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16 novembre 2024
LE GENERAL TINE SAUVE LES CANDIDATURES DE BARTH ET SONKO
On peut se dire que, si Ousmane Sonko et Barthélémy Dias ont pu sortir de cette menace indemnes, c’est grâce au ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique également en charge de l’organisation des élections
Le Conseil constitutionnel a déclaré irrecevables les deux requêtes déposées respectivement par la coalition « Takku Wallu Sénégal » et la coalition « And liggey sunu reew (Alsr) » contre les candidatures de l’actuel Premier ministre, Ousmane Sonko, et le maire de Dakar, Barthélémy Toye Dias. Dans leurs décisions, les « Sept sages » évoquant des dispositions de l’article 182 du Code électoral, ont indiqué que seul le Ministre chargé des Elections avait le pouvoir de saisir le Conseil constitutionnel sur la question de l’inéligibilité des candidats à ce scrutin et que son absence de réaction dans les délais a rendu lesdites candidatures recevables.
Le duel attendu à la campagne pour les législatives anticipées du 17 novembre prochain entre l’actuel Premier ministre, Ousmane Sonko, et le maire de Dakar, Barthélémy Toye Dias, respectivement investis têtes de listes nationales du parti Pastef et de la coalition « Samm sa Kaddu » se précise. En effet, le Conseil constitutionnel a déclaré irrecevables les deux requêtes qui avaient été déposées respectivement par la coalition « Takku Wallu Sénégal » constituée des anciens partis au pouvoir l’Apr, du Pds et la coalition « And liggey sunu reew (Alsr) contre les candidatures de cet ex-duo de choc de la coalition Yewwi askan wi lors des élections locales et législatives de 2022.
Toutefois, à la lecture des deux décisions rendues publiques le jeudi 10 octobre tard dans la soirée par les « Sept sages », on peut se dire que, si Ousmane Sonko et Barthélémy Dias ont pu sortir de cette menace indemnes, c’est grâce au ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique également en charge de l’organisation des élections, le Général Jean Baptiste Tine. Et pour cause, dans leurs décisions, le Président Mamadou Badio Camara et ses collègues du Conseil constitutionnel n’ont pas pu examiner dans le fond les recours déposés sur leur table en raison des vices de procédures. En effet, selon eux, «la question de l’inéligibilité d’un candidat, prévue par l’article LO. 182 du Code électoral, ne fait pas partie des cas limitativement énumérés par LO. 184, pouvant donner lieu à une saisine du Conseil constitutionnel par les mandataires des listes de candidats ». Mieux, précisent-ils encore, « l’article LO. 182 du Code électoral, qui est une disposition spécifique aux élections législatives, régit la question de l’inéligibilité des candidats à ce scrutin ».
Ainsi, considérant que ce texte attribue exclusivement au Ministre chargé des Elections le pouvoir de saisir, le cas échéant, le Conseil constitutionnel pour statuer sur l’inéligibilité, qu’à défaut d’une telle saisine par l’autorité compétente dans le délai prévu par la loi, la candidature est reçue ; les juges constitutionnels faisant état d’une absence de saisine du ministre de l’Intérieur ont ainsi déclaré que « le recours introduit par le mandataire de la coalition Takku wallu Sénégal est irrecevable ».
Autrement dit, seul le ministre de l’Intérieur avait la prérogative de saisir le Conseil constitutionnel pour réclamer l’inéligibilité d’un candidat investi sur les listes de candidatures pour des législatives. Et puisque le général Tine n’a pas exercé cette prérogative, le Conseil constitutionnel a donc décidé de tirer les conséquences de l’article 182. En effet, cet article dispose « après le délai de cinq (05) jours prévus à l'alinéa premier de l'article L.179 et ce, jusqu'à la date de prise de l'arrêté publiant les déclarations reçues, s'il apparait qu'une déclaration de candidature a été déposée en faveur d'une personne inéligible, le Ministre chargé des élections doit saisir le Conseil constitutionnel qui statue dans les trois (03) jours de la saisine sur la recevabilité de ladite candidature. Si les délais mentionnés à l'alinéa premier ne sont pas respectés, la candidature doit être reçue »
Cette décision maintient le suspense sur la situation d’éligibilité notamment du maire de Dakar après la confirmation de sa condamnation à deux ans de prison ferme dont six mois avec sursis par la Cour suprême, vendredi 22 décembre 2023 dernier. Beaucoup de spécialistes étaient d’ailleurs montés au créneau pour annoncer sa radiation des listes électorales.
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DAKAR DEM DIKK, ASSANE MBENGUE SORT DES CAFARDS
Le directeur général de la société Dakar Dem Dikk, Assane Mbengue, a fait face à la presse hier, vendredi 11 octobre, pour revenir sur la situation de l’entreprise qu’il dirige. Selon lui, « sur 100 receveurs, 20 ne reversaient pas l’argent collecté».
Des malversations ont eu lieu dans la gestion de la société Dakar Dem Dikk. L’annonce est de son directeur général, Assane Mbengue. Il était en conférence de presse hier, vendredi 11 octobre, suite au mouvement d’humeur de quelques-uns des percepteurs de la société.
Le directeur général de la société Dakar Dem Dikk, Assane Mbengue, a fait face à la presse hier, vendredi 11 octobre, pour revenir sur la situation de l’entreprise qu’il dirige. Selon lui, « sur 100 receveurs, 20 ne reversaient pas l’argent collecté sur les applications téléphoniques ».
Le directeur a aussi dit avoir constaté des magouilles dans le paiement de la dette due à la société par l’État du Sénégal. « Une facture de billets d’avions estimée à 35 millions, a été retrouvée », dit-il. Une centaine de millions a été payée à une entreprise qui devait fournir à la société DDD du matériel sans qu’une réception n’ait lieu. Pis, aucun lien contractuel n’est établi entre l’entreprise et la société. La société finançait la campagne de ses anciens directeurs. Dans l’acquisition des bus, il a dénoncé une surfacturation. Un panneau signalétique d’un fief d’un ancien directeur avait été pris en charge par la société. Plus de cinq cent (500) millions de dette sont dues à des fournisseurs. « Les cotisations à la coopérative des employés étaient prélevées sans être versées », a dit Assane Mbengue. « Les recettes journalières pour la société étaient à vingt (20) millions. Elles sont ramenées à quarante (40) millions », si l’on en croit le directeur de la société. Assane Mbengue parle aussi d’une dotation importante en carburant à ses directeurs généraux, plus que la normale.
UNE STABILISATION A RUDE EPREUVE
Entre alerte de syndicalistes, menaces d’étudiants et grève d’enseignants vacataires, la rentrée universitaire 2024-2025 démarre sous hypothèque. Ce, alors que la stabilisation de l’année universitaire demeure une priorité pour les nouvelles autorités.
Entre alerte de syndicalistes, menaces d’étudiants et grève d’enseignants vacataires, la rentrée universitaire 2024-2025 démarre sous hypothèque. Ce, alors que la stabilisation de l’année universitaire demeure une priorité pour les nouvelles autorités.
Depuis sa prise de fonction en tant que ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, Dr Abdourahmane Diouf a fait montre de détermination pour la stabilisation de l’année universitaire. Pour cause, depuis une dizaine d’années, le calendrier académique au niveau de l’enseignement supérieur est complètement déréglé en raison des grèves des divers démembrements de la communauté universitaire, de la massification notamment à l’Ucad, des problèmes d’infrastructures, des facteurs politiques. Ce qui compromettait le bon déroulement des enseignements et avait un impact financier. Lors du séminaire sur la stabilisation de l’année universitaire organisé à Saly en juin dernier qui a réuni les acteurs-clés de l’enseignement supérieur, sept mesures ont été prises. «Les bacheliers de cette année pourront s’inscrire dès le 21 octobre 2024, correspondant au troisième lundi du mois d’octobre. […] Les étudiants de 2022-2023 commenceront dès le 1-er juillet, tandis que ceux de 2023-2024 débuteront au plus tard le 25 février 2025 », avait fait savoir Dr Abdourahmane Diouf. Il s’est ainsi fixé un délai de 16 mois pour stabiliser l’année universitaire au vu de différents défis notamment la finalisation des infrastructures, le recrutement d’enseignants entre autres.
En effet, l’ouverture du campus social de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar est fixée au 19 octobre prochain mais la rentrée universitaire risque de connaitre quelques difficultés. L’Intersyndicale du Centre des œuvres universitaires de Dakar (Coud) sonne déjà l’alerte. En conférence de presse avant-hier, jeudi 10 octobre, elle a dénoncé le déficit budgétaire de 10 milliards et annoncé des difficultés au sein du campus social. « Nous devons donc à la vérité de dire que nous allons vers des difficultés car les repreneurs menacent d’arrêter les prestations à cause de la dette qui leur est due. La plupart des hôpitaux ont bloqué les travailleurs du Coud à cause de la dette qui leur est due et pour rappel, les évènements du 1er juin 2023 ont causé l’incendie de tous les bus de transport du personnel du Coud, des véhicules des agents, le saccage de nos locaux et de notre outil de travail », a-t-elle fait savoir.
A l’université Gaston Berger de Saint-Louis, la rentrée devrait avoir lieu le 1er octobre dernier. La Coordination des étudiants de Saint-Louis qui avait demandé aux étudiants de rester chez eux, avait fini par suspendre son mot d’ordre après une rencontre avec les autorités. « Ce jeudi 3 octobre 2024, la CESL a rencontré les autorités du MESRI qui, sur des bases solides et preuves à l'appui, nous ont confirmé le démarrage des travaux du chapiteau du restaurant N°2 ainsi que la plateforme du village O d'ici la semaine prochaine. Compte tenu de ces nouveaux engagements clairs et précis en plus des avancées majeures notées sur la question cruciale de l'assainissement qui causait énormément de soucis aux étudiants, la Coordination des Étudiants de Saint-Louis en toute responsabilité a décidé de suspendre son mot d'ordre. Ainsi, les activités pédagogiques reprendront le lundi 7 octobre 2024. Nous accordons ainsi un délai de trois semaines aux autorités pour le démarrage effectif des travaux annoncés », lit-on dans un communiqué. La même source ajoute : « En cas de non-respect des délais fixés, la Coordination des Etudiants de Saint-Louis ne lésinera sur aucun moyen à faire appel à son arsenal syndical afin de rétablir l'étudiant dans ses droits les plus absolus et toute conséquence qui en découlera de cette situation sera sous leur entière responsabilité ».
A l’Université Alioune Diop de Bambey, des perturbations sont déjà notées avec une grève de 72heures des enseignants vacataires à compter du mardi 8 octobre 2024. Ils dénoncent le non-paiement des salaires et les lenteurs dans le traitement des heures de vacation. Ils exigent également une meilleure prise en charge du retard de trois semestres dans le paiement des heures de vacation et l'arrêt de la réduction des heures de vacation.
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LES UNES DE LA PRESSE DE CE WEEK-END
Sud Quotidien, Walf Quotidien, EnQuête, Libération, L'As, Le Soleil, Le Quotidien, L'Observateur, Bes Bi le jour
Baadoolo - Crem bi dou glace dé
Visite médicale boo xamne comme rang visite technique ! Les hôpitaux sont bondés de monde, pas de malades, mais de candidats au Concours de recrutement des élèves-maitres (Crem). Et dans les structures sanitaires, il y a comme de la spéculation. Ibrahima Sy doit faire comme El Malick pour la Tabaski en réquisitionnant des militaires. Ndeysaan nieupp bëgg jangale. Crem bi moom dou glace. C’est que nak, depuis 2022, les revenus ont presque doublé. Kenn yabatoul braayé enseignant.
Nomination de plusieurs chargés de mission à la Présidence Diomaye «arme» les jeunes de Pastef pour la campagne
Les images ont circulé toute la journée. Une dizaine de membres de la Jeunesse patriotique du Sénégal (Jps) nommés chargés de mission à la présidence de la République. Aucune source du palais ou du gouvernement ne confirme, malgré les tentatives de vérifications. Du côté de Pastef, l’on affirme qu’il y a eu des nominations de coordonnateurs à la présidence. Mais l’on se méfie du nombre. Bés bi a pu avoir la confirmation par quelquesuns des nommés. Ils sont pour la plupart des coordonnateurs ou vice-coordonnateurs de leur département. Parmi eux figurent Fatoumata Zahra Wagué de Tambacounda, dite Zahra bu Sonko, investie à la 34e place sur la liste nationale de Pastef pour les Législatives. Il y a aussi Serigne Bathie Ndiaye de Jps Diourbel. Ces jeunes devront tous compléter leur dossier en fournissant pour certains, dès ce lundi, un certificat de bonne vie et mœurs. Dans un contexte d’élections législatives, Bassirou Diomaye Faye semble ainsi dans une logique d’«armer» ses jeunes qui ont attendu des nominations depuis avril pour éviter des frustrations.
LINGUERE Fonds de solidarité nationale 6 mille ménages vulnérables bénéficient d’un soutien financier
A Linguère, la ministre de la Famille et des solidarités a procédé hier, au lancement officiel des opérations de paiement destinées aux ménages vulnérables. 6 140 ménages, soit un total de 55 260 personnes, ont bénéficié d’un soutien financier d’une valeur de 135 000 FCFA par ménage. Ce programme d’un montant global de 828 900 000 FCFA vise à atténuer les effets de l’insécurité alimentaire qui touche ces familles vulnérables, en leur offrant un appui direct pour répondre à leurs besoins essentiels. Lors de la cérémonie, Madame Dièye a souligné l’importance de renforcer la résilience de ces ménages en situation précaire. Elle a également annoncé «des mesures spécifiques pour améliorer l’inclusion des personnes en situation de handicap dans le Registre national unique (Rnu), assurant ainsi une meilleure prise en charge de cette catégorie sociale souvent négligée».
Podor - Le mouvement Yellitaare soutient le Pastef
Comme un peu partout au Sénégal, des partis et mouvements politiques du département de Podor se positionnent pour les élections législatives prochaines. Le Pastef et sa tête de liste départementale, Ibrahima Sy, viennent de recevoir officiellement, ce vendredi, le soutien du mouvement Yellitaare dirigé par Mamadou Aboubacry Sy dit «Mama Iba» qui compte de nombreux membres dans la plus grande commune du département de Podor, Guédé Village.
Burkina - Bathily transmet un message de Diomaye au capitaine Traoré
Abdoulaye Bathily a démarré sa mission presqu’impossible de ramener les 3 pays frondeurs de la Cedeao à la «maison» communautaire. L’Envoyé spécial du président de la République, Bassirou Diomaye Faye, a été reçu, jeudi, par le président de la transition burkinabè, Ibrahim Traoré, rapporte Seneweb. Le Sénégalais dit être porteur d’un message du Président Diomaye Faye qui exprime «sa solidarité, celle de son gouvernement et du peuple sénégalais à l’égard du peuple du Burkina Faso dans les circonstances actuelles marquées par des attaques terroristes», a déclaré Abdoulaye Bathily. L’ancien Envoyé spécial de l’Onu en Libye se dit affligé par ce qui se passe dans le Sahel, mais reste persuadé que cette page sombre peut être tournée si les pays ouest-africains travaillent de concert et envisagent un avenir marqué par la «marche vers le progrès et (le) désir d’émancipation».
Mouvement d’humeur pour réclamer une prime de 50 000 FCFA Le Dg de Ddd accuse les receveurs de retards de versements
Le Directeur général de Dakar Dem Dikk (Ddd) a tenu, ce vendredi, un point de presse pour faire l’état des lieux de cette société. Cela fait suite au mouvement d’humeur des receveurs qui réclament une prime de 50 000 FCFA sur le téléphone mis à leur disposition pour faciliter le paiement des tickets. Selon Assane Mbengue, des contrôles inopinés sur les retards de reversements ont été effectués et ont démontré que 25% en moyenne parmi eux sont concernés par des irrégularités de versement. «A notre grande surprise, ce mouvement d’humeur est né au lendemain du constat. A ce jour, je constate qu’ils détiennent et cumulent les versements ce qui constitue une faute grave. Il y a lieu de les rappeler qu’ils disposent de l’argent du contribuable. La direction générale se réserve donc le droit de prendre les mesures nécessaires afin de recouvrer les fonds qui appartiennent en réalité au peuple sénégalais», prévient M. Mbengue. Il a par ailleurs noté des «irrégularités» sur la convention de cession de créances signée entre BGFIBank Sénégal et 3D avec l’engagement de l’État de payer la banque dans un délai de 5 ans à compter de la gestion 2019. A cela s’ajoute, de dépenses dans le cadre du plan d’urgence de relance de l’exploitation en 2021.
par l'éditorialiste de seneplus, Amadou Elimane Kane
LITTÉRATURE : CITOYENNETÉ ET DÉMOCRATIE
EXCLUSIF SENEPLUS - La vision de l’écrivain doit interagir avec le monde qui l’entoure et qui est en perpétuelle mutation. Et son travail doit s’inscrire dans un combat citoyen, dans un combat démocratique
Amadou Elimane Kane de SenePlus |
Publication 11/10/2024
Dans toute civilisation et son histoire, il existe des vecteurs qu’il convient d’étudier afin de mieux comprendre les fonctionnements d’une société.
La littérature est un terrain immense d’exploration, à la fois dans le domaine culturel et artistique, mais aussi dans sa dimension historique qui façonne nos civilisations.
A travers les époques et les territoires, la littérature constitue un vaste champ d’étude qui mérite quelques éclairages.
L’étymologie du mot « littérature » vient du latin « litteratura » qui signifie tout d’abord « écriture » puis « érudition ». Dans son sens premier, la « littérature » regroupe « l’ensemble des connaissances et de la culture générale ». On voit bien ici que la littérature comprend la somme de tous les savoirs humains dans tous les domaines.
Autrement dit, l’homme de lettres est un érudit capable de s’exprimer sur des sujets très amples. D’autre part, la littérature est aussi une forme d’écrit qui comporte des préoccupations esthétiques qui s’apparentent à une pratique artistique.
La littérature est donc la somme des œuvres écrites sur les connaissances et qui respecte les exigences esthétiques du genre.
Mais cette introduction définitionnelle n’est pas suffisante, il convient également d’observer, à travers l’histoire, l’impact de la littérature sur la culture et l’organisation des civilisations.
On peut donc se demander comment la littérature peut influer sur les agissements d’une société et plus particulièrement ici quel est son rôle dans l’exercice de la citoyenneté et de la démocratie.
Si nous prenons l’exemple de la littérature de l’Égypte pharaonique, celle-ci avait pour principal objet la « maat », c’est-à-dire la justice ou encore la notion de l’équilibre démocratique. Ainsi, on peut dire que c’est un des premiers actes de la citoyenneté dans l’histoire de l’humanité.
L’exercice de la justice, de la démocratie, de la citoyenneté était fortement présent dans la société de l’Égypte pharaonique et ces exigences habitaient tout naturellement la littérature de l’époque. Il y a fort à parier que la littérature elle-même jouait un rôle majeur dans l’orientation humaine et sociale de cette période.
Si l’on regarde du côté de la Grèce antique, qui est une base fondamentale de la culture occidentale, on constate que le travail du philosophe Socrate a puissamment influencé cette civilisation. Socrate avait dans l’idée de travailler pour la conversion morale de ses concitoyens. Il s’était donné pour mission de rendre conscients les Athéniens de leur ignorance en instaurant la science de soi-même. Il n’enseignait pas la rhétorique et vivait pauvrement. Ainsi il s’est imposé aux yeux de tous comme un véritable citoyen, dénué d’intérêt particulier, qui s’interrogeait sérieusement sur la vie politique et s’opposait au caractère démagogique de la démocratie athénienne. Il fut d’ailleurs combattu pour sa rupture avec l’exercice religieux de l’époque qu’il ne reconnaissait pas et fut condamné à mort. Emprisonné, il refusa de s’évader car le respect des lois de la Cité était plus important que sa propre personne.
Un des concepts les plus présents dans la société occidentale et développé par Socrate est la devise « connais-toi toi-même ». Il s’agit ici de s’observer en tant qu’être pensant, en s’élevant au-dessus de ses sentiments particuliers et de ses opinions, qui ne sont la plupart du temps, selon Socrate, qu’une illusion de données. Socrate pensait que l’ignorance de soi-même faisait de l’homme un dépendant ou un esclave de ses opinions. En revanche, la connaissance de soi rend libre et donne à l’homme la capacité de se suffire à lui-même.
On voit bien ici, même si l’on se refuse de systématiser, combien la pensée de Socrate a imprégné la culture occidentale qui s’est approprié, et ce de manière constante, cette figure socratique de la connaissance de soi pour parvenir à une forme équilibrée entre l’existentiel, cher à Sartre, et la libre démocratie partagée par tous.
De même, on peut retrouver cette trace héritière de Socrate dans la vie et l’œuvre de Victor Hugo. Voici un homme qui est considéré comme l’un des plus importants écrivains de langue française tout en ayant marqué l’histoire politique du XIXe siècle par ses engagements. Romancier, essayiste, dramaturge, poète et penseur social, Victor Hugo a contribué à faire bouger les lignes conservatrices de la France du XIXe siècle. Réformiste, il souhaitait changer la société en dénonçant violemment l’injustice sociale. Il s’est engagé à la résistance sous toutes ses formes et a été un farouche abolitionniste de la peine de mort. Ainsi toute la littérature de Victor Hugo est empreinte de ses combats et s’inscrit véritablement dans une esthétique engagée qui contribue à faire grandir les connaissances de l’époque. L’œuvre et la personnalité de Victor Hugo ont marqué la société française et les écrivains du XXe siècle qui ont vu en lui une sorte de Socrate moderne qui avait repris le flambeau de la justice et de la démocratie.
Il en va de même pour Aimé Césaire, grand écrivain contemporain, qui reprend à son compte la philosophie socratique du « connais-toi toi-même ». Cahier d’un retour au pays natal est un long plaidoyer de la conscience négro-africaine. Aimé Césaire plonge sa plume dans les racines africaines et le sang de l’esclavage à travers une œuvre magistrale qui se place au-delà de sa propre quête. La déclaration, « Ma bouche sera la bouche des malheurs qui n’ont point de bouche, ma voix, la liberté de celles qui s’affaissent au cachot du désespoir », est bien la démonstration de la volonté majestueuse d’Aimé Césaire de porter l’histoire à nu du monde noir dans un esprit de justice sincère et qui allie esthétisme littéraire et promesse. La justice écoute aux portes de la beauté, écrit-il encore. D’ailleurs, toute l’œuvre de Césaire est traversée de cette soif, parvenir à l’écriture érudite et littéraire du monde négro-africain tout en demeurant un citoyen à part entière. Ce qu’il tiendra jusqu’à ses derniers jours sans jamais céder à ses propres intérêts mais répondant seulement à la justice de ses concitoyens antillais, de ses frères africains mais aussi de l’humanité toute entière sensibilisée à sa parole poétique et engagée. A ce titre, Aimé Césaire a profondément marqué le paysage littéraire francophone du XXe siècle de manière unique et son œuvre porte la trace monumentale de ses combats. A travers les écrits du poète philosophe martiniquais, on peut mesurer toute la signification du rôle de la littérature dans l’exercice d’une citoyenneté authentique qui se réclame de la liberté des hommes à exprimer ce qu’ils sont pour être au service de la société, de la culture et de la civilisation.
Si l’on regarde de plus près la littérature africaine contemporaine, il existe également des figures qui répondent à cet engagement artistique qui vient caresser les frontières citoyennes et humaines.
Je citerai tout d’abord pour exemple l’auteure Mariama Ba dont on peut dire que Une si longue lettre, ouvrage publié en 1979, a profondément marqué plusieurs générations de la société sénégalaise. Enseignante et militante engagée dans l’éducation et le droit des femmes, Mariama Ba, à travers son œuvre pourtant brève, a réussi à mettre au centre les problématiques de la société sénégalaise et africaine, telles que la polygamie, les castes ou encore l’exploitation des femmes.
Comme pour Victor Hugo ou Aimé Césaire, la littérature est au service de la cause à défendre, comme une sorte de serment qui va au-delà du simple exercice esthétique. Mais encore une fois, ce qui permet l’appropriation du message par les lecteurs est la forme stylistique qui par sa puissance universelle, son authenticité éclaire la vision de l’écrivain qui observe une société qui doit évoluer et se moderniser. La sincérité humaine et littéraire est au cœur de l’œuvre de Mariama Ba, ce qui à coup sûr en assure la légitimité et la longévité. Il y a aussi ici la question de la transmission, ce que propose Mariama Ba est bien de l’ordre éducationnel. Par un sens pédagogique aigu, elle rappelle la question des valeurs humaines, sociales et morales qui ne doivent pas faiblir et provoquer des injustices criantes, notamment à l’égard des femmes. En ce sens, on peut dire que la littérature de Mariama Ba appelle à plus de justice au sein de la société sénégalaise en bousculant les codes et en proposant des ruptures profondes à la fois sociales et littéraires.
L’autre exemple dans la littérature africaine qui offre une alliance entre l’esthétisme et l’engagement est la production d’Aminata Sow Fall. Femme de lettres sénégalaise, romancière, Aminata Sow Fall est l’une des pionnières de la littérature africaine francophone. A travers ses romans, elle porte un regard critique sur la société sénégalaise, alors en pleine mutation, dont elle dénonce l’hypocrisie et l’idéologie patriarcale. Enseignante, Aminata Sow Fall participe également à la valorisation de la littérature, des arts et de la culture au Sénégal. Toute son œuvre [1] et les thèmes qu’elle aborde sont en lien avec les préoccupations de la société sénégalaise. Dans La grève des bàttu, par une construction fictionnelle habile, elle fustige les autorités qui préfèrent ignorer la misère pour développer le tourisme et l’argent-roi. Ainsi, en superposant l’imaginaire qui traverse le réel, l’auteur parvient à ébranler, à remettre en cause le fonctionnement d’un système dont chacun réclame plus de justice et d’équité. Comme Aminata Sow Fall le dit elle-même, « l’artiste n’est pas une tour d’ivoire. Son rêve ne l’empêche pas de sentir le bouillonnement de la Cité ».
Oui, l’artiste, l’écrivain ne vit pas retranché dans un monde irréel dont les personnages qu’il invente ne seraient que des pantins désarticulés. L’expression artistique est une forme d’engagement en soi, sans artifice, ni discours partisan. Au fond, l’expression des œuvres reflète tout simplement l’expression humaine. Et comme il y a autant d’écrivains qu’il y a d’êtres humains, si différents soient-ils, certains se distinguent par une exigence artistique engagée qui bouleverse à la fois le champ littéraire et la structure sociale dans laquelle ils évoluent.
La pensée de Socrate, les pamphlets de Victor Hugo, le souffle poétique d’Aimé Césaire, la sensibilité de Mariama Ba, l’inventivité d’Aminata Sow Fall portent la marque d’éléments fondateurs des valeurs de liberté, de citoyenneté et de démocratie. Chacun en son genre, a participé à l’évolution de la pensée d’une société à travers la littérature et la création.
C’est pourquoi je pense qu’il est nécessaire aujourd’hui, dans le monde qui est le nôtre, parsemé d’imperfections, d’injustices de plus en plus sévères, de dysfonctionnements divers, que les écrivains africains, et aussi plus largement les artistes, doivent travailler pour réveiller les consciences, faire en sorte que l’engagement artistique soit en phase avec les révolutions qui émergent.
La vision de l’écrivain doit interagir avec le monde qui l’entoure et qui est en perpétuelle mutation. Et son travail doit s’inscrire dans un combat citoyen, dans un combat démocratique. Oui, il s’agit bien, à travers la littérature, de contribuer à faire émerger l’esprit africain citoyen, l’esprit africain démocrate. De reconsidérer que les institutions, garantes d’une équité plus solide, puissent nous permettre de nous élever vers la voie de l’harmonie et de la justice.
La littérature, la poésie, l’art en général, doit permettre l’anéantissement de l’adversité malsaine, ces mauvaises habitudes qui ensevelissent la créativité telles que la corruption, le népotisme ou le marchandage éhonté des privilèges.
Oui, la dimension humaine, la démarche citoyenne, l’acte démocratique doivent reprendre le flambeau au sein de nos sociétés et revenir au centre de nos préoccupations. C’est un préalable fort à la dynamique de la renaissance africaine et du développement.
Amadou Elimane Kane est enseignant et poète écrivain.
[1] Les romans d’Aminata Sow Fall sont devenus des classiques de la littérature sénégalaise et sont inscrits dans les programmes d’enseignement.
PEDRO SÁNCHEZ APPELLE À NE PLUS LIVRER D’ARMES À ISRAËL
Lors d'une rencontre avec le pape François à Rome, il a souligné l'urgence de cette mesure pour éviter une aggravation de la violence au Moyen-Orient, en particulier à Gaza, en Cisjordanie et au Liban.
Le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a appelé vendredi la communauté internationale à ne plus livrer d’armes à Israël, jugeant nécessaire de « ne pas contribuer, d’une manière ou d’une autre, à l’escalade de la violence » au Moyen-Orient.
« Il est urgent, à la lumière de tout ce qui se passe au Moyen-Orient, que la communauté internationale cesse d’exporter des armes au gouvernement israélien », a déclaré le dirigeant socialiste à l’issue d’une rencontre à Rome avec le pape François.
« C’est un appel que je vais faire (…) à l’ensemble de la communauté internationale », a insisté le chef du gouvernement espagnol,jugeant nécessaire de « ne pas contribuer d’une manière ou d’une autre à l’escalade de la violence, à la guerre et à son expansion à Gaza, en Cisjordanie ou, dans le cas présent, au Liban ».
LE SÉNÉGAL ÉTRILLE LE MALAWI POUR LA PREMIÈRE DE PAPE THIAW
Un système 4-3-3 a été aligné au coup d'envoi avec notamment Iliman Ndiaye comme neuf et demi. Pour sa première, Thiaw a assuré et permis aux Lions de renouer avec le succès à domicile près d'un an après.
iGFM (Dakar) Pour la première de Pape Thiaw en tant que sélectionneur intérimaire, l'équipe du Sénégal a lourdement battu (4-0) le Malawi, vendredi à domicile, à l'occasion de la 3e journée des qualifications à la CAN 2025.
Cissé parti, Pape Thiaw aux commandes. Un système 4-3-3 a été aligné au coup d'envoi avec notamment Iliman Ndiaye comme neuf et demi. Pour sa première, Thiaw a assuré et permis aux Lions de renouer avec le succès à domicile près d'un an après. Ce, grâce aussi à la grosse performances de ses joueurs. Pape Gueye, Sadio Mané, Boulaye Dia et Nicolas Jackson ont inscrit les buts victorieux. La bonne nouvelle est le premier but de Jackson en sélection. L'attaquant de Chelsea se libère enfin.
Un succès avec la manière qui redonne le moral au groupe qui avait du mal à s'imposer à domicile.
Le Sénégal est deuxième du groupe L devant le Burkina.
Rendez-vous mardi au Bingu National Stadium contre notre adversaire du jour pour la 4e journée dans le groupe L
FIMELA, UN RÉSEAU DE TRAFIC DE CHANVRE INDIEN DÉMANTELÉ
C’est grâce à des « renseignements minutieusement exploités », que les gendarmes ont réussi à saisir une cargaison de 80 kg de drogue, habilement dissimulée dans des champs « pour éviter d’éveiller les soupçons ».
La brigade territoriale de Fimela, située dans le département de Fatick, a démantelé, jeudi, un vaste réseau de trafic de chanvre indien, a-t-on appris de sources médiatiques.
Selon les mêmes sources, c’est grâce à des « renseignements minutieusement exploités », que les gendarmes ont réussi à saisir une cargaison de 80 kg de drogue, habilement dissimulée dans des champs « pour éviter d’éveiller les soupçons ».
Les trafiquants, un cultivateur et un ouvrier, ont été interpellés lors de cette opération menée par les forces de l’ordre.
Selon plusieurs médias, cette saisie résulte d’une enquête déclenchée par des alertes concernant un débarquement imminent de drogue dans la région. Les deux suspects ont été placés en garde à vue.