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22 février 2025
par Macky Sall
LETTRE À TOUS MES CAMARADES RÉPUBLICAINS
Je reste le président du parti et serai toujours avec vous. La démocratie est d'abord une succession de cycles. L'essentiel n'est pas de perdre ou de gagner. L'essentiel est d'être constamment en alerte lorsque l'intérêt de notre pays est en jeu
Au moment de quitter le pouvoir ce 2 avril 2024, j'exprime au peuple sénégalais dans son entièreté, ma profonde gratitude pour sa confiance renouvelée à maintes occasions pendant les douze années où j'ai eu l'honneur de présider aux destinées de notre nation et à mes camarades de l'Alliance Pour la République, mes chaleureux et infinis remerciements.
Depuis le 1er décembre 2008, militants de l'Alliance Pour la République des premiers heures, concitoyens de bonne volonté et autres fils de la République qui nous ont rejoints dans le vaste chantier de la construction nationale, vous n'avez cessé de me témoigner de votre soutien indéfectible dans la mise en œuvre de notre vision commune pour un Sénégal émergent. Un Sénégal de tous, un Sénégal pour tous.
Nous avons réussi ensemble à écrire de belles pages de l'histoire de notre pays. Nous continuerons ensemble à écrire de nouvelles pages, en toute responsabilité et dans la droite ligne de nos convictions démocratiques et républicaines.
Chers camarades de l'Alliance Pour la République, je vous exhorte, sur ce chemin de nouvelles conquêtes, de rester soudés, résolument tournés vers l'avenir. La démocratie est, d'abord, une succession de cycles. L'essentiel n'est pas de perdre ou de gagner.
L'essentiel est d'être constamment en alerte lorsque l'intérêt de notre pays est en jeu, lorsque le bien-être des populations est en jeu.
Je vous recommande donc de rester en alerte, d'être plus que jamais ancrés dans notre tradition républicaine, de regarder fermement vers les nouveaux horizons pour de nouvelles victoires.
Je vous recommande de rester dignes et engagés en agissant dans le respect des institutions, de la République, des principes démocratiques et de l'éthique républicaine.
Je vous recommande de reprendre le travail à la base, parmi et aux côtes de nos vaillantes populations, car elles sont la source de la légitimité et le siège par excellence de la souveraineté.
Je vous recommande enfin de consolider la cohésion de notre parti et de perpétuer la solidarité avec nos partenaires de la grande coalition Benno Bokk Yaakaar, de procéder au niveau de toutes les communes, à l'évaluation exhaustive de l'élection présidentielle du 24 mars 2024 afin d'en tirer un bilan objectif et d'envisager les perspectives de relance et de remobilisation de notre parti et de tous ses membres.
Mes chers camarades de l'APR Yaakaar, je reste le président du parti et serai toujours avec vous, toujours à vos côtés, pour défendre les acquis de notre pays et dicter à l'histoire de nouvelles conquêtes pour que les aspirations de notre peuple se traduisent en réalité.
Je sais que nous pouvons, ensemble, compter sur les jeunes et les femmes de notre parti, l'Alliance Pour la République, fer de lance de tous nos combats, de toutes les mutations heureuses de notre société et garantes de la préservation de nos acquis.
Unis et mobilisés, les portes de l'avenir nous restent ouvertes.
Vive le Sénégal
Vive la République
Vive l'Alliance pour la République
par Ousseynou Nar Gueye
LE DÉGAGISME
Notre pays, le Sénégal, est dirigé aujourd’hui par celui qui l'aura le plus voulu, c'est-à-dire le président Bassirou Diomaye Faye. Tous ces énarques, polytechniciens et anciens de Sciences Po, qui ont essayé de nous vendre leurs diplômes, ont été dégagés
(Avant-propos : un ''#texticule'' est un texte bref et puissant. Ce que je prétend humblement écrire ici).
En avril 2023, il y a un an, je suis ici avec le président du Parti Réewmi, Idrissa Seck, quand il m'a reçu en entrevue chez lui, vers Saly.
Comme me l'a dit hier un frère du Sénégal qui m'est cher : à l'instar de ce qu'a dit Emmanuel Macron en 2017, en affirmant que "la France sera gouvernée par celui qui la voudra le plus", Macron allant jusqu'à s'exploser les cordes vocales à force de vociférer dans les meetings politiques et les grands bains de foule au contact des Français, avec sueur et yeux exorbités?
Eh bien, c'est pareil au Sénégal : notre pays, le Sénégal, est dirigé aujourd’hui par celui qui l'aura le plus voulu, c'est-à-dire le président Bassirou Diomaye Faye (sans nier le mérite d'Ousmane Sonko dans cette victoire).
Tous ces énarques, polytechniciens et anciens de Sciences Po, qui ont essayé de nous vendre leurs diplômes, prétendus synonymes de leur compétence, en arborant un sourire avenant et présumé charmeur dans les meetings, se sont ramassés (pour rester polis) ou ont été dégagés (pour parler vrai).
Comme les technocrates froids et apparatchiks en France que furent les candidats à la présidentielle Raymond Barre, Balladur, Jospin, Juppé.
À propos de ce dernier, Alain Juppé : Jacques Chirac (qui fut deux fois président de la République, dont une fois pour n'en rien faire-en 1995, avec sa dissolution calamiteuse de l'Assemblée nationale- et une deuxième fois "par accident", en 2002 ; c'est dire !), le qualifiait de "le meilleur d'entre nous". On pourrait dire la même chose d'Idy pour les Libéraux et de Khalifa pour les Socialistes (Khalifa, qui pour sa défense, "n'est que" professeur de collège en histoire-géographie...).
Amadou Bâ, lui, était perçu comme étant le moins mauvais d'entre eux (i.e le plus consensuel). Mais ne nous y trompons pas : son score de 35,9% est une raclée pour le candidat présidentiel d'un régime sortant. 35%, c'est le score qu'a eu Wade en 2012, quand il se faisait déloger du palais présidentielle, pour son 3ème "faux pas forcé". Bref, Amadou Bâ (alias "moo jara woolu", sur ses affiches) n'aura jamais "fendu l'armure", pour s'offrir corps et âme aux électeurs et en sortant ses tripes.
Au total, ci-git le bûcher des illusions, en cette fin mars 2024. Mois qui tient son nom du Dieu de la Guerre. Dans la mythologie romaine, Mars est le dieu des guerriers, de la jeunesse et de la violence.
ARRIVÉE À DAKAR DES PREMIÈRES DÉLÉGATIONS OFFICIELLES POUR LA PRESTATION DE SERMENT DE BASSIROU DIOMAYE FAYE
Il s’agit principalement des présidents de la République de Gambie, Adama Barro, de celui de la Guinée Bissau, Umaru Cissokho Umballo, ainsi que de leur homologue de la Sierra Leone Julius Maada Bio.
Dakar, 1er avr (APS) -Des chefs d’Etat, des ministres des Affaires étrangères et présidents d’institutions du continent africain devant prendre part à la cérémonie de prestation de serment du président nouvellement élu Bassirou Diomaye Faye, sont arrivés, lundi, dans la capitale sénégalais, a-t-on appris de la télévision nationale la RTS.
Il s’agit principalement des présidents de la République de Gambie, Adama Barro, de celui de la Guinée Bissau, Umaru Cissokho Umballo, ainsi que de leur homologue de la Sierra Leone Julius Maada Bio.
Ils ont été accueillis par le Premier ministre Sidiki Kaba à l’aéroport militaire Léopold Sédar Senghor, où il a également reçu le vice-président de la Côte d’Ivoire Thiémoko Meyliet Koné, le président du Conseil national de transition au mali, le Colonel Malick Diaw en compagnie du ministre malien des Affaires étrangères Abdoulaye Diop.
Le Président de la commission de l’Union Africaine, Moussa Faki Mahamat, le Président de la Commission de la CEDEAO et le Président de l’Assemblée Nationale du Burkina Faso accompagné du ministre des Affaires étrangères ont atterri, le même jour, à l’aéroport International Blaise Diagne.
Les présidents de la Guinée, du Ghana , du Cap Vert et de la Mauritanie entre autres sont attendus mardi dans la matinée, indique-t-on.
par l'éditorialiste de seneplus, tidiane sow
IL NE FAUDRAIT PAS QUE TOUT CHANGE POUR QUE RIEN NE CHANGE
EXCLUSIF SENEPLUS - Cette participation électorale massive ne traduit pas comme de coutume, une volonté de punir un camp, mais bien un désir éperdu de retrouver de l’espoir
Le 2 avril 2024, une image forte se dessinera au bout de l’avenue de la République. A mesure qu’on avancera, l’image grossira, on découvrira un Macky triste, agrippé aux grilles du palais. Un agent préposé à la présidence, paternel le prendra par l’épaule et lui dira doucement de circuler*. Ce temps arrive et c’est demain.
Comme disait Saint Beuve « Il laissera moins de vide, qu’il n’aura occupé de place ». Oui, aujourd’hui c’est le 2 avril, Macky Sall n’est plus président de la République. Cela fait douze ans que nous luttons contre sa mauvaise gouvernance et ce jour est arrivé. Enfin il s’est ratatiné et rentrera bien vite dans le néant.
Que dire de ses hommes ?
Entrés pauvres comme job dans la politique, ils la quitteront riches comme Crésus. Leur société de jouissance vient de perdre leur guide. Ces arrivistes, hédonistes, profiteurs en tous genres en feront difficilement leur deuil.
Qui est celui qui a trempé dans toutes les infamies du président ? Qui est celui qui préparait le terrain pour les mensonges et en assurait le service après-vente ?
Il mentait avec l’autorité d’un licteur que même moi, pas juriste pour un sous, pouvait lui apporter la contradiction. Il a sombré dans sa vieille ville de Rufisque.
Il faudra qu’ils rendent gorge. Comme dit le proverbe africain, « il faut frapper le cadavre pour que le vivant se corrige ». Point d’impunité.
Tout cela est bien fini. Nous n’aurons plus des ministres et autres personnages haut en couleur venir nous seriner des salmigondis. Nous en avions assez d’entendre ceux qui ne faisaient rien, parler à longueur d’antenne. Qu’aura apporté un FN à la République ? Qu’aura apporté un MMN à la République ? La liste est longue ; Eux tous, aveuglés par le biais de normalité, ne voyaient pas la catastrophe à laquelle ils couraient. Ils avaient toujours cru que l’argent, les blindés arroseurs d’eau, les fermetures d’université achetaient le silence. Ils avaient oublié que les bulletins de vote sont encore plus forts que les canons et les grenades. Ne virent-ils pas que les chars de Tiananmen furent arrêtés par un bras ?
Macky n’a abdiqué que parce que sa réputation fut mise en cause à l’étranger. À partir de ce moment, il a épuisé son désir de rattraper ce pouvoir qui le fuyait, comme ce chasseur qui n’a d’yeux que pour ce lièvre qu’il poursuit, oubliant le gibier qu’il a déjà dans sa besace.
Macky Sall aura donc au final échoué car il n’aura pas atteint son objectif de "réduire son opposition à sa plus simple expression". Il a certes remporté des victoires d’étapes : Karim et Khalifa furent mis au tapis et même à l’ombre. Sonko sera son cadavre récalcitrant. Macky finit son mandat défait en rase campagne dans une pagaille indescriptible et une incompréhension totale. Lui qui était rentré sous les applaudissements ne sortira hélas pas sous les hourras.
La réception dans « son » palais, de Diomaye et de Sonko, acheva d’exhiber à la face du monde sa plus cuisante défaite : avoir passé ses magistères à chercher à mettre hors d’état de nuire un adversaire, y réussir en l’emprisonnant pour finalement être obligé, sans qu’il le demande, à le libérer dix jours avant le vote.
Pas plus que lui Macky Sall, à l’époque, soustrait à la vigilance de Wade qui n’avait alors d’yeux que pour ses supposés vrais adversaires, Bassirou Diomaye aura échappé à sa surveillance, tout occupé qu’il fut, à barrer la route à Sonko. L’histoire se répète. L’existence des grands hommes est tracée d’avance.
Voila cet épisode est maintenant tourné, sur son épitaphe on lira : « Ci-gît un monarque qui fit plus pitié que d’envie ».
Place au nouveau pouvoir
Il ne faudrait pas que cette bourrasque qui a soufflé ce 24 mars soit vaine. Cette participation électorale massive ne traduit pas comme de coutume, une volonté de punir un camp, mais bien un désir éperdu de retrouver de l’espoir et voir le Pastef dérouler son projet. Sonko a fait sa part en s’effaçant au nom du projet et en désignant Diomaye. A ses camarades de comprendre que l’échec n’est pas une option ! L’avenir du pays en dépend. Nous sommes condamnés à réussir sinon la malédiction qui frappe les autres pays du continent nous tombera dessus à notre tour.
Il faudra pour cela, une communauté nationale soudée. Elle ne saurait l’être si une majeure partie d’entre elle souffre de la faim et des difficultés de la vie quotidienne. Le projet exigera donc d’engager des luttes et des sacrifices, qui seuls, nous permettront de gagner les trophées que nous méritons. Nous devrons emprunter des chemins où nous ne sommes jamais allés, longer des chemins escarpés, où le moindre faux-pas mènera à l’abîme. S’y engouffreront des hommes et des femmes de valeur, pétris de courage et travailleurs, ayant un sens aigu de l’éthique et de respect de la chose publique. C’est cette exigence qu’appelle de reconstruire la grandeur du pays. C’est de ce leadership éclairé, capable de mobiliser les énergies dont le pays aura besoin. Voilà ce qu’on attendra du parti Pastef et de ses alliés. D’être une machine d’entrainement pour la transformation du Sénégal. Pour cela, il devra disposer de ses meilleurs cadres dans ses rangs et ne pas les migrer tous vers les dorures de l’exécutif. Il faudra se délester de ceux qui préfèrent la facilité au travail, la jouissance à l’effort.
Il faut que nous cessions d’être un peuple enjoignant ceux qui nous dirigent de faire notre bonheur. Nous serons d’éternels déçus car ils ne peuvent pas le faire. On leur demande d’organiser et de galvaniser notre société afin que nous puissions tous travailler pour sa postérité.
Qui d’autre que Sonko pour mener à bien ce Projet ?
Lui seul, pourra impliquer le peuple dans sa propre transformation et imposer dans le cadre de la rupture prônée, l’aggiornamento de la classe politique que beaucoup, au fil des législatures se refusent à entamer.
Président du parti ou Premier ministre et président du parti, il pourra mener cette révolution tant attendue.
Le Sénégal, comme le disait une vieille figure socialiste, n’a pas besoin de surhommes mais d’hommes sûrs dans ces moments de son histoire. Soyons prêts.
Dr C. Tidiane Sow est coach en communication politique.
par Oumou Wane
MACKY-SONKO, LE DINOSAURE CONTRE LE MOUSTIQUE
EXCLUSIF SENEPLUS - L’on se demande bien à la veille de l’investiture de Bassirou Diomaye Diakhar Faye qui a finalement été le nain politique dans cette tragi-comédie. Qui a fait de l’autre une seule bouchée…
La paire Diomaye-Sonko, si jeune par l’âge et si mûre dans les actes qu'elle a posés ces années durant pour faire face à l’adversité, a fini par tourner en bourrique le dinosaure Macky Sall jusqu’à lui faire perdre la boule.
Au début, il s’agissait de se débarrasser d’un jeune petit inspecteur des impôts récalcitrant qui empêchait de tourner en rond, qu’il fallait radier de la fonction publique. Ce fut fait devant les yeux ébahis des Sénégalais, allergiques à tout excès de pouvoir, venant surtout de la part d’un président qui a lui-même été victime de brimades de son prédécesseur, sans commune mesure bien entendu avec ce à quoi nous avons assisté, les yeux écarquillés et la main collée à la bouche. Le président sortant ne voulut pas voir ce qui le guettait en s’acharnant sur le jeune Sonko. Toutes les fois que le jeune inspecteur endurait une disgrâce, les Sénégalais se hissaient comme un seul homme, à leur corps défendant, pour le gratifier d’une grâce afin de laver chaque crasse qu’il subissait.
Comme dans un théâtre tragique, le dinosaure et le moustique s’affrontèrent des années durant. À chaque fois que le dinosaure dégainait une arme non conventionnelle, le moustique lui infligeait une piqûre atroce qui lui faisait tellement mal qu’il finit par sortir toute son armada devant les yeux ébahis du monde entier.
Animé par l’énergie de l’émotion, il abandonna toute maîtrise et, fidèle à sa stratégie de réduire l’opposition à sa plus simple expression, il finit par se réduire lui-même à sa plus simple expression.
Le moustique finit en prison, entre quatre murs.
C’est cette promesse anti-démocratique faite en 2014 à Kaffrine qui lui a valu cette déroute aujourd’hui. Macky n’a pas seulement perdu le pouvoir parce qu'il n'avait pas droit à un troisième mandat. Pire, il a aussi compromis sa crédibilité personnelle en tant que chef d'État, censé être équidistant et garant des libertés et de la séparation des pouvoirs.
Cette guerre absurde contre Sonko, menée si loin sans qu'il ne veuille entendre raison avant qu'il ne soit trop tard, l'a déplumé et l'a laissé nu !.
Cet extrait du succulent éditorial de Fadel Dia, publié le 14 février 2024 dans Sud Quotidien et repris sur SenePlus.com, résume bien la situation :
« La littérature orale pulaar, riche en dictons et proverbes, évoque souvent la tragique histoire de la danse du Fou. Le Fou danse, le public admire d’abord ses pirouettes s’étonne qu’il les ait réussies, l’applaudit, s’amuse de ses chutes et les pardonne. Le public, bonne fille, se dit qu’après tout sa danse ne durera que quelques instants et qu’il finira par céder la place car d’autres danseurs, plus frais, s’impatientent au bord de la piste. Mais, voilà le Fou ne sait pas que le temps lui est compté pour cet exercice, il continue donc à tourner sans s’apercevoir qu’il n’amuse plus le public, que celui-ci a besoin de changement, alors que non seulement il ne se renouvelle pas, mais qu’il fait de plus en plus de faux pas. Il est victime de l’usure et sa glande de vanité est si grosse qu’il fait plus attention aux applaudissements qu’aux sifflets. On le chahute d’abord, puis on s’exaspère, on veut le forcer à quitter l’arène, mais inconscient du danger, il résiste et on finit par l’expulser en le trainant par les pieds ! »
Pendant ce temps, cloîtré derrière les quatre murs de sa prison au Cap Manuel, le moustique concocta le venin final. Convaincu qu'il serait empêché d’être candidat malgré deux décisions de justice, il envoya une nuée de candidats, persuadé que l’un de ses moustiques finirait bien par se glisser subrepticement dans la liste finale des candidats. Il en plaça 3. Ce qui devait arriver arriva. Son jumeau Bassirou Diomaye Diakhar Faye, fut élu au premier tour de l’élection présidentielle du 24 Mars 2024 Président de la République du Sénégal.
Et maintenant ?
Le dinosaure, qui passera le témoin à son successeur ce 2 avril 2024, met les bouchées doubles sur des dossiers en instance, accroche des breloques pour services rendus par-ci par-là, fait des réformes de dernière minute qui sèment la confusion en attendant d’aller voguer ailleurs. Ici, les attentes sont incommensurables. Avec un âge médian de 19 ans, l’élu Diomaye et son mentor faiseur de roi ne seront pas seulement les têtes de l’exécutif mais seront comme des grands frères qui prennent la main de leurs jeunes frères et sœurs. Cet aspect psychologique de leur communication à leur égard sera l’une des clés de leur réussite et prolongera leur état de grâce. La durée de celui-ci dépendra de deux choses en réalité.
Que Sonko, le moustique en chef, soit nommé d’ores et déjà Premier ministre pour mettre en musique leur programme de rupture et surtout pour brider l’impatience et la soif des jeunes d’en découdre hic et nunc avec l’ancien régime. Bien sûr, certains esprits éculés pensent que Sonko ne doit pas déranger le président élu dans un premier temps, qu’il devrait se mettre en retrait. Idée saugrenue qui ne mérite même pas de commentaire.
En outre, l’initiative citoyenne et nationale des jeunes sénégalais, à travers l’opération Set Setal montre à suffisance la place qu’occupent dans leur cœur les grands frères ou jumeaux Ousseynou et Assane. Cela me rappelle les années 2000 lorsque Me Abdoulaye Wade accéda à la magistrature suprême, les jeunes d’alors, gonflés à bloc, étaient prêts à balayer la place de l’Indépendance sur une simple injonction du maître.
En un mot, Ousseynou moy Assane, Assane moy Ousseynou devrait-on dire ! À les observer, pendant que l’un sera appelé à gérer la destinée du pays, l’autre sera occupé à accomplir le destin du pays. La jeunesse sénégalaise est suspendue à leurs lèvres et prête à entrer en action. Un discours de vérité s’impose aux jeunes. Naturellement, tout le monde ne pourra être salarié mais l’essentiel d’entre eux devrait pouvoir entreprendre et s’armer de patience. Aux grands frères d’avoir la communication idoine à la hauteur des enjeux.
Évidemment, pour cela, quels que soient les impératifs, urgences ou autres, le lien ne devra jamais être rompu avec leurs petits frères et petites sœurs auto-désignés. Cette opération de nettoiement national est l’occasion finalement de réorganiser les quartiers en cellules citoyennes chargées d’abord d’expliquer leur programme aux résidents et d’élaborer par la suite avec eux les opportunités et doléances dans les domaines de l’environnement, de l’emploi et de la citoyenneté « un esprit sain dans un corps sain », lançant ainsi les nouvelles initiatives de quartier.
Pour conclure, avec le recul, l’on se demande bien à la veille de l’investiture du président Bassirou Diomaye Diakhar Faye comme 5ème président de la République du Sénégal, qui a finalement été le nain politique dans cette tragi-comédie ! Qui a fait de l’autre une seule bouchée… L’histoire immédiate semble avoir décisivement tranché la question. Ainsi soit-il !
Oumou Wane est présidente de Citizen Media Group – africa 7tv.
UN PRÉSIDENT, DEUX PREMIÈRES DAMES
Le Sénégal entre dans l'histoire avec l'élection de son premier chef d'État polygame. Bassirou Diomaye Faye assume publiquement sa relation avec deux femmes. Une situation sans précédent qui relance le débat sur la polygamie dans le pays
(SenePlus) - Une scène jamais vue auparavant et rapportée par l'AFP s'est produite peu avant la fin de la campagne pour l'élection présidentielle du 24 mars 2024. Bassirou Diomaye Faye, candidat de la rupture et du panafricanisme, est monté sur l'estrade tenant la main de ses deux épouses, Marie et Absa. Cette apparition publique de M. Faye aux côtés de ses deux femmes a replacé la question sensible de la polygamie au cœur du débat national.
M. Faye a été élu à la tête du Sénégal dès le premier tour avec 54,28% des suffrages. Originaire du même village que lui, Marie Khone est sa première épouse depuis 15 ans et mère de ses 4 enfants. Il a épousé Absa il y a un peu plus d'un an. "C'est une consécration de la tradition de la polygamie au sommet de l'État avec une situation qui va coller à la réalité sénégalaise", a commenté le sociologue Djiby Diakhaté auprès de l'AFP.
Bien que pratiquée par une part importante de la société, notamment en milieu rural, la polygamie demeure un sujet délicat. Selon un rapport de l'Agence nationale de la statistique et de la démographie datant de 2013, 32,5% des Sénégalais mariés vivent dans des unions polygames. Cependant, de nombreuses femmes la jugent "hypocrite et injuste" à leur égard. La Commission des droits de l'homme de l'ONU la considère même comme une discrimination dans un rapport publié en 2022.
La sociologue Fatou Sow Sarr a partagé sur les réseaux sociaux que "la polygamie, la monogamie, la polyandrie sont des modèles matrimoniaux déterminés par l'histoire de chaque peuple", avant de préciser que "l'Occident n'a aucune légitimité pour juger nos cultures". Les séries télévisées sénégalaises comme "Maîtresse d'un homme marié" ou "Polygamie" ont également mis en lumière les tensions au sein des familles confrontées à cette pratique.
Pour la professeure d'histoire et ex-ministre de la Culture Penda Mbow, interviewée par l'AFP, "c'est totalement inédit" d'avoir deux Premières Dames. "Cela signifie que le protocole doit être revu". Reste à voir comment sera géré ce précédent historique au sein de la présidence sénégalaise.
MBAYE THIAM EXPLIQUE POURQUOI LE BASSIROU DIOMAYE FAYE A GAGNÉ DÈS LE PREMIER TOUR
Selon l'universitaire, le niveau de crise qu’on a atteint en termes de manifestation, en termes de destruction, en termes d’arrestation, d’emprisonnement, en termes de mort à fait que le peuple avait hâte d’arrêter tout.
Archiviste, enseignant à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, le Professeur Mbaye Thiam était l’invité du Jury du Dimanche. Sur les ondes d'Iradio, il a analysé la victoire de Bassirou Diomaye Diakhar Faye au 1er tour à l’issue de l’élection présidentielle du 24 mars dernier. « Moi je pense fortement que le niveau de crise qu’on a atteint en termes de manifestation, en termes de destruction, en termes d’arrestation, d’emprisonnement, en termes de mort à fait que le peuple avait hâte d’arrêter tout. Et c’est ça qui a fait qu’on a transformé l’élection en référendum. En disant, il y a deux choses possibles. Soit on reconduit ce qui était là : la continuité soit on change. Et ils ont choisi Ousmane Sonko. Même s’il n’était pas là il a désigné quelqu’un. Et ils ont trouvé d’ailleurs le bon slogan. Diomaye c’est Sonko ; Sonko c’est Diomaye. Ça veut dire qu’en votant pour Diomaye on votait pour Sonko. Je crois que si Sonko lui-même avait été candidat, il aurait dépassé le score de Diomaye. Il aurait dépassé les 54%.
Quel avenir pour le PDS, l’AFP, le PS et l’APR ?
Par ailleurs, il a soutenu que cette troisième alternance va sans doute nous mener à un renouvellement de la classe politique. « Le Parti socialiste a été secoué par des gens qui sont partis. L’AFP a été secoué. Le PDS, avec la défaite et la mise en pole position de Karim Wade, qui s’intéresse à tout sauf au Sénégal, mais les gens sont partis. Ils se sont dispersés.
J’ai dit quelque part que sur les 300 et quelques partis du Sénégal déclarés et mouvements politiques, si vous enlevez tous ceux qui sont du Parti socialiste, tous ceux qui sont d’obéissance du Parti démocratique sénégalais, il reste moins de la moitié. C’est tous les gens sortis des rangs du PS et du PDS. Pour l’APR c’est sûr qu’elle va disparaître », a-t-il déclaré.
AU MALI, DES PARTIS POLITIQUES ET DES ORGANISATIONS RÉCLAMENT UNE PRÉSIDENTIELLE
Les expressions d'opposition sont devenues exceptionnelles sous la junte, étouffées par les injonctions à l'unité nationale et les mesures répressives.
Plus de 80 partis politiques et organisations de la société civile au Mali réclament l'organisation "dans les meilleurs délais" d'une élection présidentielle et la fin de la transition dans ce pays sahélien dirigé par une junte depuis 2020, soulignant que la transition a pris fin le 26 mars dernier.
Un premier groupe formé d'associations et de partis politiques au Mali "demande aux autorités en place, au regard du vide juridique et institutionnel (...) de créer les conditions d'une concertation rapide et inclusive, pour la mise en place d'une architecture institutionnelle, à l'effet d'organiser, dans les meilleurs délais l'élection présidentielle", selon les termes d'un communiqué publié dimanche soir. Les signataires du communiqué ajoutent qu'ils auront recours à "toutes les voies légales et légitimes, pour le retour" du Mali "à "l'ordre constitutionnel normal et dans le concert des Nations, gage de la stabilité politique".
De son côté, le Réseau des défenseurs des droits humains au Mali (RDDHM) qui regroupe une cinquantaine d’organisations locales, a lancé, dans un autre communiqué, le même appel à la junte. "Le pays traverse des difficultés énormes et la transition n'a pas vocation à régler tous les problèmes du pays. Il est temps de sortir de cette impasse, d'autant plus que le dernier report de la transition a expiré le 26 mars", souligne son président Souleymane Camara, qui appelle à un retour de "l’ordre constitutionnel".
La junte dirigée par le colonel Assimi Goïta avait décrété en juin 2022 que les militaires céderaient le pouvoir aux civils à l'issue d'une période dite de transition s'achevant le 26 mars 2024, après une présidentielle prévue en février de la même année. Les militaires ont depuis annoncé le report de la présidentielle à une date toujours inconnue. Ils n'ont donné aucune nouvelle indication quant à leurs intentions après le 26 mars.
Les expressions d'opposition sont devenues exceptionnelles sous la junte, étouffées par les injonctions à l'unité nationale et les mesures répressives. Depuis le putsch d'août 2020, la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao) s'est évertuée en vain à limiter au maximum le maintien des militaires au pouvoir. La junte a annoncé le retrait du Mali de la Cedeao.
LE CORED S'INQUIÈTE DE LA PAROLE XÉNOPHOBE DE TAHIROU SARR
L'instance de régulation médiatique se dit "préoccupé par l'audience grandissante" accordée à cet homme connu pour ses sorties stigmatisantes envers les étrangers vivants au Sénégal, dont notamment la communauté guinéenne
(SenePlus) - Le Conseil pour l'Observation des Règles d'Ethique et de Déontologie dans les médias (CORED) exprime sa vive préoccupation face à la médiatisation croissante du discours de Tahirou Sarr, figure de proue du Mouvement nationaliste sénégalais.
Dans un communiqué publié ce lundi 1er avril 2024, le CORED "condamne fermement la banalisation de tout discours tendant à désigner l'étranger comme bouc émissaire", en référence aux propos publics régulièrement tenus par Tahirou Sarr sur l'immigration et les étrangers vivant au Sénégal.
Le tribunal des pairs, citant l'article 18 du Code de la presse, rappelle l'interdiction faite aux médias de donner de l'écho à des propos "xénophobes, racistes, stigmatisants et intolérants" susceptibles d'attiser les tensions.
"Nous appelons les professionnels des médias à faire preuve de responsabilité en ne relayant pas ces discours qui peuvent mettre en péril notre cohésion sociale", a-t-il déclaré.
Le CORED se dit "préoccupé par l'audience grandissante accordée à Tahirou Sarr ces derniers mois, notamment par certaines chaînes de télévision et stations de radio qui l'invitent régulièrement sur leurs antennes".
Cette médiatisation croissante, si elle se poursuit, risque selon le CORED d'"influencer certains esprits facilement manipulables" et de banaliser un discours "stigmatisant qui va à l'encontre des valeurs d'hospitalité et de solidarité prônées par notre République".
Le Conseil exhorte les médias à faire preuve de "responsabilité" en censurant tout propos ou image "susceptibles de mettre à mal notre cohésion nationale". Il les a également appelés à "ne pas se faire le relais de discours haineux ou appelant à la violence".
LE STATUT D'ANCIEN PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE
"Le décret numéro 2013- 125 attribue à tout ancien Chef de l’Etat un traitement mensuel de 5 000 000 francs CFA, en plus de l’octroi d’une assurance maladie étendue au conjoint, de deux véhicules, d’un téléphone fixe, d’un logement et du mobilier..."
" ... Le décret numéro 2013- 125 attribue à tout ancien Chef de l’Etat un traitement mensuel de 5 000 000 francs CFA, en plus de l’octroi d’une assurance maladie étendue au conjoint, de deux véhicules, d’un téléphone fixe, d’un logement et du mobilier d’ameublement. En cas de renoncement au logement affecté, tout ancien Président de la République perçoit une indemnité compensatrice d’un montant mensuel net de 4 500 000 francs CFA.
L’Etat du Sénégal prend également en charge à hauteur de 40 000 000 francs CFA, par an, le coût des billets d’avions de chaque ancien Président de la République et de son (ses) conjoint(s).Tout ancien Chef de l’Etat qui décide de s’établir hors du Sénégal (ce qui est le cas pour tous nos anciens Chefs d’Etat) peut s’attacher les services de quatre collaborateurs de son choix. Ces derniers sont rémunérés dans les mêmes conditions que les personnels affectés dans les postes diplomatiques et consulaires du Sénégal.
Enfin, s’agissant des personnels mis à la disposition de tout ancien Président de la République, l’Etat fournit les catégories suivantes: un aide de camp dont le grade n’est pas supérieur à celui de Commandant et qui remplit sa mission exclusivement à l’intérieur du territoire national ; des gendarmes pour assurer la protection du logement ; deux agents de sécurité pour assurer la protection de sa personne ; un agent du protocole ; deux assistants ; un standardiste ; un cuisinier ; une lingère ; un jardinier ; deux chauffeurs. Pis, précise l’édit, l’application de ces dispositions ne souffre d’aucune restriction. Une pension de retraite supérieure à celle que perçoivent les anciens chefs d’Etat français, qui reçoivent 6000 euros par mois soit 3.935.742 F CFA. (...)".