Dans l'entretien qu'il a accordé à "EnQuête", le Directeur général du BOM, Ibrahima Ndiaye, est revenu sur certains sujets qui font délier les langues au sein de cette structure. Il s'est notamment exprimé sur le projet de statut des conseillers en organisation, qui fait actuellement grincer des dents. Seul l'État pourra décider de la suite à donner à ce projet. Il est soumis à l'appréciation du chef de l'État, depuis trois ans.
M. Ndiaye, pouvez-vous revenir sur votre parcours au BOM ?
Je suis au BOM depuis un peu plus de 10 ans. C'est en 2004 que j'ai passé l'examen d'entrée au BOM. J'ai ensuite pris service en 2005. En tant que conseiller en organisation, j'ai travaillé sur beaucoup de dossiers. J'ai également eu à coordonner le Projet de renforcement des capacités de bonne gouvernance, pendant trois ans. Il était en ancrage au BOM. Et lorsqu'il a été clôturé, j'ai repris ma casquette de conseiller en organisation.
Quels sont les critères d'admission au BOM ? Les respecte-t-on vraiment ?
Il y a trois critères à remplir. Il faut être d'abord un agent de l'État de la hiérarchie A1, avoir une expérience d'au moins cinq ans dans l'Administration publique et avoir un diplôme d'une école d'administration, de gestion ou de management.
Quels sont les profils recherchés ?
Ce qui fait la richesse du BOM, c'est la diversité des profils de ses agents. Et leur dénominateur commun, c'est qu'ils ont tous fréquenté une école de gestion. Maintenant, chacun a une formation initiale de base, qui peut être la sociologie, l'économie, le droit, etc.
Combien de conseillers sont au service du BOM ?
Quand je passais l'examen en 2004, le BOM avait recruté trois conseillers. En 2009, on a recruté quatre, si ma mémoire est bonne. On a encore pris quatre conseillers en 2010. Et en 2014, on en a pris cinq. Le recrutement se justifie, parce que plusieurs conseillers sont allés à la retraite. Quand j'arrivais au BOM, il n'y avait que six conseillers en organisation, pour tout le travail à faire. Il y a eu une stratégie de renouvellement de l'effectif et de son rajeunissement.
Pour le recrutement en 2014, on a appris que les candidats retenus n'ont pas passé d'épreuves écrites. Pourquoi ?
En vérité, il n'y a pas de texte disant qu'il faut forcément un test écrit. Nous ne sommes pas régis par le décret 63-293 du 11 mai 1963 fixant le régime des examens pour l'admission dans les corps de fonctionnaires. Donc, il n'y a pas un texte légal qui dit qu'il faut un décret pour ouvrir le concours. En fonction du travail à faire, nous informons notre hiérarchie de nos besoins en termes d'effectif. On aurait même pu demander qu'on nous affecte de hauts cadres. Mais pour sélectionner de hauts cadres de l'Administration, nous leur faisons faire un test, pour apprécier leur niveau de connaissance du fonctionnement et de l'organisation de l'Administration. Nous publions un appel à candidatures dans la presse, ensuite nous mettons en place, après réception des candidatures, une commission chargée de faire la sélection. Cette commission n'est pas seulement constituée d'agents du BOM. Elle comprend aussi un représentant du secrétariat de la présidence de la République, un représentant de la Fonction publique, le directeur général de l'Ecole nationale d'administration (ENA) et un conseiller en organisation à la retraite. Ainsi, les meilleurs candidats sont sélectionnés. Il faut savoir que quand nous recrutons, nous ne nous focalisons pas sur le nombre. Nous fixons une barre, ce qui consiste à ne retenir que les candidats ayant au moins 14/20 de moyenne. C'est pour avoir de bons éléments. Donc, tous ceux qui ont déposé un dossier de candidature sont effectivement de la hiérarchie A1 et ont fait au moins 10 ans dans l'Administration publique. Quand je passais le concours, il y avait effectivement cet entretien, qui existe toujours à l'ENA, des épreuves écrites, et même un test de personnalité dirigé par un psychologue. Mais il faut payer les membres de ce jury. Si on fait venir un universitaire, il faut qu'il soit payé. Alors si on n'a pas le budget nécessaire pour les payer, on met en place une commission constituée seulement d'agents de l'État, lesquels ne demandent pas à être payés pour faire la sélection.
Donc ce sont des soucis financiers qui vous ont poussé à exempter les candidats du test écrit ?
Le test écrit, ça demande toute une procédure de correction. Les correcteurs, il faut les rémunérer, et ça prend du temps. Or on était dans une situation telle que, en raison de la demande que nous avions à satisfaire, nous ne pouvions pas répondre aux attentes des autorités avec l'effectif que nous avions. Il fallait absolument renforcer notre équipe. Alors on a recruté des agents de l'État qui étaient aux ministères de l'Education, de la Jeunesse et des Sports, un universitaire titulaire d'un doctorat en droit, parmi d'autres. Ils ont tous obtenu un diplôme de gestion. Ils sont tous de la hiérarchie A1.
Pourquoi, à votre avis, le président de la République a remis en marche le BOM ?
C'est une question qui nous revient toujours. Certains diront que c'est par nostalgie. Je peux le leur concéder. Mais au fond, si nous regardons l'historique de cette structure, le président Léopold Sédar Senghor l'avait mise en place en 1968 et l'avait appelée ‘Bureau organisation et méthodes', à une période de consolidation de l'Administration sénégalaise, qui était jeune. Il fallait de l'organisation et de la méthode. Entre-temps, beaucoup d'eau a coulé sous les ponts. En 2013, le président de la République est revenu sur l'appellation BOM. Ce n'est pas, comme le disent certains, par nostalgie. Même s'il peut en être ainsi. Naturellement, le président de la République a sa vision à lui aussi. Il connaît les difficultés de l'Administration. Souvent, les problèmes ne sont pas d'ordre technique. Les agents de l'État sont techniquement très bien formés. Mais si on n'a pas l'efficacité du service public, si on n'a pas la bonne qualité, il se pose alors un problème d'organisation et de méthode. C'est ça qu'il nous manquait. On est revenu à ça, au BOM, pour ‘injecter' ces nouvelles vertus d'organisation et de méthodes à l'Administration, qui est une grosse machine difficile à faire bouger. C'est dans ce contexte que le chef de l'État a décidé de revenir à l'ancienne appellation. Du point de vue historique, l'actuel BOM a connu des niveaux de rattachement différents et plusieurs appellations.
Le BOM a-t-il encore la force de sa jeunesse ?
Au début, en 1968, quand on créait le BOM, l'appareil administratif n'avait pas la taille qu'il a aujourd'hui. Même l'espace présidentiel n'avait pas autant de services qu'il en a aujourd'hui. Les enjeux ne sont plus les mêmes. C'est vrai que la question de l'amélioration de l'efficacité de l'Administration est encore actuelle. Mais de nouveaux besoins se font sentir. Aujourd'hui, on parle de ‘la culture de résultats', on change de paradigmes. Donc, nous sommes obligés de nous adapter à l'évolution de l'environnement politique, économique, social et technologique.
Avez-vous été reçu par le président de la République depuis que vous êtes à la tête du BOM, comme le faisait régulièrement le président Senghor avec vos prédécesseurs ?
En tant que Directeur général du BOM, ma hiérarchie, c'est le secrétaire général de la présidence de la République. Comment puis-je contourner ma hiérarchie pour aller à des séances de travail avec le président de la République ? Il va sans dire qu'il y a des séances de travail que le président de la République a convoquées, auxquelles j'ai été convié et ai participé. Maintenant, régulièrement, je tiens des séances de travail avec ma hiérarchie directe, qui est le ministre secrétaire général de la présidence de la République.
Un projet de statut a été introduit depuis 2012 par le BOM. Pourquoi tarde-t-il à être approuvé par le chef de l'État pour que vous soyez au même niveau que les agents de l'Inspection générale d'État (IGE) et la Cour des comptes ?
C'est vrai. C'est une longue histoire. En vérité, jusque-là, les conseillers en organisation étaient régis par un statut qui date de 1981, qui n'a jamais été actualisé. A un moment donné, on s'est rendu compte qu'il fallait actualiser ce statut. Effectivement, nous avons travaillé sur un nouveau projet de statut. Mais élaborer un statut ne veut pas dire qu'on va tout de suite le signer. L'autorité appréciera l'opportunité de valider ce que nous avons mis dans le statut et la suite à lui donner. Nous faisons des propositions seulement.
Ce retard du statut entraîne-t-il la fuite de certains cadres du BOM vers l'IGE, par exemple ?
Peut-être. C'est une possibilité parce que chacun apprécie ce qu'il croit être bon pour lui. Souvent les gens disent que nous sommes différents de l'Inspection générale d'État (IGE). Je ne veux pas faire cette comparaison entre l'IGE et le BOM, pour deux raisons fondamentales. L'IGE est un organe d'État de contrôle, le BOM est un organisme public d'appui-conseil. Nous n'avons pas la même logique de fonctionnement. Nous n'avons pas le même corps de métier, ni les mêmes attributions. L'IGE est régie par un statut spécial que lui confère une loi, or le BOM est encadré par un décret, qui lui donne un statut particulier. Donc, on ne peut pas avoir les mêmes avantages. La comparaison de ces deux corps n'est pas pertinente.
Un décret signé par le président de la République et l'ex-Premier ministre Aminata Touré fixe le rang, les indemnités et les avantages des conseillers du Bom. Ce décret n'est pas très clair pour certains, car il parle d'agents de la hiérarchie A, sans préciser de niveau. Quels éclairages pouvez-vous apporter sur ce décret, qui n'est d'ailleurs pas publié au Journal officiel ?
Dans ce texte, il est bien dit que les conseillers en organisation en fonction au BOM sont alignés sur le même rang que les conseillers techniques à la présidence de la République. Je l'ai dit au début de cette interview : tous les conseillers en organisation, qui travaillent au BOM, sont de la hiérarchie A1.
Alors pourquoi a-t-on mentionné hiérarchie A dans le décret ? Le chef de l'État a-t-il signé un décret comportant une erreur ?
Actuellement, au BOM, tous les conseillers sont de la hiérarchie A1. Et pour passer le concours d'entrée au BOM, il faut être de la hiérarchie A1. D'ailleurs quand nous lançons l'appel à candidatures, nous recevons des gens de la hiérarchie A2, qui pensent que cela peut échapper à notre vigilance. Mais tous ceux qui sont de la hiérarchie A2 ne sont même pas présélectionnés. Cela veut dire que nous cherchons à recruter dans la haute Administration. Il va sans dire qu'à un certain moment, la maison a connu beaucoup de départs et que le statut n'était pas très attrayant. Il nous était difficile de recruter dans la haute Administration. C'est peut-être l'une des raisons pour lesquelles le chef de l'État a jugé utile de nous mettre au niveau des conseillers techniques de la présidence, pour attirer de hauts cadres de l'Administration. Le travail qui nous est demandé exige une bonne connaissance du fonctionnement et de l'organisation de l'Administration publique. A ce jour, nous sommes à peu près 17 conseillers en organisation, tous de la hiérarchie A1. Les gens font parfois des affirmations sans fondement.
Le décret 2014-800 du 23 juin 2014 mentionne bien ‘hiérarchie A'. S'agit-il d'une erreur ?
Peut-être. Mais en tout cas, actuellement, aucun conseiller n'est de la hiérarchie A2 ou A3. Ils sont tous de la hiérarchie A1. Donc, c'est la haute Administration.
Le BOM répond-il réellement aujourd'hui aux attentes de l'État ?
Oui. Nous le pensons. Bien évidemment, c'est difficile pour moi de juger la structure pour laquelle je travaille. C'est à ma hiérarchie et à nos clients, c'est-à-dire les ministères, de donner une appréciation. Mais nous pensons que nous travaillons bien à l'impulsion et à l'accompagnement de l'Administration, pour améliorer ses performances et la qualité du service. Ce n'est pas un travail aisé. Mais nous pensons que nous allons faire bouger progressivement notre Administration. C'est un travail de longue haleine. Ce n'est pas par un coup de baguette magique qu'on va faire basculer l'Administration d'un point A vers un point B. C'est important de savoir que des progrès ont été faits.
LA VILLE S’IMPLIQUE ET ENRÔLE 2500 INDIGENTS
MUTUELLES DE SANTÉ ET PRISE EN CHARGE MÉDICALE À RUFISQUE
C’est aujourd’hui 10 juin 2015 que sera lancée la journée de mobilisation pour la Cmu. La mairie de Rufisque a fait une conférence de presse pour annoncer le lancement d’un programme d’enrôlement de 2500 indigents rufisquois dans les mutuelles de santé des trois communes de la ville.
La journée de mobilisation pour la Couverture maladie universelle (Cmu) sera lancée aujourd’hui par les autorités de la ville de Rufisque. Lors d’une conférence de presse, tenue, hier, elles ont signalé qu’un programme d’enrôlement de 2500 indigents dans les mutuelles de santé, d’une durée de 5 ans, est mis en place par le service des affaires sociales de la mairie.
Ainsi, selon la chef dudit service, «ce programme s’inscrit dans le cadre des initiatives prises par les collectivités locales pour appuyer la couverture médicale universelle (Cmu)». «Le maire de la ville de Rufisque a instruit le service social de la mairie de la ville à travailler à l’amélioration des conditions d’existence des populations.
Pour ce faire, nous ambitionnons, par une démarche participative et inclusive, de dérouler un plan quinquennal dont la mise en œuvre consistera en l’enrôlement de 2500 cas d’indigences notoires dans les mutuelles de santé», a indiqué Sophie Cissé.
Qui revient sur les critères d’attribution: «On ne donnera les possibilités d’être admis dans les mutuelles qu’aux cas d’indigences extrêmes. Et pour cela, nous procéderons à des visites à domicile pour mieux trier, classer et centraliser les demandes de secours, d’aides et de subvention».
Aussi, poursuit Mme Cissé, «parmi les cibles, l’accent sera mis sur les plus défavorisés que sont les femmes veuves, les orphelines et les personnes à mobilité réduite, les familles sans revenus. Cette prise en charge médicale pour les 2500 indigents fera un coût de 11 250 000 pour l’institution municipale».
Le président de la fédération des mutuelles de santé du département de Rufisque, fera savoir, à son tour, que «la mairie s’engagera, entre autre, à payer une partie de la somme que doivent payer les bénéficiaires pour être enrôlés dans les mutuelles. Elle va aussi rembourser entre 80 et 50% des médicaments achetés par les patients dans les districts et hôpitaux et dans les officines privées sélectionnées».
Ainsi, explique-til, l’adhérent payera 50% et la mutuelle prend en charge le reste. Si les médicaments sont achetés dans un district, le client ne payera que 30%. Il en est de même pour les tickets de consultation. Mais, signalera le président départemental des mutuelles de santé, le plafond de la prise en charge est de 30.000 par adhérent. Les malades souffrant de maladies chroniques sont exclus, d’après lui.
AFFAIRE THIONE SECK : la vérité des pv
Jusqu’ici, l’affaire Thione Seck ressemblait à un conte de... faits. Mais, les Pv, établis par la Section de recherches de la gendarmerie, mettent à nu un vaste réseau de trafic de faux billets. La filature fut longue et éprouvante. Au bout de leurs investigations, les hommes du Commandant Issa Diack,
patron de la Section de recherches, ont réussi à démanteler ce gang présumé de trafiquants dont les chefs d’orchestre sont Thione Seck et Alaye Djiteye, placés sous mandat de dépôt pour association de malfaiteurs, blanchiment de capitaux, contrefaçon de signes monétaires ayant cours légal.
Face aux enquêteurs, le lead vocal du Raam Daan a servi un concert de dénégations. Mais, on a trouvé évidemment chez lui 50 millions d’euros de faux billets (plus de 32 milliards F Cfa). C’est, dit-il, le prix payé par un promoteur gambien vivant en Suède pour effectuer 105 concerts à travers le monde. Thione en super star... Le Quotidien publie in extenso les Pv d’audition des mis en cause !
RENCONTRE WADE-FADA : échec et pugilat
C’est au rez-de-chaussée de sa résidence de Fann que Abdoulaye Wade a accueilli Modou Diagne Fada et ses camarades signataires du mémorandum pour la refondation du Pds. Le pire a été évité. Néanmoins, le secrétaire du Pds et ses hôtes ne parlent pas du tout le même langage par rapport à la date du congrès pour renouveler la direction de leur parti.
INSULTES A MAGISTRATS : MOUSTAPHA DIOP : «Des affirmations sans fondement»
Les magistrats sont depuis hier vent débout contre le ministre délégué à la Microfinance et à l’Economie solidaire, dont les propos envers des membres de la Cour des comptes ont été jugés outrageants. Ce qui semble surprendre Moustapha Diop, qui nie tout
manque de respect en vers l’institution judiciaire. Malgré les évidences
LA COUR DES COMPTES :«Il a tenu des propos que la morale nous empêche de relever»
Le communiqué du Comité de juridiction de la Cour des comptes relève notamment que le ministre «a tenu, en outre, d’autres propos que la morale républicaine et la bienséance nous empêchent de relever dans ce communiqué.»
Principale structure chargée de l'organisation des services de l'État, le BOM est tout sauf organisé. La faute, à une série de manquements.
"Le BOM, une structure chargée de l'organisation des services de l'État, n'est pas organisé". Une affirmation d'une de nos sources, qui laisse perplexe.
Mais notre interlocuteur fonde cette affirmation sur le fait que la structure est caractérisée par le défaut d'un statut des conseillers en organisation, le défaut d'un décret régissant le recrutement, le défaut d'un texte fixant les règles d'organisation et de fonctionnement, ainsi que l'absence de locaux appropriés pour contenir l'effectif optimal. Ces manquements constituent, selon notre interlocuteur, "des points faibles pour la profession du conseiller en organisation".
Pourtant, les conseillers en organisation du BOM, d'après nos informations, sont les seuls à exercer cette profession. Tout expert ou partenaire technique et financier, qui recommande un audit organisationnel à une institution, suggère aux responsables de s'adresser au BOM.
Partant de ces écueils soulevés, il ne serait pas totalement faux de dire que le BOM a donc été théoriquement réhabilité à travers sa présente dénomination, mais les procédures font défaut. En effet, les fonctions à remplir par tout conseiller en organisation consistent à assumer le rôle de conseiller du président de la République, du Premier ministre, des ministres et de tout responsable d'une structure publique ou d'utilité publique.
Aussi chaque conseiller doit-il être responsable, titulaire et suppléant dans l'un des secteurs d'intervention de l'État. Les conseillers participent à tous les chantiers et activités du secteur qui leur est confié, en relation avec les services concernés, à travers les activités de conseil d'administration, commission, comité, groupe de travail, formation des publics concernés, étude, accompagnement, avis sur des projets de textes ou autres documents stratégiques, formation, sans que cela fasse l'objet de courriers périodiques, si ce n'est une circulaire du Premier ministre, qui désigne le conseiller en organisation "point focal titulaire ou suppléant".
Ainsi, chaque conseiller assume ses responsabilités et s'approprie tout problème signalé dans le secteur qui lui est assigné. En outre, tout texte ou document du BOM adressé aux autorités, à quelque niveau que ce soit, doit être soumis à l'appréciation du collège des conseillers pour refléter les compétences disponibles et un esprit d'équipe assis sur une appropriation totale des objectifs du gouvernement, renforcé par la consultation des acteurs et cibles concernés. Dimension à prendre en charge par le conseiller titulaire ou suppléant.
En plus, le projet de statut du BOM prévoit l'utilisation des compétences non pas seulement des conseillers en sortie temporaire ou en sortie définitive, mais aussi des compétences nécessaires, relatives aux métiers nouveaux ou aux préoccupations des autorités, sur décision et par décret du président de la République, par exemple.
Une de nos sources nous révèle que le BOM, une structure sans statut juridique, traîne le défaut de décret portant création et fixant les règles d'organisation et de fonctionnement. En effet, depuis la création concomitante de la Délégation générale à la réforme de l'État et de la Délégation générale de la solidarité nationale, ces deux structures sont assimilées aux agences d'exécution.
Ainsi, même avec le retour de la dénomination "BOM", cette structure reste assimilée à une agence. Pour le moment, aucune disposition n'a été prise dans ce sens, sauf en ce qui concerne le salaire et les avantages du DG. En outre, révèle notre interlocuteur, "aucun des outils de gestion prévus pour une structure publique, dans le sens de la transparence et de l'efficacité, n'existe au BOM".
Échecs et performances
Cheville ouvrière de la modernisation de l'État, le BOM compte à son actif plusieurs réalisations ayant boosté la réforme de l'Administration publique sénégalaise. En amont, pour l'accomplissement des missions de l'État, tel que le décrit Moustapha Fall, le premier chef du BOM, la structure, si l'on se fie à l'actuel directeur de cabinet du président de l'OFNAC, Aminata Sakho, a été à l'origine d'études-diagnostics et études de rationalisation des structures des ministères, avec la mise en place de la Commission de rationalisation des structures et des emplois publics (Corasep).
Ce qui, selon elle, a permis de définir les normes d'appellation des administrations, les organigrammes types et les fiches de postes qui en sont les instruments de base ; de la Cellule de contrôle des effectifs et de la masse salariale (Ccems), qui définit les effectifs réels et théoriques des administrations et vise les actes administratifs, qui ont un impact sur la masse salariale, la mission IGE-BOM.
A cela s'ajoutent les audits organisationnels et stratégiques des entreprises du secteur parapublic. La presque totalité de ces entreprises ont fait l'objet de ces études : Ohlm, Sicap, Saed, Opce, Sapco, etc., le suivi de l'application des textes législatifs et réglementaires régissant le secteur parapublic, notamment les règlements d'établissement, la conception des normes et critères de classement des entreprises, en vue de déterminer les salaires et avantages des directeurs généraux des entreprises du secteur parapublic.
La représentation de l'État, à titre d'observateur, aux réunions des organes délibérants des entreprises (conseils d'administration) et des institutions de formation (conseils de perfectionnement) pour donner la position de l'État sur les décisions prises, rendre compte au président de la République et suivre l'application des directives présidentielles.
Le BOM a eu également à jouer un rôle d'incubateur et/ou d'impulsion, qui a mené à la création de l'Isra, du Cesag, de l'Onfp, du Projet d'appui à la gestion du développement, de la délégation de l'Anoci, de la délégation générale au sommet de la Francophonie, de la délégation à l'insertion, à la réinsertion et à l'emploi, de la délégation à l'informatique, de la délégation à la réforme du secteur parapublic (actuelle Cellule de gestion et de contrôle du portefeuille de l'État, qui dépend du ministère de l'Economie, des Finances et du Plan), du Programme national de bonne gouvernance.
Il a été à l'origine de la mise en œuvre de la réforme de l'Administration territoriale et locale et son évaluation périodique (tous les deux ans), afin d'identifier les difficultés d'application et de proposer des solutions en vue d'obtenir les meilleurs résultats sur le terrain. Dans ce sillage, le BOM a réalisé des études sur la rationalisation des structures administratives (gouvernance, préfecture, etc.) et des structures décentralisées (communautés rurales et communes) ; évaluation et pilotage de certains programmes nationaux (enfance, jeunesse, femme, Programme élargi de vaccination, etc.) ; pilotage de la réflexion sur les plans régionaux de développement intégré.
Il a aussi réalisé l'étude sur la mise en place du Centre unique de collecte de l'information, qui a mis en place la Banque des données économiques et financières du Sénégal. Le diagnostic des programmes de formation des écoles de formation en vue d'y introduire la dimension management. L'organisation et l'animation des sessions de formation en management destinées aux DG des entreprises et aux administrateurs de ces entreprises ; formation en gestion destinée aux agents de l'Administration centrale.
Cependant, Wahab Talla, qui fut chef du BOM, révèle que certains échecs sont à relever aussi, à l'exemple du projet de création d'une banque postale, la gestion de la politique informatique de l'État, la nonimplication dans les réformes des collectivités locales, entre autres insuccès enregistrés.
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LES FAITS SONT TÊTUS
EXCLUSIF "LE QUOTIDIEN" - AFFAIRE THIONE SECK, LES PV DE L'ENQUÊTE : FILATURES, ARRESTATIONS, PERQUISITIONS, AUDITIONS, CONFRONTATIONS DES SUSPECTS…
Jusqu’ici, l’affaire Thione Seck ressemblait à un conte de... faits. Mais, les Pv, établis par la Section de recherches de la gendarmerie, mettent à nu un vaste réseau de trafic de faux billets. La filature fut longue et éprouvante. Au bout de leurs investigations, les hommes du Commandant Issa Diack, patron de la Section de recherches, ont réussi à démanteler ce gang présumé de trafiquants dont les chefs d’orchestre sont Thione Seck et Alaye Djiteye, placés sous mandat de dépôt pour association de malfaiteurs, blanchiment de capitaux, contrefaçon de signes monétaires ayant cours légal.
Face aux enquêteurs, le lead vocal du Raam Daan a servi un concert de dénégations. Mais, on a trouvé évidemment chez lui 50 millions d’euros de faux billets (plus de 32 milliards F Cfa). C’est, dit-il, le prix payé par un promoteur gambien vivant en Suède pour effectuer 105 concerts à travers le monde. Thione en super star... Le Quotidien publie in extenso les Pv d’audition des mis en cause !
GENDAREMERIE NATIONALE PROCDURE D’ENQUETE DE FLAGRANCE
SECTION DE RECHERCHE PROCES VERBAL DE SYNTHESE Procès-verbal nO286 du 27. 05.2015
ANALYSE ET REFERENCE : Arrestations de Thione SECK alias Thione Ballago Seck et Alaye DJITEYE pour association de malfaiteurs, blanchiment d’argent pour les deux et successivement tentative de contrefaçon de signe monétaires ayant cours légal, contrefaçon de signe monétaire ayant cors légal et corruption active d’agent de la force publique.
Faits prévus et réprimés par les articles 238, 119 et 161 du Code pénal -La loi 2004-09 du 06 février 2004.
L’AN DEUX MIL QUINZE LE VINGT HUI MAI
Nous soussigné : Issa Diack, Chef d’escadron, commandant de la Section de recherches, en résidence à la Caserne Samba Diery DIALLO à Dakar
Vu les articles15 à 18 et 45 à 59 du Code de Procédure pénale;
Rapportons les opérations suivantes que nous avons effectuées, agissant conformément aux ordres de nos chefs
1 PREAMBULE
Depuis plus d’un mois, des renseignements recoupés font état d’un important réseau de confection de faux billets de banque. Ils ont précisé que ce réseau était constitué principalement d’Abou Shérif SAKHO et d’un certain Derick sans autres précisions.
L’exploitation de ce renseignement a fait apparaitre que ce groupe prévoyait de produire une quantité importante de faux billets au profit de monsieur Thione SECK, artiste compositeur.
Le 27 MAI 2015, vers 11heures, alors que la bande s’est donnée rendez-vous à la station essence ELTON de la foire, un plan d’action a été immédiatement déclenché aux fins d’identifier et d’interpeller les ms en cause.
A cet effet, nous avons procédé à ce qui suit :
2-EXPOSE DES MOTIFS
La fabrication, la contrefaçon, la falsification, l’altération ou coloration de signes monétaires sont devenues une activité très prisée au Sénégal par centaines de personnes et surtout de nationalité étrangère établies au Sénégal. Pour lutter contre ce fléau insidieux et préjudiciable à l’économie sénégalaise, la piste de renseignement a été privilégiée et orientée vers des secteurs de prédilection des trafiquants.
Depuis le début du mois de mai 2015, des rencontres fréquentes ont eu lieu entre monsieur Thione SECK et Abu Shérif SAKHO alias Dou dans le but de finaliser le projet de confection de faux billets de banque.
C’est ainsi que monsieur SECK devait financer l’opération alors que monsieur SAKHO devait se charger de trouver un technicien pour le “lavage” des billets. Monsieur Thione SECK aura à débourser, a plusieurs reprises, de l’argent pour l’acquisition de produits et de coffres forts. L’opération devait être finalisée le 27 mai 2015 dans la soirée.
Etant au courant qu’une rencontre était prévue entre les différents acteurs, dans la matinée, nous avons précédé successivement ainsi qu’il suit :
3 -Enquête
Le 27 mai 2015, vers 11heures, une équipe d’observation et de surveillance de la section de Recherches était déployée aux alentours du domicile de Thione SECK à Ouest Foire. Quelques minutes après notre mis en place, monsieur Thione SECK est arrivé au niveau de la station ELTON à bord d’un véhicule 4X4 de couleur noire. Il est descendu de sa voiture et s’est dirigé vers un véhicule 4X4 de couleur blanche qui l’attendait sur les lieux.
Il a remis aux deux individus à bord un sac noir avant de repartir. Le même jour, vers 18 heures, un véhicule de marque Ford immatriculé Dl 0120 DC, fortement soupçonné d’avoir fortement à bord de trafiquants de faux billets de banque a été suivi jusqu’au domicile de Thione Ballago SECK. Dit véhicule est reparti après que les deux occupants aient échangé verbalement et discrètement avec Thione Ballago SECK. Une filature a été engagée.
Après avoir déposé une personne plus tard identifiée comme étant Chérif SAKHO au niveau des deux voies de liberté 6, le véhicule filé prend la direction de nord foire. Il se dirige vers les deux voies de Liberté 6 et débarque la deuxième personne à bord à hauteur de la boutique “UNO” avant de continuer pour se garer devant une maison au niveau de front de terre. Il entre et ressort avec un sac et un fut en caoutchouc bleu qu’il embarque dans la malle du véhicule. Il démarre en direction de liberté 6 puis se dirige vers Ouest foire.
Profitant de l’embouteillage sur la VDN, le véhicule a été stoppé et le conducteur interpellé. Il s’agissait du technicien malien répondant au nom d’Alaye DJITEYE, professionnel dans la confection de faux billets de banque. Il était porteur d’un sac contenant de faux billets en dollar. Aussitôt un transport a été effectué au domicile de Thione Ballago Seck où le malien s’était entretenu.
3-1 Progression des investigations
Un transport effectué le 27.05.2015 successivement chez Thione Ballago SECK puis aux appartements de Alaye DJITEYE.
Chez Thione Ballago SECK, une perquisition y a été effectuée et un sac contenant quarante trois paquets emballés avec un papier transparent portant des impressions de billet de cent euros a été découvert et saisis en plus d’une somme de vingt sept millions de FCFA (27.000.000) qui était dans un sacoche. Il a été également retrouvé dans un coffre fort une somme de cinq millions neuf cent un mille deux cent cinquante FCFA.
A notre arrivée, nous avons été reçu par Thione SECK qui se trouvait dans son salon en train de suivre la télé. Après lui avoir indiqué l’objet de notre visite, il a été interpelé sur ses rapports avec DJITEYE. Il soutient n’avoir jamais vu ce dernier qu’il ne connait pas.
Après avoir rappelé que Alaye DJITEYE s’était présenté à son domicile il y avait à peine 02 heures, il restait dans sa position, ignorant tout concernant Alaye DJITEYE. Ainsi nous lui avons informé que nous allons effectuer une perquisition dans son domicile.
Dès qu’il a été informé de notre visite, Thione Ballago SECK est parti s’asseoir sur un sac qu’il tentait de dissimuler. Il ne se lèvera que sur forte insistance des gendarmes pour permettre de continuer les recherches. Il a été découvert que le sac sur lequel il était assis contenait de faux billets de banque en euro.
Interpellé sur l’origine de cette somme, il tergiverse et affirme que celle-ci, d’une valeur de cinquante millions (50 000 000) selon lui, une avance de 50% sur le payement d’une série de concerts que son groupe de musique le “Raam Daan” devait honorer en Europe.
Nous notifions à Thione SECK sa garde à vue pour Association de malfaiteurs, blanchiment d’argent et tentative de contrefaçon de signes monétaires ayant légal cours légal et le conduisons à la Section de recherches.
Simultanément, une équipe s’était rendue avec Alaye DJITEYE à la cité MIXTA où il détient 02 appartements pris en location. En sa présence constante, une perquisition y a été effectuée, séparément et nos recherches dans les dits appartements n’amènent la découverte d’aucun indice susceptible de servir à la manifestation de la vérité.
Interrogé sur le lieu où il confectionne les faux billets de banque, il hésite et il décide à nous amener à son appartement pris en location au Front de terre que nous avions déjà repéré. Toujours en sa présence constante une perquisition y a été effectuée.
L’appartement est composé de deux chambres, une cuisine et une salle de bain. L’une des chambres servait de laboratoire. Il a été découvert des faux billets en euro et un arsenal de matériel ‘, produits, liquides et d’appareils destinés à confectionner des faux billets.
Dits matériels, les faux billets et une somme de 8.480.000 francs CFA et 2050 euro en billets de 10 dont un de 50 euros ont été saisis et mis sous scellés. No recherches dans le dit appartement n‘amène la découverte d’aucun autre indice susceptible de servir à la manifestation de la vérité.
Au cours de la perquisition au niveau du front de terre, Alaye DJITEYI a proposé aux enquêteurs la somme de trois millions pour acheter sa liberté. Cette proposition est synonyme d’une corruption active qui a été notifiée à Alaye DJITEYE.
Nous mettons en garde à vue Alaye DJITEYE pour Association de malfaiteur, contrefaçon de signes monétaires ayant cours légal, blanchiment d’argent et corruption d’agent de la Force publique a tive et le conduisons à la section de Recherches. Interrogés séparément sur les faits qui leur sont reprochés, Alaye DJl1TYE, sans détours reconnait qu’étant au chômage, avait opté pour duper les gens « pour pouvoir manger ».
Il soutient avoir scanné des billets en dollar et en euros qu’il proposait à ses clients moyennant des sommes variant entre 2 0.000 300.000 jusqu’à 1.000.000 francs FCFA. En bon trafiquant de faux billets, il nie avoir une quelconque relation avec Thione SECK.
Interpellé sur sa descente chez lui dans l’après midi de son interpellation, il reconnait s’être rendu au lieu indiqué avec un courtier du nom de Chérif SAKHO à la recherche d‘un appartement à louer.
La fouille de répertoires téléphoniques attestent que Thiene SECK et Alaye DJITEYE entretiennent des relations. Ce qui justifie qu’ils aient réciproquement enregistré leur numéro de téléphone dans leurs répertoires respectifs. Alaye DJITEYE reconnait être le propriétaire du laboratoire où il scanne des billets en euros ct en dollars au profit de ses clients moyennant une somme d’argent.
Ce faisant se rend coupable de faits de contre façon de signes monétaire ayant cours légal. Les sommes de 8. 480.00 0 francs cfa et 2050 euro trouvées dans son laboratoire représentant le produit ses prestations est une source de revenue illicite révélatrice d’un blanchiment d’argent.
Entendu le 28.05.2015 sur la provenance de faux billets trouvé dan son salon, Thione SECK déclare avoir reçu cette somme d‘un certain Joachim CIS’E, un gambien représentant une structure dénommée Gambian new vision qui lui avait proposé une tournée européenne de 06mois 15 jours avec 105 concerts.
Il soutient avoir reçu des coupures de 100 euros bien emballés dans des sachets en plastique. Il reconnait n’avoir ni ouvert, ni désemballé ni déchargé une au si importante somme d’argent qu’il estime à 50.000.000 d’euros,
La légèreté qui entoure cette remise, l’impossibilité pour Thione SECK de donner les coordonnées de Joachim C1SSE, de la structure Gambian new vision et de présenter un contrat justifiant l’acompte qu’il a reçu s’ajoutant au fait qu’il ignore que c’était des faux billets alors qu’il s’apprêtait à jeter les deux billets qu’il avait récupérés dans le sac et gardait dans sa poche au cour de la perquisition, confortent les faits qui lui sont reprochés.
Ceci atteste que Thione SECK était dans une démarche de contrefaire des signes monétaires ayant cours. Dites coupures de 100 euros (papiers verts) équivalant à un montant estimé à 50.000. 000 d’euros atteste que Thione SECK avait l’intention de contrefaire des signes monétaires et que la résolution d’agir était prouvée par la détention secrète de ces coupures.
Son projet n’a pas abouti et a été suspendu par la perquisition et saisie effectuées chez lui par les gendarmes qui lui ont empêché d’accomplir son acte. De ce fait, Thione SECK se rend coupable des faits de tentative de contre façon de signes monétaires ayant cour légal.
Contrairement aux allégations d’Alaye DJETEYE, Thione SECK reconnait “être entretenu verbalement avec lui devant sa maison et téléphoniquement pour lui indiquer une maison à louer.
S’interrogeant sur les moyens par lesquels Thione SECK a obtenu le numéro de téléphone de Alaye DJITEYE et de l’affinité qui soutend leur relation téléphonique, il ressort que ces derniers se connaissent bien et entretiennent des relations.
Il a été trouvé chez Thione SECK la somme de 27.000.000 francs Cfa dans un sac et 5.901.250 de francs Cfa dan un coffre -fort dont il peine à justifier leur origine licite. Thione SECK a finalement refusé de répondre aux questions des enquêteurs.
Les tergiversations des mis en cause qui se contredisent sur leurs relations, rencontres et contacts confortent leur mauvaise foi d’autant plus qu’une simple et seule rencontre fortuite ne justifie point leur échange de numéro de téléphones et leur relation téléphonique.
Pour masquer leur complicité, ils sont contraints souvent à revenir sur leurs propos ou servir une réponse évasive aux que questions qui concernent leur relations. Au terme des perquisitions et saisies effectuées dans le domicile et le véhicule de Alaye DJITEYE les sommes de 257.900 dollars 1.405.700 euros et 23 paquets contenant des billets vert avec DJITEYE et 43 paquets de même nature avec Thione SECK ont été répertoriés et états situations joint) (Voir pièces nO11-12-16) , .¬
3-2 Eléments constitutifs:
Alaye DJITEYE et Thione, SECK ont échangé de numéros de téléphone et ont eu une relation téléphonique. Alaye DJITEYE s’est rendu chez Thione SECK avec une connaissance qu’ils ont en commun en la personne de Shérif SAKHO et se sont entretenus de vive voie devant la maison de Thione SECK.
Des faux billets en dollars et en euros ont été découverts aux domiciles des mis en cause en plus du laboratoire de confection de faux billets tenu par Alaye DJITEYE dans un de ses appartements pris en location au Front de Terre.
Les sommes d’argent produits des activités de confection de faux billet trouvées au laboratoire de Alaye DJITEVE et celles d’ origine injustifiée découvertes chez Thione SECK. La proposition d’Alaye DJITEYE qui invitait les enquêteurs à prendre 3.000.000 de francs et de le laisser partir. Cette somme sera portée par la suite à 5,000.000 F Cfa.
Le flou qui couve leur activités illicite, source de leurs revenu, l’ignorance et parfois l’oubli des noms de leurs partenaires qu’ils connaissent depuis longtemps mais semblent ignorer leurs coordonnée sont révélateurs du caractère occulte de leurs activités.
Leurs tergiversations édifient sur une démarche propre à la corporation des trafiquants de faux billets. Tous ce éléments compromettants justifient les faits délictueux qui leur sont reprochés.
3-3 Preuves matérielles:
-Les scellés des faux billets d’euro, du matériel de confection desdits billets, trouvés lors des différentes perquisitions chez les mis en cause (Voir planches photographiques)
-Le faux : rapport d’analyse des gravure des billets de banque, établi par Alaye DITEYE
-Le conditionnement des coupures de papiers verts trouvés chez les mis en cause est identiques. (voir planche photographique et les saisies).
-Le laboratoire de contre façon de signes monétaires ayant cours légal appartenant il Alaye DJlTEYE si au front de terre avec un arsenal propre à la contrefaçon.
-Les sommes d’argent trouvées et saisis provenant d’activité illicite pour Alaye DJITEYE et de source inconnue, injustifiée trouvées chez Thione SECK.
A stade de notre enquête, force est de constater que les personnes mises en cause partagent une activité compatible ou complémentaire pouvant se rapporter an trafic de faux billets de banque d’où elles peuvent tirer subséquemment une source de revenu .
Thione SECK alias Thione Ballago SECK et Alaye DJITEYE sont coupables d’association de malfaiteurs, blanchiments d’argent pour le deux et successivement tentative de contrefaçon de signes monétaires ayant cours légal et contrefaçon de signe monétaire ayant cours légal, corruption active d’agent de la force publique.
Mesures prises : -Mesure de garde à vue à l’encontre de deux (02) personnes -Saisies de matériels destines à la fabrication de faux billets el des sommes d’argent -Trois requittions ont été séparément envoyées à la BCEAO pour l’authentification de faux billets de banque, ta SGBS pour solliciter le relevée de compte de Alaye DJITEYE et à la SONATEL pour les numéros de téléphones des mis en cause et de Chérif SAKHO, recherché.
Avis transmis : Aux autorités judiciaires;
-Le 27.05.2015 après les arrestations des mis en cause, nous avons informé Monsieur le Procureur de la République à Dakar qui a suivi téléphoniquement avec nous le déroulement des investigations. Nous lui avons ensuite adressé les messages n? 240/TO du 27.05.2015 pour information sur la garde à vue des 02 personnes.
Aux autorités hiérarchiques: De comptes rendus réguliers ont été adressés au commandant de la gendarmerie territoriale au fur et à mesure du déroulement de nos investigations.
Concours reçu : Le Concours de la Brigade de Gendarmerie de la foire a été sollicité pour sécuriser l’opération de perquisition chez Thione Ballago SECK.
Mention: Qu’il apparait que monsieur Thione SECK a volontairement investi dans la confection des faux billets de banque. Il s’est associé avec Abou Cherif SAKHO qui s’est chargé de trouver un technicien pour laver les billets Même si ce procédé n’est pas approprie pour produire de faux billets, son intention de s’en procurer ne fait aucun doute. Si son entreprise n’est pas arrivée à terme c’est pour des raisons indépendantes de sa volonté.
Que les recherches concernant Chérif SAKHO alias Dou se poursuivent et tout fait nouveau fera l’objet d’une procédure. Les téléphones portables des mis en cause sont gardés à l’unité pour exploitation
Les impératifs imposés par le Code de Procédure Pénale quant aux délais de garde il vue ne nous ont pas permis de mener en profondeur toutes le investigations requises qui nécessitent beaucoup plu de temps pour déceler d’éventuels complices, les avoirs de blanchisseurs d’argent en vue de leur saisie éventuelle
Qu’il apparaît que monsieur Thione SECK a volontairement investi dans la confection de faux billets de banque. Il s’est associé avec Abou Cherif SAKHO qui s’est charge de trouver un technicien.
Interrogé sur le lieu où il confectionne le faux billets de banque il hésite et décide à nous amener à 1 appartement pris en location au Front de terre que nous avions déjà repère. Toujours en sa présence constante, une perquisition y a été effectuée. L’appartement est composé de deux chambres, une cuisine et une salle de bain. L’une des chambres servait de laboratoire. Il a été découvert des faux billets en euro et un arsenal de matériels, de produits. liquides et d’appareils destinés à confectionner de faux billets.
Dit matériels, les taux billets et une somme de 8. 480 000 francs CFA et 2050 euros en billet de 100 dont un de 50 euros ont été saisis et mis sous scellés. Nos recherches dans lesdits appartements n’amènent la découverte d’aucun autre indice susceptible de servir à la manifestation de la vérité.
Au cours de la perquisition au niveau du front de terre, Alaye DJITEYE a proposé aux enquêteurs la” somme de trois millions pour acheter a liberté. Cette proposition est synonyme d’une corruption active qui a été notifiée à Alaye DJlTEYE.
Nous mettons en garde à vue Alaye DJITEYE pour Association de malfaiteurs, contrefaçon de signes monétaires ayant cours légal, blanchiment d’argent et corruption d’agent de la force publique active et le conduisons à la section de Recherches. Interrogés séparément sur les faits, qui leur sont reproché Alaye DJITEYI, sans détour reconnaît qu’étant au chômage, avait opté pour duper les gens {(pour pouvoir manger ».
Il soutient avoir scanné des billets en dollars et en euros qu’il proposait à ses clients moyennant des sommes variant entre 200.000, 300.000 jusqu’à 1.000.000 francs CfA . En bon trafiquant de faux billets, il nie avoir une quelconque relation avec Thione SECK. Interpellé sur sa descente chez lui dans l‘après midi de son interpellation, il reconnait ‘ être rendu au lieu indiqué avec un courtier du nom de Chérif SAKH à la recherche d’un appartement à louer.
La fouille des répertoires téléphoniques attestent que Thione SECK Alaye DJlTEYE entretiennent des relations . Ce qui justifie qu’ils aient réciproquement enregistré leur numéro de téléphone dans leur répertoire respectif. Alaye DJITIEYE reconnait être le propriétaire du laboratoire où il scanne des billets en euros et en dollars au profit de ses clients moyennant une somme d’argent.
Ce faisant se rend coupable des faits de contrefaçon de signes monétaire ayant cours légal. Les sommes de 8.430.000 franc Cfa et 2050 euros trouvées dans son laboratoire représentant le produit de se prestations est une source de revenue illicite révélatrice d’un blanchiment d’argent. Entendu le 28.05.2015 sur la provenance des faux billets trouvé s dans son salon.
Thione SECK déclare avoir reçu cette somme d’un certain Joachim CISSE, un gambien représentant une structure dénommée Garnbian new vision qui lui avait proposé une tournée européenne de 06 mois 15jours avec105 concerts.
Il soutient avoir reçu des coupures de100 euros bien emballées dans de sachets en plastique, Il reconnait n’avoir ni Ouvert, ni désemballé ni déchargé une aussi importante somme d’argent qu‘il e time à 50.000.000 d’euros.
La légèreté qui entoure cette remise, 1impossibilité pour Thione SECK de donner les coordonnées de Joachim CISSE, de la structure Gambian new vision et de présenter contrat justifiant l’acompte qu’il a reçu s’ajoutant au fait qu’il ignore que c’était des faux billets alors qu’il s‘apprêtait à jeter le deux billets qu’il avait récupérés dans 1 sac et gardés dans sa poche au cour de la perquisition, confortent les faits qui lui sont reproches .
Ceci atteste que Thione SECK était dans une démarche de contrefaire des signe monétaires ayant cours. Dite coupures de 100 euros (papiers verts) équivalant à un montant estime à 50. 000.000 d’euros atteste que Thione SECK avait l’intention de contrefaire des signes monétaires et que sa résolution d’agir était prouvée par la détention secrète de coupures.
Son projet n’a pas abouti et a été suspendu par la perquisition et saisie effectuées chez lui par les gendarmes qui lui ont empêché d’accomplir son acte. De ce fait, Thione SECK se rend coupable des faits de tentative de contre façon de signes monétaires ayant cours légal.
Contrairement aux allégations d’Alaye DJITEYE, Thione SECK reconnait s’être entretenu verbalement avec lui devant sa maison et téléphoniquement pour lui indiquer une maison à louer.
S’interrogeant sur les moyens par lesquels Thione SECK a obtenu e numéro de téléphone de Alaye DJITEYE et de l’affinité qui soutend leur relation téléphonique: il ressort que ces dernier se connaissent bien et entretiennent des relations.
Il a été trouvé chez Thione SECK la somme de 27.000.000 francs Cfa dans un sachet 5. 01.25 de francs Cl.1 dans un coffrefort d nt il peine à justifier leur origine licite.
IV -CLÔTURE
L’enquête effectuée a permis de réunir des indices graves et concordants en l’encontre de Thione SECK alias Thione Ballago SECK et Alaye DJITEYE pour Association de malfaiteurs, blanchiments d’argent pour les deux et successivement tentative de contrefaçon de signe monétaires ayant pour légal et contrefaçon de signe monétaires ayant cour légal et corruption active d’agent de la force publique. Faits prévus et réprimés par les articles 2. 8 et 119 et 161 du code pénal et la loi 2004-09 du 06 février 2004.
Conformément aux instructions de Monsieur le Procureur de la République à Dakar. ils seront mis en route le 29 Mai 20 15, pour être conduits devant ce magistrat auquel nou ferons parvenir la procédure constituée en double comme le détail figure au bordereau d’envoi.
Fait et clos à Dakar, le 29 Mai 2015
LE DIRECTEUR D’ENQUETE
Thione SECK: né le 12 Mars 1955 à Dakar, fils de Cheikh et de Maguette NGOM, marié à une épouse et père de 09 enfants, non recensé pour le service militaire actif, décoré de l’ordre national du mérite, chevalier des arts et des lettres, se disant sans condamnation, artiste domicilié sur la VDN Ouest Foire Villa N° 16 téléphone 77.662.80.00-33.820.53.70 qui déclare à 01h 27 mn
Je suis au courant de l’objet de votre enquête sur laquelle ma déposition est requise. En effet, j’ai reçu un coup de fil il y a 16 jours de cela venant de la Suède . Dans cet entretien téléphonique, il m’a dit qu’il m’appelait au nom d’une structure dénommée Gambian new vision et qu’à ce titre, il me proposait un contrat d’une tournée européenne de 6 mois 15 jours pour 105 concerts .
Je lui ai posé la question à savoir s’il avait les moyens financiers pour organiser cela et mon correspondant de me préciser qu’il était à même de le faire et que j’en saurais quelque chose . Il ajoute cependant que c’est à moi de prendre en charge les frais d’hôtel, les billets d’avion à partir de Dakar mais aussi ceux reliant les pays ou les différents concerts doivent se dérouler .
Aussi que ce serait à moi de prendre en charge les perdiems des musiciens pour un montant de 45 euros jours pour 18 musiciens . Mon correspondant de rajouter qu’il allait m’envoyer le représentant Joachim CISSE qui va venir me remettre l’acompte étant entendu que l’argent est sur place à Dakar.
Suite à leur proposition, je leur ai fixé un montant de 120.000.000 d’euros vu que je devais prendre en charge les frais précisés ci haut. Suivant ma proposition, il m’a demandé d’enlever les 20.000.000 d’euros et d’arrêter la somme à 100.000.000 d’euros ce à quoi j’ai été d’accord vu que la proposition était intéressante .
Une semaine après, sans me souvenir de la date, quelqu‘un se disant Joachim CISSE dont j’avais retenu le nom s’était présenté à mon domicile à bord d’une 4X4 immatriculé en Gambie. Lorsque je l’ai reçu, il a confirmé l’existence de mon entretien téléphonique précisé plus haut et que je serais content car il allait en faire une tournée grandiose et inoubliable . Suite a cet entretien, Mr Joachim CISSE m’a dit qu’il va aller dans son véhicule pour amener l’argent constituant l’acompte. Il se rendit au dit véhicule et revint avec un sac de couleur grise qu’il pose devant moi dans mon salon .
Lorsque j‘ai ouvert le sac, j’ai vu des liasses de billets en coupure de 100 euros bien emballé avec du plastic. Et comme je reconnais bien le billet de 100 euros qui était visible, j’ai gagné confiance et j'ai refermé le sac. Je l’ai laissé dans un coin de mon salon . Je tiens à préciser que j’ai laissé le sac dans un coin dans mon salon, je ne l’ai pas caché dans une chambre ni sur la terrasse, ni dans un trou.
Je l’ai laissé sur une position visible. Après cette remise, Joachim CISSE est reparti à bord de son véhicule après m’avoir précisé que les membres de Gambian New Vision seront au Sénégal dans les 8 jours à venir pour signer le contrat. Tout de même mon sixième sens m’a alerté un instant est-ce que cela n’est pas un piège et je me suis posé la question à savoir est-que c’est vraiment sérieux .
Mais rapidement , l’idée m’est sortie de la tête. Et c’est à cause de cela que je ne l’ai ni ouvert, ni désemballé ni déchiré le paquet et que l’argent y est resté pendant trois jours hors mis les deux billets verts vierges qui flottaient que j’ai récupéré pour mettre dans ma poche parce que ce n’était pas de l’argent?
Aujourd’hui, je sais que c’est des faux billets après que les enquêteurs l’ont ouvert. Si je savais que c’étaient des faux billets, je m’en serai débarrassé pour que ceux-ci ne le trouvent pas dans mon bureau. J’ajoute aussi à ce récit les souvenirs que j’ai eus de ces deux messieurs qui m’appelaient souvent pour me demander si j’avais reçu l’acompte et de le rassurer que le contrat arrivera à terme.”
Question : Pourquoi lorsque les gendarmes vous ont exposé l’objet de leur visite, vous vous êtes dirigés vers le coin ou se trouvait le sac contenant les faux billets?
Réponse : c’est parce que j’étais surpris et par désespoir, je me suis assis sur le sac pour ne pas que les gendarmes le découvrent.
Question : vous soutenez que vous ignoriez le contenu du sac alors même que vous avez empoché deux faux billets que vous avez tenté de jeter par-dessus la fenêtre? Comment expliquez-vous cela?
Réponse: je n’ai plus rien à dire.
Question: quelle était la destination des faux billets trouvés sur votre personne?
Réponse: je n’ai rien à dire .
Question: A l’ouverture du sac, nous avons remarqué des billets en apparence faux interrogé sur cela, vous avez soutenu le contraire à savoir qu’il s’agit de vrais billets de 100 euros. Quel commentaire faite vous de cela?
Réponse: je n’ai pas de commentaire à faire.
Question: connaissez vous le nommé Chérif SAKHO alias Don et DJlTEYE Alaye? Si oui quel rapport entretenez-vous avec ces derniers?
Réponse: je n’ai pas de commentaire à faire . Autant vous avez le droit de me poser des questions, autant j’ai le droit de ne pas répondre.
Question : pourtant les enquêteurs vous ont vu en compagnie de ces gars pendant presque la moitié de la journée. Quelle explication donnez-vous à cet état de fait?
Réponse: je n’ai pas de réponse à cela.
Question: vous avez soutenu dans votre déposition ne pas connaitre les nommés Cherif Sakho et Djiteye Alaye. Être-vous prêt à être confronté à ces derniers pour une bonne manifestation de la vérité.
Réponse: je suis malade, je souffre d’une insuffisance rénale et je suis diabétique . Je ne répondrai plus à vos questions.
Question: lors de la perquisition des locaux qu’occupe Alaye, nous avons découvert les même coupures de faux liasses de billet en euro que celles trouvés chez volis. Quel commentaire faite vous de cela?
Réponse: je n’ai pas de commenta ire à faire.
Question: comment expliquez vous que vous ne connaissez pas Alaye alors que votre numéro de téléphone se trouve dans le sien sous le cigle XTBS?
Réponse : je n’ai pas de commentaire.
Question: est ce que le fait de ne pas répondre est synonyme de reconnaissance des faits à vous reprocher .
Réponse : pas de réponse.
Question: l’exploitation des appels émis et reçus attestent que vous avez communiqué dans la nuit du 26 au 27 Mai 2015 à 01 heures 44 minutes. Persistez-vous à dire que vous ne connaissez pas cet individu?
Réponse : pas de réponse. Question:
Avez-vous autres chose a déclaré? SIR: C’est tout ce j’ai à déclarer .
Le même jour à 03 heures 25 minutes. Lecture faite par moi de la déclaration ci-dessus, en laquelle je persiste et n’ai rien à y ajouter ou à y retrancher.
NOTIFICATION DE LA GARDEA VUE : Vu l’article 55 du Code de procédure pénale: Nous trouvant à l’unité, faisons comparaître devant nous la personne ci-dessus dénommée , lui notifions l’article 55 du Code de procédure pénale, en raison des indices graves et concordants laissant présumer qu’elle a commis des délits de Association de malfaiteurs Tentative de contrefaçon de signes monétaires ayant cours légal à l’étranger et Blanchiment de capitaux, faits prévus et ‘réprimés par les articles 238 et 119 du code pénal et la loi 2004 -06 du 06 Février 2004 , elle est placée en garde en vue et en informons Monsieur le Procureur de la République à Dakar.
Procédant à l’enquête, réentendons Thione SECK qui déclare le 28 mai 2015 à 18 heures 06 mns
Donnant suite à ma déposition d’hier nuit, j’ai décidé de dire que j’ai remis à Monsieur Joachim CISSÉ qui m’a emprunté au nom de Gambian New Vision la somme de quatre vingt cinq millions (85.000.000) Frs.
A l’origine, il souhaitait obtenir cent vingt millions (120.000 .000) Frs CFA comme argument, il disait que cet argent me sera restitué à leur arrivé à Dakar pour la finalisation du contrat. C’est maintenant que je me rends compte que j’ai été arnaqué.
C’est quand j’ai passé ma première nuit de garde à vue que j’ai su qu’il y a un voile qui s’est levé car au moment ou je remettais l’argent je n’étais pas moimême raison pour laquelle j’ai remis mon argent car j’estimais que ces billets étaient bons.
Question: Pouvez-vous mettre à notre disposition le numéro de téléphone avec lequel Badou KOMBE vous a appelé?
Réponse: Je n’ai pas pu enregistrer son numéro car je n’y croyais pas.
Question: Comment saviez vous que le sac contenait cinquante millions (50.000 .000) frs CFA?
Réponse: ils m’ont dit qu’ils allaient envoyer quelqu’un qui viendrait avec 50% du montant des cent millions (100.000.000) au lieu de cent vingt million (120.000.000) que je réclamais.
Question: leur avez-vous fais une décharge attestant que vous avez reçue montant?
Réponse: Je n’ai rien signé. J’ai dit à Joachim qu’on attende l’arrivée de ses partenaires pour qu’on se rende auprès de mes avocats pour la signature d’un contrat spécial. Et là, j’allais voir maitre Dialy KANE et maitre Ousmane SEYE pour la signature du contrat qui équivaut à ce montant.
Question : Pourquoi avez-vous décidé donc acceptez de recevoir l’argent alors qu’il n’y a pas de contrat ?
Réponse : Il ne m’a pas demandé de lui faire une décharge j’en ai profité pour qu’ils soient tous là pour que j’aille vers les avocats.
Question: Pouvez vous mettre à notre disposition les coordonnées de Joachim CISSÉ?
Réponse: Je n’ai juste retenu que le nom à travers les discussions que j’ai eu avec Badou KOMBE. Je n’ai pas ses coordonnées.
Question : Pourquoi avez-vous pas mis les cinquante millions (50.000.000) à l’abri .
Réponse : Je n’ai pas cherché à cacher là où je l’ai mis dans un coin de mon salon. Si je savais que les billets étaient faux je ne les aurais pas acceptés chez moi. Et vous les aurait pas trouvés.
Question : Avez-vous un document attestant que vous avez remis quatre vingt cinq millions (85 000 000 )
Réponse : Non je les ai remis sans réfléchir étant entendu que je n’étais plus moi même.
Question : Connaissez-vous l’identité de la personne que vous avez remis les quatre vingt cinq millios (85 000 000 )
Réponse : Joachim CISSE
Question : Êtes vous certain de son identité ?
Réponse : Je ne peux pas le prouver.
Question : Quel est l’objet de votre rencontre avec Alayé DJITEYE ?
Réponse : C’est une question à laquelle j’ai déjà répondu.
Question : Dans quelle circonstance l’avez-vous connu ?
Réponse: Je n’ai pas cherché à cacher l’argent là où je l’ai mis dans un coin de mon salon . Si je savais que les billets étaient faux je ne les aurais pas acceptés chez moi. Et vous ne les aurais pas trouvés .
Question : Avez-vous un document attestant que vous avez remis quatre vingt cinq millions (S5.000.000) ?
Réponse: Non je les ai remis sans réfléchir étant entendu que je n’étais pas moi-même
Question: Connaissez vous l’identité de la personne que vous avez remis les quatre vingt cinq millions (S5.000.000) Frs ? Réponse: Joachim CISSE.
Question: Etes vous certain de son identité?
Réponse : Je ne peux pas le prouver.
Question: Quel était l’objet de votre rencontre avec Alayé DJITEYE?
Réponse: C’est une question à laquelle j’ai déjà répondu.
Question: Dans quelle circonstance l’avez-vous connu?
Observation : Monsieur Thione SECKa refusé de garder le silence refusant de répondre à toutes les questions posées par les enquêteurs Le même jour à 19 heures 00 minutes. Lecture faite par moi de ma déclaration ci-dessus en laquelle j’y persiste et n’ai rien à y changer à y ajouter ou ‘ cher.
L'An deux mil Quinze le vingt huit Mai à dix sept heures trois minutes
Nous soussigné : Aliou Ndiaye, Lieutenant, Officier de police judiciaire Marie Guy T.NIANG Officier police judiciaire Malick NGOM , AIC Officier police judiciaire
Jacob Boissy; MDL/C Agent de Police judiciaire en service à la section de Recherches, en résidence à.la Caserne Samba Diéry Diallo à Dakar. Vu les articles 15 à 20 et 45 il. 59 du Code de Procédure Pénale, nous trouvant au bureau de notre unité , procédons à.l'audition de :
PERSONNES CONCERNEES
Thione Seck dit Ballago (A):et Alayé Djitèye (B), qui déclarent:
« « « Nous trouvant à notre unité, procédons à.une mise en présence entre Monsieur Thione SECK dit Ballago qui est la parti e A et Monsieur Alayé Djitèye qui est la partie B.
Question (B): L’avez vous une fois vu ? REPONSE(B): Non
QUESTION(B): Vous a-t-il une fois appelé ? REPONSE(B): Non
QUESTION (B): Avez vous son numéro de téléphone ? REPONSE(B): Non
Question (A): Connaissez-vous monsieur Alaye Djitèye? REPONSE (A) : Non, non, non mais je vous explique la façon dont je l'ai connu. Au moment ou je l'ai vu à l'angle de chez moi, il m'a trouvé là-bas et m'a demandé si je connaissait où il peut avoir un appartement. je lui ai répondu je ne pense pas qu'il y en a ici mais je pense qu'il doit y en avoir dans le coin. Sur ce, il m'a dit qu'il est un homme d'affaires et qu' il travaille beaucoup en Europe .
QUESTION(B): Confirmez-vous cette version de A?
REPONSE (B):]'ai parlé à un vieillard mai pas à M. Thione Seck.
QUESTION (B) : Connaissez-vous le nom du vieillard à qui vous avez parlé.
REPONSE (B) Non.
QUESTION (A): M. Seck, comment se fait-il q ue ce M. Alaye déclare ne pas vous connaître alors que vous affirmez avoir cherché un logement pour lui'?
REPONSE (A): Je n'ai pas cherché, je lui ai promis que je vais envoyer les jeunes chercher un logement pour lui et nous avons échangé de numéro pour que si je trouve, je l'appelle.
QUESTION (B) :Avez-vous échangé de numéro avec M. Seck ?
REPONSE(B): Franchement je ne me rappelle plus.
QUESTION (B): Avez-vous une fois appelé Mr Seck pour vérifier s'il a un logement pour vous'?
REPONSE (B) Non .
QUESTION (A) : Avez-vous appelé M. Alaye pour lui dire que vous avez trouvé lm logement?
REPONSE (A) : Je l’ai appelé une fois pour lui dire que j'ai trouvé derrière chez moi, là où l'on vend de moutons, un logement ou c'est marqué A louer. Je l'ai informé et lui ai dit que je m'y rend rapidement pour avoir les renseignements qu'il faut. Il m'a dit je te rappelle parce que je suis trop occupé et il m’a rappelé le soir pour me remercier.
QUESTION (B): Vous êtes vous encore une fois rencontrés depuis ce jour?
REPONSE(B): Je n'ai jamais rencontré ce monsieur.
Signatures : Les personnes Entendues L'Officier de Police]udîciaire
QESTION(B): Avez-vous rencontré hier M. Thione Seck ?
REPONS E (B): Non.
QUESTION(A): Avez-vous rencontré M ; Alayé Djiteye hier ?
REPONSE (A): Oui je l'ai rencontré à la station Elton en le taquinant et je pense même qu'il était ivre.
QUESTION (A): Connaissez-vous Abou Chérif Sakho ?
REPONSE(A): Oui.
QUESTION (A): Dans quelle circonstance?
REPONSE(A : Il fréquente le Penc mi .
QUESTlON(A): Avez-vous de relations avec lui?
REPONSE(A): On n'a pas de relations particulières à part grand frère et petit frère.
QUESTION (A): Avez-vous quelque chose à ajouter ?
REPONSE (A) J'avais refusé de faire une décharge bien que M. Cissé ne me l'a pas demandée.
REPONSE (B):Je parle du papier vert mais non pas de l'argent.
S.I.R: C'est tout ce que nous déclarons à 20 heures 45 minutes.
Lecture faite par nous de n ire déclaration ci-dessus, nous n'avons rien à y changer, a y ajouter ou à y retrancher.
Les personnes Entendues L'Officier de Police judîciaire
LE POLE SUD IDENTIFIE SES 17 OBJECTIFS PRIORITAIRES
Ziguinchor, 10 juin (APS) – Des acteurs territoriaux du pôle Sud (Ziguinchor, Kolda et Sédhiou), réunis à Ziguinchor, ont identifié 17 objectifs pour le développement durable (ODD) prioritaires, comme la lutte contre la pauvreté et l’amélioration du cadre de vie des populations.
Ils ont formulé ces propositions lors de la clôture mardi des concertations sur la Stratégie nationale de développement durable (SNDD), les Objectifs de développement durable (ODD) et les changements climatiques au Sénégal.
Le ministère de l’Environnement et du Développement durable a entamé lundi par Ziguinchor des consultations, qu'il compte mener dans les régions du Sénégal.
Ces consultations qui prennent fin le 20 juin prochain ont pour but d'assurer ‘’la participation de tous les acteurs et de toutes les zones géographiques pour une prise en compte collective et la plus large possible des spécificités sénégalaises’’, mentionne un document remis à la presse.
Les travaux seront présentés pour validation lors de la Conférence nationale sur le développement durable qui se tiendra du 21 au 23 Juillet 2015, précise le texte.
‘’Villes et territoires durables’’ est le thème choisi pour cette première édition, qui sera présidée par le Chef de l’Etat Macky Sall.
A Ziguinchor, les participants ont pendant deux jours pu ainsi identifier des objectifs très prioritaires dans le développement durable du pôle Sud.
Ils ont proposé d’éliminer la pauvreté, la faim, d’assurer la sécurité alimentaire, d’améliorer la nutrition et de promouvoir une agriculture durable.
Ils ont également appelé à ‘’garantir l’accès de tous à des services énergétiques fiables, durables et modernes à un coût abordable'' et à ''prendre d’urgence des mesures pour lutter contre les changements climatiques et leurs répercussions’’.
Ils ont par ailleurs recommandé la préservation et la restauration des écosystèmes terrestres, en veillant à les exploiter de façon durable, la gestion durable des forêts, la lutte contre la désertification, etc.
Les acteurs territoriaux du pôle Sud ont préconisé une éducation de qualité, un accès équitable aux services d’approvisionnement en eau et d’assainissement et une gestion durable des ressources en eau.
Ils ont dégagé des priorités pour améliorer la Stratégie nationale de développement durable (SNDD), un document élaboré depuis 1995.
Dans le cadre de la préparation de la 21 ème Conférence des parties prenantes sur les changements climatiques prévue en décembre 2015 à Paris (France), ils ont identifié toutes les sources qui devraient être prises en compte dans les Contributions prévues et désignées au niveau national (CPDN).
‘’Tous les pays parties à la Convention 4 des Nations-Unies doivent élaborer ces CPDN où ils vont identifier et prendre des engagements pour déclarer les quantités de gaz à effet de serre’’, a précisé Cheikh Fofana, conseiller technique au ministère de l’Environnement et du Développement durable.
Il a indiqué que le sommet sur les Objectifs du développement durable (ODD), lesquels remplacent désormais les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD), se tiendra en septembre prochain à New-York.
Selon lui, tous les pays sont appelés à se prononcer sur les 17 objectifs du développement durable, que les Nations-Unies ont définis.
La Tanière affiche désormais complet. Le Lion qui manquait à l’appel, Moussa Konaté, a rejoint hier le lieu de regroupement. L’attaquant de Sion était retenu par son club qui a joué et remporté la finale de la Coupe de Suisse contre Bâle (3-0).
Il est le dernier à rejoindre l’équipe nationale. Après PapeAlioune Ndiaye, Pape Demba Camara et Alfred Ndiaye, moussa Konaté a rejoint Saly où l’équipe nationale prépare la 1ère journée des éliminatoires de la CAN face au Burundi. le jeune attaquant international sénégalais est arrivé dans l’après-midi d’hier à l’aéroport léopold Sédar Senghor de Dakar. Il a fait un saut au domicile familial avant de prendre la direction de mbour pour rejoindre la tanière, informe un de ses proches.
L’ancien pensionnaire de titan Foot et de touré Kunda était retenu en Suisse où il devait disputer la finale de la Coupe nationale. une finale qu’il a remportée haut la main face au champion, Bâle. le meilleur buteur du Sénégal lors des Jo de londres (2012) s’est même permis d’ouvrir le score pour son club qui s’est largement imposé 3-0.
Avec le forfait de Demba Ba et l’absence de cadres de l’attaque comme Dame Ndoye, Papiss Demba Cissé et moussa Sow, Aliou Cissé pourra compter sur le mbourois.
Konaté a réalisé la saison la plus aboutie de sa jeune carrière en europe avec 16 buts inscrits en championnat. Avec sa forme actuelle, «Baba», comme on l’appelle affectueusement, a de grandes chances d’être aligné aux côtés de Sadio mané et mame Biram Diouf lors, samedi prochain face au Burundi.
Les 22 Lions
Gardiens de but (3) : Abdoulaye Diallo (le Havre/France), Pape Demba Camara (Sochaux/France), Khadim Ndiaye (Horoya/Guinée)
Défenseurs (7) : Zargo touré (le Havre/France), lamine Gassama (lorient/France), Victor Bindia (Sandefjord/Norvège), lamine Sané (Bordeaux/France), Cheikh mbengue (rennes/France), Pape Souaré (Crystal Palace/Angleterre), Kara mbodji Genk/Belgique)
Milieux de terrain (7) : Cheikhou Kouyaté (West Ham/Angleterre), Idrissa Gana Guèye (lille/France), Stéphane Badji (Istanbul BB/turquie), Alfred Ndiaye (Betis Séville/ espagne), Salif Sané (Hanovre/Allemagne), Papa Alioune Ndiaye (Bodo Glimt/Norvège), Cheikh Ndoye (Créteil/France)
Ngayokhème(Fatick), 10 juin (APS) - Le ministre de l’Elevage et des Productions animales, Aminata Mbengue Ndiaye, a émis, mardi, le souhait d'organiser désormais chaque année l’opération de vaccination des chevaux et des ânes, à l’approche de chaque hivernale en vue d’accroître leur rendement dans les travaux champêtres.
‘’A partir de maintenant, cette opération de vaccination des équidés est une bonne pratique que je vais instituer à l’approche de l’hivernage. Nous allons systématiquement procéder à la vaccination des chevaux qui jouent un rôle économique très important dans l’agriculture familiale’’, a assuré Mme Ndiaye.
Elle présidait à Ngayokhème la Journée médicale gratuite dédiée à la race équine, en compagnie du ministre de la Culture et de la Communication, Mbagnick Ndiaye. Une cérémonie à l'occasion de laquelle les acteurs de l’élevage de la région de Fatick se sont fortement mobilisés sous un soleil d'aplomb, devant l’hôtel communal.
Le ministre de l’Elevage, revenant sur l’importance de l’opération, a indiqué que l’un des objectifs est de lutter contre la peste équine.
D’après elle, cette opération a permis aussi le puçage de près de 200 chevaux bénéficiaires d’un livret signalétique d’identification pour lutter contre le vol de bétail.
Aminata Mbengue Ndiaye a offert en guise de cadeau 20 tonnes d’aliments de bétail aux éleveurs de la localité. Cette quantité vient s’ajouter aux 21 tonnes déjà reçues par les éleveurs de Ngayokhème dans le cadre de l’opération de sauvetage du bétail, initié par le gouvernement pour un montant global de 3,5 milliards de francs CFA.
Kaolack, 10 juin (APS) - Le secrétaire d'Etat à l'Alphabétisation et aux Langues nationales, Youssou Touré, a souligné mardi à Kaolack (centre) la nécessité de franchir "l’étape des discours" pour poser maintenant des "actes concrets" dans ce sous-secteur de l’éducation.
Cela consistera à introduire l’enseignement des langues nationales dans les programmes scolaires, a-t-il expliqué lors d’un "comité régional de développement", une réunion en présence des acteurs de l’alphabétisation et des autorités administratives de la région de Kaolack.
M. Touré a suggéré de "revaloriser le statut des enseignants qui interviennent dans ce sous-secteur (alphabétisation), en les recrutant dans la Focntion publique, au même titre que les acteurs de l’enseignement classique".
"La promotion des langues nationales, a-t-il souligné, occupe une place très importante dans le développement économique, social et culturel d’un pays. Il est vrai que des pas importants ont été franchis, mais il reste encore beaucoup à faire dans ce sous-secteur."
L’introduction des langues nationales dans les programmes scolaires fait partie des principaux objectifs du secrétariat d’Etat à l’Alphabétisation, selon M. Touré.
"Nous devons commencer par le commencement, en introduisant les langues nationales dans le système éducatif. C’est le premier pas à franchir et la meilleure façon de valoriser nos langues", a-t-il insisté, en déplorant le retard de l’application de cette mesure annoncée depuis plusieurs années par le gouvernement.
"Tous les pays qui se sont développés ont osé introduire leurs langues locales dans leur système éducatif", a fait valoir Youssou Touré.
Il a promis d’apporter "très rapidement" des "innovations" dans le sous-secteur de l’alphabétisation.
La réunion de Kaolack fait partie d’une série de rencontres pour lesquelles le secrétaire d'Etat à l'Alphabétisation et aux Langues nationales a déjà été à Fatick et se rendra à Diourbel, ce mercredi, puis à Thiès, jeudi.
La rencontre d'hier entre le secrétaire général du Pds Me Abdoulaye Wade et Modou Diagne Fada a tourné au vinaigre. Et pour cause, Farba Senghor a accusé le président du Conseil départemental de Kébémer et ses camarades de corrompus à la solde de Macky Sall. Suffisant pour que les mis en cause boudent la réunion.
C'était parti pour une rencontre sans heurts ni incidents. Le maître des lieux avait donné un certain nombre de directives pour éviter d'éventuelles perturbations. Me Abdoulaye avait dès l'entame signalé que tous les perturbateurs seraient évacués de la salle. Hier, la réunion entre les frondeurs et le Secrétaire général du Parti démocratique sénégalais (Pds), tenue à Fan Résidence, a connu une autre tournure.
Tout a commencé quand Ibrahima Diouf Niokhabaye a pris la parole. Dans son speech, le libéral a dénoncé l'exportation du débat interne sur la place publique. Des voix ont alors fusé dans les rangs des frondeurs pour justifier cette démarche. Ensuite, c'est au tour de l'ancien ministre Farba Senghor de dérouler comme à son habitude.
"Ce que Diagne Fada et ses camarades font est de la tricherie. Tout le monde sait qu'ils sont de connivence avec le Président Macky Sall, ils se voient en cachette. Il paraît même que Fada a reçu de l'argent du chef de l'Etat pour détruire notre parti", accuse Farba d'une voix cassée. Un mot de trop qui fera sortir les "frondeurs" de leurs gonds. Il s'ensuit alors un brouhaha indescriptible. Modou Diagne Fada, Fatou Thiam et autres ont simplement quitté la salle, laissant celle-ci à moitié vide.
Quelques heures avant, rien ne laissait présager un tel scénario.
Vêtue d'une tenue traditionnelle de couleur verte, Diagne Fada affichait une sérénité. S'adressant au secrétaire général du Pds, le président du groupe parlementaire des libéraux déclare : "Nous sommes tes fils, des militants qui ont appris à faire de la politique grâce à toi. Mais aujourd'hui, une restructuration de notre parti s'impose, certains de nos dirigeants ont transhumé tandis que d'autres ne sont plus de ce monde." Très en verve devant son mentor, il poursuit : "Notre objectif n'est pas de diviser le parti et nous n'envisageons pas non plus de faire la politique en dehors du Pds."
Si le président du Conseil départemental de Kébémer s'est voulu diplomate et conciliant dans ses propos, Alioune Badara Sarr, porte-parole des "frondeurs", a par contre adopté un ton plus virulent. "Nous avons tous participé à bâtir ce parti mais qu'on se dise la vérité, il n'y a plus de débats d'idées dans les comités directeurs. Pis, ceux-ci se font par affinité, et ne servent plus de cadre de dialogue. Nos structures ne marchent plus", croit savoir M Sarr.
Dans sa foulée, il soutient que l'urgence est de revenir à l'orthodoxie dans les comités directeurs car lui et ses camarades soutiennent la candidature de Karim Wade mais exigent un parti fort et conquérant. Aussi, Fada et ses camarades recommandent-ils à l'ancien président de la République de prendre sa retraite et de laisser la jeune génération continuer la lutte.
"Je continue à verser des salaires"
Dans sa prise de parole, Wade a déclaré que le repos n'est pas conforme à sa doctrine. "Je ne suis pas prêt à me reposer ; que personne ne vienne me le demander !" a t-il recadré. Il n'empêche que le pape du Sopi a salué l'initiative de ses militants qui visent, dit-il, à améliorer le Parti démocratique sénégalais (Pds). "Nous avons le plus grand parti politique du pays et je continuerai à vous conseiller jusqu'à la réélection d'un président libéral", déclare-t-il.
Toutefois, il précise : "Avant de livrer votre projet à la presse, vous deviez commencer par m'en parler. Mes portes vous ont toujours été ouvertes." Après cette remarque, Diagne Fada de dire : "On a commencé à nous dénigrer à l'intérieur et nous avons utilisé la presse pour nous défendre."
S'adressant toujours à ses frères de parti, Wade déclare : "Nul d'entre vous ne subventionne le parti, je continue à verser mensuellement des salaires." Par conséquent, il estime qu'il doit être déchargé de ce fardeau car les militants doivent être en mesure de prendre en charge le parti.
ME ABDOULAYE WADE
"Je demande à Diagne Fada de jurer sur le Coran, qu'il n'a rien reçu de Macky Sall"
"Je suis très fier de mon parti libéral et démocrate. Nous ne sommes pas un parti sans débat et le consensus passe forcément par le dialogue. J'ai reçu un mémorandum de Mamadou Diagne Fada pour solliciter une audience mais j'ai voulu le faire en public car je ne reçois personne en aparté. Ils n'ont pas voulu entendre et répondre à certaines allégations. En politique, il faut savoir recevoir des attaques et savoir se défendre. Je demande à Diagne Fada de jurer sur le Coran pour justifier qu'il n'a rien reçu de Macky Sall. Certains militants ont confirmé que Fada leur a proposé de l'argent pour qu'ils rejoignent le camp des frondeurs. Abdoulaye Faye est chargé de mener une enquête sur cette affaire. Ils ont sûrement créé cet incident pour esquiver la question. Ce débat est définitivement clos, je ne vais plus permettre que des personnes viennent troubler le parti. Fada et ses camarades ont donné une mauvaise image du Pds, uniquement pour faire plaisir à Macky Sall."