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16 novembre 2024
LE QUINQUENNAT DE TOUS LES DÉFIS
Le gouvernement mise sur un développement endogène, porté par des territoires responsables et un secteur privé national renforcé. Des réformes sont annoncées dans la décentralisation, les finances publiques et le foncier pour soutenir cette transformation
(SenePlus) - Ce lundi 14 octobre 2024, le régime du président Bassirou Diomaye Faye a présenté sa « Stratégie Nationale de Développement » (SND) pour la période 2025-2029. Ce document ambitieux vise à transformer en profondeur l'économie et la société sénégalaises autour d'une vision : faire du Sénégal un pays « Souverain, Juste et Prospère » à l'horizon 2050.
La SND s'articule autour de quatre axes stratégiques : une économie compétitive, un capital humain de qualité, un aménagement durable du territoire et une bonne gouvernance. Elle se fixe comme objectif global de « promouvoir un développement endogène et durable, porté par des territoires responsables, viables et compétitifs, et jetant les bases de la souveraineté nationale ».
Parmi les objectifs chiffrés, le gouvernement vise une croissance moyenne de 6,5% sur la période, une réduction du ratio de la dette publique à 60,6% du PIB d'ici 2029 (contre 73,6% en 2023), et une augmentation de l'indice de développement humain de 0,511 à 0,581.
La stratégie prévoit un vaste plan d'investissement de 18 496 milliards de FCFA sur cinq ans, dont 12 821 milliards financés par l'État et 5 675 milliards par le secteur privé. Les secteurs prioritaires incluent l'agriculture (10,5% des investissements publics), les transports (11,2%), l'éducation (10%), et la santé (6,2%).
Un accent particulier est mis sur le développement des pôles territoriaux et la décentralisation, avec une répartition plus équilibrée des investissements entre les régions. La région de Dakar reste prépondérante avec cependant 36,7% des dépenses prévues.
La SND prévoit également d'importantes réformes, notamment dans la décentralisation, les finances publiques, le foncier et l'environnement des affaires. L'objectif est de favoriser l'émergence d'un secteur privé national fort et de réduire la dépendance du pays vis-à-vis des financements extérieurs.
Dans le domaine énergétique, le gouvernement compte porter la part des énergies renouvelables à 36,1% du mix électrique d'ici 2029. Il prévoit aussi de réduire drastiquement les subventions à l'énergie, de 4% du PIB actuellement à moins de 1 % en 2029, grâce notamment à la stratégie "gas to power" utilisant les ressources gazières nationales.
La stratégie d'endettement vise à réduire progressivement la part de la dette extérieure au profit de la dette intérieure, passant de 76% à 65% de la dette totale d'ici 2029. Le gouvernement compte s'appuyer davantage sur le marché financier régional et des instruments innovants comme les "diaspora bonds".
Enfin, la SND prévoit de mobiliser la diaspora sénégalaise autour de cet agenda de développement, à travers des mesures incitatives pour l'investissement et le transfert de compétences.
Cette nouvelle stratégie marque une rupture avec les politiques précédentes, en mettant l'accent sur un développement endogène, une plus grande responsabilité des acteurs locaux, et une réduction de la dépendance extérieure. Sa mise en œuvre efficace et son impact réel sur l'économie et la société sénégalaises seront observés de près dans les années à venir.
PAR THIERNO ALASSANE SALL
DIOMAYE ET SONKO DEMANDENT AUX SÉNÉGALAIS DE PATIENTER ENCORE 25 ANS
"Rien n’est proposé pour soulager immédiatement les ménages sénégalais qui peinent à joindre les deux bouts. Aucun plan clair pour réguler les prix, atténuer la pression fiscale, ou offrir des aides directes aux familles."
Dans un contexte où la majorité des Sénégalais souffrent de la hausse des prix des produits de première nécessité et de l’inflation galopante, l’Agenda 2050 semble étrangement déconnecté de la réalité. Rien n’est proposé pour soulager immédiatement les ménages sénégalais qui peinent à joindre les deux bouts. Aucun plan clair pour réguler les prix, atténuer la pression fiscale, ou offrir des aides directes aux familles.
Góorgóorlu est aussi absent du Projet d'une autre façon. Censé être le destinataire ultime dudit projet, il est étrangement oublié à la phase de définition des priorités, lui qui, à l'image d'un animal de laboratoire, a subi tous les plans savamment concoctés, qui l'ont réduit en l'état de "Cas social".
Un autre point d’ombre est la question du financement. Les projets évoqués nécessitent des investissements colossaux, mais le document reste muet sur la manière dont ces projets seront financés.
Les promesses de prospérité future sont louables, mais elles ne suffiront pas à apaiser la détresse du Góorgóorlu.
AFRIQUE SUBSAHARIENNE, LE TAUX DE CROISSANCE ESTIMÉ À 3% EN 2024
La Banque mondiale a fait cette prévision dans son rapport semestriel Africa's Pulse. Cette reprise est portée par une hausse de la consommation et de l'investissement privés, mais reste insuffisante pour réduire la pauvreté dans la région.
Dakar, 14 oct (APS) – La Banque mondiale a estimé, lundi, à 3% le taux de croissance en Afrique subsaharienne pour l’année 2024 contre 2,4% en 2023, a-t-on appris de source officielle.
‘’D’après les prévisions de la 30e édition du rapport économique semestriel de la Banque mondiale sur l’Afrique subsaharienne, l’activité régionale devrait croître de 3 % en 2024, contre un point bas de 2,4 % en 2023’’, peut-on lire dans cette étude plus connue sous le nom de Pulse’s Africa.
Intitulé ‘’Transformer l’éducation pour une croissance inclusive’’, ce rapport indique que cette hausse du taux de croissance est favorisée ‘’principalement grâce à la hausse de la consommation et de l’investissement privés’’.
Dans le même temps, signalent les auteurs de l’étude, l’inflation devrait s’atténuer, pour passer de 7,1 % en 2023 à 4,8 % cette année, sous l’effet de politiques monétaires et budgétaires plus strictes, de la stabilisation des devises et d’une diminution des perturbations d’approvisionnement.
‘’Les gouvernements africains progressent dans leurs efforts de stabilisation des finances et de réduction des déficits budgétaires’’, souligne Andrew Dabalen, économiste en chef de la Banque mondiale pour l’Afrique, cité dans le rapport.
Cette reprise, tempère Africa’s Pulse, est toutefois insuffisante pour sortir des millions de personnes de la pauvreté.
‘’La croissance du PIB par habitant reste atone, à 0,5 % seulement en 2024, contre une moyenne de 2,4 % sur la période 2000-2014’’, estiment les auteurs du rapport, ajoutant que les conflits, le changement climatique et l’explosion des coûts du service de la dette sont autant de freins aux progrès.
‘’En 2024, le service de la dette absorbera 34 % des recettes publiques dans la région, au détriment des investissements productifs’’, ajoutent-ils.
DAKAR VEUT S’ÉRIGER EN VILLE MODÈLE EN MATIÈRE D’EFFICACITÉ ÉNERGÉTIQUE
Barthélémy Dias a cité le lancement des travaux d’installation de panneaux solaires dans les lieux publics, mais surtout symboliques, tels que les mosquées de Liberté 3 et la Grande mosquée des Parcelles assainies.
La ville de Dakar veut se positionner en tant que modèle de vie globale en matière d’efficacité énergétique et de réduction des émissions de gaz à effet de serre, a déclaré son maire, Barthélémy Dias.
”Face à ces enjeux, nous avons pris la décision de positionner Dakar en tant que modèle de vie globale en matière d’efficacité énergétique et de réduction des émissions de gaz à effet de serre’’, a-t-il dit.
Barthélémy Dias s’exprimait lors de la cérémonie de lancement officiel du ‘’Metropolitan Governance of the Energy Transition (MGET)’’, une initiative visant à ”renforcer et poursuivre, dans un contexte métropolitain, le processus d’amélioration de la gouvernance de la transition écologique et énergétique entamée par la ville de Dakar’’.
Selon lui, ”la ville de Dakar a déjà adopté de nombreuses stratégies pour promouvoir les énergies renouvelables et amorcer une transition vers un avenir plus durable’’.
Il a cité le lancement des travaux d’installation de panneaux solaires dans les lieux publics, mais surtout symboliques, tels que les mosquées de Liberté 3 et la Grande mosquée des Parcelles assainies.
D’autres lieux de culte dont la Grande Mosquée Massalikul Jinane, la mosquée omanienne, la Mosquée de la Divinité, le mausolée de Cambérène suivront, a dit Barthélémy Dias, soulignant que ”la Cathédrale de Dakar a déjà été connectée à cette énergie propre”.
A son avis, ‘’ces efforts vont être amplifiés par l’installation de systèmes d’énergie propre dans d’autres bâtiments publics, tels que le centre gériatrique de Ouakam ou les collèges et lycées de la ville de Dakar’’.
‘’Cela nous permettra de continuer à réduire la facture énergétique de la ville, renforçant ainsi la résilience économique face aux défis liés au changement climatique’’, a-t-il expliqué.
Des défis à relever
Selon le maire, Dakar est confrontée à ‘’des défis majeurs’’. ‘’Sa vulnérabilité aux changements climatiques, conjuguée à une forte dépendance aux énergies fossiles, engendre des pénuries d’énergie fréquentes et cela se traduit souvent par des coûts élevés de l’électricité pour nos concitoyens’’, a-t-il souligné.
Pour lui, ‘’cette situation n’est pas viable, (…), car la maîtrise de l’énergie est une condition essentielle pour le développement économique et social’’.
‘’Sans une source d’énergie fiable, notre capacité à croître et à prospérer est fortement limitée’’, a-t-il reconnu.
Le financement du MGET d’un montant de plus de 1,5 milliard de FCFA est rendu possible grâce au soutien ‘’précieux’’ de l’UE et de Metropolis, l’association mondiale des maires des grandes métropoles, a dit le maire de Dakar.
L’initiative vient, selon lui, ‘’renforcer l’engagement de la Ville de Dakar, sur le long terme, pour une meilleure gestion de l’énergie à travers une gouvernance optimale et la promotion de bonnes pratiques d’efficacité, énergétique’’.
Engagement des partenaires
Le représentant de l’Union européenne (UE), Simon Vanden Broeke, s’est réjoui de ‘’cette initiative excellente où les villes participantes comme Dakar s’engagent à améliorer la gouvernance urbaine pour une transition écologique et énergétique’’.
‘’Ce projet s’inscrit dans le cadre de la transformation de la ville de Dakar vers une ville intelligente et sobre en carbone’’, a-t-il expliqué.
M. Vanden Broeke a fait savoir que ‘’l’UE veut travailler avec ses partenaires comme le Sénégal pour achever cette transition verte’’.
Le secrétaire général de Metropolis, Dr Jordi Vaquer, s’est dit optimiste quant à la réussite de cette initiative d’installation de panneaux solaires. Il a dit que la présence du soleil est un atout supplémentaire.
‘’On va montrer à l’Afrique et au monde que non seulement c’est possible, mais que c’est efficace. C’est la façon la plus efficace de faire cette transition avec les collectivités territoriales’’, a-t-il fait savoir.
Par Ibra Ciré Ndiaye
HISTOIRE D’UNE IMPOSTURE !
Creuset de l’histoire du Sénégal, le Fuuta-Tooro est aussi une terre faite de paradoxes et d'injustices sociales conçues et développées par un groupe social « toroodo, pl. toroo6e ».
Creuset de l’histoire du Sénégal, le Fuuta-Tooro est aussi une terre faite de paradoxes et d'injustices sociales conçues et développées par un groupe social « toroodo, pl. toroo6e ». Le système politique toroodo, sous l'égide d'Abdul Kadeer Kan, a étouffé les aspirations de justice sociale de Ceerno Suleymaani Baal. La volonté de rassemblement de ce dernier s'est heurtée à la servitude imposée et maintenue au Fuuta-Tooro par Abdul Kadeer Kan. Si aucun système n'est parfait, ceux qui évoluent positivement sont ceux qui acceptent de se remettre en question. Or, le système toroodo, caractérisé par les pratiques mises en place par Abdul Kadeer Kan et ses proches après la mort de Suleymaani Baal perdure jusqu’à nos jours. L'administration coloniale, en instaurant des chefs de canton issus de la catégorie lettrée toroodo en arabe, a prolongé cette domination, malgré l'incompréhension de nombreux de ces chefs envers la langue française dont les descendants poursuivront l’oeuvre. Cette facilité à accéder au pouvoir et à l'argent proposé par les colons a facilité cette collaboration.
2 – De 1778 à 1807 : l’Almami Abdul Kadeer Kan a réussi à imposer son prestige en transformant le premier Etat peul du fuuta-Tooro fondé par les Deniyanké sous la direction de Koli Tennguella Bah en un Etat théocratique dans un contexte de dissensions internes, d’expéditions externes et d’invasions internes des Maures. Au plan interne, s’appuyant sur ses proches, il aurait réorganisé, hiérarchisé et classifié la société peule du Fuuta-Tooro comme suit :
- Les toroo66e (mendiants prosélytes) : vont être les seuls à accéder au savoir coranique et à diriger le pouvoir. Le prosélytisme devient ainsi une catégorie socioprofessionnelle.
- Les éleveurs (ful6e) : dont la mission est de s’occuper du bétail et non du coran et du pouvoir
- Les jawan6e : leur rôle est d’être les conseillers des toroo66e et n’ont pas à s’occuper du coran et de la religion.
- Les pêcheurs (subal6e) : leur rôle sera de s’occuper du fleuve et de ses ressources halieutiques et non de la religion et du pouvoir
- Les se66e (sing. Ceddho, guerrier) : ils constituent l’armée et doivent assurer la sécurité
- Les awlu6e (sing. gawlo : rassembleur, généalogiste, ethnologue, griot) : feront l’éloge et la généalogie des gens du pouvoir que sont les toro66e et les militaires que sont les se66e
- Les artistes et les artisans (ñeeñ6e) dont leur rôle est de s’occuper des métiers artistiques
- Macu6e : esclaves et leurs descendants ont vocation de rester plus particulièrement au service des toro66e et des autres en général.
Cette classification contraire à la vision et au projet de Ceerno Suleymaani Bal a été inventée par l’Almami Abdul Kadeer Kan et ses proches dont l’objectif était la confiscation des savoirs coraniques, de la religion musulmane, des mosquées et des pouvoirs aussi bien temporel que spirituel. Ceerno Suleymaani Baal avait dénoncé et attiré l’attention sur la mise en place de la dévolution successorale dans la direction des mosquées et dans l’exercice du pouvoir : choisissez, le ou les plus sachants.
Ces catégories socioprofessionnelles s’acquièrent par ascendance, autrement dit elles se transmettent de mère en fille et de père en fils.
3 – De 1807 à 1883 : l’unité de l’Etat peul composé par les neuf (9) provinces du Fuuta-Tooro que sont Tulde-Dimat, Tooro, Laaw, Yirlaa6e, Hebbiyaa6e, Halay6e, Boossoya, Dammga et Nguenaar se fissure après la capture et l’emprisonnement de Abdul Kadeer Kan par les forces coalisées du Waalo, du Kajoor et du Jolof lors de son expédition. Chaque province désignait son dirigeant. S’installent des guerres internes ; dès lors le délitement de l’Etat peul du Fuuta-Tooro dans sa version théocratique s’accélère après la disparition de Abdul Kadeer Kan le 4 avril 1807.
Il est apparu lors de nos investigations des points de vue comparant l’arrivée au pouvoir du système toroodo et la révolution américaine avec une dose de glorification « que le Fuuta-Tooro a été en avance sur l’Amérique ». Il fallait oser ! Il y a lieu de préciser que la révolution américaine de 1776 sous la direction de Benjamin Franklin n’est pas comparable avec le régime théocratique instauré au Fuuta-Tooro par des coreligionnaires de Pire. Dans le premier cas, la bataille en Amérique ciblait les colons anglais et la naissance des Etats-Unis d’Amérique du Nord a résulté du processus de municipalisation depuis la base. Dans le second cas, des coreligionnaires de Pire ont pris le pouvoir par un coup d’Etat contre l’Etat peul du Fuuta-Tooro fondé par Koli Tenguella Bah ; c’est à cette issue que les toroo66e (appellation qui signifiait à l’origine mendiants prosélytes) ont instauré un régime théocratique qui après la disparition d’Abdul Kadeer Kan a désagrégé l’Etat peul du Fuuta-Tooro. En résumé, Benjamin Franklin a réuni et fédéré pour créer les Etats-Unis là où le système toroodo a désuni après Ceerno Suleymaani Baal et fait disloquer progressivement l’Etat peul du Fuuta-Tooro se traduisant par la collaboration avec des colonisateurs. Du côté des Etats-Unis d’Amérique du Nord on a un système libérateur (avec tout de même un grand bémol car l’esclavage et la traite des Noirs existaient encore dans ce pays) ; du côté du Fuuta-Tooro on a un système asservissant avec ses esclaves aussi et la confiscation du pouvoir. Il n’échappe à personne que le système toroodo est devenu l’interlocuteur local des colonisateurs arabo-berbères et français qui ont démoli le pluralisme normatif inhérent à nos sociétés.
L'illusion d'une révolution : le système toroodo sous le regard critique
Affirmer que le système toroodo est révolutionnaire et juste relève d'un contresens historique flagrant, particulièrement lorsqu'on l'examine sous l'angle de ceux qui en ont subi les conséquences. Loin d'être une avancée, ce régime a instauré une oppression durable, en contradiction directe avec les idéaux de Ceerno Suleymaani Baal.
Les chantres du système toroodo, souvent issus des élites et maîtrisant les outils de communication, tentent de le présenter comme une innovation sans précédent. Pourtant, comme le rappelait Albert Camus, l'intégrité intellectuelle exige de ne pas céder à la tentation de mentir et de résister à l'oppression. Le système politique toroodo, loin d'être une exception, répond à une définition classique du système politique : un ensemble d'éléments interconnectés servant un idéal particulier.
Dans le cas du Fuuta-Tooro, cet idéal a rapidement dévié vers une théocratie oppressive, fusionnant le pouvoir temporel et spirituel. Cette centralisation du pouvoir, associée à des alliances politiques opportunistes avec les esclavagistes et colonisateurs arabo-berbères et français, a plongé la région dans une ombre pesante. Les victoires militaires remportées contre les envahisseurs, loin de justifier les dérives ultérieures du régime, témoignent plutôt d'une résistance initiale qui a été trahie.
Il est essentiel de ne pas occulter les souffrances endurées par les populations sous le joug du système toroodo. En déconstruisant les mythes qui entourent ce régime, nous rendons hommage à ceux qui ont lutté pour la justice et la liberté.
Après la mort d'Abdul Kadeer Kan, les dissensions internes au système toroodo ont mis à jour les dérives autoritaires et inégalitaires qui le caractérisaient. En s'alliant aux arabo-berbères puis aux colonisateurs français, ce système a favorisé l'appropriation des terres, l'exploitation des individus et l'instauration d'une hiérarchie sociale rigide. Loin d'incarner un idéal d'égalité et de justice, le toroodo a contribué à la destruction du pluralisme normatif propre aux sociétés africaines.
Les pratiques des dirigeants toroodo sont en contradiction flagrante avec les principes fondamentaux de l'islam, notamment en matière d'égalité, d'esclavage et de gestion des biens communs. La cruauté de ce régime est illustrée par l'expression populaire "Laamu ko ngu Abdul Kadeer jom 6olonguel" (le pouvoir c'est celui d'Aboul Kadeer, l'homme au gourdin), qui témoigne de la peur et de la soumission qu'il inspirait. Malgré les défis auxquels il a dû faire face, notamment les attaques des Maures et les dissensions internes, le premier Almami du Fuuta-Tooro a réussi à imposer son autorité. Cependant, son héritage est marqué par des dérives qui ont éloigné le système toroodo de ses fondamentaux culturels et religieux.
Les sept principes ci-dessous fondateurs du Fuuta-Toro depuis les Deniyanke, censés garantir la probité et la justice, ont été progressivement oubliés au profit d'intérêts personnels et de considérations politiques. Le système toroodo, en dépit de ses origines, est devenu un instrument d'oppression et d'aliénation.
1 – Min ngujaataa (nous ne volerons et ne détournerons point)
2 – Min penataa (nous ne mentirons et ne déformerons point)
3 – Min kulataa (nous n’aurons ni peur ni crainte)
4 – Min Njanfotaako (nous ne trahirons point)
5 – Min tajata endam (nous ne renoncerons pas aux liens féconds du lignage et de la communauté)
6 – Min pirtataa aadi (nous tiendrons nos promesses et respecterons les contrats et les conventions légalement formés)
7 – Min dhawatta (on ne discriminera point, dans le domaine foncier notamment)
Le système toroodo : une déviation des idéaux fondateurs du Fuuta-Tooro
Les sept serments, fondés sur les principes de justice et de partage, incarnaient la vision d'un futur idéal pour le Fuuta-Tooro selon Suleymaani Baal. Ces principes, qui mettaient l'accent sur la collectivité et la responsabilité individuelle, étaient destinés à garantir un vivre-ensemble harmonieux et démocratique.
Cependant, le système toroodo, né de l'ambition personnelle d'Abdul Kadeer Kan, a détourné ces idéaux fondateurs. En s'alliant avec des puissances étrangères et en privilégiant ses propres intérêts, ce régime a instauré une hiérarchie sociale rigide et a bafoué les principes de justice et d'égalité. L'égalité des personnes, la démocratie, la solidarité et le vivre-ensemble paisible, autant de valeurs chères à Ceerno Suleymaani Baal, ont été progressivement érodées sous le système toroodo.
En s'appuyant sur une lecture anachronique et idéalisée de l'histoire, certains tentent de présenter le système toroodo comme une continuité de la tradition politique du Fuuta-Tooro. Or, il s'agit d'une instrumentalisation de l'histoire au service d'une vision politique particulariste. En réalité, le toroodo a rompu avec les pratiques démocratiques ancestrales, telles que les collèges électoraux (jaangordhe) sous les satigui, qui garantissaient une représentation pluraliste avec des techniques de démocratie semi-directe dans les neuf provinces.
Il est essentiel de démythifier le système toroodo et de le replacer dans son contexte historique. En le décrivant comme un système de pouvoir autoritaire et inégalitaire, nous rendons hommage aux idéaux de Ceerno Suleymaani Baal et à ceux qui ont lutté pour une société plus juste et plus équitable.
En s’obstinant à tout contrôler (la mainmise notamment sur des mosquées, des associations et des partis politiques en écartant des sachants) car se considérant supérieur à tout et à tous, notre système toroodo aux effets désastreux a organisé la faiblesse de tous.
Autocentré sur un égo surdimensionné (« moi-moi, man-man, fitaade becce e turooji Demba Jinnda ») que certains s’évertuent à autoglorifier pour faire l’éloge de supériorité et que d’autres pour de subsides dons et des services (subissant) ou se plaisant dans leur statut d’infériorisation oublient que nous formons une seule et unique humanité, que l’histoire est une œuvre commune des femmes et des hommes et que la vie n’est pas un champ de rancœurs et de nombrilisme. Chacun a une part de responsabilité dans l’existence de ce système toroodo qui est Nôtre. Ainsi, le sursaut contre ce système injuste est une œuvre à la fois individuelle et collective pour plus de justice sociale, de bien-être politique, économique et social : une meilleure manière de vivre-ensemble. Woni laamdho tan ko Allah, ko wona Allah fof ko meere (Yallah rek ay Buur, ludul Yallah du dara, te Yallay fal mooy folli).
Réfractaires à toute critique, réceptifs aux éloges, fumeux, verbeux et sans contenus, certains invoquent des légitimités passéistes et improductives, s’agrippent à un système toroodo générateur de désastres tus mais dont les dérives se murmurent entre personnes de confiance ; la filiation des réfractaires à la critique avec l’histoire est régie plus par l’affect que les résultats des travaux de recherche qu’ils s’obstinent vainement à dénigrer (xol lañu jiital bañ jiital xel) car ces travaux rompent avec la logique des éloges et celle des laudateurs qui disent ce qui plaît. Comme le rappelait François de la Rochefoucault, « Les esprits médiocres condamnent habituellement tout ce qui est hors de leur portée » et ce même si les propos sont avenants et circonstanciés.
La démarche des chercheurs s’inscrit dans une dynamique de déconstruction du champ de l’objet avec un surcroit de connaissance sans lequel, il n’y a pas de recherche. L’objectivité se démarque fondamentalement de l’affect et des faux sentiments. En cela, elle est à la fois déstabilisante, reminéralisante et s’émancipe des rancœurs et des règlements de comptes.
Le système politique toroodo a perdu ses repères annoncés avant sa prise de pouvoir en éliminant Ceerno Suleymaani Baal dès les premières années de l’exercice du pouvoir mais aussi en mettant à l’écart des coreligionnaires comme notamment Ceerno Mammadu Lamin Maabo dont El-Haj Umaar Taal ne tarissait pas d’éloges.
Le système toroodo n’est pas dans l’humanité ni dans l’humilité espérés ; il affiche un complexe de supériorité sans aucun fondement islamique : dès lors son islamité est récusable.
Les conflits du système toroodo avec l’administration coloniale avaient porté pour les redevances fluviales que devaient s’acquitter les colons et la traite des Noirs (le commerce des noirs). Le système toroodo tenait à maintenir les esclaves au Fuuta-Tooro pour en faire une main d’œuvre sur place. Des bateaux transportant des esclaves venus du Mali et d’autres contrées du Sénégal ont été arraisonnés pour servir de main d’œuvre à des familles. Des preuves ne manquent dans ce domaine. L’administration coloniale a fini par céder et signé un traité de paix se traduisant par la colonisation des terres agricoles dans le Waalo par la France le 31 décembre 1818 alors que les choix initiaux portaient sur l’Île à Morphil qu’avait refusé le Fuuta-Tooro mais qui finira par se plier. Mais, le 18 février 1820, les forces du Brakna, du Trarza et des peuls se sont coalisées contre le royaume du Waalo qui tombera le 5 mars 1820 par la prise de la capitale Ndeer mettant ainsi en échec la résistance organisée par le Brack intérimaire Yérim Mbagnick suppléant le Brack Amar Fatim absent. Le refus de l’humiliation et de la soumission poussa les dignes femmes au suicide plutôt que de se soumettre aux Maures et aux peuls du Fuuta-Tooro (cf. Archives du Sénégal IV, 16 C, Saint-Louis 24 septembre 1919).
Entre archaïsmes et instrumentalisations, notre système toorodo aux survivances rétrogrades, n’a jamais été révolutionnaire et demeure un moyen de prédation des personnes et des biens pour s’ancrer dans des politiques tortionnaires, collaborationnistes et courtisanes des colons (arabo-berbères et de l’administration française) dont il fut le pion clivant des peuls du Fuuta-Tooro (voir la stratification sociale figeant les catégories socioprofessionnelles). Le système toroodo symbolise ainsi l’injustice et la régression sociales par rapport au système peul deniyanke qui l’avait précédé. En somme, d’anciens coreligionnaires de l’école de Pire ont installé un Etat théocratique conformément au souhait des arabo-berbères musulmans que combattaient des années durant les satigui (aristocratie peule, gens du refus, insoumis) et les deniyanke pour préserver le premier Etat peul du Fuuta-Tooro qu’ils avaient fondés.
S’adressant à un monde encore étonné et curieux lors de ce qui fut son dernier l’Eïd El-Kébir il y a 1392 ans, le Prophète Mohamed (psl) avait prononcé ce qui suit :
« Ô peuple ! Ecoutez-moi attentivement, car je ne sais pas si, après-cette année-ci, je serai encore parmi vous.
Ecoutez, donc ce que je vous dis avec beaucoup d’attention et transmettez ce message à ceux qui ne pouvaient pas être parmi nous aujourd’hui.
Ô peuple ! Tout comme vous considérez ce mois, ce jour, cette cité comme sacrés, considérez aussi la vie et les biens de chaque musulman comme sacrés. Retournez à leurs légitimes propriétaires les biens qui vous ont été confiés. Ne blessez personne afin que personne ne puisse vous blesser.
Souvenez-vous qu’en vérité, vous rencontrerez votre Seigneur et qu’effectivement, il vous demandera compte de vos actes. Dieu vous a défendu de pratiquer l’usure (de prendre ou de payer l’intérêt) donc tout intérêt non-payé sera maintenant annulé. Votre capital, ce pendant vous revient. Vous n’infligerez ni n’endurerez aucune injustice ».
Ce rappel qui profite aux croyants m’instruit de faire un travail d’introspection et une analyse socio-anthropologique de notre système. En la matière, il n’y a pas de tabous explicites, les données se sont avérées plus précieuses qu’elles ne l’étaient il y a quelques années. Dans un pays où presque tous sont apparentés, il est indispensable et nécessaire de privilégier notre appartenance commune qu’est notre sénégalité plus que tout. Les évocations du Prophète nous relient avec les prières de Saint-François d’Assise fondateur italien de l’ordre des Franciscains.
Dans Muslim, riyad as-salihin n°1570, il est rapporté ce qui suit concernant le Prophète swt :
« …Soyez des serviteurs d’Allah et des frères comme [Allah] vous l’a ordonné. Le musulman est le frère du musulman, il ne l’opprime pas. C’est là (en désignant sa poitrine) que réside la crainte d’Allah. Le fait même qu’un musulman méprise son frère est déjà un mal. Toute la personne du musulman à l’égard de son frère est sacrée : tant sa vie que son honneur et ses biens. Allah ne regarde pas vos corps ni vos apparences, mais, il regarde vos cœurs et vos œuvres ».
Cette prescription posée sur les relations interpersonnelles au Fuuta-Tooro, où les Toroodo se disent supérieurs aux autres qu’ils méprisent, exploitent et esclavagisent au besoin, éloigne cette contrée de l’islam et de la Sunna du Prophète Mohamed (psl).
« Comme aucune discipline universitaire ne mobilise la vérité » pour reprendre Rolland Barthes, il nous apparaît souhaitable et nécessaire de mobiliser et croiser d’autres disciplines notamment l’histoire, l’histoire du droit et des institutions, les sciences politiques ainsi que la socio-anthropologie du droit. En méthodologie de la recherche, l’observation participante n’est pas un travail d’approximation ; c’est un laboratoire d’idées et d’actions qui interpellent les usages, les conduites et comportements. Ainsi, en soi, n’intégrant pas l’islamité dans les conduites et comportements, le système toroodo ou l’incarnation de la collaboration et du désespoir dans des contrées du Fuuta-Tooro faites d’infortunes en baillons et parmi lesquels certains tout de même hautains se considèrent supérieurs aux autres alors qu’ils sont tous démunis comme ceux qu’ils rabaissent et humilient. Femmes et hommes de peine découragés et aux horizons sans espoir cherchent des conditions de vie meilleures stimulantes pour leur dignité et ne plus subir le système toroodo comme un pis-aller. De plus en plus, femmes et hommes de peine dans une quête incessante du semblable, refusent d’être la note d’une symphonie d’assujettissement de l’injustice. L’almamiya et le système toroodo qu’il a engendré n’ont été étudiés très souvent que sous l’angle de la glorification, de la crainte et de la peur. La peur est définie comme une réaction instinctive face à l’inconnue.
La force n’est pas l’absence de vulnérabilité mais réside dans le choix de combattre quelles qu’en soient les circonstances. Les héros ne sont pas ceux qui n’ont jamais peur. Les valeurs que défendait Ceerno Souleymaani Baal éliminé par le système toroodo sont toujours actuelles : notamment la démocratie au Fuuta-Tooro (potal) au sens large sur les plans temporel et spirituel.
Qu’on se le tienne pour dit : les faits ont contredit et bousculé les conclusions des « je sais tout, j’ai tout compris ». Du système toroodo, il convient d’en relativiser les bienfaits. Comme dirait l’autre, « Il y a quelque chose de plus haut que l’orgueil et de plus noble que la vanité, c’est la modestie. Et quelque chose de plus rare que la modestie, c’est la simplicité » et quelque chose de plus rare que la simplicité, c’est la foi en ce que Dieu a prescrit.
Nous vivons dans un monde de paradoxes et parfois d’absence de repères qui fait dire à l’essayiste Henry Millon de Montherlant ce qui suit : « Quand la bêtise gouverne, l’intelligence est un délit ».
Somme toute, notre sénégalité justifie et légitime notre parenté commune et inversement : ñiepp ay mbok lañu, waruñu wasso ; warnañu baayi sunu yommbe yemale ñepp, baayi tasteef, wax lu rafet ak luy rafetal. Yallah sunu borom nañu mussal ci ay nekiin yiy xañ diine (Yo Allah danndu en e gonaangal e gonndigal ngal yadaani e diine).
« Renoncer à sa liberté, c’est renoncer à sa qualité d’homme, aux droits de l’humanité, même à ses devoirs » écrivait Rousseau
La bataille contre l’injustice sociale et l’inégalité qu’incarne le système toroodo au Fuuta-Tooro est un combat pour la liberté, la paix sociale et la dignité humaine.
« Vulnérable et entêté » comme disait Albert Camus, j’appartiens à une catégorie de citoyens au service de la vérité, de la liberté et de la justice sociale pour un vivre-ensemble paisible dans ce commun des mortels.
Que la vision et la foi du prophète Mohamed (psl) continuent d’illuminer la vie sur terre, notre vie que le système toroodo s’obstine à rendre obscure pour maintenir son pouvoir de prédation des personnes et des biens, sa mainmise sur des personnes que Dieu a créées et voulu libres depuis toujours.
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REPONSE VERIDIQUE DU PM OUSMANE SONKO A ELIMANE KANE DE LEGS AFRICA APRES SES CRITIQUES
Réponse véridique du Pm Ousmane Sonko à Elimane Kane de Legs Africa après ses critiques
LE SENEGAL AURA BESOIN DE 18.500 MILLIARDS FCFA POUR SON FINANCEMENT
Les autorités sénégalaises ont besoin de près de 18.500 milliards de francs CFA pour financer leur plan quinquennal de développement 2025-2029 basé sur quatre axes, l’‘’économie compétitive’’, le capital humain et l’équité sociale
Les autorités sénégalaises ont besoin de près de 18.500 milliards de francs CFA pour financer leur plan quinquennal de développement 2025-2029 basé sur quatre axes, l’‘’économie compétitive’’, le capital humain et l’équité sociale, l’aménagement et le développement durable, la bonne gouvernance et l’‘’engagement africain’’, a annoncé, lundi, à Diamniadio (ouest), le directeur général de la planification et des politiques économiques, Souleymane Diallo.
‘’Le plan quinquennal 2025-2029 va s’articuler autour de quatre axes stratégiques définis dans le nouveau référentiel : l’économie compétitive, le capital humain de qualité et l’équité sociale, l’aménagement et le développement durable, la bonne gouvernance et l’engagement africain’’, a dit M. Diallo.
Il intervenait à la cérémonie de présentation du nouveau document de politique nationale de développement ‘’Sénégal 2050’’, en présence du président de la République, Bassirou Diomaye Faye, et du Premier ministre, Ousmane Sonko.
Ce plan à mettre en œuvre à partir de l’année prochaine, à l’aide du nouveau document de politique publique, doit être financé avec 18.496 milliards 83 mille francs CFA, a indiqué le fonctionnaire du ministère de l’Économie, du Plan et de la Coopération.
Concernant le capital humain, le gouvernement veut faire en sorte que la population soit ‘’bien éduquée et bien nourrie’’, a-t-il dit.
Les pouvoirs publics vont promouvoir un modèle de développement endogène, à partir des pôles territoires, lesquels vont reposer sur les potentialités de chaque partie du pays, selon Souleymane Diallo.
Il signale que la stabilité du pays et l’intégration régionale font partie des priorités définies par les autorités sénégalaises en vertu de ‘’l’engagement africain’’ qu’elles prônent en matière de politique étrangère.
La bonne gouvernance, le renforcement de la confiance des citoyens envers les institutions et la promotion de l’innovation scientifique et technologique figurent parmi les priorités, selon M. Diallo.
Il ajoute que la promotion d’une ‘’économie compétitive’’ va consister à développer des moteurs de croissance dans les pôles territoires et à doter le Sénégal d’un cadre économique soutenable.
Un ‘’reprofilage’’ de la dette publique
Le pays va recourir au ‘’financement domestique’’ pour construire ses infrastructures, a poursuivi le fonctionnaire du ministère de l’Économie, du Plan et de la Coopération, assurant que l’attractivité de l’environnement des affaires et le développement du secteur privé restent des priorités.
M. Diallo affirme que la contribution des Sénégalais vivant à l’étranger à ‘’l’agenda national de transformation’’ du pays est l’une des priorités des nouvelles autorités.
Le plan quinquennal prévoit la construction d’un système de santé performant et accessible à tous, a-t-il ajouté, considérant qu’il est urgent d’ériger un système de protection sociale inclusif et efficient au cours des prochaines années.
Concernant l’aménagement et le développement durable, le troisième axe du plan quinquennal, le gouvernement s’engage à promouvoir ‘’une urbanisation organisée’’ et une gestion durable des écosystèmes naturels.
De même va-t-il conduire une transition énergétique juste et équitable, selon le directeur général de la planification et des réformes économiques.
La consolidation de l’État de droit est l’une des priorités de l’État, de même que la réforme des institutions nationales et de l’Administration publique, concernant le quatrième axe du plan 2025-2029.
Selon Souleymane Diallo, les autorités misent sur une croissance économique moyenne de 6,5 à 7 %, entre 2025 et 2029.
Durant la même période, l’inflation doit rester autour de 2 %, en dessous du seuil de 3 % fixé par l’Union économique et monétaire ouest-africaine, a-t-il dit.
M. Diallo, le plan 2025-2029 prévoit en même temps un ‘’reprofilage’’ de la dette publique, dans le but de la réduire de 84 % à 70 % du PIB.
La décentralisation, la réforme des finances publiques, de la gestion des terres et de la justice font partie des chantiers de l’État, a-t-il poursuivi.
PAR BOUGANE GUEYE
SÉNÉGAL VISION 2050 : UN COCKTAIL D’ESBROUFE, DE RÉCHAUFFÉ ET DE PLAGIAT
"Une vision politique à la hauteur de la grande nation ne s’achète pas dans un cabinet de consultance. Le Japon du Meiji, dont il fait référence, n’est pas le produit d’un cabinet privé mais une œuvre collective et consensuelle de tout un peuple"
Après sept mois d’attente, après avoir repoussé maintes fois ce rendez-vous ô combien important avec le peuple sénégalais; Après avoir fui l’Assemblée nationale pour ne pas faire sa DPG, nous venons de découvrir la « Vision » des nouvelles autorités du Sénégal : Le Premier ministre Ousmane Sonko, Et Son Excellence le Président de la République auprès du Premier ministre; Que dis-je, Premier Sinistre de la belle République du Sénégal.
Ce jour du 14 octobre restera mémorable par la sinistre campagne électorale lancée dans un des pôles emblématiques du PSE, par un PM qui croit sortir des cuisses de Jupiter avec le nihilisme de notre histoire commune. Celle d’un peuple et d’un pays souverain, avec des leaders religieux et politiques qui ont triomphé du colonialisme. Nous avons été et restons un peuple souverain mais intelligent, qui a su lire, interpréter et réussir à garder une stabilité qui aura promu ce couple à la tête du Sénégal. Ils sont nés, ont grandi, ont étudié et trouvé du travail au Sénégal sans jamais avoir été à l’étranger. Ils ont été nourris et blanchis par l’État du Sénégal avec les fonds communs.
De vrais pupilles de la nation et du Sénégal souverain qu’ils veulent réinventer dans le contexte de mondialisation. Une vision politique à la hauteur de la grande nation ne s’achète pas dans un cabinet de consultance. Le Japon du Meiji, dont il fait référence, n’est pas le produit d’un cabinet privé mais une œuvre collective et consensuelle de tout un peuple, sous un leadership effectif d’hommes vertueux et intègres, imbus de patriotisme et de valeurs éthiques. Nous, Sénégalais, avons certainement besoin d’apprendre du reste du monde mais détenons dans notre histoire les modèles de leadership, les leçons, les principes politiques et les valeurs culturelles et religieuses de nature à fonder une vision économique, politique et sociale partagée.
Cinq points clés sont à retenir pour aller à l’essentiel.
1. DE L’ESBROUFE ET DE L’ARNAQUE INTELLECTUELLE
Le premier constat, sur la forme, c’est d’abord la continuité manifeste entre SENEGAL VISION 2050 et le PLAN SENEGAL EMERGENT (PSE).
Ce sont les hommes du PSE ; les documents du PSE et l’approche du PSE.
Les mêmes documents élaborés sous le PSE – cf. ANAT, cf. STRATÉGIE NATIONALE DE DÉVELOPPEMENT DU SECTEUR PRIVÉ (SNDSP) qui ont été plagiés et recopiés tels quels.
Rien n’a changé, même les déclinaisons quinquennales et décennales.
Mesdames et Messieurs,
Toujours dans le domaine de l’esbroufe intellectuelle :
Sur quelle base les chiffres annoncés dans le diagnostic par le Premier ministre Ousmane Sonko sont-ils vrais ?
Si tant est que lui-même a déclaré faux les chiffres officiels de l’administration publique (ANSD, DGPPE, BCEAO, DPB, DGCPT)
et par conséquent, traités de faussaires les hauts fonctionnaires, dont bizarrement certains étaient de la partie aujourd’hui parmi lesquels les principaux orateurs de ce matin;
Sachant que la Cour des Comptes n’a toujours pas validé les chiffres officiels,
Encore de l’arnaque.
2. UNE VISION DÉSARÇONNÉE ET DÉCALÉE PAR RAPPORT AUX BESOINS RÉELS DU PAYS
La vision n’en est pas une, juste une litanie de vœux pieux, sans colonne vertébrale, avec surtout aucun engagement clairement identifié sur les étapes clés.
J’ai noté beaucoup de pétitions de principe et de belles déclarations ;
Des YA-KA-FAU-KON
« Y a qu’à faire ceci ; faut qu’on fasse cela».
Déjà, la Stratégie Nationale 2025-2029 prévoit un financement d’environ 18 000 milliards de F CFA, avec 6 000 milliards réservés au secteur privé national, pas sénégalais.
Sur ces engagements, savez-vous combien ont été réservés au secteur primaire, c’est-à-dire agriculture, élevage et pêche, qui emploie près de 70 % des Sénégalais mais ne contribue qu’à hauteur de 15 % du PIB ?
Savez-vous combien, mes chers amis ?
10 % soit 1 800 milliards
Donc 70 % des Sénégalaises et des Sénégalais vont encore souffrir avec leur vision.
3. UNE PONCTION AMÈRE POUR LE PEUPLE SÉNÉGALAIS : MBAKHALOU HERR
Justement, les Sénégalaises et les Sénégalais vont souffrir, malheureusement, et eux-mêmes l’ont dit.
Les différentes autorités ont elles-mêmes dit et proclamé OFFICIELLEMENT :
LA FIN DES SUBVENTIONS DANS LE SECTEUR DE L’ÉNERGIE
Concrètement, cela veut dire que dès demain 15 octobre, avec les nouveaux compteurs WOYOFAL, le coût de l’électricité va augmenter.
À côté de l’électricité, mes chers amis,
L’eau aussi va augmenter, et ceci a été confirmé officiellement dans le journal Enquête dans sa livraison du 05 octobre 2024.
En effet, le DG M. Niang a dit ceci :
« LES NOUVELLES AUTORITÉS ONT VALIDÉ LA HAUSSE DU TARIF DE L’EAU »
Donc, la vision c’est :
• HAUSSE DE L’ÉLECTRICITÉ
• HAUSSE DE L’EAU
DANS LES CINQ PROCHAINES ANNÉES.
4. RELANCE DE L’ÉCONOMIE ET FINANCEMENT DU PROJET
Mes chers amis,
La vision commence en 2025. Mais d’ici 2025, comment fait-on pour vivre ?
Comment vont-ils s’y prendre pour ressusciter une économie qu’ils ont tuée en l’asphyxiant ?
Regardez actuellement toutes ces vidéos des marchés vides, sans clients, frappés par la sinistrose actuelle.
• Qui a arrêté la commande publique et fermé le Trésor Public ?
• Qui a arrêté tous les chantiers de BTP dans la capitale et dans certaines zones ?
Comment vont-ils financer leur vision ?
Eh bien, je vous le dis en mille :
DE LA DETTE, DE LA DETTE, DE LA DETTE
Le Président Diomaye Faye et le Premier Sinistre Ousmane Sonko ont validé en Conseil des ministres le 12 juin dernier les budgets pour les trois prochaines années.
Et dans ce document, ils disent clairement qu’ils vont emprunter environ 8 800 milliards dont les 6 400 serviront à rembourser la dette.
Donc, pas de stratégie de financement.
5. BONNE GOUVERNANCE : FAIS CE QUE JE TE DIS DE FAIRE, PAS CE QUE JE FAIS
Mesdames et Messieurs,
Apparemment, ce qui nous a été présenté aujourd’hui sous les traits d’une Vision serait enraciné dans la BONNE GOUVERNANCE.
L’heure est grave, sinon, je me permettrais un grand fou rire, tant les faits s’ingénient à contredire les vœux pieux.
Sinon, avez-vous entendu parler de l’AFFAIRE ASER, défrayant la chronique et si grave à tous points de vue ?
D’ailleurs, j’interpelle directement le Premier ministre Ousmane Sonko sur la disparition des 37 milliards d’avance de démarrage du dossier ASER.
L’ARCOP vous le réclame, la banque SANTANDER vous le demande, je vous le demande.
Monsieur le Premier ministre, OÙ EST PASSÉ L’ARGENT.
ANA KHALISS BI ?
Et quid du dossier ONAS, dont l’ancien DG est auditionné aujourd’hui même par les enquêteurs ?
Et avez-vous entendu parler de la belle campagne de recrutement du Président de la République, qui cherche apparemment des chargés de mission pour ses journées de SET SETAL et ses dépôts de chrysanthèmes ?
Récemment, 47 ont été nommés Chargés de MISSION.
EST-CE DE LA BONNE GOUVERNANCE ?
Décidément, l’homo pastefen sis est un AS de l’esbroufe et de la malhonnêteté intellectuelle.
6. RECTIFIER LE TIR LE 17 NOVEMBRE POUR NE PAS FAIRE SOMBRER NOTRE SI BEAU PAYS
Mesdames et Messieurs,
L’heure n’est pas à la rigolade, le moment est grave.
Non seulement notre cher pays est entre des mains “3I” : INEXPERTES, INCOMPÉTENTES ET IRRÉFLÉCHIES,
La vision de l’État Pastefensis, qui vient d’être présentée aux militants, est le produit d’un parti politique et non des Sénégalais. L’histoire retiendra que le Projet de Pastef n’a jamais existé et que le Premier ministre est entré dans le livre Guinness en qualité de seul Premier ministre incapable de produire une Déclaration de Politique Générale et de coordonner l’élaboration d’une stratégie nationale de développement. C’est sa stratégie et pas celle du Sénégal. Il n’a ni méthode et ignore royalement les approches, standards, principes et règles de planification stratégique et d’élaboration des politiques publiques.
Mais nous venons de découvrir que notre peuple risque de beaucoup souffrir durant le règne de ce couple présidentiel ;
Avec un Premier Sinistre et
Un Président délégué auprès de celui-ci.
Je veux m’adresser personnellement au Premier Sinistre, M. Ousmane Sonko.
Vous avez réussi à éviter une motion de censure ;
Mais vous n’échapperez pas à la sanction populaire du 17 novembre prochain.
LES ACTEURS NON-ÉTATIQUES INVITENT LE GOUVERNEMENT À PLUS DE COOPÉRATION
Lors de la présentation du programme "Sénégal 2050" à Diamniadio, ces acteurs ont souligné l’importance d’une "alliance stratégique" entre les pouvoirs publics et le secteur privé pour assurer la réussite de la mise en œuvre du projet.
Diamniadio, 14 oct (APS) – Des membres du secteur privé, des leaders d’organisations patronales et des militants de la société civile ont salué la qualité du nouveau document de politique nationale de développement présenté par le gouvernement sénégalais, lundi, à Diamniadio (ouest), en invitant les autorités en même temps à une ‘’alliance stratégique’’ autour de sa mise en œuvre.
Ils intervenaient à la présentation du programme ‘’Sénégal 2050’’, en présence du président de la République, du Premier ministre et d’autres membres du gouvernement.
‘’Le contenu […] présenté nous convient parfaitement’’, a réagi Antoine Ngom, le président de l’Organisation des professionnels des technologies de l’information et de la communication.
S’il trouve le nouveau programme de développement pertinent, M. Ngom tient à signaler toutefois que ‘’sa mise en œuvre […] sera le plus grand défi à relever’’.
Les pouvoirs publics et le secteur privé doivent constituer une ‘’alliance stratégique’’ en vue d’une bonne mise en œuvre de cette politique nationale, a-t-il proposé.
Une ‘’question d’une particulière sensibilité’’
Ousmane Sy Ndiaye, le secrétaire exécutif de l’Union nationale des commerçants et industriels du Sénégal (UNACOIS-Jappo), a également invité le gouvernement et le secteur privé à entretenir une étroite collaboration en vue de l’exécution du nouveau programme. Pour cela, ils doivent créer un espace de dialogue, a-t-il suggéré.
‘’Le dialogue permettra de définir les priorités’’ du pays, a dit M. Ndiaye, invitant les autorités gouvernementales à créer des mécanismes capables de ‘’protéger les petites et moyennes entreprises de la concurrence déloyale des entreprises étrangères’’.
Le secrétaire exécutif de l’UNACOIS-Jappo propose aussi la création, par l’État et le secteur privé, de ‘’mécanismes’’ permettant de ‘’formaliser le secteur informel’’.
Oumahani Bocar Sall, une cheffe d’entreprise, a exhorté le gouvernement à prêter main-forte à la filière peaux et cuirs, qu’elle trouve encore ‘’sous-exploitée’’ au Sénégal.
L’Italie est un pays très avancé dans la promotion de ce secteur d’activité, a-t-elle signalé, estimant que le Sénégal a les potentialités nécessaires pour créer un marché des peaux et cuirs très dynamique.
Korka Diaw, une cheffe d’entreprise intervenant dans la riziculture dans le nord du pays, a tenu à attirer l’attention du président de la République et de ses collaborateurs sur ‘’les défis’’ à relever en matière d’aménagement des terres et d’accès au financement pour les entrepreneurs agricoles.
Elle a demandé aux autorités gouvernementales de fournir davantage d’équipements aux agriculteurs et de les aider à supporter le ‘’coût élevé’’ de l’électricité en recourant à diverses sources d’énergie.
Elimane Haby Kane, le leader de Legs-Africa, une organisation de la société civile, a exhorté les pouvoirs publics à associer les groupes de recherche privés à l’élaboration des politiques publiques, le document de politique nationale de développement par exemple. Ces organisations, en raison de leur travail de travail, connaissent bien les besoins des populations, selon M. Kane.
Le dirigeant de Legs-Africa a invité aussi le président de la République à prendre des ‘’mesures fortes et audacieuses’’, concernant les prochaines réformes institutionnelles.
‘’Nous allons prendre nos responsabilités’’
Elimane Haby Kane a appelé aussi les autorités sénégalaises à renforcer le contrôle et l’évaluation des politiques publiques.
M. Kane a estimé que le document de politique nationale de développement ne prend pas en compte les questions monétaires, une remarque que ne partage pas le secrétaire général du gouvernement, Ahmadou Al Aminou Lo.
D’autres intervenants, dont le Premier ministre et le ministre de l’Économie, du Plan et de la Coopération, Abdourahmane Sarr, se sont appesantis sur la dimension de la monnaie dans les politiques publiques sénégalaises.
Le gouvernement travaille de ‘’façon méthodique […] sur cette question d’une particulière sensibilité’’, a assuré Ousmane Sonko.
Concernant la monnaie, le Sénégal se concerte avec les autres pays de l’Union économique et monétaire ouest-africaine et de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest, a signalé M. Sonko.
‘’Si les initiatives [de ces deux organisations] ne donnent pas de résultats’’ satisfaisants, ‘’c’est à ce moment-là que nous allons prendre nos responsabilités’’, a martelé le chef du gouvernement, ajoutant : ‘’Voilà notre position sur la question du franc CFA. Rien n’a changé.”
Le document de politique nationale de développement est encore provisoire, a signalé le Premier ministre en citant, à ce sujet, le président de la République.
Des échanges qui ont eu lieu lors de sa présentation naîtra sa dernière version, selon Ousmane Sonko.
SÉMINAIRE GOUVERNEMENTAL, LA GRAVE MISE EN SCÈNE
La rencontre est passée presque inaperçue. Elle aurait eu lieu le vendredi 11 octobre sans que le public en soit informé. Il a fallu attendre plus de 24 heures pour que les officines du régime commencent à distiller des éléments de langage.
Plus de 24 heures après la tenue d’un séminaire d’échange et de partage du gouvernement sur le nouveau référentiel économique, les officines du régime partagent les éléments de langage relatifs notamment à l’exigence d’une gouvernance ‘’irréprochable’’.
La rencontre est passée presque inaperçue. Elle aurait été tenue le vendredi 11 octobre sans que le public en soit informé. Il aura fallu attendre plus de 24 heures pour voir les officines du régime en distiller des éléments de langage, partagés à grand renfort médiatique et par le biais des réseaux sociaux.
Selon ces éléments de langage, le président de la République Bassirou Diomaye Diakhar Faye aurait mis en garde ses collaborateurs au sein du régime. ‘’Nous devons être irréprochables’’, leur aurait-il asséné, comme s’il était exaspéré par les parfums de scandales de plus en plus nombreux pour un régime qui vient à peine de s’installer. Le président Faye ajoute : ‘’Si nous sommes pris à défaut dans le cadre de la gouvernance, le peuple sera désenchanté et nous ne pourrons plus le mobiliser’’, citent de nombreuses sources, dont le Bureau d’information gouvernemental (BIG).
Alors que l’on s’interrogeait sur l’authenticité de ces extraits sortis de nulle part et prêtés au président de la République, une vidéo a été publiée dans la soirée d’hier avec beaucoup de mise en scène. Un fond sonore grave, une tonalité très solennelle, un Diomaye Faye en véritable chef de guerre, qui rappelle avec beaucoup de sérieux les exigences de la bonne gouvernance. ‘’À partir de maintenant, peste-t-il, rappelons-nous les péripéties qui nous ont menés ici’’. Citant son Premier ministre et non moins le chef de son parti, il clame : ‘’Un programme, ça se défend. Des actions, ça se vulgarise. Un gouvernement, ça doit être solidaire, mais dans la vérité.’’
La peur de ne plus mobiliser les Sénégalais
À l’en croire, si l'un d'entre eux, en toute responsabilité et en toute connaissance de cause, décide, dans l'intimité de son bureau, de transgresser, il ne pourra entraîner personne dans une solidarité gouvernementale. À ce propos, il s’est voulu on ne peut plus clair. Du moins dans le discours. ‘’Ces choix doivent être assumés par les auteurs. Nous en souffrirons certes, parce que c’est tout le gouvernement qui sera attaqué. Mais nous devons tous savoir que ce que nous avons découvert à nos différents niveaux de responsabilités nous engage à faire en sorte que ce même schéma ne puisse se reproduire’’, a insisté le chef de l’État.
Ce discours, il faut le souligner, arrive dans un contexte où de hauts responsables du régime de la rupture sont cités dans des scandales à millions ou à milliards. L’un des derniers en date est l’affaire Aser (Agence sénégalaise d’électrification rurale) qui n’a pas encore livré tous ses secrets. Dans cette affaire, plusieurs questions sont soulevées et n’ont jusque-là pas trouvé de réponses. Parmi ces interrogations : comment un régime, qui se dit souverainiste, peut-il écarter une société sénégalaise au bénéfice d’une étrangère ?
Quel sort pour les contrevenants du gouvernement
Dans leurs différentes réponses servies, le directeur général de l’agence publique et ses soutiens accusent la société sénégalaise AEE Power Sénégal d’être coupable de surfacturation, de fraudes sur des documents administratifs, entre autres griefs invoqués pour justifier son évincement du marché. Pendant ce temps, des faits similaires ont été reprochés à l’Espagnol – du moins en ce qui concerne la surfacturation - et cela n’a nullement justifié la remise en cause du contrat dans son intégralité. L’État qui a découvert, selon ses propres termes, des anomalies s’est contenté de renégocier le contrat avec la même entreprise.
Auparavant, l’affaire Onas avait éclaboussé le ministère de l’Hydraulique et de l’Assainissement. Lors d’un passage à l’Assemblée nationale, le ministre de la Justice Ousmane Diagne affirmait : ‘’Une enquête complète a été ordonnée pour tirer au clair l’affaire de l’Office national de l’assainissement du Sénégal (Onas).’’ À en croire le garde des Sceaux, l’État s’emploie à faire toute la lumière dans cette affaire. ‘’Je peux vous assurer que sur mes instructions, une enquête complète a été ordonnée. Et je dis bien une enquête sur l’ensemble des faits. Et je peux vous donner ma parole que la lumière sera faite sur cette affaire’’, fulminait-il, réagissant à des questions des parlementaires.
Ces scandales qui dépècent la promesse d’une gouvernance ‘’irréprochable’’
Dans le même sillage, l’affaire des voitures de la RTS est aussi venue mettre un sacré coup aux promesses de ‘’gouvernance irréprochable’’ du régime. Cette fois, le directeur général de la boite semble avoir plus de chance par rapport à son ex-collègue de l’Onas limogé fissa dès que son nom a été cité dans une affaire de tentative de corruption. Les exemples sont loin d’être exhaustifs. Des dérives qui, peut-être, ont poussé le chef de l’État à éprouver le besoin de monter au créneau pour remonter les bretelles à ses collaborateurs, sans avoir à citer qui que ce soit.
Avec de tels écarts dans la gouvernance des affaires publiques, la réputation du régime de Pastef en a pris un sacré coup.
Ils sont nombreux, en effet, jusque dans les rangs de leurs soutiens, à exiger la lumière dans l’affaire Onas, certains ne manquant pas de réclamer en vain la démission ou le limogeage du ministre chargé du secteur de l’assainissement. Pour l’heure, seul le DG Cheikh Dieng a payé pour son poste, mais les responsabilités tardent à être situées. Comme s’il avait bien perçu le message, le chef de l’État a senti le besoin de rappeler à ses hommes que ‘’si le peuple est désenchanté’’, ils ne pourront ‘’plus le mobiliser’’. Dans ce contexte préélectoral, cela semble presque vital pour la survie du Projet qui sera présenté aujourd’hui au Centre international de conférences Abdou Diouf de Diamniadio.