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16 novembre 2024
KEMI SEBA ARRÊTÉ À PARIS
L'homme de 42 ans, critique virulent de la France, était "en possession d'un passeport diplomatique nigérien et d'un visa Schengen" au moment de son interpellation
(SenePlus) - L'activiste béninois Kemi Seba, connu pour ses positions anti-françaises et son soutien à la junte nigérienne, a été arrêté à Paris le mardi 15 octobre. Selon une source officielle française citée par Le Monde, il était "en possession d'un passeport diplomatique nigérien et d'un visa Schengen" au moment de son interpellation.
Kemi Seba, de son vrai nom Stellio Gilles Robert Capo Chichi, est une figure polarisante dans le paysage politique africain. Président de l'ONG Urgences panafricanistes, il s'est fait connaître comme un farouche opposant à la politique française en Afrique. Son parcours est marqué par de nombreuses controverses, notamment ses liens présumés avec le groupe de sécurité privé russe Wagner, qui aurait financé une partie de ses activités.
L'arrestation de Seba intervient dans un contexte tendu. Début août, il avait annoncé sur le réseau social X avoir reçu un passeport diplomatique nigérien du général Abdourahamane Tiani, leader de la junte au pouvoir au Niger. Seba avait présenté ce geste comme "une réponse apportée à la procédure de déchéance de [sa] nationalité commise par la Françafrique contre [sa] personne". En effet, l'activiste avait été déchu de sa nationalité française en juillet, quelques mois après s'être filmé en train de brûler son passeport français en banlieue parisienne.
Ancien leader de la Tribu Ka, un groupuscule dissous en 2006 par le gouvernement français pour son antisémitisme et son idéologie prônant la séparation entre Noirs et Blancs, Kemi Seba a été condamné à plusieurs reprises en France pour incitation à la haine raciale. Ces dernières années, il s'est fait remarquer par son opposition virulente au franc CFA, organisant des manifestations dans plusieurs pays africains, ce qui lui a valu d'être régulièrement interpellé, expulsé ou refoulé, notamment de Côte d'Ivoire, du Sénégal et de Guinée.
En France, ses activités ont également attiré l'attention des autorités. L'année dernière, le député Thomas Gassilloud (Renaissance), alors président de la commission de la défense nationale et des forces armées de l'Assemblée nationale, l'a accusé d'être un "relais de la propagande russe" et de servir "une puissance étrangère qui alimente le sentiment antifrançais".
À l'heure actuelle, le motif précis de l'arrestation de Kemi Seba reste inconnu.
par Elie Charles Moreau
LA CULTURE, PARENT PAUVRE DU NOUVEAU RÉFÉRENTIEL 2050
Les nations et les peuples, tout autant les États, ne se distinguent pas forcément par des produits intérieurs ou nationaux bruts mais, sûrement, par la manière dont on y prend en charge la culture !
Un seul regret et d’amer en tous plans et points de vue : la Culture encore mise, sinon remise, au 3è sous-sol ! (….)
Pour la Culture, il faut qu’on cesse d’en être encore à, tous les jours, devoir, malgré nous, tourner en rond en sautillant et, encore malgré nous, en clamant, comme c’est le cas depuis le siècle dernier : « la Culture est au début et à la fin du développement » !
Et puis ? Plus rien de viable si ce n’est de constater, en les déplorant seulement, l’incivisme sans répit croissant, la perte en continu des valeurs qui nous restituent à nous-mêmes, les acteurs socioculturels toujours se rongeant et les hardes et les sangs, des comédiens sans cesse flirtant avec la précarité et les affres du quotidien, des éditeurs et écrivains en légitime attente de tout et trop loin de pouvoir vivre de leur art et profession, le livre et la lecture comme prédestinés à la banalisation (et dire qu’il n’est pas une autorité d’Etat qui ne leur doive formation et instruction civiques, savoir-être, savoir-faire, savoir-vivre et réussite sociale).
Mais, il est aussi, en un tel paquet de désordres et fautes de goût, une outrancière folklorisation des objets qui donnent sens au secteur et en constituaient l’âme ! Et, au train où vont les choses, et qui voit la Culture mise en sandwich entre le Sport et la Jeunesse (autres domaines de souveraineté !), je dois à la vérité d’avouer ne pas m’attendre à quelque recouvrement de souveraineté (s) ! Sinon, ça n’est pas encore demain la veille !
Et ce serait dommage et malheureux ! Et l’on aura amputé le patriotisme de quelque chose d’essentiel : de ce qui lui est socle et levain, pardi ! Parce que les nations et les peuples, tout autant les États, ne se distinguent pas forcément par des produits intérieurs ou nationaux bruts mais, sûrement, par la manière dont on y prend en charge la culture ! En 1966, Mao Tsé Toung, avec la révolution chinoise, clairement et avec la froideur qui sied, montrait déjà le chemin.
Au fil des jours, les géants dits d’Asie ( Japon, Corée, Inde, etc.) nous en donnent la parfaite illustration. Sans oublier les États Unis d’Amérique qui, en gestes et en faits aliénants, mènent le monde : culturellement !
Ce matin, en l’Agora solennelle de Diamniadio, « Le Référentiel » a été mis en partage, à fin de « légitime appropriation par les populations », dit-on. Mes réflexes de patriote intransigeant ajoutés à mon refus éperdu de toutes les servilités qui sont des barouds, absolument d’honneur, que j’entretiens depuis le 20è siècle, c’est à dire depuis 1973 pour être précis, me contraignent et forcent à lui accorder de favorables préjugés.
C’est avouer que je suis sur des réserves et attends, plus que jamais, que « Diomaye & Sonko » rendent à la Culture et ses syllabes et toute sa noblesse ! Là et seulement là, et en sur-priorité, est le fiable et plus sûr chemin de la Souveraineté réellement convertibles en destin pérenne !
Le Professeur Cheikh Anta Diop et le capitaine Thomas Sankara, penseraient encore comme moi. Et pour sûr, Mame Abdoul Aziz Sy ! (…..)
Par Elie Charles Moreau
UN REFERENTIEL ? OUI, MAIS !…
Un seul regret et d’amer en tous plans et points de vue : LA CULTURE encore mise, sinon remise, au 3è sous-sol ! (….)
Un seul regret et d’amer en tous plans et points de vue : LA CULTURE encore mise, sinon remise, au 3è sous-sol ! (….)
Pour la Culture, il faut qu’on cesse d’en être encore à, tous les jours, devoir, malgré nous, tourner en rond en sautillant et, encore malgré nous, en clamant, comme c’est le cas depuis le siècle dernier : « la Culture est au début et à la fin du développement » !
Et puis ? Plus rien de viable si ce n’est de constater, en les déplorant seulement, l’incivisme sans répit croissant, la perte en continu des valeurs qui nous restituent à nous-mêmes, les acteurs socioculturels toujours se rongeant et les hardes et les sangs, des comédiens sans cesse flirtant avec la précarité et les affres du quotidien, des éditeurs et écrivains en légitime attente de tout et trop loin de pouvoir vivre de leur art et profession, le livre et la lecture comme prédestinés à la banalisation ( et dire qu’il n’est pas une autorité d’Etat qui ne leur doive formation et instruction civiques, savoir-être, savoir-faire, savoir-vivre et réussite sociale).
Mais, il est aussi, en un tel paquet de désordres et fautes de goût, une outrancière folklorisation des objets qui donnent sens au secteur et en constituaient l’âme ! Et, au train où vont les choses, et qui voit la CULTURE mise en sandwich entre le Sport et la Jeunesse (autres domaines de souveraineté !), je dois à la vérité d’avouer ne pas m’attendre à quelque recouvrement de souveraineté (s) ! Sinon, ça n’est pas encore demain la veille ! Et ce serait dommage et malheureux ! Et l’on aura amputé le Patriotisme de quelque chose d’essentiel : de ce qui lui est socle et levain, pardi ! Parce que les nations et les peuples, tout autant les États, ne se distinguent pas forcément par des produits intérieurs ou nationaux bruts mais, sûrement, par la manière dont on y prend en charge LA CULTURE !
En 1966, Mao Tsé Toung, avec la révolution chinoise, clairement et avec la froideur qui sied, montrait déjà le . chemin. Au fil des jours, les géants dits d’Asie ( Japon, Corée, Inde, etc.) nous en donnent la parfaite illustration. Sans oublier les États Unis d’Amérique qui, en gestes et en faits aliénants, mènent le monde : CULTURELLEMENT !
Ce matin, en l’Agora solennelle de Diamniadio, « Le Référentiel » a été mis en partage, à fin de « légitime appropriation par les populations », dit-on. Mes réflexes de patriote intransigeant ajoutés à mon refus éperdu de toutes les servilités qui sont des barouds, absolument d’honneur, que j’entretiens depuis le 20è siècle, c’est à dire depuis 1973 pour être précis, me contraignent et forcent à lui accorder de favorables préjugés. C’est avouer que je suis sur des réserves et attends, plus que jamais, que « Diomaye & Sonko » rendent à LA CULTURE et ses syllabes et toute sa noblesse !
Là, et seulement là, et en sur-priorité, est le fiable et plus sûr chemin de la Souveraineté réellement convertibles en destin pérenne ! Le Professeur Cheikh Anta Diop et le Capitaine Thomas Sankara, penseraient encore comme moi.
Et pour sûr, Mame Abdoul Aziz Sy ! (…..)
LA VIGILANCE ORANGE ACTIVEE FACE AU NOMBRE DE VICTIMES
L’organisation chargée de la gestion du fleuve Sénégal a déclenché l’alerte orange, indiquant que les débits enregistrés ces derniers jours sont comparables à ceux observés lors de la crue exceptionnelle de 1999.
L’organisation chargée de la gestion du fleuve Sénégal a déclenché l’alerte orange, indiquant que les débits enregistrés ces derniers jours sont comparables à ceux observés lors de la crue exceptionnelle de 1999.
Le fleuve Sénégal a causé d’innombrables dégâts ces derniers jours chez les populations riveraines du Sénégal et du Mali. Ces dernières restent inquiètes car l’hivernage n’a pas encore pris fin dans ces pays. Pendant que les autorités ont envoyé des équipes de secours, l’Organisation pour la Mise en Valeur du fleuve Sénégal (OMVS) a activé sa « vigilance orange », indiquant que d’importantes pluviométries risquent de survenir à tout moment.
« Il est attendu pour la journée du 15 octobre 2024, en plus des débits provenant des affluents non contrôlés, les prévisions de débits de 796 m³/s sur le Bakoye (station de Oualia), 1 464 m³/s sur la Falémé (station de Gourbassi) et environ 1 200 m³/s sur le Bafing (Manantali, cote de ce jour : 208,28 m IGN) », a précisé l’organisation dans un communiqué lundi. L’Omvs gère ce cours d’eau de plus de 1700 kilomètres partagé par quatre pays ouest-africains : la Guinée, le Mali, la Mauritanie et le Sénégal.
L’Omvs a ajouté que les débits actuels sont similaires à ceux observés lors de la crue exceptionnelle de 1999. Ainsi, les cotes d’alerte seront dépassées sur toutes les stations de la vallée et du delta du fleuve Sénégal et les inondations se poursuivront dans les zones habituellement inondables.
Ce lundi, la cote d’alerte a enregistré une baisse à 9,65 m dans la ville malienne de Kayes, contrairement à Bakel (Sénégal) où elle atteignait 11,53 m. La tendance pourrait se rapprocher des 12 m ce mardi, selon l’Omvs. La gravité de la situation a motivé le déplacement, lundi, de plusieurs autorités ministérielles dans ce département sénégalais pour soutenir les populations éprouvées par les inondations, alors que le gouvernement présentait un nouveau référentiel des politiques publiques.
« Je suis venu exprimer la compassion du président de la République et de l’ensemble du gouvernement en ces moments difficiles et rassurer les populations quant aux dispositions prises pour leur apporter le maximum d’assistance », a déclaré le ministre de l’Intérieur, Jean-Baptiste Tine, accompagné à Bakel de sa collègue de la Famille et des Solidarités, Maimouna Dièye. « Dès demain matin (mardi), des convois de vivres, notamment d’eau potable, arriveront et seront acheminés vers les zones les plus nécessiteuses », a-t-il confié à l’Agence de presse sénégalaise (APS).
Le président Bassirou Diomaye Faye a également exprimé, lundi, sa « compassion » et sa « solidarité » aux populations riveraines durement frappées par les inondations dues aux crues du fleuve Sénégal. Il a promis d’effectuer, à partir de vendredi, une visite de deux jours dans la région de Kédougou, à l’est du pays, pour apporter son « réconfort » à ses compatriotes.
TOUT ÇA POUR ÇA !
Le gouvernement de Ousmane Sonko a dévoilé son référentiel de politiques publiques, tant attendu par les Sénégalais. Si Anta Babacar, leader du parti Alternative pour la Relève Citoyenne, salue la présentation de ce projet, elle ne cache pas sa déception
Le gouvernement de Ousmane Sonko a dévoilé son référentiel de politiques publiques, tant attendu par les Sénégalais. Si Anta Babacar, leader du parti Alternative pour la Relève Citoyenne, salue la présentation de ce projet, elle ne cache pas sa déception quant à son contenu. « C’est une bonne chose, car il était vraiment temps que les Sénégalais aient une orientation générale sur la direction que le gouvernement veut donner au pays. Mais je vous le dis d’emblée : je reste sur ma faim. Je m’attendais à une proposition révolutionnaire qui aurait justifié ce long temps d’attente », a-t-elle déclaré.
Un manque d’inclusivité
Selon Anta Babacar, le gouvernement a raté l’occasion d’inclure les Sénégalais dans la conception de ce projet. Elle critique l’absence de consultations populaires et de participation des forces vives de la nation. « Où est la voix des Sénégalais dans ce référentiel qui, soi-disant, nous engage tous ? Ils ont trahi le ‘pacte citoyen’ qu’ils prétendent défendre. C’est un immense gâchis », déplore-t-elle.
L’urgence des besoins immédiats
En ce qui concerne la vision à l’horizon 2050, Anta Babacar souligne que les priorités du pays sont urgentes. « Les Sénégalais n’ont pas le luxe d’attendre trois décennies pour un changement hypothétique. Les populations ont faim, elles peinent à envoyer leurs enfants à l’école. Ce dont nous avons besoin, c’est d’abord d’un plan d’urgence, sur un maximum de deux ans, pour sortir les Sénégalais de la précarité. »
Un plan sans solutions concrètes
Sur le plan économique, Anta Babacar estime que les mesures annoncées manquent de courage et de clarté. « Les secteurs clés tels que l’agriculture et l’industrialisation sont à peine effleurés. Pourtant, c’est précisément là que se trouve une grande partie de la solution pour transformer notre pays », indique-t-elle. Elle déplore également l’absence de propositions solides pour la santé, l’éducation et la création d’emplois.
Des finances irréalistes
Quant au financement proposé par le gouvernement, Anta Babacar se montre sceptique. « 18 500 milliards sur cinq ans, avec un déficit budgétaire au-delà de 10 % ? C’est insoutenable. Ils disent ne plus vouloir recourir à l’endettement alors que la dette intérieure explose », s’inquiète-t-elle, avant de prévenir : « Si leur plan consiste à faire porter le fardeau de ce projet au peuple, en coupant les subventions et en continuant d’étrangler les plus pauvres, ils devraient s’attendre à voir les Sénégalais dans la rue. »
Un appel à l’action
À l’approche des élections législatives de 2024, Anta Babacar appelle les Sénégalais à se mobiliser pour un changement. « Ce gouvernement n’a ni la vision, ni la capacité de redresser notre pays. Nous sommes à un tournant décisif de notre histoire, et les législatives de 2024 représentent une véritable opportunité pour remettre le pays sur les rails », a-t-elle conclu, exhortant le peuple à soutenir la coalition « Samm sa Kaddu ».
par Pape Samba Kane
DE NDEEM À MBACKE KADIOR, HOMMAGE À SERIGNE BABACAR MBOW
Le vendredi 18 octobre, la galerie Maam Samba à Ngor sera le théâtre d'un hommage à Serigne Babacar Mbow. L'événement promet d'être un kaléidoscope de témoignages, retraçant le parcours exceptionnel de cet homme aux multiples facettes
Vendredi 18 octobre, à la galerie Maam Samba, du nom de son grand-père, fils du fondateur du village de Ndeem, petit hameau du département de Bambey, que Serigne Babacar Mbow a fait connaître à travers le monde, se déroulera une cérémonie d’hommage à celui qui restera pour ses amis d’enfance "Chacun" ; sinon Shakun, comme le créateur imaginatif qu'a toujours été Babacar Matouty Mbow signa quelques petits et grands papiers d'une originalité remarquable dans le journal Le Politicien, où nous passions voir "grand Less" à son grand plaisir. - C'était aux débuts des années 1980, nous faisions la navette entre Gorée et Mermoz, chez Yaye Ngoné, sa mère où nous avions trouvé refuge ...
Un peu plus tard, ou en même temps, quelques œuvres littéraires suivront que Shakun ne publia pas, ne publiera jamais ; son évolution spirituelle, pour le dire ainsi, les ayant enterrées. Ce, littéralement, du moins pour le manuscrit de roman "Le poète du désert", que les quelques personnes l'ayant lu voyaient comme un grande œuvre littéraire.
Nous formions une petite bande de rêveurs, Lamine Ndour, guitariste de talent, Alioune Sow, un inoubliable peintre, binôme alors de Zoulou Mbaye ; petite bande dont Shakun était le meneur, grand frère et mentor. Un peu guide spirituel déjà, même si des idéaux plus laïcs, voire profanes, comme l'art, étaient nos moteurs.
Mais Shakun, dans sa manière de vivre, ascétique, désintéressée et généreuse, couvait déjà - c'est peut-être seulement le recul et ce qu'il a fait de sa vie, qui, aujourd'hui, rendent cela si évident à mes yeux - le Cheikh, Serigne Babacar Mbow, dont l'œuvre aux plans spirituel, social, économique, n'a pas fini de faire le tour du monde.
Je vais avoir 24 ans, quand je le rencontre, il a un passé de jeune Dakarois de la Médina, grand footballeur ayant, après l'inévitable foot de rue, intégré le grand club du Jaraaf de Dakar, il a un vécu d'étudiant engagé et turbulent en France, et, commencé déjà à Dakar, de militant d'une gauche sénégalaise de l'immédiate après-indépendance, dynamique mais polymorphe ; Babacar ayant choisi de militer à And-Jëf, chez les Maoïstes. De cette époque, de ces époques devrions-nous dire, d'autres que moi, qui les ont vécues avec lui, témoignerons ce 18 octobre. Nous l'espérons et les y invitons, Boubacar Boris Diop et moi, qu'un concours de circonstances incluant notre relation à lui et une proximité avec des événements impliquant sa famille, presque donc le hasard, a désigné pour porter une partie de la communication sur un projet de Café Littéraire que, de son vivant, Serigne Babacar avait inspiré à ses enfants, en charge de la gestion de la galerie Maam Samba de Ngor. - Dans celle-ci, sont exposées les innombrables réalisations de l'ONG des associations du village de Ndeem que Serigne Babacar a fondée et présidée, entre autres remarquables œuvres de développement humain, social et économique, dans une démarche écologique, inclusive et solidaire.
Se tiendra à nos côtés à cette occasion du 18 octobre, Assane Mboup, directeur de la très connue et dynamique Télé-école, témoin, lui, de Ndeem à Mbacké Kadior, du cheminement, spirituel baay-fall de Serigne Babacar, doctrine indissociable du travail, en tant que son viatique. Ensemble, ils ont sillonné l’Europe, propageant, selon les propres mots d’Assane, non pas seulement la doctrine du développement éco solidaire impulsée à Ndeem, mais aussi l’approche spirituelle la soutenant.
La diversité des productions agricoles, artisanales, manufacturières et les nombreuses innovations dont celles-ci sont accompagnées, ont ouvert des voies vers divers accomplissements, notamment la pénétration du marché international du commerce équitable, à des populations, surtout féminines, jusqu’alors en marge d’un système figé dans des pratiques agricoles et socioéconomiques régressives.
Lors d'une visite à Ndeem, nous fûmes impressionnés par l'élaboration d'un charbon, alternatif au bois, à base d'argile et de coques d'arachides, une fabrique de meubles en bambou, des teintureries à tendance bio, la culture de coton, et d’autres types d’activités innovatrices touchant à l’élevage, à l’aviculture, etc.
Beaucoup, parmi les personnes auxquelles je pensais tantôt comme pouvant mieux témoigner du parcours de Shakun que nous-mêmes, ont visité le Ndeem de Serigne Babacar et en sont revenus impressionnées par la somme considérable de ses réalisations et de son implication physique personnelle dans tous les travaux. Parmi elles, Mao Wane, lui aussi militant de cette gauche aujourd'hui rangée. Connu pour avoir continué son action militante avec le daara de Malika, il m’a un jour dit avec émotion : " Chacun a réalisé notre utopie".
Nous souhaitons le voir, vendredi 18 octobre à la galerie Maam Samba, ainsi que nous souhaiterions y recevoir d’autres compagnons de route de « Chacun » sur le terrain politique et ailleurs dans son riche parcours, je pense à Amadou Tidiane Wone, Mamadou Diop Decroix, Papa Touty Sow, particulièrement à Majid Ndiaye, lui et Serigne Babacar ont entretenu une amitié pressue fusionnelle - Et d’autres et d’autres et d’autres encore …
Serigne Babacar, devenu Cheikh Baye Fall, réalisa à Ndeem un travail si remarquable au cours de trois décennies, qui conduisit le Khalife général des Baye Fall, Serigne Cheikh Dieumb Fall, à lui confier, sur instruction (ndigël) du Khalife des Mourides, alors, Serigne Cheikh Sidy Mbacké, des travaux destinés à doter Mbacké Kadior d'infrastructures éducatives, agricoles et résidentielles de grande envergure. C'était il y a une dizaine d'années.
Dans la ferveur, il déménagea tout de suite de Ndeem vers le berceau du Mouridisme, lieu de la Grande Rencontre entre Cheikh Ahmadou Bamba et Cheikh Ibra Fall, avec armes et bagages, sa famille et nombre de ses talibés. Là, il ne tarda pas à donner de claires indications que cette confiance placée en lui par les plus hautes autorités mourides était amplement méritée.
Discipline, rigueur et travail soutenus ont fait très vite sortir de terre toutes les infrastructure du cahier des charges
Le vendredi 1er mars 2024, Dieu qui l'avait donné au monde, à sa famille, à ses amis, à Ndeem et au Mouridisme, le leur a repris. Aujourd'hui, Serigne Babacar Mbow repose dans ces cimetières de Ngiguis Bamba, à Mbacké Kadior, les cimetières des habitants de Thillé (village situé à 1 kilomètre), dont il avait participé à la réhabilitation, en offrant des matériaux de construction, et en participant de ses propres mains aux travaux ; de sa propre initiative, mais, dans la pure tradition mouride, après en avoir sollicité et obtenu le ndigël.
Les chantiers qui lui avaient été confiés sont aujourd’hui quasiment achevés. Ce qu’il en reste est ce qu’on appelle les finitions, carrelage et peinture, matériaux que Serigne Babacar avait déjà acquis et stocké dans un container. Et aucune crainte ne subsiste que ses enfants, avec en tête Cheikhouna Mbow, son fils aîné, héritier de la charge - comme le veut la tradition chez les Baye Fall -, achèveront, pour le peu qu'il en reste, les travaux entamés par leur père et surtout guide spirituel, qui leur a laissé de solides valeurs. Sokhna Aïssa, sa compagne de toujours, et mère de ses enfants, qui a suivi, soutenu et accompagné Serigne Babacar dans son parcours initiatique jusqu'à son aboutissement en tant que Cheikh, y veillera par ses bénédictions.
Durant quatre décennies son engagement spirituel s'est, on l'a vu, accompli en même temps que des réalisations sociales au bénéfices de communautés et d'individualités en ayant tiré un accomplissement perceptible dans les marques de reconnaissance que, de son vivant déjà, Serigne Babacar recevait de partout. Quand sa disparition fut annoncée,
les nombreux hommages venus de tous les coins du pays, d’Afrique, d’Europe et d’ailleurs, de personnes de toutes catégories professionnelle, sociale ou religieuse, ont constitué un hymne à son engagement dans l’accomplissement de l’humain au double plan matériel et spirituel par le travail, la méditation et le partage.
Or, l'intellectuel et déjà écrivain prolifique qu'était Shakun écrivant sous nos yeux avec une rapidité déconcertante, nouvelles et fantaisies de toutes sortes- avait mis ces dispositions créatrices au service de son engagement dans la spiritualité. De sa plume, il a écrits dix ouvrages, tous dans la ligne soufie d’interprétation et d’exaltation de la parole divine, mise au service de l’humain. Dix ouvrages aux titres éloquents, dont voici quelques-uns : « La noblesse spirituelle de l’âme : Les Gens de l’Amour » -2012 « L’aura de la femme dans le verbe divin » - 2019 ; « L’Amour divin dans le verbe du prophète » - 2022 ; « Cheikh Ibrahima Fall : La Lumière de la Sainte Piété » -2023 ; tous parus à Harmattan- Sénégal. Serigne Babacar a aussi laissé deux ouvrages posthumes dont l’un est en cours de publication par les Editions Albouraq à Paris.
Le 18 octobre, en présence de sa famille, des ses disciples et de ses amis de tous horizons, venus de partout, à l’occasion du lancement du Café Littéraire Maam Samba, un hommage lui sera rendu, avec des témoignages qui nous en apprendront plus sur la trajectoire de vie proprement exceptionnelle de Serigne Babacar Mbow.
Par Khady Gadiaga
PAUVRE CULTURE...
Dommage que la culture soit encore laissée en rade. Tous les sursauts révolutionnaires à travers le monde ont eu pour socle la culture. C'est elle qui cimente les peuples et instaure un imaginaire collectif qui permet d'aller à l'assaut des défis...
Dommage que la culture soit encore laissée en rade. Tous les sursauts révolutionnaires à travers le monde ont eu pour socle la culture. C'est elle qui cimente les peuples et instaure un imaginaire collectif qui permet d'aller à l'assaut des défis du siècle. Le Projet doit impérativement redonner à la culture le lustre qu'elle mérite.
L’État a intérêt à corriger cette insuffisance criarde dans son référentiel quinquennal et penser à axer son intervention autour de l’appui à la structuration des filières de l’économie créative, parallèlement aux actions favorisant l’accès et le partage des connaissances, afin de contribuer à l’émergence d’une économie de production et de diffusion de biens et services porteurs de l’identité et de la créativité des peuples par les industries culturelles et créatives. Ce concept mérite d'être revisité par le référentiel du plan d'action Sénégal 2050 qui prône la valorisation du capital humain et le changement de paradigmes.
La culture demeure profondément liée à l’Esprit du vivre-ensemble si l’on comprend que celui-ci dépasse les seuls intérêts marchands et économiques d’une société à un moment donné. Une communauté humaine sans histoire, sans culture ne peut promouvoir le patriotisme appelé par nos gouvernants.
Et sans patriotes, aucun État ne pourra conscientiser un Esprit de défense et de souveraineté. Inversement, il ne pourra jamais y avoir de patriotisme sans un rapport amoureux à la terre des pères, et cela passe par la Culture et son substrat émancipateur, qu’elle soit ou non déformée au prisme du roman national.
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AMADOU SALL DÉFIE SONKO-DIOMAYE
L'ancien ministre affirme sur RFI que Macky Sall "n'a peur de rien", balayant les menaces judiciaires. Il brandit l'immunité présidentielle comme un bouclier contre d'éventuelles poursuites à l'encontre de l'ancien chef de l'État
Dans une interview accordée à RFI ce mardi 15 octobre 2024, Amadou Sall, ancien ministre et membre de la nouvelle coalition d'opposition Takku Wallu Sénégal, a lancé un défi au gouvernement actuel en affirmant que l'ancien président Macky Sall "n' une peur de rien".
Cette déclaration intervient dans un contexte tendu, alors que le nouveau pouvoir accuse l'ancien régime de malversations financières. Amadou Sall a fermement rejeté ces allégations, les qualifiant de "politique politicienne".
"Le président Macky Sall, il a une immunité présidentielle", a rappelé M. Sall, ajoutant que "pour pouvoir le poursuivre, il faut qu'il soit mis en accusation par l'Assemblée nationale à une majorité qualifiée". Il a souligné que cette procédure ne peut être engagée que pour « haute trahison ».
Concernant les accusations de manipulation des chiffres économiques, l'ancien ministre a mis en doute la validité de l'audit évoqué par le Premier ministre actuel. "Un audit se fait par un organisme indépendant", a-t-il déclaré, ajoutant que "jusqu'à présent, il n'apporte pas la preuve que les chiffres de la présidence Macky Sall sont faux".
Malgré la défaite électorale de mars dernier, Amadou Sall reste confiant pour les prochaines législatives. Il a évoqué le bilan des six premiers mois du nouveau gouvernement, affirmant que "ceux qui nous ont vendu des chimères [...] se sont effondrés".
Quant à l'absence de Macky Sall sur le terrain électoral, M. Sa lla balayé les spéculations : "Le président Macky Sall n'a peur de rien et il n'y a aucune raison qu'il ait peur de quoi que ce soit , ni politiquement, ni judiciairement".
Par Mamadou Ndiaye
EMPREINTES
L’exercice du pouvoir est temps de vérité. Au détour d’une forte concentration d’efforts, les experts commis, dans une relative discrétion, pour donner corps, âme et silhouette au référentiel des politiques publiques ont remis à date échue leur copie ...
L’exercice du pouvoir est temps de vérité. Au détour d’une forte concentration d’efforts, les experts commis, dans une relative discrétion, pour donner corps, âme et silhouette au référentiel des politiques publiques ont remis à date échue leur copie au Premier ministre Ousmane Sonko qui, à son tout, l’a aussitôt transmise au Président de la République Bassirou Diomaye Faye.
S’en est suivi le séminaire gouvernemental pour fixer le cadre, circonscrire le périmètre, s’entendre sur la pertinence, la cohérence et l’amorce du processus de présentation au cours d’une cérémonie solennelle en présence de toute la classe dirigeante. Cruciale étape : le Projet cesse d’être l’apanage du Pastef.
Désormais, il constitue un « bien » des Sénégalais qui peuvent, en se l’appropriant, lui imprimer un caractère collectif. Il devient ainsi la référence et se substitue au Plan Sénégal Emergent (PSE) tombé en désuétude en même temps que le régime qui le soutenait.
Au vainqueur la parole et l‘initiative. Sans doute tient-il compte du contexte de mutation des marchés sous l’effet de plusieurs facteurs : décloisonnement des capitaux, leur intégration et leur interdépendance accrues et la suppression des entraves pour rendre libre la circulation desdits capitaux.
De ce fait, le référentiel Sénégal 2050 se décline en axes qui s’articulent, à l’image du somptueux baobab, en bonne gouvernance et engagement, en aménagement optimal et développement durable, en capital humain de qualité et garantie d’équité sociale pour enfin déboucher sur une économie compétitive. Tout un programme !
Il s’étale sur un quart de siècle et nécessite pour les cinq premières années 18 500 milliards de francs CFA d’investissements suivant une clé de répartition qui englobe le privé, le public et les institutionnels dans des proportions inversées. Ce qui est une nouveauté.
Par ailleurs, il ressort des interventions et des analyses croisées des actifs que liquidités et solvabilité coexistent dans une relative transparence. En revanche, les professionnels des marchés restent toujours confrontés au réel problème d’allocations des ressources et surtout d’arbitrage géographique.
La présence du cabinet Performance se justifie-t-elle par la quête de puissance des nouvelles autorités du Sénégal ou le besoin de positionnement clair et sans équivoque afin de donner à Sénégal 2050 une empreinte indélébile ?
Tout est question de bonne direction s’appuyant sur des indicateurs économiques et le jugement des experts. Ces derniers ont davantage mis l’accent sur les hydrocarbures comme mamelles des ressources avec une utilisation efficace pour apprécier l’allure des progrès attendus.
La nature même des modalités d’injection de capitaux entraîne des anticipations pour se forger une opinion fiable sur le sens des conjonctures à venir et des tendances lourdes.
Il en est ainsi de l’économie circulaire, vite évoquée alors qu’elle demeure une filière inexplorée avec un potentiel de croissance insoupçonnée. L’hypertrophie de Dakar crée déjà un besoin d’évasion salutaire pour nombre de Sénégalais qui étouffent dans une capitale à hauts risques de pollution.
Le choix du mythique arbre, en l’occurrence le baobab, comme emblème et métaphore rejoint l’option antérieure d’un symbole revêtant l’authenticité de tous les actes officiels de la puissance publique. Une telle proximité de situations révèle la longue trajectoire de planification du développement dans notre pays.
Dès les années soixante-dix, le régime du premier président Senghor vantait le Sénégal en l’an 2000 avec une modernité diffusée à une vaste échelle. La dégradation du prix des matières premières, conséquence de la détérioration des termes de l’échange, a fini par ruiner les ambitions du président-poète pour le Sénégal.
Son successeur Abdou Diouf, qui avait pour lui la durée, tablait sur un Sénégal «transformé en 2025 » avec des hypothèses et des simulations montrant un basculement massif des populations vers le littoral de la façade atlantique. L’inflation mondiale liée à la hausse des prix du pétrole entrainait une chute du pouvoir d’achat et la destruction du fragile tissu industriel.
Chômage massif de la classe laborieuse. Retentissante déperdition scolaire. Appelés à la rescousse, le FMI et la Banque mondiale, préconisaient de ruineux ajustements structurels avec un démantèlement massif des subventions des prix, le gel des investissements dans l’éducation qu’ils considéraient comme une « dépense », donc une charge inutile.
Le plus cocasse, ces mêmes institutions n’avaient pas hésité à « pomper » les maigres ressources humaines des pays anormalement endettés pour accroitre l’efficience de leurs interventions. Elles perdaient de ce seul fait toute crédibilité.
En 2000, le président Wade arrive au pouvoir sans vision claire. Il surfe sur toutes les vagues ondoyantes. Il se fie à son incomparable flair. Mais iconoclaste et libéral bon teint, il refuse de suivre la tradition républicaine de ses devanciers. Imprévisible, le pape du Sopi (son slogan de ralliement) affectionne les points d’attention repérés : sports, culture, université, politique, agriculture, infrastructures, évènements grandioses. La trace ou le sillon ne l’intéressent pas outre mesure.
Wade était un « président spécial », disait de lui, séduit et ébaubi, James Wolfensohn, alors président de la Banque mondiale. En lui succédant en 2012, Macky Sall s’organise pour combler la béance. Il s’appuie sur son programme de Yonou Yokkute qu’il transforme en PSE au cours d’une expédition médiévale à Paris pour doter le pays d’un référentiel séquencé jusqu’en 2035.
Cette brève incursion dans des initiatives antérieures, a valeur de rappel et surtout d’alerte afin d’éviter le travail en silo ou les démarches solitaires. Il urge de faire des compatriotes des alliés dans le but évident de mobiliser les intelligences collectives en les conjuguant dans l’action. De façon inclusive et non exclusive.
Car les mots seuls ne soignent pas les maux de ce pays adepte des palabres. Les mécanismes pour amortir les chocs transcendent les clivages partisans ou les querelles d’école en privilégiant les efforts d’unité à la base des succès d’estime. Cette ouverture donne le goût de l’engagement à ré-enchanter. Au fond, que fait-on de grand sans ambition ?
De nouveaux visages, souvent jeunes, arrivent aux responsabilités. Sous l’effet des contraintes, ils doivent s’appuyer sur des figures de sagesse, rompues aux arcanes du pouvoir et aux subtilités des négociations complexes. Après tout, la vocation du gouvernement est d’améliorer l’existence des Sénégalais.
A travers des cycles politiques qui se sont succédé, ils ont été témoins de plusieurs projections pilotées par des plénipotentiaires mandatés pour l’alignement d’opportunités et l’éclosion de talents. Bien évidemment, la jeunesse s’impose comme un sujet majeur des nouvelles autorités. Elle croît assez vite et constitue la frange de la population la plus exposée et la moins avantagée en raison du chômage massif qui la frappe.
Comment dompter les ardeurs et refréner les impatiences ? Parce que tout est urgence justement, l’approche par priorité absolue confère aux options une crédibilité si les cibles s’y reconnaissent.
Le Sénégal 2050 brasse large et projette de rééquilibrer le pays à partir d’une équité territoriale qui met l’accent sur l’impulsion et une participation accrue des citoyens. Auront-ils voix au chapitre pour être écoutés et entendus ?
Par Mamadou Ndiaye
Par Ibrahima THIAM
PROJET SENEGAL 2050 : UNE VITRINE BRILLANTE, MAIS VIDE
Le Projet Sénégal 2050 se présente avec des ambitions affichées et des schémas visuellement alléchants rappelant le catalogue de La Redoute. Mais derrière cette façade séduisante, on ne trouve qu’un vide sidéral
Le Projet Sénégal 2050 se présente avec des ambitions affichées et des schémas visuellement alléchants rappelant le catalogue de La Redoute. Mais derrière cette façade séduisante, on ne trouve qu’un vide sidéral. Si ce plan a réussi quelque chose, c’est bien à peaufiner son apparence pour masquer l’absence de contenu substantiel. Les axes stratégiques sont exposés avec soin, les graphiques bien élaborés et les diagrammes aussi esthétiques qu’obscurs.
Toutefois, en examinant de près cette mise en scène, une question se pose : Où sont les données concrètes, les échéances précises, les mécanismes détaillés ? L’effort semble avoir été mis sur le look, laissant le fond (volontairement ?) flou. Peut-être espère-t-on que le public se laissera emporter par les couleurs vives et les formules accrocheuses. Mais même la plus belle carte ne sert à rien si elle ne mène nulle part. Sans calendrier rigoureux, ni chiffres solides, ce projet évoque ces interminables présentations PowerPoint : bien exécutées, mais finalement dénuées de réelle utilité. Les termes-clés – compétitivité, capital humain, équité territoriale, justice sociale, gouvernance sont là, mais ils semblent flotter dans le vide.
Derrière ces promesses, rien de concret ne vient soutenir l’ambition affichée. On évoque la transformation, mais jamais on ne nous dit comment elle sera réellement mise en œuvre, ni selon quel timing, etavec quels moyens. Quant à la situation économique du pays, elle semble soigneusement évitée. Il est toujours plus simple de multiplier les promesses que de s’attaquer à la réalité.
financière. La dégradation de la note souveraine du Sénégal ? Un détail à ignorer, tant qu’on peut continuer à projeter des infographies impeccables. Pourquoi se soucier d’un plan de gestion de la dette quand on peut se concentrer sur l’embellissement de la présentation pour éblouir l’assistance ?
L’absence de réformes concrètes est flagrante. Les solutions tangibles semblent avoir été reléguées au second plan, au profit d’une approche plus créative, où l’on laisse entendre que les problèmes se résoudront d’eux-mêmes dès lors qu’on invoque des termes à la mode tels que développement durable et équité. Mais sans données précises, sans objectifs mesurables et sans stratégie claire, ces mots ne sont que du vent.
En fin de compte, le Projet Sénégal 2050 ressemble davantage à un exercice de style qu’à une véritable vision pour l’avenir. C’est un spectacle visuel où la forme prend largement le dessus sur le fond. Pour espérer faire progresser le pays il faut bien plus que des schémas élégants et des discours bien rodés. Un projet crédible ne peut se contenter d’être une belle présentation ; il doit reposer sur des solutions concrètes et réalisables. Les sénégalais, mes compatriotes, ne doivent pas se laisser influencer par ce qui n’est qu’un mirage.