Diano-bi du 17 mars 2024 avec Dame Mbodj, membre de la coalition « Diomaye Président ».
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UN PRÉSIDENTIALISME SCLÉROSÉ
L'universitaire Ndeye Astou Ndiaye livre sur les ondes de Sud FM, un réquisitoire cinglant contre le système politique sénégalais actuel. Elle insiste sur la nécessité impérieuse d'une refondation globale au soir du 24 mars
A une semaine du scrutin présidentiel, l'émission Objection de Sud FM a reçu ce dimanche 17 mars une invitée au timbre singulier. Ndeye Astou Ndiaye, docteure en sciences politiques et maîtresse de conférences, a livré un réquisitoire cinglant contre le système politique sénégalais actuel.
Dans son plaidoyer, ce membre du Collectif des universitaires pour la démocratie a déploré le présidentialisme hypertrophié qui gangrène selon elle les institutions. "On nous a montré les limites du régime présidentialiste avec le blocage du processus électoral", a-t-elle asséné, déplorant une "imbrication des institutions" au profit d'un homme providentiel.
Si elle a salué le rôle du Conseil constitutionnel qui a permis la poursuite du processus, l'universitaire ne s'est pas cantonnée à l'actualité électorale. Elle a insisté sur la nécessité impérieuse d'une refondation globale du système au soir du 24 mars.
Selon l'invitée de Baye Omar Guèye, cette refonte devra s'appuyer sur un diagnostic sans concession des maux qui rongent le Sénégal contemporain : délitement du lien de confiance, école publique en lambeaux, jeunesse délaissée, justice dévoyée... Des maux qui selon Ndeye Astou Ndiaye auraient pour origine une "rupture avec nos valeurs sociétales et notre philosophie humaniste".
CLARIFICATION SUR LE PROJET DE RÉFORME MONÉTAIRE DE SONKO
Alors que la question monétaire agite la campagne, Ousmane Sonko répond aux détracteurs de l'idée d'une monnaie nationale. Le candidat dévoile sa proposition réelle: une monnaie unique pour la CEDEAO, avec le Sénégal en plan B si les réformes échouent
L’annonce, dans le programme du candidat Bassirou Diomaye Faye, de la création d’une monnaie nationale a soulevé un tollé au Sénégal et au-delà, suscitant soit la réprobation d’économistes ou la dérision d’adversaires qui mettent en avant les acquis du franc Cfa tout en soulignant les réformes que cette monnaie commune doit connaître.
Ce vendredi 15 mars, Ousmane Sonko a donc évoqué l’une des réformes phares de leur programme consacrée à la sortie du FCFA. Le maire de Ziguinchor a notamment fait savoir que cette perspective s’inscrit dans une approche sous-régionale qui devrait permettre d’aboutir à une monnaie unique pour l’ensemble des pays de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest.
« Si nous n’arrivons pas à impulser les réformes au niveau communautaire, nous prendrons la responsabilité de doter le Sénégal de sa propre monnaie », a-t-il déclaré. Il a également précisé que les dernières recommandations concernant ce point n’ont été prises en compte dans le programme mis à la disposition du public samedi 9 mars.
AFRICAN INITIATIVE, LA NOUVELLE TÊTE DE PONT DE LA PROPAGANDE RUSSE EN AFRIQUE
Alors que le chef du groupe Wagner, Evgueni Prigojine, est décédé en août 2023, entraînant le démantèlement de sa structure de mercenaires, la Russie semble avoir créé une nouvelle organisation pour poursuivre ses ambitions sur le continent africain
Alors que le célèbre chef du groupe Wagner, Evgueni Prigojine, est décédé en août 2023, entraînant le démantèlement de sa structure de mercenaires, la Russie semble avoir créé une nouvelle organisation pour poursuivre ses ambitions sur le continent africain. Baptisée African Initiative, cette agence de presse basée à Moscou s'impose progressivement comme la tête de pont d'une stratégie de communication et d'influence continuée, selon une enquête du quotidien Le Monde.
L'un de ses principaux représentants n'est autre que Viktor Lukovenko, un ancien collaborateur d'Evgueni Prigojine qui parcourt le continent depuis des mois. Sur sa chaîne Telegram "Smile & Wave" suivie par 9500 personnes, cet Ouzbek de 39 ans se met régulièrement en scène lors de voyages au Sénégal, au Burkina Faso ou au Niger. Selon le Département d'État américain, "certains membres d'African Initiative ont été recrutés dans les entreprises en désintégration de feu Prigogine".
Officiellement présentée comme une "agence de presse russe" observation les événements africains, la structure serait en réalité chargée, comme l'était autrefois Wagner, de diffuser de la propagande pro-russe sur le continent. African Initiative est accusée d'avoir "répandu de la désinformation sur les États-Unis et les pays européens", en partenariat avec les services de renseignement russes. L'un de ses premiers récits serait de colporter la rumeur que les Occidentaux mènent des "expériences biologiques" en Afrique, dans la lignée d'anciennes théories complotistes du KGB.
Selon une enquête du média russe independent The Insider, le rédacteur en chef d'African Initiative, Artyom Kureev, serait un membre actif du FSB, les services secrets russes. Interrogé par Le Monde, il a nié travaillé pour un tel organisme. Toujours est-il que son organisation s'emploie activement à étendre son emprise sur le continent. Présents au Burkina Faso, Niger et Mali gouvernés par des juntes pro-russes, ses membres annoncent par exemple l'arrivée de "mercenaires russes" d'Africa Corps à Ouagadougou en janvier dernier.
Signe de son ambition ? Une association du même nom, vantant l'"amitié russo-burkinabée", a été créée à Ouagadougou, avec des liens manifestes à African Initiative. Viktor Lukovenko a lui-même été aperçu lors de certains événements qu'elle organise. Comme par le passé, la structure semble œuvrer méthodiquement au recrutement d'influenceurs locaux, afin de servir la propagande du Kremlin et asseoir toujours plus la présence russe sur le continent africain.
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RETOUR D’OUSMANE SONKO AVEC SON CANDIDAT EN CASAMANCE
Comme annoncé en conférence de presse vendredi, le maire de Ziguinchor et le candidat de la coalition Diomaye Président n’ont pas perdu du temps après leur sortie de prison. Ils ont démarré, ce samedi, leur campagne électorale à Ziguinchor.
Comme annoncé en conférence de presse vendredi, le maire de Ziguinchor et le candidat de la coalition Diomaye Président n’ont pas perdu du temps après leur sortie de prison. Ils ont démarré, ce samedi, leur campagne électorale à Ziguinchor.
FATICK, TROIS CONVOYEURS DE MIGRANTS DÉFÉRÉS PAR LA POLICE
Ils ont été déférés par les éléments du commissariat central de Fatick pour association de malfaiteurs, trafic de migrants, mise en danger de la vie d’autrui et escroquerie.
Trois convoyeurs ont été déférés par les éléments du commissariat central de Fatick pour association de malfaiteurs, trafic de migrants, mise en danger de la vie d’autrui et escroquerie. L’arrestation de ce trio est consécutive à l’interpellation de 36 candidats à l’émigration clandestine.
Dans le cadre sa mission d’assurer la sécurité des citoyens et de leurs biens, la police a intercepté un véhicule à son bord 12 ressortissants Comoriens dont 3 trois femmes.
La fouille du véhicule a permis aux hommes du commissaire Younouss Diédhiou de découvrir dans chaque sac, des bonbons, des bouteilles de boissons et d’eau minérale, des jackets, des gants, des fruits, des vêtements entre autres objets.
Les suspects avaient dissimulé beaucoup d’argent en euro et en francs FCA dans leurs sacs, leurs parties intimes, leurs vêtements ou leurs poches selon des sources de Seneweb.
Interrogé, le chauffeur a confié qu’il était chargé de transporter ses passagers à Saint-Louis moyennant 130.000 f cfa.
Le responsable du convoi de nationalité comorienne , Y.H, a déclaré qu’ils sont des candidats à l’émigration clandestine. Ils étaient venus à Fatick pour rencontrer leurs convoyeurs de nationalité sénégalaise.
La poursuite des investigations a permis aux éléments du commissariat central de Fatick d’interpeller, dans un domicile 24 candidats dont huit (08) Sénégalais, treize (13) Guinéens, un (01) Sierra-léonais, un (01) Ivoirien, un (01) Malien. La police a également arrêté trois convoyeurs.
Au total, 36 candidats à l’émigration clandestine et trois organisateurs ont été interpellés par les hommes du commissaire Diédhiou.
Au terme de l’enquête, les trois convoyeurs de nationalité sénégalaise ont été déférés vendredi au parquet de Fatick.
FRANC CFA, LE GRAND DÉBAT
Alors que le franc CFA cristallise les débats, la campagne électorale est le théâtre d'un bras de fer monétaire entre réformistes et conservateurs. Du souverainisme assumé de Guy Marius Sagna aux mises en garde d'Amadou Bâ, chaque camp défend sa vision
La monnaie s’invite au cœur de la campagne électorale. Entre réformistes et conservateurs, les accusations et contre-accusations se multiplient.
Il y a quelques jours, le candidat Khalifa Ababacar Sall lançait les hostilités. En visite dans la Petite Côte à Mbour, l’ancien maire de Dakar prenait le prétexte du développement touristique pour donner son point de vue sur le franc CFA. Aux réformistes dont le plus en vue est le candidat Bassirou Diomaye Faye, il disait : ‘’Nous sommes à l’ère de la mondialisation et les pays sont appelés à s’ouvrir. Notre pays a une longue tradition d’accueil des touristes. Mais pour tirer profit de cette ouverture et du secteur touristique, il faut une monnaie forte. Si vous avez une monnaie de pacotille, vous aurez du mal à vivre de votre secteur touristique. Et pour avoir une monnaie forte, il faut des économies fortes, il faut être ensemble.’’
À en croire le candidat de Taxawu Sénégal, c’est impertinent d’envisager la mise en place d’une monnaie propre et donc la sortie de l’Union monétaire avec les pays de la sous-région. ‘’Nous sommes de ceux qui pensent qu’il faut renforcer l’UEMOA, renforcer l’intégration économique et monétaire, pour renforcer notre économie. Les pays qui ont les plus fortes monnaies, ce sont les unions monétaires ou les grands pays, même s’il y a quelques exceptions à cette règle. Pour une économie forte, il faut une monnaie forte’’, prévient Khalifa Sall qui semble répondre aux souverainistes, même s’il se garde de les nommer.
La réponse n’a d’ailleurs pas tardé. Et c’est le député Guy Marius Sagna, une des figures de la coalition DiomayePrésident, qui est monté au créneau, pour lui apporter la réplique.
D’abord, se défend le leader de Frapp/France dégage qui paraphrase Louis Gallois, ‘’le projet panafricain de Sonko, de Diomaye et de la coalition DiomayePrésident n'est pas d'affaiblir le Sénégal en faveur d'un ou d'autres pays, ni d'affaiblir les autres au service du Sénégal. Mais plutôt de renforcer, protéger tout le monde et assurer la prospérité et la souveraineté à l'Afrique entière’’.
Selon lui, DiomayePrésident est pour une monnaie qui soit l'instrument de politique économique au service du peuple sénégalais. ‘’Si d'autres pays sont prêts à sortir de l'exploitation monétaire pour ériger une monnaie au service de plusieurs peuples et pas de l'impérialisme, nous sommes preneurs’’, lance le panafricaniste.
L’enjeu, explique-t-il, c’est de mettre en place ‘’une monnaie qui ne facilite pas les importations et qui ne contribue donc pas à la forte mortalité de nos PME ; c’est de mettre en place une monnaie qui mettrait suffisamment de crédit à la disposition des paysans, des éleveurs, du patronat... ; une monnaie qui permet de lutter efficacement contre le chômage’’.
De l’avis du lieutenant de Sonko, le franc CFA est aux antipodes de tous ces objectifs.
Donnant l’exemple des Seychelles, Guy estime qu’il est erroné de penser qu’il faut être un grand pays pour pouvoir bâtir une monnaie propre. ‘’Après 64 ans d'indépendance’’, pense-t-il, les 14 pays de la zone franc (UEMOA et Cemac) qui comptent 200 millions d’habitants ne peuvent pas continuer de dire que ‘’sans le Trésor français, rien n'est possible’’. Guy Marius de s’interroger : ‘’Le candidat Khalifa ne défend-il pas le maintien de l'occupation monétaire de nos pays par la France ? Le candidat Khalifa ne défend-il pas ainsi les intérêts de la France et des entreprises du Cac 40 pour le maintien de l'UEMOA et de la colonisation monétaire de nos pays par la France contre le Sénégal et les Sénégalais ?’’
Hier, le candidat de Benno Bokk Yaakaar, Amadou Bâ, s’est aussi invité au débat. Ancien ministre de l’Économie et des Finances, ancien Premier ministre, il assimile se projet à presque de la folie. ‘’C’est comme un enfant qui joue à un jeu dangereux. Ce projet est simplement insensé et nous mènerait, à coup sûr, vers le gouffre’’, avertit le candidat de BBY. Qui ajoute : ‘’Cela signifie : si vous êtes commerçant, si vous voulez importer ou exporter des produits, ce serait la croix et la bannière. Les pays qui battent leur monnaie et qui ont des économies similaires aux nôtres, nous ne les envions pas.’’
La monnaie, selon lui, c’est très sérieux. Sans les nommer, il fait allusion aux frondeurs de la CEDEAO pour se justifier : ‘’Parmi les pays avec lesquels nous avons la même monnaie, certains ont des difficultés, ce qui ne les pousse pas pour autant à vouloir sortir de la monnaie commune. On ne joue pas avec la monnaie. Ce qu’ils prônent, ce n’est bien ni pour le pays ni pour la population. Si on leur donne le pays, ils vont nous mener droit vers le gouffre’’, insiste-t-il en promettant d’y revenir ultérieurement ‘’pour démontrer que ce qu’ils disent c’est un non-sens économique’’.
De l’avis du candidat de BBY, les gens le font ‘’soit par ignorance soit par incompétence’’, tient-il à répliquer, non sans donner l’exemple de l’Europe et du franc CFA. Pour lui, l’enjeu, c’est plutôt de bâtir une monnaie CEDEAO et le Sénégal est dans cette dynamique, mais les pays se heurtent à de nombreuses difficultés, compte tenu de la sensibilité de la question.
Défenseur invétéré de la souveraineté, Guy Marius Sagna revient à la charge pour clamer haut et fort : ‘’À partir d’avril 2024, plus de poisson d'avril et d'indépendance de toc. Souveraineté monétaire par force !’’
Selon le député, il y a en réalité deux camps : ‘’Le camp patriotique autour de la candidature de Diomaye choisi par Sonko et le camp de la servitude volontaire dont Amadou veut être le continuateur. Mon camp, le camp patriotique, sortira vainqueur de cette lutte’’, assène-t-il sans équivoque.
Inspecteur général d’État, ancien directeur général des Douanes, Boubacar Camara semble plutôt opter pour la voie médiane. Des différents candidats, il semble être celui qui a consacré le plus de colonnes à ce sujet de grande importance.
Revenant sur les lacunes du franc CFA, il estime que la monnaie garantie par la France pose ‘’un réel problème de souveraineté et d'exploitation économique que les dirigeants communautaires n'ont pas l'intention de bouleverser, malgré l'annonce bluffée de l'eco à Abuja et le sommet de Lomé du 28 mai 2021’’.
Toutefois, l’ancien DG des Douanes ne parle pas d’une monnaie locale. Il semble plutôt opter pour ‘’une révolution monétaire dans l’espace communautaire avec la matérialisation de l’annonce d’Abuja sur l’eco arrimée à plusieurs devises sans paternalisme’’. A défaut, il propose de ‘’challenger avec la monnaie commune au sein de la FAO (Fédération atlantique Ouest, qui sera constituée du Sénégal, de la Gambie, de la Guinée et de la Guinée-Bissau)’’. Le candidat fait de grands développements sur le sujet.
MAMADOU LAMINE DIALLO, L'ALTERNATIVE D'UN ÉCONOMISTE COMPÉTENT
Sa riche carrière dans les institutions financières africaines et son parcours politique en font un candidat compétent, porteur d'un programme détaillé centré sur la reconstruction de l'économie sénégalaise
Candidat à une élection présidentielle pour la deuxième fois, Mamadou Lamine Diallo, 64 ans, présente le profil du brillant technocrate à la grande capacité de propositions, féru des questions économiques et de développement industriel du Sénégal et du continent africain en général.
Le candidat de la coalition ”MLDTEKKI2024” au scrutin du 24 mars, s’était présenté comme candidat indépendant à l’élection présidentielle de février 2007 au Sénégal, obtenant 0,48 % des votes. Il avait développé, au cours de la campagne électorale, des idées pour, disait-il, ”montrer aux Sénégalais qu’une autre voie est possible”, estimant que des “solutions pertinentes” pouvaient être trouvées aux difficultés rencontrées par les populations, la jeunesse notamment.
En sa qualité de président du Mouvement Tekki, il est membre de la Conférence des leaders de la coalition Bennoo Siggil Senegaal, victorieuse lors des élections locales de 2009. Il a également pris une part active aux travaux des Assises nationales, organisées en 2008-2009 par des organisations socioprofessionnelles, de la société civile, des partis politiques, pour faire un inventaire de la trajectoire du Sénégal depuis 1960 et jeter les bases d’une refondation.
Né en 1959 à Dakar, il effectue ses études primaires à la Zone B et secondaires au lycée Van Vollenhoven (actuel lycée Lamine Gueye), où il obtint son baccalauréat en 1977. Il intègre alors les classes préparatoires au Lycée Louis le Grand à Paris (France) avant d’être admis à l’École polytechnique de Paris, puis à l’École des Mines de Paris, obtenant un diplôme d’ingénieur de ces deux établissements. En 1988, il obtient son doctorat en économie de l’École des Mines de Paris.
Pour 2024, Mamadou Lamine Diallo propose un programme dénommé ‘’Agenda de redressement national du Sénégal’’, axé sur quatre piliers et six mesures d’urgence. Leur mise en œuvre, selon lui, permettra à court terme d’apaiser le climat socio-politique, à moyen terme d’apporter des réponses aux urgences auxquelles font face les Sénégalais, et, à long terme, de réformer l’économie pour créer des emplois.
Les quatre piliers de son programme de candidat sont : la restauration des valeurs qui sous-tendent la République ; la réconciliation du Sénégalais avec les institutions ; la construction d’une nouvelle économie offensive planifiée d’industrialisation et, enfin, la construction d’un Sénégal brillant en Afrique et dans le monde.
L’objectif du deuxième pilier du programme est de ”réconcilier le Sénégalais avec ses Institutions”. Il est axé notamment sur la réduction des pouvoirs du président de la République. ”Je propose de réduire, dès ma prise de fonction, les pouvoirs du président de la République et de les encadrer dans certains domaines : le président de la République ne sera plus président du Conseil supérieur de la magistrature ; les nominations aux emplois civils et militaires seront organisées par des règles précises selon les postes considérés”, dit Diallo dans son programme.
Le président de la République ”sera un justiciable et pourra être attrait devant la justice pour des décisions contraires aux intérêts du Sénégal. En particulier, les faits constitutifs de la haute trahison seront précisés dans la loi pour donner un contenu concret à la haute trahison”, souligne le candidat, relevant que ”cette redevabilité juridique sera étendue à l’ensemble de l’administration : pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire”.
Sur la feuille de son expérience, Mamadou Lamine Diallo aligne de prestigieuses positions : économiste Senior de l’Energie aux bureaux d’études SEED et SYNDEX à Paris, effectuant des études sur les marchés pétroliers, le raffinage et les énergies domestiques (1988-90) ; conseiller de l’administrateur de la Banque mondiale à Washington D.C., chargé du suivi des programmes d’ajustement structurels (1990-93).
Diallo a été, entre 1993 et 1994, directeur adjoint à la Direction des études de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), y effectuant des travaux sur la dévaluation du franc CFA, les taux de change d’équilibre, la mise en chantier de l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA).
De 1994 à 2002, il a été conseiller technique du Premier ministre, chargé du suivi des réformes sectorielles pour le renforcement de la compétitivité de l’économie, successivement président du Conseil d’administration de la Société nationale de recouvrement (SNR), président du Conseil d’administration du Centre expérimental de recherches et d’études pour l’équipement (CEREEQ), président du Comité de gestion de la liaison maritime Dakar-Ziguinchor.
Entre 2002 et 2010, il est directeur adjoint à la Direction de la recherche et de la statistique de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), directeur adjoint de Cabinet puis directeur de Cabinet du président de la Commission de l’Union africaine à Addis Abeba, conseiller du directeur du département des études économiques et monétaires de la BCEAO, à Dakar.
En juillet 2022, Mamadou Lamine Diallo est élu député à l’Assemblée nationale pour la troisième fois.
KEMI SEBA BRÛLE SON PASSEPORT FRANÇAIS
Alors qu'il fait l'objet d'une tentative de révocation de nationalité par les autorités françaises, Kemi Seba a choisi la confrontation publique
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 16/03/2024
Le militant panafricaniste Kemi Seba a brûlé publiquement son passeport français lors d'une conférence de presse organisée à Paris ce samedi 16 mars 2024. Devant une assemblée composée de journalistes et de sympathisants, ce Franco-Béninois engagé dans la lutte pour l'indépendance africaine a voulu marquer son rejet de la tutelle française sur le continent.
"Votre passeport, ce n’est pas un os que vous nous donnez comme si les Noirs étaient des chiens. Je suis un homme Noir libre. Je suis un Africain libre. Je suis un Béninois libre", a déclaré Kemi Seba en s'adressant directement au "gouvernement Macron" tout en commettant son acte. Une manière selon lui de manifester son refus de la nationalité du pays qu'il accuse d'ingérence en Afrique.
Par cet acte héroïque aux yeux de ses partisans, le militant panafricaniste a entendu donner corps à son combat pour l'autodétermination du continent africain. Interpellant ensuite les diasporas africaines et antillaises présentes, il les a appelées à faire preuve de la même unité et de la même conscience politique que lui dans leur lutte contre la néocolonisation.
Cette prise de parole publique intervient dans un contexte tendu, alors que Kemi Seba fait face à une tentative de révocation de sa nationalité française de la part des autorités. Le ministère de l'Intérieur lui reproche en effet d'"adopter une posture résolument anti-française". Initialement, la préfecture avait même interdit la tenue de cette conférence de presse, avant que la justice administrative n'annule cette décision.
Kemi Seba brûle son passeport français en live à Paris et s’adresse au gouvernement Macron: “Votre passeport, ce n’est pas un os que vous nous donnez ou nous retirez en fonction de notre degré de soumission vis à vis de vous, comme si les Noirs étaient des chiens. Je suis un… pic.twitter.com/OKT3PjlOP4
Alors que près de la moitié de la population mondiale, dont les Sénégalais, est appelée aux urnes en 2024, les missions d'observation électorale joueront à nouveau un rôle central. Mais qui sont réellement ces observateurs et comment fonctionnent-ils ?
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 16/03/2024
Alors que les élections de 2024 seront riches sur le continent africain avec 19 pays concernés dont 14 scrutins présidentiels, les missions d'observation électorale joueront à nouveau un rôle central. Mais entre les délégations internationales et les collectifs citoyens, qui sont réellement ces observateurs et comment fonctionnent-ils ? Le chercheur britannique Robert Macdonald, qui a étudié le sujet dans trois pays, apporte un éclairage précieux sur ces acteurs souvent mal connus.
Dans un entretien accordé au site d'information XXL Afrique, Robert Macdonald, post-doctorant au Centre d’études africaines de l’Université d’Édimbourg, revient sur les principaux résultats de sa recherche consacrée spécifiquement aux missions d'observation électorale. Il a mené 520 entretiens qualitatifs approfondis avec des citoyens et 160 avec des observateurs dans trois pays d'Afrique (Zambie, Gambie, Kenya) dans le cadre d'un projet financé par le Conseil de recherche économique et sociale du Royaume-Uni.
Le chercheur souligne tout d'abord la grande hétérogénéité des acteurs se cachant derrière ce terme générique de "missions électorales". Outre les initiatives locales d'observation citoyennes, on retrouve les délégations internationales intergouvernementales mais aussi des ONG internationales. Le financement de ces missions, souvent peu transparent, provient de donateurs occidentaux, d'ONG internationales ou des budgets des organisations intergouvernementales.
Robert Macdonald insiste ensuite sur l'importance des standards méthodologiques censés assurer la neutralité des observateurs, à l'image de la "Déclaration de principe pour l'observation internationale d'élections". Il souligne aussi la nécessité pour les missions crédibles de fonder leur analyse sur des données probantes récoltées sur le long terme et non sur des incidents isolés.
Cependant, le chercheur note que la compréhension des citoyens sur ces missions reste "médiocre", beaucoup ignorant leur fonctionnement et leur rôle consultatif. Par ailleurs, si les médias s'intéressent davantage aux verdicts préliminaires, ces derniers ne reflètent pas toujours fidèlement les subtilités des rapports finaux.
Au final, Robert Macdonald insiste sur le rôle déterminant des missions d'observation électorale dans la promotion de la démocratie, au-delà de la simple évaluation des élections. Leur action passe notamment par la formulation de recommandations clés pour améliorer les processus électoraux et par un effet dissuasif sur les tentatives de fraude.