passant de 4,6 à 5,2 milliards de dollars. Le Sénégal soutient que cette augmentation, combinée aux retards de production et à la possibilité des cours, justifie une renégociation des termes.
Contrairement à la rhétorique de campagne, l'administration Faye-Sonko a opté pour une approche adaptée. Un cabinet international sera sollicité pour mener les négociations, visant à « équilibrer les bénéfices économiques entre les différentes parties ».
Par ailleurs, Dakar envisage de diversifier les routes d'exportation du GNL de GTA. Actuellement destiné au marché asiatique, le gouvernement souhaite explorer des opportunités en Europe, où la demande reste élevée suite à l'embargo sur les produits russes.
Cette stratégie s'inscrit dans un contexte où BP a récemment obtenu l'exclusivité de l'achat du GNL de GTA depuis vingt ans, suite à un désaccord avec Kosmos Energy.
Le Sénégal, tout en cherchant à "défendre les intérêts du peuple face aux multinationales", semble privilégier une approche collaborative plutôt que conflictuelle dans ces négociations cruciales pour l'avenir économique du pays.
IBRAHIMA WANE RACONTE L’HISTOIRE D’UNE FIGURE ILLUSTRE
Nombreux étaient ceux qui ont répondu, samedi dernier, à l’invitation du Professeur Ibrahima Wane pour la présentation de son ouvrage «Dr Ibra Mamadou Wane, les secrets d’un serviteur».
Bés Bi le Jour |
Adama Aïdara KANTE |
Publication 16/10/2024
La grande salle de la Maison culturelle Douta Seck était trop petite pour accueillir toutes les sommités littéraires, politiques et culturelles venues assister à la cérémonie de présentation du livre du Professeur Ibrahima Wane. Dans son ouvrage « Ibra Mamadou Wane, les secrets d’un serviteur», l’universitaire rend un vibrant hommage à ce «digne fils du Fouta Toro», tout en retraçant son parcours.
Nombreux étaient ceux qui ont répondu, samedi dernier, à l’invitation du Professeur Ibrahima Wane pour la présentation de son ouvrage «Dr Ibra Mamadou Wane, les secrets d’un serviteur». La cérémonie de dédicace, organisée à la Maison de la Culture Douta Seck, a réuni des personnalités politiques, culturelles, des représentants de la société civile, des élèves et étudiants, ainsi que des amis et membres de la famille de l’auteur. Cet afflux témoigne de l’importance de Dr Ibra Mamadou Wane, considéré comme un «digne fils du Fouta», un homme qui a servi son pays avec dévouement.
Cet ouvrage de 209 pages, publié par L’Harmattan Sénégal, est à la fois un hommage d’un neveu à son oncle et un témoignage qui retrace la vie du Dr Ibra Mamadou Wane. À travers ce livre, l’auteur restitue un pan significatif de l’histoire politique et culturelle du Sénégal. Il s’agit d’un récit accessible et enrichi d’archives, y compris des photographies, qui permettent de revivre les étapes marquantes de la vie de Dr Ibra Mamadou Wane, tout en illustrant l’histoire d’un fils du Fouta Toro, dont l’impact a résonné à travers toute l’Afrique de l’Ouest.
«Cet ouvrage n’est pas un catalogue de louanges»
Abdoulaye Elimine Kane a souligné que «c’est un livre que tout vrai écrivain aimerait écrire, et que tout amateur de bons livres devrait lire» parce que «bien écrit, avec simplicité, précision et rigueur». L’ancien ministre de la Culture d’ajouter : «Ce n’est pas un livre rempli de louanges, et on peut l’aborder de plusieurs façons. Personnellement, j’ai commencé par la fin, à travers les photos, mais on peut aussi l’aborder par les souvenirs d’adolescence ou la politique.» Il a également salué la qualité du travail de recherche, précisant que «ce livre n’est pas simplement un récit sec d’une vie, il est écrit pour être lu, presque comme un conte».
Quatre axes d’intérêt du livre
Le Directeur du livre et de la lecture, Ibrahima Lô, qui a présenté l’ouvrage, a salué le travail d’archivage réalisé par l’auteur, soulignant la précision et la richesse des informations. «Ibra Mamadou Wane fait partie de ces bâtisseurs qui méritent d’être célébrés. Cet ouvrage va au-delà de l’hommage à un grand homme, il révèle de nombreuses facettes de notre histoire nationale et de notre mémoire collective», a-t-il déclaré.
M. Lô a également décrit les quatre axes majeurs du livre. Le premier porte sur Mboumba, un acteur clé dans le processus d’islamisation du nord du Sénégal. Le deuxième met en lumière des figures remarquables de notre mémoire collective. Le troisième traite des bénéfices d’une diplomatie fondée sur la fierté et la dignité. Enfin, le quatrième se concentre sur le parcours de Dr Ibra Mamadou Wane, un bâtisseur animé par la foi, la générosité et la solidarité fraternelle.
Très ému, le Professeur Ibrahima Wane a confié que ce livre n’est pas seulement l’histoire d’un homme. «C’est l’histoire du Sénégal, voire de l’Afrique de l’Ouest, à travers la transmission d’un patrimoine culturel, social, économique et politique, qui nous permet de relever les défis futurs», a-t-il affirmé. La cérémonie s’est terminée par des prestations musicales traditionnelles, avec Baba Maal et la troupe des Gawlo.
DAKAR 2026, C'EST MAINTENANT
Mamadou Diagna Ndiaye lève le voile sur les préparatifs des JOJ Dakar 2026. Le président du CNOSS détaille les jalons franchis, de l'élaboration de la feuille de route stratégique au lancement de la phase opérationnelle
Lors d'un Conseil interministériel mardi 15 octobre 2024, Mamadou Diagna Ndiaye, président du CNOSS, a dressé un tableau éloquent des préparatifs des Jeux Olympiques de la Jeunesse Dakar 2026. Il a souligné l'importance historique de cet événement, une première en Afrique, fruit d'efforts collectifs. Ndiaye a mis en lumière les progrès significatifs réalisés et l'approche collaborative adoptée. Son discours ci-dessous, révèle une vision ambitieuse pour ces Jeux, vue comme un catalyseur de transformation pour le Sénégal et l'Afrique.
"Monsieur le Premier ministre,
Mesdames, Messieurs les ministres,
Chers Participants,
Monsieur le Premier ministre, ce Conseil interministériel vient à son heure et nous donne l'opportunité d'attirer votre haute attention sur les préparatifs des Jeux olympiques de la Jeunesse Dakar 2026.
Cet évènement, une première en Afrique, est le résultat des efforts collectifs, soutenus et coordonnés des autorités de la République et du Mouvement Olympique sénégalais.
Comme l’a rappelé Monsieur le président de la République, nous sommes inscrits, ensemble, dans une dynamique de co-construction.
Je voudrais rappeler que le Comité d’organisation des Jeux olympiques de la jeunesse Dakar 2026 est mis en place pour conduire le processus de préparation et de livraison des Jeux, en bonne intelligence avec toutes les parties prenantes.
Nous avons très tôt inscrit notre action autour de deux objectifs majeurs :
La définition du cadre institutionnel qui identifie, délimite et organise le rôle des parties prenantes que sont le Comité International olympique, propriétaire des Jeux, l’État du Sénégal, la Ville de Dakar, et le Comité national olympique et sportif sénégalais, pour conformer nos méthodes et nos actions au Contrat d’Hôte, qui constitue le référentiel des Jeux olympiques de la Jeunesse Dakar 2026.
La mobilisation et l’implication des parties prenantes nationales partenaires de la livraison des Jeux.
Prenant conscience de l’enjeu que constitue les JOJ Dakar 2026, des activités soutenues ont rythmé l’agenda de préparation et des points d’étape ont fait l’objet de présentations régulières au Gouvernement du Sénégal et au Comité International Olympique :
Lors des sessions du CIO (138ème à Tokyo, 141ème à Mumbai)
Devant la commission exécutive (octobre 2022, novembre 2023)
Devant la commission d’évaluation (octobre 2022, septembre 2023)
Et récemment, le 26 décembre 2023 à Dakar lors du Conseil Présidentiel sur les JOJ, sous l'ancienne Administration.
Toutes ces instances ont pu apprécier le travail réalisé par le Comité d’organisation, en conformité avec les engagements contenus dans le Contrat d’Hôte, et ainsi mesurer les jalons importants qui ont été franchis, notamment :
L’élaboration de la feuille de route stratégique (Plan d’Edition),
La finalisation du Programme Sportif de Dakar 2026 dans une logique d’optimisation budgétaire,
Le démarrage et le suivi rapproché des travaux de construction/réhabilitation des sites et des infrastructures destinés à accueillir les Jeux,
Le lancement de la phase opérationnelle des Jeux avec l’identification exhaustive des acteurs qui en ont la responsabilité,
La conduite des activités d’engagement et de mobilisation de la jeunesse sur tout le territoire national.
Monsieur le Premier ministre,
Si nous avons pu jusqu’ici, être au rendez-vous à chacune des étapes, c’est parce que nous avons su mettre en place un modèle de livraison qui privilégie la responsabilisation de chaque acteur grâce à l’appui de votre Administration, à travers tous les ministères impliqués. A titre d’exemple: En collaboration avec le ministre de l’Éducation Nationale, nous avons décidé le lancement dans les prochains jours du concours de la Mascotte des JOJ à l’échelle de tous les établissements scolaires du pays.
Je saisis l’occasion pour exprimer mes sincères remerciements à toute votre Administration ici présente, pour le précieux accompagnement de leurs services respectifs aux côtés du Comité d’organisation.
Les JOJ Dakar 2026 s’inscrivent dans la ligne qui place la Jeunesse et le Sport au cœur des dynamiques de transformation.
Réussir ce pari suppose également une coopération puissante avec les membres de la grande famille olympique à travers :
La consolidation des partenariats avec l’ACNOA, l’ACNO, les Fédérations Internationales, les autres Comités nationaux olympiques ;
La mise en œuvre des Conventions avec les Comités d’organisation des Jeux olympiques de Beijing 2022, Paris 2024, Milano Cortina 2026 et en perspective, Los Angeles 2028.
Par ailleurs, le partage avec despPays et organisations internationales ayant acquis une forte expérience dans l’organisation des Jeux olympiques est en cours avec le soutien de la République Populaire de Chine et de son Comité National Olympique, du Japon à travers la Fondation Nippone, de la Corée du Sud, de la République du Tatarstan, partie intégrante de la Fédération de Russie et, plus généralement, de plusieurs pays de l’Union européenne.
Ces partenariats renforcent ainsi les atouts du Comité d’Organisation dans la poursuite de l’objectif de livrer des Jeux dignes du Sénégal et qui feront la fierté de la jeunesse africaine.
Nous avons conscience que c’est une préoccupation forte du gouvernement. En témoigne la minutie avec laquelle les travaux préparatoires de ce Conseil Interministériel ont été menés sous la conduite du ministre Secrétaire général du gouvernement, avec à ses côtés Madame le ministre des Sports de la Jeunesse et de la Culture.
Les échanges ont mis en exergue deux consensus forts :
Le renforcement de l’implication de toutes les parties prenantes nationales en particulier la Jeunesse et les Territoires,
L’utilisation transparente et rationnelle des ressources financières, en veillant à ce que les Jeux produisent le maximum d’impact et d’héritage. Le Coordonnateur Général y reviendra.
A propos des territoires, il s’agit d’intéresser le plus grand nombre de collectivités, à côté de la Ville de Dakar, et des Communes de Diamniadio et de Saly qui sont, elles, membres du Comité d’organisation et, à ce titre, accueillent déjà des activités culturelles dans le cadre du « Festival Dakar en Jeux ».
Monsieur le Premier ministre,
Le socle du projet Dakar 2026 est articulé autour de la vision : « La Jeunesse et le Sport, pour une contribution à la transformation du Sénégal et une source d’inspiration pour l’Afrique ».
Cette vision, qui a été pensée par la communauté universitaire nationale et les organisations de jeunesse, reste notre crédo et nous impose de nous ouvrir à tous les segments de la société. Ainsi, le Comité d’Organisation implique dans toutes ses activités, les acteurs de la Société civile, du Patronat et des Syndicats de travailleurs.
Je voudrais enfin vous remercier, Monsieur le Premier ministre, de cette nouvelle dynamique que vous suscitez et vous prie de bien vouloir transmettre à monsieur Le Président de la République tout notre respect pour l’intérêt qu’il porte aux JOJ Dakar 2026 et pour son soutien de tous les instants.
Qu'il me plaise de rappeler que nous avions apprécié en son temps sa prestation sur le thème "Jeux Olympiques et Développement Durable" à l'occasion des Jeux Olympiques de Paris 2024, parallèlement à son entretien riche d'enseignements avec les équipes techniques du CIO, conduites par le président Thomas Bach.
En recevant ce dernier, en séjour au Sénégal à partir de demain avec l'ensemble des membres africains du CIO, en signe de consécration de la Place de Dakar pour une Première en Afrique, il réitère, ce faisant, son attachement au Mouvement olympique ainsi que l'intérêt qu’il accorde au succès des JOJ Dakar 2026.
Je vous remercie de votre aimable attention."
par Fatou Kassé-Sarr
LE XALAM2 ÉLECTRISE PARIS
Avec une énergie défiant le temps, les neuf musiciens ont offert une prestation mémorable, parcourant un répertoire riche et diversifié. Ce concert marque une étape importante dans leur tournée anniversaire, qui les mènera jusqu'à Dakar
55 ans de légende et une actualité toujours brûlante
Samedi 12 octobre, le Pan-Piper à Paris a vibré au rythme du Xalam2, groupe mythique de la musique africaine, pour un concert d’exception célébrant leurs 55 ans de carrière. Après une escale à Genève, la sortie de leur nouvel EP « Retour aux Sources », et une table ronde sur l’impact de leur musique, le groupe a offert une prestation mémorable à un public venu en nombre.
Dès les premières notes, la magie opère. Les neuf musiciens, incluant une section de cuivres, déploient une énergie scénique stupéfiante, démentant leur longévité. Le Xalam2, figurant dans le prestigieux classement des « Great Black Music » – mouvement célébrant l’excellence des musiques noires à travers le monde – prouve une fois de plus son statut de légende vivante.
Pendant près de deux heures, le groupe traverse son répertoire, chantant dans plusieurs langues africaines, affirmant ainsi sa dimension panafricaine. Ce qui frappe particulièrement, c’est la pertinence actuelle de leurs anciennes chansons. Des titres comme par exemple « Leeboon », « Walyane » ou « Nderane », abordant des thèmes tels que la place des femmes, l’immigration ou l’avenir incertain des jeunes africains, résonnent encore aujourd’hui avec une force prémonitoire. Ces paroles, écrites il y a des décennies, semblent avoir anticipé les défis contemporains, donnant à leur musique une dimension intemporelle et une actualité criante.
Le public, aussi diversifié que leur musique, unit générations et origines dans une ambiance chaleureuse, telle une grande famille rassemblée par la force de la musique du Xalam2. L’engagement social et politique du groupe, loin d’être un vestige du passé, continue donc de toucher et d’inspirer, prouvant que leur voix reste un outil puissant pour éveiller les consciences et promouvoir le changement.
Ce qui frappe également, c’est la capacité du groupe à se régénérer. De nouvelles générations de musiciens, biberonnées au son du Xalam2, apportent leur touche d’originalité, perpétuant ainsi le mythe et entrant à leur tour dans la légende. Cette fusion entre l’héritage musical et les nouvelles influences permet au groupe de rester pertinent et captivant pour un public multigénérationnel.
À la fin du concert, le public en redemande, preuve que l’énergie du Xalam2 n’a pas pris une ride. Chaque prestation laisse les spectateurs avec une envie irrépressible de replonger dans cette ambiance unique, où la musique transcende le simple divertissement pour devenir un vecteur de réflexion et de prise de conscience.
« Retour aux Sources » leur EP sorti le 21 juin 2024 est disponible à l’écoute sur toutes les plateformes digitales.
La tournée anniversaire continue ! Prochain rendez-vous : Dakar, le 30 novembre 2024, pour une célébration qui s’annonce déjà mémorable. Le Xalam2 prouve une fois de plus que sa musique transcende le temps et les frontières, unissant les générations dans un même élan de joie, de partage, et d’engagement social.
CICODEV VEUT UNE GENERALISATION DES CANTINES SCOLAIRES DANS LES ETABLISSEMENTS PUBLICS
Dans une note publiée hier, mardi 15 octobre, l’organisation demande aux décideurs et parlementaires d’intégrer le financement durable des cantines scolaires dans les politiques publiques pour assurer un accès continu à des repas sains.
À l’occasion de la Journée mondiale de l'alimentation célébrée ce mercredi 16 octobre, CICODEV Afrique invite tous les acteurs à se mobiliser pour garantir un accès à une alimentation scolaire durable et locale.
Dans une note publiée hier, mardi 15 octobre, l’organisation demande aux décideurs et parlementaires d’intégrer le financement durable des cantines scolaires dans les politiques publiques pour assurer un accès continu à des repas sains.
Le plaidoyer envers la société civile est qu’elle s’engage dans la sensibilisation à la consommation d'aliments sains et locaux, tout en favorisant l'agroécologie pour préserver la qualité des sols et la biodiversité. Le soutien financier des initiatives qui encouragent la production locale et les cantines scolaires afin de créer un impact direct sur la santé des enfants et des communautés, est une sollicitation envers les partenaires et bailleurs de fonds.
Pour CICODEV, l'alimentation scolaire durable ne se limite pas à nourrir les enfants. Elle représente un outil puissant pour lutter contre la malnutrition et prévenir l'émergence des Maladies Non Transmissibles (MNT) telles que le diabète, l'hypertension artérielle, et les maladies cardiovasculaires chez les enfants.
« En favorisant des repas équilibrés à base de produits locaux riches en nutriments, nous contribuons à l’amélioration de la santé de nos enfants, mais également à la réduction des risques liés aux maladies précitées », a dit CICODEV qui juge en outre que le renforcement des chaînes d’approvisionnement locales garantit non seulement une meilleure qualité nutritionnelle, mais apporte un soutien précieux à l'économie locale en rejetant les Organismes génétiquement modifiés OGM.
LES ENFANTS, VICTIMES DES RIVALITES FAMILIALES
Un enfant a été jeté dans un puits à Tivaouane Peul la semaine dernière. La coépouse de sa mère est incriminée. Ces cas qui sont devenus fréquents sont la plupart du temps causés par un règlement de comptes entre des membres d’une même famille.
Un enfant a été jeté dans un puits à Tivaouane Peul la semaine dernière. La coépouse de sa mère est incriminée. Ces cas qui sont devenus fréquents sont la plupart du temps causés par un règlement de comptes entre des membres d’une même famille.
Un enfant de quatorze (14) mois a été jeté dans un puits à Tivaouane Peul par sa belle-mère. Ces dernières années, les médias rapportent souvent ce genre de cas où des enfants sont victimes des rivalités dans leur propre famille. En août de l’année dernière, le jeune Fallou Ndiaye âgé seulement de cinq (5) ans avait été retrouvé mort sur la terrasse de la maison familiale. Sa tante avait été suspectée puis arrêtée. Le drame ne s’arrête pas là. En mars 2022, un enfant de sept (7) mois Lassana Wagué avait été jeté dans un puits par sa tante avec l’aide de sa grandmère paternelle. L’incriminée a été condamnée, le 14 décembre, par la chambre criminelle de Kédougou, à 8 ans de prison pour enlèvement et 10 ans de prison pour assassinat. La grand-mère poursuivie pour complicité d’assassinat, enlèvement d’enfant par fraude ou violence et association de malfaiteurs a été relaxée. Quelques mois plus tard, un enfant a été retrouvé mort dans un bâtiment en construction. Sa tante était l’autrice du meurtre. Comme mobile, elle avait évoqué une vengeance contre la mère de la victime.
Un double meurtre a également eu lieu à Thieude Fall dans le département de Tivaouane, en janvier 2023. Deux enfants âgés de sept (7) et trois (3) ans, ont été retrouvés morts. Ils étaient sous la garde de leur grand-mère qui ne s’entendait pas avec leur tante incriminée. En 2020, une dame a été condamnée par le tribunal de Dakar à vingt (20) ans de travaux forcés. Elle a été reconnue coupable de coups et blessures volontaires ayant entrainé la cécité. Les victimes sont deux (2) filles mineures au moment des faits. En l’absence de son époux et de la maman des enfants divorcée, elle injectait du détergent dans les yeux des filles. Ce fut deux filles malvoyantes qui se sont présentées à la barre de la chambre criminelle de Dakar, le 13 février 2020, pour faire face à leur tante. Ces cas ne sont qu’illustratifs d’un mal profond qui ronge la société. Des brimades et sévices commis sur des enfants sont récurrents surtout dans les ménages polygames. Pour ne pas briser les liens familiaux, d’extrêmes cas de maltraitances sont étouffés, les coupables laissés en liberté au grand-dam de potentielles futures victimes qui payent parfois les conséquences de la mésentente familiale. La forme a peut-être évolué en aboutissant à des meurtres et autres sévices corporels si elle n’est pas tout simplement amplifiée par les médias et l’essor des réseaux sociaux, mais la société sénégalaise a toujours rattaché un fait ou une autre au voisin ou parent peu aimant. Le maraboutage, la sorcellerie et les pratiques occultes qui aboutissent selon des croyances à la mort, la folie ou la perte de repère de la cible, sont toujours évoqués.
Par Boubacar CAMARA
QUELLES RÉFORMES POUR LE SYSTÈME D’ENSEIGNEMENT SÉNÉGALAIS ?
Le spectacle désolant des enfants sillonnant les rues, le phénomène des enfants-travailleurs exposés à tous les dangers, la souffrance des enfants intelligents mais en situation d’échec en raison de pédagogies élitistes et expéditives
Le spectacle désolant des enfants sillonnant les rues, le phénomène des enfants-travailleurs exposés à tous les dangers, la souffrance des enfants intelligents mais en situation d’échec en raison de pédagogies élitistes et expéditives, l’exclusion quasi systématique des handicapés de la société, la détresse de jeunes obligés de choisir entre une hypothétique carrière sportive et les études, le taux d’analphabétisme élevé (54.6% d’après certains), le nombre étourdissant de diplômés-chômeurs, le coût de plus en plus élevé des études, le défaut de culture scientifique chez beaucoup, les ravages de la superstition, le succès que connaît le charlatanisme, la crédulité d’une partie de la population, l’ignorance des problèmes de l’heure, la légèreté éthique et le manque de professionnalisme criard d’acteurs détenant pourtant des diplômes élevés, l’inconscience de certains protagonistes de l’industrie culturelle, la faiblesse des élèves et des étudiants, le désintérêt des apprenants pour la lecture, le laisser-aller d’enseignants oubliant les règles les plus élémentaires d’une bonne pédagogie de la réussite, la vulnérabilité des jeunes face aux pièges tendus par le système postcolonial et le capitalisme, la position de nos établissements dans les classements mondiaux des universités, le rôle mineur de nos chercheurs, en raison de moyens dérisoires, dans la compétition scientifique internationale (comme si être de simples consommateurs était pour nous une fatalité) démontrent que notre système éducatif est dans une crise profonde.
Cette crise est aggravée par le fait qu’avec la disparition des penseurs de l’indépendance, représentés chez nous par le Président Léopold Sédar Senghor et le savant Cheikh Anta Diop, les grands débats intellectuels se sont fait rares s’ils n’ont pas purement et simplement disparu.
C’est comme si l’Afrique a renoncé aux grandes utopies se contentant de survivre et de reproduire aveuglément des référentiels insuffisamment interrogés. Un vent d’espoir se lève avec les nouvelles dynamiques politiques qui se font sentir, notamment au Sénégal avec une ambition souverainiste répondant aux aspirations de la population.
Pour ne pas rater ce virage nous proposons 20 axes de réflexions qui permettront d’agir sur le système, sachant que l’école et l’université (dans leurs formes aussi bien occidentales, arabes, chrétiennes et traditionnelles) sont les creusets qui permettent de doter le citoyen de moyens de s’orienter et de s’imposer dans un monde complexe où, malheureusement, le postcolonialisme est une réalité massive.
Une réforme profonde de l’enseignement devra :
1. Définir l’école et l’université (qui dispense des compétences fondamentales parmi lesquelles la capacité à traduire ces savoirs, savoir-être et savoir-faire dans le cadre professionnel par exemple),
2. Questionner les référentiels proposés par l’Occident, notamment le système LMD, dont les finalités sont floues (ne serait-ce pas une vaste fabrique de prolétaires voire de pronétaires ?),
3. Questionner la pertinence des systèmes d’enseignement afin de proposer des méthodes adaptées à nos réalités et au profil de nos apprenants,
4. Inculquer la double culture (humaniste et scientifique), et pour cela repenser les curricula,
5. Révolutionner les méthodes d’enseignement des sciences,
6. Repenser les programmes,
7. Intégrer la spiritualité parmi les thèmes abordés,
8. Sauver notre patrimoine culturel (avec des humanités numériques version sénégalaise),
9. Valoriser voire vendre notre culture,
10. Contribuer à l’élaboration de l’Union Africaine,
11. Organiser la communauté scientifique africaine (base d’indexation des revues, coopération inter-universitaire au plan régional, mobilité des apprenants, création de grandes écoles interafricaines, mutualisation des ressources humaines et des infrastructures…),
12. Mettre en place des maisons d’éditions universitaires et ce faisant un espace de réflexions scientifiques,
13. Rendre effectif l’école pour tous afin que la population soit autonome et armée dans un monde compétitif,
14. Parachever les dispositifs inclusifs pour les handicapés en développant leurs potentiels, en leur enseignant la dignité et en leur faisant bénéficiant d’une discrimination positive dans l’accès à des postes de travail,
15. Articuler sport et études (la pratique sportive, en plus d’être, pour nous, une capabilité , peut générer des retombées considérables en termes de santé publique et en termes économiques),
16. S’approprier les nouvelles technologies (internet, IA…). Développer des stratégies pour accéder à la souveraineté dans ce domaine,
17. Introduire nos langues nationales afin de les valoriser et surtout de combattre l’échec scolaire,
18. Mettre en place un cadrage qui permette d’avoir une recherche compétitive et prenant en charge nos besoins. Sans souveraineté scientifique et technologique il est illusoire d’espérer être réellement indépendants,
19. Vulgariser l’esprit scientifique,
20. Éduquer les masses : développer grâce à des stratégies éducatives maîtrisées chez chaque citoyen les valeurs telles que :
a. l’esprit critique, notamment vis-à-vis de la presse et de l’internet,
b. la confiance en soi,
c. l’intégrité ;
d. le patriotisme,
e. le professionnalisme,
f. l’esprit scientifique,
g. l’enracinement dans sa culture et son histoire,
h. l’ouverture à l’autre,
i. le respect de la femme,
j. le respect de l’enfant,
k. le respect des adultes,
l. le respect de l’environnement,
m. le respect des institutions,
n. le respect des minorités
o. le sens de la communauté.
p. l’esprit d’initiative.
Conclusion
La Nouvelle École Sénégalaise, tout en s’inscrivant dans les cadres organisationnels et politiques (UNESCO) internationaux doit permettre à nos sociétés de concevoir des réponses appropriées aux équations que nous pose notre environnement menaçant.
En ciblant des produits résolument modernes (maîtrisant les outils numériques voire en comprenant les enjeux technologiques, anthropologiques et politiques), enracinés dans leurs valeurs culturelles fondamentales, le Sénégal pourra disposer, dans un horizon très proche, de ressources humaines aptes à répondre aux défis du monde contemporain.
Les universitaires, décomplexés, conscients des exigences du travail scientifique et accompagnés par l’État sénégalais et les autres acteurs économiques, pourront donner forme à cette contribution au monde. Surtout que la jeunesse sénégalaise a montré, par sa lucidité et son ingéniosité politique ayant abouti à l’alternance dans laquelle nous sommes, que la balle est dans le camp des institutions.
L’intégration des activités sportives dans le système éducatif, la pratique d’activités extra-muros permettraient, par exemple, de contrecarrer les effets des smartphones et autres appareils. Il est, par ailleurs, évident qu’un travail sérieux doit être mené pour une appropriation de l’Intelligence Artificielle.
Le rôle de l’enseignant, essentiel (même si l’IA l’allègera considérablement) doit être clairement défini. L’un des défis pédagogique majeur est la lutte contre la paresse cognitive et les pratiques frauduleuses qui vont avec. En ce sens il faudra travailler à casser la logique de l’enseignement centré sur la performance du professeur et à augmenter le TPA (Travail Personnel de l’Apprenant). C’est cette inversion qui développera l’autonomie, la créativité et les compétences métacognitives du sujet apprenant. C’est ainsi qu’on pourra édifier une société intellectuelle composée d’individus émancipés, imprégnés des problématiques de leur époque et armés pour y vivre. Il s’agit donc de parachever l’œuvre des précurseurs.
LA BANQUE MONDIALE SOULIGNE L’URGENCE DE REFORMER L’EDUCATION
Selon la Banque mondiale, « malgré les signes d'une reprise économique fragile, la croissance s’enlise en Afrique subsaharienne, menaçant de laisser de côté un grand nombre de jeunes ».
La Banque mondiale appelle à une réforme de l’éducation pour permettre une croissance plus rapide et inclusive en Afrique. « Actuellement, en Afrique subsaharienne, sept enfants sur dix n’ont pas accès à un enseignement préprimaire, et moins de 1,5 % des jeunes âgés de 15 à 24 ans suivent une formation professionnelle, contre 10 % dans les pays à revenu élevé. Il est indispensable de combler ces lacunes pour permettre à l’Afrique subsaharienne de réaliser tout son potentiel économique et d’assurer une croissance durable et inclusive. Il est également essentiel de soutenir l’entrepreneuriat et les nouvelles startups, de permettre aux petites entreprises de se développer ainsi qu'attirer des entreprises établies, afin que les titulaires de diplômes qualifiés trouvent des opportunités d’emploi attractives lorsqu’ils entrent et progressent sur le marché du travail », lit-on dans un communiqué en date du 14 octobre dont nous avons reçu copie.
Selon la Banque mondiale, « malgré les signes d'une reprise économique fragile, la croissance s’enlise en Afrique subsaharienne, menaçant de laisser de côté un grand nombre de jeunes ». « Selon la dernière édition du rapport Africa’s Pulse, qui paraît aujourd’hui (hier) sous le titre Transformer l’éducation pour une croissance inclusive, deux facteurs sont essentiels pour parvenir à relancer la croissance : il faut, d’une part, stabiliser les économies et, d’autre part, transformer l’éducation de manière à doter une main-d’œuvre en plein essor de bases de connaissances plus solides et de compétences en adéquation avec les attentes du marché du travail », rapporte la source.
Les gouvernements africains progressent dans leurs efforts de stabilisation des finances et de réduction des déficits budgétaires, souligne Andrew Dabalen, économiste en chef de la Banque mondiale pour l’Afrique. Mais le lourd fardeau de la dette limite leurs investissements dans des secteurs cruciaux comme l’éducation, la santé et les infrastructures, qui sont essentiels pour une croissance inclusive à long terme », indique le document.
En effet, la Banque mondiale fait savoir que « la population en âge de travailler augmente à un rythme plus rapide en Afrique que dans les autres régions, à la faveur des progrès de ces vingt dernières années dans la réduction de la mortalité infantile ». « Or, l’Afrique subsaharienne est aussi la région du monde qui consacre le moins de dépenses par habitant à l'éducation. Les auteurs d'Africa's Pulse estiment que, pour parvenir à une éducation universelle d'ici 2030, les systèmes éducatifs devraient absorber environ 170 millions d'enfants et d'adolescents supplémentaires, ce qui nécessiterait la construction d'environ 9 millions de nouvelles salles de classe et le recrutement de 11 millions d'enseignants », a-t-elle ajouté. Non sans dire : « Le défi est de taille, mais la région a déjà accompli des avancées importantes : à l’heure actuelle, 270 millions d’enfants sont scolarisés dans le primaire et le secondaire, et les taux d’achèvement des études primaires se sont considérablement améliorés depuis 2000 ».