Comment avez-vous su votre maladie et quelle a été votre réaction sur le coup ?
Chez moi, tout a commencé par des problèmes respiratoires aigus. C’est ainsi que j’ai été orienté au service Orl de l’hôpital pour un traitement. Et j’avoue que lorsque j’ai recommencé à respirer normalement, c’était comme un nouveau souffle. J’ai sur-le-champ loué le Seigneur. Je vis avec cette maladie depuis maintenant 10 ans. Au temps, j’avais déjà pris ma retraite au ministère de la Santé, au niveau de la Pharmacie nationale d’approvisionnement. Par la grâce de Dieu, aujourd’hui, j’ai 80 ans. Moi je trouve que pour affronter cette maladie et vivre le plus longtemps possible avec elle, il faut être fort psychologiquement. Dans cette vie, tout se passe dans le mental car, à force de stresser pour la maladie, on meurt plutôt que prévu. Mais aussi, il faut avoir beaucoup de volonté.
Qu’est-ce qui vous a motivé à créer cette association ?
En fait, le but principal de la création de cette association qui existe depuis plusieurs décennies, c’est d’aider les malades atteints des cancers aérodigestifs (Larynx-Pharynx). Mais il y a aussi le volet sensibilisation, car beaucoup de malades sont désemparés. Nous les orientons vers les personnes ressources et surtout nous les accompagnons psychologiquement, en leur disant que c’est une maladie qui se soigne, si elle est très tôt prise en charge. En fait, nous sommes une famille sanitaire. C’est le professeur Malick Diop qui est notre Président d’honneur et moi je dirige l’association depuis 8 ans. J’ai fait un mandat de cinq ans et j’ai été réélu dernièrement. Nous sommes plus de 200 membres rien qu’à Dakar, et il y a également des antennes dans les régions. Nous sommes une association reconnue par l’Etat.
Quels sont les problèmes auxquels vous faites face au niveau de votre association ?
Les problèmes ne manquent pas. Notre problème majeur, c’est la subvention de l’Etat qui est modeste, on ne reçoit que 300 000 francs, pour une association qui a plus de 200 membres. C’est comme de la mendicité. Et pendant ce temps, dans les mairies, ils donnent des subventions d’un million. Avec cette maladie, on est quasiment ruiné, car le coût de la prise en charge est très élevé. Les scanners, les analyses, la radiothérapie, la chimiothérapie… tout est cher. Pour la rééducation vocale aussi, ce n’est pas évident, car il faut impérativement un orthophoniste, et au Sénégal, on a moins de 5 orthophonistes qui sont tous dans le privé. Pour la radiothérapie aussi, c’est tout un problème, car il n’y'en a qu’à l’hôpital Dalal jamm. C’est pourquoi nous appelons les nouvelles autorités à aider les malades atteints du cancer du larynx, car sans cet organe, on ne peut plus parler ; et quelqu’un qui ne parle pas, n’a pas trop d’utilité pour sa famille. On lance également un appel à la Lisca pour qu’elle se tourne davantage vers les autres formes de cancer, car en général ils ne font la communication que sur le cancer du sein et du col de l’utérus. Et souvent, ils reçoivent des financements dans le cadre du cancer. Nous sommes souvent stigmatisés ou marginalisés. Personnellement, un jour, je suis rentré dans un bus, mais quelqu’un m’a donné une aumône de 150 francs. Cela m’a fait très mal, j’ai même voulu lui retourner son argent, mais après je me suis retenue.
Quel est l’avantage d’être membre de cette association ?
En fait, ceux qui sont membres de l’association peuvent bénéficier de laryngophone qui coûte très cher (pas moins de 500 000 francs si vous l’achetez au Sénégal, mais à l’étranger cela coûte plus cher et peut aller jusqu’à 800.000 francs). Pour les implants, cela coûte des millions et à défaut de l’acheter en Europe, on peut l’avoir par le canal des Ong qui, parfois, nous en offre 3 à 4. En fait, tous les malades n’ont pas les moyens de se l’offrir. La dernière fois, on nous a offert 18 laryngophones, alors que notre association a 200 membres. Et pour le dispatching, on est obligé de le donner aux malades qui en ont le plus besoin.
ZOOM SUR UNE TUMEUR MALIGNE, MECONNUE DU GRAND PUBLIC
Bés bi s’intéresse aux cancers des voies aérodigestives et surtout le cancer du larynx. Il est question aussi de faire entendre le cri du cœur de ces laryngectomisés et mutilés de la voix
Au Sénégal, le constat est que la communication est plus portée sur les cancers gynécologiques (cancer du col de l’utérus et du sein) et ce, au détriment des autres formes de cancers. Bés bi s’intéresse aux cancers des voies aérodigestives et surtout le cancer du larynx. Il est question aussi de faire entendre le cri du cœur de ces laryngectomisés et mutilés de la voix, qui, sans, laryngophone (type de microphone conçu pour être placé sur la gorge), ne peuvent pas parler ou émettre le moindre son.
Le cancer du larynx fait partie des cancers des voies aérodigestives supérieures qui sont fréquents. Et pourtant, on en parle rarement. Au Sénégal, la communication est plus portée sur les cancers gynécologiques (cancer du col de l’utérus et du sein). Une tendance que les membres de l’Association sénégalaise des laryngectomisés et mutilés de la voix qui sont au nombre de 200, rien que pour la région de Dakar, veulent inverser, avec l’appui du personnel médical du service Orl de l’hôpital Fann. Dans ce service, le hall est souvent bondé de malades, attendant patiemment leur tour pour une consultation auprès des spécialistes en Orl (Otorhino-laryngologue) qui prennent en charge les affections de l’oreille, du nez et du larynx. Parmi eux, figurent malheureusement des patients qui souffrent du cancer du larynx. Une maladie dont l’un des tout premiers symptômes est un enrouement qu’il serait facile de confondre avec un simple rhume ou une extinction de voix. Mais lorsque cet enrouement est lié à un cancer, il subsiste plusieurs semaines et ne s’améliore pas. Il faut noter que le cancer du larynx s’accompagne d’autres symptômes tels que des douleurs et des difficultés à la déglutition, l’apparition d’une grosseur au niveau du cou et de la gorge, des difficultés à émettre des sons ou à respirer. Il faut néanmoins noter que ces symptômes ne sont pas toujours liés à un cancer du larynx, mais ils doivent retenir l’attention du patient qui devrait rapidement consulter un médecin afin d’obtenir un diagnostic précis. Le traitement de ce cancer, dont les deux principales causes sont le tabac et l’alcool (71% des cas), l’inhalation de substances chimiques, entre autres, passe souvent par une intervention chirurgicale qui permet d’enlever la tumeur en préservant le larynx si le cancer est détecté suffisamment tôt. Dans le cas contraire, les chirurgiens doivent souvent procéder à une laryngectomie, c’est-à-dire l’ablation du larynx. D’où le plaidoyer des médecins à vite se faire consulter dès les premiers symptômes, puisque le cancer fait partie des maladies appauvrissantes, avec des traitements très coûteux qui ne sont pas accessibles à tous les patients.
CAS PAR CAS…
Abdou Guèye, agent du ministère de la Santé «J’ai un implant au niveau de la gorge et c’est ce qui me permet de parler»
«J’ai un cancer du larynx. J’ai découvert ma maladie, il y a de cela quatre ans. Cela a commencé par se manifester par des problèmes respiratoires. Des fois je n’arrivais pas à respirer normalement et à un moment donné, j’ai commencé à perdre la voix, sans savoir exactement ce qui m’arrivait. Au début, c’était comme un genre de rhume, mais j’ai commen cé à m’inquiéter, lorsque j’ai complétement perdu la voix, on n’arrivait même plus à m’entendre lorsque je parlais. Aussi j’étais tout le temps essoufflé et même après quelques pas de marche, j’arrivais plus à respirer. Et puisque je travaille au ministère de la Santé et que j’étais en contact avec des médecins, c’est eux qui m’ont poussé à aller à l’hôpital. Lorsque j’ai appris que j’avais un cancer, je l’ai accueilli avec sérénité, car je me suis dit que c’était la volonté divine. Aujourd’hui, j’ai suivi les trois étapes du traitement qui sont l’intervention chirurgicale, la radiothérapie et la & chimiothérapie. Cela a été très difficile, mais par la grâce de Dieu, j’ai tout supporté et je gère bien ma maladie depuis lors. J’ai un implant au niveau de la gorge et c’est ce qui me permet de parler, sans cela on ne peut pas entendre ma voix. Et c’est un appareil que je dois porter à vie. Seulement, il faut signaler que la prise en charge de cette maladie est très coûteuse. Il y a des malades qui sont ruinés avec cette maladie. Certains vont jusqu’à vendre tous leurs biens pour se soigner. Moi j’ai la chance d’être dans le système de la santé, mais il y a des malades qui sont très fatigués et qui joignent difficilement les deux bouts».
Omar Dione, opérateur de cinéma «J’ai commencé par perdre complétement la voix…»
«C’est en 2008 que les premiers signes de ma maladie ont commencé à se manifester. J’étais opérateur de cinéma, mais après la privatisation des cinémas, j’ai perdu mon boulot et je me suis reconverti en agent de sécurité à Thiès. Au début, lorsque je parlais, on entendait à peine ma voix. Mes enfants ont commencé à s’inquiéter, mais je leurs disais à chaque fois que ce n’était rien de grave. C’est en fin 2009-début 2010 que j’ai commencé à sentir réellement les effets de la maladie. Mais jusque-là, je ne me suis pas inquiété pour autant. Mais en 2012, j’ai commencé à avoir des problèmes respiratoires, je n’arrivais plus à respirer correctement et il me suffisait de faire quelques minutes de marche pour que je m’essouffle. Un jour, en allant au travail, j’ai subitement perdu la mobilité de mes jambes, je ne pouvais plus marcher. Puisqu’au temps, j’étais à Thiès, le lendemain je suis venu en consultation à Dakar. On m’a très vite pris en charge, en me mettant un appareil respiratoire, après j’ai suivi mon traitement et c’est par la suite qu’on a découvert que c’était un cancer. Ce jour-là, je me rappelle, lorsqu’on ma annoncé la maladie, j’ai tout de suite demandé au médecin s’ils pouvaient guérir ma maladie. Et lorsqu’il m’a dit qu’ils allaient m’opérer, je lui ai rétorqué que cela se fasse alors maintenant. Il a pouffé de rire, et m’a dit que cela ne se passe pas comme ça et qu’il y avait tout un processus à suivre. Finalement, c’est par la suite qu’ils m’ont appelé. Cette maladie a changé ma vie, car sans mon appareil, je ne peux pas parler. Ma famille avait très mal pris cette situation, car mes enfants ne cessaient de pleurer quand on leur a annoncé que je ne pourrais plus jamais reparler. Et bizarrement, c’est moi qui les consolais. Pour le traitement, c’est trop cher et finalement j’avais même dit à mes enfants de ne plus acheter les médicaments et de tout laisser entre les mains de Dieu. Je n’avais plus rien. J’ai dépensé plus d’un million et sans mes proches et connaissances je ne m’en sortirais pas. Par contre, les médecins m’ont beaucoup aidé, certains parmi eux m’offraient des médicaments. Par chance aussi, j’ai pu bénéficier de la carte d’égalité des chances qui représentait ma lettre de garantie à chaque fois que je me rends à l’hôpital. C’est plus tard que j’ai intégré l’Association sénégalaise des laryngectomisés et mutilés de la voix dont je suis actuellement le trésorier».
Sokhna Ndiaye, accompagnante d’un malade «Mon frère est décédé après une semaine d’hospitalisation»
«Mon grand-frère est né en 1969. C’est l’aîné de notre famille. Pour dire vrai, il tombait rarement malade. Mais dernièrement, juste après la Tabaski, je l’ai senti un peu faible et tous les jours quasiment il se plaignait de maux de gorge. Au début, on pensait que c’était une simple angine, mais les choses ont commencé à empirer lorsqu’il a commencé à avoir des problèmes de respiration. Puisqu’on habite la banlieue, on l’a amené à l’hôpital Dalal jamm, et c’est à la suite de quelques examens et scanners qu’on a découvert qu’il avait le cancer de la gorge. Ce jour-là, c’est comme si le ciel nous tombait dessus. En fait, il y a trois ans de cela, ma grande sœur a eu un cancer du sein. On a dépensé beaucoup d’argent pour sa maladie qui a débouché sur une ablation de son sein. On croyait en avoir fini avec cette maladie, mais hélas. C’est donc après qu’on nous a orientés au service Orl de l’hôpital Fann. Il y a été hospitalisé pendant juste une semaine, mais son cas s’est vite aggravé. En effet, c’est lorsque les médecins l’ont amené au bloc opératoire pour une endoscopie qu’ils ont vu que le cancer c’était métastasé et a touché son cœur et son foie. L’irréparable venait de se produire. C’est deux jours après qu’il est décédé. Cela a été un choc terrible pour ma mère qui vivait seule avec lui dans la maison familiale, puisque chacun de nous était dans son foyer».
PAPE BOUNA THIAW SATISFAIT DE SON EQUIPE
Le sélectionneur national par intérim du Sénégal, Pape Bouna Thiaw, s’est réjoui, vendredi, de la large victoire des Lions contre le Malawi, 4-0, en estimant que son équipe avait besoin de s’imposer de cette manière pour mieux aborder son prochain match.
Le sélectionneur national par intérim du Sénégal, Pape Bouna Thiaw, s’est réjoui, vendredi, de la large victoire des Lions contre le Malawi, 4-0, en estimant que son équipe avait besoin de s’imposer de cette manière pour mieux aborder son prochain match.
‘’Nous avons connu un début de match difficile, face à une équipe qui évoluait en bloc bas et était très solide. Une fois qu’ils ont pris un carton rouge, ses joueurs se sont regroupés derrière. Ce n’était pas facile mais nous avons réussi à marquer le premier but’’, a réagi Thiaw.
Il donnait une conférence de presse, au stade Abdoulaye-Wade de Diamniadio (ouest), après ce match de la troisième journée des éliminatoires de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) 2025.
‘’À la mi-temps, nous avons demandé aux joueurs d’être patients et de faire tourner la balle pour trouver la faille . Et ils l’ont bien réussi’’, a poursuivi Pape Bouna Thiaw.
Il estime que ‘’l’équipe avait besoin de cette belle victoire’’. ‘’Mon seul regret, c’est de n’avoir pas pu mettre ce cinquième but qui nous aurait fait passer en tête du groupe.’’
Le Sénégal et le Burkina Faso, avec sept points (+5) chacun, ont pris la première place de leur poule pour les éliminatoires de la CAN 2025 prévue au Maroc.
‘’J’ai parlé aux joueurs de mon projet de jeu qui se base sur le jeu offensif. En cas de perte du ballon, il faut [le] récupérer et pousser l’adversaire à faire des erreurs. Ils ont bien respecté les consignes’’, s’est réjoui l’entraîneur de football sénégalais.
Thiaw pense que le Malawi a une bonne équipe, une équipe solide. ‘’Nous avons un match à jouer mardi. Il y a des choses à corriger’’, a-t-il ajouté en parlant de la quatrième journée des éliminatoires de la CAN 2025, lors de laquelle le Sénégal jouera encore contre le Malawi.
‘’Je félicite le Sénégal pour sa victoire. Les joueurs ont fait le travail qu’il fallait. Nous avons bien débuté le match mais le carton rouge nous a fait mal’’, a réagi le sélectionneur national du Malawi, Patrick Mabedi.
‘’Le Sénégal est une très grande équipe, il a mérité sa victoire. Nous allons reprendre le travail et préparer le match retour’’, a-t-il ajouté.
TOUS LES CANCERS SE GUERISSENT, IL FAUT JUSTE CONSULTER TOT
Enseignant-chercheur à la Faculté de médecine de l’Ucad et déployé au service Orl de l’hôpital Fann, Pr Siré Ndiaye revient ici sur les cancers aérodigestifs et particulièrement le cancer du larynx, qui est le deuxième cancer, après celui de l’hypopharinx
Enseignant-chercheur à la Faculté de médecine de l’Ucad et déployé au service Orl de l’hôpital Fann, Pr Siré Ndiaye revient ici sur les cancers aérodigestifs et particulièrement le cancer du larynx, qui est le deuxième cancer, après celui de l’hypopharinx.
C’est quoi exactement le cancer du larynx et est-ce une maladie fréquente ?
D’abord le larynx, c’est l’organe de la phonation (la voix) qui permet de parler, de respirer. Cet organe intervient également dans la déglutition lorsqu’on mange ou lorsqu’on avale. Donc, lorsque le cancer se localise dans cet organe, on parle de cancer du larynx. C’est un cancer qui est fréquent en Orl et c’est le deuxième cancer, après le cancer de l’hypopharinx que nous rencontrons dans notre service. C’est une forme de cancer qui atteint plus souvent, les hommes que les femmes, bien que maintenant on a de plus en plus une tendance à la féminisation au Sénégal et dans le monde.
Quelles sont les causes de cette maladie ?
Les causes les plus connues, c’est-à-dire les facteurs de risque, c’est le tabac et l’alcool, et quand les deux sont associés, le risque est multiplié. Dans une étude, il a été démontré que 71% des patients sont des fumeurs. Nous avons également, des patients qui n’ont jamais fumé et qui n’ont jamais pris de l’alcool qui ont eu un cancer du larynx. Il s’agit des professionnels de la voix, (les enseignants, journalistes, chanteurs, avocats et même les muezzins). Les organes de la voix, c’est essentiellement des muscles qui bougent, vibrent et produisent le son, lorsque nous parlons. Donc, à force de vibrer, de bouger, pendant des années, il y a l’inflammation chronique qui s’installe et qui peut aboutir à un cancer. On a également de plus en plus des patients qui ont travaillé avec des produits chimiques. Il y a aussi la fumée parce que, sans être prouvé en médecine, on a eu des cas de cancers du larynx chez des femmes (une vingtaine de patients) et la plupart, étaient des cuisinières professionnelles qui cuisinaient au feu de bois, lors des cérémonies familiales. Ce qui fait suspecter que, peut-être, c’est à cause de la fumée que ces femmes, qui n’ont jamais eu à consommer du tabac et qui ont eu à faire ce genre de métier pendant 10 à 15 ans, ont été exposées à ce genre de cancer. Il y a également le tabagisme passif (avoir un conjoint qui fume et qui vous enfume).
Et quels sont les symptômes qui peuvent alerter ?
Le cancer du larynx se manifeste souvent, au départ, par une voix cassée (voix rauque), une perte de la voix qui s’installe de façon progressive et qui devient chronique. En fait, quand le cancer est là, plus il grandit, plus la perte de la voix s’aggrave. Et là, il faut consulter un Orl pour diagnostiquer peut-être un petit cancer, qui est plus facile à guérir qu’un gros cancer. Maintenant, si cette perte chronique n’est pas prise en charge, le cancer évolue et débouche sur une détresse respiratoire car le larynx est l’organe de la voix, mais aussi de la respiration. Et souvent, c’est à ce stade-là que nous recevons les patients car 82% des malades viennent à un stade avancé. En fait, c’est quand ils commencent à s’étouffer qu’ils viennent à l’hôpital et à partir de ce moment, on les opère en urgence, pour leur permettre de respirer en attendant la grosse opération pour le cancer.
Est-ce qu’il faut s’alarmer s’il y a un rhume ou une angine qui perdure et qui font perdre la voix ?
En fait, pour le rhume et l’angine, c’est un peu différent quand même, parce que l’angine, c’est les amygdales, c’est au niveau de la gorge, c’est différent du cancer du larynx. Au Sénégal, on assimile toute douleur à la gorge à une angine. Mais si une personne se plaint d’angine qui traine pendant plus d’une semaine, ce n’est plus une angine, c’est autre chose et là, il faut impérativement consulter un médecin.
Il faut combien de temps pour qu’on dise que le cancer s’est métastasé ?
En fait, il n’y a pas une durée moyenne. Cela dépend des mécanismes de défense de chaque personne. Nous n’avons pas, tous, les mêmes mécanismes de lutte contre les maladies. Si quelqu’un a un système très performant de lutte, peut-être le cancer peut prendre plus de temps par rapport à d’autres. Mais très souvent quand même, le cancer du larynx n’est pas un cancer qui métastase très vite (forme avancée de cancer qui s’est propagée à d’autres parties du corps). Ce, contrairement au cancer de l’hypopharynx qui donne des métastases très vite.
Et comment se passe la prise en charge ? Est-ce qu’il faut impérativement faire une intervention chirurgicale ?
La prise en charge dépend du stade de la maladie. Si vous avez un petit cancer, on peut vous faire soit une petite chirurgie, qui ne va pas vous défigurer après, qui va conserver votre voix. Et parfois, même si c’est un tout petit cancer, on peut vous faire une radiothérapie exclusive, on peut vous mettre des rayons, pour détruire le cancer, sans vous opérer. Seulement, si vous venez à un stade très avancé, là on sera obligé de vous opérer et d’enlever l’organe de la voix, parce que le cancer est très répandu. Et, en ce moment, vous serez obligé de perdre la voix de façon définitive, de parler avec des gadgets qu’on appelle des laryngophones (type de microphone conçu pour être placé sur la gorge), ou à recourir à l’orthophonie qui va vous aider à avoir une autre voix de substitution. Et on sait aussi que la réhabilitation au Sénégal n’est pas systématique. Perdre la voix pour un père de famille, ce n’est pas évident car l’autorité du père de famille, c’est la voix, et il y a l’aspect psychologique qui n’est souvent pas pris en charge.
Quel est le taux de décès ?
Le taux de décès révélé par la dernière étude tourne autour de 24%. Quant au taux de rémission, on a 45% de rémission complète, car c’est après cinq ans qu’on parle de guérison. Et pour les cas de métastase, c’est 14%. Et il y a 13% de cas de récidive.
Quel message lancez-vous à la population et aux autorités, surtout par rapport à la prise en charge des malades ?
C’est un traitement qui coûte cher et que nous avons estimé à un million de francs, en passant par l’hospitalisation, le bilan biologique, le scanner, la radiothérapie (un ou deux fonctionne dans tout le Sénégal), la chimiothérapie, sans compter les coûts indirects. Et souvent, ce sont des maladies qui surviennent vers un âge assez avancé avec des patients qui sont à la retraite et qui n’ont plus beaucoup de moyens. Il y a l’association des laryngectomisés et mutilés de la voix qui est très active et j’appelle les autorités à les aider et à les assister. Concernant la population, je les appelle à lutter contre le tabac et l’alcool. Et lorsqu’on sait qu’on évolue dans un métier à risque, il faut très tôt consulter un Orl.
Est-ce que le cancer du larynx se guérit ?
Oui cela se guérit. En fait, tous les cancers se guérissent. Il faut juste consulter tôt, car plus on consulte tôt, plus la chance de guérison est énorme. Et plus on consulte tard, plus la chance de guérison diminue.
UNE RAME LIVREE A L’APIX POUR LA DEUXIEME PHASE DU TER
L’APIX, l’agence chargée de la promotion des investissements et des grands travaux de l’État, a réceptionné, vendredi, à Dakar, l’une des sept rames commandées pour la deuxième phase du train express régional (TER)
L’APIX, l’agence chargée de la promotion des investissements et des grands travaux de l’État, a réceptionné, vendredi, à Dakar, l’une des sept rames commandées pour la deuxième phase du train express régional (TER), a constaté l’APS.
Son directeur chargé des grands travaux, Latyr Niang, a procédé à la réception de cet équipement constitué de plusieurs wagons attelés, dans les locaux du Port autonome de Dakar.
D’autres rames seront livrées à l’APIX d’ici à mars 2025, selon M. Niang.
La construction de la deuxième phase du TER a démarré en 2022. Elle consiste à construire les ouvrages permettant à cette infrastructure de transport de masse de desservir la commune de Diass (ouest), où se trouve l’aéroport international Blaise-Diagne.
Selon le directeur chargé des grands travaux de l’APIX, l’exploitation de la deuxième phase du TER (19 kilomètres) va démarrer au cours du second semestre de l’année prochaine.
Pour construire cette voie ferroviaire, l’État du Sénégal, sous la houlette du président de la République de l’époque, Macky Sall, avait sollicité Alstom, une société française spécialisée dans les chemins de fer.
Le train express régional, dont la première phase a été inaugurée en décembre 2021, assure depuis lors, au quotidien, le transport de milliers de passagers entre Dakar et Diamniadio (ouest), soit une trentaine de kilomètres.
LA SORTIE DU PREMIER MINISTRE ET LA VICTOIRE DU SENEGAL FACE AU MALAWI AU MENU DES JOURNAUX
Les parutions de ce week-end font le point sur la sortie du Premier ministre Ousmane Sonko sur les enjeux financiers de la dégradation de la note du Sénégal et les difficultés de la société publique de transport urbain et interurbain Dakar Dem Dikk
Dakar, 12 oct (APS) – La sortie du Premier ministre Ousmane Sonko sur les enjeux financiers de la dégradation de la note du Sénégal passée de Ba3 à B1 par l’agence de notation Moody’s, les difficultés de la société publique de transport urbain et interurbain Dakar Dem Dikk et la victoire de l’équipe de football du Sénégal face à celle du Malawi sur le score de 4 buts à 0, en match comptant pour la 3e journée des qualifications de la Coupe d’Afrique des Nations 2025 sont les principaux sujets au menu des quotidiens reçus, samedi, à l’Agence de presse sénégalaise (APS).
Le Premier ministre Ousmane Sonko s’est prononcé sur la dégradation de la note du Sénégal, vendredi, lors de la commémoration des 40 ans de présence au Sénégal, du Centre de formation professionnelle et technique Sénégal-Japon (CFPT/SJ).
L’agence Moody’s avait réduit la note du Sénégal en raison de la hausse du déficit budgétaire et du niveau d’endettement observés dans le pays entre 2019 et 2023. Elle a réagi suite à l’audit des finances publiques, dont les résultats préliminaires ont été communiqués par le gouvernement, le 26 septembre 2024.
‘’L’agence Moody’s a dégradé la note du Sénégal, passée de BA3 à B1. Mais le Premier ministre qui s’attendait à une note pire, n’en a cure. Lui et son gouvernement vont continuer de dire la vérité sur la situation du pays, quoi que cela puisse coûter au pays’’, rapporte L’Info.
‘’Le Premier ministre compte d’abord sur le financement endogène pour développer le pays et non sur le financement international intéressé par la note Moody’s, qui pour lui ne viendra qu’en appoint’’, ajoute le journal.
Les Echos souligne qu’’’après les bombes qu’il a lâchées, lors de sa conférence de presse sur la situation des finances publiques du pays et ce qui en est suivi, le Premier ministre, a encore insisté sur la décision du régime de Bassirou Diomaye Faye +à dire rien que la vérité+ aux Sénégalais’’.
‘’Ousmane Sonko a minimisé la dégradation de la note du Sénégal. Pour lui, notre développement, ne dépend pas du financement international’’, ajoute la publication.
‘’Après l’évaluation de Moody’s : Ousmane Sonko valorise le Sénégal’’, selon Le Soleil, en déclarant à la cérémonie de commémoration des 40 ans du Centre de formation professionnelle et technique Sénégal-Japon, que ”le développement de l’Afrique doit être porté par les ressources humaines de qualité, un leadership éclairé, patriotique et intègre”.
‘’Le Premier ministre trouve que le modèle japonais est un exemple à offrir aux jeunes de notre pays’’, rapporte le quotidien national.
‘’Sonko indique le modèle à suivre’’, selon L’Info. ‘’Notre développement ne dépend pas du financement de l’international, il dépend de nous, de nos capacités à nous fixer des objectifs, à mobiliser toutes les ressources endogènes a déclaré le Premier ministre. Les modèles de développement qu’on nous a présentés ou qu’on nous a appliqués jusqu’à présent ne pourront pas jamais développer notre pays’’, cite la publication.
L’As met en exergue de son côté la conférence de presse d’Assane Mbengue, directeur général de la société publique de transport urbain et interurbain de Dakar Dem Dikk, qui croule sous le poids d’une ”mauvaise gestion” remontant à plusieurs années.
‘’A en croire Assane Mbengue, la société publique est gangrénée par une masse salariale insoutenable due à un sureffectif des employés et au non-reversement de l’argent collecté par des receveurs’’, rapporte le journal qui titre : ‘’ces cafards de Dakar Dem Dikk’’.
‘’Le directeur de Dakar Dem Dikk décrit une situation difficile de la boîte’’, note WalfQuotidien, relevant que ‘’la situation de la société de transport public, est très critique’’.
‘’Le directeur général de la boîte, Assane Mbengue qui a fait face à la presse a expliqué les manquements qui ont conduit à cette situation dont entre autres la hausse du personnel passant du simple au double entrainant une augmentation de la masse salariale de près de 60% et une dette de 16 milliards de FCFA’’, écrit Walf.
En Sport, les journaux se sont intéressés au match ayant opposé, vendredi, au stade Abdoulaye Wade de Diamniadio, le Sénégal contre le Malawi, comptant pour la 3e journée des qualifications de la Coupe d’Afrique des Nations 2025, prévue au Maroc.
‘’Net succès face au Malawi 4-0 : on retrouve un Sénégal joueur’’, se réjoui Record. ‘’Les Lions n’ont pas eu de mal à se défaire des Flames du Malawi qu’ils ont battus sur le score sans appel de 4 à 0. Un peu aidés par leur supériorité numérique, les hommes de Pape Thiaw, ont montré un visage reluisant qui augure de bonnes choses’’, indique le quotidien sportif.
‘’Balade des Lions’’, met en une Sud Quotidien, soulignant que ”le Sénégal a réussi le carton devant le Malawi dans le cadre de la 3e journée des qualifications de la CAN 2025”.
‘’Faces à des Flames sans mordant et en infériorité numérique, les Lions se sont imposés (4-0). Avec ce large succès, le duo d’intérimaires, Pape Thiaw-Teddy Pellerin, propulsé à la tête de la sélection, réussit son baptême du feu et permet à l’équipe du Sénégal de se réconcilier avec son public mais aussi de se déplacer en rejoignant en haut du classement de la poule I le Burkina qui avait battu jeudi le Burundi (4-1) à Abidjan”, note Sud.
‘’Pape Thiaw enFlames la tanière’’, ironise Le Quotidien faisant allusion au surnom des joueurs du Malawi, +les Flames+. ‘’Départ en fanfare !’’, s’exclame EnQuête.
Le Sénégal et le Burkina Faso, avec sept points (+5) chacun, occupent la première place du classement.
Par Cheikh MBOW
POUR UNE ECOLE INCLUSIVE DE QUALITE, DU VIVRE-ENSEMBLE ET DE LA COHESION NATIONALE
En ce début d’année 2024 – 2025, la COSYDEP se félicite de la mobilisation exceptionnelle des acteurs et partenaires pour une rentrée scolaire réussie. Ce déploiement a permis de constater des défis complexes à adresser collectivement.
En ce début d’année 2024 – 2025, la COSYDEP se félicite de la mobilisation exceptionnelle des acteurs et partenaires pour une rentrée scolaire réussie. Ce déploiement a permis de constater des défis complexes à adresser collectivement. Dans le suivi des décisions du conseil interministériel sur la rentrée, l’arrêté n° 024 830 a été finalement publié le 8 octobre 2024. Reconnaissant la complexité de la question, la Coalition s’est interrogée sur la méthodologie adoptée et la portée du texte.
Après analyse de l’arrêté par ses instances, la COSYDEP :
a. Salue la référence aux textes régissant les conditions d'une éducation inclusive, garantissant le libre accès de tous les enfants à l’école ; la protection, la sécurité et la santé des enfants ; les droits et obligations des acteurs ;
b. Note le rappel utile des principes directeurs des règlements intérieurs des établissements publics et privés d’éducation et de formation du Sénégal ;
c. Réaffirme sa conviction que l’espace scolaire doit être le lieu par excellence de consolidation des principes élémentaires du vivre ensemble, de la compréhension mutuelle et surtout de la consolidation de la cohésion nationale ;
d. Considère, par conséquent, qu’aucun différend inter religieux ou inter ethnique ne devrait avoir pour source l’école ;
e. Estime qu’un règlement intérieur doit certes s’appuyer sur les réalités locales, mais il doit surtout se fonder sur les textes supérieurs, en rapport avec le type d’école autorisé : école publique ; école privée laïque ; école privée franco arabe ; école privée catholique ; école privée confessionnelle (Daara, séminaire).
Par ailleurs, la Coalition considère que le Sénégal est un modèle de laïcité éprouvé, qui n’a rien à envier à quelques autres modèles que ce soit ; le modèle sénégalais est une fierté à valoriser. C’est pourquoi, plusieurs acteurs, dont la COSYDEP, se sentent mal à l’aise de constater que la question du voile à l’école ait pris les relents d’un débat public inter religieux.
Sur la base de ces considérations, la COSYDEP recommande de :
1. Privilégier le dialogue direct entre l’administration scolaire et les parties prenantes face à toute question sensible liée notamment aux croyances et à la foi ;
2. Soutenir les comités de Gestion des écoles et établissements à élaborer de manière inclusive leur règlement intérieur, sur la base des principes directeurs, avec l’encadrement de l’autorité académique ;
3. Mobiliser les ressources et énergies pour le parachèvement de la rentrée scolaire, la mise aux normes des écoles, la prise en charge des milliers d’Enfants hors structures éducatives, le processus de concertation sur les réformes annoncées intégrant tout enjeu d’actualité, le renforcement du dispositif d’encadrement et de régulation de toutes les offres d’éducation ;
4. Renforcer l’offre publique d’éducation à partir de ce qui oriente les parents vers d’autres offres pour une solution durable (rigueur et discipline, effectif et stabilité, environnement d’apprentissage et performances, …).
L’école ne saurait être la source d’un quelconque différend inter religieux ou inter ethnique, ... Au contraire, elle est attendue à la consolidation de la cohésion sociale, à renforcer sa dimension humaniste, à veiller à la correction de la tenue, au respect de l’autre, au sens de la solidarité, à l’engagement dans les études.
L’école, Notre Parti
La COSYDEP s’engage, se mobilise et mobilise
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LES "LIONS" SE BALADENT POUR UNE PREMIERE DE PAPE THIAW
Le Sénégal a réussi son pari en relançant sa course vers la qualification de la Coupe d’Afrique des nations 2025. Les Lions ont pris une bonne option en surclassant hier, vendredi 11 octobre 2024 au stade Abdoulaye Wade, le Malawi (4-0).
Le Sénégal a réussi le carton devant le Malawi dans le cadre de la 3e journée des qualifications de la CAN 2025 disputée hier, vendredi 11 octobre 2024 au stade Abdoulaye Wade. Face à des Flames sans mordant et en infériorité numérique, les Lions se sont imposés sur le score sans appel de (4-O). Avec ce large succès, le duo d’intérimaires à Pape Thiaw et Teddy Pellerin propulsé à la tête de la sélection, réussit son baptême du feu et permet au Sénégal de se réconcilier avec son public mais aussi de se replacer en rejoignant en haut du classement de la poule L le Burkina Faso qui avait battu jeudi le Burundi (4-1) à Abidjan.
Le Sénégal a réussi son pari en relançant sa course vers la qualification de la Coupe d’Afrique des nations 2025. Les Lions ont pris une bonne option en surclassant hier, vendredi 11 octobre 2024 au stade Abdoulaye Wade, le Malawi (4-0). Le tarif minimum d’une sélection qui a contrôle les débats d’un bout à l’autre de la rencontre. Pour ce début de cette nouvelle post Aliou Cissé, le duo d’entraîneurs à sa tête Pape Bouna Thiaw était attendu sur ses choix tactiques et piste pour redonner confiance au sortir des deux prestations inquiétantes contre le Burkina Faso puis face au Burundi.
Dans cette optique, l’ancien vainqueur du CHAN optait pour un 4-2-3-1 avec le retour d’une défense à 4 avec Formose Mendy et Ismaïl Jakobs aux postes de latéraux. Les Lions réussissent d’entrée à prendre les Flames malawites aux collets avec un bloc haut. Présents dans la récupération et la possession, les coéquipiers de Sadio Mané tardent à mettre de l’intensité dans le jeu et percer le rideau défensif d’un adversaire presque recroquevillé sur luimême. Sur un passe dans le dos de la défense, Sadio Mané réussit à se défaire de la défense. Mais il se fait sécher par le portier malawite Munthali à la limite de la surface. L’arbitre togolais sort le carton rouge (14e min). C’est le tournant de la rencontre. Malgré cette supériorité numérique, les Sénégalais ne parviennent pas concrétiser leurs occasions. Comme sur cette occasion franche mal jouée par Ilimane Ndiaye (24e min). Le public clairsemé du stade Abdoulaye Wade sera libéré dix minutes plus tard suite à une combinaison avec Sadio Mané suivie d’un décalage de Ilimane Ndiaye. Aux abords de la surface Pape Guèye, très présent dans les duels et l’entrejeu parvient, en plein axe, à décocher un tir bien ajusté pour ouvrir le score (1-0 ; 34e). Sadio Mané sera encore à deux doigts d’aggraver la marque sur cette reprise acrobatique, le Sénégal rejoint les vestiaires avec ce court avantage.
ETALONS, REVOILA LES LIONS
En seconde période, l’équipe du Sénégal est encore plus tranchante sur les phases offensives. Nicolas Jackson passera à côté d’un but tout fait (48e min). Pape Thiaw en profitait de ce moment pour opérer des changements en faisant entre Habib Diarra en remplaçant poste pour poste le latéral droit Formose Mendy. Idrissa Gana Guèye foule la pelouse en remplaçant Lamine Camera. Le Sénégal maintient sa domination et s’offre encore de nettes occasions de scorer. A l’image de ce penalty obtenu par Sadio Mané, non sifflé. L’attaquant des Lions se verra encore injustement refuser un but inscrit à la 60e minute pour une position de hors-jeu inexistant. Les efforts se verront récompenser à la 67e minute. La lumière viendra de Sadio Mané. Bien servi dans la surface, le leader des Lions décoche son tir du gauche qui fait trembler les filets (2-0).
BOULAYE, LE RETOUR MARQUANT, NICOLAS JACKSON TROUVE ENFIN LES FILETS
Entré à la 64e minutes à la place de Ilimane Ndiaye, Boulaye Dia, va réussir son retour avec un but plein de sang-froid à l’intérieur de la surface. (3-0 ; 71e). Libérés, les Lions ne lâchent pas prise. Soucieux de soigner le goal différence au classement général, les coéquipiers de Kalidou Koulibaly vont mettre fin aux espoirs des Malawites. Jusqu’ici aphone en sélection, Nicolas Jackson participe au festival.
En s’infiltrant dans la défense, l’attaquant des Lions va gagner se jouer de deux défenseurs et clôturer la marque (4-0). Le score aurait été plus conséquent si Sadio Mané était un peu plus inspiré sur cette succession d’occasions nettes ratées la 83e, 84e mais aussi à la 92e minute. Mais l’essentiel est fait. Le Sénégal se replace et rejoint en tête du classement du groupe, le Burkina Faso. Avec cette probante victoire, l’Equipe du Sénégal ouvre une nouvelle page de l’après Aliou Cissé et se projette idéalement vers la seconde confrontation de ce mardi 15 octobre sur la pelouse des Flames à Lillongwe. Alors que demain dimanche, le Burundi fera face au Burkina Faso au stade Felix Houphouët-Boigny d’Abidjan a partir de 16 heures GMT.
A noter que les Étalons occupent la première place de ce groupe L avec 7 points +5. Le Sénégal pointe a la 2eme place avec 7 points +5. Le Burundi (3 points, -3) et Malawi (0 point, -7.
REACTIONS… REACTIONS…
PAPE THIAW, COACH DES LIONS « Nous avons encore des choses à corriger »
«Nous avions eu un début de match assez difficile face une équipe du Malawi qui a décidé d’évoluer en bloc bas. Même après le carton rouge de son gardien de but. Heureusement que nous avions trouvé la faille avant d’entrer dans les vestiaires. A la mi-temps, j’ai demandé aux joueurs de faire tourner le ballon et d’être surtout patients. Ils ont respecté les consignes et ont pu marquer des buts. Tout de même je crois bien qu’il y a des choses à corriger parce que beaucoup d’occasions ont été manquées. On voulait mettre ce cinquième but qui allait nous permettre de prendre la première place de la poule au détriment du Burkina Faso. Malheureusement, ce n’est pas le cas. Nous allons continuer le travail et être prêts pour la seconde confrontation prévue mardi prochain. Ce sera difficile parce que le Malawi est sous la menace d’une élimination en cas de revers ».
« JE ME SUIS ENTRETENU INDIVIDUELLEMENT AVEC CHAQUE JOUEUR »
« Pour mes débuts, je me suis entretenu individuellement avec les joueurs. Il fallait que je leur parle de mon projet même je suis intérimaire. Ce que je veux ils doivent le savoir et le comprendre. Je suis un entraineur qui adore le jeu porté vers l’offensif. J’ai aussi décidé de lancer Habib Diarra au poste d’arrière droit parce qu’il pouvait nous apporter dans ce secteur beaucoup plus d’attaques par rapport à Formose Mendy, un central de métier. On en avait vraiment besoin en ces moments-là. On était dans une période où il fallait aller marquer des buts pour plusieurs raisons.»
PATRICK MABEDI, COACH DES FLAMES «Le carton rouge a faussé nos plans »
«Je félicite le Sénégal qui a réussi un bon match. Nous avions bien entamé la partie. Maintenant, il faut reconnaitre que le carton rouge concédé en début de match a faussé tous nos plans et nous affaibli. Tout de même, il faut également reconnaitre la force de notre adversaire. On ne pouvait pas faire mieux. Nous avions eu beaucoup de pertes de balles. Nous allons reprendre des forces pour préparer la seconde confrontation qui s’annonce décisive pour nous».
Par Alassane Bèye
ELECTIONS LEGISLATIVES ANTICIPEES AU SENEGAL, RISQUES ET AVANTAGES D'UNE DECISION TRES POLITIQUE
Alassane Bèye explique à The Conversation Africa les tenants et les aboutissants de la dissolution de l’Assemblée nationale et l’organisation d’élections législatives anticipées le 17 novembre 2024.
Le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye a annoncé, le 12 septembre 2024, la dissolution de l’Assemblée nationale et l’organisation d’élections législatives anticipées le 17 novembre 2024. La coalition de partis au pouvoir entre 2012 et mars 2024 (Benno Bokk Yaakaar dirigée par l'ancien président Macky Sall) détenait, jusqu'à l'annonce de cette décision, une fragile majorité (83 sur 165 députés) à l'Assemblée nationale. La coalition de l'opposition dirigée par Ousmane Sonko l'actuel Premier ministre comptait quant à elle 80 députés. Le président Faye, élu en mars 2024, avec un peu plus de 54 % des suffrages a décidé de rebattre les cartes pour se donner une majorité parlementaire. Plus de 40 listes sont en compétition pour les 165 sièges à pourvoir. L'actuel Premier ministre Ousmane Sonko devra croiser le fer avec l'ancien président Macky Sall, son ancien Premier ministre Amadou Ba ainsi que le maire de Dakar, Barthlémy Dias, qui dirigent chacun une liste. Alassane Bèye, dont les recherches portent, entre autres, sur les dynamiques électorales au Sénégal, explique à The Conversation Africa les tenants et les aboutissants de cette décision.
D’UN POINT DE VUE POLITIQUE, QUE SIGNIFIE LA DISSOLUTION DE L'ASSEMBLEE NATIONALE ?
La dissolution de l’Assemblée nationale est une prérogative constitutionnelle reconnue au président de la République dans la Constitution sénégalaise. Le régime politique sénégalais reconnaît l’existence de moyens d’action réciproques entre les pouvoirs exécutif et législatif. Concrètement, cela signifie que si l’Assemblée nationale a la possibilité de renverser le gouvernement par le vote d’une motion de censure, l’exécutif a également la possibilité de dissoudre l’Assemblée nationale. Cependant, ces relations entre l’exécutif et le législatif sont encadrées. La possibilité de dissolution ne peut intervenir qu’après deux ans de législature. En réalité, le président a usé de ce droit, que lui confère la Constitution, pour surmonter un « blocage institutionnel » favorisé par l’absence d’une majorité parlementaire à l’Assemblée contrôlée par la coalition Benno Bokk Yaakaar du président Sall.
CETTE DECISION VOUS PARAIT-ELLE JUSTIFIEE D'UN POINT DE VUE STRICTEMENT POLITIQUE ?
Sur le plan politique la décision de la majorité présidentielle de dissoudre l’Assemblée nationale est défendable. En fait, elle est justifiée car la configuration du parlement qui ne permettait pas au régime en place d’engager les réformes souhaitées et de mettre en œuvre les politiques publiques ficelées et proposées aux électeurs lors de l’élection présidentielle de mars 2024.
QUELLES SONT LES PROCHAINES ETAPES APRES LA DISSOLUTION ?
L’article 87 de la Constitution du Sénégal, qui reconnaît au président de la République le pouvoir de dissolution et encadre la procédure associée, stipule qu'après la dissolution, le président doit prendre un décret convoquant le corps électoral, en fixant la date des élections législatives. C’est exactement ce que le président a fait. Cependant, comme il s’agissait d’élections anticipées, le président a dû saisir le Conseil constitutionnel afin de déterminer comment concilier le caractère urgent des élections avec les dispositions de la Constitution et du code électoral. Dans ce contexte, le Conseil constitutionnel a estimé que le parrainage électoral - mode de présélection des candidats par des élus, des électeurs ou des citoyens -, pourtant obligatoire, ne pouvait pas s’appliquer lors de ces consultations électorales. La date des élections étant retenue, il reste le dépôt et la réception des candidatures, le contentieux pré-électoral, les opérations de vote, la proclamation des résultats et enfin l’ouverture du contentieux post-électoral au besoin
QUELS SONT LES RISQUES ET AVANTAGES D'UNE TELLE DISSOLUTION POUR LE POUVOIR ?
Cette décision comporte quelques risques pour le pouvoir en place.
• Même si cela risque d’être compliqué, l'opposition pourrait remporter les élections législatives et imposer une cohabitation au pouvoir en place. Dans ce cas de figure, les rapports de force vont s’inverser. L’opposition aura la possibilité de former un gouvernement, de choisir un Premier ministre et de contrôler efficacement l’action de l’exécutif.
• Autre scénario : le pouvoir pourrait gagner avec une majorité précaire, ce qui ne lui permettrait pas de faire adopter les réformes et les projets proposés aux électeurs lors de l’élection présidentielle.
• Des frustrations pourraient aussi naître au sein du pouvoir en raison des arbitrages du parti Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l'éthique et la fraternité (PASTEF, parti du président Faye et son Premier ministre Ousmane Sonko) concernant le choix des candidats lors des investitures.
• La décision du PASTEF de se présenter sans coalition entraîne déjà des tensions dans les rangs de la coalition Diomaye Président, celle-là même qui l'a porté au pouvoir en mars 2024. Mais la dissolution comporte, à l'inverse, des avantages :
• La possibilité pour la coalition au pouvoir de disposer d’une majorité confortable lui permettrait de mettre en œuvre les promesses de campagne, telles que la mise en œuvre de politiques publiques et des réformes institutionnelles.
• Une sécurité juridique et une sérénité dans l’action politique du gouvernement grâce à une majorité parlementaire confortable qui enlèvera l’épée de Damoclès d’une motion de censure.
• Partir sous la bannière de PASTEF pourrait offrir une large marge de manœuvre au parti au pouvoir et sécuriser sa majorité parlementaire grâce à la constitution d’un groupe parlementaire homogène.
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MABOUBA DIAGNE MISE SUR L’IMPLICATION DE TOUS LES ACTEURS
Les nouvelles autorités du pays ont engagé les parties prenantes pour la révision de la loi d’Orientation Agro-Sylvo-Pastorale (LOASP) et sa réactualisation. Cette loi sert de cadre légal d’orientation stratégique du développement de l’agriculture sénégal
Le Ministre de l’Agriculture, de la souveraineté alimentaire et de l’élevage Mabouba Diagne a présidé hier, vendredi 11 octobre, l’atelier national de lancement des consultations/concertations pour l’actualisation de la Loi d’orientation Agro-Sylvo-Pastorale et Halieutique (LOASPH) et de préparation du Conseil Supérieur d’Orientation AgroSylvo-Pastorale (CSOASP). Il a ainsi invité tous les acteurs du secteur primaire à s’impliquer au processus d’élaboration de cette nouvelle loi.
Les nouvelles autorités du pays ont engagé les parties prenantes pour la révision de la loi d’Orientation Agro-Sylvo-Pastorale (LOASP) et sa réactualisation. Cette loi sert de cadre légal d’orientation stratégique du développement de l’agriculture sénégalaise. Pour mener à bien un tel processus qui se veut le plus participatif et le plus inclusif possibles, le ministère de l’Agriculture, de la souveraineté alimentaire et de l’élevage a organisé hier, vendredi 11 octobre, un atelier de lancement des consultations nationales et régionales couplées à des concertations thématiques avec l’ensemble des parties prenantes de la LOASP sur l’étendue du territoire national.
Selon le ministre de l’Agriculture, de la souveraineté alimentaire et de l’élevage Mabouba Diagne, le secteur primaire joue un rôle essentiel pour établir une base solide en vue d’assurer la souveraineté alimentaire, la croissance économique, la création d’emplois au Sénégal. Il croit fermement que l’agriculture familiale et l’élevage, s’ils sont bien encadrés, peuvent nourrir le Sénégal. « Certes on a besoin d’innover, de formaliser et de financer, mais j’ai l’intime conviction qu’ensemble, on peut le faire. Cette volonté réaffirmée par le plan stratégique de souveraineté alimentaire doit être soutenue dans le cadre légal d’orientation stratégique de développement de l’agriculture sénégalaise, à travers un changement de paradigme en vue de renforcer la responsabilisation des organisations professionnelles agricoles à la base et en particulier les coopératives », soutient-il. Il déclare que ce projet de loi en cours d’actualisation vise à redonner aux agriculteurs, aux éleveurs et aux pécheurs leur autonomie et leur permet de vivre dignement de leurs métiers.
Par ailleurs, le ministre invite tous les acteurs à participer à ce processus. « Conscient de l’importance que les hautes autorités attachent à la révision de la loi d’orientation agro sylvo pastorale, notre département a aussitôt mis en place un comité ad hoc chargé de l’élaboration d’une nouvelle loi d’orientation agro sylvo pastorale et halieutique pour le Sénégal. Je tiens à ce que tout le monde soit impliqué », a lancé le ministre. Il est convaincu que cette nouvelle loi qui sera conçue par l’ensemble des acteurs du secteur va mener le pays à l’autosuffisance alimentaire. «Toutes actions et réflexions que nous devons faire doivent partir de la base pour aller vers le ministère et non le contraire. L’implication et la participation des autorités administratives, des services décentralisés constituent un gage de succès des concertations et des consultations thématiques dans les régions au regard de leurs fonctions de relais pour faciliter le dialogue entre toutes les parties prenantes », indique-t-il. A ce titre, le ministre invite les autorités administratives et les services déconcentrés à jouer pleinement leur rôle dans l’accompagnement et l’encadrement de ce processus.
Pour terminer, Dr Mabouba Diagne a annoncé que le conseil supérieur d’Orientation Agro-Sylvo-Pastoral (CSOASP) sera tenu avant la fin de l’année 2024.