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8 février 2025
LE VOEU CHER DE DIOURBEL
Les transporteurs et chauffeurs de la gare routière de Diourbel (centre) ont plaidé pour la réhabilitation de cette aire de stationnement en vue d’améliorer le cadre de travail de ses occupants et l’accueil des clients.
Diourbel, 20 fév (APS) – Les transporteurs et chauffeurs de la gare routière de Diourbel (centre) ont plaidé pour la réhabilitation de cette aire de stationnement en vue d’améliorer le cadre de travail de ses occupants et l’accueil des clients.
Omar Diop, le chef du personnel de la gare routière de Diourbel, juge qu’il est urgent de la réhabiliter, pour permettre aux chauffeurs d’être dans de bonnes conditions.
‘’Vous l’avez-vous-même constaté, la gare routière est délabrée. Le pavage s’est détérioré, ce qui fait que ses ruelles sont impraticables’’, a-t-il déploré.
S’exprimant dans un entretien accordé à l’APS, il demande aux autorités municipales, de concert avec le ministère des Transports, de prendre les dispositions nécessaires pour réhabiliter l’infrastructure routière.
Il fustige le fait qu’elle est jonchée de tas d’ordures faute d’un personnel dédié à son nettoiement quotidien.
‘’La gare routière est la porte d’entrée de la ville. Tout visiteur passe par ici, donc le cadre doit être attrayant. C’est pourquoi nous invitons la mairie à déployer une équipe qui va assurer le ramassage des ordures’’, lance-t-il.
Abondant dans le même sens, Ibrahima, chauffeur de ‘’sept place’’, des taxis-brousses assurant le transport interurbain, déplore l’état hideux de la gare routière.
Il pense que l’État doit prendre en main le transport routier pour une solution aux maux du secteur. ‘’On doit sortir du cadre informel au regard du rôle important que joue le transport dans l’économie du pays. Et c’est aux pouvoirs publics d’engager les réformes nécessaires pour un transport organisé et dynamique’’, estime-t-il.
L’autre préoccupation des transporteurs de la capitale du Baol est la concurrence des charrettes et tricycles dans le transport urbain.
Selon Omar Diop, les propriétaires des bus de transport en commun dénommés ‘’Tata’’ travaillent à perte, à cause de la concurrence déloyale des charretiers et conducteurs de tricycle qui s’adonnent aussi au transport urbain, sans aucune base légale.
‘’Les charretiers et les conducteurs de tricycle s’accaparent de nos lignes, alors qu’ils n’ont pas le droit de faire du transport urbain. Aujourd’hui, nous sommes obligés d’abandonner certaines lignes à cause d’eux’’, se désole-t-il.
Pourtant, rappelle-t-il, l’objectif recherché avec les bus Tata était de moderniser le transport urbain dans la commune de Diourbel.
Les transporteurs sollicitent l’affectation d’un agent de police pour faciliter le maintien de l’ordre et le respect de la réglementation au sein de la gare routière.
Diourbel est considérée comme l’une des régions pionnières de la modernisation du transport au Sénégal, à travers la création d’un regroupement des chauffeurs.
Mais alors que l’objectif était de mieux redynamiser le secteur, la région est aujourd’hui confrontée à un problème de modernisation du transport routier.
En plus d’être envahi par des profanes qui concurrencent les professionnels, le secteur du transport routier souffre d’un déficit d’infrastructures modernes.
Pour Omar Diop, le chef du personnel de la gare routière de Diourbel, la redynamisation du transport passe par le renouvellement du parc automobile et la réhabilitation des gares routières.
LE CONSEIL CONSTITUTIONNEL ENTÉRINE LE RETRAIT DE ROSE WARDINI
La liste des candidats à l'élection présidentielle est modifiée. La numérotation des 19 autres prétendants a été mise à jour en conséquence
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 20/02/2024
Le Conseil Constitutionnel a dû procéder à une modification de taille dans la liste des candidats. Réuni ce jour en séance, le juge constitutionnel a pris acte du retrait de la course à la magistrature suprême de Rose Wardini.
Dans sa décision n°4/E/2024, le Conseil revenait longuement sur les circonstances ayant conduit Mme Wardini à se retirer. Après avoir entendu la requérante lors d'une audience à huis-clos, l'institution a validé son retrait et en a tiré les conséquences sur le plan juridique.
L'article 2 de la décision est à cet égard sans équivoque : "La liste des candidats à l'élection présidentielle est modifiée". Le nom de Rose Wardini, qui figurait initialement en 5ème position, en a été retiré. La numérotation des 19 autres prétendants a été mise à jour en conséquence.
Le Conseil Constitutionnel marque ainsi sa capacité à faire évoluer le cadre normatif en cas de changement de circonstance. Cette décision rappelle son rôle central dans l'encadrement de la compétition électorale.
Par Mamadou Ndiaye
EFFORT, RÉCONFORT
La politique imprègne tous les aspects de vie au Sénégal. Elles inspire et aspire à la fois. Sa trop forte propension à envahir les espaces dépouille la société de sa diversité et de ses attributs de solidité.
La politique imprègne tous les aspects de vie au Sénégal. Elles inspire et aspire à la fois. Sa trop forte propension à envahir les espaces dépouille la société de sa diversité et de ses attributs de solidité. Celle-ci se fragilise par le jeu des ambitions mal définies et surtout des égoïsmes pernicieux.
La conjoncture qui sévit en ce moment traduit une profonde crise politique à ramifications multiples. Pour preuve : l’économie est reléguée aux calendes sénégalaises alors qu’elle devrait, en bonne logique, être la locomotive du progrès que tous appellent de leurs vœux. Que nenni !
Dans ce Sénégal qui se banalise à force de recul et de renonciations à l’effort, la destruction l’emporte sur l’édification, le défi s’estompe au profit de la bravade, l’individu s’affiche à mesure que s’effiloche le collectif.
Face aux situations complexes, chacun tente de se sauver à l’image d’un loup dominant, forcément solitaire. Seul le bal des célébrités intéresse nos hommes politiques. Ils devant une certaine presse gagnée par la paresse et faussement conquise ou complice de ce rituel peu valorisant.
Sans jouer les Cassandre ou passer pour un oiseau de mauvais, notre économie sombre dans l’abîme. Elle n’est pas robuste. A ce rythme, le sera-t-elle un jour ? A tous, il doit être évident que la nécessité de maintenir l’économie à flot reste la consigne pour remonter la pente raide sur laquelle elle glisse.
Tout se passe comme si le poids des travers et des avatars dicte sa loi à une assemblée de gens dépourvus d’ancrage mais en quête de voie de salut. D’obscurs hommes occupent la scène politique à côté d’autres qui n’en sont pas moins des esprits distingués. Ce voisinage est flatteur pour les premiers et certainement ruineux pour les seconds.
La semaine précédente, le Premier ministre Amadou Ba a reçu en audience une imposante délégation de chefs d’entreprise et d’opérateurs venus partager avec lui de vives préoccupations relatives à l’état catastrophique de notre économie. Le vacarme politique a noyé cette rencontre pourtant significative des enjeux du moment.
Il ne sert à rien de plastronner sous les lambris dorés pour cueillir la mansuétude des politiques. Les dirigeants d’entreprises cultivent certes la discrétion. Cela peut être apprécié comme une qualité. Néanmoins, la défense et l’illustration de l’outil de travail requièrent opiniâtreté, endurance, une certaine résilience et une grande flexibilité opérationnelle pour slalomer entre les difficultés qui se dressent sur leur chemin.
Notre économie doit-elle être assujettie aux humeurs et aux facéties d’une classe politique indifférente à son sort ? Elle est atone. Une année électorale ralentit souvent l’économie à fortiori quand les signaux de violence s’accumulent. Selon des observateurs avertis, une élection majeure dans un pays donné vit un gel des investissements sur une longue période.
Les lendemains qui chantent se raréfient. Le retour au calme après des troubles s’opère lentement. Les stigmates de la violence s’effacent tout aussi lentement avec son lot de malheurs : magasins éventrés, stations d’essence mises à sac, des succursales défigurées, des boutiques et des surfaces commerciales saccagées. Pire, il y a mort d’homme. Inacceptable quand on connaît la sacralité de toute vie sur terre.
L’usage excessif de la force, en débordant dans la rue comme lieu d’exaltation, traduit l’esprit passionnel dont la politique est le vicieux terreau. Vu sous cet angle, notre pays a fini de s’installer dans des cycles de violence qui perturbent sa trajectoire de projection.
Déjà notre croissance bat de l’aile. Certes il n‘est pas ridicule comparé à la moyenne pondéré dans la sous région. En revanche la dette s’alourdit même si le Ministère des Finances rassure sur la conformité aux critères de convergence de l’UEMOA. Nous n’en sommes pas loin.
Pour sa part, l’industrie stagne, faute de carnets de commande bien remplis. Cas aggravant, la vétusté du parc représente un désavantage compétitif devant une invasion de produits importés. A terme, une réelle menace pèse sur la production nationale aléatoire et peu soutenue par les pouvoirs publics pour imposer des « lignes Maginot » infranchissables en guise de protection de nos filières de transformation.
En d’autres termes la manufacture accomplit de timides progrès qui ne sont guère de nature à inverser la courbe de la décroissance. Or les pistes ne manquent pas. A elles seules, l’agriculture et l’horticulture constituent de potentiels secteurs de relance avec d’indéniables atouts pour amorcer le décollage.
Les politiques, pour se faire bonne conscience, ânonnent des refrains de reprise. Ils mettent toutefois plus de hargne à conquérir des parcelles de pouvoir qu’à doter notre économie de puissants outils d’expansion et de souveraineté. En clair, ils ne soutiennent pas l’entreprise. Autant le dire d’emblée.
Et pourtant, la dignité républicaine devrait les inciter à défendre autant les droits de l’homme et le respect de la loi fondamentale que l’entreprise, à la fois creuset de liens et facteur de création d’emplois. Non seulement un emploi créé entretient une famille mais il lui procure une relative stabilité dans un environnement pollué par des surenchères sociales.
Comparaison n’étant pas raison, le Maroc, dont l’abondance en eau faiblit selon les saisons, met en place d’habiles stratégies pour pérenniser sa vocation agricole ; de l’atlas à l’oued en passant par ses zones oasiennes. Son agriculture, disent les spécialistes, traverse une phase critique avec une baisse drastique de l’ordre de 67 % de précipitation et une sécheresse encore plus sévère.
Les phénomènes climatiques ne découragent les volontés au Maroc qui anticipe tout à travers des études rondement menées pour placer le royaume à l’abri des crises alimentaires, des ruptures d’approvisionnement et des pénuries. Sans ambages, Rabat s’arc-boute à ce conducteur de volontés.
Chez nous par contre, une telle absence de lisibilité est imputable à des naufrageurs restés impunis en dépit de retentissantes faillites de politiques publiques. Ceux qui n’ont pas d’éthique de conviction ne peuvent se prévaloir d’une éthique de responsabilité. A fortiori si cette dernière engendre une conséquence négative. Plus proche de nous encore, la Côte d’Ivoire aligne d’impressionnants acquis. A commencer son titre de Champion d’Afrique à l’issue de la récente Coupe d’Afrique des Nations (CAN) qu’elle a vaillamment remportée.
Une organisation réussie, des infrastructures de qualité, un époustouflant timing qui a séduit les hauts dirigeants du football africain et mondial. Les Ivoiriens célèbrent enfin des victoires sous la bannière de leur propre drapeau et de leur hymne national, formidable trait d’union.
N’évoque-t-on pas la possibilité pour le pays des éléphants d’organiser une édition de la Coupe du monde, tant Infantino, son patron, a été séduit par le charme du pays et l’hospitalité des Ivoiriens. Le pays capte des investissements et se destine à intégrer le club très fermé des économies émergentes. Le réconfort après l’effort…
ÉLARGISSEMENT DES DÉTENUS, NOUVEAU PROTOCOLE
Dans le cadre de la supposée pacification de l’espace public, une vaste opération de libération de détenus est en cours. Pour l’instant, une certaine opacité entoure le processus poussant la ministre de la Justice à briser le silence cet après-midi.
Dans le cadre de la supposée pacification de l’espace public, une vaste opération de libération de détenus est en cours. Pour l’instant, une certaine opacité entoure le processus poussant la ministre de la Justice à briser le silence cet après-midi. Pour le procureur de la République, ce sont bien les juges d’instruction, qui ont signé les ordonnances de mise en liberté.
Après l’euphorie et la joie qui accompagnent la libération des détenus «politiques» depuis jeudi, l’heure des vraies questions : quel mécanisme juridique a été mis en branle pour libérer autant de monde ? Les juges d’instruction ont-ils levé eux-mêmes les mandats de dépôt ? S’agit-il de libertés provisoires ? Ces interrogations vont encore raviver le débat sur l’indépendance de la Justice.
Garde des sceaux, ministre de la Justice, Me Aïssata Tall Sall tient cet après une conférence de presse sur l’actualité judiciaire. Ce sera le moment de lever les interrogations qui entourent cette vague de libérations. Joint par Le Quotidien, le procureur de la République, Abdou Karim Diop, assure que ce sont les juges d’instruction des différents cabinets qui ont signé les ordonnances de mise en liberté. Il faut l’admettre avec une cadence renversante. Puis les ordres de mise en liberté ont été transmis à la Direction de l’administration pénitentiaire. Elle a ouvert les portes des prisons à un millier de personnes, qui ont repris le chemin de la liberté. Comme si de rien n’était ! Dans les prochaines heures, une nouvelle vague est attendue au grand bonheur de leurs familles, qui sont heureuses de retrouver leurs enfants sans se soucier bien sûr des procédures mises en place.
Implication des juges d’instruction
Pour l’appareil judiciaire, il s’agit par contre d’une nouvelle preuve de la mainmise de l’Exécutif sur lui. Car, au nom d’un supposé dialogue politique qui se passe en coulisse, plus d’un millier de personnes ont recouvré la liberté. Alors que les actes d’instruction de leurs dossiers n’étaient pas épuisés. D’autres n’ont même pas été entendus dans le fond par les magistrats instructeurs. Parmi les «libérés», il y en a qui ont été renvoyés devant la Chambre criminelle le 7 mars prochain. Il y en a un autre dont le dossier est pendant devant la Cour de cassation dans le cadre de ses recours pour obtenir une liberté provisoire.
Par ailleurs, les avocats de certains «détenus» ont été aussi laissés en dehors de ces libérations. Pour y mettre la forme, ne fallait-il pas les y associer pour déposer des demandes de liberté provisoire pour leurs clients ? Ce qui aurait permis d’éloigner les suspicions d’arrestations arbitraires. Mais, l’Etat fait tout pour accréditer cette thèse vu le mécanisme juridique mis en place pour «mettre tout le monde dehors». Il faut savoir que la plupart des jeunes libérés avaient été arrêtés à la suite des événements de mars 2021 et juin 2023 puis inculpés pour appel à insurrection, association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste, complot contre l’autorité de l’Etat, ainsi que d’autres chefs d’accusation.
Au nom d’un dégel politique, le régime Sall, sans le dire, est en train d’appliquer une sorte d’«amnistie» même si le Président a renoncé à son projet, qui avait provoqué peu d’adhésions. Avant cette vaste opération, il demandait, à travers le communiqué du Conseil des ministres du 7 février, au gouvernement, notamment à la Garde des Sceaux, ministre de la Justice, de prendre les dispositions nécessaires «pour matérialiser sa volonté de pacifier l’espace public dans la perspective du dialogue national et de l’organisation de la prochaine élection présidentielle».
Mme le ministre de la Justice, Aïssata Tall Sall, tient, d’ailleurs, cet après-midi une conférence de presse. Elle ne manquera pas d’être interpelée par la presse sur la question.
PRÈS DE 10 ANS APRÈS, LES LIONNES DU BASKET DANS L'ATTENDENT DES LOGEMENTS
C’est une histoire à dormir debout, tellement elle semble…invraisemblable. Championnes d’Afrique en 2015 à Yaoundé, les Lionnes attendent, depuis bientôt 10 ans, leur logements offerts par le président de la République, Macky Sall
C’est une histoire à dormir debout, tellement elle semble…invraisemblable. Championnes d’Afrique en 2015 à Yaoundé, les Lionnes attendent, depuis bientôt 10 ans, leur logements offerts par le président de la République, Macky Sall, dans le nouveau Pôle urbain de Diamniadio. Une longue attente marquée par le mutisme des différentes parties en charge du dossier, à l’image de l’entreprise Getran Immo, du ministère des Sports ou encore de la Sogip.
Il faut remonter le temps, chercher dans les archives, pour se souvenir des noms des Lionnes du basket, championnes d’Afrique en 2015, tellement l’attente est longue. Le Sénégal ayant participé entre temps, à quatre éditions de l’Afrobasket (2017, 2019, 2021 et 2023), malheureusement, toutes infructueuses.
Ces championnes d’Afrique 2015, les dernières à être primées, ont été récompensées au lendemain de leur sacre par le président de la République, Macky Sall, qui leur a offert à chacune un logement dans le nouveau Pôle urbain de Diamniadio.
Mais près de 10 ans après ce dernier sacre à Yaoundé, les coéquipières de Aya Traoré attendent toujours les clés de leurs appartements.
Parmi les récipiendaires, on peut citer Fatou Dieng, Mame Diodio Diouf, Oumoul Khaïry Thiam, Ndèye Sène, Sabel Tening Diatta, Astou Traoré, Mame Mary Sy, Binta Diouf, Oumou Kalsoum Touré, Ramata Daou, Maïmouna Diarra et la capitaine Aya Traoré. En plus des membres des staffs médical et technique dont l’ex-coach Tapha Gaye.
Seulement, l’inquiétude et l’incompréhension ont fini de mettre Ko les championnes d’Afrique qui, quand même, ont pu récupérer les 10 millions Cfa promis à l’époque ; en attendant l’appartement de Diamniadio, d’une valeur de 20 millions Cfa.
Depuis, les promesses d’une date de livraison des logements n’ont pas manqué. A l’époque, ministre des Sports, Matar Ba avait clairement indiqué que la nouvelle Cité des Lionnes du basket allait être livrée en octobre 2016.
Le silence de l’entreprise Getran Immo, chargée des travaux
En charge de la livraison des logements, les nombreuses tentatives pour entrer en contact avec l’entreprise Getran Immo, basée sur la route des Almadies, sont restées vaines. Cette société gère pourtant un important projet immobilier avec des appartements de grand standing, des plateaux de bureaux modulables, des salles de sports, des centres de loisirs, des lieux de culte, des logements économiques.
Même son de cloche du côté du ministère des Sports où on ne semble plus au courant de l’évolution du dossier, après le départ de Matar Ba.
La réponse est quasi identique du côté de la Sogip (Société de gestion des infrastructures publiques dans les pôles urbains de Diamniadio et du Lac Rose).
Pourtant, dans sa livraison du 19 février 2020, Le Quotidien avait déjà eu à poser le problème. Mais en vain.
Comme raison évoquée par certaines sources à l’époque, pour expliquer le retard dans la livraison des logements, un «problème d’assainissement dans la zone» a été avancé. Un vrai cas qui indispose les riverains de la zone à l’image de certains édifices comme le Palais des Sports, Dakar Arena, le Centre international de conférence Abdou Diouf (Cicad) et aussi la Sphère ministérielle.
Me Ndiaye : «On lance un appel au chef de l’Etat…»
Du côté de la Fédération sénégalaise de basket, pas plus d’informations.
«Pour dire vrai, on n’a pas plus de nouvelles sur ce dossier-là. Lors de la remise du drapeau national aux Lionnes pour l’Afrobasket 2023, la capitaine Aya Traoré en avait parlé au Premier ministre, ministre des Sports, à l’époque, Amadou Ba. Aux dernières nouvelles, le dossier était toujours bloqué par un problème d’assainissement», a confié au bout du fil Me Babacar Ndiaye. Avant d’ajouter : «Si c’est le cas, je crois qu’on peut, au moins, délivrer un titre de propriété aux ayants droit, leur montrer leur appartement et à partir de ce moment, ils pourront patienter. Mais pour l’instant, il y a un flou total. En tant que personne morale du basket sénégalais, je lance un appel au chef de l’Etat pour la livraison enfin des appartements à nos valeureuses Lionnes du basket.»
Reste à savoir si un jour les Lionnes vont pouvoir récupérer leurs logements de Diamniadio.
Par Moubarack LO
COMPRENDRE LE CONSEIL CONSTITUTIONNEL
La Décision numéro 1/c/2024 a été saluée par tous les citoyens comme une grande victoire du Droit qui repositionne le Sénégal sur les rails d’une grande démocratie régie par les principes de l’Etat républicain et de la séparation des pouvoirs.
Par la Décision numéro 1/c/2024 en date du 16 février 2024, le Conseil constitutionnel a rejeté la loi numéro 4/2024, adoptée par l’Assemblée nationale, en sa séance du 5 février 2024, portant dérogation aux dispositions de l’article 31 de la Constitution, arguant que la durée du mandat du président de la République ne peut être réduite ou allongée au gré des circonstances politiques, conformément à sa jurisprudence constante. Selon le Conseil constitutionnel, «la loi votée par l’Assemblée nationale est contraire aux dispositions des articles 27 et 103 de la Constitution et au principe à valeur constitutionnelle de sécurité juridique et de stabilité des institutions». Il a également annulé le décret numéro 2024-106 du 03 février 2024, portant abrogation du décret convoquant le corps électoral, en relevant que celui-ci manquait clairement de base légale.
Cette décision a été saluée par tous les citoyens comme une grande victoire du Droit qui repositionne le Sénégal sur les rails d’une grande démocratie régie par les principes de l’Etat républicain et de la séparation des pouvoirs.
Les «Sages», armés uniquement de leur foi, de leur courage et de leur sens du devoir, ont su dire non aussi bien à l’Exécutif qu’au Législatif, en rappelant, avec fermeté et délicatesse, leur rôle de régulateur du respect des dispositions constitutionnelles par toutes les institutions de la République, ainsi que leur mission de préservation de l’ordre public, de la paix, de la stabilité des institutions et du principe de la continuité de leur fonctionnement.
Le président de la République, réagissant à ladite décision du Conseil constitutionnel, s’est engagé à l’appliquer strictement et à suivre les orientations qui lui ont été tracées. Désormais, il lui appartient de passer de l’engagement à l’action, et de dérouler, au cours des premières semaines, un agenda permettant de sortir définitivement notre pays de la crise générée par des membres de l’Assemblée nationale qui ont contesté la liste des candidats à l’élection présidentielle retenue par le Conseil constitutionnel.
Le président de la République a retenu d’engager des consultations avec des acteurs politiques, afin de mieux préparer ledit agenda. Néanmoins, son choix devra demeurer conforme aux prescriptions du Conseil constitutionnel et aux dispositions de la Constitution et du Code électoral que l’on peut résumer en trois points.
La fixation de la date de l’élection présidentielle, dans les meilleurs délais possibles, est du ressort des autorités compétentes. En choisissant cette formule, plutôt que de déterminer lui-même la nouvelle date à observer, le Conseil Constitutionnel n’a fait que respecter l’article 30 alinéa 2 de la Constitution qui stipule que «les électeurs sont convoqués par décret». Le Conseil constitutionnel, par prudence, n’a pas voulu s’immiscer dans les attributions réglementaires de l’Exécutif, en dépit des courts délais menant à la date limite du mandat présidentiel (le 3 avril 2024).
La Constitution, en son article 31 alinéa 1, indique que «le scrutin pour l’élection du président de la République a lieu quarante-cinq jours francs au plus et trente jours francs au moins avant la date de l’expiration du mandat du président de la République en fonction». Suivant cette disposition, le scrutin doit obligatoirement se dérouler au plus tard le dimanche 3 mars 2024, pour ne pas dépasser le délai fixé dans la Constitution, étant entendu que le Conseil constitutionnel a relevé que la date du 25 février 2024 était devenue impossible à respecter.
L’Article L.O. 137 du Code électoral indique que «les électeurs (pour l’élection présidentielle) sont convoqués par décret publié au Journal officiel, au moins 80 jours avant la date du scrutin». Etant donné que le décret convoquant les électeurs doit être repris, cela mènerait au plus tôt au 6 mai 2024 pour la tenue du scrutin, si ledit décret était publié le 17 février 2024. Ce qui enjamberait la date du 3 avril 2024 prévue comme terme du mandat présidentiel. Pour rester conforme aux dispositions de la Constitution et du Code électoral, il conviendrait donc de faire voter, en urgence, par l’Assemblée nationale, une révision de la Loi 2021-35 du 12 juillet 2021 portant Code électoral, pour raccourcir le délai relatif à la convocation des électeurs. En clair, le Président se verrait, exceptionnellement, offrir la capacité, de convoquer les électeurs le 3 mars 2024 (soit dans un délai de 12 jours au lieu de 80 jours), sachant que le Conseil constitutionnel a déjà arrêté et publié (le 20 janvier 2024) la liste des candidats. La campagne entre les deux tours serait maintenue à trois semaines. Le second tour éventuel se tiendrait ainsi le 24 mars. La Commission nationale de recensement des votes publierait les résultats provisoires du second tour éventuel le mercredi 27 mars dans la matinée. Le Conseil constitutionnel publierait le vainqueur du second tour éventuel au plus tard le dimanche 31 mars.
En définitive, en combinant les différentes dispositions de la Constitution et du Code électoral, on constate que le Conseil Constitutionnel n’a offert qu’une très faible marge de manœuvre aux autorités dites compétentes pour organiser l’élection, et ce délai ne dépasse guère une semaine (en déplaçant la tenue du scrutin du 25 février au 3 mars 2024). Toute autre mesure sortirait du cadre strict du Droit, tel qu’organisé par la Constitution.
Moubarack LO
Diplômé de l’Institut d’Etudes Politiques de Paris (section Service public) moubaracklo@gmail.com
LinkedIn : Moubarack LO
LA COMMUNE DE DABIA A MATAM SE DOTE D’UN BUREAU MUNICIPAL PARITAIRE
Le conseil municipal de Dabia (dépt. de Matam) a mis en place un bureau paritaire suite à un recours déposé par des conseillers pour non-respect de la parité au sein de l’équipe municipale, a appris l’APS de source autorisée.
Matam, 20 fév (APS) – Le conseil municipal de Dabia (dépt. de Matam) a mis en place un bureau paritaire suite à un recours déposé par des conseillers pour non-respect de la parité au sein de l’équipe municipale, a appris l’APS de source autorisée.
”Avec le nouveau bureau du conseil municipal, Penda Sow devient la première adjointe au maire Yaya Abdoul Kane”, a informé le 4ème adjoint au maire, Yéro Farba Sy, dans un entretien accordé lundi à l’APS.
Le bureau paritaire a été mis en place lors d’une réunion du conseil municipal, au terme de laquelle Farba Samba Diew, Goury Niasse et Yéro Farba Sy sont devenus deuxième, troisième et quatrième adjoints au maire.
La création d’un marché hebdomadaire dans le Dandé Mayo était le deuxième point inscrit à l’ordre du jour de la réunion. ”Nous avons constaté que dans tout le Dandé Mayo, il n’existe pas un marché hebdomadaire. C’est dans ce sens que le conseil municipal a décidé d’en implanter un à Dial Peul”, a expliqué Yéro Farba Sy.
Il estime que ce marché va beaucoup apporter à la commune, mais aussi aux populations de cette zone et à celles de la Mauritanie voisine.
L’élection du nouveau bureau s’est tenue en présence du sous-préfet de l’arrondissement des Agnam, Mamadou Bâ.
99 JOURNALISTES ET EMPLOYÉS DES MÉDIAS TUÉS EN 2023
Le Comité de protection des journalistes (CPJ, en anglais) a recensé, dans son dernier rapport, 99 journalistes et travailleurs des médias tués en 2023, dans le monde, soit une augmentation de près de 44% par rapport à l’année précédente.
Dakar, 19 fev (APS) – augmentation de près de 44% par rapport à l’année précédente.
Ce total mondial ‘’comprend un nombre record de meurtres de journalistes – 78 – que les recherches du CPJ ont déterminés comme étant liés au travail, et huit autres font toujours l’objet d’une enquête”, lit-on dans le Rapport ”indice d’impunité” publié dimanche, relevant que treize professionnels des médias ont également été tués l’année dernière.
Il ajoute que ce classement intervient alors que plus de 80 journalistes ont été tués depuis le début de la guerre entre Israël et Gaza, le 7 octobre.
D’après l’étude du CPJ, une association à but non lucratif qui collecte depuis 1992 des données dans le but de documenter les abus contre la presse et promouvoir la liberté de la presse à travers le monde, ce total mondial est le plus élevé depuis 2015.
Selon elle, les assassinats ciblés de journalistes en représailles directes à leur travail, que le CPJ qualifie de meurtre, ont également persisté en 2023, le CPJ enregistrant des meurtres de journalistes dans neuf pays à travers le monde.
Le rapport du CPJ note également que le nombre de journalistes emprisonnés a atteint un niveau presque record.
‘’Les données publiées dans le cadre du recensement des prisons de 2023 montrent que 320 journalistes sont toujours derrière les barreaux dans le monde, simplement parce qu’ils font leur travail’’, souligne l’étude.
LE SENEGAL S’APPRETE À DEVENIR UN PAYS EXPORTATEUR D'URÉE
Senegal fertilizer company (Sefco), une filiale de la Société des pétroles du Sénégal (Petrosen), va construire une usine à cet effet et compte utiliser le gaz et le phosphate
Le Sénégal ambitionne d’entrer dans le cercle des pays producteurs et exportateurs d’urée. Senegal fertilizer company (Sefco), une filiale de la Société des pétroles du Sénégal (Petrosen), va construire une usine à cet effet et compte utiliser le gaz et le phosphate pour cela. D’un montant de 1,4 milliard de dollars Us, l’usine attendue en 2029, va produire 1, 2 million de tonnes, couvrant largement les 80 mille tonnes dont le Sénégal a besoin. Le Bureau opérationnel de suivi (Bos) du Pse est chargé de faire l’étude d’impact économique.
Le futur se construit aujourd’hui. Le Sénégal, un pays exportateur d’urée ! Ça sera une réalité d’ici 2029. La Société des pétroles du Sénégal (Petrosen), via sa filiale Senegal fertilizer company (Sefco), va construire une usine de production d’urée. C’est le port de Ndayane qui va l’accueillir. Hier, une convention de partenariat a été signée entre Petrosen et le Bureau opérationnel de suivi (Bos) du Plan Sénégal émergent (Pse). Le Bos est ainsi chargé de réaliser l’étude d’impact économique. D’un montant de 1,4 milliard de dollars Us, l’usine d’urée va permettre aux agriculteurs sénégalais, maliens, gambiens, guinéens, burkinabè de ne plus être dépendants des importations d’engrais de la Russie, de l’Arabie Saoudite. Elle permettra aux exploitants agricoles sénégalais, qui utilisent «10 kg d’urée par hectare contre 70 kg/ha pour leurs homologues brésiliens et 110 kg/ha pour ceux indiens, d’augmenter leurs rendements agricoles, ce qui pourrait, d’ici quelques années, aider notre pays à être autosuffisant en céréales notamment», a expliqué Fary Ndao, qui est en charge du projet à Petrosen.
En effet, le besoin du Sénégal est estimé à 80 mille tonnes par année, avec une production de 1, 2 million de tonnes, l’usine va positionner le Sénégal parmi les pays exportateurs d’urée avec un bénéfice près de 175 milliards de francs Cfa par an. L’usine va utiliser le gaz découvert au Sénégal pour le transformer en urée. D’ailleurs, le projet a été déjà présenté à la Conférence mondiale de pétrochimie à Houston aux Usa. «Aux potentiels investisseurs, leur dire l’ambition qu’a notre pays de développer ses ressources naturelles localement, évitant ainsi de les exporter sans les transformer. Leur dire aussi que de jeunes Sénégalais et Sénégalaises seront formés pour être parmi les dirigeants de cette industrie», a expliqué Fary Ndao.
En 2022, les importations d’engrais ont presque triplé, passant de 37 920 tonnes en 2021 à 107 579 tonnes en 2022. C’est le cas surtout pour l’urée. La principale raison de cette hausse est la décision de l’Etat de réajuster le prix de l’urée (de 550 000 francs Cfa/tonne à 750 000 francs Cfa/tonne) en s’alignant sur les prix du marché international qui sont partis à la hausse suite à la guerre russo-ukrainienne. Cette décision a fortement incité les importateurs à mobiliser une importante quantité d’urée en réponse à la demande. Disposant d’une importante production de phosphates (P), le Sénégal importe majoritairement des engrais non phosphatés, à savoir l’urée (N) et la potasse (K), qui sont utilisés pour fabriquer différents types d’engrais NPK destinés à la consommation locale ou en application directe (urée). En dehors de la fabrication locale, 8687 tonnes de NPK complexes ont été importées pour une application directe, notamment pour la culture d’arachide.
Par Hamidou ANNE
DANS LA DOUCE DICTATURE TROPICALE DU SENEGAL
Les mêmes qui saluent la décision du Conseil constitutionnel, ont outragé et injurié ses membres, criant au «complot», quand ils ont invalidé la candidature de leur champion sous le coup de plusieurs condamnations.
Le Conseil constitutionnel a retoqué et le décret n°2024-106 du 03 février 2024 portant abrogation du décret convoquant le corps électoral pour l’élection présidentielle du 25 février 2024 et la loi n°4/2024 adoptée par l’Assemblée nationale en sa séance du 5 février 2024 portant dérogation aux dispositions l’article 31 de la Constitution.
Au regard de notre Charte fondamentale, «les décisions du Conseil constitutionnel ne sont susceptibles d’aucune voie de recours. Elles s’imposent aux pouvoirs publics et à toutes les autorités administratives et juridictionnelles». Je n’arrive pas à verser dans l’hystérie collective ni à joindre ma voix au concert de celles qui font d’une décision ordinaire un événement. Le Sénégal est une démocratie, encore à parfaire, mais bien loin des dictatures tropicales du continent. Il s’agissait selon moi d’un jour normal dans notre grand pays. L’Exécutif a pris un acte réglementaire et les députés ont voté une loi ; les deux ont été jugés sans fondement légal par les «Sages».
Le chef de l’Etat peut nommer sept juges, qui cassent sa décision sur une matière d’une importance capitale pour le présent et l’avenir du pays. Ces juges vont ensuite vaquer librement à leurs occupations sans craindre ni pour leur vie ni pour celle de leurs familles.
Une démocratie majeure se construit dans le temps grâce aux actes posés par les trois pouvoirs qui en sont les chevilles ouvrières. On arrive à un Etat de Droit par la sédimentation dans le temps des arbitrages juridiques et des décisions des autorités légales et légitimes qui renforcent la liberté et la paix civile.
Ce concert d’extases chez les politiques, intellectuels et dans l’opinion renseigne sur le personnel public qui n’est pas à la hauteur de notre démocratie. Il faut être peu ambitieux pour parcourir les médias du pays et de l’étranger et chanter les louanges du juge, qui dit, selon lui, le Droit, et dont nous devons nous conformer tous à la décision.
Dans un passé récent, les juges Sabassy Faye et Ousmane Racine Thione ont donné tort à l’Etat au profit d’un adversaire politique. C’est en banalisant les décisions de Justice que l’on construit un espace public serein. C’est ainsi que l’on arrive à ce que soutient souvent mon ami Yoro Dia ; pour lui il faut que le Sénégal passe de «l’ère des furies» à celle du «règne de l’opinion».
Au contraire, nous sommes à l’ère d’une démocratie du bavardage sans consistance d’un corps politique dont beaucoup d’acteurs sont indignes d’être les légataires de l’héritage de nos pères fondateurs. Sinon comment comprendre que Aminata Touré -vu son aridité et son agitation, je me demande encore comment elle a pu arriver à la station de cheffe du gouvernement- puisse ne serait-ce qu’oser être candidate à la magistrature suprême. Elle n’est pas la seule certes à être davantage un objet de curiosité qu’un acteur politique sérieux. L’ancienne Première ministre avait accusé en janvier 2024 le Conseil constitutionnel d’avoir «volé» ses parrainages. En février, sans transition aucune, elle salue la décision de ceux qu’elles refusaient d’appeler «Sages» quelques semaines auparavant. C’est cela le Sénégal d’aujourd’hui, ces individus de peu de vertu pullulent dans l’espace politique et poussent d’autres bien plus responsables à prendre la porte. Sur ce sujet, on attribue à Pierre Mauroy cette phrase lumineuse : «Quand les dégoûtés partent, il ne reste que les dégoûtants.»
Nous ne pouvons pas bâtir une démocratie solide sans démocrates, comme il est impossible de construire une République sans républicains. Les juges sont conspués quand ils prennent une décision qui ne va pas dans le sens souhaité par les acteurs d’un camp ; très souvent les mêmes biberonnés à la haine des institutions républicaines, à l’injure et à l’outrance.
A la lecture de la Décision des «Sages», j’ai pensé aux manifestes des 102, des 49, des 117, puis des 104 intellectuels qui proclamaient que nous n’étions plus un Etat de Droit. Sans oublier les échappées solitaires d’intellectuels et de politiques qui se sont passé le mot pour manipuler nos concitoyens et salir notre pays à l’étranger.
Les mêmes qui saluent la décision du Conseil constitutionnel, ont outragé et injurié ses membres, criant au «complot», quand ils ont invalidé la candidature de leur champion sous le coup de plusieurs condamnations. Lui-même les accusait le 8 juin 2022 de «haute trahison», poursuivant de plus belle, il les traitait de «délinquants de la loi». Nos pétitionnaires si prompts à défendre la Justice n’avaient rien entendu…
«Tout ce qui est excessif est insignifiant.» Les pétitions signées par les mêmes et publiées sur la même plateforme, -seuls les titres changent- à la fin, relèvent du radotage, et ça ne fait plus très sérieux. La politique n’est pas un jogging du dimanche matin ni une activité qu’on pratique par intermittence. La politique, c’est l’essence-même pour faire société.
Le Sénégal est une démocratie, certes en chemin. La République a prévu des textes pour résoudre nos différends. Demander à des enfants de descendre dans la rue quand on a introduit un recours -finalement ayant obtenu gain de cause- c’est irresponsable. Mais qu’attendre de gens qui ont formulé ou soutenu deux années durant des insultes et menaces vis-à-vis de magistrats ?
Nous demeurons sur la même ligne de l’attachement viscérale à la République. Vous, qui avez injurié les «Sages» en janvier, venez les féliciter en février. Nous, républicains, sommes restés constants et sur la même ligne car nous ne parlons qu’au nom de notre conscience et de notre attachement à la démocratie et à la République. Quid des enfants qui ont perdu la vie à cause d’adultes de peu de foi ? On ne vient pas en politique pour mourir. Les invocations sacrificielles, les termes «martyr» et «gloire aux morts» sont dangereux et relèvent d’un imaginaire fondamentaliste et extrémiste. On ne peut s’habituer à la mort d’enfants pour ensuite leur accorder un post sur Facebook. C’est d’une sidérante indécence.
Concernant la suite, le gouvernement du Sénégal a eu raison de prendre acte de la décision des juges et de décider de l’exécuter. Il n’y a pas d’alternative à la loi. Imaginons ensemble, en puisant dans le génie sénégalais, les moyens de sortir de l’impasse.
Une dernière chose : ceux qui exigent du président de la République qu’il «arrête de s’immiscer dans l’action judiciaire» sont ceux qui applaudissent la libération de centaines de personnes sur décision individuelle au mépris des procédures en cours. Quand sont libérés sans préavis des gens sur qui pèsent parfois des charges très lourdes, je ne vois curieusement pas les pétitionnaires aux grands principes hausser la voix, signer une pétition et dénoncer une «forfaiture», une «dictature sanguinaire» et appeler le «peuple» à la «résistance». Tout ça au fond contient une seule vertu : voir les masques tomber pour identifier ainsi qui est qui.